laodan
02/02/2022
Cher Monsieur Grasset votre conclusion, « ... le nœud gordien de la Grande Crise se décidera au niveau des civilisations », ouvre l'esprit à de nombreuses questions.
Mais d'emblée il me semble que pour atteindre tout le sens de vos propos, il faut déterminer comment les civilisations sont encore operatives au sein de nos sociétés contemporaines. Et pour cela, il est nécessaire de clarifier les concepts qui sont en jeu : société, culture, civilisation et vision du monde.
Le terme « société » désigne une assemblée, un regroupement, d'individus autour d'une vision partagée du monde. Dans le cas des sociétés humaines, cela signifie partager une culture commune. Mais ce terme « culture » est devenu trop vague, en lui-même, aujourd'hui pour être encore d'une quelconque utilité. Ce terme regroupe en effet des contenus qui furent « activés » en différentes périodes historiques mais qui restent néanmoins actifs dans le présent à travers ce que j'appelle « le Continuum du Champ Culturel Sociétal ».
Les contenus culturels du continuum de ce champ sociétal sont au nombre de 3 :
—- la civilization :
Tout individu, ou qu'il soit de par le monde, partage largement inconsciemment les axiomes du "système de culture sociétale" en vigueur dans l'ère géographique de sa civilization particulière.
Si nous prenons la civilization Occidentale comme référence cela signifie le partage, largement inconscient, d'axiomes centrés sur le "dualisme" (opposés qui sont irréconciliables d’ou l'expression Americaine "good guy - bad guy"). Bush junior en fit un jour une caricature mémorable en prononcant son "You are with us or you are against us"...
En contraste, au sein de la civilization Chinoise, les axiomes sont centrés sur l'idee de "polarité" (polarités qui interagissent : comme les polarités de l'électricité par example).
Le fait est que dualisme et polarisme ont initié deux systèmes axiomatiques qui sont fondamentalement incompatibles mais ceci n'est pas le propos de ce commentaire. Mon propos est l'impact des systèmes axiomatiques des civilizations sur les relations Géopolitiques du moment présent.
—- la vision sociétale du monde :
Au sein de chaque société, qui respecte son nom, les individus partagent une vision commune du monde. Partout dans le monde, nous observons que cette vision est soit une religion, soit un système de connaissances traditionnelles.
Une vision sociétale partagée augmente la confiance entre les individus et cela, à son tour, renforce la cohésion du groupe ou de la société. De plus, le niveau de cohésion de la société est directement lié à la reproduction des institutions sociétales. Seule une forte cohésion sociétale permet en effet d'assurer la reproduction des institutions sur le long terme.
—- la culture du jour :
Le contexte actuel recèle un potentiel de changement à tous les niveaux du fonctionnement de la société. Mais une synchronisation s'opère automatiquement, hors de la conscience des individus, entre d'une part ces potentiels de changement et d'autre part le « continuum du champ culturel sociétal ». Cette synchronisation donne « la culture sociétale du jour » ou ce que nous appelons « le contemporain ». De plus, cette synchronisation est également porteuse d'un potentiel d'évolution sociétale. Mais ceci est une autre affaire.
Après avoir ainsi clarifié les 3 contenus du champ culturel des sociétés, comment alors se décidera « ... le nœud gordien de la Grande Crise … au niveau des civilisations » ?
Bien bien…
Observons d'abord en quoi l'attitude occidentale est une caricature de son dualisme axiomatique.
Du temps où l'Occident a rencontré un « autre » – pendant les croisades – pendant les « grands voyages de découverte » – et aujourd'hui lors de ses pourparlers avec le reste du monde, son attitude quasi générale était, et reste, au mieux paternaliste. et au pire exceptionnaliste.
En d'autres termes, notre dualisme axiomatique nous positionne dans le camp du bon, du bien, du beau, etc… ce qui, à nos yeux, positionne automatiquement « les autres » dans le camp du mauvais, du mal, du laid. , etc.
L'observation de l'attitude occidentale, à travers son dualisme axiomatique, nous donne à voir la caricature d'un despote qui veut imposer aux « autres » sa vision du monde et s'ils refusent le despote croit fermement que sa tâche est de les battre jusqu'à la mort. N'est-ce pas la ce que nous observons dans le chef des États-Unis contre la Chine, la Russie, l'Iran et bien d'autres ? L'avenir du monde semble donc tout tracé… sauf qu’un nouvel ordre mondial pourrait changer la trajectoire suivie par les USA. Cela m'amène à la vision sociétale du monde qui est aujourd'hui partagée par l'Occident.
Dans l'esquisse ci-dessus du « Continuum du champ culturel sociétal », je mentionne que la reproduction des institutions, au fil des générations, nécessite le partage par les individus d'une vision commune du monde.
Mais le fait est que l'alliance du postmodernisme et du néolibéralisme a fini, au cours des 50 dernières années, par anéantir le récit des deux grands méta-systèmes de la pensée occidentale, à savoir le christianisme et plus récemment le marxisme.
L'absence soudaine d'une vision commune du monde a plongé les individus occidentaux dans un trou noir qu'ils ont tenté de combler devant leurs écrans par l'hyper-individualisme et par l'illusion de connaître mieux que personne d’autre la réalité de notre monde. Mais le réveil a été douloureux. Dans leur isolement, ils ont en effet rencontré les affres d'une solitude à laquelle ils n'étaient décidément pas préparés…
Cet état de fait s'est généralisé à l'ensemble du paysage sociétal occidental et le terme qui me semble le mieux adapté pour décrire cette nouvelle réalité est « atomisation sociétale » qui signifie, entre autres, que ces sociétés ont totalement épuisé leurs réserves énergétiques et sont donc actuellement en mode inertie. Il faut donc s'attendre à ce qu'un de ces jours elles cessent de fonctionner… ce à quoi personne ne sera préparé et donc le chaos total qui s'apprête à dévaster les sociétés occidentales !
Ce constat est désormais partagé par les directions de la gouvernance Chinoise et Russe, qui n'ont évidemment aucun intérêt à crier sur tous les toits qu'elles sont occupées à assister l'accélération de ce dénouement.
Tout ceci pour dire que la seule chose à laquelle nous devrions nous attendre, du point de vue de la civilisation, est un approfondissement de la folie dualiste à l'œuvre dans l'esprit des décideurs américains et de leurs sbires européens. Mais dès que leurs institutions cesseront de fonctionner, la folie dualiste de leurs décideurs s'éteindra et ils courront se cacher de la vengeance de leur peuple.
jc
31/01/2022
En note 1 du .4 j'ai écrit : 1: C'est à mon avis très loin de l'intention du "stratosphérique" Grothendieck, qui dialogue directement avec le bon Dieu (sous-titre de "La clef des songes").
C'est "évidemment" du "kosmique" Grothendieck qu'il s'agit (qui dialogue avec Khaos)...
jc
31/01/2022
PhG cite à plusieurs reprises dans "La Grâce…" un certain Daniel Vouga à propos de Maistre et Verlaine :
"Progresser pour eux, ce n'est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver… (...) Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue…".
Je crois maintenant, après plus de cinq (ou six, ou sept…) ans de fréquentation assidue de ce site, que c'est effectivement bien là le problème. Et, après avoir reparcouru très partiellement et rapidement ReS, où un Grothendieck, allongé sur son divan psychanalytique devant ses lecteurs, essaye visiblement de remonter à sa plus tendre enfance, à son âme d'enfant, pour espérer retrouver cette unité perdue, indispensable à ses plus hautes spéculations mathématiques (1).
Je retire l'impression de ces coups de sonde en diagonale (ReS fait plus de mille pages) d'un AG ayant une âme hermaphrodite dans un corps qui a été contrait d'opter pour un sexe : masculin ou féminin (pour lui masculin). Impression peut-être confirmée par la lecture de "mon" Thom, dans ce chapitre 9 de SSM si fascinant, épigraphé "Et le verbe s'est fait chair", à propos de la formation des organes sexuels (épigenèse tardive), qui nous indique peut-être l'instant précis où nous avons perdu notre unité:
"Si l'embryon humain présente une structure hermaphrodite jusqu'à un âge avancé, ce n'est sans doute pas, comme le voudrait la loi de récapitulation, parce que nous eûmes de lointains ancêtres hermaphrodites; mais plutôt parce que l'épigenèse, ayant à construire des mâles et des femelles, a trouvé plus économique de construire d'abord la situation seuil, quitte ensuite à infléchir, pour un court laps de temps, l'organisation dans un sens ou d'en l'autre.".
L'âge venant (je cours sur mes 76 ans) la mémoire immédiate s'estompe, mais reste et se ravive la mémoire ancienne. La vieillesse: l'âge idéal, car un retour vers l'enfance, pour traiter de ces choses avant de se délivrer de cette fêlure initiale pour s'envoler vers l'éternité (2)?
1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Dessin_d%27enfant_(math%C3%A9matiques)
2: L'éternité : une interrogation récurrente dans "La Grâce…".
jc
31/01/2022
Thom et Grothendieck: rouges ou bleus?
Pour moi Thom et Grothendieck sont incontestablement blancs: ils sont psychiquement des transsexuels, avec chacun ses nuances, bleue ou rouge, voire violette, ce qui fait que je verrais plutôt Thom siéger à la chambre rouge et Grothendieck à la chambre bleue.
Pour argumenter mon propos, mon point de départ et d'ancrage est l'illustration aristotélicienne de l'opposition puissance/acte par l'opposition conjecture mathématique (problème en puissance, problème ouvert)/preuve de la conjecture (problème acté, problème résolu, problème fermé). De ce point de vue Grothendieck est blanc tendance bleue parce que sa notion de topos "virtualise" celle d'ouvert d'un espace topologique classique. Et Thom est blanc tendance rouge, d'une part parce que ses modèles en Biologie et en Linguistique cherchent à faire le lien avec le réel (1) et d'autre part, dans un cadre purement mathématique parce que Thom pense -très certainement à mon avis- les objets géométriques en fermés (2).
Bien que Thom ait eu une très mauvaise opinion de la théorie mathématique des catégories -fondamentale pour Grothendieck-, allant jusqu'à consacrer une longue note à ce sujet (ES, p.33), très mauvaise opinion à propos de laquelle Grothendieck écrit dans ReS :
"Quant à Thom, il était ulcéré que la cooptation de Deligne se soit faite a l’encontre de son opposition formelle. Il avait qualifié les contributions de Deligne, toutes non publiées, dont je faisais état dans mon étincelant rapport d’“investiture”, et qui visiblement lui passaient par dessus la tête, de simples “exercices” ! " ,
je suis convaincu que si Thom avait vu la nécessité de faire une théorie des topos -et il a peut-être entrevu cette nécessité à la fin de sa vie…- il l'aurait faite en "virtualisant" la notion de fermé (3).
1: C'est à mon avis très loin de l'intention du "stratosphérique" Grothendieck, qui a choisi de dialoguer directement avec le bon Dieu (sous-titre de "La clef des songes").
2: Thom : "En vérité, il existe une réelle unité dans ma réflexion. Je ne la perçois qu'aujourd'hui, après y avoir beaucoup réfléchi, sur le plan philosophique. Et cette unité, je la trouve dans cette notion de bord. Celle de cobordisme lui était liée. " (1991)
3: Les philosophes belges Dominique Lambert et Bertrand Hespel ont ébauché une telle théorie (je ne sais pas ce qu'en ont dit les matheux grothendieckiens…) : https://www.jstor.org/stable/44085191
jc
31/01/2022
Il me semble tout à fait cohérent d'exiger que les deux chambres soient exclusivement formées de couples mariés qui se répartiraient dans les deux chambres: cela renforcerait considérablement la règle du fiflbuster et cela permettrait même peut-être de constater que l'amour physique et l'amour psychique se renforcent mutuellement : c'est en tout cas ce qu'il me semble ressortir de ce qu'écrit dans ReS le super-yang(?) Grothendieck lorsqu'il dit qu'il a eu trois amours dans sa vie : la méditation, les mathématiques et les femmes (1). De plus cela renforcerait la cohérence de l'idée d'une monarchie populaire dont roi et reine seraient des enfants (des deux sexes…) tirés au sort, les deux chambres ayant en point de mire, en cause finale, tous les enfants français, c'est-à-dire l'avenir, symbolisés par ce roi et cette reine (2).
Dans mon propre couple je serais indiscutablement à la chambre bleue et mon épouse indiscutablement à la chambre rouge! Mais je ne vois aucun inconvénient à ce qu'il y ait des couples psychiquement transsexuels -le centre…- qui oscilleraient entre les deux chambres.
1: Peut-être le philosophe catholique Jean Guitton veut-il dire la même chose lorsqu'il écrit : “Les émotions sexuelles violentes préfigurent l’état de l’âme ressuscitée. À l’intérieur d’une émotion extraordinaire du corps, on s’échappe du corps. Le coït me semble une pré-expérience de la résurrection.”
2: Chambres qui pourraient être symboliquement présidées par des enfants.
jc
31/01/2022
Mes commentaires précédents de cet article, avec ses ratés rectifiés, aboutissent à une vison qui a pour moi une cohérence certaine, cohérence qui me donne envie de passer (partiellement…) à l'acte, c'est-à-dire de voir ce qui se passe lorsqu'on tente de déployer, en politique, le symbolique blanc en imaginaire bleu et réel rouge de notre drapeau national.
La chambre bleue est pour moi indiscutablement le Sénat : c'est la chambre parménidienne par excellence, la chambre toute puissante, la chambre du peuple "Vox populi, vox Dei", la chambre haute, la chambre intuitive et imaginative, la chambre yin, la chambre féminine (1), la chambre de la Pythie d'où s'échappe de confuses paroles; c'est la chambre légitime, la chambre d'où tout part et où tout revient.
La chambre rouge est la chambre héraclitéenne, la chambre basse, la chambre yang, la chambre réaliste et masculine (1), dont le rôle est de réaliser, de passer à l'acte, de traduire la confuse légitimité en claire légalité en pensant à son applicabilité dans le réel.
Si la chambre basse a accouché d'une loi qui a l'agrément de la chambre haute (chambre d'où tout part et où tout revient), alors la loi est promulguée solennellement par les deux chambres réunies à Versailles, véritable chambre à accoucher les lois -que la Vox populi rebaptisera promptement, je l'espère, car pour moi la puissance symbolique qui doit se dégager de cette promulgation solennelle est bien qu'elle est le résultat d'une joute amoureuse réussie, d'un véritable coït psychique (2)-.
La chambre-haute matière et la chambre-basse volonté-de-mettre-cette-matière-en-forme? Rapport avec l'énigmatique citation de Daniel-Rops à propos du Balzac de Rodin : "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice.", dont PhG nous annonce l'élucidation dans le troisième tome de "La Grâce…" ?
1: Dans mon esprit cela ne signifie pas du tout que la chambre haute doive être la chambre des femmes et la chambre basse celle des hommes, car il s'agit ici des ψυχή, des âmes, et non des corps.
2: Dans ces conditions il va sans l'écrire -mais, par prudence, mieux en l'écrivant dans la constitution- que la règle du filibuster s'applique : https://www.dedefensa.org/article/la-politique-des-temps-de-la-rage
jc
30/01/2022
Me fiant à mon intuition dans le 2.2, partant du fait que le terme de plus haut degré dans le déploiement de l'ombilic elliptique était de la forme x(x²+y²) alors que celui du déploiement de l'ombilic hyperbolique était de la forme x(x²-y²), j'ai tiré argument pour dire que les femmes étaient plus dans le réel que les hommes. En fait (en lisant attentivement ce qu'écrit Thom,...), il faut inverser les signes: x(x²-y²) pour l'ombilic elliptique et x(x²+y²) pour l'ombilic hyperbolique.
Gardant une quasi indéfectible confiance dans les intuitions thomiennes, je suis donc conduit d'une part à conclure que ce sont les femmes qui sont le plus dans l'imaginaire et les hommes le plus dans le réel et, d'autre part, à m'interroger sur les fondements de mon intuition première.
Pour le deuxième point mon intuition est fondée sur le fait qu'il y a très peu de femmes "qui comptent" en mathématiques (1) (mathématiques qui sont la science de l'imaginaire pur), et sur le fait que dans mon propre couple le réel est féminin et l'imaginaire masculin (il n'y a pas photo!). Il me faut donc maintenant argumenter la position inverse.
En ce qui concerne les matheux Thom (encore lui) distingue entre les maths de la maîtrise et les maths de l'intelligibilité, entre les résolveurs de problèmes et les poseurs de problèmes. Et là il n'y a pas photo: les matheux, dans leurs immense majorité, tentent de résoudre les problèmes, c'est-à-dire de démontrer des conjectures, souvent posées par d'autres. Thom et Grothendieck sont, selon moi ,typiquement des matheux de l'intelligibilité qui ne s'intéressent guère à démontrer, laissant ça aux problem solvers (2). Accepter alors la position inverse (selon laquelle les femmes sont plus dans l'imaginaire que les hommes) c'est accepter l'idée que conjecturer est féminin et que prouver est masculin, ce qui colle parfaitement avec la seule chose issue de la métaphysique d'Aristote à laquelle je me cramponne, à savoir l'exemple de la conjecture mathématique et de la preuve pour illustrer l'opposition puissance/acte. et là je retombe sur mes pieds puisque la puissance est féminine (et bleue) et l'acte est masculin (et rouge).
Pour finir, il reste à caser les matheux de l'intelligibilité. Il ne me reste guère, il me semble, qu'une seule issue : Thom et Grothendieck ont un mode de pensée féminin. Et je crois que c'est peut-être ce que AG découvre et nous dévoile au fil de "Récoltes et Semailles" et de "La clef des songes".
Tout récemment est sorti "Mathematica", sous-titré "une aventure au cœur de nous-mêmes", un bouquin du matheux David Bessis, bouquin qui parle de l'intuition, et dont j'espère qu'il parlera, et de l'intuition féminine, et de la raison pour laquelle il y a si peu de mathématiciennes "qui comptent" (3). Des mathématiciennes intuitives douées pour formuler des conjectures, laissant aux mathématiciens le rôle de tâcherons chargés des démonstrations? Pourquoi pas?
1: C'est Emmy Noether, dont un théorème théorème fut qualifié par Albert Einstein de « monument de la pensée mathématique » dans une lettre envoyée à David Hilbert en vue de soutenir la carrière de la mathématicienne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me_de_Noether_(physique) .
2: Grothendieck : "J'étais le seul à avoir le souffle. Mes élèves n'étaient que des tâcherons". Et Thom il n'a pas voulu d'élèves.
3: https://www.seuil.com/ouvrage/mathematica-david-bessis/9782021493979
jc
30/01/2022
Tant pis si je radote.
L'opposition Bleu/Rouge en Politique, c'est-à-dire l'opposition aristo-démocratie (l'aristocratie d'abord)/démo-aristocratie (la démocratie d'abord), est pour moi l'exact analogue de l'opposition soma/germen en Biologie. Or:
- le dogme central du néo-darwinisme est l'existence d'une barrière, dite barrière de Weismann, qui interdit toute action du soma sur le germen;
- pour Thom : "...on ne pourra que s'étonner -dans un futur pas tellement lointain- de l'étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute possibilité d'action du soma sur le germen, tout mécanisme lamarckien." (ES, p.127),
ce qui justifie ma position (sachant que je suis quasi inconditionnellement thomien….).
jc
30/01/2022
Je remets ici la citation de GF en tête du .0 :
""Le choix d’un maître et d’un modèle est l’opération la plus grave qu’un homme ou un peuple puisse accomplir. Comment alors l’époque la plus savante de l’histoire a-t-elle pu se tromper d’une manière si grossière sur la question la plus grave de la vie et prendre comme modèle le peuple qu’elle devait tout à coup renier comme barbare ? Une telle erreur doit avoir des causes profondes. La recherche de ces causes est donc le problème le plus important qui, en ce moment, se présente aux esprits qui réfléchissent et qui tâchent de comprendre.",
pour pointer la deuxième phrase ("Comment alors l’époque la plus savante de l’histoire a-t-elle pu se tromper d’une manière si grossière sur la question la plus grave de la vie et prendre comme modèle le peuple qu’elle devait tout à coup renier comme barbare?") qui fait apparaître sa position fondamentalement antidémocratique, et qui confirme une fois de plus que GF est un Rouge -et même un rouge foncé- dans mon propre rangement.
Fidèle à ma ligne de pensée bipolaire, je pense qu'il y a un équilibre à trouver entre les Rouges aristo-démocrates (aristocratie d'abord) et les Bleus démo-aristocrates (démocratie d'abord). Je suis convaincu que cet équilibre ne peut être statique mais doit nécessairement dynamique, et que le terme d'harmonie est plus adéquat que le terme d'équilibre. Pour moi FG tombe typiquement dans le travers que dénonce Élie Bernard-Weil : "Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant - ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours - une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance. ".
Pour moi qui suis Bleu le problème fondamental est de trouver le moyen pour le peuple de sécréter sa propre aristocratie, problème qui se pose déjà au niveau d'un village de -disons- 150 personnes toutes générations comprises où tout le monde se connaît, lorsque ce village cherche à fonctionner en autarcie maximale. Pour moi cette sécrétion ne peut se faire que "bottom-up".
jc
30/01/2022
Avant de rédiger ce commentaire j'ai parcouru les premières pages de "Le génie latin et le monde moderne" (1917) (*), dont j'ai retenu la citation suivante:
"Le choix d’un maître et d’un modèle est l’opération la plus grave qu’un homme ou un peuple puisse accomplir. Comment alors l’époque la plus savante de l’histoire a-t-elle pu se tromper d’une manière si grossière sur la question la plus grave de la vie et prendre comme modèle le peuple qu’elle devait tout à coup renier comme barbare ? Une telle erreur doit avoir des causes profondes. La recherche de ces causes est donc le problème le plus important qui, en ce moment, se présente aux esprits qui réfléchissent et qui tâchent de comprendre.".
* : https://www.dedefensa.org/article/notre-11-novembre
————————————————-
C'est ici la citation suivante de Rodolphe Cart qui m'intéresse ici et que je veux commenter :
"Guglielmo Ferrero voyait quatre principes de légitimité pouvant opérer ce lien : principes héréditaire et aristo-oligarchique, puis le principe démocratique et le principe électif. Il aura cette belle formule sur la légitimité en disait qu’elle est ce qui « adoucit le pouvoir », ce qui établit le droit de commander et le devoir d’obéir. (...) Pour lui, la légitimité du pouvoir politique ne tient que sur la peur réciproque, laquelle maintient une relation entre les gouvernants et les gouvernés. À évocation de cette idée du désir d’ordre dans une société, le penseur italien pouvait dire que « le pouvoir est à l’origine une défense contre les deux plus grandes frayeurs de l’humanité : l’anarchie et la guerre ».".
Je me suis déjà exprimé sur l'anarchie en (1). Je m'intéresse ici au principe héréditaire avec lequel je ne suis pas du tout d'accord, que ce soit dans l'ordre spirituel (hérédité de l'autorité spirituelle) ou l'ordre temporel (hérédité du pouvoir temporel). C'est pour moi une évidence historique que l'hérédité du pouvoir temporel se finit toujours en catastrophe. C'est moins évident pour l'autorité spirituelle mais je pense que l'évolution de nos sociétés humaines est intimement liée à l'évolution des dogmes qui les accompagnent (nos sociétés ont évolué depuis les hommes des cavernes) et que l'hérédité de l'autorité spirituelle, quelle qu'elle soit, finit toujours, elle aussi, en catastrophe.
Pratiquement pour moi, il faut s'opposer à l'hérédité du pouvoir temporel (2) (3). Quant à l'hérédité de l'autorité spirituelle, les "fils de" ou "fille de" sont rarissimement d'un niveau supérieur à celui ou celle qui a fondé la "dynastie spirituelle" (en sciences : je ne connais guère que la famille Bernouilli (4); quant à la théologie: ??? ) : un argument pour moi contre cette sorte d'hérédité.
1: Mon commentaire "Zemmour sain(t) sans signatures.1".
2: J'ai appris tout récemment que c'était le secret projet de Charles de Gaulle, selon son fils Philippe.
3: Je ne suis pas défavorable à une monarchie populaire, le roi et la reine (hétéros..) étant tirés au sort parmi les enfants de CE1 (par exemple) inscrits au tableau d'honneur de leur école républicaine (en les prenant en CE1, il n'y a guère de chance qu'ils se reproduisent…). Cf. mon commentaire "Laïcité sacrée?" de https://www.dedefensa.org/article/onfray-lost-in-covid
4: https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Bernoulli
Jean-Claude Cousin
30/01/2022
Oui, voilà un bon moyen, à condition de bloquer ce qu'il faut. En particulier la finance. Empêcher les banques de correspondre de deux façons : bloquer la relève des documents papier dans les agences. Maintenant que beaucoup de ces documents sont "dans le cloud", qui coûte fort cher en matériel, en énergie, en réchauffement, au bout du compte bien plus qu'avant (mais on n'en parle pas), un moyen supplémentaire est d'empêcher l'accès à ces DATA centers, ces fermes d'ordinateurs dont la signature infrarouge est certainement impressionnante : il faut bien des hommes pour gérer la machine. C'est un ancien employé de banque qui réagit ainsi. Si on arrive à trouver l'adresse vers Amsterdam de celle qui commande Swift en Europe, cela peut être croquignolet. Évidemment si on a l'adresse des TRÈS GRANDS PONTES, une petite visite vers 2h du matin pourrait être intéressante.
Ce ne sont que des suggestions….
jc
30/01/2022
Soros est emblématique du globalisme, de la société ouverte et du libéralisme qui en découle. C'est un fan de Popper et de sa société ouverte (1). On remarque qu'on est en plein dans le virtualisme : libéralisme, globalisme, féminisme (et, pourquoi pas, réalisme…), etc. Peut-être Musk est-il plus dans la réalité : liberté, globalité, féminité (?), etc. ? (Je remarque que les terminaisons en "isme" font phonétiquement beaucoup plus "en puissance" que les terminaisons en "ité" qui claquent comme "en acte"). Du virtualisme de Soros à la vérité (terminaison en "ité") de situation de Musk ?
En mathématiques la topologie est une discipline qui a émergé très lentement, son axiomatisation ensembliste (2) datant du premier quart du XXème siècle. Dans cette axiomatisation apparaissent les notions fondamentales d'ouvert et de fermé, un fermé étant la réunion de son intérieur, qui est un ouvert, et de sa frontière. Un matheux comprend alors tout de suite pourquoi le libéralisme poppérien refuse les frontières.
Je suis loin d'avoir parcouru Récoltes et Semailles mais je n'imagine pas un instant que, pour Alexandre Grothendieck, un ouvert ne soit pas yin et un fermé ne soit pas yang (3). C'est pour moi un argument supplémentaire pour remplacer l'opposition Bleu/Rouge (alias Démocrates/Républicains) par l'opposition yin/yang (alias féminin/masculin).
Une organisation sociale qui offre le maximum de liberté est étymologiquement anarchique. C'est pour moi un idéal de perfection -donc inatteignable- vers lequel il faut s'efforcer de tendre (cf. mon dernier commentaire de https://www.dedefensa.org/article/zemmour-sans-signatures ). Et, très clairement pour moi, les globalistes sorosiens -dont "notre" EM- tentent de nous emmener dans la direction opposée.
1: https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Soci%C3%A9t%C3%A9_ouverte_et_ses_ennemis
2: C'est-à-dire dans le cadre de la théorie des ensembles.
3: Dans ReS AG passe son temps à se demander si, au fond de lui-même, il est masculin ou féminin. Pour moi, matheux de troisième zone, je remarque qu'un topos "à la Grothendieck" , (qui est, je crois, à la base de beaucoup de ce que AG a conçu en mathématiques) est fondé sur la généralisation de la notion d'ouvert et donc que le super-yang qu'il se croyait était peut-être, au fond, un yin. Je n'ai pas lu ReS avec suffisamment d'attention pour voir s'il fait cette remarque (et en tire les conséquences).
jc
29/01/2022
Un exemple, selon moi typique, de pensée bipolaire "à la Élie Bernard-Weil" est le couplage oppositionnel systématique jacobin-rouge/girondin -bleu sous la forme de l'opposition entre subsidiarité descendante (dont Wikipédia (1) nous dit qu'elle est pratiquée par le Vatican et l'actuelle UE) -principe défendu par EZ- d'une part, et principe de subsidiarité ascendante -principe défendu par l'anarchiste MO- d'autre part.
De ce point de vue les constitutions françaises successives sont des torchons (et ce ne sont pas les seules)...
Pour finir j'en profite, en rapport avec l'anarchisme proudhonien de MO et avec la position de Guigelmo Ferrero sur ce sujet, pour dire quelques mots sur l'anarchie comme idéal de perfection d'organisation sociale. Les trois pages que Thom consacre (à la fin de SSM) à la structure des sociétés commencent par l'évocation de la société militaire, a priori diamétralement opposée à la société anarchique, évocation qui se termine par :
"Il est d'ailleurs à noter que la structure [militaire] considérée ci-dessus est la plus simple; mais ce n'est pas la seule à bénéficier de la stabilité structurelle; on pourrait très bien concevoir une société militaire sans chef unique, voire sans aucun chef, mais le corps social serait alors au moins une variété de dimension 3 (afin d'avoir un champ ergodique sans singularité et structurellement stable).",
le "sans aucun chef" étant étymologiquement synonyme de : "anarchique".
Mais ce n'est pas à ce type de société que pense Thom, car il pense plutôt à une société qu'il qualifie de fluide -et que je qualifie de quasi-anarchique- dont "l'exemple type est donné par le nuage de moustiques : chaque individu du groupe se déplace aléatoirement jusqu'à ce qu'il voie tous ses congénères dans un même demi-espace; alors il s'empresse de modifier son mouvement de manière à rentrer dans le groupe. Là, la stabilité est assurée en catastrophe par une barrière assurant une discontinuité du comportement.".
Plus loin, dans le dernier paragraphe consacré au psychisme des sociétés, Thom revient sur l'organisation selon lui la plus parfaite:
"Si les individus ont atteint un niveau moral suffisant pour ne pas exploiter à leur profit immédiat une défaillance temporaire de l'autorité, ce danger [celui où une injustice pour éviter un désordre engendrerait un plus grand désordre] n'est pas à craindre. Dans ce cas, une situation très labile, à autorité fluctuante, a toutes chances de se révéler le régime optimal pour les individus.".
1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_subsidiarit%C3%A9
jc
29/01/2022
MSG (Madame Sans Gêne), devant symboliser Abel(le)-Mère-Nature, se doit d'être plantureuse et généreuse. Étant d'autre part MVDS (Madame Vérité De Situation) je la vois flanquée de deux armes symboliques: le rouleau à pâtisserie et le balai, signifiant qu'elle compte bien "tenir" sa maison -qui n'est autre que la Maison France- avec bon sens.
La maison, en Grec (ancien?) c'est οἰκος, qui a donné οικολογία et οἰκονομία. La boucle est bouclée, MSG doit gérer sa maison comme le fait mère Nature avec la sienne.
Pour conclure je paraphrase maintenant une citation de Thom en étendant le petit cercle des mathématiciens à celui, plus grand, des foutriquets :
""On sait que vers l'âge de dix-huit mois, le nouveau-né commence son babillage; il prend conscience de ses possibilités articulatoires, et -disent les spécialistes- forme à cette époque les phonèmes de toutes les langues du monde. Les parents lui répondent dans leur propre langue, et, peu de temps après, le bébé n'émet plus que les phonèmes de cette langue, dont quelques mois plus tard, il maîtrisera le vocabulaire et la syntaxe. Je verrais volontiers dans le foutriquet ce perpétuel nouveau-né qui babille devant la nature; seuls ceux qui savent écouter la réponse de Mère Nature arriveront plus tard à ouvrir le dialogue avec elle, et à maîtriser une nouvelle langue. Les autres ne feront que bourdonner dans le vide -bombinans in vacuo. Et où, me direz-vous, le foutriquet pourrait-il entendre la réponse de la nature? La voix de la réalité est dans le sens du symbole." (La VO dans "De l'icône au symbole", fin de conclusion, MMM).
Remarque finale.
En reparcourant "Récoltes et Semailles", je suis retombé sur "j’avais senti (...) que “ce quelque chose” n’était autre que tout ce qui était reconnu (à un niveau souvent informulé) comme étant une façon “yin”, “féminine” de faire des mathématiques — façon tacitement assimilée à du “bombinage”, du “non-sens”...". Chaque fois que je revois ce "bombinage" je repense à la citation thomienne ci-dessus, et je me demande si ce n'est pas la raison profonde pour laquelle Alexandre Grothendieck a quitté l'IHES si brutalement (AG écrit dans ReS qu'il a arrêté les maths pendant l'année 1969 pour se consacrer à la biologie)...
jc
29/01/2022
I. Le drapeau violet..
La couleur choisie par les féministes d'aujourd'hui. C'est à mon avis un excellent choix puisque le violet est à mi-chemin entre le bleu féminin/yin et le rouge masculin/yang. Choix conforme à la directive européenne qui a conduit à la modification de notre constitution (1).
II. Le drapeau arc-en-ciel (à bandes horizontales violet en bas, rouge en haut)
Drapeau choisi par la "communauté" LGBT, par les pacifistes, par les universalistes, par les environnementalistes (climate flag). Je note (2) : "dans les débuts du mouvement [féministe], pendant la Belle Epoque, c’est plutôt les couleurs de l’arc-en-ciel qui furent adoptées [plutôt que le drapeau violet]. En tout cas, par une activiste de la haute société comme la comtesse italienne Cora Slocomb di Brazza Savorgnan.".
III. Mon interprétation librement thomienne.
De I et II on voit qu'il y a deux façons de réunir symboliquement hommes/yang/rouge et femmes/yin/bleu : la voie directe en passant par le violet égalitariste (violet= 1/2rouge + 1/2 bleu) d'une part, et la voie "arc-en-ciel", où la partie orange-jaune-vert-bleu pâle déploie la partie blanche de notre drapeau tricolore bleu indigo-blanc-rouge (la bande violette ayant été retirée par et pour les féministes!) d'autre part. Union directe pas sexy du tout., au contraire de la voie arc-en-ciel que je qualifie d'orgastique. Je m'explique.
Dans le chapitre 9 de SSM, épigraphé "Et le verbe s'est fait chair", Thom propose des modèles en épigenèse primitive, moyenne et tardive, les modèles en épigenèse tardive concernant la formation des organes sexuels. Le symbolisme est alors le suivant: montée orgastique progressive du rapport homme/femme, d'abord rouge/bleu indigo, puis orange/bleu pâle, puis jaune/vert. Thom note à propos de l'épigenèse tardive :
"Si l'embryon humain présente une structure hermaphrodite jusqu'à un âge avancé, ce n'est sans doute pas, comme le voudrait la loi de récapitulation, parce que nous eûmes de lointains ancêtres hermaphrodites; mais plutôt parce que l'épigenèse, ayant à construire des mâles et des femelles, a trouvé plus économique de construire d'abord la situation seuil, quitte à infléchir, pour un court laps de temps, l'organisation dans un sens ou dans l'autre.".
Il y a, ai-je lu (3), une proportion non négligeable -et de plus en plus grande?- d'enfants à naître avec un sexe indéterminé. Pour moi, ces enfants sont dans la zone blanche entre le vert et le jaune et le symbolisme pour représenter ce phénomène est naturellement le drapeau vert-blanc-jaune. Si l'espèce humaine évolue, c'est, très librement inspiré par Thom, de ce côté-là qu'il faudra regarder.
IV. Deux remarques.
(Pendant que j'y suis et en m'abritant derrière la sage injonction dedefensienne : "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée".)
1. Le violet/bleu à l'intérieur de l'arc-en-ciel et le rouge à l'extérieur correspondent tout-à-fait à l'idée que je me fais des rapports homme-femme (idée peut-être pas très éloignée des rapports traditionnels);
2: L'énergie du violet est supérieure de 50% environ à celle du rouge. Les femmes seraient-elles plus dynamiques que les hommes ?
1: Article 1: "La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales." (23/07/2008).
2: https://significationdescouleurs.com/sept-couleurs-arc-en-ciel-signification/
3: https://fr.chatelaine.com/societe/intersexualite-un-phenomene-meconnu-mais-repandu/
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