Auguste Vannier
03/07/2024
Difficile de s'extraire de références à Tolstoï ...
Remarquable point géopolitique complet, rationnel, réaliste qui contraste avec ce qu'on lit habituellement en occident global.
Orlov n 'invente rien , il prend au sérieux les analyses et les déclarations de Poutine.Il va même jusqu'à limiter ses habituelles assertions ironiques…c'est dire s'il est lui même très sérieux.
Après le lamentable spectacle du "débat" (!?) Biden/Trump , on frémit à l'idée que la Guerre ou la Paix, un éventuel holocauste nucléaire, dépendent de ce genre de personnages, plus bouffons qu'Ubuesques (car le Père Ubu est logique au moins).
jc
03/07/2024
Comme tous les êtres vivants les civilisations naissent, se développent, puis meurent ou se suicident.
Pour la France je date le début du compte à rebours de la nôtre (début de la contre-civilisation) à janvier 1481, Louis XI mettant fin à la crise en ordonnant de ne plus sceller et clouer (pour empêcher leur lecture) « dans les collèges de l'université de Paris » tous les livres des Nominaux (Wiki).
C'est pour moi le début de l'arbitraire du signe qui permet (bien avant Saussure -et Lacan?-) de tordre à volonté le sens des mots (premières fissures dans la grande muraille pour reprendre le titre d'un chapitre de "Le règne de la quantité..." de Guénon).
Ainsi l'ordre à partir du chaos des francs-maçons bâtisseurs de cathédrales est devenu l'ordre par le chaos, chaos que "notre" président vient coup sur coup d'aggraver (Nouvelle Calédonie + dissolution), en celà fils spirituel de son mentor Jacques Attali qui énonça jadis (1976) un théorème de l'ordre par le bruit ( https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1976_num_25_1_1382 )
La vie est une marche au chaos qui se termine par la mort.
Avec plus ou moins de panache.
Mon mentor René Thom illustre ça par le boléro de Ravel (déblocage progressif des degrés de liberté contenus dans l'embryon [ici de civilisation…] ) : https://www.youtube.com/watch?v=wkfXZSYzUxA
Jean
03/07/2024
Et l'auteur, tout dénonciateur de l'AC qu'il est, lui aussi met des virgules entre le sujet et le verbe de ses phrases. Il propage la déconstruction de la langue qui pourrait faire éclater ce mouvement de déconstructuration…
Jack V.
26/06/2024
Pepe Escobar est interviewé par le juge Napolitano.
https://www.youtube.com/watch?v=VNmJoaXqJlQ
Nicolas
23/06/2024
Je crois que tout le monde est perdu là.
Haaretz annonce que des mouvements de citoyens israéliens demandent à ce que leur pays arrête de livrer des armes à l'Ukraine, car elles se retrouvent dans les mains de brigades Azov et autres, qui sont néo-nazies (mais ça encore), et surtout qui sont anti LGBT, et là, on touche au crime suprême.
https://www.haaretz.com/israel-news/2018-07-09/ty-article/rights-groups-demand-israel-stop-arming-neo-nazis-in-the-ukraine/0000017f-e080-d7b2-a77f-e3870e1c0000
Denis Monod-Broca
21/06/2024
Il nous est aussi difficile de résister au wokenisme qu'il est difficile aux personnages de la pièce "Rhinocéros" de résister à la rhinocerite.
Chacun se dit qu'il échappera à la contamination et puis, contaminé, devient contaminant.
Il faut résister pourtant.
Quand le nihilisme gagne, il faut se faire gardien du sens.
__Dont Acte2
17/06/2024
Des journalistes russes ou pro-russes sont bien plus critiques que vous du discours de VVP. À lire, trois longs commentaires sur Telegram : https://t.me/ZZ_0Z_Z0ZZ_fr/1899
Michel Guex-H.
17/06/2024
Cet épisode me fait fortement penser à la"bataille de Morgarten" (15 novembre 1315), épisode clé de l'histoire de l'ancienne confédération helvétique, où les Schwytzois (1'500) se sont brutalement opposés à l'armée de Léopold Ier d'Autriche forte de 3'000 à 5'000 hommes armé dont un tiers de cavaliers.
L'endroit, un passage étroit, a été utilisé pour l'embuscade ; un barrage formé a arrêté les soldats que les Schwytzois ont bombardés de pierres, de rondins et de troncs roulés. Les cavaliers sont ensuite visés par aun tir dense de traits d'arbalètes. On imagine la confusion provoquée par les chevaux effrayés, dans un passage étroit entre montagne et marécage. Un massacre des troupes autrichiennes et alliées s'ensuivit.
Cause principale : économique ! Wikipedia renseigne de façon détaillée.
jc
13/06/2024
Pour moi le technologisme est l'enfant du scientisme qui s'est développé à partir de la coupure galiléenne. Et c'est le scientisme qui est le moteur de "notre" contre-civilisation.
Thom en 1980 : "La science moderne, au point où elle en est, est un torrent d'insignifiance proprement dit".
Mon constat de la science moderne en 2020 ? Le torrent de 1980 a largement décuplé son débit (réchauffement climatique oblige, sans doute…) ! En attendant les effets de l'IA.
Des cathédrales du Moyen-Ầge aux tours de Doubaï des temps modernes : décollage sémantique. Des B52 des années 1950 aux F35 : on continue ( le F35 déconne technologiquement parce qu'il décolle sémantiquement ). ( https://www.dedefensa.org/article/dialogues-3-le-grain-de-sable-divin )
Il faut refermer la parenthèse galiléenne. C'est l'objectif de mon gourou :
"(...) une vision plus claire du programme métaphysique de la théorie des catastrophes : fonder une théorie mathématique de l'analogie (*), qui vise à compléter la lacune ouverte par Galilée entre quantitatif et qualitatif."
PhG : "La sagesse aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée" ( https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-lideal-de-puissance-1 )
* : La théorie des catastrophes est une théorie de l'analogie, la première depuis celle d'Eudoxe et Aristote.
jc
10/06/2024
"La grande « guerre sainte », c’est la lutte de l’homme contre les
ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire contre tous les éléments qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l’unité. Il ne s’agit pas, d’ailleurs, d’anéantir ces éléments, qui, comme tout ce qui existe, ont aussi leur raison d’être et leur place dans l’ensemble ; il s’agit plutôt, comme nous le disions tout à l’heure, de les « transformer » en les ramenant à l’unité, en les y résorbant en quelque sorte. L’homme doit tendre avant tout et constamment à réaliser l’unité en lui-même, dans tout ce qui le constitue, selon toutes les modalités de sa manifestation humaine : unité de la pensée, unité de l’action, et aussi, ce qui est peut-être le plus difficile, unité entre la pensée et l’action."
J'ai trouvé ça là où je ne l'attendais pas, à savoir dans le chaptre VIII de "Le symbolisme de la croix" intitulé "La guerre et la paix" (tout-à-fait d'actualité), chapitre que je n'avais jamais lu :
"quand toutes choses sont ramenées à l’unité, cette unité apparaît dans toutes choses, qui, bien loin de cesser d’exister, acquièrent au contraire par là, la plénitude de la réalité. C’est ainsi que s’unissent indivisiblement les deux points de vue complémentaires de « l’unité dans la multiplicité et la multiplicité dans « l’unité » ".
http://classiques.uqac.ca/classiques/guenon_rene/Symbolisme_de_la_Croix/Symbolisme_de_la_Croix.html
jc
09/06/2024
Bernard Lugan : "Ici et là, référence est donc faite à l’identité, ce qui annonce le triomphe de l’ethno-différentialisme sur les nuées de l’universalisme."
Je trouve que Lugan va un peu vite (*). Pour moi ce n'est pas l'universalisme qui est en cause, c'est le globalisme du règne de la quantité voulu par le "grand capital".
Il faudra bien retrouver une nouvelle unité pour cette renaissante diversité.
(*) Et Douguine également : https://www.dedefensa.org/article/traditionalistes-de-tous-les-pays-unissez-vous
jc
07/06/2024
Grothendieck (La clef des songes) : ... « Jamais autant que ces derniers jours, je n’ai été sous cette impression étrange et parfois déroutante que le « contrôle » de l’écriture de ce livre m’échappe de quelque mystérieuse façon. Pourtant je peine et je m’escrime, et bien souvent aussi je pose pour me sonder sur les choses que je suis en train de regarder et sur la façon d’exprimer ceci ou cela, ou sur le nom à donner à telle ou telle section ou à telle note ou à tel chapitre et sur la façon de faire le découpage en chapitres.
(...)
Hier, en relisant les sections du présent chapitre, j’ai été saisi par ce sentiment avec une force irrésistible, bouleversante. Ce n’était pas moi qui avais écrit ces pages que j’étais en train de lire comme si je les voyais pour la première fois et comme si elles étaient d’un autre, avec une intensité d’attention pourtant qui n’apparaît pourtant qu’en présence d’une œuvre intimement proche, à laquelle on se sent profondément relié. Intimement proche, oui, mais en même temps je savais parfaitement que j’aurais été incapable d’écrire ces pages. De le sentir avec cette intensité, avec cette acuité parfaite, avec un tel caractère d’évidence qui balaye et réduit à l’insignifiance cette autre évidence superficielle (que c’était pourtant bien moi qui venais de m’escrimer dessus à longueur de jours et de semaines)- cette connaissance qui m’a envahi soudain a fait monter avec elle une vague de joie émue – une jubilation telle qu’elle débordait de toutes parts de ma petite personne. C’était la joie toujours imprévue, toujours nouvelle, de la rencontre soudaine avec Celui qui aime tant à se cacher- et qui parfois a l’air de se cacher si bien et avec une telle persistance qu’on en viendrait à se demander s’il existe Bel et bien, et si on ne L’a pas rêvé."
Grasset ("La Grâce de l'Histoire", tome III) :
« Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou.
(...)
"Je m’étonne dans ce même instant où j’écris ces phrases, d’avoir l’audace de les écrire, et d’avoir la certitude, plus tard et selon des circonstances qui ne sont pas de mon ressort, de les relire sans que l’effroi s’empare de moi et fasse résonner dans ma tête cet avertissement du quotidien et du commerce des sarcasmes des ombres peuplant cette postmodernité : “Mais tu es fou d’écrire cela, mais tu es fou, pour qui te prends-tu ? ...” Seule m’importera alors, les relisant plus tard, leur conformité à cette voix qui roule en-dedans moi, venue d’on ne sait où sinon qu’il s’agit d’une position de grande hauteur, et qui ne souffre rien de ces hésitations et de ces interrogations qui continuent à me guetter, à mon prochain faux-pas. La raison du plus froid aura conclu “encore un qui entend des voix” "
mumen
06/06/2024
Que voici un excellent contrepoint à mon commentaire déprimé d’il y a quelques heures. Quand elle fait joliment vibrer la corde ontologique entre ses tensions, comme ici, la déconstruction atteint parfois les sommets de la nudité du Roi difforme, aux habits en lambeaux à ses pieds, qui se voit dans le miroir, s’étonne et geint : « mais pourquoi êtes-vous si méchants avec moi ? »
À propos d’ontologie, celle qui cherche le bon mot, qui n’est pas toujours d’esprit, mais qu’une certaine réjouissance habille parfois d’humour, j’ai beaucoup apprécié vos derniers traits, celui en particulier de la « fake-joke » tout à fait appropriée. La « pensée magique » est moins originale, mais elle met tout autant au bon site ce qu’elle désigne. Par contre, je bloque au « Satan » de Douguine, non qu’il soit erroné en soi, mais en ce qu’il se connote d’un fatalisme ramenant… à la dépression ! Ce ne sont que des Hommes, pas des anges déchus. Je sais que je vais être choquant, mais il ne faut jamais baisser les bras d’avance : ils peuvent être guéris. La moins mauvaise expression à ma portée, c’est « psychopathes », point barre. Si vous avez mieux, ce sera à vot’bon cœur mon bon monsieur, je suis tout ouïe.
mumen
06/06/2024
Si l’on se fie à la posture stable des US, si l’on se fie à la constance de leur inconstance, les choses sont bien plus simples à prédire ici qu’en Palestine occupée, par exemple.
But premier US : empêcher tout rapprochement économique entre l’Europe et la Russie (Allemagne d’abord, France ensuite) qui deviendraient de facto une coalition anti-US bien trop puissante. Corollaire logique : détruire l’Europe et la Russie, se gaver de leur pillage. C’est le b.a.-ba.
Procédure classique : noyauter les gouvernements, la culture, les institutions, etc., afin de mettre en guerre plusieurs adversaires, les affaiblir suffisamment pour pouvoir ramasser le pactole sur le champ de bataille encore fumant en intervenant comme le sauveur et le garant de la morale. C’est encore plus vicieux que ça, c’est un « art ». En résumé : mentir sur les faits et les intentions, trahir la parole donnée, saboter au nom des autres, tordre des bras dans le dos, corruptions des têtes d’affiches, etc. Pourquoi donc ai-je envie de bailler d’ennui ?
De ce point de vue, aucun mystère à propos de la volonté d’escalade : La guerre est lisiblement actée US depuis 2014. L’Europe est en chute libre, l’Ukraine est un moignon de pays. Tout va bien. La Russie est résiliente, pas grave, il faut monter le ton, tant mieux l’Europe saignera d’autant mieux. Les bombardements en terre Russe sont pilotés par les US depuis le début, c’est juste qu’ils disent que c’est même pas vrai en dehors de toute logique des faits. Comme d’habitude.
La suite, c’est la même chose. Même si c’est du pur poker nucléaire. La première bombe passera mal, mais elle passera. Les suivantes ce sera de la routine. Ils y croient. Quand l’Europe geindra, les US diront (disent déjà) « c’est votre guerre bande de lâches, nous les grands garçons sommes occupés à contenir la Chine ; comme d’habitude on vous sauve les fesses, alors prenez vos responsabilités et mourez ». Tout le reste est faux semblant, hochet pour les mômes, sourire angélique pendant qu’on fait les poches.
Voila mon petit cri qui ne tue rien devant votre publication tout de même excellente, ainsi que l’est ce texte. Les deux déconstruisent avec brio, mais la déconstruction est inutile, c’est dans le plan : la déconstruction est un mode d’emploi pour le maitre. S'il est orwellien c'est parce que ça marche. La Résistance est cernée, entre se taire et gueuler, c’est la même chose.
mumen
01/06/2024
Cette approche de l'histoire du catholicisme est éveillante. J’en ai une autre en deux temps plus un troisième, peut-être pas si divergente.
Jésus a peut-être bien commis une seule erreur grossière : avoir chassé les marchands du temple comme des malpropres. Ils sont revenus (technocrates) détruire le temple de l’intérieur.
Le catholicisme n’a pu vivre sans contradicteur qu’en interdisant l’étude de la philosophie grecque, malgré ou avec l’érudit Paul de Tarse, je ne sais pas. Le catholicisme a commencé à mourir le jour où Thomas d’Aquin a eu Aristote en main, par la grâce des Arabes. La suite est claire : Renaissance, siècle des Lumières, modernité, laïcité.
Aujourd’hui, la modernité c’est du passé, la philosophie est morte à son tour. Après le noyautage de l’église, celui de l’Académie Occidentale d'obédience philosophique a suivi dans les années 1970-1990 : elle est passée de Reine du savoir à prostituée de la narrative. Nous sommes de retour en plein âge sombre, dans l’ère insensée de la ploutocratie. Nous sommes exactement au même stade que celui de l’âge sombre Grec, période de souffrances telles que l’écriture s’est perdue pendant deux siècles. C’est à la bascule dans leur âge dit archaïque, que les penseurs grecs ont inventé, et appliqué, la démocratie comme un « plus jamais ça » : plus jamais le délire imposé au peuple de quelques oligarques désaxés.
Tout est à refaire. Heureusement nous avons le reste du monde.
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