Forum

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Progrès de la science moderne face à l'évolution naturelle

Article lié : Une cible sublime : le Progrès

jc

  13/11/2022

J'aime bien cette idée que, comme nous, la métahistoire respire. Inspiration/expiration, tension/relâchement, progrès/régrès, etc., Cette idée -thomienne- me plait que quelque soit le substrat les dynamiques d'évolution sont fondamentalement les mêmes, où on retrouve partout ce balancement yin/yang cher à la médecine chinoise.

De ce point de vue analogique cher à mon gourou Thom, je vois le progressisme actuel comme étant à la sociologie ce que le priapisme est à la médecine : une urgence chirurgicale (au delà de quatre heures selon les médecins). Si on place le début du progrès moderne au moment du choix du feu au début du XIXème siècle, on a alors par analogie un priapisme social qui dure grosso modo depuis maintenant deux siècles (trois si on le débute aux "Lumières", quatre si on le débute à la coupure galiléenne (1).

Thom a écrit (autour de 1970) un article intitulé "Sur le problème de l'innovation", article qui figurait dans le thésaurus des versions papier de l'EU (on notera qu'il n'a pas utilisé le mot progrès -il s'en est très certainement bien gardé!-. J'ai souvent cité ici la fin de cet article (article pour moi difficile, comme tous les textes de Thom). Je le fais une fois encore, en commençant par la dernière phrase, resituée ensuite dans son contexte (2):

"Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques.".

Je rappelle à ce propos qu'il y a pour Thom une complète inversion entre le progrès technologique moderne et l'évolution naturelle, inversion illustrée par l'épigraphe suivant d'un chapitre de "Stabilité Structurelle et Morphogenèse", chapitre intitulé "Modèles globaux pour un être vivant" :

"Le mécanisme de n'importe quelle machine, telle une montre, est toujours construit d'une manière centripète, c'est-à-dire que toutes les parties de la montre -aiguilles, ressorts, roues- doivent être achevées pour être ensuite montées sur un support commun. Tout au contraire, la croissance d'un animal, comme le Triton, est toujours organisée de manière centrifuge à partir de son germe; d'abord gastrula, il s'enrichit ensuite de nouveaux bourgeons qui évoluent en organes différenciés. Dans les deux cas il existe un plan de construction; dans la montre, il régit un processus centripète, chez le triton un processus centrifuge. Selon le plan, les parties s'assemblent en vertu de principes entièrement opposés.". (J.V. Uexkull, Théorie de la signification)

Est-ce la technique qui nous asservit dangeureusement ou, comme le pense Jacques Ellul (3), seulement le sacré transféré de la Nature à la Technique ?


1 : Thom :  "(...) Les Philosophes ont abandonné aux savants la Phusis et se sont repliés dans la forteresse de la subjectivité. Il leur faut réapprendre la leçon des Présocratiques, rouvrir les yeux grands sur le monde, et ne pas se laisser impressionner par l'expertise souvent dérisoire d'insignifiance de l'expérimentateur. Inversement la science doit réapprendre à penser.".

2 :  "Décourager l'innovation

Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insisté sur l'importance de l'innovation dans nos sociétés. On y voit l'indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les "élites novatrices" seraient le cœur même des nations, leur plus sûr garant d'efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. Une humanité consciente d'elle-même s'efforcerait d'atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelables, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l'humanité reviendrait ainsi, à l'échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice; en pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l'ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu'exige sa propre situation, devrait décourager l'innovation. Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement-). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction? Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques." .

3 : " Ce n'est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique.".
 

En attendant Godot

Article lié : Une cible sublime : le Progrès

jc

  13/11/2022

En attendant Godot on a ça :

Pozzo (alias ceux qui détiennent le bâton (1) et la carotte) :

"Pense! Porc!".

Lucky (alias l'armée de blouses blanches systématiquement médiatisés devant un dorénavant sacro-saint ordinateur, progrès oblige) : ... (2)

Asservissemment volontaire dans l'espoir de récupérer des miettes du bâton et de la carotte ?

1 : bâton désormais de feu (comme disaient, paraît-il les amérindiens), progrès oblige.

2 : file:///tmp/mozilla_jc0/Du%20Discours%20de%20la%20servitude%20volontaire%20%C3%A0%20la%20tirade%20de%20Lucky%20dans%20En%20attendant%20Godot.pdf

La science malgré tout

Article lié : Une cible sublime : le Progrès

jc

  13/11/2022

Thom : "(...) si la science progresse, c'est en quelque sorte par définition. Alors que l'art et la philosophie ne progressent pas nécessairement, une discipline qui ne peut que progresser est dite scientifique. De là on conclura que le progrès scientifique, s'il est inévitable, ne peut être le plus souvent qu'illusoire. " (1968, La science malgré tout…)

Bravo pour la vista !

jc

  09/11/2022

Jean Castex, qualifié -de mémoire- par PhG de "chef de gare du temps des locomotives à vapeur" dès sa nomination comme premier ministre, vient d'être nommé PDG de la RATP.

Un sourd et des aveugles - Bon voyage mon capitaine

Article lié : L’énigme Derrida

Didier Favre

  06/11/2022

Il ne disait rien à un sourd qui faisait semblant de le comprendre. Il a continué en parlant à des sourds qui faisaient semblant de le comprendre. Toute sa vie, il était parfaitement conscient de sa vacuité, de son néant ainsi que du néant de la personne en face de lui, terrifiée de devoir admettre son ignorance.

Cela le ferait passer d’être intelligent et cultivé, au point d’être sur la première ligne du front de la pensée philosophique à un humain faillible ayant devant lui un très long chemin à parcourir avant de comprendre quoique ce soit à un très petit morceau de ce qu’il prétend maîtriser. Il passerait du statut d’intellectuel dominant le monde à ces petites gens silencieuses et timide car sachant qu’elles ne savent rien ou si peu. Il passerait du maître de la pensée à une personne ayant absolument besoin d’un guide pour se retrouver dans à peu près n’importe quelle situation.

Sa décontraction m’apparaît comme la réalisation qu’il existait beaucoup de Droug dans le monde intellectuel, beaucoup de sourds prétendant comprendre le non sens qu’il émettait.

Une très belle histoire me revient à l’esprit et elle va dans ce sens.

Quand « L’Etre et le Néant » de Sartre a paru la première fois, c’était durant l’occupation allemande de la France, à Paris. Le papier manquait au point de limiter le nombre d’exemplaires à 1000. Cela n’a nullement empêché tout Paris de l’avoir lu et de le commenter dès sa parution (Ici, j’ai un doute sur la vitesse de lecture affichée.). Cela me semble physiquement impossible. C’est horriblement long à lire et je le trouve difficile à comprendre. Pire, je suspecte l’existence de bien plus de 1000 personnes souhaitant afficher leur maîtrise de ce texte rien qu’à Paris. Nous touchons là au ridicule de la situation.

Là où ce ridicule explose est que, selon mes souvenirs de cette histoire, ce livre comportait une coquille énorme. Son chapitre 13 était absent et le chapitre 11 (peut-être un autre) se retrouvait deux fois dans tous les exemplaires de cette édition. C’est la plus grande coquille de ma connaissance. Ce n’est pas la meilleure partie du ridicule de la situation.

Je savoure cette histoire car elle me dit que personne, absolument personne n’avait remarqué cette coquille. Pour moi, cette absence me dit que personne n’avait compris ce livre ou personne n’avait atteint le chapitre 13 dans le cas où ce livre avait été lu.

Tout le milieu intellectuel français du temps (je doute que cela se soit amélioré) comprenait aussi bien ce texte que le professeur sourd de Derrida et lui mettait également une bonne note.

Déconstruire devient ici et selon les considérations de ces deux histoires, la mise en évidence de ce néant intérieur, de cette incapacité à remarquer une absence du chapitre 13 et la répétition du chapitre 11 de « L’Etre et le Néant », de l’incapacité de ce professeur à remarquer que le discours de Derrida n’avait absolument aucun sens. Cette absence totale de sens est le moyen choisi par Derrida pour effectuer sa déconstruction.

Ce que ce professeur lui a involontairement enseigné est que l’autorité peut ne rien comprendre et prendre tout de même une décision, que les gens soumis à cette autorité joueront le jeu quelqu’il soit. Tout cela recouvre un néant sans la moindre légitimité et que la seule chose qui tient tout cela ensemble est la puissance du système en place.


PS : Apparemment, le vieux capitaine est de retour sur le pont.

Et Galilée ?

Article lié : SAVOIR & POUVOIR

Jérôme Boyon

  05/11/2022

Grand merci pour ce post très plaisant à lire et très vrai, puis-je rajouter seulement que cette lutte entre SAVOIR et POUVOIR est aussi ancienne qu'Homo supposé Sapiens, les relations entre GALILEE et l'INQUISITION n'en est qu'un exemple historique…

On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même

Article lié : SAVOIR & POUVOIR

jc

  04/11/2022

Après un peu moins de deux ans (du 30/03/2010 au 20/11/2011) de dialogues entre PhG et l'énarque "fondé de pouvoir" JPB, (dialogues de sourds, en ce qui me concerne)  je trouve que c'est une excellente idée de renouveler le genre.

Vers une série de dialogues PhG/PhG bis ? Commençant à connaître un peu la maison, je suis assuré d'une chose : s'ils voient le jour ce ne seront pas des dialogues de muets !



 

Génitif et destruction sémantique

Article lié : L’énigme Derrida

jc

  03/11/2022

Derrida : « Le propre d’une culture c’est de ne pas être identique à elle-même. Non pas de n’avoir pas d’identité mais de ne pouvoir s’identifier, dire “moi” ou “nous”… Que dans la non identité à soi ou si vous préférez la différence avec soi. Il n’y a pas de rapport à soi, d’identification à soi sans culture de soi comme culture de l’autre, culture du double génitif et de la différence à soi…».

I. Génitif.

La lecture de la locution "culture du double génitif" a engendré chez moi un mécanisme de type pavlovien (génitif -> destruction sémantique -> déconstruction -> Derrida), Thom considérant le génitif comme un opérateur de destruction sémantique. Peut-être les citations qui suivent inspireront-elles les linguistes et/ou les logocrates (je ne suis ni l'un ni l'autre) :

- "(...) le génitif correspond à la destruction sémantique du concept, dont seul un élément — le plus souvent, la localisation spatio-temporelle — est conservé. Exemple : dans l'expression « le chien de Paul », Paul n'a plus rien d'humain ; tout ce qui reste sémantiquement de l'individu Paul est sa localisation spatio-temporelle. Le génitif est donc une opération qui dissocie la figure de régulation du concept, pour en extraire les éléments
susceptibles de servir à la détermination du nom régi." (MMM, Langage et catastrophe)

- "Les schémas embryologiques interviennent essentiellement pour décrire ce qu'on appelle le génitif. Comme j'essaierai de vous le montrer, le génitif est une opération qui est à la fois de construction, c'est-à-dire d'analyse, et de synthèse du concept, mais, à la différence de ce qui se passe en embryologie, elle semble a priori réversible."  (je rappelle que pour Thom la pensée conceptuelle est une embryologie permanente).
 (génitif -> destruction sémantique -> déconstruction -> Derrida)

II. Identification  du "soi" et de "l'autre". Thom toujours :

- "Je suis tenté de croire que l'aspect fondamental de la signification est celui-là : l'identification du sujet avec une forme extérieure." .


 

Bienvenue à PhG-Bis

Article lié : SAVOIR & POUVOIR

Patrick

  02/11/2022

Longue vie au personnage de ‘PhG-Bis’ !! qui marche en tête, avec sa lanterne, pour nous éclairer vers la sortie de la crise actuelle et bien sûr dans toutes celles qui suivront.. car je pressens qu'on n'a pas fini de rigoler !

Tradition

Article lié : SAVOIR & POUVOIR

Michel Donceel

  02/11/2022

Entendu avec une certaine stupéfaction, Kemi Séba expliquant, dans son discours de Valdaï, ce qu'est la Tradition Primordiale selon Guénon.
On a parfois confusément l'impression qu'il se passe quelque chose…
https://www.youtube.com/watch?v=ZIrFwa9Fg5g

Néologismes et artefacts

Article lié : Le “bloquisme” avant inventaire

jc

  01/11/2022

PhG : "le prince absolu des “ismes”, – le “néologisme” soi-même".

Thom : "La formation de néologisme est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien : la fonction crée l'organe." (1).

Un lien que je n'avais encore jamais fait : celui de la formation de néologismes comme une marche au chaos (2).

Un autre lien possible (lié au précédent) : le néologisme comme artefact ? Thom encore :

"On peut se demander de ce point de vue si l'apparition de l'artefact n'est pas quelque chose qui est fondamentalement lié au caractère multicellulaire, au caractère composé des organismes, et si donc cette prolifération des artefacts n'est pas le premier symptôme de la mort." (3).

Un rapport avec Maistre (4):

"«[Maistre] fit valoir la congruence essentielle existant entre l’état du langage, d’un côté, la santé et les fortunes du corps politique de l’autre. En particulier, il découvrit une corrélation exacte entre la décomposition nationale ou individuelle et l’affaiblissement ou l’obscurcissement du langage : ‘En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage’… » ?

Halte aux néologismes ? Place aux remontées étymologiques ?


1: Mise en contexte de la citation :

- Thom : "Il faut concevoir que tout concept est comme un être vivant qui défend son organisme (l'espace qu'il occupe) contre les agressions de l'environnement, c'est-à-dire, en fait, l'expansionnisme des concepts voisins qui le limitent dans l'espace substrat : il faut regarder tout concept comme un être amiboïde, qui réagit aux stimuli extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis." ;

- Thom : "Dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur certaines parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser : le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification. La formation de néologisme est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien : la fonction crée l'organe.".

2 : Cf. mes commentaires de https://www.dedefensa.org/article/ode-au-chaos-vrai

3 : Mise en contexte : "Il est typique de voir que la cellule immortelle, la cellule prokaryote, comme disent les biologistes, la cellule qui vit par elle-même, en principe ne fabrique pas d'artefacts. En tous cas je ne vois pas ce qui pourrait jouer le rôle d'un artefact dans la physiologie d'une cellule. Et de même tous ses instruments, ses outils, ses organes sont tous réversibles. On peut se demander de ce point de vue si l'apparition de l'artefact n'est pas quelque chose qui est fondamentalement lié au caractère multicellulaire, au caractère composé des organismes, et si donc cette prolifération des artefacts n'est pas le premier symptôme de la mort.".

4 : Cf. par ex. https://www.dedefensa.org/article/du-bon-usage-de-poutine

 

La métamorphose du bourgeois

Article lié : Le calvaire des “dames-de-la-Woke”

Denis Monod-Broca

  28/10/2022

"Et il ne faut pas se la raconter grandiose : tous ces gens, absolument tous, des R2P féministes aux neocons et aux BLM sont estampillés ‘Système’. Il en font partie intimement, ils en sont le suc et le jus, l’affichette, l’étiquette, le “chic même” avec le fric qui va bien tant ils émargent grassement. Ils sont le capitalisme repeint aux couleurs arc-en-ciel des grandes révolutions du futur."

Ce que vous appeler le "Système", Jacques Ellul l'appelle le "monde bourgeois" dans son ouvrage "la métamorphose du bourgeois". Car le thème de ce livre, et la principale caractéristique de ce "monde bourgeois", de ce "sytème capitaliste", est sa capacité à tout absorber, à tout digérer, y compris ses pires critiques, y compris ses oppositions les plus déterminées.
Comme si sa force propre dépassait toutes les forces humaines, politiques, sociales. Comme si sa force, venue du fond des âges, force naturelle, "biologique", spontanée, était inaccessible à la pensée et mettait à son service principes, lois, institutions. Comme si la "civilisation" était mise là en échec.
Et en effet elle l'est, et elle le sera, tant que nous n'aurons pas assimilé et compris le savoir anthropologique qu'exprime la pensée biblique.
En une phrase : sans l'amour du prochain, la technique nous entrainera à l'abîme.
 

La danse du Chaos vers le Khaos.1

Article lié : Ode au chaos-vrai...

jc

  28/10/2022

Dans le cycle complet Khaos-Chaos-Khaos il y aurait donc :

- une catastrophe d'inversion du Khaos en Chaos, qui correspond, selon moi, à l'inversion Yin-Yang -> Yang-Yin, inversion qui a lieu à l'acmé de la civilisation, à savoir à la limite entre âge d'argent et âge de bronze, inversion douce qui correspond à la transition de l'autorité "céleste" au pouvoir "terrestre" (pouvoir qui prend alors toujours(?) soin de se recommander de l'autorité "céleste" qu'il va progressivement évincer) ;

- une catastrophe d'inversion du Chaos en Khaos qui correspond à l'inversion Yang-Yang -> Yin-Yin, inversion qui a lieu à l'effondrement de la civilisation, à savoir à la limite entre l'âge de fer et l'âge d'or, inverssion brutale qui correspond à la transition du pouvoir "terrestre" (en piteux état) à une nouvelle autorité "céleste".

Dans "L'homme sans gravité" le lacanien Charles Melman écrit :

"La barbarie consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel" .

Dans "Révolutions : catastrophes sociales ?" (AL) René Thom s'attache à montrer qu'aucune société stable ne peut se maintenir sans que s'exerce un pouvoir ymbolique, un pouvoir des signes.

Remarque : j'ai récemment cité Michel Maffesoli ("Tout lasse, tout passe, tout casse"). Héraclite y avait pensé longtemps avant lui :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Panta_rhei


 

La danse du Chaos vers le Khaos

Article lié : Ode au chaos-vrai...

jc

  27/10/2022

En gros la danse du Khaos vers le Chaos (dans ma version) recouvre la jeunesse, la plénitude et la vieillesse (ici dans le cadre de l'évolution des civilisations) : âge d'argent yin-yang, acmé, puis âge de bronze (yang-yin) pour finir par l'âge de fer (yang-yang). Il manque l'âge d'or pour pouvoir recommencer le boléro. Et ce recommencement exige -selon moi- de passer par le centre organisateur ("je suis l'alpha et l'oméga") qui doit  identifier Chaos et Khaos pour pouvoir les inverser.

L'âge d'or (yin-yin) est pour moi la phase où le temps s'arrête, chronos mutant en aïon -temps de l'éternité- et où l'énergie agissante (ἐνέργεια)-qui dégénère en énergie agitante en fin d'âge de fer- mute au profit de la seule énergie potentielle (δύναμις).

 

Sitôt dit, sitôt fait... Mais avec des bizarreries...

Article lié : De l’eau salée dans le gaz

Jack V.

  26/10/2022

Comme je l'avais prédit dans mon message "Ripostes possibles", "on" s'est rapidement attaqué à des câbles sous-marins. Curieusement, les média mainstream n'ont pas fait grand cas de cette information pourtant très significative.

Le plus intéressant, dans cette affaire, c'est que les saboteurs ne s'en pas pris aux câbles transatlantiques qui relient les US et la Grande Bretagne et qui sont vitaux pour leurs ennemis, pour se focaliser sur des câbles méditerranéens qui partent de France ou ceux qui relient les îles Féroé au continent.

https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/defense/enquetes-en-cours-pour-les-cables-sectionnes-pres-de-marseille-et-en-mer-du-nord_AN-202210250331.html

​Si ce sont les Russes qui ont fait le coup, on se demande pourquoi ils ne s'en sont pas pris à ceux des pays qui sont en première ligne contre eux (USA, UK, Pologne) plutôt qu'à un pays qui subit la situation comme la France .

A  la place des Russes, je mettrais le paquet pour détruire en plusieurs points, le maximum de câble reliant les USA à la Grande Bretagne et à l'Asie et je n'arrêterais de les saboter de façon permanente et anonyme qu'après avoir obtenu une neutralité stricte de l'OTAN dans l'affaire ukrainienne.

Pour moi, dans la situation actuelle, soit les Russes essayent de faire (gentiment) pression sur la France pour obtenir d'elle plus de retenue, soit les Américains s'emploient à lancer des avertissements à la France pour la pousser à être plus active dans leur guerre en Ukraine.

Personnellement, vu la nature des cibles choisies, je m'orienterais plutôt vers une piste US.


https://www.nextinpact.com/lebrief/70213/des-cables-fibre-optique-et-sous-marins-vandalises-dans-region-marseille

https://www.ladepeche.fr/2022/10/15/menaces-dattaques-sur-les-cables-sous-marins-la-france-va-investir-pour-se-proteger-10736897.php