jc
19/01/2022
I. Spinoza et Thom.
Spinoza et Thom défendent tous deux la stabilité structurelle. Pour Spinoza c'est le célèbre « Chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévérer dans son être. » et aussi « L'effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n'est rien de plus que l'essence actuelle de cette chose. »
Spinoza et Thom défendent également tous les deux le rôle de l'affectivité dans le comportement des être vivants. Pour Spinoza c'est : "Le désir est l'essence de l'homme".
Spinoza et Thom sont tous les deux qualifiés de monistes.
Dans la fraction de l'œuvre de Thom que je consulte je n'ai repéré que l'allusion suivante à Spinoza dont je tire la conséquence suivante : Thom est "évidemment" d'accord avec Spinoza en ce qui concerne la stabilité structurelle; Thom pense sans doute que si leurs monismes sont de même nature, le sien est beaucoup plus fort (1) mais Thom est, j'en suis convaincu, opposé à l'idée que c'est le désir qui mène l'homme. alors que chez Spinoza il me semble que c'est le désir qui assure la stabilité structurelle de l'être vivant. Car, selon moi comme toujours, l'affectivité pour Thom d'une part n'est pas associée au désir spinoziste de puissance, mais essentiellement à un manque, (d'un être, d'une fonction), d'autre part n'est pas fondamentalement liée à la stabilité structurelle mais, au contraire, elle est liée à l'instabilité structurelle, ce qui permet de modifier les relations entre des êtres qui, eux, sont structurellement stables; autrement dit l'affectivité d'un être vivant pour Thom est guidée plus par l'idéal de perfectionnement que par l'idéal de puissance. Voici cette citation, tirée de l'article "Individuation et finalité" (AL, p.208), l'individuation étant évidemment en rapport étroit avec la stabilité structurelle:
"Tout être tend à persévérer dans son être (Spinoza, Éthique); de là résulte qu'il faut s'intéresser de très près aux mécanismes qui permettent à un être de résister aux perturbations qui l'assaillent." ,
et Thom de développer d'abord assez longuement ses idées sur la stabilité structurelle -nécessaire pour lui à toute individuation- pour terminer plus rapidement avec la finalité qui, pour lui, est liée au désir d'un être ou d'une fonction -et il donne l'exemple du chat en désir/manque de souris-, pour terminer l'article par "deux exemples (déjà traités par Aristote), qu'on mettra en parallèle : l'embryologie des animaux vertébrés d'une part, la construction d'une maison d'autre part" (dont la finalité, évidente, n'a qu'exceptionnellement à voir avec le désir de puissance -ni de perfection…-)".
II. Thom et Lordon.
MG parle de Lordon dans son article :
"Faut-il ajouter qu’il est toujours considéré aujourd’hui comme un des plus grands philosophes adulé des gauchistes contemporains comme Frédéric Lordon, à la fois parce qu’il semble être le seul par qui on peut affermir son esprit (logique mathématique), et qu’on peut, par l’adoption de son total déterminisme, priver l’homme de tout libre-arbitre, c'est-à-dire de son esprit." (2).
Je ne connais quasiment rien de ses travaux ()et je ne sais même pas s'il est ou non marxiste). Il me semble cependant qu'il prend pour point de départ -comme Marx?- essentiellement la seule opposition dominant/dominé dans le cadre du capitalisme pour développer ses idées spinozistes sur l'organisation sociale. Par analogie avec ses conceptions en biologie, Thom pense, quant à lui, qu'il faut au moins trois oppositions -trois gradients "morphogénétiques"- pour espérer avoir une organisation sociale structurellement stable (3). Ajouté au fait que pour lui le désir est un désir/manque et non un désir de puissance, les vues de Thom et de Lordon concernant l'organisation sociale sont donc, selon moi, fondamentalement très éloignées.
1 : "Ils [nos modèles] offrent le premier modèle rigoureusement moniste de l'être vivant…" (SSM, conclusion)
2: Je ne suis pas d'accord avec cette analyse car le concept même de stabilité structurelle implique qu'il ne peut y avoir de total déterminisme et donc que l'homme peut glisser son libre-arbitre (même si Thom ne se cache pas d'être plus déterministe que les "hasardeux" -majoritaires par les temps qui courent- qui, eux, ont tendance à considérer que le hasard est nécessaire au libre arbitre.
3: SSM, 2ème ed., p.322.
jc
19/01/2022
[Suite de sire de soi…]
"Dieu Sire de lui-même ou Dieu Sujet de lui-même ?". Par analogie biologique cela donne: "Dieu prédateur de lui-même ou Dieu proie de lui-même?". La nuit porte conseil, dit le dicton.
Thom à propos du rêve (la nuit porte conseil dit le dicton):
1. "Si on veut théoriser la biologie il faut faire du rêve une fonction biologique." (citation que j'étends aussitôt, en élève du maître, en : "Si on veut théoriser la sociologie il faut faire du rêve une fonction sociologique" et s-oyons fou tant qu'à faire- : "Si on veut théoriser l'onto-théologie il faut faire du rêve une fonction onto-théologique" (1) );
2. "On sait combien la durée relative du sommeil onirique (ou paradoxal) va croissant lorsqu'on s'élève dans l'échelle phylogénétique. Il est naturel de voir dans cette activité une sorte de spatialisation virtuelle des formes génétiques; le rêve donne ainsi naissance à un ego partiel, sans recul par rapport à soi-même, sans épaisseur ni liberté, véritable proie de ses proies ou de ses prédateurs). On peut définir ainsi le rêve comme une activité contraignante s'exerçant de manière fictive sur des objets fictifs. tel quel, le rêve n'en permet pas moins une extension temporelle considérable du moi dans la période d'inconscience qui est le sommeil." (SSM, 2ème ed., p.305).
En ontologie l'être le plus simple est l'être dont on ne peut rien dire d'autre que: il est. Thom le modélise par la cuvette de potentiel mathématiquement la plus simple, à savoir la cuvette parabolique de potentiel V(x)=x², et montre que c'est un être structurellement stable qui est son propre déploiement. Considérant cet être comme un dieu, c'est un dieu à la fois en puissance et en acte (car il est son propre déploiement) qui dit "Je suis celui qui suis", dieu que je note δ0.
En maths la cuvette de potentiel la plus simple sans être la précédente est, sans surprise, celle de potentiel V(x)=x⁴, dont le déploiement est la "cuvette" -les guillemets sont là pour signaler que ce n'en est pas toujours une- de potentiel W(x)=x⁴+ux²+vx, u,v paramètres. Et la lettre W montre en quoi cette cuvette est une "cuvette" : suivant les valeurs des paramètres u et v, cette "cuvette" peut être soit une simple cuvette soit une cuvette en forme de W, c'est-à-dire avec cul de cuvette -comme on dit cul de bouteille-. Considérant cet être comme un dieu -que je note δ1-, ce Dieu est plus puissant que δ0 car il peut prendre la forme de δ0 pour certaines valeurs du paramètre -δ1 se discriminant de δ0 par un discriminant du type de celui étudié au lycée-.
Ce préambule permet de revenir à la question initiale : Dieu est-il seigneur de lui-même ou Sujet de lui-même? La réponse est évidemment oui pour δ0 puisqu'il est seul, ce qui n'est pas le cas pour δ1 qui apparaît comme un dieu overlord de δ0, c'est-à-dire comme un dieu qui projette sa puissance sur δ0. Dans ce dernier cas la situation s'éclaire en remplaçant la lettre W par les trois lettres SVO, S et O stables placés au fond de l'un des V de la "cuvette en W" et V instable (germe de parabole inversée placée au sommet du "cul de cuvette" : S=Sujet, V=Verbe, O=Objet. Et la question initiale devient: δ1 se voit-il en Sujet prédateur de son Objet ou en Sujet proie de son Objet?
Thom épigraphe le chapitre 9 de SSM ("Modèles locaux en embryolologie") par :"Et le Verbe s'est fait chair", et ce qui précède a pour but de tenter de suggérer pourquoi Thom mène de front sa biologie théorique et sa linguistique théorique :
"(...) j'avais cette association sujet / endoderme, verbe-action / mésoderme et objet / ectoderme. L'ectoderme c'est l'objet et le monde extérieur, à la fois, parce que cela donne une bonne partie de la peau, mais aussi parce que dans le cerveau on s'occupe surtout du monde extérieur. C'est la représentation du monde extérieur. Je ne sais pas ce qu'en pensent les gens,
évidemment ils n'en pensent pas grand-chose, je n'ai jamais vu de réaction effective sur ce genre d'idée, ce qui est vraiment très curieux (...) Personne ne m'a jamais fait la moindre observation là-dessus. Je pense que ça stupéfie les esprits et c'est tout. Tant pis.".
Tant pis? Je dirai plutôt : dommage car je me demande si , à la lecture de l'œuvre de Thom, on n'a pas une voie pour pénétrer là où on a coutume de dire que ces voies sont impénétrables. Autrement dit je me demande s'il ne faut pas prendre tout-à-fait au sérieux la citation thomienne suivante -que je cite souvent- : "Selon beaucoup de philosophies Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu.".
Dieu Δ comme Dieu des dieux, limite de tous les petits dieux se projetant les uns sur les autres, les plus clercs sur les moins clercs -c'est-à-dire les plus laïcs- ,dont δ0 et δ1 sont parmi les plus simples, Dieu étant son propre déploiement, c'est-à-dire Dieu à la fois en puissance et en acte, et à la fois Sire de lui-même et Sujet de lui-même, comme δ0 mais à la différence -considérable- que Dieu Δ est, lui, infini (Dieu Δ qui m'a l'air de ressembler à l'Être suprême d'Héraclite pour qui «l’harmonie suprême est coïncidence des contraires»)?
Spinoza, qui vivait à une époque où il y avait des philosophes mathématiciens -Leibniz, Descartes, Pascal… -a été considéré -ai-je lu- par d'éminents philosophes comme le prince d'entre eux. Peut-être serait-il bon que les philosophes contemporains (qui -sauf exception comme Badiou- semblent se désintéresser complètement des mathématiques) se posent la même question à propos de Thom ?
1: Je rappelle à ce propos ma citation thomienne favorite : "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés." dont il suit qu'il va sans dire mais mieux en l'écrivant que ça vaut aussi pour l'évolution des espèces et, soyons fou, pour l'évolution de l'idée de Dieu. Car au fond, que signifie cette citation, sinon que pour connaître le monde il suffit de se connaître soi-même?
Koui
19/01/2022
Je connais plusieurs solutions pour combattre les vaccins du diable : vous pouvez sacrifier un jeune bouc sans tache au levé du soleil au sommet du mont Garitzim ou au temple de Jérusalem. Le mode opératoire exact est décrit dans le Lévitique mais il est nécessaire de pratiquer quelques adaptations. Une méthode plus simple consiste à vous frictionner avec de la purée d'ail tout les matins. C'est souverain contre les manoeuvres de satan. Enfin, vous pouvez recopier le passage sur une feuille le passage ou Jesus envoi les pourceaux possédés dans la mer puis boire une infusion de ce document. Cela devrait suffir à chasser l'ARN pfizer de votre corps sans impact sur votre pass vaccinal. Que les Dieux vous protégent!
jc
18/01/2022
La rage renvoyant à la surpuissance et la négation de la démocratie par des démocrates US étant typiquement une forme d'autodestruction on a là, à mon avis, un bel exemple (que l'on commence à retrouver, je crois, en France) de l'équation fondamentale de la dynamique-Système de PhG. Le problème est qu'ici, ça s'applique à la démocratie, apparemment, et non au Système. Apparemment? Tout rentre dans l'ordre si l'on remplace la démocratie par la démocratie-simulacre qu'est évidemment la démocratie-Système.
[Dans l'article Wikipédia Rage (émotion), il est question de rage "auto-infligée". Y a-t-il un rapport avec l'autodestruction ici considérée (qui n'est autre qu'un suicide sociétal)?]
Comment expliquer ces comportements collectifs? Deux éléments de réflexion sinon de réponse, thomiens bien sûr :
1: La raison humaine -au sens usuellement considéré en pays "développé"- ne fonctionne que dans un cadre culturel bien précis (en Occident en gros dans le cadre codifié dans l'organon aristotélicien). Dès qu'on sort de ce cadre culturel, autrement dit dès qu'on rentre dans les affaires vraiment sérieuses, c'est la raison naturelle, la raison des émotions qui prime. C'est ainsi, je crois, qu'on peut lire la légende de la carte thomienne du sens (1) ;
2: Thom : "La classe engendre ses prédicats, comme le germe engendre les organes de l'animal. Il ne fait guère de doute (à mes yeux) que c'est là l'unique manière de théoriser ce qu'est la Logique naturelle.";
3: Pour Thom les groupes sociaux ont un psychisme qui "présente un caractère fragmentaire très semblable au psychisme animal" (2).
1: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
2: SSM, 2ème ed. p.323. (Thom parle du psychisme animal pp.303 à 305.)
Disciple égaré
18/01/2022
Je voudrais orienter les lecteur de ce poste vers le bouquin de Jean Christophe Ruffin, la dictature libérale, qui est une histoire un tantinet révisionniste de la période d'après guerre et du début de la guerre froide. Il y évoque je crois la démobilisation des forces armées américaines et le besoin dacculer les Soviet à jouer les ennemis suffisamment que pour justifier le réarmement… merci en tout cas à PhG de ce poste fort intéressant quand à l'actualité...
jc
18/01/2022
C'est une expression, paraît-il d'origine normande, dont Michel Onfray a fait en quelque sorte sa devise.
Je voudrais tenter de la rapprocher de mon "un être sujet de lui-même étant pour moi un être psychiquement sain". dont je parle dans le commentaire "Hypnose: paralysie de l'entendement" .La question est : dire d'un être qu'il est sujet de lui-même est-il pareil que dire d'un être qu'il est sire de lui?
D'après le Wiktionnaire :
"Sire.De l’ancien français sire, cas sujet de sieur, issu d’un latin populaire *seiior, variante dénasalisée du latin senior (...) Du même mot latin senior à la forme accusative seniorem est issu le mot seigneur." ;
"Sujet. Du latin subjectus (« soumis, assujetti »), participe passé adjectivé de subjicere (« placer dessous, mettre sous, soumettre, assujettir ») formé de sub- (« sous ») et de jacere (« jeter »).
Le seigneur, le sire, le roi, parle à ses sujets qu'il considère donc comme ses assujettis. Il suit que dire qu'on est sire de soi-même et dire qu'on est sujet de soi-même n'est pas la même chose puisque dans le premier cas on se voit en prédateur de soi et dans le second cas on se voit en proie de soi. Y a-t-il un cas dans lequel on est plus psychiquemnt sain que dans l'autre? Ce qui renvoie à mon commentaire "Autohypnose, autodestruction, etc." (1)
1: Dieu sire de lui-même ou Dieu sujet de lui-même ?
jc
18/01/2022
"Moi, ce qui m'hypnotise, c'est tout ce qui commence par auto, ce sont toutes ces choses qui ne se réfèrent qu'à elles-mêmes".
Pour moi c'est ça qui est le top de la théologie, qui est elle-même le top de la théorétique, qui est elle-même le top de la métaphysique. Tout ce qui concerne "auto" me fascine, en particulier les immenses esprits qui arrivent à en tirer quelque chose d'intelligible. Je n'en connais que deux : Kurt Gõdel qui a tiré quelque chose d'intelligible de l'automensonge et dont le théorème d'incomplétude a eu pour conséquence de remettre en question la position nominaliste prise à la fin du XIXème siècle par l'école allemande de mathématiques (1) et René Thom que je vois en quelque sorte comme un anti-Gõdel (2) car il s'intéresse à l'autonaissance, c'est-à-dire à la co-naissance, qui n'est autre que l'injonction socratique du "Connais-toi toi-même" , clairement en rapport étroit avec l'anti-Gödélien "Ne te mens pas à toi-même"
Comment Thom voit-il la connaissance ? Il la voit, je crois, comme une co-naissance de soi au monde. La citation suivante, hélas tirée je ne sais d'où, est pour moi la plus éclairante que j'ai trouvée pour préciser sa position à ce sujet :
"Pour en revenir à la régulation biologique, on peut montrer que le « programme » des catastrophes correctrices est un constituant essentiel du patrimoine génétique, et que ce programme dirige toute l'embryologie animale. La catastrophe se réalise morphogénétiquement dans l'embryon, avant de se réaliser fonctionnellement chez l'adulte. Par exemple, la neurulation est l'absorption par l'animal d'une proie symbolique, qui deviendra son système nerveux, justifiant ainsi l'affirmation que le prédateur est sa proie. Il en va sans doute de même en sémantique : tout concept a une figure de régulation, et, dans la genèse du concept, cette figure se constitue après une véritable embryologie, dont le schéma directeur est donné par les grandes catastrophes correctrices qui interviennent dans la stabilité du concept.".
Pour moi c'est là l'immense différence avec le darwinisme-Système tel qu'il nous l'est vendu par Hollywood (manger ou être mangé). En fait ce n'est pas une différence si immense que ça puisque la position thomienne consiste "seulement" à pousser la logique darwinienne-Système dans son ultime retranchement qui est celui de se manger soi-même (on remarque que le fait de pousser ainsi la logique darwinienne-Système fait exploser au passage les principes aristotéliciens(?) de non-contradiction et d'identité...). De ce point de vue on peut, je crois, voir le capitalisme mondialisé être sa propre proie car seul face à lui-même (3).
Le darwinisme hollywoodien fait, selon moi, courir le monde à sa perte. La seule porte de sortie est, pour moi, de pousser ce darwinisme anglo-saxon dans ses derniers retranchements, jusqu'à un darwinisme darwinisme qu'il me semble naturel de qualifier de mystique.
Thom termine son "Esquisse d'une sémiophysique" par : "Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde.", que je paraphrase en : "Seul le darwinisme mystique peut redonner du sens au monde.".
Suite au récent article de Marc Gébelin je suis en train de parcourir quelques articles sur Spinoza (avec bien entendu l'intention de voir si ses idées sont ou non Thom-compatibles). Je suis ainsi tombé sur un article sur le monisme (5) dont le paragraphe consacré à Spinoza se termine par :
"En réunissant l'Esprit et la Chair, et en réhabilitant le Désir, Baruch Spinoza est certainement le plus antichrétien des philosophes, mais également, le plus avant-gardiste des mystiques : le XXIème siècle sera spinoziste, ou ne sera pas." ,
que je brûle d'envie de paraphraser en :
"En réunissant l'Esprit et la Chair, et en réhabilitant l'affect, René Thom est certainement le plus antichrétien des philosophes, mais également, le plus avant-gardiste des mystiques : le XXIème siècle sera thomien, ou ne sera pas." ,
Remarque finale. Puisque la citation thomienne initiale se termine par une incursion linguistique, je ne peux m'empêcher de renvoyer à une note de bas de page de l'article "Les mathématiques modernes : une erreur pédagogique et philosophique?" (AL), à propos de l'emploi linguistique naturel (selon Thom) du "et" et du "ou" (emploi qui va à l'encontre des lois de la logique moderne), note où il est question des langues samoyèdes. Par curiosité je suis allé fouiller sur la toile et ai trouvé ceci :
"Le terme de samoyède vient du russe самоед (samoyed), traduit par l'étymologie populaire comme signifiant « qui se mange soi-même »." ...
1: École de Hilbert.
2: Thom commente ainsi les travaux de Gödel et des formalistes "analytiques":
- "Les théorèmes d'incomplétude de Gödel montrent les directions dans lesquelles il ne faut pas aller." (cité de mémoire)
-"Les axiomes de l'arithmétique forment, c'est bien connu, un système incomplet. C'est là un fait heureux, car il permet d'espérer qu'un grand nombre de phénomènes structurellement indéterminés et informalisables pourront néanmoins admettre un modèle mathématique." (fin de SSM)
3: https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_des_r%C3%A8glements_internationaux
4: https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_samoy%C3%A8des
5: http://histophilo.com/monisme.php
jc
17/01/2022
MG:
- "La démocratie n’a jamais existé au sens spinozien pas plus qu’au sens demos-cratos." ;
- "les élites, prises individuellement, se pensent libres. Or, pour Spinoza, se penser libre est une illusion. Ce n’est donc pas – ça ne peut pas être– les spinoza (1) qui font l’histoire.".
Tout le problème est effectivement là, à mon avis. Selon moi il faut:
- d'une part que le populo -comme l'appelait de Gaulle- se convainque qu'il a effectivement son mot à dire (2), parce qu'il a fondamentalement un bon sens que les élites, quelles qu'elles soient, ne peuvent pas avoir car nécessairement isolées du peuple par l'exercice du pouvoir, bon sens qui a été reconnu et par Machiavel (3) et par de Gaulle (4) ;
-d'autre part que, de son côté, l'élite reconnaisse d'abord que le peuple a son mot à dire, reconnaisse ensuite que ce n'est pas l'élite qui fait l'histoire mais que c'est l'histoire (l'Histoire majusculée dit PhG et aurait dit Maistre) qui mène le monde (5) et reconnaisse enfin que la politique et la science ne peuvent faire l'impasse de la métaphysique (6), autrement dit (pour les points 2 et 3) que la restauration (voire l'instauration) d'une autorité spirituelle est indispensable.
MG: "Qui la fait alors? La Masse inculte nous dit Marx mais formée et informée par les spinoza de service (Lénine).".
C'est le problème fondamental. Comment éduquer le peuple? Il ne fait aucun doute pour moi que c'est l'autorité spirituelle qui doit avoir la haute main sur les programmes d'éducation. Où recruter les membres de cette autorité? Pour moi, sans aucune hésitation, cette autorité spirituelle doit être composée de métaphysiciens (théorétique, poïétique, pratique) à armature théoréticienne (mathématique, physique, théologie, ontologie). On peut être étonné de la présence des mathématiques dans cette liste (établie par Aristote).
En mathématiques il y a eu à la fin des années 1960 en France-mais je crois que le mouvement a été mondial- un basculement vers l'algèbre au détriment de la géométrie, évidemment en vue de préparer l'ère du "tout numérique". René Thom a écrit un article intitulé "Les mathématiques modernes: une erreur pédagogique et philosophique?" (7) qui a atterri sur le bureau du président banquier Pompidou, évidemment sans aucun effet. Qu'écrit Thom dans cet article? Il écrit en substance que l'abandon en mathématiques de la géométrie au profit de l'algèbre est l'analogue de l'abandon en métaphysique de la matière au profit de la forme et de la puissance au profit de l'acte. Je pense qu'un mathématicien théoréticien trouvera des arguments capables de convaincre ses collègues ontologues des conséquences de cet abandon. Thom écrit également dans l'article que c'est l'opposition discret/continu qui domine les mathématiques, et ailleurs que cette opposition domine en fait toute la pensée. Je pense que ce même mathématicien pourra aisément convaincre ses collègues ontologues, théologiens et physiciens des implications du fait que dans cette opposition c'est le continu qui est ontologiquement premier (8), en particulier en ce qui concerne la position des philosophies atomistes et matérialistes.
Bien entendu le choix d'une telle autorité spirituelle ayant la mainmise sur l'éducation place le pays qui l'adopte dans une opposition frontale au scientisme moderne, en particulier à la statistique routinière, à l'intelligence artificielle et au transhumanisme.
1: les élites.
2. ce qui n'est pas gagné, spécialement dans une France jacobine depuis Philippe le Bel.
3: « Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux. »
4: "La révolution n'a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu'est la bourgeoisie. En réalité il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, à droite, et la bourgeoisie intellectuelle, à gauche. Mais les deux font la paire, elles s'entendent comme larrons en foire pour se partager le pouvoir, même si c'est contraire aux intérêts de la France. Tandis que le populo ne partage pas du tout ces sentiments, le populo est patriote, le populo a des réflexes sains, ... , le populo sent où est l'intérêt du pays , le populo ne s'y trompe pas souvent.".
5: Je ressors à cette occasion ma citation thomienne favorite : "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés" (et, c'est évidemment sous-entendu, l'évolution des espèces…).
6: Thom: "Seul une métaphysique réaliste peut redonner un sens au monde" (dernière phrase de SSM (et Thom qualifie de minimale celle qu'il propose).
7: Article paraît-il le plus lu de l'œuvre de Thom, figure dans le recueil "Apologie du logos".
8: "L'expérience première, en toute réception des phénomènes, est la discontinuité. Mais la discontinuité présuppose le continu."
jc
17/01/2022
Je lis dans Wikipédia que "L’état hypnotique est à mi-chemin entre la veille et le sommeil, un état où le sujet reste conscient tout en étant particulièrement réceptif. La sensibilité à la suggestion et aux métaphores s'y trouve grandement amplifiée." Je retiens "l'état particulièrement réceptif" et "sensibilité à la suggestion" qui permet à l'hypnotiseur de faire gober quasiment n'importe quoi à l'hypnotisé.
Je verrais bien E. Macron avoir ce don d'hypnotiseur, don qui, à l'oral (mais pas à l'écrit?), lui permet de paralyser (partiellement ou totalement) l'entendement de ses interlocuteurs. Et s'il a le don de paralyser l'entendement de ses interlocuteurs, il est tout naturellement amené à se considérer comme plus intelligent qu'eux.
J'ai lu, toujours dans Wikipédia, que l'hypnotisé peut être également l'hypnotiseur: phénomène dit d'autohypnose (1). Je pense que E. Macron ment comme il respire, non pas par calcul mais par nature, et que, bien entendu, il se ment à lui-même. Et je pense qu'il supporte de s'automentir parce qu' "en même temps" il s'autohypnotise.
Je pense que Macron a un "moi central" insuffisamment stabilisé, qui en fait plus un objet de lui-même qu'un sujet de lui-même (un être sujet de lui-même étant pour moi un être psychiquement sain). Citations thomiennes pour préciser ce que je sous-entends par là:
1: "(...) c'est tout simplement le fait que l'être vivant n'est pas réellement autonome, mais a besoin d'un autrui, a besoin d'autrui qui est lui-même." (1978, ... métaphysique extrême) ;
2: "Si l'on croit qu'individualité et stabilité sont nécessairement liées, cela n'implique-t-il pas qu'une qualité, comme en Théorie des Catastrophes Élémentaires, soit définie par le bassin d'un minimum de potentiel : il y aura alors attraction d'un soi par soi…, un soi périphérique par un soi central." (1988, ES) ;
3: "L'agent étant le « sujet » grammatical va occuper la place inférieure dans l'espace du genre. Il va créer autour de lui une « gravitation » vers sa place qui sera le centre du « monde ». Il y aura dès lors un mouvement « naturel » du patient, l'objet, vers la place du sujet, qui ne se terminera que par l'identification des deux places (à moins bien sûr qu'il n'y ait antikinésis…).(1988, ES)
Une explication des décisions aberrantes prises, par exemple typique, en conseil de défense, ainsi que du jugement qu'a récemment porté E. Zemmour sur lui : "C'est un ado mal fini" ?
1: Moi, ce qui m'hypnotise, c'est tout ce qui commence par auto, ce sont toutes ces choses qui ne se réfèrent qu'à elles-mêmes (autodestruction par exemple).
jc
16/01/2022
En reparcourant le .0, je m'aperçois d'un point de bifurcation pour moi fondamental, qui divise en deux camps : "mon camp" et "le camp d'en face". Il s'agit de 3. et 5. considérés dans le .0 :
3. "Si le lisse est générique, si donc « la caresse rencontre presque partout de l’infiniment doux », pourquoi se préoccuper des singularités, ces « aspérités exceptionnelles » ?
5. "La théorie des singularités va opérer une sorte de renversement dialectique : elle va thématiser ces obstructions, en faire des objets mathématiques à part entière, les décrire, les classifier, etc. Dans ses listes le point lisse ne figurera plus qu'en tant que "singularité triviale".
Le Système est entièrement sous le règne de la quantité profane (1), royaume dans lequel la statistique est incontestablement reine. Or la statistique est pour moi fondamentalement une machine à faire des moyennes, donc fondamentalement une machine à lisser les singularités, c'est-à-dire à les noyer dans le flot des lissités génériques (pour reprendre les termes de 3.) ou dans le flot des singularités triviales (pour reprendre ceux de 5.).
Faire le contraire, c'est-à-dire se méfier et se défier des statistiques (2), c'est se placer dans le camp d'en face, celui des anti-Système. Et c'est pour moi exactement l'attitude qu'adopte fermement PhG lorsqu'il écrit (3) ce qui suit, où l'analogie Singularité/Vérité de situation saute aux yeux: "
"Ces exemples, à nous, ne prétendent en aucune façon à la “rigueur scientifique” citée plus haut, c’est-à-dire leur “rigueur scientifique“, mais nous nous fichons du tiers comme du quart de leur rigueur scientifique“. Nous avons d’autres chats à fouetter, c’est-à-dire tenter de débusquer, pour nos lecteurs, des “vérités de situation” significatives,"
C'est exactement ça que Gilles Châtelet dénonce lorsque, avec son ironie mordante, il oppose l'homme moyen "issu de la yaourtière à classe moyenne", c'est-à-dire l'homme statistique, à l'homme ordinaire, c'est-à-dire l'homme singulier.
1: Il y a pour moi des quantités sacrées, liées essentiellement aux petits nombres entiers et à leurs rapports (1/2, 2/3, 3/4, ...). Pour moi si le "Tout est nombre" des Pythagoriciens vaut, c'est par ce genre de nombres qu'il vaut.
2: Je parle ici seulement des statistiques usuelles traitées par des instituts comme PEW ou l'INSEE (je ne parle pas des statistiques théoriques, genre Maxwell-Boltzmann, Bose-Einstein ou Fermi-Dirac).
3: https://www.dedefensa.org/article/lopinion-a-labattoir-ou-les-sondages-a-lencan
Christian Merlinki
16/01/2022
Il faut rappeler à ce commentateur que la psychopathie se signale par la perte de réalité dans son esprit, et que lorsqu'on vit un déficit d'empathie (donc surrénalien selon Jean Gautier) la sociopathie est à coup sûr présente. La sociopathie ne fait nullement perdre conscience de la gravité des actes commis, tandis que le psychopathe reste dans sa bulle hermétique au monde, inconscient de son comportement.
Alors que, lui, inverse le schmilblick. La confusion est de taille.
jc
16/01/2022
Dans ce qui suit symbolique et diabolique sont pris en leur sens étymologique (1,2):
Dans la théorie lacanienne vue par Thom la jonction entre le réel et l'imaginaire se fait par l'intermédiaire du symbolique (3) et je viens de découvrir que c'est peut-être -je n'y connais rien en embryologie- pendant la neurulation que se fait cette jonction (4). Cette jonction n'est évidemment pas parfaite, autrement dit nous, humains, sommes tous un peu des diablotins, voire des diaplotins (5).
Il suit que la bonne intelligence des choses exige une bonne neurulation dès lors que celle-ci est nécessaire à une simulation correcte du monde extérieur. Cette faculté de se mettre dans la peau d'autre chose ou d'autrui est ce que Thom appelle l'intelligence (qui n'est autre que l'empathie).
Il m'apparaît maintenant assez clairement, grâce à la pièce "neurulation" du puzzle, pièce qui me manquait, que E. Macron est bien un psychopathe; c'est un "fêlé" en qui res extensa et res cogitans sont séparées, c'est un pur produit cartésien estampillé made in France doublé d'un accident de parcours biologique. Pour moi E. Macron n'est pas un être intelligent, c'est un être malin, au sens familier comme au sens étymologique du terme (6).
Charles de Gaulle a symbolisé -et symbolise peut-être encore- la France pour les français comme pour les étrangers. Emmanuel Macron la diabolise.
1: https://fr.wiktionary.org/wiki/%CF%83%CF%8D%CE%BC%CE%B2%CE%BF%CE%BB%CE%BF%CE%BD
2: https://fr.wiktionary.org/wiki/diabolus ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Argument_de_l%27illusion#Cas_exemplaire_du_b%C3%A2ton_de_Descartes !!!
3: "Le symbolique est en effet le domaine par excellence où signifié et signifiant agissent." (AL p.529).
4: Cf. mon commentaire "Symboliser le Grand Tout." dans https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-structure-crisique
5: Plotin: "Mais les autres, ceux qui participeraient de lui [le Mal] et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi.” ( https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-le-mal-i )
6: https://fr.wiktionary.org/wiki/malin
jc
16/01/2022
Je ne sais pas pourquoi le retournement par invagination intervient pendant la gastrulation. Par contre ça m'apparaît lumineux pendant la neurulation d'après la citation thomienne suivante:
"(...) toute la plaque neurale s'invagine à l'intérieur, le mésoderme restant fixe ; c'est là l'effet de la neurulation. Le neurocèle représente finalement l'espace à l'infini dans cette transformation, qu'on pourrait regarder symboliquement comme l'absorption par l'animal de l'espace ambiant où il aura à vivre." .
Il suit de mes commentaires précédents qu'un bon espace pour tenter de "faire le travail de Dieu" pourrait être l'espace projectif de Hilbert (1) -espace hypermystique- utilisé par, paraît-il, certains physiciens quantiques?
Peut-être est-ce là que se fera un jour -dont il ne semble pas qu'on soit à la veille…- la jonction entre le chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant, et le chat affamé de Thom, à la fois prédateur et proie?
Un rapport avec la citation suivante, toujours thomienne (2)?
"En permettant la construction de structures mentales qui simulent de plus en plus exactement les structures du monde extérieur -ainsi que la structure même de l'esprit-, l'activité mathématique se place dans le droit fil de l'évolution.".
1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Espace_projectif_de_Hilbert
2: On remarquera le monisme (res extensa/res cogitans) de la citation.
jc
16/01/2022
Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice, la volonté créatrice a 2D d'avance sur la matière: pour retourner le cercle S¹, le retourneur est un être vivant en 3D, pour retourner S² en 4D, etc. : le retourneur transcende le retourné de deux dimensions.
Thom a bien vu le problème :
"(...) il y a toujours une secousse qui s'est propagée, et cette secousse est de nature épigénétique, elle n'est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l'œuf quiescent programme son propre développement, ce n'est pas vrai. Au fond, c'est peut-être pour cela qu'il y a des mâles dans la nature en un certain sens : on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment très utiles, mais en fait, ils sont là pour donner la secousse ; je sais bien qu'il y a des animaux qui sont parthénogénétiques, mais enfin je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, comment l'œuf à un moment donné se déclenche. Je crois que cet aspect-là est assez fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. Si on n'a pas fait cette distinction je crois qu’on ne comprend rien à la distinction génétique-épigénétique.".
Comment s'en tirer? En montant en dimension infinie car là tout s'arrange (puisque l'infini + 2 est égal à l'infini) ?
jc
16/01/2022
1. Tentative de démystification du symbole du Grand Tout.
On revient en 2D. Comment retourner un cercle? Il suffit de prendre un élastique à section carrée, de le pincer en un point entre pouce et index puis de faire délicatement rouler le pouce sur l'index pour amener lentement l'extérieur sur l'intérieur en ce point de l'élastique. En cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice, on voit l'élastique tenter de résister en se tortillant dans l'espace 3D, pour finir par se retourner. Je n'y connais rien en embryologie mais j'ai l'impression, en faisant cette expérience, d'avoir assisté/participé à la gastrulation du cercle. C'est le fait de pouvoir voir le cercle S¹ se tortiller en 3D qui démystifie la chose.
2. Tentative d'hypermystification du symbole du Grand Tout.
Il suit assez naturellement que pour comprendre la "gastrulation" de la sphère S² il faut voir en 4D, ce qui n'est pas donné au commun des mortels. Mais il existe quelques mortels hors du commun qui voient en 4D et peuvent ainsi comprendre ce qui se passe. C'est sans doute le cas de certains géomètres comme René Thom (1), Bernard Morin (matheux aveugle), Jean-Pierre Petit, et très certainement quelques peu nombreux autres.
Il vient alors tout naturellement à l'idée de monter en dimension pour retourner la sphère S³ en 5D, etc. jusqu'à l'infini -domaine réservé à Dieu et à certains matheux (2)- où, miracle, on peut retourner l'hyper-sphère Σ dans l'espace lui-même puisque l'infini plus 2 est égal à l'infini, et de faire du retournement de Σ le symbole hypermystique du Grand Tout.
1: Thom: "je voyais déjà dans l'espace à quatre dimensions à l'âge de dix, onze ans." ( http://pedagopsy.eu/entretien_thom.html )
2: Thom: "Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu."
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