Forum

"Il n’est nullement question de conclure que je veuille, à près de quinze ans de distance, tresser des couronnes à un Sarko qui est certainement un facteur essentiel dans le processus de désintégration des psychologies et des esprits des directions politiques. Ceux d’hier (2008) ne valaient guère mieux que ceux d’aujourd’hui, mais au moins ils acceptaient de s’occuper de certaines réalités pressantes, et la machinerie où ils se trouvaient permettait encore quelques évolutions qui donnaient l’apparence d’une vérité-de-situation. Aujourd’hui, plus rien (...)."

Ca me fait penser à ce texte de 2002 d'Alain Lipietz : (http://lipietz.net/Quinze-ans-apres)

"Les années 80 se sont achevées avec le naufrage du socialisme réellement existant, avec l’usure de la sociale-démocratie. Et puis, le débat s’est éteint, comme s’éteignait la dissidence japonaise et son “ toyotisme ”, comme se noyaient les exceptions allemandes et italiennes dans “l’eurosclérose” post-Acte Unique et post-Maastrichtienne. Les idéologies de “ la fin du travail ” et de “ la fin de la valeur-travail ” avaient rendu dérisoires les débats sur l’implication négociée des travailleurs. Vinrent alors les années glorieuses de la majorité plurielle et des 35 heures ! Allaient-elles relancer le débat ? Tout s’y prêtait : la négociation des 35 heures permettait et même exigeait un compromis de type “ kalmarien ”. Une relance de la productivité, fondée sur la qualification, explicitement repartagée sous forme de temps libre, avec réduction de la hiérarchie des salaires ? Eh bien non. Dans l’indifférence générale, le patronat français s’adapta aux 35 heures par un surplus de néo-taylorisme flexible".

On peut compléter ce texte en disant que 5 ans après les 35h, Sarko est arrivé avec son slogan "travailler plus pour gagner plus". De fait, il aura été le dernier à se faire élire sur cette question centrale du travail, même sous la forme d'un slogan vidé de son sens, reflétant l'ironie et l'incompréhension du patronat.

L'arroseur arrosé ?

Je pense qu'il est nécessaire de se pencher sur la date, qui paraît trop belle pour être vraie, Tous les commentateurs parlent du 24 février, mais en fait, pesanteur sociologique prise en compte, c'est deux jours plus tôt qu'il faut prendre en compte, Deux jours plus tôt ? Mais, du moins dans le calendrier grégorien, c'est la date impossible !

22.02.2022, enlevons les points, et il reste ce nombre dont l'équivalent ne se verra que dans plus de onze millénaire : 22022022. Le 31 décembre 2021 j'en avais signalé la singularité, Eh bien, même pour qui n' aucun intérêt en général pour la numérologie, il semble que cette fois la conjonction non des astres, mais des cheminements politico-économiques ait produit un effet de bascule.

De jour en jour, distraitement l'hégémonie impériale aussi bien dans le commerce que dans la finance, que dans la supériorité militaire, que dans le culturel (hormis dans les colonies OXYDANTales, soit la vieille Europe à bout de souffle – merci à ses "dirigeants" choisis dans ce but – et les membre du Commonwealth qui seront orphelins de leur lien subtil sept mois plus tard), cette hégémonie sera passée discrètement en-dessous de l'ardeur de ses "rivaux". Non, il ne s'agit pas de suggérer que d'autres convoitent sa place en tête, mais qu'enfin il serait possible de discuter entre égaux.

Certes, l'aigle ne l'entend pas ainsi, mais malgré sa hargne il ne pourra l'empêcher, sauf à déclencher le feu du ciel où il se consumera avec tout le reste. On remarquera que le Pentagone, malgré sa lourdeur, en est conscient. Seuls les archi-tarés du Département d'État continuent à jeter de l'huile sur le feu, une huile qui empeste le pétrole sale.

La position de l'Empire est d'autant plus précaire désormais, que les autres pays se nourrissent de sa faiblesse grandissante. Ses représailles ne gênent que les colonies européennes, et renforcent au contraire les puissances montantes. Le système libéral, dit "woke", ravage les villes US, y sème la plus grande pagaille possible ; il a enclenché un flux continu de migrations qui contribuent fortement à tout désorganiser, et à aggraver tous les déficits. Aux USA les routes et ponts, les chemins de fer ne sont plus entretenus, ce qui provoque de plus en plus d'accidents souvent très graves. Le Royaume-Uni est sur la même lancée. Dans l'union européenne il n'y a plus de jour sans grandes manifestations partout, parce que trop, c'est trop. C'est l'affolement général sauf chez les neocon qui ricanent et en demandent toujours plus….

Qu'on le veuille ou non, le fameux OXYDANT est en train de se briser, tout seul, et sa superbe ne surnage qu'au prix d'un total aveuglement. C'est une chose qui n'a qu'un temps : il est désormais au seuil du précipice, de la Roche Tarpéienne, et il fait mine d'avancer encore. Qui pourra lui faire rebrousser chemin, et le ramener à la raison ?

En fait, et je pense que le chroniqueur nommé Batiushka ne me donnerait pas complètement tort, on a l'impression, selon ce que je ressens, que cet OXYDANT repose sur trois pieds : sa vieille base de la City de Londres, qui est le pôle à la fois coutumier et financier, une certaine fraction du Vatican en tant que "caution morale" supposée, et Washington DC, ses griffes. Or ce troisième pied est de plus en plus vermoulu, ce qui peut être dangereux. Ne pourrait-on avancer que "la caution morale", qui conserve une certaine aura, puisse se dresser afin de héler les jusqu'auboutistes, leur demander de passer la main, et de rentrer dans le rang ? Certes le vieux schisme nommé Église Catholique n'a plus la force d'autrefois, mais si quelqu'un peut s'élever ainsi, et ramener à de meilleurs sentiments les fous de guerre, ce sera une bonne action à son actif avant que lui aussi ne s'écroule à force de compromissions comme du temps des Borgia…. Ce n'est pas le chef de l'Église Orthodoxe de Moscou qui pourra y faire quelque chose : il ne sera pas écouté.

Alors, le salut, ou le Grand Feu ?

JCC
 

Cela me rappelle les dessins d'un ami crobardeur (on notera que cela comporte le mot : barde).
Le titulaire du trône troisième porte à gauche au 55 rue du Faubourg ayant changé,  c'est ailleurs qu'il officie désormais.
J'avoue trouver une certaine analogie entre ce couple "européen", physiquement, avec celui qui sévissait en 2007-2012, mais avec moins d'intelligence sans doute. S'ils allaient en visite chez les réducteurs de têtes, il assez plausible que ceux-ci se sentiraient frustrés : le travail est déjà fait.

Résultat possible : les Chinois les raccompagnent  cérémonieusement à l'avion, puis se gaussent, se gaussent ..... c'est si bon de rire sans retenue !
(intermède publicitaire) La pile Won Der ne s'use que si l'on s'en sert.

Voilà un duo triplement incompétent:
-UVDL incompétente pour parler au nom de l'Europe;
-EM incompétent pour parler au nom de L'Europe;
-EM incompétent pour parler au nom de la France.
A moins qu'ils ne parlent au nom des USA, alors là ils seront à leur place!

Le technologisme est une dérive da la recherche stimulée par la seule finalité du profit (la marque du capitalisme néo-libéral). La diminution drastique des fonds publics de la recherche scientifique a incité les chercheurs à contracter avec les entreprises privées ou les organismes publics d'objectifs (comme les services de recherche des armées, de la Santé,...).Malgré les alarmes de grands scientifiques, on voit les laboratoires du CNRS et encore plus des Universités limiter la recherche fondamentale au profit de la recherche appliquées (R&D).
Epistémologiquement la technologie n'est pas dans un rapport de conséquence avec la science, elle est dans un rapport dialectique entre sciences et techniques, ou simple axiomatisation de techniques qui trouvent des fondements de leurs  activités empiriques dans des résultats de la recherche fondamentale. Le technologisme résulte de cette erreur épistémologique associée à la recherche de brevets monnayables et rentables, dans la perspective de la croissance économique (fondée sur l'accumulation de capital). La "startupisation" des labos universitaires en est la marque la plus visible.
La Russie a conservé une forte culture de la recherche fondamentale développée par l'URSS, dans la perspective "désintéressée" de mieux comprendre l'homme , la société, l'environnement, pour contribuer à l'instauration du Projet Communiste et socialiste. Son avance dans certaines technologies est liée au fait que la recherche fondamentale est suffisamment conséquente pour établir avec les projets techniques et la technologie un rapport dialectique équilibré (la R&D ne supplante pas la Recherche fondamentale).
L'avance de la Russie en armes hypersoniques est probablement dûe au fait que des recherches fondamentales (désintéressées) ont eté poursuivies sur les phénomène d'écoulement des fluides et la Magnétohydrodynamique (MHD).
Dans d'autre domaines scientifiques, les recherches soviétiques ont été ostracisées pour des raisons idéologiques, alors qu'elles se révèlent fructueuses et prometteuses, par exemple en biologi, santé , agrobiologie etc. cf https://www.youtube.com/watch?v=Wmizdfj4wO0

Avec l'arrivée des véhicules automobiles l'homme a moins marché.
Avec l'arrivée de l'intelligence artificielle il va très certainement être tenté de moins penser. 

L'évolution du technologisme se dessine peut-être déjà dans les échecs à répétition du Pentagone depuis quelques décennies. (En France nous avons nos échecs répétés dans le domaine du nucléaire -Flamanville, Iter-).

Cf.  le paragraphe "État présent du système du technologisme" dans https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-technologisme-versus-communication-1  :

"Or, l’on peut se demander aujourd’hui si ce système du technologisme n’a pas atteint et dépassé le point maximum de sa rentabilité opérationnelle et de son efficacité pour entrer dans sa phase descendante de l’impasse de lui-même ...".

Thom :

"La science moderne, au point où elle en est, est un torrent d'insignifiance proprement dit." ;

"(...) Les Philosophes ont abandonné aux savants la Phusis et se sont repliés dans la forteresse de la subjectivité. Il leur faut réapprendre la leçon des Présocratiques, rouvrir les yeux grands sur le monde, et ne pas se laisser impressionner par l'expertise souvent dérisoire d'insignifiance de l'expérimentateur. Inversement la science doit réapprendre à penser.".

Pour résumer cette situation bizarre dans sa normalité, il suffirait, je pense, de rappeler ce vers de Victor Hugo :

« Les sauveurs se sauveront. »

Monsieur Grasset, je ne sais pas si ma pensée est plus optimiste, ou plus pessimiste que la vôtre.
Vous concluez :
« Au contraire, l’Occident doit vivre comme l'un des pôles d'un monde multipolaire... »
Pour ma part, mais je peux me tromper, je pense que pour s'insérer dans cette nouvelle donne, ce qu'on appelle aujourd'hui "l'occident"  ne peut que se désagréger en ses constituants. La France est une et indivisible, à mon avis elle le restera. Mais pour l'Allemagne par exemple, sa structure récente pourrait ne pas résister, et je verrais assez bien une sorte de débâcle en trois morceaux : grosso modo l'ex-Allemagne de l'Est, un nord tourné vers la Baltique comme au temps de la Hanse, et un sud se rapprochant de l'Autriche. Pour la Grande-Bretagne, je ne serais pas surpris que l'Écosse réussisse à reprendre sa liberté, perdue il y a à peine plus de trois cents ans ; et que l'Irlande retrouve son entièreté, à la perte encore plus récente. Pour le Pays de Galles je ne pense pas qu'il se sépare de son voisin de l'Est aussi facilement. En raison des velléités de la Ligue du Nord, l'Italie pourrait bien se casser en deux, elle dont l'unité date d'à peine plus de deux cents ans. Quant à l'Espagne, bien malin sera celui qui pourra prédire si les forces centrifuges catalanes et basques seront assez fortes pour prendre pied sur la fragile unité actuelle.
.
Ces considérations posées, un bilan provisoire pourrait indiquer que ce qu'on appelait "l'Occident" se prépare à voler en éclats : c'est d'autant plus plausible, que de l'autre côté de "la flaque à harengs" comme l'énonce un ami québécois, il pourrait y avoir très facilement une brisure entre le GOP et les turbulents "Democrats", au niveau des États. Déjà ceux-ci font le maximum pour se défaire de l'hégémonie du District de Columbia, lieu de folie, « de bruits et de fureurs ».
.
Si tous ces évènement arrivent dans le futur, tout simplement l'Occident n'existera plus, ne resteront que de nouveaux États, plus petits et tout contents de prendre leur place modeste dans le concert des nations. Remplacer la morgue et le mépris par la solidarité, ne serait-ce pas un bel avenir ? Ce ne serait pas si facile, mais au moins cela constitue UN avenir, car au train où vont les choses sous l'impulsion de quelques psychopathes, notre petite planète pourrait bien ne pas avoir d'avenir du tout…..

Pour moi Idriss Aberkane a beaucoup plus de faire savoir que de savoir faire, et celà transparaît dès le début de son interview de Jean-Pierre Petit (qui avait "pensé" la MHD il y a cinquante ans et entrevu ses applications militaires) : https) : //www.youtube.com/watch?v=TyYd4sqpPKo .

Ceci dit l'interview montre très bien pourquoi, histoire des sciences à l'appui, les idées neuves ont du mal à percer en France. Les russes semblent avoir l'esprit plus ouvert…

Article très intéressant, merci !

Bruno Bertez émet l hypothèse que les malheurs du Credi Suisse sont des moyens de retorsions de la oart des États-Unis contre la Suisse et par ricochet contre l Arabie. Avec comle ligne de mire la Deutsche Bank si le voisin Olaf n obéit pas pour fournir rapidement des armes a Kiev.

Pour son hypothèse, il s appuie sur l action de la SEC , gendarme boursier américain et la déclaration de l ambassabeur américain à Berne suite au blocage suisse pour l exportation d armes vers l Ukraine

"La crise a été déclenchée par la SEC américaine quand elle a forcé le CS à avouer publiquement des failles dans leurs comptes."

https://brunobertez.com/2023/03/16/editorial-le-credit-suisse-est-un-coup-de-semonce-aux-allemands-regardez-ce-qui-va-arriver-a-votre-deutsche-bank-si-vous-ne-marchez-pas-droit/

Le "monde libre", comme nous l'appelons avec suffisance, est destiné, dans l'esprit de ses membres, à régenter le monde. 
"La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment" : le simulacre déjà.
"Allons! Construisons-nous [...] une tour dont le sommet touche le ciel" : le "monde libre" doit étendre ses bienfaits au monde entier et lui servir de dieu.
"Les voici qui forment un seul peuple et ont tous une même langue, et voilà ce qu'ils ont entrepris! Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu'ils ont projeté" : on s'y croirait…
"Allons! Descendons et là brouillons leur langage afin qu'ils ne se comprennent plus mutuellement" : nous sommes en train de complètement perdre la maîtrise du "Système" que nous avons mis en place. Il nous échappe. Il nous domine. Ça ne peut que se terminer par une effondrement. À moins d'un héroïque sursaut de lucidité et de courage de quelques-uns de ses membres. La France…
"C'est pourquoi on l'appela Babel", babel qui signifie barbare, chaos d'avant le langage.

Tout cela s'est déjà passé. Notre orgueil nous perd. Nous le savons. Et pourtant nous recommençons encore et toujours.
 

Souci. L'exceptionnalisme de Washington se retrouve face à DEUX Bip-Bip d'une vélocité à nulle autre pareille, avec sa Ford T dont il a perdu la manivelle…. je sens poindre comme un soupçon d'angoisse dans les yeux du prédateur, comme si soudain (mais oui !)  le sol manquait sous ses pas. Le parachute ne s'ouvre pas, le dernier centimètre de la descente est le plus pénible.
.
Pas grave, la prochaine fois c'est au volant d'une De Dion-Bouton que s'élancera l'intrépide courseur d'hypervolatiles. Souhaitons-lui (mis oui) la même chance que d'habitude, et les vaches seront bien gardées.

je viens de découvrir un nouvel acronyme au détour d'un article (lastair Crooke je crois?), le NGAD (New Generation Air Defense ou un truc comme ça). Je suis allé cherché un peu de quoi ça parlait.

Avant même que la débâcle du F35 soit consommée, on prépare déjà la prochaine, encore plus chère, encore plus de tout.
https://www.defensenews.com/air/2022/09/27/the-air-force-wants-to-start-delivering-ngad-by-2030-can-it-be-done/ 

j'adore la conclusion de l'article qui répond tellement bien à cet article sur la supériorité indépassable des US :
<>

Nicolas

«Pour la Russie, l'Ukraine est un problème mineur. C'est un défi à l'OTAN et aux États-Unis.»"
Plus loin, E.Todd , entretien Figaro Live, précise que la Russie n'est pas pressée, le temps travaille  pour sa stratégie globale (autour de la dédollarisation et de multipolarité). Et que tout cela est un formidable test du neo-libéralisme, dont tous les observateurs doivent avoir le temps de mesurer le résultat…de plus en plus évidemment catastrophique. D'une certaine manière la Russie accompagne et soutient la lenteur de la prise de conscience de l'occident collectif, anesthésié par sa propagande et ses media…