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La Vème: du symbolique de Gaulle au diabolique Macron

Article lié : Les fèces du psychopathe

jc

  16/01/2022

Dans ce qui suit symbolique et diabolique sont pris en leur sens étymologique (1,2):

Dans la théorie lacanienne vue par Thom la jonction entre le réel et l'imaginaire se fait par l'intermédiaire du symbolique (3) et je viens de découvrir que c'est peut-être -je n'y connais rien en embryologie- pendant la neurulation que se fait cette jonction (4). Cette jonction n'est évidemment pas parfaite, autrement dit nous, humains, sommes tous un peu des diablotins, voire des diaplotins (5).

Il suit que la bonne intelligence des choses exige une bonne neurulation dès lors que celle-ci est nécessaire à une simulation correcte du monde extérieur. Cette faculté de se mettre dans la peau d'autre chose ou d'autrui est ce que Thom appelle l'intelligence (qui n'est autre que l'empathie).

Il m'apparaît maintenant assez clairement, grâce à la pièce "neurulation" du puzzle, pièce qui me manquait, que E. Macron est bien un psychopathe; c'est un "fêlé" en qui res extensa et res cogitans sont séparées, c'est un pur produit cartésien estampillé made in France doublé d'un accident de parcours biologique. Pour moi E. Macron n'est pas un être intelligent, c'est un être malin, au sens familier comme au sens étymologique du terme (6).

Charles de Gaulle a symbolisé -et symbolise peut-être encore- la France pour les français comme pour les étrangers. Emmanuel Macron la diabolise.


1: https://fr.wiktionary.org/wiki/%CF%83%CF%8D%CE%BC%CE%B2%CE%BF%CE%BB%CE%BF%CE%BD

2: https://fr.wiktionary.org/wiki/diabolus ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Argument_de_l%27illusion#Cas_exemplaire_du_b%C3%A2ton_de_Descartes !!!

3: "Le symbolique est en effet le domaine par excellence où signifié et signifiant agissent." (AL p.529).

4: Cf. mon commentaire "Symboliser le Grand Tout." dans https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-structure-crisique

5: Plotin: "Mais les autres, ceux qui participeraient de lui [le Mal] et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi.” ( https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-le-mal-i )

6: https://fr.wiktionary.org/wiki/malin
 

Symboliser le Grand Tout.3

Article lié : Glossaire.dde : Structure Crisique

jc

  16/01/2022

Je ne sais pas pourquoi le retournement par invagination intervient pendant la gastrulation. Par contre ça m'apparaît lumineux pendant la neurulation d'après la citation thomienne suivante:

 "(...) toute la plaque neurale s'invagine à l'intérieur, le mésoderme restant fixe ; c'est là l'effet de la neurulation. Le neurocèle représente finalement l'espace à l'infini dans cette transformation, qu'on pourrait regarder symboliquement comme l'absorption par l'animal de l'espace ambiant où il aura à vivre." .

Il suit de mes commentaires précédents qu'un bon espace pour tenter de "faire le travail de Dieu" pourrait être l'espace projectif de Hilbert (1) -espace hypermystique- utilisé par, paraît-il, certains physiciens quantiques?

Peut-être est-ce là que se fera un jour -dont il ne semble pas qu'on soit à la veille…- la jonction entre le chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant, et le chat affamé de Thom, à la fois prédateur et proie?

Un rapport avec la citation suivante, toujours thomienne (2)?

"En permettant la construction de structures mentales qui simulent de plus en plus exactement les structures du monde extérieur -ainsi que la structure même de l'esprit-, l'activité mathématique se place dans le droit fil de l'évolution.".


1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Espace_projectif_de_Hilbert

2: On remarquera le monisme (res extensa/res cogitans) de la citation.

 

Symboliser le Grand Tout.2

Article lié : Glossaire.dde : Structure Crisique

jc

  16/01/2022

Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice, la volonté créatrice a 2D d'avance sur la matière: pour retourner le cercle S¹, le retourneur est un être vivant en 3D, pour retourner S² en 4D, etc. : le retourneur transcende le retourné de deux dimensions.

Thom a bien vu le problème :

"(...) il y a toujours une secousse qui s'est propagée, et cette secousse est de nature épigénétique, elle n'est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l'œuf quiescent programme son propre développement, ce n'est pas vrai. Au fond, c'est peut-être pour cela qu'il y a des mâles dans la nature en un certain sens : on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment très utiles, mais en fait, ils sont là pour donner la secousse ; je sais bien qu'il y a des animaux qui sont parthénogénétiques, mais enfin je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, comment l'œuf à un moment donné se déclenche. Je crois que cet aspect-là est assez fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. Si on n'a pas fait cette distinction je crois qu’on ne comprend rien à la distinction génétique-épigénétique.".

Comment s'en tirer? En montant en dimension infinie car là tout s'arrange (puisque l'infini + 2 est égal à l'infini) ?
 

Symboliser le Grand Tout.1

Article lié : Glossaire.dde : Structure Crisique

jc

  16/01/2022

1. Tentative de démystification du symbole du Grand Tout.

On revient en 2D. Comment retourner un cercle? Il suffit de prendre un élastique à section carrée, de le pincer en un point entre pouce et index puis de faire délicatement rouler le pouce sur l'index pour amener lentement l'extérieur sur l'intérieur en ce point de l'élastique. En cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice, on voit l'élastique tenter de résister en se tortillant dans l'espace 3D, pour finir par se retourner. Je n'y connais rien en embryologie mais j'ai l'impression, en faisant cette expérience, d'avoir assisté/participé à la gastrulation du cercle. C'est le fait de pouvoir voir le cercle S¹ se tortiller en 3D qui démystifie la chose.

2. Tentative d'hypermystification du symbole du Grand Tout.

Il suit assez naturellement que pour comprendre la "gastrulation" de la sphère S² il faut voir en 4D, ce qui n'est pas donné au commun des mortels. Mais il existe quelques mortels hors du commun qui voient en 4D et peuvent ainsi comprendre ce qui se passe. C'est sans doute le cas de certains géomètres comme René Thom (1), Bernard Morin (matheux aveugle), Jean-Pierre Petit, et très certainement quelques peu nombreux autres.

Il vient alors tout naturellement à l'idée de monter en dimension pour retourner la sphère S³ en 5D, etc. jusqu'à l'infini -domaine réservé à Dieu et à certains matheux (2)- où, miracle, on peut retourner l'hyper-sphère Σ dans l'espace lui-même puisque l'infini plus 2 est égal à l'infini, et de faire du retournement de Σ le symbole hypermystique du Grand Tout.



1: Thom: "je voyais déjà dans l'espace à quatre dimensions à l'âge de dix, onze ans." ( http://pedagopsy.eu/entretien_thom.html )

2: Thom: "Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu."

Symbolise le Grand Tout

Article lié : Glossaire.dde : Structure Crisique

jc

  15/01/2022

Le fait de dissocier Khaos et Kosmos et de donner la priorité ontologique à Khaos -comme je l'ai fait jusqu'ici- m'est désagréable dans la mesure où je vois en Khaos l'œuf cosmique et en Kosmos la poule cosmique, et aussi dans la mesure où la Tradition voit l'œuf cosmique en paradis céleste et la poule cosmique en Jérusalem terrestre (1).

En 2D, au lieu de symboliser Khaos par un cercle, comme c'est la Tradition, et Kosmos par un carré, je pense préférable de représenter Khaos par un cercle circonscrit à un carré/losange, et Kosmos à un cercle inscrit dans un carré/carré. Le carré/losange, obtenu en joignant les sommets de la croix (2) et inscrit dans le cercle symbolise Khaos "en acte" contenant Kosmos en puissance, le carré/losange en équilibre instable sur sa pointe symbolisant l'instabilité structurelle de Khaos. Le carré/carré circonscrit au cercle symbolise, quant à lui, la stabilité structurelle de Kosmos "en acte" contenant Khaos "en puissance". En termes plus théologiques Khaos est une âme-en-acte/corps-en-puissance alors que Cosmos est un corps-en-acte/âme en puissance.

En 3D (c'est là que se passe l'embryologie réelle) on remplace le cercle par la sphère d'une part et le carré/losange par octaèdre régulier et le carré/carré par cube d'autre part. Cela établit une dualité entre corps et âme (3), alias entre forme et matière, ou encore entre matière informée et matière informe (l'âme étant représentée par une sphère parfaitement lisse, donc informe), soit, plus intelligiblement (à mes yeux…) entre matière structurellement instable et matière structurellement stable.

Mais ce symbolisme m'est encore désagréable parce qu'il établit un dualisme entre la res extensa de Kosmos et la res cogitans de Chaos. Comment fusionner ce dualisme en le monisme thomien (4), comment fondre Khaos et Kosmos en un unique Khaos&Kosmos et comment symboliser ce Dieu Janus? C'est le problème de l'œuf et de la poule à propos duquel Thom écrit dans SSM: "...la poule et l'œuf ne sont que des sections temporelles d'une configuration globale dont le centre organisateur n'apparaît jamais, autour duquel l'onde de croissance tourne indéfiniment".

Passer du Khaos au Kosmos c'est symboliquement passer de la sphère circonscrite à l'octaèdre à la sphère inscrite dans le cube. Géométriquement il s'agit de retourner l'intérieur de la sphère et tout ce qui s'y trouve -ici l'octaèdre- en l'extérieur de la sphère et tout ce qui s'y trouve -ici le cube-. C'est un problème que les matheux ont longtemps cru impossible à résoudre mais non seulement on sait maintenant qu'il est soluble mais on sait aussi effectivement retourner une sphère (5). Cela se fait par invagination -un terme qui revient souvent en embryologie réelle, ce qui licite son usage en "embryologie cosmique"- et le premier à avoir effectivement ainsi retourné une sphère est un mathématicien aveugle (6). Le symbole dynamique de ce Dieu Janus est alors tout trouvé: c'est la vidéo de (5). Le symbole statique -classique- est lui aussi tout trouvé : c'est la photo de l'instant de la vidéo où la surface est unilatère, c'est-à-dire où l'intérieur et l'extérieur sont confondus : cf. (6).

L'hexagramme découvert par Pascal a été qualifié d'hexagramme mystique (7). Je trouve un côté encore plus mystique au retournement de la sphère, le côté mystique prenant évidemment de l'ampleur lorsqu'on l'associe au Grand Tout. La géométrie qui est en jeu dans les deux cas est la géométrie projective: une géométrie mystique?


Pour conclure.

Quel rapport avec "La Grâce…" et les préoccupations de PhG? C'est que le Grand Tout ainsi symbolisé statiquement est , selon moi…, à l'exact milieu entre la res extensa et la res cogitans, c'est-à-dire à l'exact milieu qui renvoie dos-à-dos les tenants de l'idée supérieure à la réalité et ceux de la réalité supérieure à l'idée (8).

La lutte entre la matière et la volonté créatrice est plus que prodigieuse, elle est pour moi prodigieusement mystique.


1: Dans la littérature Paradis et Jérusalem sont, au choix, qualifiés de terrestre ou de céleste. Voir les "explications" de Guénon dans "La sphère et le cube" de "Le règne…" (et sans doute ailleurs).

2: Voir "Le Symbolisme de la croix" par R. Guénon.

3: Dualité soulignée par la dualité de ces deux solides de Platon, l'octaèdre étant associé à l'air et le cube à la terre, ce qui explique mon choix de Paradis céleste et de Jérusalem terrestre.

4: "C'est sans doute sur le plan philosophique que nos modèles présentent l'apport immédiat le plus intéressant. Ils offrent le premier modèle rigoureusement moniste de l'être vivant, ils dissolvent l'antinomie de l'âme et du corps en une entité géométrique unique." (SSM, 2ème ed., conclusion)

5: https://fr.wikipedia.org/wiki/Retournement_de_la_sph%C3%A8re

6: Jacques Lacan s'est "évidemment" aussitôt intéressé à ce résultat , tel l'ours attiré par le miel: https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf

7: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexagramme_de_Pascal

8: Le pape François a édicté quatre principes dès le début de son pontificat. L'un d'eux est: "La réalité est supérieure à l'idée".
 

Singularité Haute et singularité basse

Article lié : Glossaire.dde : Structure Crisique

jc

  14/01/2022

Sur fond d'opposition Macrocosme/microcosme.


Wikipédia étant laconique -et incomplet- sur la notion de singularité en mathématiques, je renvoie au chapitre 5 de leçons données à l'IRCAM (1,2) par Yves André, mathématicien-philosophe. Extraits:
1. "intuitivement, lisse veut dire « infiniment doux à la caresse »; formellement : indéfiniment différentiable." ;
2. "une singularité est donc un « défaut de lissité », une « aspérité » ou une « crise », dans un contexte génériquement lisse." ;
3. "Si le lisse est générique, si donc « la caresse rencontre presque partout de l’infiniment doux », pourquoi se préoccuper des singularités, ces « aspérités exceptionnelles » ?
4. "les singularités et autres bifurcations (changements de régime), loin d’être des « impuretés » dont il faudrait se débarrasser, en disent souvent long sur les systèmes étudiés tout entiers, comme si ces derniers étaient caractérisés par leurs « crises ».
5. "la théorie des singularités va opérer une sorte de renversement dialectique : elle va thématiser ces obstructions, en faire des objets mathématiques à part entière, les décrire, les classifier, etc. Dans ses listes le point lisse ne figurera plus qu'en tant que "singularité triviale".

Quand on considère une œuvre d'art "visuelle" (peinture, sculpture) l'œil est attiré par les singularités (et pour les œuvres d'art "auditives", c'est l'oreille) : c'est pour moi l'âme de l'œuvre d'art, exactement au sens où "mon" Dieu-Khaos est l'âme de "mon" Dieu-Kosmos, Kosmos étant "évidemment" considéré comme une œuvre d'art.

Il suit qu'une œuvre d'art sans singularité est une œuvre d'art sans âme, c'est-à-dire la négation d'une œuvre d'art. Il suit aussi que, pour moi, le cercle ou la sphère (qui sont infiniment lisses à la caresse) ne peuvent symboliser Dieu-Khaos, alias l'œuf cosmique, selon l'idée bien naturelle que de l'homogène ne peut sortir l'hétérogène (en particulier le Dieu-Kosmos). Guénon en fait la remarque en bas de page dans "La sphère et le cube"(3).

Cette notion mathématique de singularité se retrouve en sociologie, chaque être humain étant en général considéré comme un être singulier et unique, c'est-à-dire comme une singularité basse, opposée à La Singularité Haute qu'est "mon" Dieu-Khaos. Identité de l'âme des humains (la même que celle du Dieu-Khaos) mais diversité du corps, identité de la présentation mais diversité de la représentation (4) ?

Chantal Delsol (5) et Gilles Châtelet (6) défendent la singularité de chaque être humain.


1: ( http://www.entretemps.asso.fr/maths/Livre.pdf ) Je n'ai pas encore compris en quoi des théoriciens de la musique peuvent être intéressés par ces leçons. (Par contre ces leçons -en particulier le chapitre 5- me semblent être faites pour intéresser des théoriciens de la peinture et de la sculpture! - cf. https://journals.openedition.org/signata/2315 -)

2. Le lecteur de ces lignes est invité à ne pas manquer de lire la fin 5.5.3 de ce chapitre 5, en rapport avec ce qui est pour moi la fascinante intuition haute, très haute, de certains nos anciens (ici Platon), intuition qui vient je ne sais d'où!

3. "Le règne de la quantité et les signes des temps".

4. Avant ce commentaire j'étais a priori analogiste -car attiré par la théorie thomienne des catastrophes qui est une théorie de l'analogie-. Me voilà maintenant animiste ? En tout cas certainement pas naturaliste (en quoi Descola reconnaît «l’ontologie moderne»).  https://journals.openedition.org/lhomme/21752

5. "Éloge de la singularité, essai sur la modernité tardive" (2000) (je n'ai lu que la quatrième de couverture).

6: "Vivre et penser comme des porcs" (Gilles Châtelet, 1999) qui se termine par "Ce serait peut-être une définition moderne du communisme : "À chacun sa singularité". (GC oppose l'héroïsme du quelconque" -c-à-d de l'être singulier selon lui- à l'homme moyen "issu de la yaourtière à classe moyenne" que l'élite-Système de la "surclasse globaliste" des "Cyber-Gédéons" et des Turbo-Bécassines" s'emploie à imposer.  
* : une surclasse globaliste qui, en France, dépeint, selon moi, assez parfaitement LAREM et son chef…
 

Le Grand Tout et le Grand Rien.1

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jc

  14/01/2022

Qu'est-ce qui différencie le Grand Tout en puissance ("mon" Dieu-Khaos) du Grand Rien en puissance (le chaos des modernes)?

Je vois ça comme ce qui différencie l'art (et/ou le jeu) du délire, à savoir la confusion des substrats ou des concepts (cf. mon .0). Typiquement je vois le passage du Grand Tout au Grand Rien par la confusion de l'énergie potentielle, force en puissance (δύναμις), et de l'énergie active, force en action (ἐνέργεια), pour donner naissance à une force "mixte" très dégradée que je qualifie d'énergie agitative, énergie qui, à mon avis, caractérise assez bien notre époque (agitation thermique, thermodynamique, entropie, chaos thermique, etc.), et qui conduit "nos" élites à un idéal de puissance (le choix du feu pour PhG) très dégradé par rapport à l'idéal de perfection que vise, selon moi l'opposition δύναμις/ἐνέργεια (ainsi que l'opposition matière/forme (très!) chère à PhG).

Qu'est-ce qui différencie le Grand Tout en acte ("mon" Dieu-Kosmos) du Grand Rien en acte (le cosmos de Thom (1))? C'est que le Grand Tout en acte est vivant, alors que le Grand Rien en acte est mort, vidé de toute ἐνέργεια et de toute δύναμις.

(Bon. C'est un peu tiré par les cheveux, mais j'ai lu pire…)


1:  "Le cosmos sous sa forme la plus absolue, c’est le cimetière. Rien de plus tranquille, c’est le calme de l’insignifiance, le néant de l’insignifiance."                                           
http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41 )


 

Le Grand Tout et le Grand Rien

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jc

  14/01/2022

Je m'aperçois que j'en viens à commenter "La Grâce…". Pourquoi en suis-je arrivé là, puisqu'il s'agissait initialement de commenter "Structure crisique"? En reparcourant mes commentaires j'en impute la faute à PhG, qui a placé la barre très haut -c'est-à-dire au niveau métaphysique- en parlant de la GCES comme de "Dieu de la crise”, “notre Dieu”, la “crise-Dieu”, que je traduis comme du "tourbillon crisique divin" dans lequel les humains n'agissent pas mais sont agis (1). D'où mes escapades en théorétique…

En relisant la quatrième de couverture du tome III.1 je tombe sur la phrase suivante, qui mélange optimisme et pessimisme: "Avec lui, avec ce Tome III, j'ai un instant la conviction que le Grand Tout est à portée de plume, et l'instant d'après la certitude pour mon compte de n'être rien oserais-je dire le Grand Rien".

Pour mon compte je pense un peu plus tous les jours que nous ne sommes pas, nous humains, un "Grand Rien", mais un "petit tout". Alors que le corps-âme de ce "Grand Tout" ("mon" Dieu-Kosmos) excède "évidemment" infiniment le corps-âme de notre "petit tout", l'âme enfouie au plus profond de notre "petit tout" reste exactement la même que l'âme du "Grand Tout".

Pourquoi suis-je amené à penser ça? Parce que que j'ai l'impression d'avoir, un peu plus tous les jours, foi en ce que René Thom écrit dans les dernières lignes de SSM :

"Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt; mais en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une Théorie générale des modèles [sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine?
Ce n'est pas sans quelque mauvaise conscience qu'un mathématicien s'est décidé à aborder des sujets apparemment si éloignées de ses préoccupations habituelles. une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation; on pourra sans doute les traiter de rêveries… J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?".

Quelques pages auparavant Thom (encore lui…) passe en revue trois grands types d'activité humaine que sont l'art, le délire et le jeu. Pour moi PhG est fondamentalement un artiste (2)-et un artiste plutôt "tourmenté" si j'en juge par sa photo de la quatrième de couverture du Tome II- alors que Thom est, toujours pour moi, fondamentalement un mathématicien, donc un joueur, et par suite, un être beaucoup plus "détendu".

La page qu'il consacre au délire (et qu'il termine par "Si certaines de mes considérations, en Biologie notamment, ont pu paraître au lecteur confiner au délire, il pourra, par une relecture, se convaincre qu'en aucun point, je n'ai, j'espère, franchi ce pas.") peut, je crois, s'appliquer à la situation actuelle de l'élite du bloc BAO :

 "Dans l'activité mentale normale, il existe un grand nombre de substrats relativement indépendants, soumis chacun à son déterminisme (ou son évolution) propre. (...) Mais une séparation des substrats au sein d'un système fonctionnel unique et très interconnecté comme l'est le système nerveux n'en est pas moins difficile à tenir. (...) Le mélange des substrats a pour effet de détruire les chréodes les plus raffinées à centre organisateur de grande codimension, au profit de champs plus primitifs qui sont plus stables et plus contagieux. Ainsi s'installe une dynamique mentale syncrétiste à structures relativement simplistes qui constitue ce qu'on appelle habituellement la pensée délirante.".


1: PhG cite souvent Maistre à ce propos : «On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse… [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.»

2: "D'où provient, dès lors, notre sentiment de beauté [des œuvres picturales]? De la sensation que l'œuvre n'est pas arbitraire; bien qu'imprévisible, nous avons l'impression que son exécution a été dirigée par quelque centre organisateur de grande codimension, bien loin des structures habituelles de la pensée ordinaire, mais néanmoins en résonance avec les grandes structures affectives ou génétiques qui sous-tendent toute notre pensée consciente".  ( https://journals.openedition.org/signata/2315  -le rappelle à ce propos que la catastrophe fronce est de codimension 2, les ombilics elliptique et hyperbolique sont de codimension 3 et l'ombilic parabolique est de codimension 4)
 

Le don de Semper Phi.1.6.2

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jc

  14/01/2022

Une remarque prolongeant le .1.6, à propos citation de Fabrice Hadjadj.

La psychanalyste Michèle Porte a recueilli quelques 90 pages de citations de l'œuvre de Thom (1), dont la première est :

"Quand on sait où l’on va, on va rarement très loin." .

Je la paraphrase à l'attention des "modernes" et de leur "futur transhumaniste":  "Quand on ne sait pas d'où on vient, on va rarement très loin (2,3)".


1: https://www.maths.ed.ac.uk/~v1ranick/papers/thom/data/citations.pdf

2: Et quand on croit être allé très loin, c'est qu'on s'est perdu : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Petit_Poucet

3. C'est encore quand on est guidé par une intuition haute (je pense à PhG et à Thom* en écrivant ça) que l'on va le plus loin (et de très loin!). (": "Une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation; on pourra sans doute les traiter de rêveries… J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?"(SSM, dernières phrases))

 

Le don de Semper Phi.1.6.1

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jc

  13/01/2022

J'ai écrit en 1.1 que "Je vois plutôt PhG percevant le monde grâce à sa très grande sensibilité/affectivité, "un mot, une phrase placés en tête" renvoyant à une ou plusieurs formes génétiques enfouies au plus profond de son "âme poétique" par un mécanisme analogue à celui du chien de Pavlov salivant au tintement d'une sonnette.", et en 1.6 que "... l'esprit de finesse perçoit plus par les sens que par la raison, au contraire de l'esprit de géométrie, qui, lui, perçoit plus par la raison que par les sens". Quelques précisions.

La relecture des pages 131 à 137 du tome III.1 de "La Grâce…" me conforte dans l'idée que c'est par la sensibilité et l'affectivité que c'est essentiellement à travers son "âme poétique" que PhG perçoit le monde. il s'agit bien entendu d'une sensibilité et d'une affectivité humaines qui prennent leur source dans la sensibilité et l'affectivité animales mais qui en diffèrent notablement par le fait que la cervelle humaine "a pu réaliser une architecture compliquée (...) dont les animaux paraissent incapables. "(1), (2). En relisant: "Avec elle [la nostalgie], en vérité, l'émotion est la grande santé même, la raison éclairée par l'âme poétique", je me trouve conforté dans l'idée que la raison humaine de PhG est bien fille de l'affectivité -débarrassée de tout affectivisme- et de la sensibilité -débarrassée de toute sensiblerie-. Il s'agit d'une raison "divine", à mille lieues de la raison "humaine" (et rien qu' "humaine") des modernes (3).


1: "... dans le cerveau humain s'est réalisé un dispositif simulateur des singularités auto-reproductrices de l'épigenèse qui permet, en présence d'une catastrophe d'espace interne Y et de déploiement U, de renvoyer le déploiement U dans l'espace interne Y, réalisant ainsi la confusion des variables internes et externes." (SSM, 2ème ed. p.309) ;

 2: "(...) le langage humain permet la description d'un processus lointain (dans l'espace et dans le temps) et libère l'esprit de la tyrannie du « hic et nunc » à
laquelle l'animal demeure soumis. Peut-être en cela la vie n'a-t-elle fait que pousser à son terme un de ses mécanismes fondamentaux ; dès qu'il fabrique un œuf, un organisme vivant a le projet de coloniser l'espace et le temps, il se soustrait au « hic et nunc ». La fonction essentielle de l’intelligence humaine, simuler les lois, les structures du monde extérieur n'est guère que le prolongement – ou l'explicitation – de ce dessein primitif.".

3. Cf. https://www.dedefensa.org/article/dialogues-3-le-grain-de-sable-divin

Le don de Semper Phi.1.6

Article lié : Glossaire.dde : Structure Crisique

jc

  13/01/2022

Dans le .1 j'ai catalogué PhG en esprit doué d'une grande finesse (1), mais guère pourvu, apparemment, d'esprit de géométrie. Partant de l'idée que l'esprit de finesse perçoit plus par les sens que par la raison, au contraire de l'esprit de géométrie, qui, lui, perçoit plus par la raison que par les sens, je voudrais illustrer ici cette opposition en reprenant une citation de Fabrice Hadjadj, faite dès le tome II de "La Grâce…" et reprise dans le tome III.1. Je remets d'abord ici les citations thomiennes qui invitent à une telle illustration, en rappelant que, pour Thom, "l'ambition ultime de la théorie des catastrophes est d'abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne" :

"Malgré son caractère non quantitatif, qui a suscité la dérision des scientifiques professionnels, il [le modèle de l'agressivité du chien proposé par Christopher Zeeman] a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle." ;

"Ces deux pentes du logos [conceptuelle et mathématique] manifestent sans doute une distinction irréductible entre deux modes d'appréhender l'existence. Le mode métaphysique, celui d'Aristote -l'être comme acte ("on agit comme on est", dit saint Thomas)-, et le mode géométrique : la forme visible dans l'étendue. Ces deux modes existent bel et bien l'un et l'autre, et à leurs frontières subsiste un no man's land où se déploient les catastrophes. L'exploration de ces marches, où se heurtent vouloir et étendue, n'est pas chose aisée et je suis sûr que de nombreux lecteurs trouveront parfois que mes textes exigent un effort intellectuel excessif. Ceux qui ne se laisseront pas rebuter en retireront, je l'espère, quelque bénéfice.".

Ensuite la citation de FH suivie d'un commentaire de PhG :

FH : "En un mot, le futur est relatif à ce qui va, l'avenir à ce qui vient, et il faut que ce qui va soit ouvert à ce qui vient, sous peine d'une vie qui meurt en se fixant dans un programme. Cette subordination du futur à l'avenir marque aussi la supériorité et plus encore la surprise de l'avenir par rapport au futur. Quand le monde ne va pas, quand, sous nos yeux, il court à sa perte, cela n'empêche pas le royaume de venir : sa grâce ne dépend pas de nos mérites, elle présuppose même plutôt notre condamnation." ;

PhG : "De la définition qui précède on peut déduire autre chose, à savoir que le passé se retrouve rejeté par le futur, mais assumé par l'avenir.".

Pour moi PhG commente la citation d'Hadjadj en mode métaphysique (2). Le mode géométrique ("la forme dans l'étendue") suivant éclaire pour moi lumineusement les constructions conceptuelles de PhG : l'avenir est éclairé et tracé par un projecteur situé au-dessus de nous, qui permet d'embrasser d'un seul regard le passé et l'avenir (3), alors que le futur est éclairé et tracé par une lampe située sur notre front (c'est presque "Et lux in tenebris lucet et tenebræ eam non comprehenderunt"...).

Il y a pour moi une nette distinction entre un projecteur qui "projette" sa lumière "sur" les ténèbres (et donc sur nous) et une lampe frontale (éclairée par notre propre hubris ...) qui "injecte" sa lumière "dans" les ténèbres. Cette distinction renvoie à la distinction mathématique limite inductive/limite projective (4). Thom (SSM, 2ème ed., p.33) associe la lignée germinale en embryologie à une limite projective qui, lorsque prolongée à l'infini, n'est autre, pour moi…, que la représentation de "mon" Dieu-Khaos en mode géométrique, Dieu qui se projette en une infinité de "petits dieux", d'autant plus petits que la dimension de l'espace sur lequel il (Dieu-Khaos) se projette -et, selon la théorie des catastrophes élémentaires, il n'y a que sept tels "petits dieux" observables dans notre espace-temps 4D, le plus puissant étant l'ombilic parabolique-.

NB: Je me place donc ici résolument en apprenti-métaphysicien (en culotte courte bien sûr, tentant de trottiner derrière mon gourou Thom) au sens que Thom donne à ce mot ("en son sens technique, la métaphysique est l'étude de l'être en tant qu'ëtre"), plus précisément en théoréticien (Aristote regroupe mathématique, physique (aristotélicienne bien sûr) et théologie sous le nom de théorétique). Thom : "En dépit de mon admiration pour Aristote, je reste platonicien en ce que je crois à l'existence séparée ("autonome") des entités mathématiques, étant entendu qu'il s'agit là d'une région ontologique différente de la "réalité usuelle" (matérielle) du monde perçu. (C'est le rôle du continu -de l'étendue- que d'assurer la transition entre les deux régions.)" (ES, p.245)


1: "Pour moi PhG est un esprit de finesse (et même un esprit de grande finesse) au sens où je crois que Pascal l'entend et c'est un esprit qui entend essentiellement par le sens selon la citation d'Al-Kindi, tout en étant très conscient d'une origine, d'une structure et d'une raison "divines" du langage dans lequel il exprime son "âme poétique".".

2. Cf. "La Grâce…", tome III.1, pp. 148 à 150.

3. Référence à une citation de Julius Évola faite par PhG dans "La Grâce…": "C'est une pensée "originelle"; elle ne recule pas en arrière dans le temps, elle s'élève verticalement hors du temps en direction du noyau transcendant". (Le noyau transcendant est par moi identifié à "mon" Dieu-Khaos.)

4: https://fr.wikipedia.org/wiki/Limite_inductivehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Limite_projective

@DM-B

Article lié : Le Covid comme vérité-de-situation

Jean-claude Archer

  11/01/2022

Notre hôte PhG ne cesse de marteler que le Système utilise sa surpuissance pour s'autodétruire. Peut-être y a-t-il des maladies biologiques auto-immunes (1) en rapport (je n'y connais rien, ni en biologie ni en sociologie)?

1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_auto-immune


 

@ jc

Article lié : Le Covid comme vérité-de-situation

Denis Monod-Broca

  10/01/2022

L'expression "système immunitaire" appliquée aux collectivités humaines est une interprétation personnelle de la théorie du religieux de René Girard : les religions "contiennent" la violence, protégeant par là-même la collectivité, elles s'apparentent donc, à cette échelle supérieure, au système immunitaire de nos organismes. Cette idée mériterait d'être développée. J'en suis d'accord. Je ne crois cependant pas qu'il faille compter sur les sociologues pour cela. Entre woke et anti-woke, entre bourdieusiens et boudonnistes, que comprennent-ils à la religion ? Des ethnologues peut-être…

Bénissons nos adversaires

Article lié : Un coquin bien adéquat

Christophe Szostak

  09/01/2022

"Là où l'amour règne, il n'y a pas volonté de puissance et là où domine la puissance, manque l'amour. L'un est l'ombre de l'autre.”
Carl Gustav Jung

Le délire collectif autour du Covid

Article lié : Le Covid comme vérité-de-situation

Xavier

  09/01/2022

Cher hôte, chers lecteurs,

Je vous invite à écouter l'analyse du Docteur Ariane Bilheran sur la situation actuelle du point de vue de la psychologie. Vous y trouverez tous les thèmes chers à ce site, du complotisme à la paranoïa des elites en passant par le "Big Now" et bien d'autres encore, expliqué d'une façon claire et synthétique  avec, cerise sur le gâteau, le profil de ceux qui restent debout dans la tempête.
Le lien est ici : 
https://www.medias-presse.info/covid-19-totalitarisme-et-creation-dun-delire-collectif-analyse-du-dr-ariane-bilheran/151587/