Serge Laurent
20/04/2022
Grace à internet, nous sommes abreuvés de faits, plus ou moins vrai, et nos médias se vantent de les vérifier et de leur donner du sens pour aider leur public à comprendre le monde complexe et sans cesse en mouvement.
Cela conduit à investiguer pour dénicher des faits qui appuient la narration. Par exemple, des faits qui "prouvent" que les russes mentent seront exposés car cela a du sens : les russes sont menteurs. Par contre, les mensonges des américains n'ont pas besoin d'être mis en lumiére car, en général, "on peut leur faire confiance". En effet, présenter des faits à rebrousse-sens pourrait provoquer une certaine confusion chez le lecteur.
Cette maniére de trier les faits et de ne pas enqueter sur les sujets "anecdotiques" permet de gagner du temps et de l'argent.
De plus, elle apporte une forte plus value au publicet aux annonceurs par les émotions positives qu'elle suscite.
Parfois, cette belle mécanique s'enraille et un fait incontournable déboule à rebrousse-sens. Il doit être présenté au public car les médias ont le devoir d'informer avec objectivité. Les défenseurs de la démocratie exigent donc des enquétes. Parfois, celles-ci aboutissent à la condamnation d'un individu subalterne qui a pris une mauvaise décision de façon solitaire en raison de circonstances difficiles. Mais en général, la justice ne parvient pas à des conclusions définitives.
Il arrive parfois que le sens se retourne. Cela conduit parfois certains à continuer quelque temps dans un sens qui ne fait plus consensus. C'est pourquoi, il est préférable d'éviter ce genre de tête à queue. En général, le retournement s'opére dans une période ou l'attention se porte vers d'autres sujets. Provoquer un questionnement morbide ferait fuir le public vers des occupations plus distrayantes.
Le sens est généralement donné par le New York Times ou bien Le Monde sur des sujets mineurs. Il y a parfois un entre deux où il n'y a pas de consensus et où la presse se débat dans le flou. Des discussions animés ont alors lieu jusqu'a ce qu'un consensus n'émerge. Mais ce genre de situation est plutot rare et ne concerne que des sujets périphériques.
Bismarck
19/04/2022
En résumé, on assiste à un Grand Remplacement (latinos) d'un ancien Grand Remplacement (wasp).
Attendons de voir qui Grand Remplacera de nouveau les latinos.
jc
19/04/2022
J'aime décidément beaucoup ce que dit Michel Maffesoli , en particulier dans son exposé "La nostalgie du sacré" devant le cercle Aristote (1): le titre et quelques mots "pavillon" comme désenchantement et réenchantement du monde, ordo ab chao et ordo amoris, sacré, etc. me font aussitôt rapprocher sa pensée de celle de PhG, bien que le premier ait choisi d'avancer masqué en restant dans la sphère sociologique (2).
Je retiens ici ce qu'il dit:
(à 10'45) : "La deuxième banalité est que, quand il y a ces changements, il faut trouver les mots pour dire ce qui est en gestation";
(à 11'45) : "Il est nécessaire, moi je ne dis pas de trouver les concepts, mais de trouver les mots: ma formule c'est de trouver les mots les moins faux possibles, des paroles fondatrices en quelque sorte";
(à 12'05) : "On ne peut plus se contenter des incantations habituelles (...) on ne parle jamais autant d'amour que dans un couple en train de se séparer, voilà une incantation (rires des auditeurs). Tout ce qu'on entend à tire larigot sur les valeurs républicaines, la démocratie (...), l'individualisme (...), le rationalisme de Lumières (...), le contrat social et la laïcité: voilà des incantations.";
(à 12'50) : "Il faut trouver des mots pertinents, c'est-à-dire dans le fond qui soient véritablement en pertinence avec ce qui est vécu et non pas ce qu'on voudrait qu'ils soient.";
(à 14') : "Je crois qu'on est dans un moment où il faut voir la distinction entre la société officielle et la société officieuse";
(à 18') : "On voit bien comment, de Descartes à Sartre en passant par Malebranche ,il y a cette constante qui est une dénégation de l'imaginaire";
(à 20'45) : "Alors que l'imaginaire nous rappelle que, dit en des termes très simples, l'économie, le politique, le social, sont directement tributaires d'un imaginaire collectif" (3);
(à 23'45) : "Je n'avais pas fait attention que l'enthousiasme (...) c'est èn théos, Dieu en nous. Cette idée d'enthousiasme, tout simplement, en son sens étymologique, renvoie bien, encore une fois, à ce retour en nous de la divinité.".
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1: https://www.youtube.com/watch?v=C8hW7cULkX4
2: MM: « C’est vrai, j’avance masqué. Je trouve dérangeant d’étaler sa vie et ses choix personnels. Arriver à se purger de ses convictions, c’est faire un grand travail sur soi. Être rempli par le monde, c’est fondamental, sinon on risque de projeter son idéal et d’avoir des jugements de valeur. Contrairement à de nombreux collègues, je ne fais que du constat, sans révéler mon opinion. Il y en a que ça agace… »." (https://fannybijaoui.wordpress.com/2012/06/16/renifleur-social/)
3: Pour Thom, politique et mythologie sont des techniques de l'imaginaire, alors que les mathématiques sont la première technologie de l'imaginaire ("Classification des sciences et des techniques", AL).
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Cet assez long préliminaire étant posé, j'en viens à mon commentaire de cet article-ci ("Orwell en Ukrisis").
PhG: "• Ce qui est structuré est du côté russe, où l’enjeu et l’esprit parviennent à complètement dissiper les différences ethniques et religieuses, (...) Il s’agit pour moi de considérer la dynamique structurante qui est, dans ce cas, complètement antiSystème.". (...) Ce qui est déstructuré est en face, où la bataille est présentée en termes moraux et idéologiques sans la moindre recherche d’identité (...) Il y a les volontaires internationaux, pleins d’idées généreuses, (...).".
Pour moi l'enthousiasme est du côté russe, alors que c'est l'incantation qui règne dans le camp d'en face.
Ce qui est structuré du côté russe c'est qu'il y a un pouvoir temporel, avec V. Poutine à sa tête, dont l'objectif (et le devoir) est existentialiste car il s'agit de faire que la Russie ne cesse pas d'exister. Et ce pouvoir temporel appelle logiquement à la rescousse les autorités spirituelles essentialistes, de façon à conforter le mieux possible la cohésion du pays. Alors qu'en face, c'est le règne du manque de cohésion lié au manque de principes (le roi y est nu), les principes étant remplacés par de simples valeurs -certes parfois généreuses-, mais valeurs "sans idée structurante commune".
(J'associe ce vocable d'incantation à celui de persiflage, dû à Voltaire, et repris par PhG : "Il n’y a pas de mot qui semble mieux être approprié pour définir le XVIIIème siècle et nous le faire sentir tel qu’il est en réalité, c’est-à-dire, peut-être, et entre autres choses, comme une mystification. (Précisons aussitôt ce que nul ne doit ignorer, que “mystification” est l’un des sens du mot “persiflage”.)" (2) (3).)
J'ai découvert tout récemment le discours du 25/09/2001 de V. Poutine devant le Bundestag allemand (Schröder chancelier), discours (1) que je peux qualifier d'enthousiaste (au sens étymologique précité):
« La Russie est un État européen, et géographiquement, et mentalement. Qu’est-ce que l’Europe ? C’est la culture de la Rome Antique, c’est la culture de la Grèce Antique, c’est la culture de Byzance, c’est-à-dire du christianisme oriental. La Russie est pleinement et entièrement incorporée dans toutes ces trois composantes et ne pense pas son développement sans l’Europe. […] Je crois que l’Europe ne peut à long terme affermir sa réputation de puissant et indépendant centre de la politique mondiale seulement si elle unifie ses moyens avec les hommes, le territoire et les ressources naturelles russes ainsi qu’avec le potentiel économique, culturel, et de Défense de la Russie. ».
Si Poutine était alors sincère -et je ne vois pas pourquoi il ne l'aurait pas été-, alors quel gâchis pendant les seize années de chancellerie Merkel (c'est-à-dire de chancellerie US?) !
Remarque finale à propos du poutinien "c'est la culture de Byzance, c'est-à-dire du christianisme oriental":
j'ai découvert (tout récemment…) qu'il y a un vieux contentieux temporel (en plus du contentieux spirituel) entre le christianisme occidental et le christianisme oriental: https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_des_Latins_de_Constantinople ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Constantinople_%281204%29 ; https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_orthodoxe
1: Le discours dure 20', ai-je lu. Je n'ai trouvé sur la toile qu'une vidéo de 8'50, sans y retrouver la citation ci-dessus.
2: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-notre-psychologie
3: "La mystification est la ressource des petits esprits. Depuis quelque temps, je ne réponds plus aux masques… — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)" ( https://fr.wiktionary.org/wiki/mystification ) . (E. Macron mystificateur ?)
Sebastien Antoine
18/04/2022
"(Toynbee) développa l’argument que l’absence de sens de notre civilisation la rendait extrêmement vulnérable sinon promise à l’effondrement, alors que sa puissance technologique, sa surpuissance matérielle sans égale, interdisaient l’intervention de toute autre civilisation, donc tout espoir de succession et de régénération par une autre civilisation."
C'est de la philosophie de l'Histoire, comme le résume Michel Foucault : "La grande hantise qui a obsédé le XIXème siècle a été, on le sait, l’histoire thèmes du développement et de l’arrêt, thèmes de la crise et du cycle, thèmes de l’accumulation du passé, grande surcharge des morts, refroidissement menaçant du monde. C’est dans le second principe de thermodynamique que le XIXème siècle a trouvé l’essentiel de ses ressources mythologiques".
Ensuite Foucault oppose l'histoire à l'espace en décrivant la globalisation de la (télé)communication : "Nous sommes à un moment où le monde s’éprouve, je crois, moins comme une grande vie qui se développerait à travers le temps que comme un réseau qui relie des points et qui entrecroise son écheveau".
Dedefensa est une sorte d'articulation entre la philosophie de l'histoire du XIXe et sa dislocation en une actualité journalistique par Michel Foucault.
Something like that…
laodan
18/04/2022
Je suis personnellement frappé, et ce depuis fin février, par le rejet historique de la Modernité, en tant que champ culturel de l'Occident, par l'ensemble du reste du monde. C'est en effet une première historique car pour la première fois de son histoire la Modernité occidentale s'oppose à un front du refus rassemblant 87% de la population mondiale qui refuse d'obéir au diktat occidental ordonnant de sanctionner la Russie. Ainsi, par un effet boomerang, le totalitarisme idéologique du dualisme occidental se retourne-t-il contre lui-même.
Il me semble que c'est ce retournement que vous avez à l'esprit quand vous mentionez « Une double vision contradictoire et complémentaire d'Ukrisis : celle du bloc BAO et celle du reste du monde ». S'il reste vrai que le technologisme occidental est toujours le signe ultime du pouvoir, il n'en reste pas moins que pour la première fois la Modernité occidentale est confrontée au mur du refus du reste du monde qu'a illustré Alastair Crooke, le 2022-03-28 dans son article « La géopolitique se métamorphose à chaque instant », avec les mots suivants : « Alors que l'Europe et les États-Unis n'ont jamais été plus étroitement alignés, l'« Occident » paradoxalement n'a jamais été aussi seul ».
Le plus extraordinaire dans l'épisode ukrainien de la restructuration de l'ordre mondial a été l'émergence totalement imprévisible de ce front de refus. Sans aucune consultation préalable les gouvernements, représentant plus de 87% de la population mondiale, ont soudainement refusé l'ordre occidental de sanctionner la Russie pour son invasion de l'Ukraine. C'est certainement là une decouverte de la défaite de l'Occident et aussi une réelle surprise de découvrir une montée aussi abrupte du rejet de la Modernité occidentale.
Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un événement historique dont la signification nous échappe encore largement.
N'oublions pas que cet événement s'inscrit dans le contexte particulier de la lente restructuration de l'ordre mondial. Et il me semble que dans le climat psychologique actuel, il suffirait de peu de chose pour provoquer le basculement historique vers l'Après-modernité qui, paradoxalement, semble encore si lointain dans notre perception actuelle que l'effet de surprise s'annonce sans précédent.
Il me semble donc que le moment est venu de commencer à réfléchir sérieusement à l'impact que le front des 87%, qui s'opposent à la Modernité des 13%, aura inévitablement sur la formation de la pensée dans l'Après-Modernité qui sera forcément universelle du fait des nombreux effets secondaires de la Modernité auxquels l'humanité aura rapidement à faire face.
Jean-Claude Cousin
18/04/2022
Je viens de lire ce billet de Philippe Grasset : il me donne un son de cloche que j'avais envisagé.
https://www.dedefensa.org/article/ukrisis-15-melanges-phg
Il y aurait certes une guerre, certes, mais entre les jusqu'auboutistes dont le pilier est le Département d'État ; et les raisonnables, parce que militaires et connaissant le prix du sang, du Pentagone. Donc une guerre interne à DC la folle.
Je devrai ajouter que le facteur dangereux, et ce depuis 350 ans, est la Cité de Londres, État indépendant de fait, et fauteur de troubles comme Napoléon a pu s'en rendre compte (voir les démêlés avec William Pitt le jeune). Ce minuscule quadrilatère a la particularité de présenter la même superficie que l'île de Bréhat en France, sauf qu'on trouve là-bas plus de banques que l'île n'a d'habitants. Cette City de Londres est un repaire de duplicité malsaine dont on a pu constater les effets : de très nombreuses guerres lui sont imputables, dont deux guerres mondiales tout de même, mais toujours de façon détournée et en paraissant toujours sans tache.
Notons que, du fait de la finance, les pseudo États dits unis d'Amérique restent de fait sous la coupe de Londres même s'ils s'en défendent.
Il va donc falloir décortiquer avec la plus grande vigilance tous les mouvements de personnes, toutes les petites phrases soit d'officiels britanniques, soit de personnes manœuvrées par ceux-ci ou par la presse british. Sans doute un travail de fourmi, tant on ne sait pas tout.
En somme, si guerre il y a, c'est plutôt de Londres qu'il faudra s'inquiéter….
Restons vigilants, mais pas forcément pessimistes.
Jean-Claude Cousin
17/04/2022
Bonjour. Cet billet me paraît particulièrement bien vu, il "sent le vrai", comme les reportages de Christelle Néant. On en retire une impression bizarre : comme si le rôle du "méchant" était passé des phalanges trotskistes* aux bataillons de la CIA (je ne dirai pas américains, les simples "citoyens" n'y sont pour rien).
.
* est-ce tellement une coïncidence, si les plus virulents neocons sont en lien encore aujourd'hui avec les trotskistes anglo-saxons ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce sont les mêmes qui ont suscité l'apparente scission des Insurgents, puis la fausse Révolution (bourgeoise) française, qui ont écrabouillé une Makhnovtchina affaiblie par ses succès, un POUM qui n'était pas dans leur ligne idéologique, et qui combattent avec un acharnement suspect ceux qui veulent vivre et penser de façon indépendante, comme une Russie multicolore et unie.
Geo
16/04/2022
patrice sanchez
16/04/2022
Seule la providence pourra nous délivrer de cette engeance satanique insane, cette abomination du genre humain, j'en arrive à prier pour qu'un astéroide à défaut de missile hypersonique russe ou chinois vienne s'abattre sur le capitole, la cia et le pentagone, ou bien la caldera du yellow stone ... une chose est certaine, tant que ces fous bons à enfermer seront aux manettes avec leurs tireurs de ficelles dans l'ombre, nous n'aurons pas l'âme en paix, et nous serons sous le joug de cette servitude héminégligente de l'esprit du monde moderne, de l'homme qui voulut se prendre pour dieu ou satan !
Finalement, je serais arrivé
mumen
14/04/2022
On est loin ici du survol. Tout dedefensa est ici, cette profondeur, ce champ psycho-ontologique, la fragilité du monde.
Théo Ter-Abgarian
14/04/2022
Je trouve les termes de diarrhée, de bouillie, tout comme la question de la cacochymie de Biden, très en dessous de la réalité du temps. Solfatares, oui, c'est à dire boues clapotantes, répandant des odeurs infectes, et dissimulant la violence du sous-sol. Car jamais la violence des Atlantistes ne s'est montrée autant à nu. C'est stupéfiant. Personne n'a relevé le tweet effarant de M. Joseph Borrell du 9 avril dernier : "Cette guerre ne sera gagnée que sur le champ de bataille". Ce pantin blafard est ministre des affaires étrangères de l'UE (je pense à cet instant à tous ces niaiseux qui bêlaient : "l'Europe c'est la paix "! ). Nous avons eu là la réponse à nos questionnements, l'UE a délibérément faite capoter les accords de Minsk, pour aller à l'affrontement, ils ont délibérément laisser le régime de Kiev, pendant 8 ans, ravager les terres des citoyens du Donbass qu'ils déniaient être de vrais Ukrainiens (14 000 morts -"l'Europe c'est la paix !", meuglent les niaiseux-).
Le hasard a fait que j'ai entendu une émission menée, sur France Culture (radio macroniste), sans contradicteurs, par une bande de fous furieux de l'OTANisme, comme des fripouilles à qui ne seraient rien demandé à la Libération, ils s'encensent et se nomment, voilà leurs noms : Thomas Gomart, Bertrand Badie, Nicolas Tenzer. Avec ces gens-là, on a tout le déroulé de leur inconscient délirant qui est l'expression du désir de leurs maîtres. Alors, là, on sait tout… Et du coup, avec eux, ces crétins, ces imbéciles, Poutine n'apparait plus comme un paranoïaque coupé du monde ! Car- nom de Dieu !- écoutez ça c'est en pod-cast (émission L'Esprit Public, 10 avril, 11 heures à midi). Tout est dit. On remerciera particulièrement ce Nicolas Tenzer, va-en-guerre halluciné, qui, dans des trémolos hystériques, veut "gommer la Russie", cela va au delà du personnage de V. Poutine, maintenant, c'est l'existence même de la Russie qui pose problème car ce club de boomers sanguinaires en veulent aux Russe mêmes. Que ne se révoltent-ils pas ? (Demandez aux gilets jaunes éborgnés, mutilés, pourquoi, eux, ne se mutinent plus ?) Alors ils sortent leur carte, c'est le conflit de civilisations qu'ils rebaptisent élégamment "guerre des sociétés".... C'est eux, les "démocrates " , les Vrais, les Justes, les Bons, contre….les autres, tous les autres….Suerte !
A propos de démocratie, l'équipe sinistre menée par Von der Leyen se permet de lancer l'anathème sur la Hongrie. Et pourquoi, vous voulez savoir pourquoi, par ce que la justice et les presse n'y seraient pas libres… Et que penser de la France, qui n' a plus de grande presse libre, qui a une justice qui absout tous les délits des gens du régime ou du sarkozysme ? De cette France où le Parlement est une fiction, le Conseil d'Etat une chambre d'enregistrement, le Conseil Constitutionnel un repaire de repris de justice, avalisant toutes les atteintes aux libertéx. Que Mme Von de Leyen, employée de Pfizer, balaye devant sa porte, avec ses airs ahuris de tenancière de Konditorei, plantée derrière sa caisse ; Macron l'a fait reine, on sait pourquoi, qu'elle se rapppele qu'en Allemagne tout le monde connait l'immensité de sa bêtise, sauf dans le domaine d'utiliser son carnet d'adresse.
jc
12/04/2022
En parcourant l'entrée "Intuition" de Wikipédia je suis tombé sur une référence à "Symboles de la science sacrée" de René Guénon, "pavé" de 75 chapitres que je n'avais jamais consulté. Dans le chapitre 70 RG oppose métaphoriquement le cœur, siège de l'intelligence intuitive, et le cerveau, siège de l'intelligence rationnelle, opposition à rapprocher, clairement pour moi, de l'opposition IN/IA:
"les philosophes modernes se trompent étrangement en parlant comme ils le font de « principes rationnels », comme si ces principes appartenaient en propre à la raison, comme s’ils étaient en quelque sorte son œuvre, alors que, pour la gouverner, il faut au contraire nécessairement qu’ils s’imposent à elle, donc qu’ils viennent de plus haut ; c’est là un exemple de l’erreur rationaliste, et l’on peut se rendre compte par là de la différence essentielle qui existe entre le rationalisme et le véritable intellectualisme. Il suffit de réfléchir un instant pour comprendre qu’un principe, au vrai sens de ce mot, par là même qu’il ne peut se tirer ou se déduire d’autre chose, ne peut être saisi qu’immédiatement, donc intuitivement, et ne saurait être l’objet d’une connaissance discursive comme celle qui caractérise la raison.".
Il est clair que lorsqu'il y a opposition entre intuition et raison la science contemporaine donne le dernier mot à la raison (si souvent invoquée, si rarement définie…) et impose aux intuitions soit de s'effacer devant elle, soit d'avoir une certaine plasticité pour devenir compatible avec elle (1). Thom encore : "La rationalité n'est guère qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire"; autrement dit, pour lui, devant l'intuition (haute ou profonde) c'est à la raison de s'adapter…
Remarque: Dans une vidéo (que, hélas, je ne retrouve plus), Stanislas Dehaene (actuel conseiller pédagogique de Jean-Michel Blanquer) s'adressant à des instituteurs a dit à peu près -je cite de mémoire- qu'il fallait corriger l'intuition des jeunes enfants qui faisaient une plus grande différence entre 2 et 3 qu'entre 8 et 9 (2). Avec ce genre d'attitude "pédagogique" je ne suis pas étonné du rang européen actuel de l'éducation française: vive l'IA, à bas l'IN !
1: Dans un récent commentaire j'ai parlé du bouquin "Mathematica" d'un certain David Bessis -qui vient de quitter les maths académiques pour une start-up en IA-, qui fait l'éloge de l'intuition en mathématiques (c'est pour ça que je l'ai lu): mais il écrit à plusieurs reprises que c'est à l'intuition de se conformer à la raison (DB vient de quitter les maths académiques pour une start-up en IA…). Je rappelle que ce n'est pas du tout le point de vue de Thom, déjà en mathématiques (et, bien entendu a fortiori hors d'elles): "Dans sa confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction. Car le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la vérité d'un théorème.". (AL, p.561).
2: Ayant l'âge (76 ans dans quelques jours) où il est temps de tenter de s'affranchir des pesanteurs de son éducation, j'en suis revenu au point de ces enfants: il y a des langues -bien entendu primitives aux yeux des modernes…- où l'on ne compte guère plus loin que 8 ou 9. À partir de là un seul vocable: beaucoup…
jc
10/04/2022
Dans les quelques vidéos que j'ai regardées Michel Maffesoli martèle les points qui lui semblent importants. Pour lui nous quittons une époque (étymologiquement une parenthèse, souligne-t-il) de désenchantement du monde régie par l'individualisme, le rationalisme et le progressisme (temps chronos, énergie agissante ἐνέργεια (1)) dans un mouvement de séparation (déracinant (1)), pour une autre époque de réenchantement du monde où l'on verra le retour du tribalisme/communautarisme, de l'émotionnel, du festif et du ludique, dans un mouvement de réunion (réenracinant (2), temps aïon, énergie potentielle δύναμις (1)). Entre les deux, à savoir maintenant, une période de transition où les deux époques se côtoient, assurant ainsi la continuité de la transition (malgré sa rapidité "catastrophique" -au plus quelques décennies selon MM-).
L'actuel politiquement et scientifiquement correct est pour moi clair: le hasard a droit de cité, alors que le déterminisme n'y a pas droit, les chiens de garde du Système aboyant au créationnisme dès qu'il est fait mine de remettre en question les dogmes du sacro-saint néo-darwinisme (3).
Pour moi l'élite a fait une erreur fondamentale en liant liberté et hasard pour gouverner la cité et je situe cette erreur au moment du choix du feu, c'est-à-dire au moment de l'acceptation des principes de le thermodynamique (en particulier le deuxième dans sa version statistique): nous -peuples- sommes là par hasard et donc nous -élite mondialisée- pouvons faire du monde ce que nous voulons.
MM: "L'anthropocentrisme c'est au fond cette grande idée que l'on trouve dans le discours de la méthode chez Descartes: l'homme comme maître et possesseur de la nature" (Idée que l'on retrouve chez Kant…).
Il y a pour moi incontestablement une volonté de notre époque moderne d'avoir en ligne de mire le rêve prométhéen de dominer le monde : idéal de puissance, et donc abandon de l'antique idéal de perfection (au sens que PhG, il me semble, donne à ces expressions).
Un Grand Orient de France qui s'est détaché de l'originel idéal de perfection des Francs-Maçons "canal historique", un Grand Orient de France (et d'ailleurs) devenu Grand Occident -et proche de sa chute finale-?
Thom :
1. "En quoi l'appel au hasard pour expliquer l'évolution serait-il plus scientifique que l'appel à la volonté du Créateur ? ;
2. "Que gagne-t-on à enrober le squelette du déterminisme dans une couche de graisse statistique ?";
3. "Le déterminisme en Science n'est pas une donnée, c'est une conquête. En cela les zélateurs du hasard sont des apôtres de la désertion.".
Liberté ou déterminisme. Le moment est venu, j'en suis convaincu, de choisir son camp (4).
1: la parenthèse est de moi.
2: MM parle de réenracinement dynamique.
3: dont le dogme central, rappelé ici en passant, est l'existence d'une barrière, dite de Weismann, qui interdit toute action du soma sur le germen (et que je transpose immédiatement aux sociétés: interdiction de toute action du peuple sur l'élite, autrement dit interdiction de toute démocratie) : "The Weismann barrier, proposed by August Weismann, is the strict distinction between the "immortal" germ cell lineages producing gametes and "disposable" somatic cells, in contrast to Charles Darwin's proposed pangenesis mechanism for inheritance. ( https://en.wikipedia.org/wiki/Weismann_barrier )
4: https://www.youtube.com/watch?v=BXxKQVQFnRo
jc
08/04/2022
En reparcourant les sites qui s'intéressent à la chose sur la toile, on trouve les deux interprétations suivantes:
1: celle qui provient de "ab" traduit par "depuis", "à partir de";
2: celle qui provient de "ab" traduit par "par".
Pour moi c'est la première interprétation qui est la bonne (celle des francs-maçons "canal historique"? (1)).
Mais je pense que c'est la deuxième interprétation qui a cours (et qui est en cour) chez l'élite mondialiste (ceux qui ont le pouvoir de dire et de faire, dit Michel Maffesoli). J'ai beaucoup de mal à me faire à cette idée tellement je la trouve creuse, mais c'est peut-être au fond "ça" qui mène "notre" élite: instiller du chaos permet à l'ordre de surgir par sélection naturelle (hasard des mutations suivi de pression sélective). En faisant l'hypothèse -assez réaliste, je crois- que "notre" immense Jacques Attali est au niveau de ceux qui inspirent ultimement cette élite, on trouve dans son article "L'ordre par le bruit" (2) le théorème fondamental sur lequel repose tout ce fatras idéologique (selon moi) :
"Le théorème de l'ordre par le bruit énonce que lorsqu'une structure d'énergie organisée par de l'information est agressée par un bruit, non lisible par le code structurant, le bruit peut finir par structurer l'organisation en une nouvelle hiérarchie, fondée sur un nouveau niveau organisationnel, lui-même définissant un ensemble de nouveaux codes par rapport auquel tout autre niveau informationnel est bruit.".
Voilà. C'est tout ce que j'ai trouvé pour justifier ce qu'écrit Michael Brenner :
"Les imbéciles ont tendance à avoir un comportement erratique, des pensées décousues, une grande tolérance à l'incohérence, incapables de soutenir un projet et sujets aux accidents. Ils prospèrent dans des sociétés nihilistes et narcissiques comme la nôtre où la gêne n'existe pas. L’imbécile (ou connard) a une préférence naturelle pour un processus de décision fluide et une politique ambiguë. Cela lui épargne le besoin de discipliner ses propres pensées, de peser systématiquement ses choix et de s'engager à poursuivre une ligne d'action définie.".
1: https://www.jakin-et-boaz.com/blogs/blog-franc-maconnerie/ordo-ab-chao
2: https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1976_num_25_1_1382
Jean-Claude Cousin
08/04/2022
Pour réagir aujourd'hui, nul besoin de se torturer les méninges, il suffisait de se rappeler des lectures de jeunesse : la bibliothèque de mon petit village natal, très fournie, pouvait s'enorgueillir entre autres des œuvres complètes de Victor Hugo, édition reliée cuir ne varietur en 44 volumes de chez Hetzel. La perle, en somme !
On s'aperçoit, bien des années plus tard, que les "humains" se voulant importants ne varient guère, et que pour les railler les "noms d'oiseaux" volent. Il ne s'agit pas en somme du grand Victor Hugo, mais d'un cri du cœur attentif à chercher, sans parfois les trouver, les mots les plus vils pour qualifier les Grands du temps. On notera que bien peu de ceux-ci, et c'est tant mieux, sont passés à la postérité ; et que sans ces quelques vers ils seraient complètement oubliés.
J'avoue que, dans la porcherie actuelle, il est facile de retrouver les patronymes qui prendraient bien la relève. C'est dans cet esprit que j'ai exhumé ce passage des Châtiments, dont l'auteur malgré tout a eu le courage de le mettre en vers. Osons !
Rois qu’on montre aux enfants dans tous les syllabaires,
Papes, ducs, empereurs, princes, tas de Tibères !
Bourreaux toujours sanglants, toujours divinisés,
Tyrans ! enseignez-moi, si vous le connaissez,
Enseignez-moi le lieu, le point, la borne où cesse
La lâcheté publique et l’humaine bassesse !
Et l’archet frémissant fait bondir tout cela !
Bal à l’hôtel de ville, au Luxembourg gala.
Allons, juges, dansez la danse de l’épée !
Gambade, ô Dombidau, pour l’onomatopée !
Polkez, Fould et Maupas, avec votre écriteau,
Toi, Persil-Guillotine, au profil de couteau !
Ours que Boustrapa montre et qu’il tient par la sangle,
Valsez, Billault, Parieu, Drouyn, Lebœuf, Delangle !
Danse, Dupin ! dansez, l’horrible et le bouffon !
Hyènes, loups, chacals, non prévus par Buffon,
Leroy, Forey, tueurs au fer rongé de rouilles,
Dansez ! dansez, Berger, d’Hautpoul, Murat, citrouilles !
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