jc
17/06/2022
Mon .0 m'a amené à reparcourir les chapitres XVI "La dégénérescence de la monnaie" et XIV "Mécanisme et matérialisme" de "Le règne de la quantité...". Pour moi la différence essentielle entre Lietaer et Guénon réside en la différence d'interprétation de ce qu'est le matérialisme : matière inanimée, mécaniste, Mal, pour Guénon, matière animée, vitaliste, pour Lietaer (1) (pour qui le matérialisme est la mater, la Mère!). En ce qui concerne le matérialisme, je suis beaucoup plus proche de la position de Lietaer ainsi exprimée que de elle de Guénon, car, pour moi, la matière est yin et la forme est yang, la "Mère" est la Déesse Khaos et le "Père" le Dieu Cosmos.
L'évolution est la succession des mutations yin->yang (mutation douce?) et yang->yin (mutation abrupte?). Évolutions continues qui, pour Thom, se manifestent discrètement:
"Un programme pour moi c'est toujours une approximation discontinue d'une figure continue sous-jacente, qui figure en tant que projet. Le projet est continu, mais la réalisation est discontinue, catastrophique.".
Si le tic-tac d'une horloge -je pense à notre horloge cardiaque- peut être vue comme une mutation de type monogramme yin-yang, cette interprétation semble clairement insuffisante pour les civilisations. La Tradition (indo-européenne?) parle de quatre temps (or, argent, bronze, fer) dans le rapport temporel 4/3/2/1. Les chinois utilisent digrammes, trigrammes, ..., hexagrammes (mais, très néophyte en la chose, je ne sais pas s'ils ont des successions privilégiées de mutations, déjà dans les digrammes et a fortiori dans les hexagrammes). Dans SSM (2ème ed, p.84) on trouve un cycle des huit transformations successives suivantes:
1; Lèvre; 2: contacts axiaux; 3:ombilic hyperbolique; 4: contacts latéraux; 5: ombilic elliptique; 6: contacts axiaux; 7: bec à bec; 8: queue d'aronde.
Je serais (très) curieux de savoir si cette séquence de huit transformations s'exprime en terme de trigramme (et, si oui, lequel).
Pour en revenir à la monnaie pour finir, je trouve excellente cette idée de deux monnaies, l'une froide, yin, monnaie de service pour le thermodynamicien Roddier, l'autre chaude, yang, monnaie de production pour lui, monnaies ago-antagonistes fonctionnant en synergie gagnant/gagnant comme les deux cylindres d'une 2CV Cirtoën (2). Roddier est enthousiaste (3).
1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lietaer
2: http://francois-roddier.fr/Mines-2018/assets/player/KeynoteDHTMLPlayer.html#0 (vers la fin)
3: http://www.francois-roddier.fr/?p=311
jc
16/06/2022
GCEC: Grande Crise d'Effondrement de ("notre") Civilisation.
Je commente ici à cause du mot transmutation du titre de l'article, qui renvoie pour moi au Yi-Jing, livre des mutations, central dans ce qui suit. L'origine est à chercher sur le blog de François Roddier, connu sur Dedefensa pour son article sur l'effondrement des civilisations (1).
À la toute fin de son exposé à l'école des mines de Paris (2) -où apparaît le cycle civilisationnel de (1) parmi beaucoup d'autres- on trouve une référence à "Au cœur de la monnaie" d'un certain Bernard Lietaer, dont Roddier parle en ces termes dans son billet 76 (3):
"(...) j’ai mentionné les monnaies Yin et Yang de Bernard Lietaer. Je dois avouer que, lorsque j’ai donné ma conférence le 12 mars, je n’avais pas encore lu son livre (1). Je l’ai lu depuis et il a été pour moi une révélation: l’expérience confirmait le bien fondé de mes propositions.".
Cela m'a incité à fouiller sur la toile, ce qui m'a permis de tomber sur ce que je considère comme une véritable pépite, tant le traitement du sujet -la monnaie- m'a surpris par sa profondeur (remontant aux origines des grandes sociétés humaines) et sa hauteur de vue, profondeur et hauteur que je retrouve rarement (mais sur sur Dedefensa -et chez Thom-, of course). Il s'agit de la vidéo suivante (4, 40') par l'auteur, au titre éponyme ("Au cœur des monnaies"). On trouve à 35'55 une figure indiquant les deux options possibles de la sortie de "notre" GCEC (selon l'auteur).
Pour moi les deux options sont décrites par la succession des mutations. Soit on part de yin-yin pour muter en yin-yang, puis en yang-yang et enfin en yang-yin pour boucler en yin-yin (solution pour moi la plus douce), soit, partant toujours de yin-yin, on passe à yin-yang puis yang-yin (inversion), puis yang-yang pour boucler en yin-yin (solution la plus abrupte à cause du passage de yang-yang à yin-yin, zone de transmutation catastrophique (7) où nous nous trouvons). Pour les chinois, la solution à inversion (représentable géométriquement par un ruban de Moëbius dans le cas du monogramme yin-yang) semble préférable (6) car pour eux il y a unité du yin et du yang dans leur diversité (comme Thom, ils n'acceptent pas les principes aristotéliciens d'identité et de non-contradiction).
Bonnes éventuelles audio-vision et méditation sur la déchéance intellectuelle de notre époque à pensée unique (5).
1: https://www.dedefensa.org/article/vers-un-effondrement-de-civilisation
2: http://francois-roddier.fr/Mines-2018/assets/player/KeynoteDHTMLPlayer.html#36
3: http://www.francois-roddier.fr/?p=311
4: https://vimeo.com/29287225
5: Élie Bernard-Weil : " Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant - ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours - une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance. La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle. Faux! ".
6: coeur-et-esprit.blogspot.com/2022/05/pensee-chinoise-et-philosophie.html
7: Catastrophe thomienne qui peut être bénéfique.
jc
15/06/2022
"Ce lundi matin, depuis le Heroique Puerto de Veracruz, le président mexicain López Obrador, dit AMLO, annonce que le Mexique rompt le blocus contre Cuba et livrera de l’aide.".
https://yetiblog.org/mexique-cuba-lemancipation-des-peuples-en-nouvelle-toile-de-fond/
Tino Candela
15/06/2022
Qu'est-ce que cet ésotérisme du plus bas niveau fait sur dedefensa ?
Si, la lumière blanche est un mélange de lumières de longueurs d'onde différentes correspondant (dans l'oeil humain seulement ! en réalité il y a une infinité de longueur d'onde donc de "couleur") à différentes couleurs. Ha, l'auteur s'inquiète de ce qu'on l'enseigne à l'école ? Moi je m'inquiète parce qu'on l'enseigne de moins en moins bien à nos enfants.
Quand à "je pense donc je suis", c'est le fondement de toute pensée philosophique un petit peu sérieuse qui cherche justement à s'élever au dessus du niveau animal, faut-il rapeller que c'est la pensée qui défini l'humain ? Avec tout le respect que j'ai pour les chats que j'aime beaucoup.
Celui qui ne pense pas et se contente de vivre selon sa nature animale, "n'est pas" au sens où il n'est ni sage ni même humain. Cette façon de vivre, certes, amène le calme et le soulagement de la capitulation et du renoncement…
Que cherche à faire l'auteur, sinon nous embrouiller à la manière des gourous, et nier à la fois science et philosophie ?
jc
10/06/2022
Mes lunettes thomiennes méritaient un sérieux nettoyage car, en relisant une troisième fois l'article de Del Monte, ce que je considère comme étant le cœur de la vision thomienne du monde vu à travers sa théorie des catastrophes, s'oppose quasi-diamétralement à celle que Del Monte a de l'histoire:
"Comme nous l'avons écrit dans un article précédent, l'histoire ne connaît pas de retour en arrière et, par conséquent, toute comparaison prend l'apparence d'une herméneutique fausse (bien que commode) qui met tout dans le même sac.".
. La théorie des catastrophes est en effet, selon Thom lui-même, une théorie de l'analogie, ce qui justifie la phrase suivante extraite de la conclusion de "Stabilité Structurelle et Morphogenèse", dont j'ai fait ma citation thomienne favorite :
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés" (et, pour moi "évidemment", des espèces…).
Quelques citations thomiennes sur l'analogie :
– « (…) la théorie des catastrophes élémentaires est, très vraisemblablement, le premier essai cohérent (depuis la logique d’Aristote) d’une théorie de l’analogie. Lorsque des scientifiques d’esprit étroit objectent à la théorie des catastrophes de ne pas donner plus que des analogies ou des métaphores, ils ne se doutent pas qu’ils énoncent le dessein véritable de la théorie des catastrophes, lequel est de classer tous les types possibles de situations analogues. »;
– « (…) une vision plus claire du programme métaphysique de la théorie des catastrophes : fonder une théorie mathématique de l’analogie, qui vise à compléter la lacune ouverte par Galilée entre quantitatif et qualitatif. »;
– « Je crois (…) que l’acceptabilité sémantique (en dépit de son caractère apparemment relatif à la langue considérée) a en général une portée ontologique. « Toute analogie, dans la mesure où elle est sémantiquement acceptable, est vraie. » C’est là, je crois, le principe de toute investigation métaphysique. »;
– « (…) ce que propose la théorie des catastrophes – en ses modèles – c’est un nouveau type d’intelligibilité. »;
– « Il est certain que le succès pragmatique est une source de sens ; mais c’est un mode inférieur d’intelligibilité, à peine supérieur à l’assentiment provoqué par la prégnance du conditionnement pavlovien dans le monde animal ; l’intelligibilité humaine requiert une comparaison plus globale des différents modes d’intelligibilité, ceux en vigueur dans le langage et dans les autres disciplines de la science : elle requiert de sortir de la situation locale considérée pour prendre en compte les modes les plus généraux de compréhension. On aborde donc là le domaine de l’analogie ; ce faisant, on touche à l’autre côté, le versant philosophique de l’interface science-philosophie. »;
– « La physique (avec ses grandes lois classiques) nous a donné l’exemple d’une théorisation « dure », fondée sur le prolongement analytique et permettant le calcul numérique explicite, donc la prédiction. Tout récemment, l’introduction de la théorie dite des catastrophes suggère un autre usage des mathématiques en science : une théorisation « molle », à caractère uniquement local. Une telle modélisation se réduit pratiquement à une théorie des analogies. »;
– « Le monde de l’analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte avec soi. » (autrement dit, selon moi, l’analogie contient en quelque sorte en elle son propre principe: elle est en quelque sorte immanente »;
– « Ainsi la fonction originelle d’une philosophie de la nature sera-t-elle de rappeler constamment le caractère éphémère de tout progrès scientifique qui n’affecte pas de manière essentielle la théorie de l’analogie. »..
Remarque à propos du progrès. Thom signale qu'il était "cycliste" dans sa jeunesse. Il semble avoir ensuite évolué:
"(...) il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel. (...) il y a une certaine incompatibilité entre l'immortalité de l'individu et les possibilités évolutives ultérieures de l'espèce. La mort serait alors le prix à payer pour préserver toutes les possibilités de perfectionnement futur de l'espèce.".
Évolutions cycliques (le cycle de la naissance, la reproduction et de la mort) pour un progrès ultime irréversible?
jc
09/06/2022
@ Olivier Riche
Quand j'ai lu pour la première fois l'article de Dal Monte que vous avez porté à ma connaissance, j'ai évidemment essayé de le lire avec mes lunettes thomiennes. Sans guère de succès. Après relecture quelques jours plus tard j'entrevois ce qui suit, à partir d'une modification du titre de l'article, où j'hésite entre "La volonté d'impotence" et "La volonté d'inaction".
Dans ses nombreuses interviews Michel Maffesoli martèle sa définition de l'élite dirigeante comme étant celle qui a le pouvoir de dire et de faire, et il m'apparaît assez nettement que, le pouvoir de faire du bloc occidental se réduisant actuellement comme peau de chagrin, il ne reste à cette élite que le pouvoir de dire -comme on le constate en Ukraine-, tant et si bien que j'hésite aussi entre le titre de "Le manque de volonté" tout court, pour moi caractéristique du nihilisme.
PhG a jadis opposé le dire et le faire dans son article du glossaire intitulé "technologisme versus communication" (1), article dans lequel il oppose le système fermé du technologisme au système ouvert de la communication. C'est par l'opposition ouvert/fermé, centrale en topologie mathématique, que je fais intervenir Thom ici, car on voit apparaître cette opposition dans l'article de Del Monte si on considère que le fascisme et le nazisme sont ouverts (mythe de la Rome impériale et de sa grandeur, mythe de la race aryenne), et que le bolchévisme est fermé (mystique de la frontière).
Dans la seconde partie de sa vie (en gros à partir des années 1970) Thom n'a pas cessé de tendre la main aux philosophes et aux humanistes (sans guère de succès jusqu'à présent). En particulier il a énoncé dans "Esquisse d'une Sémiophysique" (1988) deux axiomes ABP et FBM ("l'Acte est le Bord de la Puissance" et "la Forme est le Bord de la Matière") (et, en référence au titre, il est tentant ici de formuler puis -peut-être- d'investiguer l'axiome IBI : "l'Inaction est le bord de l'Impuissance"...).
L'opposition puissance/acte renvoie à l'opposition δύναμις/ἐνέργεια. Le bloc occidental actuellement énergétiquement "à plat", sans ni énergie potentielle ni énergie agissante? C'est l'impression que "notre" situation actuelle me donne. Et cette impression PhG l'a eue longtemps avant moi (2).
1: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-technologisme-versus-communication-1
2: Cf. (par ex.) "Le “persiflage” comme arme contre la psychologie" ( https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-notre-psychologie ).
Auguste Vannier
06/06/2022
On comprend que ce texte d'Attali réjouisse Ph.G…puisqu'il confirme que l'effondrement des USA ne fera qu'achever le nôtre.
Tout de même, quel naufrage intellectuel que celui qui fût un jeune et brillant analyste de notre société (Il faut relire "La parole et l'outil"). Voilà qu'il nous récite sans aucune distance critique les narratives de la propagande la plus éculée.
Ceci dit, la part qu'il a prise, en tant qu'influenceur, à la déchéance social-démocrate (le "en même temps" généralisé: socialisme et capitalisme, libéralisme et autoritarisme, démocratie et oligarchie, etc…),de notre pays, ne devrait pas lui faire verser autant de larmes de crocodile…
jc
06/06/2022
https://www.youtube.com/watch?v=k40RpYZlvkQ
On notera la première image sur laquelle on voit la devise maçonnique "Ordo ab chao" sur laquelle je me suis récemment exprimé ici (sens de "ab" : "à partir de" -sens étymologique- et "par" (dérive du sens, allant jusqu'à l'inversion complète) : l'ordre par la main invisible du marché (1).
Remarque. PhG a cité récemment Alain Bauer, qui sévit régulièrement sur une chaîne de formatage en continu (BFMTV?), présenté comme un expert en criminologie. Renseignements pris sur Wikipédia :
"La notoriété d'Alain Bauer auprès du grand public français est en très grande partie due à son action au sein du Grand Orient de France, dont il fut conseiller de l'ordre et adjoint de Philippe Guglielmi de 1996 à 1999, puis grand maître de 2000 à 2003" (je distingue -distinction toute personnelle- les loges maçonniques selon l'interprétation donnée au "ab", et je penche pour une dérive du GOF).
1: Cf. "L'ordre par le bruit" du jeune JA (1974), en particulier son théorème (étymologiquement "l'objet d'une vision"...): https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1976_num_25_1_1382
Jean-Claude Cousin
06/06/2022
Attali au lit ! Il a bien travaillé, il nous a emplis de joie. Ce cloaque gisant entre Rio Grande et Grands Lacs pourrait enfin ne s'occuper de lui-même : il en a désespérément besoin, n'en déplaise à un État profond qui veut n'être que mondialiste à sa manière, c'est-à-dire maître de TOUT dans le monde. Manifestement le gourou de Paris ne veut pas que les États-Unis se relèvent de leurs propres contradictions. Sait-il vraiment ce qui est bon pour eux ? Apparemment il n'en a cure. Ne comptent pour lui que les antivaleurs développées par la satanique École de Chicago, et le Destin Manifeste d'un peuple qui n'a jamais été un peuple, mais un agglomérat de personnalités n'ayant pas la moindre unité de destin. Il y a une certaine perversion, à vouloir ainsi perpétuer de telles aberrations.
Trump a des défauts, certes ; mais l'État profond est un concentré de défauts multiples, parfois plus ou moins contradictoires, et qui par leur accumulation ne peuvent qu'apporter le malheur à tous, y compris parfois à ceux qui les professent. Au nom de la promotion de ceux qui partagent ces aberrations, il s'agit de réduire l'humanité à un troupeau de bêtes geignantes, hirsutes, sans passé, sans avenir, sans présent : même pas des bœufs, en somme.
Est-ce vraiment votre idéal, Monsieur Attali ? Ce serait assez décevant, ne trouvez-vous pas ? Dénier à tous la possibilité d'avoir du génie, au nom de "Pas une tête ne doit dépasser", n'est-ce pas un peu vain ? D'autant que ce que vous considérez comme l'élite n'est qu'un ramassis d'ego réduits trop souvent à l'utilisation de leur sexe, en but d'une satisfaction se mesurant en secondes… l'Empire romain avait plus de grandeur, mais il est fort probable que la grandeur, vous ne savez pas ce que c'est.
On peut considérer que Napoléon en quelques mots avait défini tout cela, qui est fort pitoyable : « L'Angleterre est une nation de boutiquiers », et cet État profond a justement approfondi le thème sans l'étendre.
Si cet État profond que vous appelez de vos vœux réussissait sa pitoyable prestation, ne resterait que l'éclair hugolien pour aller frapper le résultat : « L'œil était dans la tombe, et regardait Caïn. »
OLIVIER RICHE
04/06/2022
Mr Jc y trouvera-t-il des liens avec René Thom? http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/03/la-volonte-d-impuissance.html
Ni Ando
03/06/2022
La tradition vue comme une tension vers l'unité?. C'est peut-être là l'une des spécificités russes.
Qu’est-ce que la philosophie russe et pourquoi est-elle encore importante ? Par Paul Grenier − Le 10 mai 2022 − Source Simon Weil Center
Cette conversation entre le journal russe Kultura et Paul Grenier a été publiée à l’origine, en russe, sous le titre » La Russie ne devrait pas perdre de temps à frapper à une porte verrouillée « (Kultura, 28 avril 2022, 8 – 9). La conversation a été menée par le rédacteur et correspondant de Kultura, Tikhon Sysoev.
Kultura : La philosophie russe est régulièrement accusée d’être » un dérivé « . On dit que les philosophes russes ont emprunté leur appareil conceptuel à l’Occident et qu’ils ont ensuite utilisé cet appareil pour traiter les problèmes du jour. Dans quelle mesure trouvez-vous ce point de vue justifié ?
GRENIER : J’ai entendu cette accusation contre la philosophie russe à de nombreuses reprises, même l’époque de mon université et de mes études supérieures. Les slavophiles, soi-disant, ne faisaient que s’inspirer de Schelling et d’autres idéalistes allemands. La philosophie de Vladimir Solovyov s’inspire de Kant et de Hegel, et, bien sûr, de Platon. Personne ne niera que ces influences étaient là, et qu’elles étaient importantes. Il ne fait aucun doute que Pisarev, Chernyvshevski, Dobroliubov et les marxistes de toute la période soviétique ont emprunté à des sources occidentales, souvent des Lumières, à la pensée utilitariste et matérialiste occidentale, sans parler de l’influence importante de Feuerbach.
Il y a néanmoins quelque chose d’étrange pour moi dans ce complexe d’infériorité caractéristique de la Russie à l’égard de sa tradition, une tradition qui est si évidemment, pour moi, quelque chose de sui generis. Toute la philosophie est une conversation avec son passé – pour qui, et pour quel pays, cette généralisation n’est-elle pas vraie ? Lorsque je lis John Locke, qui a précédé Kant, je suis toujours surpris de voir à quel point cette lecture révèle le manque d’originalité de nombreuses idées de Kant. Elles se trouvent déjà dans l’épistémologie ennuyeuse de Locke.
Il semble clair que même chez des penseurs russes secondaires comme Pisarev et Chernyshevsky, malgré leur orientation occidentale à de nombreux égards, qu’ils sont toujours distinctement russes. Il n’est pas vrai qu’ils ne se souciaient que de fournir de bonnes bottes aux paysans aux pieds nus et qu’ils se moquaient du [grand poète russe Alexandre] Pouchkine. Ils refusaient d’abandonner l’esthétique à un plan abstrait, « idéal », séparé du monde matériel par les nuages. V. V. Zenkovsky a fait valoir que, à cet égard au moins, ils partageaient quelque chose avec Vladimir Solovyov, dont la théorie esthétique insistait sur la beauté en tant qu’interpénétration du matériel et du spirituel. Ce que nous voyons donc ici, chez tous ces penseurs, c’est la préoccupation typiquement russe de l’unité ou, pour reprendre les termes de Solovyov, de la « toute-unité »1.
Pour moi personnellement, l’apogée de la pensée philosophique russe se trouve d’abord chez Dostoïevski, mais aussi chez Solovyov, le père S. Boulgakov et, en général, dans toute cette école théologico-philosophique, dont il existe de nombreux représentants.
Kultura : Pourquoi cette école de pensée russe en particulier ? Qu’est-ce qui vous semble avoir plus de valeur que les autres ?
GRENIER : Ma réponse ne peut être que très partielle, mais tout d’abord parce que, à la différence de la quasi-totalité de la pensée occidentale depuis l’époque de Rousseau, ce que nous trouvons chez tous ces penseurs, c’est en fait encore de la philosophie sous une forme vivante. Le principal interprète actuel de la modernité libérale, Pierre Manent, a noté que la tradition libérale occidentale a rendu la philosophie en tant que telle impossible. La tradition libérale a relégué au passé toute idée selon laquelle l’étude de l’homme est d’une part l’étude d’un mystère, et d’autre part l’étude de quelque chose de donné. Pour la tradition, l’homme a une nature donnée, une orientation donnée. Une fois que tout cela a été relégué au passé, à la « pré-modernité », alors, selon Manent – et je suis entièrement d’accord avec lui sur ce point – il n’y a plus de sujet pour la philosophie. Dans la pensée russe de cette tradition, la philosophie, par contre, est toujours vivante, elle est toujours possible.
Kultura : Pourquoi, contrairement à l’Occident, y a-t-il eu si peu de philosophes érudits (« scientifiques ») en Russie ? La philosophie russe a souvent une qualité journalistique ou littéraire. Pourquoi pensez-vous que les philosophes russes sont si souvent attirés par des genres moins « scientifiques » que ceux-ci ?
GRENIER : Je dois dire que mon ouvrage préféré de la philosophie russe est les Trois Conversations de Solovyov : La guerre, le progrès et la fin de l’histoire. La qualité littéraire des conversations est très élevée, et c’est tout simplement un plaisir à lire à tous égards. Lorsque j’étais en troisième cycle à Columbia, un groupe d’amis s’est réuni pour le lire à haute voix, chacun d’entre nous jouant un rôle – juste pour le plaisir, pendant notre temps libre. Il est évident que l’intention de Solovyov, en écrivant dans ce style, était de rendre ses idées accessibles et de les faire lire par un cercle qui va au-delà des cercles universitaires. Bien sûr, on peut dire la même chose des dialogues de Platon…
Kultura : Mais cette accessibilité même ne révèle-t-elle pas quelque chose de « défectueux » et de secondaire dans ces œuvres ? Je ne parle bien sûr pas ici de Platon, dont les œuvres ont été produites pour un autre public et dans des conditions complètement différentes.
GRENIER : Quelqu’un a dit un jour que la République de Platon, si elle était écrite pour la première fois aujourd’hui comme une thèse de doctorat dans n’importe quel département de philosophie américain, serait immédiatement rejetée comme spéculative et totalement non scientifique. (On peut supposer qu’aujourd’hui, l’étudiant serait également mis à l’index et expulsé du département pour avoir des opinions aussi « droitières »).
Il me semble que les possibilités stylistiques offertes à quelqu’un qui tente de décrire ce qui est reconnu comme un mystère doivent nécessairement différer des possibilités stylistiques offertes à la description d’un mécanisme entièrement connaissable. La pensée qui réduit d’abord les choses à ce qui est simple est capable de décrire ensuite avec exactitude (« scientifiquement ») cette réduction. La pensée qui ne s’engage pas dans cette réduction initiale, mais reste ouverte à l’ensemble, doit trouver une autre méthodologie pour procéder.
Je me retrouve à revenir au concept de l’unité totale (intégrité, intégralité). S’il est correct de dire que la raison philosophique tente de comprendre ce qu’est une chose ou un être – et de le comprendre d’une manière qui embrasse le phénomène dans son ensemble – alors la méthodologie littéraire est, au moins dans certains cas, clairement plus adéquate à cette tâche que l’alternative. Kant nous dit que nous ne devons pas traiter une personne simplement comme un objet. C’est excellent, et c’est aussi « vrai », jusqu’à un certain point, mais la forme du concept ainsi exprimé est inadaptée à sa substance.
Les Démons de Dostoïevski nous dit, pour ainsi dire, la même chose, mais sous une forme qui atteint l’ensemble : notre intellect, nos émotions, notre âme et notre corps, et d’une manière qui laisse quelque chose d’imprimé dans notre mémoire aussi longtemps que nous vivons.
Kultura : Beaucoup ont souligné l’attention énorme, peut-être même excessive, que la pensée philosophique russe accorde aux problèmes religieux. Une attention équivalente à ces questions n’a pas été caractéristique de la pensée occidentale. Pourquoi, selon vous, la pensée russe s’est-elle concentrée à ce point sur ces questions apparemment non strictement philosophiques ? Pourquoi les penseurs russes se sont-ils si peu intéressés, par exemple, aux questions de la théorie de la connaissance (épistémologie) – un sujet qui a été central dans la tradition occidentale ?
GRENIER : Pour moi, tout ce qui est le plus distinctement russe dans la pensée russe, ainsi que ce qui est le plus précieux, est aussi la pensée religieuse. Une autre façon de dire la même chose est que la pensée russe n’est pas réductible au libéralisme, ou au protestantisme qui pense que le monde, la raison, la nature, sont des choses totalement autonomes – autonomes dans le sens d’être intelligibles sans référence à l’Être ou, si vous préférez, à un devenir orienté verticalement (par opposition à un devenir simplement historique ou biologique).
En ce qui concerne l’épistémologie, il est vrai bien sûr que ce n’est pas un sujet qui a attiré beaucoup d’attention parmi les meilleurs philosophes russes. Parmi les penseurs que je trouve personnellement intéressants, Nicholas Lossky a consacré beaucoup d’attention à ce sujet, mais il y a trop longtemps que je ne l’ai pas lu pour pouvoir dire quoi que ce soit d’utile, sauf pour ajouter que je pense que Lossky est injustement négligé. C’est un penseur original et courageux ; il est humain ; et, malgré ce que ses détracteurs ont prétendu, il était aussi un philosophe chrétien, aussi peu orthodoxe soit-il.
En même temps, du moins en ce qui concerne la tradition de la pensée occidentale qui va de Bacon à Locke et à Kant, le style occidental de l’épistémologie est orienté non pas vers la compréhension de ce qui est, mais vers l’obtention d’un pouvoir sur les choses. La philosophe française Simone Weil a vu cela avec une grande clarté, et son amour pour la pensée et la culture de la Grèce antique provenait en grande partie de sa perception que pour eux, la contemplation était avant tout une sorte d’attention priante. Je vois une ligne directe, en ce qui concerne la logique interne de leurs approches, entre Weil et la pensée sophianique de Solovyov et de Sergei Bulgakov. C’est un domaine que je continue d’explorer pour en apprendre plus. Je ne suis en aucun cas un expert en la matière, mais intuitivement, je pense que c’est le point de départ le plus prometteur pour une renaissance de la philosophie de demain.
Kultura : Nous avons déjà parlé de certains concepts et méthodes propres à la pensée philosophique russe. Qu’en est-il du domaine problématologique ? Vous avez mentionné à plusieurs reprises le concept de « toute unité » (vse-edinstvo). Comment ce concept a-t-il influencé le développement des problèmes liés à la structure sociale ou politique, à l’esthétique et à l’éthique dans la philosophie russe ? Pourquoi quelque chose comme « l’unité totale » n’est-elle pas devenue une forme de pensée idéale en Occident ?
GRENIER : Je ne peux probablement pas rendre justice à toutes les parties de cette intéressante question, étant donné son ampleur. J’essaierai plutôt d’aborder la question de l' »unité totale » dans son rapport avec la question politique. La crise de la politique moderne est liée en premier lieu à une crise de l’autorité. Hannah Arendt avait déjà remarqué cette crise dans son essai « What is Authority », écrit en 1958. Il va sans dire, je suppose, que l’affaiblissement et, finalement, l’effondrement de l’autorité, est inséparable de la critique que Nietzsche a formulée contre le platonisme et, par là même, contre la tradition platonicienne chrétienne.
Solovyov – qui est, bien sûr, beaucoup plus un penseur platonicien qu’il n’était une sorte de libéral – n’avait qu’une familiarité partielle avec Nietzsche ; et pourtant, la Justification du Bien de Solovyov est dirigée, même explicitement, contre et en réponse à Nietzsche, ainsi que contre la civilisation occidentale sécularisée sous toutes ses formes, notamment l’utilitarisme libéral de John Stuart Mill. Le « Bien », pour Solovyov, est ce qui fait autorité ; et le pouvoir politique, pour être un pouvoir politique légitime, ne peut fonder son autorité que sur le service du Bien en tant que tel ; et le Bien vient de Dieu. L’ordre politique, pour Solovyov, est une « théocratie libre ».
Ce même thème de la teokratie est repris par le père Sergei Bulgakov après la révolution de 1917. Un de mes amis proches est en train d’écrire un livre sur ce sujet, et je m’inspire directement de son travail ici lorsque je note que, pour Boulgakov, le type de régime idéal est celui dont les caractéristiques formelles dépendent d’un standard de vérité (logos) qui est externe à lui-même (c’est-à-dire externe au régime). L’autorité, dans un ordre politique de ce type, doit être vue comme reposant dans une certaine personne dont l’autorité « personnelle » est, par définition, vue comme étant dérivée de ce qui est au-dessus de cette figure politique : son autorité est dérivée de « ce qui est au-dessus de ce monde ». Cette figure, pour la Russie, était le tsar. En même temps, à la suite de la révolution russe, Boulgakov a réalisé que l’histoire ne reviendrait pas en arrière, la possibilité d’un tel arrangement était donc passée. Cette disparition de l’ancien ordre (tsariste) avait donc pour Boulgakov une signification tragique, parce que sa mort représentait la mort du sacré en tant que tel – et pas seulement pour la Russie, mais pour l’Europe et l’Occident en général. Elle a représenté la mort du sacré comme quelque chose qui est intégré dans la vie du monde, au moins dans la mesure où le sacré est lié au Christ et au christianisme.
Dans un sens, ce que nous voyons dans Boulgakov est une anticipation de Heidegger, et un écho de Nietzsche disant « Dieu est mort – et nous l’avons tué ». Il n’y a pas de retour à l’autorité politique tant que nous continuons à tuer le sacré, ou à le considérer comme une affaire purement privée (comme si chacun avait son propre « absolu » privé qui a une « valeur absolue » – mais seulement pour moi, en tant qu’individu !)
L’unité s’exprime ici sous la forme d’une relation interne entre le domaine du politique et le domaine du sacré. C’est un thème qui a été le leitmotiv de beaucoup de philosophie et de pensée russes.
Kultura : Vous étudiez la pensée philosophique russe depuis de nombreuses années, bien que le russe, d’après ce que j’ai compris, ne soit pas votre langue maternelle. Qu’est-ce qui vous a semblé le plus difficile dans la philosophie russe ?
GRENIER : Lorsque j’ai commencé, à un jeune âge, à lire Dostoïevski, c’était étrange, dans le sens où son monde n’avait rien en commun avec le monde qui m’entourait dans la banlieue californienne ; mais je m’y sentais néanmoins chez moi. Des années plus tard, lorsque, jeune homme, j’ai commencé à m’asseoir autour de la table de la cuisine avec des amis russes, dans ce qui était alors encore Leningrad, jusqu’à 2 ou 3 heures du matin – ce qui était encore possible sous le communisme d’une manière qui a eu tendance à disparaître sous le capitalisme – et à éprouver ce sentiment caractéristique de faire partie du « collectif » (au sens familier du terme en russe, pas au sens bureaucratique), c’est-à-dire d’appartenir à ce petit groupe d’amis, d’appartenir à ce petit groupe d’amis pour lequel le tout était primordial, et les parties secondaires, cela ne me semblait pas étranger ; j’avais l’impression que cela aurait toujours dû être là. C’est l’individualisme occidental qui a commencé à me paraître étrange. J’ai pris conscience pour la première fois qu’aux États-Unis, nous nous promenions comme dans une coquille dure. Je me suis soudain rendu compte que les Occidentaux sont solitaires sur le plan ontologique.
Un concept avec lequel j’ai, pour être honnête, quelque peu lutté, est associé aux études sur Dostoïevski : le concept de незавершимость, ou « non-finalisation ». En d’autres termes, l’idée qu’une personne ne peut jamais être considérée comme entièrement connue, ne peut être réduite à un jugement définitif – par exemple, « nous [pensons que nous] savons qu’untel est un Fils de Pute, et le sera toujours ». La difficulté ici n’est pas d’ordre intellectuel, mais spirituel.
Kultura : En quoi l’héritage philosophique russe peut-il être utile au monde occidental moderne, compte tenu des problèmes et des crises auxquels il est confronté ?
GRENIER : Il est peu probable que l’Occident, dans un sens institutionnel, soit capable d’apprendre quelque chose d’une civilisation qui fonctionne sur des principes différents des siens. La Russie ne devrait donc pas perdre de temps à réfléchir à ce qu’elle peut apporter à l’Occident, ni à frapper à une porte fermée. Au niveau des conversations entre les gens, bien sûr, c’est une toute autre affaire. J’espère que de telles conversations pourront être maintenues, et même développées. Mais les idées, laissées uniquement sur le papier, ou dans des livres et des articles, ne changeront certainement rien – ni en Occident, ni ailleurs.
En même temps, si les Russes prennent plus au sérieux leur propre héritage philosophique et théologique, il est tout à fait possible que la Russie devienne un exemple positif d’un mode d’existence humain et non technocratique dans le monde. Je serais ravi de voir cela se produire un jour. L’alternative semble être une technocratie mondiale post-humaine, à laquelle aucun d’entre nous ne pourra échapper.
Paul Grenier
Pour une excellente monographie, bien qu’encore inachevée, sur le concept d' »unité » (tselostnost’) dans la pensée russe, voir Gordon Hahn, Tselostnost’ In Russian Thought, Culture, and Politics. Gordon a sans doute raison lorsqu’il écrit que le mot russe tselostnost’ connote quelque chose de plus que l' »unité ». Il inclut également des concepts tels que l’intégrité, l’intégralité, le monisme et d’autres termes similaires. Le manuscrit de Hahn étoffe les diverses manifestations de ce concept à travers un large éventail de phénomènes culturels et politiques. Il évoque, dans son introduction, l’idée de simfonia dans les relations entre l’Église et l’État, l’universalisme russe de Dostoïevski, l' »âme mondiale » de Nikolaï Berdyaev et l' »unité totale » de Solovyov ou le vseedinstvo de la création. Dans la version russe de cette interview, publiée par Kultura, j’ai traduit par erreur « tselostnost » par « unité totale ». La traduction russe correcte du terme « unité totale », qui est celle de Solovyov, est bien sûr vse-edinstvo. L’erreur est de mon fait.
Marc Gébelin
03/06/2022
Voilà que Marek se réveille… même si son humanisme profond et authentique aura du mal a dénouer la situation tragique que nous vivons, espérons et souhaitons-lui de réussir, non pas de convaincre Poutine d'adopter sa stratégie mais de lui apporter des paroles qui lui feront sentir qu'il est aimé et que son peuple est aimé... ça pourra peut-être adoucir la catastrophe qui vient et… qui devait venir. Poutine a fait un choix après s'être préparé depuis 2007 et surtout depuis 2014 à ce choix et le peuple russe a suivi parce qu'il a compris que le monde (le monde anglo-saxon, celui qui commande aux destinées européennes) n'aimera jamais la Russie et les Russes. Ceux qui n'ont jamais connu de Russes, ceux qui ne sont jamais allés en Russie et surtout ceux qui n'ont jamais étudiée l'histoire terrible de la Russie, ne pourront jamais comprendre que nous sommes en train de vivre un Choc de Civilisation et qu'un homme a pris sur lui d'assumer ce choix en sachant qu'il peut mener à une guerre mondiale. Nous sommes à la croisée des chemins. Si la France n'a pas le courage de se démarquer de la haine anti-russe, elle perdra. Elle a déjà perdu. Marek a eu le courage de parler et de dire le vrai, a eu le courage de renier un ancien BHLisme. Espérons aussi que les Juifs d'Israël et du monde entendent.
Stephane Eybert
02/06/2022
Ce diable de Putik va nous échapper !
Auguste Vannier
01/06/2022
Une intéressante analyse compréhensive (psychanalytique) de l'hystérie infantile de nos élites et de leur caisse de résonnance médiatique est publiée ici: https://www.legrandsoir.info/le-nazisme-les-poulets-sans-tete-et-le-nom-du-petit-pere-des-peuples.html
Elle se termine en note par la comparaison de la liste des manchettes de The Telegraph rapportée par Ph.Grasset avec la liste des manchettes du Moniteur Universel (1815) à propos de Napoleon, présenté ainsi par Alexandre Dumas en 1841 :
"L’anthropophage est sorti de son repaire.""
"L’ogre corse vient de débarquer dans le golfe de Juan."
"Le tigre est arrivé à Gap."
"Le monstre a couché à Grenoble."
"Le tyran a traversé Lyon."
"L’usurpateur a été aperçu à soixante milles de la capitale."
"Bonaparte s’avance à grands pas, mais il n’entrera jamais dans Paris."
"Napoléon sera demain sous nos remparts."
"L’empereur est arrivé à Fontainebleau."
"Sa Majesté Impériale et Royale a fait hier son entrée en son château des Tuileries au milieu de ses fidèles sujets."
Dumas conclut : "c’est le monument ultime du journalisme. Il n’a rien d’autre à faire, car il ne fera rien de mieux."
Jean-Claude Cousin
31/05/2022
Déjà sollicité par de nombreux militants pour des causes hélas si nombreuses, et le plus souvent si importantes, que faire quand on se rend compte que nos modestes dons réguliers sont insuffisants ?
Un ami ancien harki, autrefois, me disait souvent : « Ti crèves plus tôt, ti crèves plus tard, ti crèves quand même ! » avec son bon sens un peu brutal…. pour avoir fait partie d'une équipe tenant un site d'info-commentaires, il y a des années maintenant, je sais un peu ce qu'il en est, chacun des tenanciers mettait la main à la poche. Que du bénévolat, bien sûr. Une association tenant un site sécurisé, cela a un coût. Quelques centaines d'euros par an. Plus éventuellement le remplacement du matériel qui tombe en panne, là cela va plus vite. Quant au site, il avait été entièrement codé à la main, sans passer par un générateur de code. Il est vrai qu'il était plus simple que ceux d'aujourd'hui, et volontairement moins graphique, ce qui le rendait bien plus léger.
Du coup, un site comme celui de mon fils est beaucoup plus complexe. https://xavier-cousin.fr/
C'était il y a plus de dix ans, un autre monde en somme.
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