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Crise et catastrophe

Article lié : “Fascination for the Devil

jc

  07/10/2021

Je commençais à rédiger un commentaire en partant de l'idée de fascination (une douzaine d'apparition du terme dans l'article) en partant de l'idée de la bêtise des wokenistes comme une paralysie de jugement analogue à celle de l'oiseau fasciné par le serpent quand, cherchant sur la toile des raisons expliquant ce comportement de l'oiseau, je suis (re)tombé sur un article de Thom de 1976 intitulé "Crise et catastrophe" qui fournit un cadre explicatif général des crises qui naissent, se développent, s'éteignent actuellement un peu partout dans le monde. Extraits:

"Des états à morphologie locale fluctuante, que j'ai qualifiés de "catastrophes virtuelles", se présentent aussi dans les sociétés avant les grands changements sociaux. La formation de groupuscules contestataires instables, sitôt dissous, sitôt reformés, est un symptôme d'instabilité profonde auquel tout homme politique doit prendre garde.";

"On posera en principe que la crise comporte toujours un élément subjectif, elle ne peut apparaître que chez un être pourvu de conscience.";

"... définition: est en crise tout sujet dont l'état, manifesté par un affaiblissement apparemment sans cause de ses mécanismes de régulation, est perçu par le sujet lui-même comme une menace à sa propre existence.";

"Finalement la crise chez l'être vivant doit toujours être rapportée à une défaillance dans ses mécanismes de régulation.";

"Ainsi la crise apparaît comme le facteur essentiel du progrès biologique et peut-être, en fait, de tout progrès." (dernière phrase de l'article).

https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1976_num_25_1_1379



 

De René Guénon à René Thom : un changement de catégories

Article lié : Ma “vérité-de-situation”

jc

  07/10/2021

[Complément à Vérité et réalité.

1. En maths le passage de la géométrie 2D ou 3D à l'algèbre est une stylisation (on s'exprime par signes -sonores ou visuels- en prononçant ou écrivant des mots les uns après les autres), donc un allègement qui tente d'exprimer en 1D l'essentiel d'un paysage plus complexe puisque multidimensionnel. Exprimer n'allant pas sans comprimer, sauver l'essentiel exige de la finesse. Esprit de finesse: chevau-léger, logocrate(?), esprit de géométrie: cuirassier, topocrate (?).
2. Pour moi le "supérieur" du franciscain "la réalité est supérieure à l'idée" doit être lu comme "antérieur" : la réalité précède ontologiquement la vérité, elle est première par rapport à la vérité (qui passe au second plan).]

Je remue ici les idées qui suivent depuis longtemps. L'idée de ce commentaire et de son titre m'est venue de l'audio-vision de la conférence du philosophe-mathématicien Olivier Rey intitulée " Quand le monde s'est fait nombre" dans laquelle il dit (à 37'25):

"Maintenant je suis très gêné par cette utilisation tous azimuts du mot société, en particulier en anthropologie et en ethnologie, où on va parler des sociétés primitives et où finalement, par le seul usage de ce mot, on projette sur ces mondes-là des catégories qui n'y ont absolument pas cours [ici la communauté] et on gomme complètement, justement, la grande différence qu'il y a entre la forme communautaire et la forme sociale des groupements humains.".

Un changement de catégories implique un changement de vision du monde, un changement de paradigme (typiquement, dans le cas considéré par Rey, un passage du communautarisme à l'individualisme -il précise que le latin individuum est la traduction du grec atomos).

Guénon s'appuie sur les catégories d'Aristote pour qui la catégorie première, antérieure à toutes les autres, est la substance (ulè) (traduite en français par matière, traduction malheureuse selon RG). Dans "Le règne de la quantité..." RG distingue la quantité continue -l'étendue cartésienne- et la quantité discrète, qu'il assimile au nombre (chap. II): "la quantité se présente à nous sous des modes divers, et, notamment, il y a la quantité discontinue, qui est proprement le nombre, et la quantité continue, qui est représentée principalement par les grandeurs d’ordre spatial et temporel . (...) Descartes, qui se trouve au point de départ d’une bonne partie des conceptions philosophiques et scientifiques spécifiquement modernes, a voulu définir la matière par l’étendue.".

Ce que Descartes a voulu faire, Thom l'a fait :

"Pour moi, l’aporie fondamentale de la mathématique est bien dans l’opposition discret-continu. Et cette aporie domine en même temps toute
la pensée." ;

"Il est  curieux  de  voir  comment  Aristote  a  ostracisé  le  concept  d’espace,  en  lui  substituant,  pour  les  besoins  de  sa  métaphysique  substantialiste,  un  « lieu » attaché à chaque entité. Cette exclusion de l’étendue — qui a eu, il faut le reconnaître, sur les origines de la Mécanique des effets assez désastreux  —  n’en  a  pas  moins  eu  des  conséquences  heureuses.  Car  en  dévalorisant l’étendue spatiale, Aristote a, par compensation, pensé tous les problèmes  des  entités  mentales  sous  la  catégorie  du  continu.  Il  est  sans  doute  permis  d’interpréter  l’aristotélisme  comme  une  lente  reconquête  —  une réappropriation — de l’espace qu’on s’était par force empêché de voir
au départ."

"Il  me  semble  qu’il  y  a  au  cœur  de  l’aristotélisme  un  conflit  latent  (et  permanent) entre un Aristote logicien, rhéteur (voire même sophiste, quand il critique Platon et les Anciens) et un Aristote intuitif, phénoménologue, et topologue quasiment malgré lui. C’est avec ce second Aristote (passablement méconnu) que je travaille, et j’ai tendance à oublier le  premier.  Il  a  espéré  faire  la  jonction  à  l’aide  du  concept  de  séparation, fondamental dans sa Métaphysique."

"(...)  reste  l’opposition  Platon-Aristote.  En  dépit  de  mon  admiration  pour  ce  dernier,  je  reste  platonicien  en  ce  que  je  crois  à  l’existence  séparée  (« autonome »)  des  entités  mathématiques,  étant  entendu  qu’il  s’agit  là  d’une  région  ontologique  différente  de  la  « réalité  usuelle »  (matérielle)  du  monde perçu. (C’est le rôle du continu — de l’étendue — que d’assurer la
transition entre les deux régions.)".

(Il est très clair pour Thom que le continu est l'être premier, être qui précède ontologiquement le discret. Seul un penseur du continu peut penser le mouvement et résoudre les paradoxes de Zénon, et, a fortiori, seul il peut penser le changement. (Il faudrait relire attentivement ce que dit RG à ce sujet dans "Principes du calcul infinitésimal"). Pour Thom ce qu'on perçoit visuellement (en 2D ou 3D) ou auditivement ce sont avant tout les singularités. Pour lui les mots sont des singularités logologiques (néologisme maison) qui reflètent ces singularités topologiques.)

L'ombre du Z

Article lié : “Fascination for the Devil

Serge Laurent

  05/10/2021

C'est vrai que le wokenisme sombrera vite dans le ridicule. Mais l'antiracisme restera, et le féminisme aussi. Par contre, je ne suis pas certain que le retour des Maurras, Bainville et de Mestre soient fait pour durer.  Maurras faisait un pietre catholique. Mais avec le couple Éric Zemmour/ Stéphane Bern on a une fine équipe pour sauver la France, le roi, et la foi catholique. Ces pitres ont tout pour nous convaincre de ramener Charles X ou de recoller Louis XVI, et notamment, Bolloré. Les monarchistes zombies sont en marche. 

Vérité et réalité

Article lié : Ma “vérité-de-situation”

jc

  05/10/2021

Je poste ici à la suite d'une interview parue dans Front populaire de Michel Onfray et Stéphane Simon intitulée "Alain de Benoist: "C'est la notion même de vérité qui s'efface". Je poste ici après une recherche de l'occurence vérité et réalité via le moteur de recherche du site, et m'arrête à cet article parce que le "situation" de "vérité de situation" renvoie pour moi à "situs" puis à "analysis situs" qui anciennement désignait en mathématiques ce qu'on désigne maintenant par topologie. Car ce qui m'intéresse ici c'est le rapport de la vérité à la réalité.

Depuis plus de cinq ans que je fréquente ce site (sans me lasser) je crois que le nombre de fois où PhG débusque la réalité -la vérité de situation- derrière la narrative -la vérité selon une logique humaine pervertie- est presque innombrable tellement il est grand.

Dans ce qui suit mon propos est d'argumenter la modification du titre en "Dorénavant la notion de vérité s'efface -sans disparaître- au second plan, laissant apparaître au premier plan la réalité". Sans être certain d'avoir bien compris la métaphore des chevaux (léger et cuirassiers), j'associe spontanément le topos de topologie à cuirassier et le logos à léger. C'est comme ça, au flair, que j'interprète le dernier paragraphe :

"Le chevau-léger s’en tire toujours par une pirouette tandis que le cuirassier poursuit sa course effrénée. Le chevau-léger tourne, le cuirassier charge. Sans doute sont-ils tous les deux nécessaires, et un peu fous bien entendu. (C’est la pirouette dont je parlais.)"

C'est pour moi un bouleversement considérable dans la façon de penser occidentale depuis Aristote car la rationalité "logique" des Lumières s'efface devant une nouvelle rationalité topo-logique. Les philosophes belges Dominique Lambert et Bertrand Hespel ont annoncé depuis quelques temps déjà ce bouleversement dans un article paru en 2012 intitulé "De la logique de la contradiction à la topologie de la conciliation" (*), dont l'introduction et la conclusion sont lisibles par les non scientifiques. Ils montrent comment surmonter l'abandon du principe de non contradiction, principe qui semble devoir être abandonné si on veut, parmi bien d'autres, comprendre le comportement du chat de Schrödinger et du chat de Thom. (DL et BH ne parlent pas de Thom. Thom qui, lui va encore plus loin que la topo-logique, à savoir la morpho-logique et l'embryo-logique, et ce depuis beaucoup plus longtemps que DL et BH, puisque ça remonte au milieu des années 1960.)

J'ai rappelé plus haut que le pape François a édicté pour l'Église catholique le nouveau principe "La réalité est supérieure à l'idée" qui, selon moi, s'oppose presque frontalement à "Et le Verbe s'est fait chair" (**), nouveau principe que, dans le cadre ci-dessus je reformule: "La réalité topo-logique (voire embryo-logique) est supérieure à la vérité logique". Pour moi, de quoi lire ou relire l'encyclique "Laudato si" avec ça en tête, ou plancher sur une encyclique Fides et ratio.1.

En reparcourant les commentaires de cet article je constate que ce principe franciscain me taraude depuis un certain temps. En fait tout ce que j'ai écrit ci-dessus je le ressasse depuis longtemps et ai fait ici de nombreux commentaires souvent décousus à ce sujet. Celui-ci me paraît moins décousu, plus achevé et, le dernier mais pas le moindre, dans le droit fil du sujet qui intéresse ici Alain de Benoist.

(*)  https://www.qwant.com/?q=laLambert+hespel+topologie+conciliation+logique+contradiction&t=w/

                                                  —————————————————————————-

ENTRETIEN paru dans le e-journal de Front Populaire.

L’essayiste Alain de Benoist fait le pari du temps long, de la mise en perspective, du contexte et du recul critique. Autant de rouages salutaires pour espérer gripper la grande lessiveuse de l’information instantanée. Nous l’avons interrogé pour son livre d’entretiens avec Nicolas Gauthier, Survivre à la désinformation (éd. La Nouvelle librairie).

Alain de Benoist : "C’est la notion même de vérité qui s’efface"


Front populaire : La constatation de fond qui préside à votre livre est que « trop d’information tue l’information ». Pouvez-vous nous expliquer ce paradoxe ?

Alain de Benoist : Cela n’a rien de paradoxal. Trop d’images banalise l’image, trop d’informations tue l’information. On est là devant un exemple typique de contre-productivité telle qu’Ivan Illich a pu la décrire : la voiture est censée permettre de nous déplacer plus vite, mais quand il y a trop de voitures personne n’avance plus dans les embouteillages. Dans une optique voisine, rappelez-vous de ce qu’Alexandre Soljénitsyne disait à sa sortie d’Union soviétique dans son célèbre discours de Harvard : « Je viens d’un pays où on ne pouvait rien dire, et j’arrive dans un pays où on peut tout dire – mais où ça ne sert à rien ».

La profusion d’informations nuit à la compréhension. On en a un exemple frappant avec l’actuelle crise sanitaire : nous avons entendu depuis deux ans des milliers d’informations et d’opinions, généralement contradictoires (y compris entre spécialistes), et en fin de compte personne n’y comprend plus rien. Au trop plein s’ajoute encore l’impossibilité de hiérarchiser les informations selon leur importance. Dans la presse écrite, on peut encore présumer qu’un événement rapporté en première page est plus important qu’un événement signalé en page 23 (mais même là il y a des exceptions). La télévision, elle, hiérarchise selon les critères qui lui sont propres : elle préfère toujours mettre en vedette des informations à fort contenu émotionnel, lacrymal ou spectaculaire, même si leur importance réelle est à peu près nulle. Enfin, sur Internet et sur les réseaux sociaux, c’est le brouillage total.

FP : Vous expliquez que le métier de journaliste demande l’humilité alors qu’il y règne plutôt un surcroît de prétention. Comment définiriez-vous le rôle d’un journaliste ?

ADB : J’ai bien conscience que répondre à cette question relèverait avant tout du wishful thinking. La plupart des journalistes sont des gens qui ont entendu parler de tout, mais qui ne connaissent rien. Ils forment une caste tournée vers elle-même, à qui l’esprit critique fait défaut parce qu’ils sont sous l’influence de l’idéologie dominante (qui est toujours l’idéologie de la classe dominante). De surcroît, ils vivent dans l’immédiateté : la nécessité d’« informer » au plus vite leur interdit le recul nécessaire à la réflexion. C’est pour cela que les esprits libres sont extrêmement rares parmi eux et qu’ils pratiquent abondamment l’autocensure.

La grande nouveauté en matière de censure est que celle-ci ne provient plus fondamentalement de l’Etat, traditionnellement chargé de veiller à l’ordre public et aux « bonnes mœurs », mais des médias eux-mêmes, qui forment la principale caisse de résonance du politiquement correct et sont les premiers à organiser les chasses aux sorcières contre ceux de leurs confrères qui tentent d’aller à contre-courant. Les médias jouaient autrefois un rôle de contre-pouvoir. Ils sont aujourd’hui le relais sinon le moteur des nouvelles censures. C’est un changement radical, dont beaucoup n’ont pas encore pris conscience.

FP : La révolution numérique a permis de faire sauter la chape de plomb du journalisme institutionnel, et vous y voyez plutôt un progrès. La « réinfosphère » et « l’info dissidente » doivent-elles pour autant être prises pour argent comptant ?

ADB : Je me félicite de voir fleurir des sources d’« info alternative ». Le problème est qu’il ne suffit pas d’aller à l’encontre du « discours officiel » pour être de ce seul fait plus crédible. La « réinformation » se pose en contraire de la désinformation, mais elle peut être aussi bien être une désinformation en sens contraire. Bien des sites « conspirationnistes » en témoignent.

FP : Le double phénomène de surabondance de l’information et de multiplication des canaux de transmissions n’entraîne-t-il pas une horizontalité des points de vue et un relativisme généralisé ? Est-ce qu’on appelle désormais la « post-vérité » ?

ADB : Oui bien sûr, mais le problème est en réalité plus grave. C’est la notion même de vérité qui s’efface, d’abord parce que dans les débats actuels, on ne s’intéresse plus à ce qui est vrai et à ce qui est faux, mais à ce qui est ou non conforme au « bien » tel que le définit l’idéologie dominante (c’est l’« empire du Bien » dont parlait Philippe Murray), ensuite parce que le réel disparaît de plus en plus par rapport au virtuel et au simulacre. Je renvoie ici aux travaux de Jean Baudrillard, mais aussi à ce que disait Guy Debord : « Dans le monde actuel, le vrai n’est plus qu’un moment du faux ». C’est cet écart au réel que les gens constatent lorsqu’ils confrontent ce qu’ils voient autour d’eux tous les jours et ce qu’en disent les médias. On ne peut donc pas s’étonner que la défiance dont font l’objet les hommes politiques, les partis, les institutions, et les « experts » en tous genres, se double désormais d’une défiance gravissime à l’égard des médias.

FP : Chacun reconnaît qu’un citoyen éclairé doit pouvoir s’informer convenablement pour penser le monde qui l’entoure. Or, est-ce encore possible lorsque faire le tri et prendre du recul devient un parcours du combattant méthodologique ?

ADB : Le « citoyen éclairé » censé pouvoir s’informer convenablement et rationnellement fait partie de la mythologie issue de la philosophie des Lumières, au même titre que les « choix éclairés » du consommateur, les vertus supposées de la « concurrence pure et parfaite », la « vérité du marché » et autres calembredaines. L’homme n’est pas pure raison. Il y a toujours en lui une part d’irrationnel, qui tend à faire primer la réaction immédiate sur la réflexion. Raison de plus pour l’aider à y voir plus clair, y compris en lui-même !

 

Marcuse et Adornau sont conservateurs.

Article lié : C’est la fla-que finale...

Didier Favre

  04/10/2021

Stéphanie Roza assimile les identités wokénistes aux identités traditionnelles. Elle considère les deux comme un retour au passé et un rejet de l’universalisme des Lumières.

Bock-Côté pose des questions relevant du bon sens et de l’observation. Roza avoue implicitement ne rien comprendre à la situation quand elle déclare « … c’est compliqué… », « … c’est la gauche qu’ils détruisent…. Être féministe, c’est déconstruire un discours, déconstruire une idéologie, ce n’est pas déconstruire les gens. » Fascinantes réponses de Roza. Elle fait du wokénisme (déconstruire une idéologie) en le niant (déconstruire les gens). Le résultat est « c’est compliqué. »

Roza associe la French Theory à Heidegger et Nietzsche, considérés conservateurs à des penseurs conservateurs passés chez Deleuze, Derrida, Foucault (elle les considère également comme des conservateurs ?) L’ultralibéralisme de Marcuse et Adornau reste à démontrer. Pourquoi ne pas considérer Hegel et Marx comme des conservateurs dans ce cas ? Elle va jusqu’à associer les wokénistes aux conservateurs et ultra-conservateurs. 

Je suspect que toute personne respectant les faits et la réalité est un facho pour tout woke qui se respecte. Ils sont dans la réalité subjective (le mensonge et l’erreur d’interprétation y sont impossibles). Tout rappel du réel s’y oppose et l’opprime si mon soupçon est correct. Tout porteur d’une intrusion du réel devient, dans ce cadre et par son action, une personne à supprimer à n’importe quel prix et par n’importe quel moyen car introduisant une oppression intolérable dans la réalité subjective. Dans cette même veine de ma pensée, un facho désigne tout oppresseur au sens woke du terme et totalement indépendamment des opinions politiques de la personne concernée.
C’est ennuyeux voire dangereux de se faire traiter de facho car cela est faux à priori mais il est impossible de se défendre contre ce type d’accusation.
Le résultat pour un wokéniste est qu’il a efficacement rejeté une attaque contre sa réalité subjective, il l’a implantée dans l’esprit d’un autre et l’a désorienté quelque peu. Le rejet de l’objet de son fantasme a progressé et cela représente tout ce qu’il vise. Il a déconstruit un adversaire et démontré la supériorité de la réalité subjective (fantasmée) sur le réel.
Personnellement, je dépose aux pieds de Descartes (Je pense donc je suis) la responsabilité de ce désastre. Il est totalement dans ce « Cogito ergo sum ».

Monismes.1

Article lié : DIALOGUES-32 : Occuper Wall Street, ou de l'intuition en politique

jc

  03/10/2021

Dans le .0 j'écrivais: "PhG, ayant lui aussi foi en la Tradition primordiale, est lui aussi moniste. ". Mais sur le site jepense.org que je viens de découvrir et que je trouve de bonne tenue il est écrit :

"La transcendance évoque l’idée de nécessaire effort pour établir un lien avec le principe supérieur : c’est entre autres le rôle des spiritualités et des religions (du latin religare : relier). L’immanence évoque plutôt l’idée de rechercher dans la matière et en soi-même ses propres causes : c’est une invitation à l’introspection, à la connaissance de soi pour accéder à la Connaissance avec un grand « C ».
Ainsi la transcendance appelle à chercher vers le haut pour percer le mystère de Dieu, comme pour monter à une échelle. Au contraire, l’immanence invite à chercher au fond de soi pour y trouver le secret de la Création : c’est l’idée qu’il y aurait en nous, comme en toute chose, la flamme du principe organisateur." ,

ce à quoi je ne trouve rien à redire. Et plus loin :

"La transcendance évoque une Lumière venant d’en haut, alors que l’immanence évoque une présence lumineuse « en-dedans »" et " La première est verticale (à l’image de l’axe du monde) alors que la seconde est horizontale (plan de la manifestation)"

aux accents pour moi typiquement guénoniens qui devraient satisfaire PhG.
 
Et enfin, ce qui justifie ce Monismes.1, puisque ce qui suit va à l'encontre de ce que j'ai écrit dans le .0 :

"La transcendance a tendance à séparer le corps et l’esprit, alors que l’immanence sous-entend que tout est dans tout,"; d'où il suit que "La transcendance porte en elle un certain dualisme, y compris dans la manière de percevoir, alors que l’immanence est un monisme,".

Ces citations m'enhardissent dans la voie du .0 où j'écrivais le plus discrètement possible (compte tenu de l'idée que PhG a, je crois, de l'immanence): "je le vois bien [Thom] (...) dans celle [la catégorie] des monistes immanents.".

La citation thomienne suivante, jointe aux citations de jepense.org qui précèdent, me conforte dans l'idée d'un monisme thomien immanent:

"... en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers." (SSM, Épilogue).

NB: Je précise que, pour moi, l'immanence est au-dessus de la transcendance, seul Dieu pouvant contenir en lui-même son propre principe. Aussi j'interprète cette citation thomienne comme une prophétie : Dieu est en nous, et il se manifestera quand ce deviendra nécessaire.".
.

 

Monismes

Article lié : DIALOGUES-32 : Occuper Wall Street, ou de l'intuition en politique

jc

  02/10/2021

En parcourant (rapidement…) https://www.dedefensa.org/article/mythologies-monistes j'ai actionné le moteur de recherche du site qui m'a conduit à ce Dialogue32 entre PhG et JPB (Jean-Paul Baquiast). Une fois parcouru ce dialogue je le commente en commençant par citer un extrait de l'article Wikipédia sur "Le règne de la quantité et les signes des temps" de René Guénon, tellement il me semble représentatif de la façon dont j'imagine que JPB voit les choses:

" La raison, la faculté intellectuelle individuelle par excellence de l'être humain, est devenue un « dogme », s'accompagnant, depuis Emmanuel Kant, de la négation de tout ce qui est d'ordre supra-individuel, notamment de l'intuition intellectuelle pure. Tout cela débouche sur une matérialisation de toutes les activités humaines et du triomphe du domaine économique et de l'industrie. Parallèlement, il y a disparition des métiers anciens, en particulier de l'artisanat, où l'activité de l'artisan était un prolongement de son être et un support pour son développement spirituel. Les objets sont estimés par leur prix, signe du règne de la quantité". (JPB ne fait aucune distinction esthétique entre des cathédrales comme Reims et des tours modernes comme celles de Dubaï, https://www.dedefensa.org/article/dialogues-4-lindividu-dans-lhistoire).

L'article "Monisme" de Wikipédia m'a fait découvrir la polysémie du mot. Clairement pour moi il s'agit chez le technocrate JPB du monisme matérialiste ("le monisme que postule la science matérialiste"), exactement le même, selon moi, que celui que revendique le philosophe Michel Onfray dans "Cosmos" où, toujours selon moi, il se positionne en anti-Hegel.

Pour moi Guénon est évidemment moniste, comme toute personne ayant foi en la Tradition primordiale. N'étant pas matérialiste (le matière est pour lui le Mal), le voilà donc naturellement conduit à être classé parmi les monistes spiritualistes, en compagnie de Hegel, ce qui fera très certainement hurler -avec raison- les guénoniens. PhG, ayant lui aussi foi en la Tradition primordiale, est lui aussi moniste. Rentrent-ils dans une case de l'article Wikipédia?

La position de PhG vis-à-vis de la matière n'est pas celle de Guénon (la Matière -M majuscule- est le Mal, mais pas la matière -m minuscule-, PhG prometttant de nous éclairer à ce sujet dans le troisième tome de "La Grâce…"). Le monisme transcendantal "pessimiste" me semble adéquat pour désigner son monisme: "les pessimistes ou mystérianistes considèrent que le monde phénoménal étant le seul accessible à l'homme, l'absolu « doit être rangé au nombre des inconnaissables ».

Quid du monisme de Guénon? Je n'ai que la citation suivante de "Le symbolisme de la croix", pour moi insuffisante pour le classifier :  "L’unité principielle exige en effet qu’il n’y ait pas d’oppositions irréductibles. Par conséquent, tout « dualisme », qu’il soit d’ordre théologique comme celui qu’on attribue aux Manichéens, ou d’ordre philosophique comme celui de Descartes, est une conception radicalement fausse.". Cependant j'ai noté un certain nombre de correspondances avec le monisme thomien (bien que Thom soit beaucoup plus "in re" -mais pas, surtout pas, nominaliste- et matérialiste que Guénon, selon moi résolument "ante rem" et essentialiste).

Thom se dit lui aussi moniste : "C'est sans doute sur le plan philosophique que nos modèles présentent l'apport immédiat le plus intéressant. Ils offrent le premier modèle rigoureusement moniste de l'être vivant, ils dissolvent l'antinomie de l'âme et du corps en une entité géométrique unique." (SSM, conclusion)  -position qui n'a guère été prise en considération, à ma connaissance, par les philosophes contemporains…- et je le vois bien soit dans la catégorie des monistes transcendantaux psychophysiques ou celle des monisies cosmiques, soit dans celle  des monistes immanents (la théorie des catastrophes étant pour Thom "une théorie de l'analogie qui contient en quelque sorte en elle-même son propre principe" et Thom se met volontiers à la place de Dieu : "Selon de nombreuses philosophies Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu").

Voilà. J'espère, moi apprenti-philosophe autodidacte, n'avoir pas dit trop de bêtises aujourd'hui.

L'issue fatale

Article lié : RapSit-USA2021 : vertige sécessionniste

Olivier le verseau

  02/10/2021

Voilà donc l'issue tant pressentie : cette secéssion serait le suicide tout trouvé !

Ne tirons pas sur le pianiste

Article lié : De qui et de quoi Z est-il le nom ?

alain pucciarelli

  01/10/2021

M. Zemmour a bien des défauts, dont celui d'être humain. Il pense, hésite, choisit, tâtonne, mais trace sa route crânement, avec sans doute un evironnement personnel et professionnel plus que favorable. Il dit des choses qui attirent l'attention et parfois suscitent l'adhésion dans un contexte de haine et d'agressivité à son encontre  qui va croissant. Il a bien des défauts, par exemple celui de refuser une fois éventuellement élu de quitter l'UE et l'Euro, comme si nos "partenaires" étaient prêts à écouter un solo français, mais au moins il tente de tracer une route. Originale et pour beaucoup bienvenue. Neuf en politique, et pourtant roué, il vaut déjà mieux que tant de chevaux de retour qui nous joue du pipeau. Si il contribuait à nous débarraser de l'équipe dirigeante actuellement en place, ce serait déjà beaucoup.

Article lié : La gauchisation-Système de Wikipédia

Théo Ter-Abgarian

  01/10/2021

"Une accélération bientôt incontrôlable de l'activité de censure, de violation  des droits d'expression…"
La France macronienne met les bouchées doubles. On sent que la campagne présidentielle sera 1°/plus que nauséabonde, méphitique… 2°/que le verrouillage sera maximum.
Verrouillage :
Avec les diverses lois de restriction des opinions, la censure incroyable exercée par le CSA envers toute dissidence, l'orchestration surjouée des pseudo-indignations du camp du Bien, avec aboiements, "sursauts citoyens",  pétitions de "plus jamais ça" et des "No pasaran", assez de hurlements et de remue-ménages dans le clapier bobocratique pour que les dignitaires de la droite dite et redite républicaine, pour conserver son label républicain chèrement acquis, s'obligent, la plupart du temps, à en rajouter. Et c'est ainsi que, dans ce pays, on ne peut parler de rien. ET ON NE DOIT PARLER QUE DE RIENS.
Fragrances méphitiques : 
Dans une France qui se délite, se décompose du fait d'une corruption galopante, d'une avancée du deal sans précédent, d'une inertie des pouvoirs publics plus capables de rien, sinon de harceler ce qui peut être encore harcelé, dans cette France-là,  se pavane Kéké 1er, en somnambule, certain d'être réélu, par les coups bas à venir, des flots de finances aux plus influents,  des astuces tactiques dont les arrière-pensées sautent aux yeux des plus bigleux :  comme en remettre sur l'implosion sociétale, jouer le clivage ad nauseam, la guerre des uns contre les autres.  On s'attend aux tombereaux d'insultes qui vont pleuvoir sur le Français moyen, exercice obligé des ces gens-là censé apporter sur un plateau d'argent les voix des "quartiers", les 4 millions d'électeurs qu'il faudra, coûte que coûte, amener dans les isoloirs, voix décisives, pour faire la différence. Donc promettre, en subliminal, que le deal ne sera pas inquiété avec Kéké 1er, mais comme il ne peut le dire directement, il le dit de manière infâme,  en ne cherchant qu'à s'opposer à Zemmour que le pire des non-dits. Kéké 1er se sent mieux dans le bassin du Congo qu'en Ile de France, nous dit-il. Mais qui lui a demandé de s'intéresser à la France ? Il déteste ce pays, le conchie tous les jours, avec des moues de morgue  de babtou fragile… Et, comme c'est étrange, il demande à en être président ! Et  des centaines de milliers d'ovins en stabulation comateuse (la Ve République) ne demandent pas mieux !

Les wokes et les gauchistes et les LGBTQ

Article lié : La gauchisation-Système de Wikipédia

FG

  01/10/2021

On pouvait trouver une forme de lucidité à la lecture de vos écrits. Je vous suis depuis 20 ans, au bas mot. Sans parler des quelques participations financières dans le passé.

Et donc. Là, ça part en bouillie. Et ça reste aveugle à l'essentiel. L'extrême-droitisation du monde, à base de mensonge et d'aveuglement aux faits. Le problème, pour PhG, ce n'est pas l'écrasement de toute vie par le système surtout quand elle est minoritaire et qu'elle se rebiffe. En témoigne l'action délethère de Trump, de ses prédécesseurs, et de ses imitateurs (Bolso, et tous les autres, en passant par Macron et ses soutiens (de LR à Bollo)).
Mais nan. Le coeur de l'analyse, c'est que les gauchos wokes lgbtqxyz ont noyauté le système et qu'ils sont à la racine de tous les problèmes, et que les meilleures analyses pour décrire ce mal absolu, elles sont du côté des fachos.

Découvrir que les hackers et l'opensource sont issus des libertariens… alors que les libertariens n'ont rien produit d'autre que des pensées frelatées sur leurs nombrils, à la Ayn Rand, ainsi que les théories économiques à l'origine du néolibéralisme, et là, on tombe sur le coeur du système, justement, le plus radioactif et mortifère.

Je n'ai pas la prétention d'étayer au-delà. Tout cela est pénible, vraiment. Je vais me contenter d'essayer de vous suivre pour les prochaines saillies relatives au CMI. Pour le reste, adieu.

Wokisme et wokenisme

Article lié : Wokisme ou wokenisme...

jc

  29/09/2021

Thom : "Il faut concevoir que tout concept est comme un être vivant qui défend son organisme (l’espace qu’il occupe) contre les  agressions de l’environnement, c’est-à-dire, en fait, l’expansionnisme des concepts voisins qui le limitent dans l’espace substrat : il faut regarder tout concept comme un être amiboïde, qui réagit aux stimuli extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis.".

PhG: "Je pense que le ‘wokenisme’ exprime mieux une affirmation d’un état imposé que ‘wokisme’ qui reconnaît l’acte individuel, voulu, pensé, etc. ‘Wokenisme’ représente mieux le caractère arbitraire, totalitaire, corrupteur, magique’ (magie de la bêtise), que le ‘wokisme’...".

Quel être vivant pour se représenter ce concept? Une algue un peu gluante qui s'implante dans les milieux favorables (en France une certaine gauche)? Quel mot pour le désigner? Algue tantôt agitée (wokenisme) tantôt agitant (wokisme), hésitant constamment entre les deux points de vue?

Thom  (conclusion de topologie et signification, MMM): "... dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur certaines parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification. La formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien : la fonction crée l'organe.".

Thom précise en tête de cette citation qu'il voit la formation de néologismes dans un cadre général qu'il précise au début de la conclusion:

"Nos modèles dynamiques conduisent à une présentation de l'organogenèse au cours de l'Évolution qu'on peut ainsi schématiser: toute fonction physiologique correspond à une régulation "catastrophique" du métabolisme, une véritable "onde de choc" physiologique; l'organogenèse est une sorte de lissage rétroactif de cette onde de choc, ce qui donne à l'organe sa finalité, car son fonctionnement prévient la catastrophe physiologique (ainsi respirer par les poumons prévient l'asphyxie).".

La fonction de cette algue un peu gluante est-elle analogue à celle de nos poumons?

Remarque à propos du "et" et du "ou" (wokisme "ou" wokenisme, wokisme "et" wokenisme).

Thom est complètement opposé à l'attitude formaliste actuelle qui oppose nettement "et" et "ou". Il signale* que : "il existe les langues où les emplois du "et" et du "ou" sont pris en charge par une même conjonction, la distinction ultérieure se faisant par l'adjonction d'adverbes du type "un seul", "tous les deux" ". Il renvoie en note aux langues samoyèdes (j'ai lu dans Wikipédia que samoyède signifiait "qui se mange soi-même", et qui, pour moi, renvoie directement à "le prédateur affamé est sa propre proie", assertion de nature translogique que Thom voit à la base de l'embryologie animale).

*: à la fin de l'article "Les mathématiques modernes: une erreur pédagogique et philosophique? " (AL)

 

L'origine du mot woke

Article lié : Wokisme ou wokenisme...

Hashem Sherif

  29/09/2021

"Woke" vient de l'anglais-américain noir et non directement de l'anglais
https://www.merriam-webster.com/words-at-play/woke-meaning-origin
 Woke is a slang term that is easing into the mainstream from some varieties of a dialect called African American Vernacular English (sometimes called AAVE). In AAVE, awake is often rendered as woke, as in, “I was sleeping, but now I’m woke.”
woke' is increasingly used as a byword for social awareness.

L'Iran

Article lié : L’OCS, à l’insu des sous-marins

PhG

  25/09/2021

Voyez les premiers mots de l'article.

 

Oubli ?

Article lié : L’OCS, à l’insu des sous-marins

Théo Ter-Abgarian

  25/09/2021

Le papier de PP Escobar n'est pas daté.  Il n'y est pas fait mention de l'adhésion de l'Iran à l'OCS, le 17 septembre.  Le bloc BAO croit que l'histoire est de son côté.  Erreur.  C'est tout l'Orient qui bouge. L'Iran n'adhère pas par dépit à l'OCS, ce que pensent les Atlantistes, mais par raison. Le bloc BAO a spolié l'Iran et la Russie (entre autres…) notamment avec les sanctions et l'omnipotence du dollar.  Et, bien entendu, cela ne peut continuer… Le bloc BAO, certes, va toujours tenter des révolutions de couleurs à Téhéran et à Moscou, pourquoi pas à Pékin ?