Patrick
14/09/2022
ou Boche-bouffe ?
Astrid Zirgel
12/09/2022
"... ministre des Affaires Etrangères Brodbeck…
Elle s'appelle Baerbock (un simulacre elle aussi).
Luc Bodet
09/09/2022
Un commentaire d'un article d'Agoravox "La politique face à la crise énergétique" cite le livre "La ponérologie politique : Etude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques" de Andrew M. Lobaczewski, livre qui offre une réponse inquiétante et très fouillée à la question des ressorts psychologiques des dirigeants qui prennent des décisions nuisibles à la population de leur pays. Ce livre de lecture plutôt difficile pourrait vous intéresser, du moins c'est ce que je pense.
Pascal B.
09/09/2022
C'est faire le jeu des globalistes US-Otan que de spéculer sur leurs menées puisqu'ils mettent la propagande au coeur de leur bellicisme metaversien admis une bonne fois pour toute. Il faut plutôt ignorer leur com.
jc
08/09/2022
PhG: "C’est dans ces conditions que j’énonce plusieurs traits qui pourraient prétendre constituer une prospective, mème si des moqueurs en venaient absurdement à parler de prophétie. Je n’ai nul besoin de cette prétention, l’évocation seule suffit, la référence à l’intuition, et une prise en compte somme toute confortable des incertitudes qui constituent la structure même de la GrandeCrise. Pour le reste, ni prospective à proprement parler, encore moins une prophétie."
Exit la citation suivante de Pseudo-Denys l'Aréopagyte, citation qui, jusqu'à maintenant, revient sporadiquement sous la plume de Semper Phi (c'est le moment ou jamais de placer ce pseudo!)? :
"C’est alors seulement que, dépassant le monde où l’on est vu et où l’on voit, MOÏSE (1) pénètre dans la Ténèbre véritablement mystique de l’inconnaissance : c’est là qu’il fait taire tout savoir positif, qu’il échappe entièrement à toute saisie et à toute vision, car il appartient tout entier à Celui qui est au-delà de tout, car il ne s’appartient plus lui-même ni n’appartient à rien d’étranger, uni par le meilleur de lui-même à Celui qui échappe à toute inconnaissance, ayant renoncé à tout savoir positif, et grâce à cette inconnaissance même connaissant par-delà toute intelligence.” ».
Ça serait dommage car j'aurais alors des réticences à citer ici Thom à ce propos:
"Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt; mais en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, OU EN ATTENTE (1), sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. " (SSM, épilogue)
Remarque: Quelques lignes après cette citation Thom écrit:
"La rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance?";
et il écrit aussi (dans un contexte que je ne connais pas): "Si l'on veut théoriser la biologie alors il faut faire du rêve une fonction biologique".
1: Les majuscules sont de moi.
Jean-Claude Cousin
08/09/2022
Bonjour Monsieur Grasset.
Pour autant que je sache, tous les évènements sont liés à la puissance "pensée" de DC la folle, puissance objectivement en déclin malgré des sursauts d'animal blessé ; qu'il se soit blessé lui-même n'y change rien, tant c'est subjectif, et tant cette chute est liée à son arrogance même. De plus en plus contesté, l'animal s'est réfugié tout en haut du dossier de son trône pour continuer à brandir ses anathèmes et à rugir ses imprécations.
Vu ainsi, le monstre paraît encore redoutable, en ce qu'il déverse toutes ses forces sur des opérations extérieures (Taïwan, Ukraine, Chili, divers lieux d'Afrique, Asie centrale). Il n'en est pas moins vrai qu'ainsi il gaspille ses propres forces en s'appuyant sur un dollar que de plus en plus de pays refusent.
Ce dollar unificateur, les États dont ce conglomérat est constitué n'en ressentent plus l'impérieux besoin, tant sa force est manifestement surévaluée largement : la plus grande part est absolument fictive, s'appuyant sur des industries de mort, et presque uniquement celles-là. Il est nécessaire de compter là-dedans tout ce qui se veut en rapport avec "la santé".
Les élections de midterm seront là fort révélatrices. Elles risquent de concrétiser l'immense fossé entre les États jusqu'auboutistes, et les États qui veulent "cultiver leur jardin". Si la rupture est consommée entre les deux groupes, logiquement (mais l'Histoire se méfie de la logique) le District de Columbia verra son arrière-terrain composé uniquement des jusqu'auboutistes, ce qui va l'affaiblir encore bien plus.
Faute de moyens, il ne pourra guère que lâcher prise sur ses chères opérations extérieures. La crise ukrainienne sera obligée de cesser faute de réserves. Même chose pour Taïwan, et d'autres lieux. A moins….
A moins que dans ces deux mois ne se produise l'irréparable, sous l'aiguillon stupide de la Liz Truss. La seule question à se poser alors, pour les survivants provisoires, sera justement l'immédiate survie.
Georges Oc
08/09/2022
En vous lisant, j'ai, à mon tour, senti "l'âme poète" en moi, et j'ai eu une vision. Pas une vision prophétique, non une simple petite séquence vidéo issue de mon imagination.
La scène se passe au moment où l'Amérique, aux vues de l'incompétence de "Z", décide de prendre les choses en main et d'aller chez l'ennemi pour lui botter le c..
Une colonne de blindés, de himars, de Marines en tenu "camouflage du désert" (n'importe qui dans le monde reconnais un militaire US rien qu'à sa tenue beige tachetée de marron), le tout devancé par des SUV plein de journalistes et de preneurs de son.
Ils sont tous arrêté devant un pont enjambant un petit ruisseau. A l'entrée du pont il y a Sylvester Stallone gueulant "On va leur péter la gueuulllheuuu!!".
La caméra fait un zoom arrière montrant l'entrée du pont alors que tombent les premiers flocons de neige annonçant un hiver précoce. Sur la droite, devant le bord du pont, on peut voir le panneau indiquant le nom du torrent, c'est marqué "Berezina".
jc
07/09/2022
Pour moi ce qui vaut pour l'Italie (selon Andrea Zhok) vaut aussi pour l'UE toute entière (maintenant que la GB en est sortie…): à bas l'organisation maastrichtienne de l'UE actuelle centrée à Bruxelles et vive une autre organisation d'une autre UE, Suisse comprise cette fois, neutre et centrée à Genève?
AZ: "Il est clair que dans le contexte qui a mûri au fil du temps, le réalisme politique exige également de reconnaître que l'Italie ne dispose pas d'une échappatoire à ses dépendances internationales actuelles. Ce qui doit avoir lieu, c'est le début d'un processus d'autonomisation, qui est au contraire parfaitement dans les possibilités immédiates du pays.".
Autonomie est synonyme de souveraineté. L'enclenchement d'un processus d'autonomisation d'une province doit avoir pour but, selon moi, de revenir à une situation "non alignée" comparable à celle la France sous de Gaulle (processus qui est quasiment l'opposé du processus actuel d'asservissement de la France -via l'endettement et pas que- par l'UE maastrichtienne et par les USA).
PhG: "On notera aussitôt que de telles réflexions, parce qu’elles s’appuient sur une histoire et sur un passé digne de la métaphysique historique, constituent un défi puissant et absolument légitime au régime moderniste et usurpateur de la métahistoire, du “déchaînement de la Matière”.".
Pour moi il manque une autorité spirituelle aux provinces en général et à l'UE en particulier qui est la plus grande d'entre elles (et d'ailleurs aussi à l'empire US lui-même), autorité spirituelle métahistorique sans laquelle aucune société stable ne peut perdurer. Mon gourou Thom a argumenté en ce sens dans "Révolutions: catastrophes sociales?" (Apologie du logos, 1990) alors qu'il me semble de plus en plus clair que, plus de trente ans plus tard, la catastrophe sociale se rapproche un peu plus tous les jours dans le bloc BAO.
Denis Monod-Broca
06/09/2022
Je note ces phrases : " Le multipolarisme est une “démocratie” possible dans un domaine où elle est formellement impossible, à savoir les relations entre les nations", "Par conséquent, les immigrations massives sur de courtes périodes, – dépassant la capacité d'intégration et de métabolisation des États d'accueil".
"Métabolisation", "démocratie entre nations" : l'avenir est dans cette direction, me semble-t-il, celle d'une pensée qui considère les nations comme des organismes vivants (fait de cellules qui sont ses nationaux et qui en assure le métabolisme), des organismes politiques et sociaux vivants, donc capables de pensée, de parole et d'action, donc capables de s'organiser en une société de nations sur la base de principes démocratiques.
jc
05/09/2022
Une religion est ici ce qui relie et catholique est pris en son sens étymologique de καθολικός, c'est-à-dire universel.
Le catholicisme actuel -entre autres…- me donnant l'impression de perdre un peu plus tous les jours de son autorité spirituelle, il s'agit de trouver une alternative au scientisme ambiant, qui tient lieu d'autorité spirituelle au catastrophique pouvoir temporel actuel.
C'est ce que propose René Thom (selon moi, Thom se gardant bien de tenir explicitement ce genre de propos!) dans son article "germinal" de 1966 intitulé "Une théorie dynamique de la morphogenèse", article que l'on trouve dans "Modèles mathématiques de la morphogenèse" (1974). Dans sa conception des choses, anthropocentrisme et biocentrisme sont réunis dans ma citation thomienne favorite rappelée dans mon commentaire "Le futur et l'avenir.1":
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [et des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés; ainsi l'usage de vocables anthropomorphes en Physique est foncièrement justifié.".
Dans l'article précité Thom précise la façon dont l'homme est relié au monde, c'est-à-dire la façon dont il connaît le monde (il serait peut-être plus exact de dire "dont il co-nait au monde"), autrement dit la façon dont il en a la science (à distinguer de la science "moderne", qui, pour moi, relève en grande partie du scientisme):
"J'ajouterai, à l'usage des esprits soucieux de philosophie, que notre modèle offre d'intéressantes perspectives sur le psychisme, et sur le mécanisme lui-même de la connaissance. En effet, de notre point de vue, notre vie psychique n'est rien d'autre qu'une suite de catastrophes entre attracteurs de la dynamique constituée des activités stationnaires de nos neurones. La dynamique intrinsèque de notre pensée n'est donc pas fondamentalement différente de la dynamique agissant sur le monde extérieur. On s'expliquera ainsi que des structures simulatrices des forces extérieures puissent par couplage se constituer à l'intérieur même de notre esprit, ce qui est précisément le fait de la connaissance.".
Une vingtaine d'années plus tard Thom réunit l'anthropocentrisme et le biologisme au théocentrisme dans ce que j'appelle sa tirade de Porphyre (à la fin de "Esquisse d'une sémiophysique", 1988, p.216) que je cite ici (puis commente) une fois encore:
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogenèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.
Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote "Premier selon l'être, dernier selon la génération" suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée."
L'idéologie du scientisme ambiant est de refuser de considérer comme scientifique tout ce qui sort du cadre de l'empirisme, de l'expérimentalisme, du pragmatisme et du positivisme ("Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience."), idéologie que Thom associe métaphoriquement à un cancer. Pour Thom cette approche scientiste ne suffit pas, il faut au métaphysicien une idée de l'Être en soi -une idée du Un plotinien?- qui lui permette de descendre l'arbre de Porphyre "par paliers jusqu'à nous" de façon à ce qu'il ait une idée de la façon de le remonter. Et Thom donne une telle idée par des "considérations tirées de la régulation biologique" à la page 32 de Stabilité structurelle et morphogenèse (2ème ed., 1977), par l'analogie, pour moi génialissime, entre œuf totipotent (et Dieu tout puissant par ES p.216) d'une part et fonction indéfiniment différentiable indifférentiée et inspécifiée d'autre part:
"Expliquons de manière assez élémentaire le mécanisme formel qui, à mes yeux, commande toute morphogenèse, par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'une part, et une série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part. Le développement d'un embryon peut se décrire grosso modo de la manière suivante: à partir d'un ouf totipotent se séparent au cours du temps des masses cellulaires qui acquièrent des spécialisations histologiques irréversibles (en principe); mais il subsiste toujours à l'intérieur de l'animal une lignée de cellules totipotentes, la lignée germinale, qui aboutira à la formation des cellules reproductrices (gamètes) dans l'individu adulte. Or considérons d'autre part une fonction différentiable…".
Thom écrit quelque part que l'acte fondateur est une séparation et, dans son "Éloge des frontières", Régis Debray cite le début de la Genèse où il est également question de séparation. Peut-être serait-il plus adéquat de parler de différenciation, terme qui, en mathématiques, laisse la porte ouverte à l'opération inverse qui est l'intégration progressive -ici vers l'Unité originelle-?
Unité originelle à propos de laquelle PhG écrit dans un article récent (1):
"J’ai là, dans ma besace, deux phrases, deux définitions dont j’ai fait usage dans ‘La Grâce de l’Histoire’. Elles semblent jouer au paradoxe et au jeu de mots de l’esprit fort alors qu’elles doivent plutôt nous faire nous interroger sur le sens que la modernité a imposé d’une manière totalitaire à ce mot (“progrès”) devenu une prison nous enfermant dans la Grande Crise, et qui nous y laissera enfermés jusqu’à ce que nous nous en libérions par la puissance de l’esprit.
Ces deux phrases s’enchaînent l’une l’autre ; la première, de Julius Evola, autour du thème que les progressistes reprochent à leurs adversaires, de vouloir “se tourner vers le passé”, volonté de parvenir évidemment à se transmuter en une progression vers la hauteur de l’esprit :
« “Se tourner vers le passé”, c’est-à-dire faire cela à la façon que définissait excellemment Evola, déjà cité, lorsqu’il parlait de la pensée traditionnelle ; et nous préciserions, selon notre propos, avec une traduction différente d’un des mots, indiquée entre crochets, au risque du pléonasme : “C’est une pensée ‘originelle’, elle ne [recule] pas en arrière dans le temps, elle s’élève verticalement hors du temps en direction du noyau transcendant”… ».
La deuxième est de l’historien de la littérature Daniel Vouga, analysant l’influence essentielle de Joseph de Maistre chez Charles Baudelaire dans Baudelaire et Joseph de Maistre (Corti, 1957). Il observait ceci qui nous surprendrait en temps courant, qui est l’emploi laudatif du concept de “progrès” chez Maistre et chez Baudelaire, qui semblerait une contradiction impossible pour ces deux penseurs antimodernes par excellence ; et il commentait, rétablissant ainsi le sens fondamental du concept, « le seul progrès possible » qui est celui de “progresser dans la hauteur”, essentiellement dans notre époque d’inversion en usant des leçons de la sagesse et de la transcendance du passé :
«Progresser, pour eux, ce n’est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver… [...] Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l’Unité perdue… ». ".
1: https://www.dedefensa.org/article/poutine-civilisation-progres
jc
02/09/2022
Les guénoniens trouveront sans doute que je fais la part trop belle à la démocratie et à l'immanence :
"L’argument le plus décisif contre la « démocratie » se résume en quelques mots : le supérieur ne peut émaner de l’inférieur, parce que le « plus » ne peut pas sortir du « moins » ; cela est d’une rigueur mathématique absolue, contre laquelle rien ne saurait prévaloir. Il importe de remarquer que c’est précisément le même argument qui, appliqué dans un autre ordre, vaut aussi contre le « matérialisme » ; il n’y a rien de fortuit dans cette concordance, et les deux choses sont beaucoup plus étroitement solidaires qu’il ne pourrait le sembler au premier abord. Il est trop évident que le peuple ne peut conférer un pouvoir qu’il ne possède pas lui-même ; le pouvoir véritable ne peut venir que d’en haut, et c’est pourquoi, disons-le en passant, il ne peut être légitimé que par la sanction de quelque chose de supérieur à l’ordre social, c’est-à-dire d’une autorité spirituelle ; s’il en est autrement ce n’est plus qu’une contrefaçon de pouvoir, un état de fait qui est injustifiable par défaut de principe, et où il ne peut y avoir que désordre et confusion. Ce renversement de toute hiérarchie commence dès que le pouvoir temporel veut se rendre indépendant de l’autorité spirituelle, puis se la subordonner en prétendant la faire servir à des fins politiques ; il y a là une première usurpation qui ouvre la voie à toutes les autres, et l’on pourrait ainsi montrer que, par exemple, la royauté française, depuis le XIV e siècle, a travaillé elle-même inconsciemment à préparer la Révolution qui devait la renverser."(La crise du monde moderne, chap.VI Le chaos social).
Mais Thom termine Stabilité Structurelle et Morphogenèse par une citation qui , selon moi, ne dit guère autre chose que Dieu est en chacun de nous (immanence):
"... en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une Théorie générale des modèles [sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine?".
La théorie thomienne des catastrophes est une théorie de l'analogie qui justifie l'une des mes citations favorites de son auteur :
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [et des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés.".
L'analogie corps humain/corps social suggère les analogies cellules somatique/peuple et cellules germinales/élite et donc de penser la sécrétion par le peuple de son aristocratie comme une gamétogenèse. Bien entendu l'élite auto-proclamée en place fera tout pour empêcher le peuple de voir les choses ainsi , car ces choses font appel au lamarckisme (1), aux causes finales (voire au dessein intelligent)(2), en lui opposant le néo-darwinisme et son dogme central -la barrière de Weismann- qui interdit toute action du soma sur le germen et donc, par analogie, qui interdit toute action du peuple sur cette pseudo-élite qui usurpe le pouvoir temporel sans la caution d'autre autorité spirituelle que celle du scientisme ambiant.
Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité".
PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée."
1: Thom : "On ne pourra que s'étonner -dans un futur pas tellement lointain- de l'étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute possibilité d'action du soma sur le germen, tout mécanisme lamarckien". (ES, p.127).
2: Thom termine sa "tirade de Porphyre" (ES p.216) par:
"Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe [de Porphyre] on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote "Premier selon l'être, dernier selon la génération" suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée."
Christophe Szostak
01/09/2022
En complément à cette analyse, voir les propos d'Alexandre Zinoviev évoquant, depuis la chute du communisme, l'instauration d'une démocratie totalitaire… ou d'un totalitarisme démocratique. Evocation, au passage, du rôle de Gorby. https://www.toupie.org/Textes/Zinoviev_2.htm
jc
31/08/2022
PhG rappelle (1) la définition du globalisme selon le Robert: "Doctrine d’après laquelle un tout composé a des propriétés que ses composants n’ont pas"., définition qui ne s'applique pas, selon moi, au globalisme de "nos-élites-davosiennes-hors-sol" car celui-ci ne compose pas mais décompose (entropise dirait sans doute PhG).
Les Douguine (Alexandre et Daria) prônent un retour à une tradition néo-platonicienne (dont Rome s'est détachée en prenant une position aristotélicienne avec Saint Thomas -ai-je cru comprendre, je suis béotien de la chose-) avec Moscou comme troisième Rome (Constantinople ayant été la seconde). En parcourant (2) il saute aux yeux que l'organisation des églises orthodoxes (auto-céphales ou seulement autonomes) est plus compatible avec la mondialisation (je dirai plus girondine, plus subsidiarité ascendante) que ne l'est l'organisation de l'église catholique (plus globaliste, plus jacobine, plus subsidiarité descendante). L'article (2) se termine ainsi:
"Le patriarche de Moscovie, Cyrille Ier, en présentant l'intervention militaire de la Russie en Syrie comme une nouvelle croisade , remet au goût du jour le concept de troisième Rome.
À l'opposé, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Jimmy Carter, Zbigniew Brzeziński, dans son ouvrage intitulé Le grand échiquier, compare volontiers les États-Unis à l'Empire romain.
Le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014 marque l'établissement d'une continuité en termes de territoire entre l'Empire romain d'Orient et la Russie, troisième Rome.".
Dès son arrivée au Vatican le pape François a édicté quatre principes (au rang desquels figure -sans surprise puisque καθολικός signifie universel- le principe globaliste selon lequel "Le tout est supérieur aux parties qui le composent"), principe dont je veux croire qu'il est sans rapport avec le globalisme davosien.
J'ai -enfin!- trouvé une analyse critique de ces quatre principes (3) dont le dernier ("La réalité est plus importante que l'idée") heurte ma conviction platonicienne.
1: https://www.dedefensa.org/article/notes-sur-mondialisation-et-globalisation
2: https://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_Rome_(Moscou)
3: https://benoit-et-moi.fr/2016/actualite/les-quatre-postulats-de-franois.html
jc
29/08/2022
PhG: "... ce qui compte ce n’est pas le passé, c’est le futur puisque le passé est dans la séquence de la modernité et que le futur doit nous conduire à sa destruction.".
Fabrice Hadjadj, cité plusieurs fois par PhG dans "La Grâce…", différencie avenir et futur : « En un mot, le futur est relatif à ce qui va, l’avenir à ce qui vient, et il faut que ce qui va soit ouvert à ce qui vient, sous peine d’une vie qui meurt en se fixant dans un programme. Cette subordination du futur à l’avenir marque aussi la supériorité et plus encore la surprise de l’avenir par rapport au futur. ».
Le philosophe-mathématicien Gilles Châtelet a écrit à ce propos en 1999 -juste avant de se suicider- un petit bouquin au titre suggestif -"Vivre et penser comme des porcs"- qui se termine par le chapitre intitulé "Vers la fin ou le début de l'Histoire: yaourtière à classe moyenne ou héroïsme du quelconque". Le cyber-capitalisme et le turbo-libéralisme (allusion aux turbo-bécassines et aux cyber-gédéons des chapitres précédents où l'on reconnaîtra celles et ceux de "En marche" et de "Renaissance") se meurent de s'être fixés et figés dans le programme toujours plus poussé de l'atomisation "à la Thatcher (1)" de la société, où l'homme moyen, issu de la trituration statistique des "big data", remplace progressivement -et rapidement- l'homme ordinaire, l'homme quelconque mais singulier.
"La démocratie ne se déduit pas d'une optimisation de possibles préexistants mais surgit par le pari, infiniment plus généreux et donc infiniment plus risqué, d'une excellence des virtualités de la multitude et de l'aptitude de celle-ci à la dispenser. (...) La démocratie "vaut" parce qu'elle laisse une chance à cet héroïsme du quelconque, dont, jusqu'à présent, l'Histoire n'a toléré que les balbutiements. (...) Nous devrons vaincre là où Hegel, Marx et Nietzsche n'ont pas vaincu.".
Selon moi le principe démocratique édicté à l'article 2 de notre actuelle constitution (gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple), principe intenable -et d'ailleurs bafoué un peu plus tous les jours-, doit être remplacé par: gouvernement du peuple par l'élite que celui-ci a lui-même sécrétée et pour le peuple. Ma position est que le peuple contient en lui-même son propre principe (immanence) et qu'il a donc la possibilité de sécréter sa propre aristocratie, et le devoir de refuser qu'elle lui soit imposée de l'extérieur comme c'est le cas actuellement. Tant pis pour l'égalitarisme!
Tout ça n'est pas -selon moi- incompatible avec la vision du monde que donne Alexandre Douguine dans son interview par Breizh, à condition de réhabiliter la matière par rapport à la forme et la puissance par rapport à l'acte (Dieu tout puissant -de Saint Augustin?- réhabilité par rapport au Dieu acte pur de Saint Thomas). Ce que ne fait pas Guénon, loin s'en faut, mais ce que suggère peut-être PhG lorsqu'il cite Daniel Rops (à propos du "Balzac" de Rodin): "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice…".
Machiavel : "« Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux».
1: "There is no such thing as society. There are individual men women and there are families."
Sebastien Antoine
25/08/2022
C'est en effet un étrange assassinat, au niveau du symbolique…
Comme si parler de Platon ou de Guénon dans la presse antisystème faisait de vous un Jaures ?
Ou alors c'est la Géopolitique, au sens originel d'une metaphysique du sol et de ses habitants, que l'on voudrait effacer ?
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