Geo
08/03/2021
https://www.les-crises.fr/blockchain-les-entreprises-de-la-tech-pourront-elles-bientot-former-des-gouvernements-locaux-au-nevada/
Eltrovar
08/03/2021
Petite coquille à la fin du texte : "Nous au moins, civilisation-postmoderne, nous n’avons pas besoin du Vésuve pour giser sous les cendres".
Le verbe gésir n'est plus beaucoup utilisé, et encore moins à l'infinitif. A part la forme "Ci-gît", le participe présent "gisant" et quelques usages littéraires à à la troisième personne de l'imparfait je ne lui connait pas d'autre usage courant moderne.
jc
07/03/2021
Péguy : "« La seule fidélité du monde moderne, c’est la fidélité du parasite. […] Le monde moderne est […] essentiellement parasite. Il ne tire sa force, ou son apparence de force, que des régimes qu’il combat, des mondes qu’il a entrepris de désintégrer. »
Orlov : "Au XXIe siècle, les États-Unis sont passés d’une ère de capitalisme à une ère de parasitisme. "
Parasite : organisme vivant qui vit aux dépens d'un autre organisme (l'hôte). (Wiki)
Virus : Un virus est un agent infectieux nécessitant un hôte. (Wiki)
Le Système : parasite finissant par succomber au parasitisme ?
jc
03/03/2021
C'est, je crois, le sujet de la partie strictement mathématique de l'œuvre de Thom, où "mathématique" doit être lu non seulement "connaissance des idées extraites de la matière" (mathématique au sens d'Aristote) mais aussi et surtout "connaissance des idées séparées de la matière" (théologie au sens d'Aristote), et où Thom ébauche une telle classification "hors substrat" (les sept catastrophes élémentaires étant les structures crisiques mathématiquement les plus simples). (L'autre partie de son œuvre -la partie essentielle- est de tenter de relier mathématique (au sens ci-dessus) et réalité, c'est-à-dire l'étude de la physique aristotélicienne (la phusis), la connaissance des idées immergées dans la matière selon Aristote).
Je ne peux m'empêcher de rapprocher les dernières lignes de SSM de celles de Pseudo Denys l'Aréopagite citées par PhG :
"... en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une Théorie générale des modèles [sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine?"
Même vision prophétique ("Moïse" pour l'un, "ou en attente" pour l'autre). Mais visions inversées? : plutôt intérieure et endodermique pour Thom ("au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme")? plutôt extérieure et ectodermique pour Pseudo-Denys ("Celui qui est au-delà de tout")? et pour PhG ("un savoir d’origine ancestrale sinon éternel, extrahumain et au-dessus de l’humain")?
Thom :
"On sait que chez les animaux supérieurs, et en particulier les Vertébrés, l'embryon se présente initialement sous la forme d'une sphère creuse (blastula) ; en s'invaginant à l'intérieur d'elle-même par le processus de la gastrulation, cette blastula devient une structure triploblastique à trois feuillets : ectoderme-mésoderme-endoderme. L'ectoderme donnera essentiellement la peau (pour partie), les organes sensoriels et le système nerveux ; le mésoderme fournira les os, les muscles, le sang, le cœur, le système vasculaire et les organes d'excrétion. L'endoderme construira la muqueuse intestinale et diverses glandes digestives, comme le foie. À cette énumération quelque peu rhapsodique, la métaphore suivante apporte un sens : j'ai proposé d'identifier la structure triploblastique du Vertébré à la structure ternaire de la phrase transitive : sujet-verbe-objet, selon la correspondance : ectoderme = objet, mésoderme = verbe, endoderme = sujet."
Morbihan
27/02/2021
Le comportement actuel de la Pologne rappelle étrangement ce que fût le sien lors des périodes précédant la deuxième (je n'utilise pas "seconde" craignant qu'il y en ait une autre…) guerre mondiale: un vrai boutefeu.
Il serait judicieux que nos dirigeants (?) prennent des leçons d'histoire…
patrice sanchez
26/02/2021
Eh oui cher Monsieur, cette menace existencielle a le mérite progressivement de mettre les Hommes de bonne volonté enfin " en ordre de penser dans le droit chemin ", comme les guerres et autres catastrophes dans l'histoire nous auront démontré la capacité de résilience et de rebond de l'Humanité, et au final, les maitres de l'immonde et de l'imposture n'auront joué le rôle que d'idiots utiles, celui de rassembler bientôt les peuples de la terre pour combattre le principe du mal qui n'a que trop régné !
Marc Gébelin
25/02/2021
Deux phrases de l’article se contredisent :
« c’est une "conversation", entre adversaires idéologiques /… contraint par le même autoritarisme absurde et prisonnier de lui-même (pas besoin de complots, – bêtise, hybris et aveuglement suffisent à la besogne) », dites-vous et vous ajoutez, « leur échange implique la réalisation d’un danger qui plane, qui rode et nous menace, et qui n’est pas vraiment de facture humaine ».
Ces deux idées répondent à la question du "complot" ou "pas complot". Le danger dans tous les échanges qui utilisent en principe un langage commun de haute tenue (on choisit ses mots quand on s’exprime par écrit), c’est de prévoir que notre interlocuteur risque de les entendre autrement que comme on voudrait qu’ils le soient.
Si je parle de "complot", je le prends dans le sens du Larousse : « Préparer secrètement une action, en général hostile, néfaste, former des projets secrets ». Tout historien sait que le monde évolue, non par quelques règles mystérieuses de l’Histoire mais par des décisions le plus souvent réfléchies. Et ces décisions ne viennent pas du peuple, mais des élites qui le dirigent. Pour attaquer la Pologne Hitler usa du "complot" Gleiwitz. Pour bombarder le Nord Vietnam les Yankees se dirent attaqués par les Nord Vietnamiens, ne parlons pas de l’Irak., prodigieux complot d’imbéciles fanatisés, etc…
Quand on prend la peine d’analyser –avec les éléments les plus solides, connus maintenant un an après le début du phénomène, l’éclatement du covid 19–, toute personne sensée flaire autre chose que du pur hasard imputable à la fantaisie imprévisible d’un virus, ou à une maladresse d’un manipulateur. Il est clair que cette épidémie dans son étrangeté, relève plus du complot que du "dérèglement climatique" mais que, comme pour tout complot, on n’en aura la preuve que dans 30 ou 40 ans quand les comploteurs seront morts et à l’abri des sanctions. Il n’y a plus beaucoup d’historiens de gauche ou de droite, qui croient à la "fourberie nippone" dans l’attaque de Pearl Harbour, à la "malignité du Yankee" pour juger le bombardement atomique du Japon, bombardement qui s’adressait plus aux Soviétiques qu’aux Japonais, etc. etc.
Si bien que quand je lis « danger qui plane, qui rode et nous menace, et qui n’est pas vraiment de facture humaine », je me dis s’il n’est pas de facture humaine, il est la facture de qui? C’EST CA QUE "LES GENS" APPELLENT AVEC RAISON COMPLOT. Ils sentent bien que les explications données pour lutter contre le covid sont insuffisantes, mensongères, illogiques. L’avenir montrera qu’il s’est bien agi d’un complot même si parfois le complot échappe aux mains des comploteurs! Qu’il soit de facture humaine ou supra humaine ou non humaine, on ne peut oublier que des hommes mangés par une folie surhumaine poursuivent bien le projet de réduire l’humanité d’un bon tiers. Le complot marchera-t-il ? Ça, ça dépend des hommes qui savent ce qu’est un complot, qui savent le dénoncer et qui ont les ressources intellectuelles et morales pour le faire avorter si… c’est encore possible.
Jack V.
25/02/2021
http://psk.blog.24heures.ch/archive/2021/02/21/l-usaf-confirme-son-interet-pour-un-avion-de-4eme-generation-870603.html
jc
23/02/2021
https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_subsidiarit%C3%A9
Il y a le principe de subsidiarité descendante (descente du global vers le local), dont Wiki nous dit qu'il a trouvé son origine dans la doctrine sociale de l'Église catholique, et qu'il est devenu l'un des mots d'ordre de l'Union européenne. Au sommet de la hiérarchie? À l'origine, Dieu, bien sûr, et maintenant ceux pensent pouvoir en tenir lieu. Au commencement était le verbe et le verbe était Zuckerberg ?
Il y a aussi le principe de subsidiarité ascendante, à mon avis nettement préférable car structurellement plus stable. Les chrétiens US actuels comme jadis les mormons?
Vers un conflit entre les tenants de ces principes opposés?
Remarque : le principe de subsidiarité (sans autre précision) est dorénavant inscrit dans la constitution suisse, suite à une récente votation.
Thom me semble visiblement être favorable au second (montée du local vers le global) : "En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la théorie des catastrophes permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera : i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."
Quant à Dieu-Zuckerberg, Thom ne le placerait vraisemblablement pas très haut dans l'arbre de Porphyre :
"Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer."
Citation extraite de :
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.
Aristote a dit du germe, à sa naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois Sa création achevée: Premier selon l'Être, dernier selon la génération." (ES, p.216)
Kevin
23/02/2021
Merci Philippe Grasset pour cet article intéressant et plein d'humour. Vos articles sont inestimables d'intelligence mais votre style littéraire est également très agréable et votre humour est frais et mérite son appellation.
jc
22/02/2021
I.
Il est pour moi très clair que la science moderne adopte une attitude démiurgique (la science dans le but de dominer la nature (1)). Thom propose pour la science une attitude herméneutique, selon lui beaucoup plus modeste (2). John Kerry entraîné malgré lui dans cette surenchère démiurgique ? Je n'imagine pas qu'il puisse en être autrement dans les actuels cercles de pouvoir US, qu'ils soient démocrates ou républicains. L'idéal moderne démiurgique de puissance anglo-saxon face à l'idéal classique herméneutique de perfection gréco-latin?
II.
PhG : "Car la Grande Crise est effectivement ‘climatique’, mais dans le sens où elle a installé un climat qui interfère directement sur les psychologies et les conduit où bon lui semble, c’est-à-dire dans les paroxysmes de nos extrêmes pas si loin des espaces des démences collectives."
PhG : " Le débat se fait d’abord, dans sa rage polémique la plus extrême, autour de l’idée du “réchauffement climatique dû aux activités humaines”. Bel exemple de sophisme, que Deleuze ne démentirait pas, – et ils en sont tous coupables, de ce sophisme, des partisans du réchauffement dans ces conditions aux climatosceptiques. Car cet intitulé est faux, archi-faux, une imposture, une inversion comme seul notre Système sait en accoucher… Le Système, justement ; le seul intitulé qui vaille est bien : débat pour ou contre “le réchauffement climatique dû aux activités du Système”. La différence est apocalyptique." (https://www.dedefensa.org/article/le-climate-change-etdedefensaorg)
III.
Ma conclusion : ce n'est pas notre planète qu'il faut refroidir (la méthode choisie pour ce faire par les dirigeants actuels du monde étant "évidemment"démiurgique -what else, de leur point de vue?- (3)), c'est l'humanité (en adoptant une attitude plus résolument herméneutique?) et en particulier ses dirigeants (4).
(1) Lire ou relire le début de la préface à la deuxième édition de "La critique de la raison pure", pour moi particulièrement éclairant (ma lecture de l'œuvre de Kant s'est arrêtée là).
(2) Cf. sa vidéo-testament "La théorie des catastrophes" avec le concours d'Émile Noël, disponible sur la toile, de 47'50 à 48'55.
(3) Bill Gates -très certainement entre autres- a déjà dans ses cartons des projets qui me semblent particulièrement délirants.
(4) Pas au sens que l'argot donne à ce mot, bien sûr…
georges hegel
22/02/2021
"De manière non surprenante, ils se sont individualisés là où n’ont pas été appliquées avec rigueur les mesures sociales d’endiguement de l’épidémie, laissant le virus prospérer, condition de reproduction effrénée favorable à son évolution, sélectionnant des conformations plus transmissibles sinon plus pathogènes."
"Est-il vrai que les essais phase 3 de AstraZeneca ont été faits d’abord en Angleterre, en Afrique du Sud et au Brésil, et que les variants à problèmes sont apparus en même temps dans ces 3 mêmes pays ?"
# Où l'on trouve suffisamment de pauvres à acheter qui acceptent de se faire tester.
"La petite bourgeoisie urbaine des pays occidentaux, semi-cultivée, empêchée dans son mode de vie, empêtrée dans des jugements souvent non fondés, s’est trouvé une vocation révolutionnaire."
# On reconnait là le raisonnement semi-marxiste de ces pseudo révolutionnaires dont la culture se limite aux idées de Lénine, Trotsky, Staline ou Mao. Le mépris d'une des composantes du peuple sans laquelle il est facilement maléable est caractéristique de ce courant de pensée. Les chasser des villes et les envoyer en enfer (Goulag, génocide champêtre, ...) a toujours été la solution de ces tristes sires. Marat, Marx, Engels, ... ces petits bourgeois vous supplient de les relire afin d'approfondir votre culture marxiste( La commune de Paris par exemple) ce qui vous rendra plus modeste, moins dangereux pour la Liberté et plus fraternel.
jc
21/02/2021
Je suis retombé sur cet article en lisant https://www.dedefensa.org/article/shakespeare-moliere-en-un-acte-metaphysique. Je l'avais déjà parcouru sans y rien trouver à commenter. Mais aujourd'hui, derrière les métaphores cuirassier et chevau-léger ("Le chevau-léger tourne, le cuirassier charge. Sans doute sont-ils tous les deux nécessaires…"), je devine les concepts de structure et de fonction du langage, ce qui me fournit un point d'entrée pour commenter ici (Il suffit d'un mot, d'une phrase, d'une métaphore…).
Thom (who else en ce qui me concerne) fait de l'opposition structure/fonction la colonne vertébrale de son essai de théorisation de la biologie (1); ce qui incite à tenter de faire de cette même opposition la colonne vertébrale de la théorisation de la linguistique, puisqu'il y a pour lui une profonde analogie "sémantiquement acceptable" entre biologie et linguistique (2).
Thom est convaincu que "le langage, ce dépositaire du savoir ancestral de notre espèce, contient dans sa structure les clés de l'éternelle structure de l'Être" et que la structure du langage a une origine géométrique. Il associe ainsi des singularités instables (catastrophes élémentaires) à certains verbes "fondamentaux", singularités qui se stabilisent en se déployant, ce déploiement se manifestant en linguistique par l'adjonction de substantifs (4) : c'est le verbe qui se fait chair… (5)
En ce qui concerne la fonction du langage, Thom considère qu'elle est liée à un double contrainte (6) : "La première contrainte répond au besoin de virtualiser la prédation. L'homme en éveil ne peut, comme le nourrisson de neuf mois, passer son existence à saisir les objets pour les mettre en bouche. Il a mieux à faire: aussi va-t-il "penser" c'est-à-dire saisir des êtres intermédiaires entre les objets extérieurs et les formes génétiques: les concepts. La seconde contrainte exprime la nécessité pour le groupe social de transmettre rapidement les informations nécessaires à sa survie (présence au voisinage de proies, d'ennemis, etc.)."
Il me semble que le nominalisme (cf. la célèbre querelle des universaux initiée par Porphyre) suffit pour réaliser la seconde contrainte, alors que le réalisme est nécessaire pour la première. Pour moi l'abandon moderne du réalisme logocratique au profit du seul nominalisme -je préfère le terme de conventionnalisme- est une rupture catastrophique (au sens usuel du terme) qui conduit tout droit au matérialisme mécaniste du XIXème siècle (et à celui naissant dans la seconde moitié du XXème siècle, les langages informatiques ne pouvant être que conventionnels). Cette rupture catastrophique m'apparaît nettement dans la citation de Kara Morza, via Vladimir Volkoff.
La théorie thomienne, qui nécessite de revenir au réalisme platonicien des idées, permet, je crois, d'envisager un matérialisme du XXIème siècle qui serait vitaliste, voire animiste (Et la chair s'est faite verbe…); car les singularités qui donnent naissance aux verbes ne naissent pas spontanément, elles apparaissent comme des défauts d'un continu cherchant à s'invaginer dans lui-même (en 1D seuls les points pli, en 2D les lignes de pli, les points croisement de deux lignes de pli et les points fronce, en 3D…) : "Hydre absolue, ivre de ta chair bleue, qui te remords l'étincelante queue".
"Et le verbe s'est fait chair ou "Et la chair s'est faite verbe" ? Dans "La Grâce de l'Histoire" PhG cite Daniel Rops à plusieurs reprises (à propos du "Balzac" de Rodin) : "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice". Il y en a, je crois, pour tous les goûts…
(1) Cf. "Structure et fonction en biologie aristotélicienne" (AL), article à propos duquel il écrit dans le "chapeau" (1990) : "C'est probablement l'un des exposés les plus complets du programme de constitution d'une biologie théorique."
(2) Par exemple typique l'analogie endoderme-mésoderme-ectoderme/sujet-verbe-objet.
(3) Cf. la vidéo-testament "La théorie des catastrophes" avec Émile Noël de 28'40 à 32'30.
(4) SSM, 2ème ed., p.312.
(5) "La mitose cellulaire, la procréation qui réalisent le projet peuvent être vues comme des projections du sémantique dans le spatial: Et le verbe s'est fait chair!" (SSM, 2ème ed., p.295.
(6) SSM, 2ème ed., p.309.
jc
19/02/2021
PhG : " Il est vrai que la France est raisonneuse, et entend ... raison garder et honorer la si-française Raison ...".
La France actuelle figée dans ses idéaux révolutionnaires (devise Liberté-Égalité-Fraternité, droits de l'homme, laïcité...) et dans sa croyance en la raison issue des Lumières du XVIIème siècle? Les souverainistes français feront-ils leur jonction avec ce mouvement souverainiste qui agite le nord de l'Europe? L'unification pérenne des mouvements s'opposant au Système ne pourra, selon moi, se faire que sur la base d'une vision du monde radicalement différente de la vision nihiliste actuelle.
René Thom propose une telle vision (il voit sa théorie des catastrophes comme une méthode permettant de penser le monde et comme un langage permettant de décrire la réalité). Il s'agit d'une vision métaphysique qui, selon moi, a l'avantage sur les visions théologiques traditionnelles de pouvoir être acceptée par les mécréants, Pour y croire il est nécessaire -et pour moi suffisant- de la comprendre (cf. sa vidéo-testament (1998?) "La théorie des catastrophes", entretien avec Émile Noël, à partir de 45'50, disponible sur la toile).
Kevin
19/02/2021
Merci encore pour votre lucidité, votre courage et votre intelligence. Vos articles sont un réel soutien. Cela fait un bien fou de voir quelqu'un se donner le mal d'appeler les choses immondes par leur nom mais surtout de les décrires avec précision dans leur ignominie.
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