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Analogie

Article lié : Baudruche qui gonfle, qui gonfle...

jc

  04/01/2021

En janvier 1481, Louis XI met fin à la crise en ordonnant de ne plus sceller et clouer (pour empêcher leur lecture) « dans les collèges de l'université de Paris » "tous les livres des Nominaux".
En août 1971 Nixon met fin à la convertibilité du dollar en or.

À propos du chaos sociétal engendré par la crise de notre temps

Article lié : L’Université et son double

laodan dandan

  04/01/2021

Ce texte a retenu toute mon attention pour 3 raisons  — les autheurs que vous citez sont en tête de ma liste de sources d'information quotidiennes (Kunstler, Weinstein et Bardi)  — votre observation du chaos culturel quotidien fait référence à la chute de la civilisation occidentale mais ...le fait est que l'humanité est beaucoup plus grande que le royaume de la civilisation occidentale (l'Occident ne représente en effet que 10% de la population mondiale) et vous ratez donc les interactions entre la chute occidentale, la réaction des autres centres mondiaux et ce que tout cela augure pour l'avenir  — votre appréciation de la situation est que «Tout cela est tragique mais tout cela est inévitable» ... Je suis d'accord avec ce que vous écrivez mais ces mots apparaissent dans un vide contextuel qui me laisse profondément insatisfait. Veuillez garder à l'esprit que ces mots ne sont pas une critique. Ils sont tout simplement une déclaration sur le fait d'avoir une grande soif de boire la suite logique de vos paroles. L'histoire de l'humanité ne s'arrête en effet pas avec la chute de l'Occident!  Et alors la question passionnante et logique qui suit est qu'est-ce qui va suivre?

Kunstler et Bardi font partie de la première génération d'observateurs lucides de la génération du baby-boom occidental qui ont commencé à informer, d'un point de vue systémique (la rareté des ressources disponibles, etc ...) que la modernité occidentale s'engageait dans une rue à sens unique et s'écraserait inévitablement, un peu plus loin, sur le mur de la réalité. Weinstein est plutôt un nouveau venu et son approche repose exclusivement sur l'observation de la dissolution de la culture occidentale (dernière étape de l'approche systémique de Kunstler et Bardi). Tous les trois, et si je vous compte de la partie, vous vous concentrez tous les quatre exclusivement sur la chute de l'Occident sans référence au contexte plus large de l'humanité dans son ensemble. Si ma mémoire ne me joue pas de tours, Bardi a écrit une fois sur l'Iran parce que sa femme est d'origine iranienne, mais c'était tout. Maintenant, je dois ajouter que Bardi prend un chemin de réflexion nouveau et intéressant sur son blog "Holobiont" qui plonge dans l'interdépendance fondamentale qui anime toutes les entités ce qui est également le facteur déterminant de la pensée animiste.

De mon point de vue, je dois dire qu'une image a une résolution plus fine se dégage lorsque l'on intègre la chute occidentale dans la dynamique de l'ensemble de l'humanité. Non seulement l'Occident ne représente pas plus de 10% de la population mondiale. Son hégémonie sur le monde entier ne date pas de plus de 200 ans. Du point de vue de l'Europe de l'Ouest, et plus encore du point de vue américain, cela peut sembler une éternité, mais du point de vue des observateurs du reste du monde, ce n'est rien de plus qu'un blip sur la ligne du temps. Il se pourrait très bien par ailleurs que notre égocentrisme occidental soit la raison pour laquelle nous avons agi si brutalement envers les autres peuples du monde pendant nos 5 dernières minutes de gloire. Mais aujourd'hui, la situation est en train de changer. La chute de l'Occident nous oblige à prendre conscience du fait que nous ne sommes qu'une infime partie de toute l'humanité et que le reste du monde commence maintenant à tracer une nouvelle voie pour lui-même que, volontairement ou non, nous devrons composer avec dans les années à venir.

Ne voulant pas monopoliser votre espace j'ai posté le reste de ce long commentaire  sur mon blog.

Participation mystique

Article lié : Eschatologisation de l’esprit

jc

  04/01/2021

Matheux de formatage initial, j'ai quelque réticence à aborder le sujet qui suit. Mais puisque Thom l'aborde…

Dans sa métaphysique, Aristote distingue la pratique, la poïétique et la théorétique, et, dans cette dernière, la mathématique (connaissance des substances abstraites de la matière), la physique (connaissance des substances immergées dans la matière) et la théologie (connaissance des substances séparées de la matière). Mais les matheux dans leur immense majorité (dont Thom -et donc moi-) sont platoniciens et considèrent donc que leur domaine est également celui des substances séparées de la matière, autrement dit qu'un mathématicien est un théologien : le θεο de θεολογία a à voir avec le θεώ de θεώρημα (dont le sens étymologique -donc le vrai sens- est "contemplation"). M'étant ainsi auto-proclamé théologien, j'ai déjà moins de réticence à aborder le problème de la participation mystique puisque je suis maintenant dans mon rôle (https://fr.wikipedia.org/wiki/Participation_mystique).

Mon intuition basse (je tente de m'opposer -par principe héraclitéen- en topocrate face au logocrate PhG et sa mystérieuse -mystique?- intuition haute) me souffle que nous sommes à la fin de l'âge de fer, pour moi yang-yang, masculin, et que nous allons rentrer dans un nouvel âge d'or yin-yin, féminin (de ce point de vue la féminisation de la société -dont on constateactuellement les débordements- est pour moi tout-à-fait dans la nature des choses). Aussi je serais très heureux d'avoir une explication rationnelle de l'effondrement des deux tours de NY et de la flèche -mis pas des tours- de NDP, évènements-catastrophes à la symbolique évidente.

Pour Thom "la rationalité n'est guère qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire" (et il ne se gêne pas pour s'écarter de la rationalité "aristotélicienne") : "On ne cherchera pas à fonder la Géométrie dans la Logique, mais bien au contraire, on regardera la logique comme une activité dérivée (et somme toute bien secondaire dans l'histoire de l'esprit humain) une rhétorique." (ES, p.16). Cela laisse donc la latitude d'user de cette nouvelle rationalité pour tenter d'aborder le problème de la participation mystique.

Thom fait à plusieurs reprises allusion à Durkeim et Lévy-Bruhl (en particulier AL pp. 461 et 501), montrant ainsi qu'il s'est intéressé au problème.  La citation ci-après (SSM, 2ème ed. p. ) donne une idée de la façon dont il l'aborde :

"Selon notre point de vue, le symbolique est issu du conflit entre deux critères d'identité. Il existe en effet deux manières radicalement différentes d'envisager l'identité d'un être :
a) Pour un être spatial, matériel, l'identité peut être définie simplement par le domaine (connexe) d'espace-temps que cet être occupe. En effet, deux objets matériels sont impénétrables l'un à l'autre, comme deux solides. L'identité d'un homme, son nom propre, peut être considérée comme définie par la localisation spatio-temporelle du domaine occupé par son corps. (L'identité « civile » réduit cette localisation aux lieu et date de naissance.)
b) Pour un être de type abstrait, comme une qualité, par exemple, l'identité ne repose plus sur une base spatiale. Une même couleur, vert par exemple, peut être trouvée simultanément en deux endroits différents de l'espace ; la définition même de la qualité est parfaitement indépendante de la localisation spatio-temporelle des objets qui la possèdent. Ici l'identité est de nature sémantique, elle fait appel à la » compréhension » d'un concept.

À partir du moment où la « qualité d'être », le statut ontologique qu'on accorde à un être, est plus de nature sémantique que de nature spatiale, alors rien ne s'oppose à ce que cet être puisse apparaître simultanément – sous des apparences d'ailleurs diverses – en des lieux différents de l'espace. D'où les faits de » participation » que Lévy-Bruhl avait qualifiés de prélogiques, mais qui, en fait, s'expliquent très naturellement dans le cadre d'une logique « intensive », qui met plus l'accent sur la compréhension des concepts que sur leur extension, comme le fait la logique moderne. C'est du conflit – de la dialectique – entre ces deux critères d'identité que naît l'imaginaire.

[Remarque : vu la première phrase et la dernière, je pense qu'il faut remplacer le dernier mot (imaginaire) par symbolique.]

Personnellement je suis fasciné par la section "Chréodes génitales" de SSM , tirée du chapitre 9 épigraphé "Et le Verbe s'est fait chair", section dans laquelle la catastrophe "ombilic parabolique", alias "phallus impudicus" (dans le texte, 2ème ed. p.192). Cette section se termine par : "un autre problème soulevé par cette étude [de la formation des organes génitaux] est celui de l'apparition des centres organisateurs secondaires d'un centre organisateur primitif. (...) Il est tentant de penser qu'en effet, un centre organisateur secondaire apparaît par un phénomène de focalisation, quelquefois à assez grande distance du centre primitif. Ainsi, le triple bang causé par le passage d'un avion supersonique peut se manifester de manière très localisée [focalisée!] à grande distance de la trajectoire de l'avion."

Il ne m'en faut pas plus pour faire l'analogie bikini (maillot de bain féminin)/Bikini(essai nucléaire US). Les tours du World Trade Center et de Notre Dame de Paris comme signes des temps précurseurs d'une catastrophe de type paraboloïde elliptique ?

L'article "Dieu a-t-il un plan B ?" (https://www.dedefensa.org/article/dieu-a-t-il-un-plan-b )se termine par :

"La Grande Crise, la GCES m’épuise… “Moi non plus”, répond en ricanant mon double (le tragique et son bouffe). – en ajoutant, sur un ton d’un humour effroyable et grossier : “On récolte ce qu’on s’aime”, – et moi, toujours voulant le dernier mot pour qu’enfin le crépuscule de son temps le fasse taire : “Quand on sème, on a toujours vingt ans”."

 

Fin d'un temps

Article lié : Eschatologisation de l’esprit

jc

  03/01/2021

Guénon termine "Le règne…"  en disant que la fin d'un manvantara n'était pas la fin du monde mais la fin d'un monde. Je pense que c'est la même chose ici : nous sommes à la fin d'un temps, précisément la fin du quatrième et dernier temps d'un manvantara, la fin de son âge de fer.

PhG : "Chacun prend sa voie, chacun tente son sort, chacun cherche son destin, pour découvrir qu’au bout il y a une communauté de toutes ces choses où nous nous retrouverons tous, certains sans mémoire de rien, d’autres songeant gravement à ce qu’il s’est gravé d’infini dans leurs mémoires."

Personnellement je n'arrive pas à me détacher de l'idée que nous vivons la fin du quatrième temps d'un cycle que l'on retrouve quasiment à toutes les échelles et avec tous les substrats. C'est le cycle détente-échappement-admission-compression, les temps étant séparés par des évènements au sens de Finkielkraut et Badiou ou des catastrophes au sens de Thom, et la fin du quatrième temps étant la plus catastrophique (fin de systole pour le cycle cardiaque, explosion pour le moteur à explosion, prédation pour le cycle de prédateur-proie, etc.). C'est difficile d'imaginer ex abrupto que la dynamique soit la même pour un cycle cardiaque qui dure une seconde et pour un manvantara qui dure des milliers d'années. Çà l'est moins si on croit comme moi en ma citation thomienne favorite : "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.". Je vois ça comme des engrenages : il y a un moteur non mu qui meut tous ces cycles avec pignons et roues dentées. Il y a des cycles facilement arrêtables pendant un laps de temps pas trop grand (on peut s'arrêter de respirer ou sauter quelques repas) -mais on doit rattraper le temps perdu-. Dans le cas d'un manvantara je ne vois pas ce que la société peut faire pour arrêter ou même infléchir le cours de la métahistoire car le rapport de dents du pignon du moteur non mu à la roue civilisationnelle est gigantesque. Voilà où je suis bloqué, depuis un bon bout de temps maintenant.

Les deux voies de la barbarie

Article lié : L’Université et son double

jc

  03/01/2021

PhG : "soit l’être humain (l’étudiant) est déshumanisé et robotisé, soit l’être humain (l’étudiant) est barbare, totalitaire et liquidateur forcené de toute marque de civilisation."

Étymologiquement le barbare est le non grec (puis le non romain), et le civilisé est le non barbare ; ce sont donc des notions relatives. Le lacanien Charles Melman a proposé une définition absolue de la barbarie dans "L'homme sans qualité" : "La barbarie consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel", définition qui appelle la définition suivante de la civilisation : relation sociale organisée par un pouvoir symbolique et non pas réel. Cette définition est à rapprocher de ce qu'écrit JF Mattéi dans "La barbarie intérieure" (1), dont une partie est consacrée à l'actuelle barbarie scolaire (2), en rapport avec l'objet de cet article.

Il y aurait alors ici deux voies pour la barbarie : la voie du néant et la voie du chaos. Barbarie insignifiante contre barbarie signifiante ? http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41



(1) "Le signe de reconnaissance initiale (le σύμβολον) [dans les batailles] est celui de la parole partagée et de la parole tenue, en un mot de la foi mutuelle de l'homme pour l'homme qui est, par sa seule manifestation, le dépassement de la barbarie et l'avènement de la civilisation." (p.40)

(2) "Dans le cadre de l'institution scolaire, on remplace la finalité pédagogique (...) par la fonction enseignante. À son tour la fonction enseignante est réduite aux procédures didactiques que l'on met en pratique, lesquelles, pour finir, dégénéreront en procédures mécaniques dont les QCM et les exercices à trous sont les fleurons pédagogiques les plus connus." (p.146)

 

illusions

Article lié : RapSit-USA2021 : Affrontement Supremo

Darras

  02/01/2021

Pauvre JHK, il se paye de mots et enchaîne depuis plus d'un an, invariablement, les prévisions illusoires  qui se révéler toutes sans objet. Et là encore…

Et voilà autre chose !

Article lié : L’Université et son double

Jack V.

  02/01/2021

Que dites-vous du langage "épicène" et de l'écriture "inclusive" ? 
 

cf. Université Evergreen, une question

Article lié : L’Université et son double

Alain Vité

  02/01/2021

Depuis 2017 et le scandale de M. Weinstein pendant la journée anti-Blancs, l'université Evergreen a vu les demandes d'inscriptions d'étudiants divisées à peu près par 2. D'abord pour cause d'insécurité croissante et intolérable pour les étudiants autant que pour leurs parents, qui participent aux frais et voient ce qui arrive aux enfants des autres. Aussi pour cause de dégradation de l'enseignement que la politisation engendre.

L'université US est largement privatisée et ne peut survivre sans les frais payés par les étudiants. De plus, les prêts étudiants participent d'une industrie financière aux montants délirants, aussi dépendante de cet argent qu'un drogué de sa dose  - comme l'est n'importe quelle branche économique occidentale désormais. Concrètement, c'est la vampirisation des étudiants et de leur avenir professionnel - avec pour conséquence effet boule de neige sur l'économie junkie, mais c'est un autre débat.

Cette baisse des demandes d'inscription n'est pas anodine pour les universités, Evergreen étant un exemple extrême mais désormais courant dans les établissements psythotiques "Awakes".

Cela pose un dilemme de survie : attirer des étudiants et se maintenir finaincièrement, ou continuer dans une voie dogmatique qui les fait fuir et aller à la faillite. Un retour au bon sens et à la lucidité est improbable, l'évolution ira donc sans doute dans le sens du pire, et devra alors se trouver une justification narrative en même temps qu'une illusion de rentabilité.

J'aimerais savoir comment DDF envisage cet aspect et les évolutions qu'il pourrait provoquer - dans la mesure où vous en auriez la possibilité évidemment.

Tant qu'on est là, pour 2021 : bananiers, pommes sautées à tous, auteurs comme lecteurs.

 

La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée

Article lié : DIALOGUES-10 : La crise de la raison humaine

jc

  01/01/2021

Cette phrase, je l'ai lue la première fois dans l'article "La crise de la raison humaine" du glossaire dde, article qui mérite, à mes yeux, de remonter dans le hit-parade des sites les plus visités de Dedefensa. Car je suis de plus en plus fermement convaincu que cette crise est au centre de ce qui nous arrive : crise de la "raison suffisante" et, plus généralement de la pensée occidentale codifiée par l'organon aristotélicien (1) . Retour à une pensée plus primitive (2) (qui est, dit-on parfois, au centre de la pensée chinoise) ?

Je rends hommage à Philippe Grasset pour sa hauteur de vue et je suggère, pour s'en convaincre, de parcourir ou reparcourir -par exemple- les articles "https://www.dedefensa.org/article/dialogues-10-la-crise-de-la-raison-humaine" et "https://www.dedefensa.org/article/dialogues-11-pensee-raison-et-intuition" pour mesurer aujourd'hui la différence de hauteur de vue entre les deux auteurs -il y a 10 ans c'était beaucoup plus difficile-.


(1) Montaigne : « Le jambon fait boire, le boire désaltère, par quoi le jambon désaltère ».

(2) Thom: "Pourquoi, au début de la pensée philosophique, les Présocratiques, d'Héraclite à Platon, nous ont-ils laissé tant de vues d'une si grandiose profondeur? Il est tentant de penser qu'à cette époque l'esprit était encore en contact quasi-direct avec la réalité, les structures verbales et grammaticales ne s'étaient pas interposées comme un écran déformant entre la pensée et le monde. Avec l'arrivée des Sophistes, de la Géométrie euclidienne, de la Logique aristotélicienne, la pensée intuitive a fait place à la pensée instrumentale, la vision directe à la technique de la preuve. or le moteur de toute implication logique est la perte en contenu informationnel : "Socrate est mortel" nous renseigne moins que "Socrate est un homme". Il était donc fatal que le problème de la signification s'effaçât devant celui de la structure de la déduction. Le fait que les systèmes formels des mathématiques échappent à cette dégradation de la "néguentropie" a fait illusion, à cet égard, une illusion dont la pensée moderne souffre encore : la formalisation -en elle-même- disjointe d'un contenu intelligible- ne peut être une source de connaissance." (MMM, Topologie et signification, note finale)

2021 : l'an foiré comme 2020 ?

Article lié : Des vœux eschatologiques

jc

  01/01/2021

Meilleurs vœux à tous.

De Parménide à Héraclite : un progrès ?

Article lié : Au petit bonheur du Globaliste

jc

  31/12/2020

Les récents articles de PhG m'ont révélé que la rhétorique sophistiquée des Penseurs-Système (PS ?) est "au taquet" car elle butte sur la coïncidence des contraires (ici, par exemple typique, coïncidence de l'individualisme ultralibéral et du globalisme), et qu'elle doit donc changer de braquet ou disparaître (bon débarras). Selon moi changer de braquet exige de prendre une position héraclitéenne : « l’harmonie suprême est coïncidence des contraires ». J'argumente ci-après.

Alain Finkielkraut : « Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueillir les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... » , citation qui m'a fait qualifier AF de néo-progressiste. Mais n'est pas néo-progressiste qui veut.

Pour répondre, en effet, à la question "Qu'est-ce qu'il se passe ?", il faut quitter Parménide et le confort statique de la logique  -"ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas"- pour Héraclite et l'inconfort métabolique -tout est changement-. Mais penser intelligiblement le mouvement et le changement nécessite de postuler l'antériorité ontologique du continu sur le discret (1) : pour "mettre la pensée à l'épreuve de l'évènement" (AF) il est nécessaire d'être un penseur du continu. Le continu est impensable par les philosophes (et scientifiques) atomistes: seul un penseur du continu peut penser métaboliquement. Je ne connais que deux tels penseurs : Aristote et Thom, que je qualifie de philosophes continuistes (2), par opposition aux philosophes contiguïstes (alias atomistes).

Poser la question "Qu'est-ce qu'il se passe ?", c'est poser les questions "Qu'est-ce qu'un évènement ?", "Qu'est-ce qu'un changement qualitatif?", "Qu'est-ce qu'une rupture phénoménologique ?", "Qu'est-ce qu'un catastrophe -thomienne- ?". Questions qui renvoient à (3) où je tente de montrer que la voie de la logique formelle choisie par Badiou est sans issue, car un évènement ne peut, selon moi, être pensé que métaboliquement : le logique ne peut être qu'un souvenir du métabolique, du morphogéno-logique (4).

PhG cite dans "La Grâce…" un certain Daniel Vouga à propos de Baudelaire et Maistre : "Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue". Je me convaincs un peu plus tous les jours que seul un penseur du continu (qu'il s'ignore tel ou non) peut y arriver.


(1) Sinon ne peut résoudre les paradoxes de Zénon : la contiguïté n'est pas la continuité.
(2) En fouillant sur la toile je n'ai rien trouvé sur le continuisme en épistémologie et phytoécologie, mais pas en philosophie. Je n'ai pas vu y citer Thom.
(3) "Je bois du petit lait !.2", article lié : Notes sur le wokenisme-seul (II).
(4) « Le “et”, le “ne… pas… ”, le “tout”, le “quelque”, et les autres du logicien ne sont pas nos termes civils familiers ; ils sont des termes conscrits, en uniforme et soumis à la discipline militaire, ils conservent sans doute le souvenir de leur vie civile antérieure plus libre, mais cette vie-là, ils ne la vivent plus. Deux cas suffiront. Si vous apprenez de source sûre qu’elle prit de l’arsenic et tomba malade, vous rejetterez la rumeur qu’elle tomba malade et prit de l’arsenic. L’usage familier de “et” suppose la connotation temporelle qu’exprime “et ensuite” et même la connotation causale de “et en conséquence”. Le “et” conscrit du logicien ne fait que son devoir, un devoir pour lequel “elle prit de l’arsenic et tomba malade” est une paraphrase stricte de “elle tomba malade et prit de l’arsenic”. » (Ryle, 1954) [Extrait du chap. IX de "Principes des systèmes intelligents", Paul Jorion] .
Thom illustre à mon avis très bien le "ils conservent sans doute le souvenir de leur vie civile antérieure" par le concept de "catastrophe souvenir", et donc le rapport du "logique formel" au "métabolique" (Vidéo "Théorie des catastrophes" par René Thom et Émile Noël, 27'40 à 28'30).

T pour Translogique

Article lié : Vacciner la pseudo-géopolitique

jc

  30/12/2020

Thom : "J'ai cependant rencontré des propositions à caractère "translogique" fournies par le modèle géométrique et que rejetait le bon sens ordinaire. Ainsi de l'assertion : "le prédateur" affamé est sa propre proie" qui, selon moi, est à la base de l'embryologie animale." (AL, p.409)

Cet article est rempli de propositions de nature translogique dont PhG s'attache à montrer le caractère pathologique (maniaque ?). Les plus graves pour moi, car les plus fondamentales, sont celles qui amalgament le continu et le discret car :

Thom : "Pour moi, l'aporie fondamentale de la mathématique est bien dans l'opposition discret-continu. Et cette aporie domine en même temps toute la pensée."

C'est le cas de François Mitterrand avec le coup d'état permanent qu'il reprochait à de Gaulle et dont il s'est très bien accommodé, et d'Emmanuel Macron avec la pérennisation de l'état d'urgence (pour l'instant seulement sanitaire…).

Je rappelle que pour Thom c'est le continu qui est ontologiquement premier :

"Il ne fait guère de doute que, d'un point de vue psychologique (et, pour moi, ontologique) le continu géométrique est l'être premier." (AL, p.564)
 

De la géopolitique à la logopoliticologie : décollage sémantique

Article lié : Vacciner la pseudo-géopolitique

jc

  30/12/2020

Wiki : "La géopolitique (du grec ancien : γῆ / gễ « terre ») est l'étude des effets de la géographie (humaine et matérielle) sur la politique internationale et les relations internationales.

Je pars de l'idée, pour moi fondamentale, que le logos est indissociable du topos (1), qu'aucun n'est conséquence de l'autre (2) et que, par conséquent seuls sont possibles les points de vue du logocrate qui considère le Logos est ontologiquement premier, et de celui du topocrate, qui, lui, considère que c'est le Topos. Saint Jean, PhG et, dans une large mesure Thom, sont pour moi des logocrates (2). Ayant jadis vécu professionnellement des décollages sémantiques (3), j'essaye dorénavant de m'astreindre à une vision topocratique des choses.

Il y a depuis quelques années une évolution qui modifie le concept même de géopolitique puisque le "géo" est en cours d'absorption par le communicationnel (pour faire "mode") depuis -disons- la guerre du Kosovo.

Thom : "Il faut concevoir que tout concept est comme un être vivant qui défend son organisme (l'espace qu'il occupe) contre les agressions de l'environnement, c'est-à-dire, en fait, l'expansionnisme des concepts voisins qui le limitent dans l'espace substrat : il faut regarder tout concept comme un être amiboïde, qui réagit aux stimilu extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis."

Thom : "Dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur certaines parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser : le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification. La formation de néologisme est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien : la fonction crée l'organe."

Tout ça pour argumenter le titre.


(1) Thom : "C'est sans doute sur le plan philosophique que nos modèles présentent l'apport immédiat le plus intéressant. Ils dissolvent l'antinomie de l'âme et du corps en une entité géométrique unique." (SSM, Conclusion)
(2) L'essentialiste dira que l'essence précède ontologiquement l'existence, alors que l'existentialiste dira l'inverse ; l'idéaliste dira que l'essence implique l'existence, alors que le matérialiste dira le contraire.
(3) Thom : "C'est parce que la mathématique débouche sur l'espace qu'elle échappe au décollage sémantique créé par l'automatisme des opérations algébriques."
 

NOTRE ENTREE DANS L'ERE DU VERSEAU...

Article lié : Visions de Luongo-Smith

Marcpier Lecocq

  29/12/2020

https://www.youtube.com/watch?v=olOouuXmxns

On en parlais depuis les Seventie's de ce Temps à advenir, ce "Temps du Verseau" !

Remember: "Les Enfants du Verseau". Pour un nouveau paradigme (The Aquarian Conspiracy: Personal and Social Transformation in our Time) est un livre de la journaliste américaine Marilyn Ferguson publié en 1980, qui synthétise de façon apologétique les idées religieuses du New Age. Il définit ce que l'auteure appelle un nouveau paradigme.

Effarant cet "effet Doppler" de notre jeunesse, lointaine, déjà !
Souvenons-nous de ces années '80, plus tout à fait d'insousciance, (in-sous-science?), mais sans le Web, encore…  Il y avait bien les effets bénéfiques de prise de conscience du "Whole-Earth-Catalog" entre-autres,
dit après coup "L'Internet de Papier" quand l'Amérique alternative proposait ce qu'elle avait de meilleure en avant-garde…

Effet Doppler: Que ces "1980-2000" pleins d'espoirs nous ont semblés longs: on n'osait y croire, à ce Millénaire ...
Et puis 2001-2020 ont passé idem à "un pet sur une toile cirée", comme on dit à Liège, pardonnez l'expression.

Maintenant, au SEUIL de sa Destinée, l'Humanité peut & doit choisir.  Admirons & joignons-nous à ceux de la première-ligne de Lutte, tel ce Discours Historique de la Nation INCA renaissante, au Peuples du Monde…
Ce "BIEN-VIVIR" ... espéré par tous les êtres humains ...

https://www.youtube.com/watch?v=xLnTJ7WoI10

Bonne Prise de Conscience de ce
"Calendrier du Temps-Long"  à tous & toutes à partir de 2021…    Encore 4 années de troubles, jusqu'à l'entrée de Pluton - les Enfers- en VERSEAU, enfin, en 2024.

M-P.L.

Je bois du petit lait !.2

Article lié : Notes sur le wokenisme-seul (II)

jc

  29/12/2020

Retour sur mon éloge de Badiou suite à une citation de Scruton (1). (Je rappelle que Badiou fait culminer sa "somme philosophique" à son "L'être et l'évènement").  Quand et où y a-t-il évènement ? Aux endroits et aux instants où il y a changement qualitatif, c'est-à-dire exactement à ceux que Thom considère comme catastrophiques au sens de sa théorie (2). En résumé: évènement au sens de Badiou = catastrophe au sens de Thom.  Je rappelle ici que mon éloge porte essentiellement sur deux points :  1: son "Les mathématiques, c'est l'ontologie" (p.83 et suivantes), que je lis comme le "Dieu toujours, fait de la géométrie" de Platon, mais sans Dieu ni géométrie ; 2: son triptyque : "... la logique de l'être pur, de l'être en tant qu'être, est classique, la logique de l'apparaître est intuitionniste, et la logique de l'évènement et des vérités qui en dépendent, du point de vue du Sujet, est paraconsistante." (Éloge des mathématiques, pp. 71 et 72) .  On voit dans cet éloge que Badiou associe l'évènement -donc la catastrophe- à la logique paraconsistance, à partir de laquelle il est logiquement bloqué, ce qui l'amène à penser l'évènement comme quelque chose d'inexplicable, sinon de transcendant (il donne pour exemple le déclenchement de la Révolution de 1789). Et il est logiquement bloqué parce qu'il est un formaliste, un atomiste, un penseur du discret, et qu'il a pris le parti de Grothendieck et non celui de Thom. Je suis curieux de savoir ce qu'il pense du wokenisme (s'il en pense quelque chose).  Remarque finale.   PhG est lui aussi logiquement bloqué lorsqu'il fait fonctionner sa raison (humaine) face au phénomène du wokenisme. Pour s'en tirer il doit faire appel à son intuition haute. Et son intuition haute lui chuchote que ce qui arrive est l'œuvre du Mal, c'est-à-dire de Satan; autrement dit l'explication est, pour PhG, à chercher au niveau théologique.  Aristote, ai-je lu (dans Wiki…), divise la métaphysique en pratique, poïétique et théorétique, cette dernière se divisant en mathématique (connaissance des substances abstraites de la matière), physique (connaissance des substances immergées dans la matière) et théologie (connaissance des substances séparées de la matière). Concernant la mathématique, il s'agit de la position d'Aristote, la mathématique au sens de Platon étant une connaissance des substances séparées de la matière, c'est-à-dire une théologie au sens d'Aristote. L'explication du wokenisme à chercher en mathématique ? Pour moi, la réponse est positive, à condition de la chercher dans la mathématique au sens de Thom, et non celle au sens de Badiou.   (1)  Éloge de Badiou par un crètin, article lié : Trump est-il un logocrate ?  (2) Vidéo René Thom, Émile Noël, de 23'40 à 24'40.