jc
20/12/2020
PhG : "On a déjà parlé beaucoup du wokenisme sur dedefensa.org, (...) Je suis un peu peiné de voir le peu d’intérêt que soulève cette question chez les lecteurs." ;
"Mais au fait, je conclurais sur ce point en observant sans hésitation que la seule réelle influence qu’ils [les wokenistes] reçoivent et dispensent éventuellement est, à mon avis et très fermement pour mon compte, celle du satanisme dont on attribuera l’origine à qui de droit." .
Je ne me suis jamais intéressé au satanisme, bien que PhG y fasse souvent allusion. En consultant Wikipédia je découvre qu'il y a le satanisme théiste -satanisme traditionnel, satanisme spirituel- auquel l'héraclitéen et le "yin-yang" que j'essaye d'être ne trouve pas grand chose à redire (Ciel et Terre, Vox Dei et Vox Populi) puisque, pour moi, "La coïncidence des contraires est l'harmonie suprême", et le satanisme laveyen (1) qui semble être celui auquel se réfère Joseph de Maistre (et donc PhG?), et que je verrais bien être celui à rattacher au wokenisme :
"La Révolution française sera qualifiée par Joseph de Maistre d'« intégralement satanique, consubstantiellement satanique, elle représente le mal » générée par ce qui représente le mal pour les catholiques monarchistes : la philosophie des Lumières, le rationalisme, puis la franc-maçonnerie."
(1) « Il est préférable d’être un maître en enfer, qu’un esclave au paradis ! »
Georges Oc
20/12/2020
" Je suis complètement opposé, par contre, aux explications ‘révolutionnaires’ qui sont proposées, et notamment aux références faites aux périodes léninistes-staliniennes, ou à celle de la révolution culturelle en Chine. "
Permettez-moi de ne pas être tout à fait d'accord avec vous. J'ai travaillé en Chine en 78/79. Mao était déjà mort, et à Pékin on trouvait les premières affiches "contestataires" les Dadzi-Bao (j'y étais). Les chinois sortaient du désastre de la Révolution Culturelle initiée, organisée et entretenue par la femme de Mao. Cette femme était à la Chine ce que la Clington est aux USA, une folle hystérique et inhumaine.
Je n'ai pas connu cette période, mais mes correspondants chinois, eux l'ont vécu directement, et nos relations professionnelles induisant un climat de "confiance" certes limité mais sincère, faisait qu'ils arrivaient à évoquer à mots couverts, parfois avec humour, cette période.
De tout cela il ressort que si les évènements actuels aux USA ne peut pas être comparables à la situation chinoise de l'époque, il n'en demeure pas moins que les débuts des deux mouvements ont de grandes similitudes surtout concernant la haine entretenue par les révolutionnaires envers leurs cibles.
L'autre point que je ne partage pas avec vous, c'est le côté "soumis" du peuple chinois. J'ai vécu le début du "grand bond" et surtout la rapidité à laquelle il s'est effectué, or on ne peut pas comprendre la dynamique de ce mouvement si on voit le chinois comme soumis. En fait il a vite compris que s'il veut vivre, il doit accepter les codes, ceux des paroles, et ceux des actes, et attendre que "ça passe" (j'ai mille anecdotes illustrant cela). La civilisation chinoise est vieille de 4000 ans, alors qu'est-ce que 50 ans de communisme.
Pour revenir au sujet de votre article, je pense que le mouvement "woke" va ressembler de plus en plus à la révolution culturelle chinoise. Il sera même pire, car en face ce ne sont pas des chinois "soumis" mais des ricains armés et largement aussi débiles que les BLM.
jc
19/12/2020
Je suis allé un peu vite en écrivant que les quatre principes du pape François étaient Thom -compatibles. Je dois des précisions pour le deuxième. Pour Thom, en effet, si l'unité prévaut sur le conflit -deuxième principe franciscain-, c'est parce que le continu précède ontologiquement le discret, position théologique. Il ne conçoit pas les mathématiques comme Aristote (pour qui elles sont connaissance des substances extraites de la matière), mais plutôt comme une théologie (connaissance des substances séparées de la matière (1) ).
Pour Thom (comme pour Aristote et le Dieu de la Bible), l'acte fondateur sépare, plus précisément différencie (2), l'unité pouvant ainsi être récupérée par intégration.
Peut-être la position de Grothendieck est-elle opposée, c'est-à-dire que l'acte fondateur est pour ce dernier une réunion, comme le suggère le sous-titre de "La clef des songes", qui est "Dialogue avec le bon Dieu", et cette phrase extraite de (3) :
"C'est Alexander Grothendieck qui parle pour la première fois de motifs dans une lettre à Jean-Pierre Serre datée de 1964, suivant une analogie musicale, espérant révéler « le “motif commun” (la “raison commune”) derrière cette multitude… ».
Le Verbe en musique ? In principium erat verbum aut in principium erat carum ?
(1) Thom : "En dépit de mon admiration pour Aristote, je reste platonicien en ce que je crois à l'existence séparée ("autonome") des entités mathématiques, étant entendu qu'il s'agit là d'une région ontologique différente de la "réalité usuelle" (matérielle) du monde perçu. (C'est le rôle du continu -de l'étendue- que d'assurer la transition entre les deux régions.)" (ES, p.245)
(2) L'analogie différenciation cellulaire à partir d'un œuf totipotent/différentiation d'une fonction non spécifiée (indifférentiée) est fondamentale pour Thom (SSM, 2ème ed., p.32)
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Motif_(g%C3%A9om%C3%A9trie_alg%C3%A9brique)#La_naissance_de_la_th%C3%A9orie_des_motifs
jc
19/12/2020
Tom Luongo : "Une mythologie, cependant, est quelque chose qui vaut la peine d'être reconstruit pour ne pas permettre aux barbares d’Obama de réaliser leur besogne de destruction. Je crois que Gabbard comprend cela."
Dans sa "Classification des sciences et des techniques", classification RSI "à la Lacan", (AL) Thom distingue techniques et technologies :
"Langage, mythologie, institutions sociales sont des techniques de l'imaginaire. C'est seulement avec la mathématique qu'on voit apparaître la première technologie de l'imaginaire." (p.538).
Il classe la physique et la chimie comme des disciplines symboliques, en sandwich entre l'imaginaire (la mécanique -newtonienne, einsteinienne, quantique) et le réel (la biophysique et la biochimie), la biologie étant, elle, une discipline réelle. Et il note (le dernier mais pas le moindre pour moi) que les mathématiques ont un accès direct au réel, par le rêve.
Wikipédia (Théologie) : "Aristote distingue trois parties dans la philosophie « théorétique » : la mathématique (connaissance des substances abstraites de la matière), la physique (connaissance des substances immergées dans la matière) et la théologie (connaissance des substances séparées de la matière).".
Thom n'a pas le même regard qu'Aristote sur les mathématiques, comme en témoigne sa théorie des catastrophes, théorie de l'analogie "hors substrat" (ou ayant pour substrat la notion mystique de continu, ce qui revient à peu près au même).
Claude Lévi-Strauss a étudié "sur le terrain" différentes mythologies. Je pense qu'avec sa formule canonique du mythe (1), il est passé du concret à l'abstrait (2), de la technique à la technologie, Sa formule "analogique" -c'est une proportion de proportions- a évidemment inspiré les thomiens (3). Elle fait apparaître une inversion, constatée par CLS sur le terrain, qui lui semble indispensable à la stabilité structurelle de toute construction sociale. J'ai essayé d'en tenir compte dans mon essai de monarchie populaire (4) :
"Suit alors immédiatement la cérémonie d'allégeance. Le président de la VIème république met un genou au sol devant le couple royal [deux enfants] qui pose la question: Michel, est-ce que nous pouvons avoir confiance en toi ? Si ta réponse est oui alors dis-le, relève-toi, étends tes mains au dessus de nos têtes et dis: Je le jure".
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Formule_canonique_du_mythe
(2) Laurent Schwartz (matheux médaillé Fields français) : "L'abstrait n'est que du concret auquel on s'est habitué" , à rapprocher du "Abstraire n'est pas mentir. Quand il abstrait le mathématicien ne ment pas" d'Aristote (ou de Thomas d'Aquin ?).
(3) En particulier le matheux-philosophe Jean Petitot et l'anthropologue Lucien Scubla.
(4) Cf. mon commentaire de https://www.dedefensa.org/article/onfray-lost-in-covid
jc
18/12/2020
[Latinus cuisinum ?]
Dans la cosmogonie thomienne le temps précède ontologiquement l'espace, ce qui signifie que l'arithmétique précède ontologiquement la géométrie; une lecture attentive de (1, pp.317 et 318) montre que l'harmonie est essentielle à la construction d'une représentation mathématique du temps. Ce qui fait qu'on peut affirmer qu'au principe était l'harmonie, harmonie des sons d'abord -arithmétique d'abord- , harmonie des figures ensuite -géométrie ensuite (2), harmonie des sons et des figures enfin (3).
Pour Platon Dieu est géomètre, et pour Thom le géomètre est Dieu (4). Mais du fait qu'il donne la préséance ontologique du temps par rapport à l'espace, il suit que Thom admet implicitement que l'arithmétique précède ontologiquement la géométrie, et donc que Dieu est d'abord arithméticien, ce qui donnerait raison à Pythagore (5) et… à Grothendieck. Avec la femme sédentaire (Kane et non Caïn) et donc temporelle, et l'homme nomade (Abel) et donc spatial, on arrive à la conclusion que la femme précède ontologiquement l'homme : près réflexion il semble effectivement plus naturel qu'Adam naisse d'entre les basses-côtes d'Ève -comme d'hab- plutôt qu'Ève naisse de la côte d'Adam! (Je trouve que Guénon écrit de belles et profondes choses à ce sujet dans son "Caïn et Abel" (chap.XXI de "Le règne…".)
(1) "La mathématique essentielle", AL, pp.314 à 325.
(2) Le fait que l'unité de longueur moderne soit définie à partir d'une fréquence (qui est l'inverse d'un temps) va dans ce sens.
(3) Les matheux connaissent ce problème sous le nom de "Problème de Kac : peut-on entendre la forme d'un tambour ?".
(4) Thom, "Infini opératoire et réalité physique".
(5) "Tout est nombre."
jc
18/12/2020
Je vois PP&MM comme un mouvement aristo-populiste dont l'objectif est d'instaurer une monarchie populaire (1) gouvernée par les meilleurs d'entre eux (aristocratie) qui remettrait l'église au centre du village : village Astérix pour le village, abbaye de Thélème pour l'église. Goscinny et Rabelais. Pierre de Villiers (?) et une Madame sans gêne (mais pas sans gènes) (2) à trouver. En même temps "Vox populi, vox Dei" et "Vox Dei, vox populi" (3).
(1) Esquissée en commentaire de https://www.dedefensa.org/article/onfray-lost-in-covid
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Sans-G%C3%AAne
(3) Héraclite : "L’harmonie suprême est coïncidence des contraires."
jc
18/12/2020
Parti Patriotique (PP) et Mouvement Matriotique (MM).
Chateaubriand: "La France est ma patrie et la Bretagne ma matrie." (1)
PP : parti patriotique masculin et jacobin. Archétypes : Père, Ulysse, Mont palatin, Ciel, Espace.
MM: parti matriotique féminin et girondin. Archétypes : Mère, Pénélope, petit Liré, Terre, Temps.
Partis distincts mais destinés à s'entendre ou parti unique PP&MM ?
Condition d'adhésion : faire passer l'intérêt collectif avant son intérêt individuel, servir avant de se servir (2); condition que, selon moi, remplit "génétiquement" la mère avec sa progéniture, "fond de commerce" du MM; et condition que remplissent les militaires qui ont choisi le métier des armes jusqu'au sacrifice suprême (j'y verrais bien également des gens comme Zemmour).
(1) “Les pieds me brûlaient à Paris, je ne pouvais m'habituer au ciel gris et triste de la France, ma patrie; qu'aurais-je donc pensé du ciel de la Bretagne, ma matrie, pour parler grec?” (Mémoires d'outre-tombe, 1848)
(2) À mon avis condition sine qua non pour adhérer à n'importe quel parti politique.
jc
18/12/2020
Je prolonge ici -titre oblige- un commentaire des quatre principes du pape François commencé en Éloge des frontières.2.
Je commence par une remarque à la Finkielkraut : qu'est-ce qu'il se passe au Vatican (1)?
Les quatre principes sont :
1. Le temps est supérieur à l'espace.
2. L'unité prévaut sur le conflit.
3. La réalité est supérieure à l'idée.
4. Le Tout est supérieur à la partie.
(J'ai déjà commenté ici ces principes, mais je ne me souviens plus de ce que j'en disais…)
Dans Éloge des frontières.2 j'ai féminisé le temps et masculinisé l'espace. Le deuxième principe affirme la supériorité du Un sur le Deux, de l'union sur la séparation, de l'amour sur la haine. Je me suis exprimé à ce sujet dans le même sens (2). Le troisième principe figure sous cette forme dans l'encyclique Laudato si. Je l'interprète comme la supériorité d'Aristote sur Platon, de l'intuition basse sur l'intuition haute, du Matérialisme (3) sur l'Idéalisme, et, je crois, du point de vue féminin sur le point de vue masculin. Le quatrième principe est déjà accepté par le communiste Badiou (4). Ce quatrième principe s'oppose frontalement à l'individualisme de Margaret Thatcher (5).
Pour moi ces principes sont "Thom-compatibles".
(1) La question prend son sens lorsqu'on regarde le crèche 2020 sur la place Saint Pierre. https://nicolasbonnal.wordpress.com/
(2) En commentaire de https://www.dedefensa.org/article/trump-est-il-un-logocrate
(3) M majuscule, pour signifier que la matière de la φύσις aristotélicienne est vivante, par opposition à celle de la physique moderne.
(4) Transcendance du Tout -l'ensemble de tous les ensembles n'est pas un ensemble-.
(5) "There is no such thing as society. There are individual men and women and there are families.".
jc
17/12/2020
[ Je suis allé un peu vite. Si Zemmour doit attendre la fin du prochain manvantara, c'est que les hommes passent leur tour ! En fait un manvantara se décomposant en quatre parties de durées dans le rapport 4/3/2/1, je vois les hommes sont groggy pendant l'âge d'or -règne sans partage des femmes-, se réveillent mais sont dominés à l'âge d'argent, reprennent le dessus à l'âge de bronze, et règnent sans partage à l'âge de fer (on vient d'en prendre !) ]
Ce qui précède (les .0, .1, .2 et .3) confortent mon intuition vieille de quelques années sur ce site : un Dieu/Déesse Janus, les femmes -conservatrices- au Sénat, les hommes -progressistes- à l' AN, les projets de société proposés par le Sénat à l'AN pour examen de la faisabilité du projet; accord global couché sur le papier à Versailles. L'analogie femmes/bosons et hommes/fermions me plaît : les femmes essentielles pour la cohésion de la société (les gluons sont des bosons), ça me va tout-à-fait.
jc
17/12/2020
L'allusion faite au .2 de Caïn et d'Abel, du temps et de l'espace, me renvoie aux chapitres XXI et XXIII de "Le règne de la quantité...". Si ce que je dis en .2 est correct (si Caïn est en fait Kane, une femme) alors Guénon dit en XXI que la société se féminise , ce qui n'a pas présentement l'air d'être complètement faux.
En relisant ce chapitre XXI je suis tombé sur une note de bas de page qui, selon moi, résume bien l'antagonisme des globalistes "Ulysse et Mont Palatin" et des localistes "Pénélope et Petit Liré" :
"C’est pourquoi le nomadisme, sous son aspect « maléfique » et dévié, exerce facilement une action « dissolvante » sur tout ce avec quoi il entre en contact ; de son côté, le sédentarisme, sous le même aspect, ne peut mener en définitive qu’aux formes les plus grossières d’un matérialisme sans issue."
Je pense que PhG ne verrait pas d'objection à traduire " action « dissolvante » " par entropisation, si bien que nomadisme et sédentarisme, sous l'aspect précisé par Guénon, ne sont que deux formes d'un matérialisme (m minuscule) sans issue, le plouc seulement un peu plus solide et le nomade un peu plus fluide.
La féminisation de Caïn en Kane féminise alors aussi le temps. Ça m'ouvre des perspectives lors de ma relecture du chapitre XXIII, "le temps dévorateur finissant par se dévorer lui-même" devenant "la femme dévoratrice finissant par se dévorer elle-même", assertions de nature translogique, la dernière me faisant penser à la femme samoyède (1).
Guénon : "Ainsi un « retournement » s’opère en dernier lieu contre le temps et au profit de l’espace : au moment même où le temps semblait achever de dévorer l’espace, c’est au contraire l’espace qui absorbe le temps ; et c’est là, pourrait-on dire en se référant au sens cosmologique du symbolisme biblique, la revanche finale d’Abel sur Caïn.".
Allez, Zemmour, ce n'est pas perdu; il va seulement falloir patienter un peu, le temps d'un manvantara (et je trouve imprudent le "finale" de Guénon).
(1) "Le terme de samoyède vient du russe самоед (samoyed), traduit par l'étymologie populaire comme signifiant « qui se mange soi-même » " https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_samoy%C3%A8des
jc
17/12/2020
À ma connaissance Thom n'utilise que deux fois l'expression "Et le verbe s'est fait chair". C'est dans SSM, une fois au tout début du dernier chapitre "Pensée et langage" de la deuxième édition (entièrement remaniée par rapport à la première), et une autre fois en épigraphe du chapitre "Modèles locaux en embryologie" où l'on "voit" effectivement le verbe se faire chair, en particulier dans la section "Chréodes génitales" (2ème ed., pp.190 à 193). C'est tellement frappant sur les figures que Thom se sent obligé de préciser (1): "... on a la configuration typique en champignon ... (il est inutile de rappeler à ce propos, qu'un champignon bien connu s'appelle Phallus impudicus)".
En linguistique ce "Et le verbe s'est fait chair" devient "Et le verbe s'est substantivé". Et Thom de remarquer qu'il est effectivement très courant de substantiver un verbe, mais qu'il est très rare de verbaliser un substantif : "Boycott, Lynch en anglais, Limoges en français ne font pas le poids." (ES, p.196). (Personnellement je remarque qu'il est très facile de verbaliser un substantif qui a été substantivé : c'est le retour à la case départ. Ainsi entre fin et finir, entre but et débuter, j'ai l'impression qu'on est dans le cas de l'œuf et de la poule : on ne sait pas qui a commencé. 21) ).
(1) Les figures dont parle Thom proviennent de la théorie des singularités structurellement stables. Ce ne sont pas les classiques équations "bitte-couilles" qui circulent chez les potaches.
(2) Thom consacre quelques lignes à ce problème (SSM, 2ème ed. p.226) : "la poule et l'œuf ne sont que des sections temporelles d'une configuration globale dont le centre organisateur n'apparaît jamais, autour duquel l'onde de croissance tourne indéfiniment.
jc
17/12/2020
Acte fondateur : séparation ou réunion ? Si le Créateur est un séparateur, il semble assez naturel que ses créatures le soient également…, et que sa Création achevée soit pure séparation, pure division, pure entropisation.
Dans le monde des humains il me semble qu'on se réunit d'abord autour d'un projet, et que la réalisation du projet se mesure à l'énergie potentielle du groupe rassemblé autour de ce projet, énergie destinée à s'actualiser et à prendre forme au cours de sa réalisation : puissance -> acte et matière -> forme. De ce point de vue les limites (frontières fermées) sont faites pour éviter que l'énergie initiale se dissolve à l'infini : limites adaptées à la taille du projet. Les frontières sont faites pour permettre de se sédentariser, seule(?) façon de réaliser un projet, que celui-ci soit réel ou virtuel : la réalisation d'un projet se fait toujours "intra muros", même si parfois, les murs sont grands.
Je trouve intéressant de rapprocher cette façon de mûrir un projet puis de le réaliser avec la façon dont Thom construit la mathématique à ses yeux essentielle : "Nous allons nous efforcer ici de construire la mathématique essentielle à la manière d'une cosmogonie. Au commencement était le temps." (AL, p.316)
Et donc ensuite sera l'espace (1). Thom fait "fort spéculativement" une analogie entre le temps et les bosons d'une part et l'espace et les fermions d'autre part. (AL, p.325). Un Dieu-Déesse Janus, Dieu diviseur, Déesse rassembleuse ? Ça me plaît bien.
Thom : "(...) à beaucoup d'égards, l'ontologie, c'est l'obstacle.". Mais pas à tous ?
Le pape François a édicté quatre principes (2). Le premier d'entre eux est : "Le temps est supérieur à l'espace".
(1) Car il faut de l'espace pour réaliser un projet. Il m'apparaît nettement (hic et nunc, demain étant un autre jour) que Caïn est Kane (féminin) et Abel est ... Abel (masculin). Kane aurait-elle tué Abel ? Cf. le best seller Kane and Abel, by Jeffrey Archer.
(2) https://www.cath.ch/blogsf/les-quatre-principes-de-francois/
jc
17/12/2020
Les positions d'Aristote et de Thom me semblent être conformes à celle de la Bible (début de la Genèse) : "Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres." Le Dieu de la Bible fondamentalement diviseur ?
Pourquoi pas un Dieu rassembleur, un Dieu pour qui l'acte fondateur serait une réunion ?
Thom : "Ici l'entéléchie sépare ... mais si le mouvement avait lieu en sens inverse ... l'entéléchie réunirait." (ES, p.186)
jc
17/12/2020
Le globalisme et la société ouverte de Popper-Soros est sur la défensive, le retour des frontières étant dans l'air du temps. Tout récemment les chiens de garde du Système se sont déchaînés sur François Ruffin (1) parce qu'il avait osé parlé de frontières, et parce que, consciemment ou non, ils assimilent pavloviennement (ô que c'est adverbe est ici bien choisi, et le verbe pas mal aussi) frontière à fermeture.
Il y a deux ans j'ai acheté "L'éloge des mathématiques" d'Alain Badiou et en même temps (expression à la mode) "Éloge des frontières" de Régis Debray; pour la même raison : savoir si Thom y était cité, et, si oui, en quels termes (la réponse a été doublement négative). Pourtant les frontières ont constitué la préoccupation fondamentale de Thom, qu'elle soit mathématique ou philosophique :
"En vérité, il existe une réelle unité dans ma réflexion. Je ne la perçois qu'aujourd'hui, après y avoir beaucoup réfléchi, sur le plan philosophique. Et cette unité, je la trouve dans cette notion de bord. Celle de cobordisme (2) lui était liée." ,
et il a même énoncé deux axiomes reliant topologie et philosophie aristotéliciennes (Aristote topologue) (3) : l'axiome ABP "l'Acte est le Bord de la Puissance" et l'axiome FBM "la Forme est le Bord de la Matière", deux axiomes visiblement destinés à être portés à l'attention des philosophes.
Pour en revenir aux chiens de garde, la réponse de RD est limpidement contenue dans le titre du chapitre II : "Au début était la peau", qui suggère avec insistance d'une part que si nous n'avions pas de peau, alors nous n'aurions pas de pot (ça se discute), c'est-à-dire que nous ne serions pas, ou si peu, car dilués dans le grand Tout, et d'autre part que la peau est une frontière qui dispose d'orifices -dont certains sont pourvus de sphincters- qui permettent d'échanger avec l'extérieur sur le mode potentialisation/actualisation (5), ce qui renvoie aux axiomes thomiens.
Et le titre du dernier chapitre "La loi de séparation", semble rejoindre "L'acte fondateur sépare" de Thom et "L'entéléchie sépare" d'Aristote.
Il faudra que je m'y replonge.
(1) https://www.liberation.fr/france/2020/12/02/frontieres-ruffin-accuse-de-jouer-la-carte-rn-par-la-macronie_1807462
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Cobordisme
(3) Dans ES Thom essaie de débusquer un Aristote topologue "passablement méconnu" (p.245)
(4) Il faudrait que je m'y plonge, mais, autant je me suis facilement plongé dans "L'éloge des maths" par le philosophe Badiou (parce qu'il s'exprime comme un matheux), autant j'ai du mal avec le philosophe Debray et son "Éloge des frontières (parce qu'il s'exprime plutôt comme un poète).
(5) C'est le cheval de bataille de Stéphane Lupasco (parmi d'autres) http://tiersinclus.fr/
jc
17/12/2020
PhG : "Aucune des forces en présence ne semble avoir, ni la capacité, ni même le projet, de tenter d’y rétablir un semblant de stabilité, sans parler de l’ordre et de l’harmonie (...) Reste une seule idée saine, qui se devine et se nomme ‘sécession’."
Que j'interprète : L'empire globalisé se décompose, et l'air du temps est à l'exit (Br,T, Fr, etc.), à la sécession, à la relocalisation, à la refondation, au ré-enracinement, au retour des frontières. Pour Thom, à la suite d'Aristote, l'acte fondateur est une séparation (1). Éloge des frontières ? Le mot pour moi le plus important est celui de projet ("ni même le projet"). Quel a été le projet des globalistes (je parle au passé décomposé) ? Quel est celui des localistes ?
Thom : "Le "rejet" devient "projet"." (2)
(1) Aristote: "L'entéléchie sépare"; Thom: "L'acte fondateur sépare". Cf. ES. chap.7.
(2) "De l'icône au symbole", MMM.
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier