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Guerre sainte IA/IN.3

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  05/04/2022

Je terminer (?) ces commentaires sur la guerre IA/IN par quelques mots sur l'IA. J'ai insisté sur le fait que, selon Thom -et moi à sa suite- l'IN était indissociable de l'affectivité naturelle (AN). La question se pose donc de savoir si les recherches en IA incluent ou non des recherches en AA. En fouillant sur la toile, je suis tombé sur le darwinisme neural de GM Eldeman, dont JPB, bien connu ici par ses dialogues avec PhG au début des années 2000, a fait un compte-rendu des travaux à ce sujet sur le site http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2007/81/secondnature.htm . Eldeman -> Changeux -> Dehaene -> Blanquer : un rapport avec le classement de plus en plus catastrophique du niveau de l'enseignement français?

Je rappelle qu'en ce qui concerne les mathématiques Thom a écrit au tout début des années 1970 -et figurant dans AL- un article intitulé "Les mathématiques modernes: une erreur pédagogique et philosophique?", article paraît-il le plus lu de sa production, et article dont la portée dépasse largement le cadre des seules mathématiques…

La chute de l'Occident

Article lié : En chemin, avec la GrandeCrise

jc

  05/04/2022

PhG: "Vous comprenez que je ne tiens pas en mauvaise part le mot “catastrophe”, selon l’enseignement de certain lecteur." ; "... notre décadence comme une chute, à nous d’Occident.".

À la fin de ce que j'appelle sa vidéo-testament (1) Thom remarque: "Encore tout récemment un confrère de l'académie m'a dit :"Avec le nom qu'elle avait [la théorie des catastrophes], c'est bien naturel qu'elle ait fait naufrage." ".

Avec le nom qu'il a (2), c'est également bien naturel que l'Occident finisse par chuter.


1:  https://www.youtube.com/watch?v=fUpT1nal744 (à 36'30)

2:  https://fr.wiktionary.org/wiki/occident

Michel Maffesoli.4

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  05/04/2022

Je reviens sur la citation de MM dans (1) faite par PhG en (2):

« Quand quelque chose s’achève, ce qui est en train de s’achever devient très violent. En polémologie, on nous a appris que les combats d’arrière-garde étaient les plus sanglants. On pressent qu’on a perdu la bataille, donc on tue ».

MM prolonge (à 24'):

"Les sociétés équilibrées sont celles qui ont, non pas dénié, mais ritualisé la violence.".

Il y a là, à mon avis, un point de contact à approfondir entre cette position de Maffesoli et celle de sociologues "catastrophistes" comme Lucien Scubla, qui suspecte fortement qu'il y a un lien entre la formule canonique du mythe (et du rite) de Lévi-Strauss et la catastrophe thomienne "fronce" (pièce qui serait, selon moi, importante pour crédibiliser la "religion laïque" thomienne).


1: https://www.youtube.com/watch?v=AzbRBFMersI

2: https://www.dedefensa.org/article/rapsit-usa2022-carlson-gabbard-couple-maudit
 

Michel Maffesoli.3

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  05/04/2022

J'aime décidément beaucoup ce que dit et écrit MM, sur le fond comme sur la forme, peut-être -en fait- un peu plus sur la forme (MM démagogue -bien entendu au sens étymologique-) que sur le fond (MM démo-aristocrate).

En tout cas MM c'est pour moi "demos" d'abord: "Je crois à la sagesse populaire" (1, 2'45), et cite à ce propos Saint Thomas (2, 5'55): "Toute autorité vient du peuple: Omnis autoritas a populo ",
- que je complète par Machiavel: « Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux»,
- de Gaulle: ""La révolution n'a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu'est la bourgeoisie. En réalité il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, à droite, et la bourgeoisie intellectuelle, à gauche. Mais les deux font la paire, elles s'entendent comme larrons en foire pour se partager le pouvoir, même si c'est contraire aux intérêts de la France. Tandis que le populo ne partage pas du tout ces sentiments, le populo est patriote, le populo a des réflexes sains, ... , le populo sent où est l'intérêt du pays , le populo ne s'y trompe pas souvent.",
-et Bertold Brecht: « J'apprends que le gouvernement estime que le peuple a “trahi la confiance du régime” et “devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités”. Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d'en élire un autre?».

MM (1, 3'): "Ce qui restera de toute mon œuvre c'est le rapport qui existe entre le pouvoir et la puissance. Le pouvoir c'est ce qui est institué, ce sont nos diverses institutions, la puissance c'est ce qui vient du bas, la sagesse populaire -de mon point de vue-; quand ça marche il y a un accord entre le pouvoir et la puissance de base. Il est des moments, et je considère que nous sommes dans l'un de ces moments où il y a une déconnexion (...) L'élite actuellement a tellement peur du peuple qu'elle parle de populisme.".

Le rouge est traditionnellement la couleur du pouvoir temporel et le blanc celle de l'autorité spirituelle, ai-je lu dans le livre éponyme de Guénon. Il reste donc le bleu pour le démos, le peuple et sa puissance (bleu qui est justement la couleur démocrate US). Bleu-Blanc-Rouge. Pour moi le compte n'y sera vraiment que le jour où aura été restaurée en France une autorité spirituelle avec ce qui me semble être son attribut naturel: la mainmise sur l'éducation. C'est ainsi que j'envisage  la démo-aristocratie: avec un roseau pensant pascalien pour embellir le blanc.

Lors de l'effondrement de l'URSS le pouvoir temporel s'est effondré, mais il restait un fond de pouvoir spirituel qui, sans guère de doute en ce qui me concerne, a permis à la Russie de refaire surface en moins de trente ans.

Lors de l'effondrement occidental en cours, le pouvoir temporel va être balayé. Mais , à la différence du cas russe, il n'y a pas selon moi d'autorité spirituelle pour prendre le relais (car il n'y en a plus une digne de ce nom, because: In Gold we trust)...


1: https://www.youtube.com/watch?v=BZfGzwGP_cg

2: https://www.dailymotion.com/video/x7oya27

Michel Maffesoli.1.4

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  05/04/2022

Dans le 1.3 j'ai opposé la rationalité telle que je pensais que la concevait MM et telle que la conçoit Thom, et je parlais alors de point de désaccord capital. Après nouvelle audition de (1) à ce propos (48'30) je tempère mon propos (avec plaisir, toujours en rapport avec cette idée de rapprochement Thom-Maffesoli) car MM dit (49'10) qu'il a écrit un livre intitulé "Éloge de la raison sensible", distinguant ainsi entre raison et rationalisme, et allant -je présume et j'espère- dans le même sens que Thom sur ce point.

1: https://www.youtube.com/watch?v=BZfGzwGP_cg
 

Même pas peur?

Article lié : Le Pentagone n’a pas peur, mais bon...

Auguste Vannier

  04/04/2022

Sachant que les S 500 Russes sont en alerte maxi, tester un vieil ICBM, hypersonique poussif, ce serait prendre le risque qu'il soit instantanément "neutralisé" ...
La signification stratégique de la réalisation d'une telle hypothèse (plausible vu l'avance technologique des armes russes), serait catastrophique pour  les USA…
Même pas peur, sauf du ridicule.

Michel Maffesoli.2.1

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  04/04/2022

En reparcourant l'article "Classification des sciences et des techniques" (AL), cité au .2, je remarque que Thom s'appuie également sur les travaux de Gilbert Durand (l'un des maîtres de Michel Maffesoli), et précisément sur son ouvrage "Les structures anthropologiques de l'imaginaire" (1963) dot MM dit en (1,18'15):

"J'ai eu pour maître Gilbert Durand, le grand anthropologue de l'imaginaire, qui a publié un livre qui lui a donné pas mal d'ennuis: "Les structures anthropologiques de l'imaginaire".

Maffesoli, Durand, Thom: des gens qui véhiculent des idées que le Système feint de ne pas voir? En tout cas ça me conforte dans l'idée qu'il y a là un point de contact entre Thom et Maffesoli.


1: https://www.youtube.com/watch?v=C8hW7cULkX4

Guerre sainte IA/IN.2

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  04/04/2022

Après ce détour maffesolien, je reviens à la guerre sainte IN/IA. Pour moi:

1. Il s'agit d'une guerre entre l'homme traditionnel et l'homme nouveau;

2. Malgré ses millénaires d'existence je ne pense pas que l'empire du milieu soit le pôle IN de cette guerre sainte, la Chine étant actuellement trop préoccupée à retrouver la face perdue dès le XIXème face aux Occidentaux, et ayant pour objectif affiché de finir de les avoir battus sur leur propre terrain avec leurs propres armes (l'IA! et le totalitarisme qui va avec) lors du centenaire de la révolution de Mao (1934) (1).

3. Je ne suis pas non plus convaincu que le pôle IN vienne de la restauration de l'empire russe orthodoxe (même si l'église d'Orient de Constantinople me semble en meilleur état que celle de Rome -ce n'est pas difficile-); c'est la conclusion que je tire d'un récent article de Douguine (2).

4. Faut-il suivre Michel Maffesoli lorsqu'il dit : "Je considère que la technologie est en train de réenchanter le monde", phrase qui m'a fait tiquer quand je l'ai entendue, phrase dont j'imagine qu'elle fera sursauter PhG s'il l'entend, même si MM l'adoucit aussitôt en précisant : "Synergie de l'archaïque et du développement technologique : arkhè -ce qui est premier-, c'est les tribus, la religiosité et Internet."?

5. Je ne pense pas un instant que le développement de la quincaillerie électronique puisse en quoi que ce soit aider à réenchanter le monde (mais il faut faire avec…, et Internet n'est peut-être pas un mal car il permet de relier "techniquement" entre eux des gens qui ne l'auraient pas pu se relier autrement). Mais je pense aussi que la tradition évolue, un retour en arrière pur et simple ne pouvant que nous faire retomber dans les mêmes ornières. Pour réenchanter le monde il faut une religion universelle -le terme de religion étant pris au sens de ce qui relie-: René Thom nous en propose une : "Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde." (dernière phrase de ES, Thom signalant dans l'introduction qu'il qualifie celle qu'il propose de minimale).


1: C'est ainsi que j'interprète ce qu'écrivait jadis PhG: "C’est dire que, de ce point de vue, – et sans préjuger, surtout pas, de l’avenir, – c’est dire que notre Chinois sera emporté comme les autres et qu’il devra subir d’abord cette chute eschatologique avant de songer à se mettre à l’ouvrage." ( extrait de https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-subvertie )

2: https://leblogalupus.com/2022/04/01/alexandre-douguine-ce-nest-pas-une-guerre-contre-lukraine-mais-contre-bhl-et-le-globalisme/
 

Michel Maffesoli.2

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  04/04/2022

J'ai annoncé dans des précédents commentaires que le point de contact le plus intéressant -selon moi- entre Maffesoli et Thom est leur foi commune en l'importance de l'imaginaire.

MM (1): (17'50): "Dans la tradition cartésienne, l'imagination c'est la folle du logis, c'est ce qui ne permet pas le bon fonctionnement du cerveau; (18'40): "Je pense que l'imaginaire décrit ce qui est et non pas ce qui devrait être. J'aime bien citer mes sources: ce n'est pas de moi, mais de Max Weber et de Nietzsche: ce qui est de fait -de facto- et pas ce qui est de jure -de droit-. Et de fait notre mentalité, depuis le cartésianisme, il y a toujours cette tendance -et c'est frappant dans le milieu que j'ai fréquenté en sociologie-, il y a toujours cette logique du devoir être, de ce que devrait être le monde, de ce qu'on aimerait qu'il soit.".

Il ressort de ce qui précède que ce que MM veut -selon moi- dire c'est qu'il faut plus se fier à son intuition qu'à sa raison (qui n'est bien souvent que la raison imposée par la doxa).

Thom :

1. "La théorie des catastrophes m'a réellement donné la clé d'un mode de pensée qui m'a permis de voir les choses sous un angle qui échappe, apparemment, à la manière standard de voir les choses. Essentiellement parce qu'on fait un saut dans l'imaginaire – mais un saut contrôlé : le saut doit être controlé. (...) Le contrôle de l'imaginaire c'est, je crois, l'essence de la rationalité."

2. "Je pense – de manière tout à fait essentielle – que l'extension des pouvoirs de l'homme sur la nature est liée à l'extension de son imaginaire."

3. "L'imaginaire a cette caractéristique d'abhorrer les frontières nettes, les objets bien délimités dans leur apparence. Quoi de plus concret qu'une pierre, forme saillante permanente s'il en fut ? C'est pourquoi la pensée rationnelle (la logique en est une forme extrême) s'efforce de ramener la propagation des prégnances à des constructions combinatoires de formes saillantes : réduire l'imaginaire au symbolique, tel est son idéal, réduire
toute propagation à une construction de solides, comme l'enfant avec un jeu de cubes (et le démiurge du Timée n'en était pas si loin)."

4. "On peut dire que les mathématiques sont imaginaires par essence…"

Thom a proposé une classification des technologies -apparemment neuve, écrit-il- "qui généralise et prolonge, dans une certaine mesure, la classification positiviste des sciences d'Auguste Comte." (AL). Sa classification s'appuie sur le trépied lacanien Réel-Symbolique-Imaginaire. On trouve dans l'article ceci:

5. "Langage, mythologie, institutions sociales sont des techniques de l'imaginaire. C'est seulement avec la mathématique qu'on voit apparaître la technologie de l'imaginaire.". (On notera que Thom ne considère les mathématiques ni comme une science ni comme une technique, mais comme une technologie : il faut lire l'article de AL pour en savoir plus sur les différences que Thom fait entre ces trois notions.)

Langage, mythologie et institutions sociales étant du domaine de la sociologie (au sens large), il y a là, selon moi, un point de contact précis à explorer entre les points de vue de Thom et de Maffesoli.


1: https://www.youtube.com/watch?v=BZfGzwGP_cg

Michel Maffesoli.1.3

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  04/04/2022

Dans le .2 j'ai écrit que je voyais en MM un penseur du continu. Il y a cependant un point, pour moi de taille, où il fait une coupure nette entre sciences dures (math, physique, chimie, etc.) et sciences molles (sciences humaines, philosophie, sociologie, psychologie, etc.), avalisant sans doute ainsi la distinction faite par les modernes: l'objectivité aux sciences dures, la subjectivité aux sciences molles. Thom ne voit pas les choses ainsi, lui qui est résolument non démarcationniste (1).

L'idée qu'on se fait de la science est évidemment étroitement corrélée à l'idée que l'on se fait de la rationalité, qu'il est d'usage d'opposer à la sensibilité. Dans l'une de ses conférences, MM donne comme exemple d'acte typiquement rationnel celui d'un homme qui utilise un bâton pour attraper un fruit (2, 48'30) et il considère que cette rationalité est spécifique de notre espèce. Thom considère au contraire que cet acte n'est pas spécifique à l'humain et est d'origine affective : c'est pour lui le désir d'attraper un fruit qui déforme la structure de régulation de l'organisme en la compliquant et il consacre deux pages de ES (pp. 73 et 74) à argumenter en ce sens, la déformation consistant à sauter de la catastrophe "pli" à la catastrophe "queue d'aronde" qui la complique. Ce point de désaccord est pour moi capital: pour Thom -et dorénavant pour moi- la rationalité est subordonnée à l'intuition : entre la rationalité que nous propose avec insistance la doxa et l'intuition, c'est fondamentalement l'intuition qu'il faut suivre: (pour ceux qui ont le don d'en avoir…) c'est ce que n'a cessé de faire Thom tout au long de sa vie (3), alors que ceux qui n'en ont pas -moi…- ont tendance à suivre la doxa sans trop se poser de questions. Cette façon de repousser la raison en position ancillaire par rapport à l'intuition ne devrait pas déplaire à PhG (et, selon moi, il a bien fait de différencier affectivité et affectivisme, ce dernier étant source de bien des maux). La lecture de la fiche Wikipédia concernant la rationalité (3) est, à ce sujet, édifiante: pour moi c'est du blablabla…

On a là, à mon avis, un point de bifurcation essentiel entre l'IN et l'IA. Thom:

"S'il est aisé de s'imaginer qu'une machine – un ordinateur, par exemple – puisse calculer et même raisonner, par contre, il est beaucoup plus difficile de concevoir une machine capable de souffrir et de jouir. C'est dire qu'en un certain sens, le problème de comprendre « objectivement » l'affectivité semble infiniment plus difficile que de se représenter l'intelligence. Il est d'ailleurs typique – à cet égard – qu'on parle beaucoup d'intelligence artificielle, alors qu'on ne se préoccupe guère, chez les spécialistes, d'« affectivité artificielle ».".

L'un des dadas de MM (c'est lui qui utilise cette expression à ce propos) est de considérer que nous vivons une période transitoire entre deux époques, l'une finissante, gouvernée par l'individualisation, la rationalisation et le progrès (chronos), et l'autre commençante, gouvernée par la tribalisation, l'affectivité et l'éternel présent (aïon). Il m'apparaît maintenant que le rationalisme des Lumières aura été à la rationalité naturelle ce que l'affectivisme selon PhG a été à l'affectivité naturelle (4). Je rappelle que, pour Thom, la rationalité ne tombe pas du ciel, mais n'est qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire: pour lui -et dorénavant pour moi-, lorsqu'il y a conflit entre l'intuition et la raison (c'est-à-dire l'idée que l'on s'en fait), c'est à la raison de s'adapter (en changeant de déontologie) et non à l'intuition: toujours cette opposition fondamentale IN/IA (5).


1: "Le « philosophe de la nature » que j'envisage aura un point de vue résolument anti-démarcationniste. On peut imaginer un spectre quasi-continu joignant les assertions les plus solidement établies (par exemple un
théorème de mathématique) aux affirmations les plus délirantes. La pratique de notre épistémologue peut être ainsi décrite. Partant des points de contact obligés entre science et philosophie, il s'efforcera d'épaissir
l’interface entre science et philosophie ; il sera donc philosophe en sciences, et scientifique en philosophie.".

2: https://www.youtube.com/watch?v=BZfGzwGP_cg

3: Thom, mathématicien de formation, est allé jusqu'à rejeter les principes fondateurs de la rationalité occidentale (identité, non contradiction) pour lui préférer une autre déontologie -plus embryologique- dans l'usage de l'imaginaire.

4: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-laffectivisme-postmoderne

5. C'est pour moi un point de désaccord fondamental avec ce qu'écrit David Bessis dans son tout récent bouquin "Mathematica" (DB quitte les maths académiques pour se lancer -start-up en avant- dans l'IA -deep-learning-).

 

Vérité de situation

Article lié : Transmutation catastrophique de Ukrisis en GCES

Abdel Barek

  03/04/2022

Pour ce commentaire, laissons la parole au PDG de BASF, grande compagnie chimique allemande : 
Il a averti plus loin dans l’interview que de nombreux Allemands sous-estiment actuellement fortement les conséquences de ce que la fermeture des robinets par la Russie signifierait… rien de moins qu’une crise historique :
« Beaucoup ont des idées fausses. Je le remarque dans de nombreuses conversations que j’ai. Les gens ne font souvent aucun lien entre un boycott et leur propre emploi. Comme si notre économie et notre prospérité étaient gravées dans le marbre. »
 

Faute de grive...

Article lié : Castelnau à l’assaut de Mac-McKinsey

alain pucciarelli

  03/04/2022

Pourquoi renoncer à l'idée d'une défaite de M. Macron? Parce que les sondages l'affirment? La situation est telle que le "tout sauf Macron" peut parfaitement redistribuer les cartes, et pas forcément pour le meilleurs hélas. Mais enfin, faut de grive on mange du merle dit-on. C'est l'avis de nombre d'entre nous.

Michel Maffesoli.1.2

Article lié : Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

jc

  03/04/2022

[ Dans le 1.1 un lien correct est : "Modèles évolutifs r/K": https://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_%C3%A9volutif_r/K ]

Je reviens sur "Ordo ab chaos" et "Ordo amoris", évoqués par MM (apprenant que "Ordo amoris" est le titre d'un texte de Saint Augustin).

Selon moi il y a une nette différence entre l'ordre depuis de chaos -pour moi la traduction correcte du "ab" latin- et l'ordre par le chaos -qui semble être l'option prise par la modernité occidentale (1)-.

L'ordre depuis le chaos c'est pour moi tout autre chose. Cela nous force à nous interroger sur l'existence d'un tel ordre et sur la façon de le trouver. C'est là que l'amour (pour Saint Augustin(?) et l'intelligence -l'empathie- pour Thom (?) interviennent. Et on est, à mon avis, inéluctablement amenés à croire en l'existence d'un tel ordre supra-humain. C'est ce qu'a refusé Aristote, se séparant là de son maître Platon, comme le note Thom dans ES (p.167):

"Enfin, last but not least, Aristote évoque la présence, par analogie, de l'idée abstraite d'architecture dans la construction et la programmation des organogénèses. On voit ici ce qu'il y a de contradictoire avec la philosophie fondamentalement matérialiste d'Aristote : les Idées platoniciennes n'existent pas, mais il faut bien quelque chose comme une Idée pour diriger tout cet ensemble." (Et Thom continue en proposant un modèle pour combler cette lacune…)".

Tous ces préliminaires pour en arriver à MM -le titre de ce commentaire…-, qui me semble être sur cette longueur d'onde lorsqu'il parle d'ordo ab chaos et, ici, d'ordo amoris (51'15):

44'10: "Retour du numineux"; 44'25: "Ontologie du sacré"; 44'30: "Penser l'étant à partir de l'être (Heidegger) alors que c'est exactement l'inverse qui s'est fait durant la modernité: on a essentiellement pensé l'étant en oubliant le fondement de cet étant.".

Pour MM fin d'une époque où séparation, différenciation, individualisation, atomisation, auront dominé, début d'une époque où ce seront la réunion, l'intégration, la tribalisation qui domineront. Entre ces deux époques: une période pendant laquelle se superposent ce qui meurt et ce qui est en gestation (ce qui est à naître). Période typique de bimodalité -on notera le nombre de fois où MM dit "en même temps" ou assimilé-, que Thom modélise par sa catastrophe "fronce". MM refuse donc les séparations nettes -à la Freud, dit-il-, et précise (35'45): "Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu'il y a des ruptures brusques": MM est pour moi un sociologue (c'est ainsi qu'il se considère) qui est un penseur du continu (une exception parmi les sociologues?), ce qui, en ce qui me concerne, est un intéressant point de contact avec Thom (et avec Lacan dans sa période géométrique). J'en évoquerai un autre.

En parcourant les vidéos de MM disponibles sur la toile, j'ai appris -de MM lui-même par vidéo interposée- qu'il était fils et petit-fils de mineur de fond, et qu'il croyait à la sagesse populaire. Pour moi MM est un exemple typique d'une "race" que j'appelle de mes vœux: celles des démo-aristocrates, à savoir ceux qui, issus du peuple, ont le don de démagogie (bien entendu au sens étymologique -le dada de MM- de celui qui guide le peuple). Je cite à ce propos une fois encore Machiavel :

« Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux. »


1: À rapprocher, selon moi, de la position néo-darwinienne (hasard des mutations suivi de pression sélective), à mes yeux idée-mère de la pensée unique qui essaime un peu partout, en géopolitique, en économie, en finance (l'ordre par le bruit cher à Jacques Attali), en sociologie, etc..

Kéké 1er fait le djjjoooobbbbbe !

Article lié : Castelnau à l’assaut de Mac-McKinsey

Théo Ter-Abgarian

  01/04/2022

Il est donc tout à fait possible que Kéké 1er soit "reconduit", et dans des conditions calamiteuses, un bilan effarant (5 années de plomb),  des casseroles elles aussi de plomb (Pfizer, Mc Kinsey, Rothschild gate, Alsthom, la cour est pleine…)... A la clef, un avenir  inquiétant pour le pays, les coudées franches pour les requins et les prédateurs, tout lui sera possible, tout lui sera permis... (cela justifie de voter utile, c'est à dire Pécresse). Macron pourra faire n'importe quoi,  avec l'assentiment d'une population avachie, encadrée par des médias d'une veulerie inouïe, mais aussi avec le risque de l'affrontement toujours reporté, classes moyennes paupérisées, n'ayant plus d'espoir pour elles et pour leurs enfants contre le front uni des boomers nantis, âpres au gain, et des  suivistes de toujours, veules comme veule était Laval . 
Un crétin, cheveux gominés (gel), couperosé, oeil de bovin, SUV allemand,  m'a enjoint fortement hier de voter Macron. "Il a fait le job avec le Covid et face à Poutine…" Déjà, l'emploi de cette expression grotesque  "faire le job" signe toujours la connerie extrême de votre interlocuteur. Ils font des moues en cul de poule pour pondre leur "faire le djob". Djob, la sonorité elle même est d'une connerie extrême.  Le djob !  Je n'ai pas vu à l'heure un individu estimable qui ponde le "faire le ddjjob" !  Ce sont toujours des marchands de soupes suifeux ou en voie de l'être, qui se gargarisent de "faire le dddjjjoooobbbbbbe ", sonorité de flatulence !

Seulement nous avons la trinité, Macron, von der Leyen, Michel, tous unis dans la même vulgarité de pensée. Et les fourbisseurs d'une Europe incroyable de médiocrité antipathique. Europe prison des peuples… Ils nous font des numéros sans fin sur les Droits de l'Homme, pas un mot sur l'interdit imposé à la Corse ou à la Catalogne d'être libres, avec hargne. Aussi ne faut-il pas s'étonner  qu'ils ont laissé pendant 8 ans le régime de Kiev écraser de bombes le Donbass (et, en même temps, ils geignaient, larmes de crocodiles incluses, sur le sort de la Syrie, de Bachar bombardant son propre peuple, là ils voyaient…). Maintenant, ils veulent mordre, ils voient déjà la Russie à terre ; les employés de Pfizer, v. der Leyen et Macron, ne sont que des roquets  ;  ils exigent, maintenant, de la Chine de se mettre au pas. Et vite. Sinon ? N'a-t-on pas affaire à des incendiaires dangereux ?  Pensent-ils réellement que la Chine acceptera aussi facilement un "regime change" que n'importe quelle petite nation comme en a sadisé tant l'Otan depuis 30 ans ? On apprend ce soir qu'Imran Khan a signifié aux Etats-Unis que leur projet de "regime change"  au Pakistan est éventé.  (se rappeler que cela faillit réussir en Turquie en juillet 2016). De toute évidence le bloc BAO est saisi par la démesure, certes le piège tendu par l'OTAN à V. Poutine a fonctionné, mais la fuite en avant n'est pas un programme. Sauf que… Sauf qu'ils ont misé sur une conflagration générale, pour se sauver de la crise financière, c'est très fou, mais très américain, dans la mesure où ce sont les autres qui meurent.

 

Les États Désunis d'Amérique du Nord

Article lié : Le ‘Nostradamuski’ de la Moskova

Jean-Claude Cousin

  01/04/2022

Effectivement, je crains fort  que cette aberration (encore une) que se prétendent être "les États-Unis d'Amérique" ne soient depuis le départ que les États désunis d'Amérique du nord : on notera que chacun de ces États prend grand doin de se personnaliser. De plus, chacun d'entre eux a sa propre législation interne, qu'il protège jalousement. En fait, pour ces États juxtaposés, Wasington DC n'est QUE l'empêcheur de tourner en rond.. Le gamin, qui en permanence, sème son souk dans la cour de récréation.  Étonnez-vous, ensuite, que ce machin dit "fédéral" soit qualifié de "DC la folle" ?
.
Peu perméable aux prophéties, j'attends de voir, moi aussi. Je crains fort que, tôt ou tard, cette juxtaposition contre nature ne puisse qu'exploser. Plus fort, certains en seront surpris, ceux qui ne voient que le monde entier soumis à leur "bienveillante" (hum hum hum) oligarchie à la fois de boue et d'acier chromé.