Jc
18/09/2022
Xi: "le monde connaît des “changements accélérés sans précédent depuis un siècle” et est entré dans une phase d'incertitude et de transformation.".
Les chinois en connaissent un rayon à ce sujet, le Yi Jing étant le livre des mutations.
Nous on a Finkelkraut qui découvre tout récemment que ça bouge et se demande ce qui se passe (je n'ai pas sa récente citation en tête et je suis sur smartphone).
Georges Oc
16/09/2022
Deux remarques :
1 - Il est pour le moins "curieux" de voir zelensky demander un engagement ferme à ses partenaires, alors que sa spécialité est de ne respecter aucun de ses engagements. Le dernier en date etant l'affaire des bateaux remplis de céréales prétendument destinées à l'Afrique mais expédié vers l'UE.
Le second point fait suite à ce passage
Et une force capable de causer des dommages irréparables à l'agresseur si ce désir s'avère irrésistible”
Comment un pays qui n'a pas l'arme nucléaire peut-il menacer un pays qui lui, l'a ??.
Donc on en déduit logiquement qu’il compte sur les "occidentaux" pour frapper la Russie.
Et là, je ne peux m'empêcher de revenir au point 1 (non-respect des accords) pour demander au clown s'il pense vraiment que l'UE va prendre le risque d'être vitrifié juste pour protéger son pays. Pour ma part je n'ose imaginer la tête que ferra le joueur de piano (sans les mains) quand il réalisera que nous aussi on peut ne pas respecter nos engagements.
Auguste Vannier
15/09/2022
Parfait exemple de cette technique de manipulation qui consiste pour le système à intoxiquer subtilement des sites anti-système…
Les "succés"de Kiev sont insignifiants et les "revers" de l'OMS des replis tactiques qui aboutissent à piéger les restes d'une armée Ukrainienne sans âme et sans liaisons logistique.
Tout cela dans l'espoir criminel et absurde de déclencher une véritable guerre USOTAN/Russie avant que le midterm ne mette à mal le soutien US .
Poutine et les siens ont encore beaucoup de forces en réserve et surtout de "sang froid" et d'intelligence stratégique pour ne pas rentrer dans ce jeu "morbide" et grossier.
Et si c'est nécessaire comme l'annonce Medvedev en écho à Poutine, "vous n'avez encore rien vu"...
La stupidité sans nom des dirigeants occidentaux est confondante!
Christian Merlinki
14/09/2022
Depuis la fin des années 70, certaines personnes dont moi avions appris qu'aux États-Unis-mêmes, on estimait que dans l'avenir, un retournement de veste surprenant du vassal européen en faveur d'un rapprochement inattendu avec la Russie se produirait à la surprise générale. Et que l'épée allait coûter une partie des peuples aux États-Unis par des secousses internes. Concomitamment, la Russie rayonnera de son influence sur le monde pour un court moment, quelques années. Ensuite, des risques que la Chine reprenne le flambeau sibérien à son compte au détriment de la puissance qui vainquit auparavant l'hégémon américain, soutenu cependant par les restes de cet empire déchu.
Observez bien ce qui se passe de nos jours!
Et si cette trame est respectée, la Chine sera en embuscade pour nous subjuguer et nous nourrir de la même recette que nos anciens hégémons, mais en plus vicelards que les cyniques du Potomac, considérant que les Asiatiques ne sont aucunement embarrassés par des notions de "Droits de l'Homme" et autres mièvreries régnantes sur l'Occident. Il faut analyser l'existence de la démocratie éventuelle dans des pays comme la Chine, le Japon, le Vietnam ; pas d'authentique contre-pouvoir, laissant le peuple lyncher à son aise tout étranger dont l'attitude heurterait un des autochtones, chez eux un noir est singe que l'on peut traiter comme un animal voire le pendre sinon le débiter pour le repas du soir.
Patrick
14/09/2022
ou Boche-bouffe ?
Astrid Zirgel
12/09/2022
"... ministre des Affaires Etrangères Brodbeck…
Elle s'appelle Baerbock (un simulacre elle aussi).
Luc Bodet
09/09/2022
Un commentaire d'un article d'Agoravox "La politique face à la crise énergétique" cite le livre "La ponérologie politique : Etude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques" de Andrew M. Lobaczewski, livre qui offre une réponse inquiétante et très fouillée à la question des ressorts psychologiques des dirigeants qui prennent des décisions nuisibles à la population de leur pays. Ce livre de lecture plutôt difficile pourrait vous intéresser, du moins c'est ce que je pense.
Pascal B.
09/09/2022
C'est faire le jeu des globalistes US-Otan que de spéculer sur leurs menées puisqu'ils mettent la propagande au coeur de leur bellicisme metaversien admis une bonne fois pour toute. Il faut plutôt ignorer leur com.
jc
08/09/2022
PhG: "C’est dans ces conditions que j’énonce plusieurs traits qui pourraient prétendre constituer une prospective, mème si des moqueurs en venaient absurdement à parler de prophétie. Je n’ai nul besoin de cette prétention, l’évocation seule suffit, la référence à l’intuition, et une prise en compte somme toute confortable des incertitudes qui constituent la structure même de la GrandeCrise. Pour le reste, ni prospective à proprement parler, encore moins une prophétie."
Exit la citation suivante de Pseudo-Denys l'Aréopagyte, citation qui, jusqu'à maintenant, revient sporadiquement sous la plume de Semper Phi (c'est le moment ou jamais de placer ce pseudo!)? :
"C’est alors seulement que, dépassant le monde où l’on est vu et où l’on voit, MOÏSE (1) pénètre dans la Ténèbre véritablement mystique de l’inconnaissance : c’est là qu’il fait taire tout savoir positif, qu’il échappe entièrement à toute saisie et à toute vision, car il appartient tout entier à Celui qui est au-delà de tout, car il ne s’appartient plus lui-même ni n’appartient à rien d’étranger, uni par le meilleur de lui-même à Celui qui échappe à toute inconnaissance, ayant renoncé à tout savoir positif, et grâce à cette inconnaissance même connaissant par-delà toute intelligence.” ».
Ça serait dommage car j'aurais alors des réticences à citer ici Thom à ce propos:
"Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt; mais en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, OU EN ATTENTE (1), sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. " (SSM, épilogue)
Remarque: Quelques lignes après cette citation Thom écrit:
"La rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance?";
et il écrit aussi (dans un contexte que je ne connais pas): "Si l'on veut théoriser la biologie alors il faut faire du rêve une fonction biologique".
1: Les majuscules sont de moi.
Jean-Claude Cousin
08/09/2022
Bonjour Monsieur Grasset.
Pour autant que je sache, tous les évènements sont liés à la puissance "pensée" de DC la folle, puissance objectivement en déclin malgré des sursauts d'animal blessé ; qu'il se soit blessé lui-même n'y change rien, tant c'est subjectif, et tant cette chute est liée à son arrogance même. De plus en plus contesté, l'animal s'est réfugié tout en haut du dossier de son trône pour continuer à brandir ses anathèmes et à rugir ses imprécations.
Vu ainsi, le monstre paraît encore redoutable, en ce qu'il déverse toutes ses forces sur des opérations extérieures (Taïwan, Ukraine, Chili, divers lieux d'Afrique, Asie centrale). Il n'en est pas moins vrai qu'ainsi il gaspille ses propres forces en s'appuyant sur un dollar que de plus en plus de pays refusent.
Ce dollar unificateur, les États dont ce conglomérat est constitué n'en ressentent plus l'impérieux besoin, tant sa force est manifestement surévaluée largement : la plus grande part est absolument fictive, s'appuyant sur des industries de mort, et presque uniquement celles-là. Il est nécessaire de compter là-dedans tout ce qui se veut en rapport avec "la santé".
Les élections de midterm seront là fort révélatrices. Elles risquent de concrétiser l'immense fossé entre les États jusqu'auboutistes, et les États qui veulent "cultiver leur jardin". Si la rupture est consommée entre les deux groupes, logiquement (mais l'Histoire se méfie de la logique) le District de Columbia verra son arrière-terrain composé uniquement des jusqu'auboutistes, ce qui va l'affaiblir encore bien plus.
Faute de moyens, il ne pourra guère que lâcher prise sur ses chères opérations extérieures. La crise ukrainienne sera obligée de cesser faute de réserves. Même chose pour Taïwan, et d'autres lieux. A moins….
A moins que dans ces deux mois ne se produise l'irréparable, sous l'aiguillon stupide de la Liz Truss. La seule question à se poser alors, pour les survivants provisoires, sera justement l'immédiate survie.
Georges Oc
08/09/2022
En vous lisant, j'ai, à mon tour, senti "l'âme poète" en moi, et j'ai eu une vision. Pas une vision prophétique, non une simple petite séquence vidéo issue de mon imagination.
La scène se passe au moment où l'Amérique, aux vues de l'incompétence de "Z", décide de prendre les choses en main et d'aller chez l'ennemi pour lui botter le c..
Une colonne de blindés, de himars, de Marines en tenu "camouflage du désert" (n'importe qui dans le monde reconnais un militaire US rien qu'à sa tenue beige tachetée de marron), le tout devancé par des SUV plein de journalistes et de preneurs de son.
Ils sont tous arrêté devant un pont enjambant un petit ruisseau. A l'entrée du pont il y a Sylvester Stallone gueulant "On va leur péter la gueuulllheuuu!!".
La caméra fait un zoom arrière montrant l'entrée du pont alors que tombent les premiers flocons de neige annonçant un hiver précoce. Sur la droite, devant le bord du pont, on peut voir le panneau indiquant le nom du torrent, c'est marqué "Berezina".
jc
07/09/2022
Pour moi ce qui vaut pour l'Italie (selon Andrea Zhok) vaut aussi pour l'UE toute entière (maintenant que la GB en est sortie…): à bas l'organisation maastrichtienne de l'UE actuelle centrée à Bruxelles et vive une autre organisation d'une autre UE, Suisse comprise cette fois, neutre et centrée à Genève?
AZ: "Il est clair que dans le contexte qui a mûri au fil du temps, le réalisme politique exige également de reconnaître que l'Italie ne dispose pas d'une échappatoire à ses dépendances internationales actuelles. Ce qui doit avoir lieu, c'est le début d'un processus d'autonomisation, qui est au contraire parfaitement dans les possibilités immédiates du pays.".
Autonomie est synonyme de souveraineté. L'enclenchement d'un processus d'autonomisation d'une province doit avoir pour but, selon moi, de revenir à une situation "non alignée" comparable à celle la France sous de Gaulle (processus qui est quasiment l'opposé du processus actuel d'asservissement de la France -via l'endettement et pas que- par l'UE maastrichtienne et par les USA).
PhG: "On notera aussitôt que de telles réflexions, parce qu’elles s’appuient sur une histoire et sur un passé digne de la métaphysique historique, constituent un défi puissant et absolument légitime au régime moderniste et usurpateur de la métahistoire, du “déchaînement de la Matière”.".
Pour moi il manque une autorité spirituelle aux provinces en général et à l'UE en particulier qui est la plus grande d'entre elles (et d'ailleurs aussi à l'empire US lui-même), autorité spirituelle métahistorique sans laquelle aucune société stable ne peut perdurer. Mon gourou Thom a argumenté en ce sens dans "Révolutions: catastrophes sociales?" (Apologie du logos, 1990) alors qu'il me semble de plus en plus clair que, plus de trente ans plus tard, la catastrophe sociale se rapproche un peu plus tous les jours dans le bloc BAO.
Denis Monod-Broca
06/09/2022
Je note ces phrases : " Le multipolarisme est une “démocratie” possible dans un domaine où elle est formellement impossible, à savoir les relations entre les nations", "Par conséquent, les immigrations massives sur de courtes périodes, – dépassant la capacité d'intégration et de métabolisation des États d'accueil".
"Métabolisation", "démocratie entre nations" : l'avenir est dans cette direction, me semble-t-il, celle d'une pensée qui considère les nations comme des organismes vivants (fait de cellules qui sont ses nationaux et qui en assure le métabolisme), des organismes politiques et sociaux vivants, donc capables de pensée, de parole et d'action, donc capables de s'organiser en une société de nations sur la base de principes démocratiques.
jc
05/09/2022
Une religion est ici ce qui relie et catholique est pris en son sens étymologique de καθολικός, c'est-à-dire universel.
Le catholicisme actuel -entre autres…- me donnant l'impression de perdre un peu plus tous les jours de son autorité spirituelle, il s'agit de trouver une alternative au scientisme ambiant, qui tient lieu d'autorité spirituelle au catastrophique pouvoir temporel actuel.
C'est ce que propose René Thom (selon moi, Thom se gardant bien de tenir explicitement ce genre de propos!) dans son article "germinal" de 1966 intitulé "Une théorie dynamique de la morphogenèse", article que l'on trouve dans "Modèles mathématiques de la morphogenèse" (1974). Dans sa conception des choses, anthropocentrisme et biocentrisme sont réunis dans ma citation thomienne favorite rappelée dans mon commentaire "Le futur et l'avenir.1":
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [et des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés; ainsi l'usage de vocables anthropomorphes en Physique est foncièrement justifié.".
Dans l'article précité Thom précise la façon dont l'homme est relié au monde, c'est-à-dire la façon dont il connaît le monde (il serait peut-être plus exact de dire "dont il co-nait au monde"), autrement dit la façon dont il en a la science (à distinguer de la science "moderne", qui, pour moi, relève en grande partie du scientisme):
"J'ajouterai, à l'usage des esprits soucieux de philosophie, que notre modèle offre d'intéressantes perspectives sur le psychisme, et sur le mécanisme lui-même de la connaissance. En effet, de notre point de vue, notre vie psychique n'est rien d'autre qu'une suite de catastrophes entre attracteurs de la dynamique constituée des activités stationnaires de nos neurones. La dynamique intrinsèque de notre pensée n'est donc pas fondamentalement différente de la dynamique agissant sur le monde extérieur. On s'expliquera ainsi que des structures simulatrices des forces extérieures puissent par couplage se constituer à l'intérieur même de notre esprit, ce qui est précisément le fait de la connaissance.".
Une vingtaine d'années plus tard Thom réunit l'anthropocentrisme et le biologisme au théocentrisme dans ce que j'appelle sa tirade de Porphyre (à la fin de "Esquisse d'une sémiophysique", 1988, p.216) que je cite ici (puis commente) une fois encore:
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogenèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.
Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote "Premier selon l'être, dernier selon la génération" suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée."
L'idéologie du scientisme ambiant est de refuser de considérer comme scientifique tout ce qui sort du cadre de l'empirisme, de l'expérimentalisme, du pragmatisme et du positivisme ("Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience."), idéologie que Thom associe métaphoriquement à un cancer. Pour Thom cette approche scientiste ne suffit pas, il faut au métaphysicien une idée de l'Être en soi -une idée du Un plotinien?- qui lui permette de descendre l'arbre de Porphyre "par paliers jusqu'à nous" de façon à ce qu'il ait une idée de la façon de le remonter. Et Thom donne une telle idée par des "considérations tirées de la régulation biologique" à la page 32 de Stabilité structurelle et morphogenèse (2ème ed., 1977), par l'analogie, pour moi génialissime, entre œuf totipotent (et Dieu tout puissant par ES p.216) d'une part et fonction indéfiniment différentiable indifférentiée et inspécifiée d'autre part:
"Expliquons de manière assez élémentaire le mécanisme formel qui, à mes yeux, commande toute morphogenèse, par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'une part, et une série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part. Le développement d'un embryon peut se décrire grosso modo de la manière suivante: à partir d'un ouf totipotent se séparent au cours du temps des masses cellulaires qui acquièrent des spécialisations histologiques irréversibles (en principe); mais il subsiste toujours à l'intérieur de l'animal une lignée de cellules totipotentes, la lignée germinale, qui aboutira à la formation des cellules reproductrices (gamètes) dans l'individu adulte. Or considérons d'autre part une fonction différentiable…".
Thom écrit quelque part que l'acte fondateur est une séparation et, dans son "Éloge des frontières", Régis Debray cite le début de la Genèse où il est également question de séparation. Peut-être serait-il plus adéquat de parler de différenciation, terme qui, en mathématiques, laisse la porte ouverte à l'opération inverse qui est l'intégration progressive -ici vers l'Unité originelle-?
Unité originelle à propos de laquelle PhG écrit dans un article récent (1):
"J’ai là, dans ma besace, deux phrases, deux définitions dont j’ai fait usage dans ‘La Grâce de l’Histoire’. Elles semblent jouer au paradoxe et au jeu de mots de l’esprit fort alors qu’elles doivent plutôt nous faire nous interroger sur le sens que la modernité a imposé d’une manière totalitaire à ce mot (“progrès”) devenu une prison nous enfermant dans la Grande Crise, et qui nous y laissera enfermés jusqu’à ce que nous nous en libérions par la puissance de l’esprit.
Ces deux phrases s’enchaînent l’une l’autre ; la première, de Julius Evola, autour du thème que les progressistes reprochent à leurs adversaires, de vouloir “se tourner vers le passé”, volonté de parvenir évidemment à se transmuter en une progression vers la hauteur de l’esprit :
« “Se tourner vers le passé”, c’est-à-dire faire cela à la façon que définissait excellemment Evola, déjà cité, lorsqu’il parlait de la pensée traditionnelle ; et nous préciserions, selon notre propos, avec une traduction différente d’un des mots, indiquée entre crochets, au risque du pléonasme : “C’est une pensée ‘originelle’, elle ne [recule] pas en arrière dans le temps, elle s’élève verticalement hors du temps en direction du noyau transcendant”… ».
La deuxième est de l’historien de la littérature Daniel Vouga, analysant l’influence essentielle de Joseph de Maistre chez Charles Baudelaire dans Baudelaire et Joseph de Maistre (Corti, 1957). Il observait ceci qui nous surprendrait en temps courant, qui est l’emploi laudatif du concept de “progrès” chez Maistre et chez Baudelaire, qui semblerait une contradiction impossible pour ces deux penseurs antimodernes par excellence ; et il commentait, rétablissant ainsi le sens fondamental du concept, « le seul progrès possible » qui est celui de “progresser dans la hauteur”, essentiellement dans notre époque d’inversion en usant des leçons de la sagesse et de la transcendance du passé :
«Progresser, pour eux, ce n’est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver… [...] Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l’Unité perdue… ». ".
1: https://www.dedefensa.org/article/poutine-civilisation-progres
jc
02/09/2022
Les guénoniens trouveront sans doute que je fais la part trop belle à la démocratie et à l'immanence :
"L’argument le plus décisif contre la « démocratie » se résume en quelques mots : le supérieur ne peut émaner de l’inférieur, parce que le « plus » ne peut pas sortir du « moins » ; cela est d’une rigueur mathématique absolue, contre laquelle rien ne saurait prévaloir. Il importe de remarquer que c’est précisément le même argument qui, appliqué dans un autre ordre, vaut aussi contre le « matérialisme » ; il n’y a rien de fortuit dans cette concordance, et les deux choses sont beaucoup plus étroitement solidaires qu’il ne pourrait le sembler au premier abord. Il est trop évident que le peuple ne peut conférer un pouvoir qu’il ne possède pas lui-même ; le pouvoir véritable ne peut venir que d’en haut, et c’est pourquoi, disons-le en passant, il ne peut être légitimé que par la sanction de quelque chose de supérieur à l’ordre social, c’est-à-dire d’une autorité spirituelle ; s’il en est autrement ce n’est plus qu’une contrefaçon de pouvoir, un état de fait qui est injustifiable par défaut de principe, et où il ne peut y avoir que désordre et confusion. Ce renversement de toute hiérarchie commence dès que le pouvoir temporel veut se rendre indépendant de l’autorité spirituelle, puis se la subordonner en prétendant la faire servir à des fins politiques ; il y a là une première usurpation qui ouvre la voie à toutes les autres, et l’on pourrait ainsi montrer que, par exemple, la royauté française, depuis le XIV e siècle, a travaillé elle-même inconsciemment à préparer la Révolution qui devait la renverser."(La crise du monde moderne, chap.VI Le chaos social).
Mais Thom termine Stabilité Structurelle et Morphogenèse par une citation qui , selon moi, ne dit guère autre chose que Dieu est en chacun de nous (immanence):
"... en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une Théorie générale des modèles [sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine?".
La théorie thomienne des catastrophes est une théorie de l'analogie qui justifie l'une des mes citations favorites de son auteur :
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [et des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés.".
L'analogie corps humain/corps social suggère les analogies cellules somatique/peuple et cellules germinales/élite et donc de penser la sécrétion par le peuple de son aristocratie comme une gamétogenèse. Bien entendu l'élite auto-proclamée en place fera tout pour empêcher le peuple de voir les choses ainsi , car ces choses font appel au lamarckisme (1), aux causes finales (voire au dessein intelligent)(2), en lui opposant le néo-darwinisme et son dogme central -la barrière de Weismann- qui interdit toute action du soma sur le germen et donc, par analogie, qui interdit toute action du peuple sur cette pseudo-élite qui usurpe le pouvoir temporel sans la caution d'autre autorité spirituelle que celle du scientisme ambiant.
Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité".
PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée."
1: Thom : "On ne pourra que s'étonner -dans un futur pas tellement lointain- de l'étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute possibilité d'action du soma sur le germen, tout mécanisme lamarckien". (ES, p.127).
2: Thom termine sa "tirade de Porphyre" (ES p.216) par:
"Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe [de Porphyre] on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote "Premier selon l'être, dernier selon la génération" suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée."
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