OLIVIER RICHE
21/01/2021
Narrative de la reproduction chez les Trobrinandais :
"Pour un indigène des îles du Pacifique, comme pour un paysan européen, ses animaux domestiques, dans le cas particulier les porcs, sont les membres les plus précieux du ménage, ceux auxquels on tient le plus. Et c'est précisément dans les soins dont il entoure ces animaux, en veillant à leur bien-être et à leur qualité que se révèlent peut-être le mieux tout le sérieux et toute la sincérité de sa conviction. Les indigènes des îles du Pacifique mettent toute leur ingéniosité à obtenir des porcs de bonne qualité et de bonne race, robustes et sains.
La principale distinction qu'ils font au point de vue de la qualité est celle entre les porcs sauvages ou de la forêt et les porcs apprivoisés ou de village. La chair du porc de village est considérée comme une grande gourmandise, alors que celle du porc de la jungle est rigoureusement tabou pour les gens de rang de Kiriwina, qui éprouvent pour elle une horreur et un dégoût non simulés. Ils permettent cependant aux femelles des porcs domestiques d'errer en dehors du village et dans la jungle où elles peuvent s'accoupler librement avec les mâles sauvages. D'autre part, ils châtrent tous les porcs mâles domestiques, afin d'améliorer leur qualité. Il en résulte qu'en réalité tous les jeunes porcs descendent de mâles sauvages. Mais les indigènes n'ont pas le moindre soupçon de cela. Lorsque je dis à un chef : « Tu manges la chair d'un descendant d'un porc sauvage », il ne vit dans mes paroles qu'une mauvaise plaisanterie, car se moquer de quelqu'un qui mange du porc est considéré par un indigène de bonne naissance et occupant une situation élevée comme une preuve de mauvais goût. Il n'a pas du tout compris ce que j'ai voulu dire.
Un jour où j'ai posé directement la question : « Comment les porcs naissent-ils ? », il m'a été répondu : « C'est la femelle qui, toute seule, donne naissance aux petits », ce qui signifiait probablement qu'aucun baloma ne prenait part à la multiplication d'animaux domestiques. Lorsque, voulant établir un parallèle entre la naissance de petits porcs et celle de petits êtres humains, j'ai suggéré que ceux-là pouvaient bien être apportés par des balomas spéciaux, je me suis heurté à un profond scepticisme ; et il était évident que ni leurs intérêts personnels ni les données de la tradition n'étaient de nature à les pousser à approfondir la question de la procréation des porcs.
Motago'i m'a fait cette déclaration importante : « Nous enlevons les testicules à tous les porcs mâles. Ils sont donc incapables de s'accoupler. Et, cependant, les femelles mettent bas des petits. »
Il ignorait donc l'inconduite des porcs sauvages et voyait dans la castration des pourceaux mâles une preuve irrécusable de l'inutilité de rapports sexuels pour la procréation. Dans une autre occasion je leur ai cité le cas du seul bouc et de la seule chèvre qu'un commerçant avait, peu de temps auparavant, introduits dans l'archipel. A la question : « La femelle mettra-t-elle bas des petits, si l'on tue le mâle ? », il m'a été répondu avec assurance : « Elle fera des petits tous les ans. » Ils sont donc fermement convaincus que si l'on séparait un animal femelle de tous les mâles de son espèce, cette séparation n'exercerait aucune influence sur sa fécondité.
Matrilinéarité, "droit maternel" aux îles Trobriand Bronislaw Malinowski (1930) LA VIE SEXUELLE DES SAUVAGES DU NORD-OUEST DE LA MÉLANÉSIE
https://www.anthropologieenligne.com/pages/matri_TrobriandA.html
Geo
21/01/2021
https://www.les-crises.fr/election-americaine-pourquoi-joe-biden-a-gagne/
Analyse conventionnelle très fouillée de l'élection.
Conclusion: Trump a faibli dans son électorat de base, les petits blancs pauvres et peu éduqués.
Queleques traits insolites: il a doublé son score parmi les LGBT, par exemple.
Pour les amateurs de chiffres.
https://www.les-crises.fr/election-americaine-pourquoi-joe-biden-a-gagne/
Didier Favre
21/01/2021
L’élévation de la science de la Covid au niveau de dogme indiscutable. Comparé au niveau de foi exigée en la « science », les dogmes de l’Eglise catholique romaine font figure d’aimables blagues émises par des théologiens ivres. Toute remise en question est prise comme un blasphème si répugnant que l’impétrant est condamné par le tribunal des « sachants » avec une sévérité pire que celle subie par les tueurs en série. Curieusement, ce phénomène a disparu. Est-il devenu naturel comme le problème de la consommation de drogue, également au champ des disparus ?
La haine anti-Trump est d’une telle intensité que même celle subie par Adolf Hitler pâlit quand je les compare. Cela me stupéfie. Trump n’est certainement pas un saint. Je le vois plutôt comme un blasphémateur en série d’une religion intolérante et excluant (cancelling) dont les dogmes premiers sont la tolérance et l’inclusivité.
Cela permet de le mettre dans la case intolérance et exclusivité tout en pratiquant ces deux tares allègrement. Toute discordance avec le Système devient la preuve que son auteur est un adepte de tous les -ismes et -phobies dénoncées par ce dernier. Il doit donc disparaître et toute personne le considérant positivement doit le suivre ou être reprogrammé. Il doit rejoindre les tueurs en série et la drogue dans les maux inexistants de l’humanité.
J’ai besoin de comprendre ce qui se passe.
Trump n’a pas joué selon les règles du Système. Tous ses adeptes, de près ou de loin, le voient comme un individu abominable pour cette raison. Cette condamnation menace toute personne doutant de la vertu des règles édictées par le Système pour défaire la Covid. Elle « tue la grand-mère » sauf si elle part manifester avec les bannières BLM. Cette contradiction se résout d’elle-même dans le cadre du Système. Les mutations du virus en deviennent terrifiantes car il doit vaincre totalement cette maladie ou admettre son impuissance. Cela serait sa fin. Il a prouvé sa puissance face à Trump en le battant de manière douteuse dans les élections où il sa soutenu ouvertement son opposant. Mon doute se nourrit du refus total et obstiné des adeptes du Système de discuter les accusations de fraude. Il se nourrit de la protection dont Biden jouit dans les affaires de corruption en Ukraine, le contenu de l’ordinateur de son fils, les guerres qu’il a déclenchées avec le bizarre « Saint » Obama et j’en passe. Sur ce point de doute, je me sens en compagnie de beaucoup de gens très mal vus par tout bien-pensant. Cela m’explique, en partie au moins, la censure en cours dans les réseaux sociaux. L’échec du Système à maîtriser la Covid 19 fait naître d’autres doutes sur le Système et par d’autres personnes dont la vie de tous les jours est détruite par ses édits dont la valeur est de plus en plus discutable. Les mutations tuent les promesses de leur valeur. Le virus ne joue pas non plus selon les règles du Système. Ce dernier se sent menacé et va donc réagir de plus en plus violemment avec de moins en moins de logique. Il se bat pour sa survie et comme un humoriste allemand le notait au sujet de la crise économique en Grèce: « Berlin est près à se battre jusqu’au dernier Grec. »
Qu’est-ce que je peux faire de toute cela ? C’est la question la plus intéressante à mon avis.
Je retiens de mes considérations ci-dessus que le Système décide souverainement de ce qui existe et de ce qui n’existe pas (postmodernisme en action?). Tout ce qui vient le perturber doit être combattu comme une émanation du mal à côté de laquelle le Nazisme fait figure de nain. Le mot anglais « cancel culture » prend un sens absolu ici, si absolu que je ne vois pas comment le traduire en français.
Je retiens la satisfaction du Système quand un problème disparaît de sa vision. Il lui suffit de nier l’existence d’un problème pour qu’il considère en avoir triomphé.
Faisant partie de ces gens croyant sérieusement qu’il existe un univers hors de l’esprit humain, je crois que les tueurs en série, la drogue, le réchauffement climatique (sujet d’un fascinant déni) et le trumpisme (cela se nommait populisme dans les temps préhistoriques, ceux d’avant l’an 2000) et quelques autres existent toujours, empirent dans leur état d’invisibilité et finiront bien par se faire remarquer par leur présence.
Pour tout tenant du Système, que ce soit de loin ou de près, cela sera un choc si absolu que la catatonie (je la comprends comme un état de mort mentale) sera la règle. Il se battra avec la dernière violence pour rester dans son déni vital. Il est, pour l’instant en colère. Le désespoir le guette et il le sait ou le sent. Les mieux informés en sont à créer le « Grand Reset » pour se dire qu’ils peuvent faire avec la nouvelle situation et sauver leur Système.
Le Système est mort. Il est l’enfant des Lumières. Il est l’enfant de la folie humaine et démoniaque de la croyance que le monde peut être soumis à la volonté humaine. Nous n’en sommes qu’une partie et nous devons faire avec.
Nous entrons dans le temps des découvertes. Il est temps de relire le livre de l’Apocalypse. Il est temps de relire tous les penseurs dont la présupposée est que le monde existe en dehors de nous. Il est temps d’accepter que la réalité est toujours plus complexe que nos esprits. Au travail!
Alexis Toulet
21/01/2021
Quelques précisions, puisqu'il semble que ma réaction aux considérations du sieur Orlov ait elle-même suscité des réactions.
D'abord, le mot "perdant" n'est pas de moi, mais de M. Orlov, qui le mettait dans la bouche de Gengis Khan pour qualifier les Américains qui ne sont ni "Anglos" ni Juifs. Ce mot étant posé, force est de constater que la Mongolie est un petit pays plutôt pauvre.
Ensuite, je dois avouer que je trouve les élucubrations de Orlov assez déplaisantes. Qu'il ait une idée aberrante des relations historiques entre Russes et Mongols, présentant les premiers comme les continuateurs des seconds, quand la réalité est que les Mongols d'abord décimèrent les Russes, puis les maintinrent en servitude pendant un siècle et demi avant d'être expulsés suite à la victoire russe de Koulikovo, grand bien lui fasse. Mais donner en modèle l'un des conquérants les plus cruels de l'Histoire, pire encore que Hitler (10% de la population planétaire de l'époque tuée par Gengis Khan, à comparer avec 2% pour Hitler), désolé ça ne passe pas pour moi.
S'agissant de l'empire américain, il est assez clair qu'il ne doit plus durer bien longtemps. Cela ne change pas le fait présent, qu'il est actuellement la plus grande puissance au monde. Et que même s'il a déjà plusieurs orteils dans la tombe, voire un pied entier, c'est toujours mieux que l'état dans lequel se trouve l'empire mongol.
Gengis Khan est mort et bien mort, il n'a fort heureusement pas de successeur. Ce n'est pas lui qui est en mesure de juger les empires de notre époque.
D'ailleurs, son avis ne vaudrait pas grand chose. Encore moins que celui de Hitler, voyez :-) ...
EmlB
20/01/2021
Après de nombreux articles très critiques au sujet du F-35, plus rien. Que se passe-t-il ?
Vieux Rebelle
20/01/2021
L'Empire américain 'suprême’, dites-vous, monsieur Toulet ? Et c'est lui qui 'écrit' l'histoire, pas le Khan, pensez-vous ?
Rove, porte-flingue de la communication de GW Bush (deux grands esprits-conquérants, Rove et Bush, comme ils le montrèrent en Irak), nous disait, à l'été 2002 lorsque c'était encore d'actualité:
« Nous sommes un empire maintenant et quand nous agissons nous créons notre propre réalité. Et alors que vous étudierez cette réalité, – judicieusement, si vous voulez, – nous agirons de nouveau, créant d’autres nouvelles réalités, que vous pourrez à nouveau étudier, et c’est ainsi que continuerons les choses. Nous sommes [les créateurs] de l’histoire… Et vous, vous tous, il ne vous restera qu’à étudier ce que nous avons [créé]. »
Ainsi êtes-vous vraiment en plein au coeur de l'actualité (métahistorique comme dirait notre “Capitaine, mon Capitaine” de dde.org).
Il est vrai, c'est un point pour vous, qu'il semble bien que l'Empire ait réussi à conquérir le Capitole à Washington, bien mieux que l'Irak : 25.000 soldats pour le serment de Ol'White Joe', sémillant Neron des bonnes affaires des catacombes…
Avec lui, nous aurons l'histoire de l'empire suprême : « Told by an idiot, full of sound and fury: Signifying nothing. »
Merci de nous remettre dans le bon sens de l'Histoire. Moi, je m'en vais remettre mon entonnoir, pour tenir ma tête au chaud.
Amusant, non?
jc
20/01/2021
"Polytechnicien, ENSAE, directeur de l’INSEE, en poste au ministère de l’Économie" : le règne de la quantité;
"mais aussi catholique d’une foi ardente, et de ce point de vue, selon le Wiki : « enseignant à l'Institut catholique de Paris, et chroniqueur au journal La Croix dont il dirige le service économique et social entre 1985 et 1987. Il est membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Ses thèmes de recherche portent sur (...) l'épistémologie, les questions spirituelles et religieuses. »
Auteur de nombreux livres. Ses deux derniers : en 2018, ‘Penser la foi chrétienne après René Girard’" : Signes des temps.
Comment peut-on penser le changement avec les seuls nombres ? La contiguïté n'est pas et ne sera jamais la continuité. Penser la foi chrétienne avec René Girard c'est sans doute bien. Penser les changements catastrophiques du monde avec René Thom c'est pour moi incontestablement mieux.
jc
20/01/2021
Pour le commentateur A. Toulet ce ne sont pas les perdants qui écrivent l'Histoire. Ici sur Dedefensa, gagnants et perdants ne sont que des figurants -parfois bien pâles comme c'est souvent le cas en démocratie-, et les empires comme les civilisations naissent se développent et meurent selon une immuable succession (Dimitri Orlov a omis dans son article de parler de la fin de l'empire du vent). Thom nous met en garde (SSM, 2ème ed. p.322) : "Il serait également tentant d'envisager l'histoire des nations comme une suite de catastrophes métaboliques; quel exemple de catastrophe généralisée que la décomposition d'un grand empire, comme celui d'Alexandre. Mais il faut de toute évidence se borner; dans un sujet comme l'Homme, on ne saurait pénétrer qu'à la surface des choses. Comme Héraclite l'a dit : "Tu ne saurais atteindre les limites de l'âme, aussi loin que te porte ta route, si profonde est sa forme."
Alexis Toulet
19/01/2021
Mais l'empire de Gengis Khan a disparu depuis longtemps.
Assez peu de ceux qui connaissent son histoire le regrettent. Pour la même raison que assez peu de gens regrettent les Assyriens, les Aztèques, Tamerlan ou Hitler.
C'est l'empire américain qui est aujourd'hui suprême, même si ce n'est (probablement) plus pour très longtemps encore.
Et ce ne sont pas les perdants - comme par exemple les Mongols - qui écrivent l'Histoire.
OLIVIER RICHE
17/01/2021
« Avant le début de la grande bataille de Kurukshetra, Arjuna fut troublé à l'idée du sang qui y serait versé et des souffrances qui en résulteraient, et ce d'autant plus que les adversaires, les Kauravas, faisaient partie de sa propre famille.
Ainsi se révéla sa nature profondément humaine, celle d'une âme déjà tournée vers le monde spirituel, vouée à la justice et la piété. Pourtant cette aspiration ne semblait pas compatible avec sa condition de prince : en tant que Kshatriya, il devait se comporter comme Duryodhana et se précipiter sur le champ de bataille pour défendre son bon droit. Or, c'est au nom même du dharma (ordre cosmique) qu'il douta de la conduite à tenir : il se refusa à causer la perte de sa famille, qui, bien que divisée, demeurait pour lui le fondement du dharma (morale sociale, liée à la caste) car la famille royale était l'archétype même de la famille. Si elle était détruite, la ruine du royaume s'ensuivrait et l'univers serait précipité dans le chaos.
Krishna, le huitième Avatar du grand dieu Vishnu, prit l'apparence du conducteur de char d'Arjuna et offrit au héros réconfort et enseignement spirituel. Puis il commanda à Arjuna de faire son devoir de kshatriya, membre de la caste de guerriers. Arjuna retrouva une fermeté accrue. »
Cet épisode est relaté dans un long poème s'intitulant Bhâgavad Gîta, le chant du seigneur.
http://vedisme.free.fr/pages/arjuna.html
Boyan Drenec
16/01/2021
Bon, ça fait un peu « appeler le 36-15 », mais oui, ça claque bien.
:D
Eltrovar
15/01/2021
Depuis quelques jours, de nombreux liens et images sur les réseaux sociaux et blogs réscussitent un parti politique tombé en désuétude : le Patriot Party. Affublé du totem de Lion, ce parti se pose en ni-ni, (ni républicain, ni démocrate) même si pour le moment, la quasi totalité de ceux qui s'y réfèrent semblent être des déçus du GOP, qui a lâché Trump en rase campagne. Affaire à suivre.
Laurent Cordier
12/01/2021
Il n’est pas un petit commerçant qui ne sépare soigneusement ses opinions politiques de son business. C’est la survie de son commerce. Pour l’avoir oublié , les Gafam vont sans doute le payer cher.
Jack V.
12/01/2021
Comprenez bien, innocents que vous êtes, les GAFAM ne défendent pas les "valeurs" mais les "standards" de la Communauté. Nuance !
Et il est clair que les geeks habitués à régner en super-administrateurs doté de droits "root" sur des térabytes aux valeurs discrètes n'ont pas vraiment pris la mesure de ce que c'est que de s'aventurer avec de simples notions de logique binaire dans les convulsions d'un monde trop humain en pleine transition.
D'ailleurs, certains en en Europe, ont bien ressenti le malaise, comme Merkel qui est gênée aux entournures, et le dit, probablement parce qu'ayant vécu en RDA et ayant assisté à la chute du mur de Berlin, elle est plus sensible que les autres responsables européens à certains fremissements annonciateurs de bouleversements cataclysmiques et tient à se positionner du bon côté.
https://www.ouest-france.fr/europe/allemagne/angela-merkel/pour-angela-merkel-la-suspension-du-compte-twitter-de-trump-est-problematique-7115270
jc
12/01/2021
C'est votre dernier mot, jc ?
Oui, Jean-Pierre, c'est mon dernier mot.
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier