Marc Gébelin
24/11/2022
Parlons cru. Depuis le début le "joueur d'échecs" a merdé, trop hésité, trop culpabilisé, pas osé fâcher ses "partenaires". C'est la face cachée d'un Poutine qui loin d'être un "méchant" comme le croient les tarés de France 24, est un "trop gentil" mais qui, pour donner le change, dit que "dans la rue celui qui frappe le premier gagne". Il a frappé le premier avec un plan si "audacieux" qu'il a foiré. Il a repris ses billes mais sans avoir un état major capable de coordonner tout le front et surtout, il a manqué d'hommes, ce qui explique Kharkov et Kherson qui furent certes des retraites en bon ordre mais des retraites -non de Russie mais d'Ukraine-. De ce fait, il a prolongé la guerre dans son souci parait-il "de faire le moins possible de morts Russes" pendant que les Ukronazis exécutent les prisonniers. Celui qui veut faire la guerre sans faire de morts perd. Maintenant la Russie est devant une situation bancale avec un oblast dépeuplé, des citoyens perdus, des babouchkas en larmes et avec des Ukros agressifs bien soutenus par les Yankees, les Rosbeefs ou les Polacks. Les Ukros pratiquent la terre brûlée (ce qui montrent combien ils aiment leur pays), et auront toujours assez de fous pour faire des attentats que le FSB ne déjoue pas beaucoup si l'on ne juge par les récents coups de griffes comme les bombardements à l'intérieur de la Russie du côté de Koursk ou l'assassinat d'une belle jeune fille de 30 ans à Moscou même. Poutine est-il fatigué? Ce qui l'empêche pas de vouloir rester encore au pouvoir! Pourquoi pas, c'est pas pire que les Amerlos qui élisent (en truquant les votes) du pédophile podagre ou de la kamala diversitaire, mais enfin, ceux qui aiment la Russie trouvent qu'elle gaspille beaucoup de ses forces pour des objectifs pas très clairs. Espérons que les camarades se resaississent et qu'ils foutent rapido la pâtée à cet "état" de contrebande dirigé par une bande de cinglés nationalistes rancis, nazis.
PhG-Bis
20/11/2022
PhG procrastinant comme à l'habitude (il faut le soigner!), je prends la plume en son nom… En fait, il ne sait plus, il ne se rappelle pas! N'ose pas le dire évidemment. Moi qui lis dans ses mémoires comme dans un livre, je crois que cela vient d'une source disons ‘latérale’, soit des Peyrefitte, soit du général Gallois, l'inspirateur de la dissuasion, soit du fils, l'amiral Philippe.
Je vous dis ça, je n'ai rien dit…
jc
20/11/2022
Discours de Pierre de Gaulle, petit-fils du général de Gaulle à l’occasion de la Fête Nationale de la Fédération de Russie le 18 juin 2022 (texte intégral)
Charles de Gaulle : « La décision funeste de Napoléon d’attaquer Alexandre 1er est la plus lourde erreur qu’il ait commise. Rien ne l’y forçait. C’était contraire à nos intérêts, à nos traditions, à notre génie. C’est de la guerre entre Napoléon et les russes que date notre décadence. »
https://tribune-diplomatique-internationale.com/pierre_de_gaullerussie/
jc
20/11/2022
J'ai terminé mon .1 par :
"En sacralisant la Technique au lieu de la Nature (Ellul), notre civilisation a morphé " en contre-civilisation, perdant en route sa lignée germinale…".
L'ennui est que le néo-darwinisme est l'idéologie officielle de "notre" contre-civilisation, idéologie dont le dogme central est l'existence d'une barrière entre soma et germen (barrière de Weismann).
Donc, par analogie, l'ennui est qu'il y a une barrière entre peuple et élite, élite censée être issue de cette lignée germinale.
Jusqu'à quand cette barrière tiendra-t-elle ?
Nicolas
19/11/2022
Bonjour,
pas forcément pour publication publique, ou alors avec l'éventuelle réponse car ma question n'apporte rien je pense.
Vous citez souvent cette phrase de De Gaulle que les USA ne risqueront jamais Chicago pour sauver Francfort (ou autre ville allemende ou européenne). J'ai beaucoup cherché et n'ai trouvé nulle part cette citation. Pourtant, on trouve quasi tout sur Internet. Est elle dans un des livres de Peyreffite, ou bien savez vous à quelle occasion elle a été prononcée?
Merci.
Nicolas
Nicolas
18/11/2022
L’“attaque” au missile contre la Pologne était clairement un crime, qui ne pouvait rester impuni.
“chaque pouce du territoire de l'OTAN doit être défendu !”
Après quelques atermoiements, tout le monde s'entend pour dire que le coupable de ce crime dont 2 personnes sont mortes est l'Ukraine.
En toute logique, l'OTAN doit se regrouper pour protéger la Pologne et punir l'agresseur à savoir l'Ukraine, non? Ouvrir un second front de l'OTAN contre l'Ukraine sur son flanc Nord Ouest, voilà qui animerait un peu les fêtes de fin d'année.
Mais visiblement, ce n'est pas ça, la logique. j'ai du rater un épisode.
Et les polonais doivent se sentir bien protégés par leur gouvernement dans cette histoire.
Didier Favre
17/11/2022
Vous faites une remarque intéressante. L'armée russe s'effondre régulièrement selon les informations occidentales. Ces effondrement à répétition évoquent pour moi les invasions russes répétitives de l'Ukraine durant les années 2014 - 2015. Dans le second cas, les seules photos de chars russes venaient de Géorgie en 2008. Maintenant, l'armée russe est aux abois tous les jours en bombardant régulièrement l'Ukraine et en tuant un nombre horrible de soldats de ce pays chaque jour. Pire, elle n'a pas encore engagé ses 200 à 300 000 réservistes.
jc
15/11/2022
Dans son article du 31 mai dernier, intitulé Poutine, civilisation et progrès (1), PhG citait encore une fois l’historien de la littérature Daniel Vouga "qui observait ceci qui nous surprendrait en temps courant, qui est l’emploi laudatif du concept de “progrès” chez Maistre et chez Baudelaire, qui semblerait une contradiction impossible pour ces deux penseurs antimodernes par excellence ; et il commentait, rétablissant ainsi le sens fondamental du concept, « le seul progrès possible » qui est celui de “progresser dans la hauteur”, essentiellement dans notre époque d’inversion en usant des leçons de la sagesse et de la transcendance du passé :
«Progresser, pour eux, ce n’est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver… [...] Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l’Unité perdue… » .
J'avais "évidemment" en tête cette citation lors de mes commentaires précédents mais je n'arrivais pas à la placer car le progrès y a plutôt le sens de regret et/ou de régrès. C'est encore une fois ma citation thomienne favorite qui me tire d'embarras :
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés.",
la Tradition primordiale étant à l'évolution des sociétés humaines ce que la lignée germinale est à l'évolution de notre espèce.
En sacralisant la Technique au lieu de la Nature (Ellul), notre civilisation a morphé " en contre-civilisation, perdant en route sa lignée germinale…
1 : https://www.dedefensa.org/article/poutine-civilisation-progres 5740 vues 31/05/2022 (5740 consultations à ce jour)
Auguste Vannier
14/11/2022
Sans doute, comme tout bon joueur d'échec, pratiquant d'arts martiaux, et surtout stratège de culture orientale (une tradition millénaire), Poutine pense aux coups suivants et les prépare à tous les niveaux: militaire, diplomatique, geopolitique, socio-économique. Notamment semble-t-il, il prépare la Russie à un long conflit direct et indirect .Il sait qu'après qu'un accord de paix aura été conclu avec l'occident, il sera comme d'habitude violé et soumis à tous les coups tordus dont sont coutumiers les USA. D'ou l'importance de préserver la population et les infrastructures sociales et économiques de la Zone russophone appelée à rejoindre la fédération de Russie. Il est important que cette zone soit bien traitée et respectée pour qu'elle devienne solidement russophile, le meilleur moyen que s'y développe vigilence et autodéfense dans toute la population. Les saboteurs, provocateurs et agitateurs qui ne manqueront pas d'y être utilisés par le reste de l'Ukraine soutenue par tous les services occidentaux n'y seront pas comme des "poissons dans l'eau", bien au contraire.
Il pense aussi à faire suffisamment avancer les institutions de la multipolarité destinées à mettre à bas l'hégémonisme occidental (élargissement des BRICS, projet d'une ONU alternative , dédollarisation, etc…), tout cela étant déjà rendu visible et surtout semblant fortement intéresser le nouveau Sud qui y voit l'opportunité de sortir de l'emprise US.
Il faut donner du temps au temps comme disait l'autre, et le comportement, la placidité, le calme et la patience affichés par Poutine, indiquent qu'il y pense…
Nicolas
14/11/2022
Je ne trouve pas d'article résent qui nous entretienne des déboires du F-35 qui aurait été approprié pour poster ce commentaire, alors un article sur le progrès fera l'affaire, et notamment sur le progrès technique de la flotte d'avions de guerre US.
Rapport éloquent du GAO sur les 10 dernières années, décrypté sur le site de Larry Johnson sonar21.com :
https://www.gao.gov/products/gao-23-106217
accès direct au résumé de 2 pages sur ce lien :
https://www.gao.gov/assets/gao-23-106217-highlights.pdf
Seuls 4 avions sur 49 ont atteint leur objectif de mission sur la majorité des années (c'est à dire 6 ou 7 années sur 11 de revue).
26 n'ont jamais atteint leur objectif, aucune année! (dont bien sur le F35, quelle surprise de le retrouver dans le peloton de tête, mais pardon, le F35C a réussi 2 années sur les 9 de revue).
Et les problèmes sont en bonne voie de correction puisqu'en 2021, seuls 2 avions sur 49 ont atteint leur objectif.
Je ne pense pas que les russes publient ce genre de document, sur l'état de leur flotte, ce serait stupide, mais c'est dommage, on ne peut pas comparer.
Ou alors, c'est une superbe opération de désinformation (maskirovka?) US pour faire croire qu'ils sont dans un état pitoyable, alors que tout leur matériel est fin prêt, pour surgir comme un ninja stealth et fondre sur les armées russes et les déboulonner en 24h.
Bref, j'arrête là l'ironie, je trouvais cela intéressant à partager avec les lecteurs de Dedefensa.
Nicolas.
jc
13/11/2022
J'aime bien cette idée que, comme nous, la métahistoire respire. Inspiration/expiration, tension/relâchement, progrès/régrès, etc., Cette idée -thomienne- me plait que quelque soit le substrat les dynamiques d'évolution sont fondamentalement les mêmes, où on retrouve partout ce balancement yin/yang cher à la médecine chinoise.
De ce point de vue analogique cher à mon gourou Thom, je vois le progressisme actuel comme étant à la sociologie ce que le priapisme est à la médecine : une urgence chirurgicale (au delà de quatre heures selon les médecins). Si on place le début du progrès moderne au moment du choix du feu au début du XIXème siècle, on a alors par analogie un priapisme social qui dure grosso modo depuis maintenant deux siècles (trois si on le débute aux "Lumières", quatre si on le débute à la coupure galiléenne (1).
Thom a écrit (autour de 1970) un article intitulé "Sur le problème de l'innovation", article qui figurait dans le thésaurus des versions papier de l'EU (on notera qu'il n'a pas utilisé le mot progrès -il s'en est très certainement bien gardé!-. J'ai souvent cité ici la fin de cet article (article pour moi difficile, comme tous les textes de Thom). Je le fais une fois encore, en commençant par la dernière phrase, resituée ensuite dans son contexte (2):
"Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques.".
Je rappelle à ce propos qu'il y a pour Thom une complète inversion entre le progrès technologique moderne et l'évolution naturelle, inversion illustrée par l'épigraphe suivant d'un chapitre de "Stabilité Structurelle et Morphogenèse", chapitre intitulé "Modèles globaux pour un être vivant" :
"Le mécanisme de n'importe quelle machine, telle une montre, est toujours construit d'une manière centripète, c'est-à-dire que toutes les parties de la montre -aiguilles, ressorts, roues- doivent être achevées pour être ensuite montées sur un support commun. Tout au contraire, la croissance d'un animal, comme le Triton, est toujours organisée de manière centrifuge à partir de son germe; d'abord gastrula, il s'enrichit ensuite de nouveaux bourgeons qui évoluent en organes différenciés. Dans les deux cas il existe un plan de construction; dans la montre, il régit un processus centripète, chez le triton un processus centrifuge. Selon le plan, les parties s'assemblent en vertu de principes entièrement opposés.". (J.V. Uexkull, Théorie de la signification)
Est-ce la technique qui nous asservit dangeureusement ou, comme le pense Jacques Ellul (3), seulement le sacré transféré de la Nature à la Technique ?
1 : Thom : "(...) Les Philosophes ont abandonné aux savants la Phusis et se sont repliés dans la forteresse de la subjectivité. Il leur faut réapprendre la leçon des Présocratiques, rouvrir les yeux grands sur le monde, et ne pas se laisser impressionner par l'expertise souvent dérisoire d'insignifiance de l'expérimentateur. Inversement la science doit réapprendre à penser.".
2 : "Décourager l'innovation
Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insisté sur l'importance de l'innovation dans nos sociétés. On y voit l'indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les "élites novatrices" seraient le cœur même des nations, leur plus sûr garant d'efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. Une humanité consciente d'elle-même s'efforcerait d'atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelables, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l'humanité reviendrait ainsi, à l'échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice; en pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l'ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu'exige sa propre situation, devrait décourager l'innovation. Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement-). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction? Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques." .
3 : " Ce n'est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique.".
jc
13/11/2022
En attendant Godot on a ça :
Pozzo (alias ceux qui détiennent le bâton (1) et la carotte) :
"Pense! Porc!".
Lucky (alias l'armée de blouses blanches systématiquement médiatisés devant un dorénavant sacro-saint ordinateur, progrès oblige) : ... (2)
Asservissemment volontaire dans l'espoir de récupérer des miettes du bâton et de la carotte ?
1 : bâton désormais de feu (comme disaient, paraît-il les amérindiens), progrès oblige.
2 : file:///tmp/mozilla_jc0/Du%20Discours%20de%20la%20servitude%20volontaire%20%C3%A0%20la%20tirade%20de%20Lucky%20dans%20En%20attendant%20Godot.pdf
jc
13/11/2022
Thom : "(...) si la science progresse, c'est en quelque sorte par définition. Alors que l'art et la philosophie ne progressent pas nécessairement, une discipline qui ne peut que progresser est dite scientifique. De là on conclura que le progrès scientifique, s'il est inévitable, ne peut être le plus souvent qu'illusoire. " (1968, La science malgré tout…)
jc
09/11/2022
Jean Castex, qualifié -de mémoire- par PhG de "chef de gare du temps des locomotives à vapeur" dès sa nomination comme premier ministre, vient d'être nommé PDG de la RATP.
Didier Favre
06/11/2022
Il ne disait rien à un sourd qui faisait semblant de le comprendre. Il a continué en parlant à des sourds qui faisaient semblant de le comprendre. Toute sa vie, il était parfaitement conscient de sa vacuité, de son néant ainsi que du néant de la personne en face de lui, terrifiée de devoir admettre son ignorance.
Cela le ferait passer d’être intelligent et cultivé, au point d’être sur la première ligne du front de la pensée philosophique à un humain faillible ayant devant lui un très long chemin à parcourir avant de comprendre quoique ce soit à un très petit morceau de ce qu’il prétend maîtriser. Il passerait du statut d’intellectuel dominant le monde à ces petites gens silencieuses et timide car sachant qu’elles ne savent rien ou si peu. Il passerait du maître de la pensée à une personne ayant absolument besoin d’un guide pour se retrouver dans à peu près n’importe quelle situation.
Sa décontraction m’apparaît comme la réalisation qu’il existait beaucoup de Droug dans le monde intellectuel, beaucoup de sourds prétendant comprendre le non sens qu’il émettait.
Une très belle histoire me revient à l’esprit et elle va dans ce sens.
Quand « L’Etre et le Néant » de Sartre a paru la première fois, c’était durant l’occupation allemande de la France, à Paris. Le papier manquait au point de limiter le nombre d’exemplaires à 1000. Cela n’a nullement empêché tout Paris de l’avoir lu et de le commenter dès sa parution (Ici, j’ai un doute sur la vitesse de lecture affichée.). Cela me semble physiquement impossible. C’est horriblement long à lire et je le trouve difficile à comprendre. Pire, je suspecte l’existence de bien plus de 1000 personnes souhaitant afficher leur maîtrise de ce texte rien qu’à Paris. Nous touchons là au ridicule de la situation.
Là où ce ridicule explose est que, selon mes souvenirs de cette histoire, ce livre comportait une coquille énorme. Son chapitre 13 était absent et le chapitre 11 (peut-être un autre) se retrouvait deux fois dans tous les exemplaires de cette édition. C’est la plus grande coquille de ma connaissance. Ce n’est pas la meilleure partie du ridicule de la situation.
Je savoure cette histoire car elle me dit que personne, absolument personne n’avait remarqué cette coquille. Pour moi, cette absence me dit que personne n’avait compris ce livre ou personne n’avait atteint le chapitre 13 dans le cas où ce livre avait été lu.
Tout le milieu intellectuel français du temps (je doute que cela se soit amélioré) comprenait aussi bien ce texte que le professeur sourd de Derrida et lui mettait également une bonne note.
Déconstruire devient ici et selon les considérations de ces deux histoires, la mise en évidence de ce néant intérieur, de cette incapacité à remarquer une absence du chapitre 13 et la répétition du chapitre 11 de « L’Etre et le Néant », de l’incapacité de ce professeur à remarquer que le discours de Derrida n’avait absolument aucun sens. Cette absence totale de sens est le moyen choisi par Derrida pour effectuer sa déconstruction.
Ce que ce professeur lui a involontairement enseigné est que l’autorité peut ne rien comprendre et prendre tout de même une décision, que les gens soumis à cette autorité joueront le jeu quelqu’il soit. Tout cela recouvre un néant sans la moindre légitimité et que la seule chose qui tient tout cela ensemble est la puissance du système en place.
PS : Apparemment, le vieux capitaine est de retour sur le pont.
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