Laurent Juillard
30/12/2022
Pour vous dégouter définitivement, il y a encore bien pire que cet article du Figaro dans lequel, si on est magnanime, on peut encore trouver quelques arguments factuels.
Cet article publié dans Contrepoints, « le journal libéral de référence en France », intitulé gaillardement « Objectif : la défaite de la Russie ». Deux extraits, car il faut le lire pour le croire :
« Ces électeurs de la droite et de la gauche radicale n’hésiteraient donc pas à négocier avec celui qui a rasé Marioupol, assassiné des dizaines de milliers de civils ukrainiens et déporté en Russie des milliers d’enfants enlevés à leur famille. Deux hypothèses peuvent alors être faites : ces électeurs n’ont pas compris que cette guerre est le combat de la liberté contre la servitude ou bien ils considèrent que le monde étant ce qu’il est, il est inéluctable de négocier avec les pires criminels. La première hypothèse renvoie à un certain idéalisme, en une croyance en la liberté comme valeur. La seconde relève de la fameuse realpolitik. »
Et celui-là qui vaut aussi son pesant d’inversion maligne :
« Cette stratégie de la guerre longue est la seule qui corresponde aujourd’hui à la fois au souhait du peuple ukrainien et à l’intérêt des démocraties. Les Ukrainiens ne veulent plus rester sous la domination russe qu’ils subissent depuis des siècles. Les démocraties occidentales ont un besoin impérieux de montrer au monde entier que la liberté est aussi une force et que la puissance n’est pas du côté des autocrates. Le terrorisme islamiste, le retour au Moyen Âge de l’Afghanistan, la théocratie meurtrière iranienne, le communisme tardif chinois, l’absurde et féroce tyrannie de Kim Jong-un en Corée du Nord imposent un exemple de réussite vertueuse aux démocraties. Le camp du bien doit montrer au camp du mal qu’il est celui qui détermine l’avenir par ses valeurs de liberté et son dynamisme créatif, gages de succès économique et de puissance militaire. »
Qui eut pu croire que le libéralisme pouvait endoctriner ses adeptes à ce point.
Les toilettes sont au fond du couloir à gauche.
Disciple égaré
28/12/2022
Cher Dedefensa,
tout à fait d'accord avec vous sur ce mystère de médiocrité française - l'adjectif semble moins pénible à écrire que le nom propre… Heureusement, il reste des Français vaillants. Paradoxalement, je pense notamment à François Cheng, qui de ses 93 ans publie encore une merveille cette année, pour dire son amour de la France. Je vous livre ces deux quatrains qu'il date au tout début de son oeuvre littéraire:
''Nous avons bu tant de rosées/ en échange de notre sang/ que la terre cent fois brûlée/nous sait bon gré d'être vivants.
Au bout de la nuit, un seuil éclairé/nous attire encore vers son doux mystère/les grillons chantant l'éternel été/quelque part la vie vécue reste entière.''
Il y a aussi Christian Bobin, qui vient de nous quitter il y a un mois. C'est vrai, je pense à des personnes éloignées de la politique international - la France brille par son absence en ce domaine. Merci à dedefensa de nous partager sa souffrance qui invite à ne pas s'y résoudre.
jc
27/12/2022
En .1 j'écrivais : "Si la sphère est transparence, quel meilleur point de vue du monde que le centre ésotérique de la sphère, que ce soit pour le mathématicien ou le psychanalyste ! ".
Je rectifie : "Si la sphère est transparente, quel meilleur point de vue sur le monde pour le Topocrate (le "Dieu" des topocrates) que celui du centre de la sphère, visiblement en-dessous de nous, pauvres humains enchaînés par la force centripète sur le face externe de cette sphère.
PhG : "Il en résulte ce sentiment de plus en plus présent chez moi d’événements de plus en plus puissants qui nous concernent directement, en train de se faire sans nous, indifférents à nos tracas et à notre sensibilité farcie de “valeurs”, comme s’ils étaient dirigés d’ailleurs et d’au-dessus de nous, et notre rôle réduit à enquêter sur ces événements pour tenter de les comprendre…".
Il suit visiblement que le Logocrate (le "Dieu" des logocrates) n'est pas assis à côté du Topocrate, mais "ailleurs et au-dessus de nous", pauvres humains enchaînés par la force centripète. La métaphore que j'ai à l'esprit est la suivante : le Logocrate est face à l'écran sur lequel se projette la virtualité du monde, et il en reconstitue aisément (1) la réalité à partir des VdS. C'est une histoire d'optique géométrique, rien de plus ni de moins, et je n'ai jamais rien compris à ces histoires d'images réelles qu'on ne voyait pas, et d'images virtuelles qu'on voyait ! (2), ni à ce que Lacan raconte à ce sujet (3).
1 : La moindre des choses, pour Dieu.
2 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Objet_et_image_(optique)
3 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_du_miroir
jc
27/12/2022
[ À propos des forces centrifuges ésotériques et centripètes exotériques de mon .0 : "J'ai eu l'impression d'avoir eu une révélation hier après-midi -une apocalypse-, au cirque, avec mes petits enfants. En fin de spectacle une immense cage sphérique a été hissée au sommet du mât central, puis fixée par des haubans. Puis trois motards et leurs motos sont rentrées à l'intérieur et ont circulé à grande vitesse dans cette sphère, plaqués par la force centrifuge. Spectacle assez impressionnant qui m'a fait penser à la sphère des fixes des Anciens Grecs, et à une caverne de Platon inversée : ceux qui sont à l'extérieur -les exotériques- sont plaqués dessus par la force centripète (la pesanteur) qui nous enchaîne à notre géo-sphère. Si la sphère est transparence, quel meilleur point de vue du monde que le centre ésotérique de la sphère, que ce soit pour le mathématicien ou le psychanalyste ! " ]
Ça me fait penser à l'épigraphe d'un chapitre de Stabilité Structurelle et Morphogénèse :
« Le mécanisme de n'importe quelle machine, une montre par exemple, est toujours construit de manière centripète, c'est à dire que toutes les parties de la montre, aiguilles, ressorts, roues, doivent d'abord être achevées pour être ensuite montées sur un support commun. Tout au contraire la croissance d'un animal, tel le triton, est toujours organisée de manière centrifuge à partir de son germe; d'abord gastrula il s'enrichit ensuite de nouveaux bourgeons qui évoluent en organes différenciés. Dans les deux cas, il existe un plan de construction; dans la montre, il régit un processus centripète, chez le triton, un processus centrifuge. Selon le plan les parties s'assemblent en vertu de principes opposés. » (J.V. Uexkull, Théorie de la signification).
Il m'apparaît nettement que la "sphère des fixes" sépare deux mondes : d'une part le monde exotérique et existentiel, où les êtres doivent être construits comme une montre pour exister, et d'autre part le monde ésotérique et essentiel où les êtres sont et ne font que se déployer comme un triton. Il est très clair pour moi que les garçonnets préfèrent jouer à des jeux de construction et que les fillettes préfèrent jouer à la poupée (je l'ai vérifié encore une fois avant hier lors de l'ouverture des cadeaux). Les garçonnets naturellement structuralistes et les fillettes naturellement fonctionnalistes ?
Lacan : "L'homme ek-siste, la femme n'existe pas.". Thom : "On sera frappé par l'abondance des interprétations sémantiques extraites du vocabulaire de la couture : pli, fronce, fente, poche, aiguille… Après tout, si la couture est restée une activité traditionnellement féminine, c'est que, sans doute, la confection des vêtements est chez l'Homme le stade ultime de l'Embryologie…".
Remarque lacanienne. Dans la citation thomienne j'ai très envie de remplacer l'Homme par la Femme.
S'il y a une réalité dans mes propos (et j'ai la faiblesse de le croire) alors le modèle est incorrect parce l'Homme et la Femme ne pourront jamais communiquer, ce que dit d'ailleurs, en substance, Lacan (1). Ceci dit les matheux et Lacan ont de la ressource (la même) puisque, depuis Stephen Smale (le Kurt Gödel de la géométrie), on a un modèle qui rétablit la possibilité d'un rapport inconscient Homme/Femme car on sait retourner la sphère (à notre insu -d'où l'inconscience du rapport- puisque l'opération s'exécute dans un espace euclidien de dimension supérieure à 3) (2). Pour moi (3) ça rétablit la symétrie Homme/Femme que Lacan refuse (1).
1 : "Les formules de la sexuation confirment ce que le Réel de la clinique nous enseigne, à savoir que la rencontre entre deux êtres sexués est toujours ratée du fait de cette asymétrie qui tient du non rapport sexuel. Ce ratage ne signifie pas qu’il n’y aurait pas de relation sexuelle, mais la disparité des logiques et des jouissances est la règle, suscitant en retour une dialectique bien humaine entre amour et désir qui ne cesse pas de ne pas s’écrire et qui nous livre à un perpétuel malentendu, à un impossible irrémédiable.".
2 : https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf
3 : qui ne suis en rien psychanalyste (je découvre "sérieusement" les formules et diagrammes de la sexuation avec la lecture de "À l'ombre de Grothendieck et de Lacan").
Christian Merlinki
26/12/2022
Joli!
Je comprends mieux pourquoi vous quémandiez une réaction, il y a peu, sur les événements ukrainiens.
Vous vous mettez candidement à dos Erdogan.
Mais ça, vous l'escomptiez assurément…
jc
26/12/2022
Je suis en train de lire le bouquin du mathématicien Alain Connes (AC) et du psychanalyste lacanien Patrick Gauthier-Lafaye (PGL), dont le point de départ a été la question suivante posée par PGL à AC, que je paraphrase ainsi : la plus molle des sciences molles et la plus dure des sciences dures peuvent-elles se rencontrer ? AC, médaillé Fields et spécialiste de Mécanique Quantique (MQ), ayant d'abord répondu non, est revenu quelques jours plus tard avec une intuition profonde (1) qu'il n'était pas invraisemblable que la réponse finisse par être oui, cette réponse passant par la compréhension des topos de Grothendieck.
L'opposition logos-topos me travaille depuis quelques années, en fait, en y réfléchissant maintenant, depuis que j'ai découvert ce site et son logocrate de rédacteur, qui vient de s'adjoindre un collaborateur (2) (à moins que PhG n'ait été dédoublé contre son gré par des forces supérieures…). Et je me suis placé instinctivement -sinon intuitivement- en topocrate, non pas pour m'opposer à PhG, mais pour tenter d'avoir un autre point de vue : "Et le verbe s'est fait chair" pour le logocrate" ; "Et la chair se fait verbe" pour le topocrate".
Logologie (synonyme de linguistique) pour l'un, topotopie pour l'autre, difficultés liées à l'auto-référence dans les deux cas : théorème d'incomplétude de Gödel en logologie, théorème de Smale en topotopie (3). Difficultés qu'il est tentant de chercher à résoudre par la logotopie (4) et la topologie.
L'idée de AC est simple mais il fallait oser y penser : au psychanalyste Jacques Lacan qui dit que "l'inconscient est structuré comme un langage", le mathématicien Alain Connes répond que "L'inconscient est structuré comme un topos" (ce qui transparaît d'ailleurs dans le sous-titre du bouquin : "Un topos sur l'inconscient".
René Thom (RT) ayant écrit une Apologie du logos (AL), il reste donc à AC d'écrire une Apologie du topos. Mais lorsqu'on lit ce qui suit dans l'envoi de AL, on se dit que RT a en fait écrit une apologie du topos, et que par suite, AC doit écrire une apologie du logos, afin de rester en phase avec les psychanalystes lacaniens pour qui "Tout est langage". Car ma propre intuition que AG et AC sont des pythagoriciens pour qui "Tout est Nombre" (et non des platoniciens "Tout est géométrie") parce que RT n'a pas écrit une apologie du logos, mais une apologie du topos, comme il apparaît nettement dès l'envoi :
"Ce n'est pas un hasard si, finalement, l'une des meilleures applications de la théorie des catastrophes est encore le modèle de Christopher Zeeman de l'agressivité du chien. Malgré son caractère non commutatif, qui a suscité la dérision des scientifiques professionnels, il a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle. Expliquer linguistiquement son contenu oblige à des paraphrases compliquées dont la cohérence sémantique n'est pas évidente.".
J'ai eu l'impression d'avoir eu une révélation hier après-midi -une apocalypse-, au cirque, avec mes petits enfants. En fin de spectacle une immense cage sphérique a été hissée au sommet du mât central, puis fixée par des haubans. Puis trois motards et leurs motos sont rentrées à l'intérieur et ont circulé à grande vitesse dans cette sphère, plaqués par la force centrifuge. Spectacle assez impressionnant qui m'a fait penser à la sphère des fixes des Anciens Grecs, et à une caverne de Platon inversée : ceux qui sont à l'extérieur -les exotériques- sont plaqués dessus par la force centripète (la pesanteur) qui nous enchaîne à notre géo-sphère. Si la sphère est transparence, quel meilleur point de vue du monde que le centre ésotérique de la sphère, que ce soit pour le mathématicien ou le psychanalyste !
AC cite Taine (1870, De l'intelligence) à ce propos (p.63):
"On peut donc comparer l'esprit d'un homme à un théâtre de profondeur infinie, dont la rampe est très étroite, mais dont la scène va s'élargissant à partir de la rampe. Devant cette rampe éclairée il n'y a guère la place que pour un seul acteur. Il y arrive, gesticule un instant, se retire ; un autre apparaît, puis un autre, et ainsi de suite : voilà l'idée ou image de premier plan. Au-delà, sur les divers plans de la scène, sont d'autres groupes d'autant moins distincts qu'ils sont plus loin de la rampe. Au-delà de ces groupes, dans les coulisses et l'arrière fond lointain, se trouvent une multitude de formes obscures qu'un appel soudain amène parfois sur scène ou même sous les feux de la rampe, et des évolutions inconnues s'opèrent incessamment dans cette fourmilière d'acteurs de tout ordre pour fournir les coryphées qui tout à tour, comme en une lanterne magique, viennent défiler devant nos yeux.".
AC est un spécialiste de la géométrie non commutative (un standard en MQ), géométrie dont -on vient de le voir, on peut placer le centre organisateur au centre de la sphère (ou des sphères concentriques). Mais curieusement, dans ses exposés de vulgarisation, il explique sa vision de la non-commutativité géométrique en donnant l'exemple linguistique de l'anagramme pour montrer les effets délétères de la commutativité :
"Le boson scalaire de Higgs" et "L'horloge des anges ici-bas.",
superbe anagramme si on pense que la géométrie étant naturellement associée à l'espace, il est non moins naturel de penser que l'arithmétique est associée au temps : arithmétique commutative ou non ? intéressante question, à mon avis.
Bref je vais lire ce livre lentement avec mes propres clés esquissées ci-dessus, en m'imaginant PhG en logocrate ("Il suffit d'un mot, d'une phrase…", logocrate non commutatif bien entendu ("... et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou. ») puisque la commutativité détruit le sens comme on le voit avec l'exemple de l'anagramme (5). Et en pensant que l'idée originale de topos vient d'Alexandre Grothendieck, dont "La clef des songes" est sous-titrée : "Dialogue avec le bon Dieu".
Bon Noël à tous.
1 : Je crois que les intuitions des grands mathématiciens -les seuls pour moi dignes de porter ce nom- peuvent être exotériques ou ésotériques : elles peuvent venir de l'extérieur d'eux-mêmes (par contemplation de la nature, par exemple) mais aussi de l'intérieur, par introspection ; peut-être plus ésotériques qu'exotériques, parce que j'ai beaucoup plus souvent entendu ces grands mathématiciens parler de la profondeur de leurs intuitions que de la hauteur de celles-ci. C'est très net pour René Thom qui écrit à la toute fin de Stabilité Structurelle et Morphogenèse :
" En écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une théorie générale des modèles, qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiqué dès son origine? ".
2 : PhG-bis
3 : https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf
4 : http://espace.freud.pagesperso-orange.fr/topos/topolo/logotop.htm
5 : RT commence ainsi sa critique de Darwin dans sa préface de "Faut-il brûler Darwin ?" de Jacques Costagliola :
"Il faut réintroduire la qualité, qui est substantiellement différente de la quantité. Considérons le couple des deux premiers entiers naturels : un deux. Tout esprit non prévenu ne manquera pas de dire que la différence entre un et deux et quantitative. Ce n’est pas faux puisque deux égale un + un ; mais si l’on permute les deux nombres, il sera difficile de dire que (1,2) est strictement identique à (2,1). Dans le couple (p,q) q hérite de sa position de second une qualité particulière qui complémente la qualité « premier » de p et ces deux qualités sont qualitativement différentes. Je me permettrai de rappeler que la définition classique de l’organisation biologique se disait en latin situs partium.".
(Plus simplement deux tas de trois pommes est qualitativement différent de trois tas de deux pommes.)
Jean-Claude Cousin
20/12/2022
Bonjour.
Dans ce qui fut un travail qui périodiquement (en fait, souvent) me tint en haleine pendant douze ans, c'est un ami qui a des idées fort proches, qui m'a donné l'idée de rajouter dans les droits constitutionnels l'un des plus importants, donc bien entendu l'un des plus combattus par l'Establishment. Il s'agit du droit à la déconnexion POUR TOUS. Oh, malheureux, la déconnexion ? Mais cela signifie que l'on peut vivre sans que de multiples sangsues, dont l'État, sachent à tout moment ce que je fais ? Pourtant l'adage "Pour vivre heureux, vivons cachés" n'est pas d'hier. Mais insidieusement ce droit s'est usé aux aspérités de cailloux mortels à long terme.
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Il est grand temps, grand temps d'en réaffirmer la primauté sur le CONTRÔLE qui veut nous traquer à chaque instant et par mille moyens. Voilà une véritédesituation tellement précieuse qu'on en reste béat. Pouvoir se promener en forêt sans que nul n'ait à le savoir. Cela signifie : pas de satellites sur orbite basse, pas de communicateur dans la poche, pas de risque qu'un capteur d'identité puisse lire votre carte de paiement ou votre "carte Vitale". Le droit à la déconnection ! Cela peut paraître tellement naturel, qu'on n'y pense même pas.
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Les Grandes Autorités, elles, y pensent, et ne veulent surtout pas que nous leur échappions. C'est pourquoi ce droit si simple va faire l'objet d'un rude combat pour réussir à l'imposer. De plus, ce sera à chacun d'entre nous, et à tous, de continuer à le protéger : les Grands Tarés de notre temps ne s'avouent jamais vaincus. Apprendre en tout temps à n'être joignable que, dans l'urgence, via un téléphone fixe filaire, et sinon par la simple lettre postale (sur papier recyclé) que tant de gens oublient ! Obtenir l'effacement de nos données chez des administrations, toutes les administrations, mais aussi bien sûr dans les fermes d'ordinateurs de tant de sociétés commerciales ! Un autre piège insidieux est "la carte de fidélité" qui permet de savoir toujours où vous vivez. Il faudra savoir la refuser. C'est bien là où l'on voit que ce droit à la déconnexion est un droit dynamique, un droit auquel il faut penser toujours pour le protéger. Il est aussi puissant que le droit à la liberté de pensée, et il doit appartenir à chacun. N'est-ce pas là une grande vérité-de-situation ?
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https://www.lulu.com/fr/shop/jean-claude-cousin/constitution/paperback/product-jrnekp.html?page=1&pageSize=4
Aziz Ghedia
19/12/2022
Merci de nous avoir donpresquené ces astuces. Il m'arrive à moi aussi d'écrire des tas de choses qui restent presque toujours à l'état de brouillon. Si je les relisais, ces écrits pourraient peut-être faire l'objet de publication et intéresser sans aucun doute les lecteurs. Avec votre astuce, vous le donnez une bonne idée. En quelque sorte, je viens de bénéficier d'un enseignement qu'on pourrait qualifier d'ésotérisme.
Dav
19/12/2022
"Cette introduction du"concept d'"'ésotérisme'" (quelle drôle d'expression pour un si grand mystère) signifie que l'on peut désormais considérer que la perception de la réalité"
et c'est là qu'on touche à l'ontologie,
et à la distinction nécessaire et vitale (la création d'une loi qui discrimine des objets pour les catégoriser dans des champs dont les propriétés sont distinctes) entre :
- la vérité prouvable
- la construction psychologique
Dans ce sens, la guerre hybride est une confusion des classes ontologiques, qui consiste à tenter de faire devenir "réalité prouvable" ce qui au départ n'est qu'une perception de la situation.
Là où un scientifique fait la démarche inverse, d'une réalité prouvée il tente d'en établir un fonctionnement théorique qui permette de rendre cette réalité prévisible.
Dans le premier cas, le fait de tâcher la réalité avec ses perceptions, ou comme les médias le font, le fait de prendre ses désirs pour la réalité (ou de prétendre réelle la réalité dont ils ont besoin pour justifier leur état d'esprit), c'est une démarche antiscientifique, ou du moins un forçage conceptuel pour faire que la réalité entre dans le cadre étroit de ce que l'esprit est capable de concevoir.
Or comme l'inculture est un fond de commerce du pouvoir, il y a ici une collision, entre la construction psychologique qui se simplifie (devient manichéenne) et la réalité qui se complexifie (devient insaisissable avec les critères connus).
Jack V.
18/12/2022
Alors que les Suisses et les Allemands ont opté poure cet avion, voilà qu'il refait des siennes !
https://youtu.be/9dSTMPuv-yk
Denis Monod-Broca
18/12/2022
Cette guerre démente, terrifiante n'est pas une guerre entre la liberté et la tyrannie entre la démocratie et l'autoritarisme, elle est une guerre entre le mythe et la réalité, entre une vue mythique de la réalité et la réalité telle qu'elle
Marc Gébelin
16/12/2022
Je me permets quelques remarques que je ne voudrais désobligeantes pour personne :
1 Merkel est une femme,
2 Merkel est une femme vieille,
3 Merkel est stérile, sans enfants,
4 Merkel a un mari potiche "femme au foyer",
5 Merkel a été formée par la Stasi, ceci expliquant cela,
6 Merkel, tous les dirigeants européens en ont fait l’éloge. Peut-on être plus con!
7 A part Merkel, y aurait-il dans toute l’Europe une femme plus manipulatrice, plus faux jeton et plus "grosse Bertha", qu’elle?
8 Qui a le plus aimé Merkel? Macron. Qui est Macron? Poser la question c’est y répondre : un dégénéré bon chic bon genre élevé par sa grand-mère et qui a épousé sa fausse-mère.
9 Quel est le pays d’Europe dont les habitants ont le plus aimé Merkel ? la France de Chirac, le roi fainéant ; de Sarko, le parrain de Neuilly ; de Hollande Flamby de la finance, de Macron larbin des lobbies. La France est une nation de morts-vivants amoureux d’homosexualité, de fromages, de vins et de migrants hauts en couleur qui plaisent aux Merkel françaises mûres, esseulées et fécondées par PMA ou GPA made in Ukraine.
10 Quel est le pays qui comporte le plus de crétins tous les âges confondus, qui a voté pour son bourreau en 2022, c'est-à-dire qui se suicide ? Poser la question c’est y avoir répondu.
11 Quel sera le prochain imbécile élu président? La Pen, le Zemmour, la Merluche franc-mac, le Ciotti, rital réactionnaire envieux ou n’importe quel connard qui sortira de l’urne funéraire préparée par le franco-israélien super endetté Draghi?
Denis Monod-Broca
13/12/2022
À propos de l’article du Monde intitulé « Comment Havas, la plus grande agence de communication française, mène une diplomatie officieuse en Ukraine » :
« Nous sommes un Empire, nous créons la réalité et vous vous adaptez, mais lorsque vous vous y êtes adaptés, déjà nous avons créé une nouvelle réalité », dit Karl Rove.
Eh oui…
Argent et propagande, oligarques et agences de com’ : c’est cela le monde dit libre que les Ukrainiens, nous dit-on, sont si impatients de rejoindre.
Dissidents, gare à vous ! Vous finirez en prison comme Julian Assange ou en exil comme Edward Snowden.
Qu’elle est éclairante cette information sur la présence de Havas à Kiev !
jc
13/12/2022
Dans tous ses articles PhG oppose quasi systématiquement vérité-simulacre (la spécialité du Système) et vérité de situation, en bref vérité et mensonge.
Puisque mon précédent commentaire mentionnait Gödel et le paradoxe du menteur, je remonte ici un commentaire de septembre dernier :
Mon formatage initial étant scientifique, le point de départ est ici le fameux théorème d'incomplétude de Gödel lié-selon l'auteur lui-même- au paradoxe du menteur. Considérons alors les deux phrases auto-référentes suivantes : je me mens, je ne me mens pas, et tentons de les apparier au mieux à Dieu et à Satan.
L'appariement le plus naturel est évident : Dieu pour "je ne me mens pas", Satan pour "je me mens".
Ainsi peut-être Gödel,, dont on sait qu'il a passé la fin de sa vie à vouloir prouver l'existence de Dieu, l'a-t-il cherché transcendant (théorème d'incomplétude oblige) et a sombré dans la folie parce que ce qu'il croyait être Dieu était en fait Satan ?
Kurt Gödel est mort mais Emmanuel Macron est vivant. Il est très clair pour moi que notre actuel président ment à tout le monde, et donc en particulier à lui-même : beau spécimen vivant de Satan.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler à cette occasion la signification du prénom Emmanuel : Dieu est parmi nous.
jc
13/12/2022
Nous, les humains, n'avons accès qu'à une vérité minusculée, obtenue en soulevant un minuscule pan du voile de l'apocalypse (étymologiquement dévoilement), voile qui nous voile la Vérité majusculée immanente (c-à-d qui contient en elle-même son propre principe), Vérité qui nous transcende infiniment (1).
Je travaille actuellement en groupe restreint (quatre) sur la vérité en logique formelle mathématisée, revenant temporairement à mes premières amours (qui n'en étaient certainement pas , car je ne connais rien de plus aride que cette logique là, logique diamétralement opposée à la logique naturelle, l'embryo-logique de mon gourou Thom). (D'où ma pause dans mes logorrhées en commentaires sur ce site.)
Je vous livre ce qui suit brut de décoffrage, car je le crois intelligible par ceux qui ne sont pas spécialistes de la chose. Je rappelle néanmoins que la preuve du théorème d'incomplétude de Gödel (cher à Régis Debray) est censée transformer le paradoxe du menteur en un théorème. On n'est donc pas très loin des noces de Cana, où Jésus changea l'eau en vin.
En toile de fond de tout ça il y a le combat (à mort !) entre l'intelligence naturelle (le point de vue de Thom) et l'intelligence artificielle (le point de vue du Système et de ses quincailliers électroniques) (2). Ce qui suit montre qu'il y a aussi un débat de fond au sein de l'intelligence artificielle.
1: Thom (s'adressant plutôt à des matheux): "Le monde des Idées [platoniciennes] excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la réalité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une étymologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision."; (la référence à l'intuition ne devait pas déplaire à PhG).
2 : Je commence à comprendre -PhG m'ayant ouvert les yeux à ce sujet- pourquoi le Système promeut la philosophie analytique :
"La philosophie de type analytique est pratiquée majoritairement dans le monde anglophone, et de plus en plus dans les pays germanophones ; elle reste cependant assez peu présente en France et n'a jamais été dominante en Europe en général, au point qu'on oppose encore à la philosophie analytique l'expression philosophie continentale, pour qualifier l'autre grand courant." (Wikipédia).
————————————-
@tous les trois.
Il suit de mon rétropédalage que, pour moi, Chomsky = Gödel, et donc que je dois revoir mon casting (you are fired, Noam !).
On en revient donc à un duel entre deux conceptions de la sémantique : celle de Gödel, avec pour nerf la démontrabilité, et celle de Tarski, avec pour nerf la vérité.
D'un côté une propagation du sens dans le corpus des formules closes à partir des axiomes via les règles de déduction (et d'induction, d'abduction?) de la démontrabilité, de l'autre une diffusion du sens dans tous les modèles interprétant ladite théorie, via les règles de diffusion de la vérité à partir de l'interprétation des axiomes, évidemment considérés comme vrais.
Il saute aux yeux dans cette présentation que la vérité est relative à chaque modèle, alors que la démontrabilité peut être vue comme une Vérité majusculée (1), Vérité qui s'affaiblit, se dilue, s'éparpille dans une myriade de modèles de la théorie, chacun disposant de sa vérité minusculée.
Je suis content (2) de cette présentation quasiment physique du problème, car opposant propagation et diffusion, opposition qui a toujours laissé perplexe le présumé matheux que je suis. Car sur ce point j'en reviens toujours à la différence(?) entre la propagande (hitlérienne, par exemple) et la diffusion (Office de Radiodiffusion-Télévision Française, par exemple). La lumière se propagerait-elle alors que le son, quant à lui, diffuserait ?
Je suis curieux et impatient de connaître la position de notre Candide [un physicien] à ce sujet.
Et j'espère que cette présentation fera mieux percevoir à Yu [chinoise, spécialiste en calculabilité] la différence que les occidentaux font entre démontrabilité et vérité .
JC.
1 : La Vérité elle-même est relative, puisque dépendante de la théorie considérée.
2 : À force de travailler dans les abords immédiats de l'auto-référence, il est inéluctable de déraper parfois dans ceux de l'auto-satisfaction.
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