Forum

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

In principium erat verbum

Article lié : La parabole des 15 milliards

jc

  16/12/2020

[Je me suis souvent demandé pourquoi la traduction française était "Au commencement", car, si la cause est finale, le principe peut être à la fin. C'est, je crois, ce que suggère Thom à la conclusion de son incursion en "métaphysique extrême"]

PhG : " "Au commencement était le Verbe", murmura un évêque qui avait mené la charge de la modernité au Concile Vatican II et en avait oublié comment l’on se signe."

Que la substance puisse précéder l'essence peut choquer. Je comprends que ma position Matérialiste (M majusculé, j'y tiens) puisse heurter ici. Pour moi, un socialiste est quelqu'un qui fait passer l'intérêt collectif avant son intérêt individuel. C'est ainsi que je conçois un militaire dans une armée de métier : quelqu'un qui fait passer l'intérêt de la patrie avant son intérêt propre, et ce jusqu'au sacrifice suprême. Je pense que les femmes sont naturellement socialistes en ce sens qu'elle sont génétiquement programmées pour faire passer l'intérêt collectif (leur progéniture) avant leur intérêt individuel.  Mais, pour moi, si l'on veut réunir les nationalistes, les patriotres, les matriotes, et autres pour chasser la bête immonde, il faut que la "gauche" complètement paumée actuellement, puisse retrouver une place.

Pour utiliser un vocabulaire que PhG affectionne, ma position Matérialiste est tactique, voire stratégique, mais certainement pas ontologique. Je m'explique.

Pour Aristote la substance est ce qui se tient au-dessous. Elle tient pour cette raison un rôle particulier dans sa liste des catégories; c'est le substrat dont les autres catégories , dont l'étendue, ne peuvent être que des attributs; c'est pour cela, je crois, qu'on a taxé Aristote de matérialiste (et qu'on aurait dû taxer de Matérialiste, ce qu'il est, à mon avis). Topologue et penseur du continu comme, selon lui, Aristote, Thom refuse le choix de ce dernier et met en-dessous l'étendue, refusant ainsi qu'elle soit un prédicat de la substance.  Mais l'étendue -le continu- n'est pas de ce monde; c'est une donnée mystique, hors substrat, du ressort de la métaphysique extrême, de la théologie. cela permet à Thom d'y développer "hors substrat" ses Idées platoniciennes, c'est-à-dire sa théorie des catastrophes, ce que ne peut pas faire Aristote, coincé par son choix (et qui refuse les idées de son maître Platon). Thom développe tout ça dans ES (j'espère ne pas avoir fait de contresens…).

Guénon est aristotélicien. Pour lui l'étendue -le continu- est un prédicat de la substance. Il s'ensuit que pour lui le continu est une quantité (chap II de "Le règne…"), au même titre que le discontinu qu'il assimile au nombre. Ce n'est pas le cas de Thom qui, malgré son admiration pour Aristote, n'est pas aristotélicien. (Je rappelle que pour Thom c'est l'opposition continu/discontinu qui domine toute la pensée.)

C'est maintenant le continu (qui doit être vu comme élastique indéfiniment déformable sans jamais se rompre) qui joue le rôle de la substance et le discret qui joue le rôle du verbe, le discret étant une marque qui émerge du continu par invagination. Ainsi en se mangeant elle-même la droite, continu 1D, s'invagine sur elle-même pour faire apparaître en fin de phase d'invagination -en un retour au centre organisateur qui est le verbe-, la singularité pli. C'est ce que dit poétiquement Paul Valéry dans le cimetière marin : "Hydre absolue, ivre de ta chair bleue, Qui te remords l’étincelante queue". Jean-Pierre Petit est peut-être le meilleur connaisseur in the world de 'invagination en 2D :  https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf






 

Thom sur le progrès

Article lié : La parabole des 15 milliards

jc

  16/12/2020

PhG : “la seule chose dont on est assuré désormais dans le flux dynamique des connaissances scientifiques, c’est qu’au plus ces connaissances progressent dans une mesure exponentielle gigantesque comme elles font, au moins on est assuré de la véracité de cette dynamique et de la vérité de ce qui en est produit” ; "

Thom :

1.  "(...) si la science progresse, c'est en quelque sorte par définition. Alors que l'art et la philosophie ne progressent pas nécessairement, une discipline qui ne peut que progresser est dite scientifique. De là on conclura que le progrès scientifique, s'il est inévitable, ne peut être le plus souvent qu'illusoire."

2. "J'appelle « progrès essentiel » en Science toute modification de la nomologie qui permet une résorption considérable de l'accident qui lui est
expérimentalement attaché."

3. "Lorsqu'on a compris – à la suite de T. S. Kuhn – le caractère « automatique » du progrès scientifique, on se rend compte que les seuls progrès qui vaillent sont ceux qui modifient notre vision du monde – et cela par l'élaboration de nouvelles formes d'intelligibilité. Et pour cela il faut revenir à une conception plus philosophique (voire mathématique) des formes premières d'intelligibilité. Nos expérimentateurs, sempiternels laudateurs du « hard fact », se sont-ils jamais demandé ce qu'est un fait ? Faut-il croire – ce qu'insinue l'étymologie – que derrière tout fait, il y a quelqu'un ou quelque chose qui fait ? Et que ce quelqu'un n'est pas réduit à l'expérimentateur lui-même, mais qu'il y a un « sujet » résistant sur lequel le fait nous apprend quelque chose ? Telles sont les questions que notre philosophe devra constamment reposer, insufflant ainsi quelque inquiétude devant le discours volontiers triomphaliste de la communauté scientifique. Bien sûr la Science n'a nul besoin de ce discours pour continuer. Mais il restera peut-être quelques esprits éclairés pour l'entendre, et en tirer profit."

4. "Ainsi la fonction originelle d'une philosophie de la nature sera-t-elle de rappeler constamment le caractère éphémère de tout progrès scientifique
qui n'affecte pas de manière essentielle la théorie de l'analogie."

5. "La science, actuellement, est une gigantesque industrie, dont le seul principe directeur est l'expérimentalisme ; la maxime directrice est : « Tout ce qui peut se faire doit être fait ». Il ne s'agit là – en fait – que de la poursuite du besoin exploratoire déjà présent chez l'animal."

Je rappelle à ce propos que l'œuvre majeure de Newton est intitulée : Principes mathématiques de la philosophie naturelle, et que ces Principia ont eu une influence considérable sur la science moderne, quantitative, prédictive et expérimentale (toute intuition, toute spéculation est systématiquement rejetée si elle n'est pas confrontée aux fameux "faits" (cf. 3)

(...) le but ultime de la science n'est pas d'amasser indistinctement les données empiriques, mais d'organiser ces données en structures plus ou moins formalisées qui les subsument et les expliquent. Dans ce but, il faut avoir des idées « a priori » sur la manière dont se passent les choses, il faut avoir des modèles. Jusqu'à présent, la construction des modèles en Science a été avant tout une question de chance, de « lucky guess ». Mais le moment viendra où la construction des modèles elle-même deviendra, sinon une science, du moins un art ; ma tentative, qui consiste à essayer de décrire les modèles dynamiques compatibles avec une morphologie empiriquement donnée, est un premier pas dans l'édification de cette « Théorie générale des Modèles » qu'il faudra bien construire un jour." (Je rappelle que SSM est sous-titré : "Essai d'une théorie générale des modèles".


PhG : “La seule chose dont je suis assuré pour mon compte est que les sciences ont totalement perdu leur prétention à l’objectivité vertueuse, que je ne veux plus par conséquent envisager la véracité et la vérité des sciences ;"

La coupure galiléenne a eu pour effet de faire de l'objectivité une chasse gardée de la science (bien entendu moderne) et de repousser les philosophes dans la forteresse de la subjectivité*. La physique quantique sème actuellement -et heureusement- le trouble dans la science "dure" moderne, car elle pose la question du lien -peut-être très fort, voire infiniment fort- en sujet et objet, entre observateur et observé. Sans doute la science dite "molle", qui sait ça depuis toujours, se dit-elle enfin : "enfin !".

*: Thom : "(...) Les Philosophes ont abandonné aux savants la Phusis et se sont repliésdans la forteresse de la subjectivité. Il leur faut réapprendre la leçon des
Présocratiques, rouvrir les yeux grands sur le monde, et ne pas se laisser impressionner par l'expertise souvent dérisoire d'insignifiance de l'expérimentateur. Inversement la science doit réapprendre à penser."



 

U.P. et F.B. : même réponse !

Article lié : La parabole des 15 milliards

jc

  16/12/2020

1. C'est ce qui semble ressortir et de la conclusion et de mon commentaire "Qu'est-ce que la toute puissance de Dieu ?" (écrit avant d'avoir lu cet article).

2. La science actuelle me fait peur, en particulier la biologie, qui étudie le vivant avec des concepts matérialistes du XIXème siècle qui postulent l'inertie de la matière, c'est-à-dire que la matière n'est pas vivante (la matière n'est pas la Matière). Je n'arrive pas, ces jours-ci, à me sortir de la tête que les vaccins de nouvelle génération, les vaccins ARN, sont des vaccins qui ne sont pas naturels comme ceux où on injecte une forme affaiblie du virus, où on reste entre soi, dans l'auto-immunité, dans l'immanence. Ce sont des vaccins artificiels, transcendants à la nature humaine, qui forcent la nature à obéir à la raison humaine; c'est une situation qui me renvoie d'une part au forcing de Cohen utilisé par Badiou, d'autre part au début de la préface à la deuxième édition de la kantienne "Critique de la raison pure" :

"Ils [les savants de l'époque] comprirent que la raison ne voit que ce qu’elle produit elle-même d’après son propre plan, qu’elle éprouve le besoin de prendre  les  devants avec les principes qui déterminent ses jugements d’après des lois constantes et de contraindre la nature à répondre à ses questions, mais qu’elle ne doit pas se laisser conduire seulement par elle, comme en lisière ; (...) La raison (...) doit s’approcher de la nature, certes pour être instruite par elle, mais non toutefois comme un élève, prêt à entendre tout ce que le maître veut,mais en la qualité d’un juge en exercice, qui contraint les témoins à répondre aux questions qu’il leur soumet."

Pierre, tu es pierre...

Article lié : Trump est-il un logocrate ?

jc

  15/12/2020

L'avantage essentiel que je vois à la "religion" thomienne (c-à-d au Matérialisme laïque?) c'est qu'en plus d'une idée de Dieu (comme dans les trois religions abrahamiques), elle fournit les 7 premières marches de l'échelle de Jacob qui permet d'y accéder (à une infinité de marches, bien sûr), ces sept premières marches étant liées aux 7 catastrophes élémentaires. Car l'Être en soi de Thom est stratifié en couches d'êtres :

"En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la TC
permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en
« couches » d'être exigera :
 i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ;
ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."

Examinons la zéro-ième strate. C'est la catastrophe de potentiel V(x)=x², très rapidement considérée par Thom, car triviale, à laquelle Thom associe le verbe être et le substantif être. La théorie générale (thomienne) du déploiement universel (1) dit que cette catastrophe ne se déploie pas, autrement dit que l'être existentiel (l'être substantif) ne se différencie pas de l'être essentiel (le verbe), encore autrement dit que le verbe est la chair et la chair est le verbe, que le bonbon ne se décolle pas du papier et que le papier ne se décolle pas du bonbon. En termes de Spinoza (tout être persévère en son être, alias tout être substantif, tout être qui a de la substance, est structurellement stable) cela signifie que cette catastrophe reste égale à elle-même si on la perturbe; c'est la définition du roc, et c'est la pierre sur laquelle Thom bâtit son église. Pour ceux qui n'ont rien compris, ce qui précède est un mixte de jargon de matheux et de métaphysiciens qui se résume à : si on essaye de perturber cette zéro-iéme catastrophe par ex. par un coup de pied, il ne se passe rien pour cette catastrophe (mais pas nécessairement pour celui qui a donné le coup de pied) : elle persévère dans son être.

Examinons la première strate, qui est la catastrophe de potentiel V(x)=x³. Si on la perturbe, alors elle se déploie en W(x)=x³+ax, a paramètre réel. Il faut la comprendre comme un être vivant -un chat par ex. qui réagit quand on le perturbe en agitant sa queue (2) ax, qu'elle agite en faisant bouger son paramètre a (dit paramètre de contrôle) avec son joystick interne (Thom ne le dit évidemment pas en ces termes). C'est l'être vivant le plus frustre qui soit (1), qui ne peut réagir que de deux façons : disparaître ou apparaître (je suppose que sa réaction naturelle est de se cacher si on cherche à le perturber). Thom appelle cette catastrophe la catastrophe pli. Quand elle se déploie, le verbe se fait chair, elle s'actualise. Quand elle se replie, la chair se fait verbe, elle se potentialise et se met à l'affût, en stand-by, en puissance, prête à re-bondir ultérieurement pour attaquer ou se défendre. On fait donc sur cette première catastrophe de la métaphysique extrême, de la théologie à taille humaine.

La deuxième strate est la catastrophe de potentiel V(x)=x³. Je ne l'ai pas encore vraiment comprise mais je ne désespère pas d'y arriver. C'est la catastrophe fronce, catastrophe que Thom lie à la prédation, à la base de l'embryologie animale.

Les autres catastrophes sont et resteront intellectuellement hors de ma portée mathématique. Les trois catastrophes les plus compliquées sont les catastrophes ombilic, que Thom qualifie de sexuelles, la dernière étant la catastrophe ombilic parabolique -sur la 7ème marche de l'échelle de Jacob-, appelée aussi catastrophe champignon, voire (par Thom lui-même) catastrophe phallus impudicus. Il est clair pour moi que dans cette religion l'harmonie masculin:féminin est essentielle, ce n'est pas une religion machiste, Dieu n'est ni masculin, ni féminin, Dieu Janus androgyne, peut-être.

Remarque; On a donc au bas de l'échelle de Jacob une hiérarchie de petits dieux -des petits curés bien vivants, par opposition aux grands cardinaux zombies de Badiou-. hiérarchie qui constitue les basses couches de la stratification en couches d'êtres du Dieu de Thom.


(1) Niveau médaille Fields, très au-dessus du mien.
(2) Métaphore due à l'anglais Christopher Zeeman, adepte enthousiaste de la théorie de Thom dès la première heure.
(3) Je pense qu'il n'est pas stupide de conjecturer que la difficulté qu'il y a à pieger la "matière" quantique réside en ce qu'elle est élémentairement vivante (je pense aux expériences d'Alain Aspect).


 

Monstrueux amas de connaissance...

Article lié : La parabole des 15 milliards

Disciple égaré

  15/12/2020

Bonsoir, moi même feuilletant aujourd'hui un enième rapport de think tank, avec longues listes d'intervenants en annexe, me suis-je dit que le nombre de personnes jugeant avoir quelque chose à dire ces temps ci était simplement gigantesque, et que cela posait question. La parole est dévaluée, mais pourquoi? Qui écrit doit aujourd'hui se demander s'il est bon qu'il écrive, aux vues du volume d'inanité disponible. Et donc comment être utile, audible, en écrivant. Comment être sûr que l'on a des choses 'à dire'? Comment retrouver une parole rare? Ma réponse, ce soir: en fonction des responsabilités que l'on exerce. Mais pas seulement. Être responsable ne veut pas dire avoir un beau titre, ou de grandes responsabilités. Parler valablement, pour moi, doit exiger de parler de manière responsable, et donc en s'acquittant honorablement 'de ses responsabilités', d'où que l'on prenne 'la parole'. Chacun étant unique, nous avons tous, en fait, quelque chose à dire de valable, d'utile, d'essentiel. Et c'est donc toute la tragédie de ce bavardage insupportable de nombreux experts répétant tous la même chose, déplorant qui la Chine, qui la Russie, qui, qui, qui… Etre responsable en prenant la parole, c'est dire la vérité, à temps et à contre-temps. A cette condition, toute parole est audible. Toute communication est attendue et contribue au bien commun.

Un pas de plus ?

Article lié : La parabole des 15 milliards

Geo

  15/12/2020

Pourquoi ne pas intégrer ce cerveau universel à 15 milliards d'autres? Reste qu'il vous sera beaucoup pardonné pour avoir imaginé cet écrin au panache de Cyrano.

Qu'est-ce que la toute puissance de Dieu ?

Article lié : Trump est-il un logocrate ?

jc

  15/12/2020

Je crois bien que la bonne réponse est celle de Francis Blanche dans son fameux sketch avec Pierre Dac en ce qui concerne les trois grandes religions monothétistes. Même le Christ en croix aurait dit : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Tant qu'on n'agit pas, on peut dire tout ce qu'on veut (et donc le contraire de tout).

L'Être en soi de Thom est lié à sa théorie de l'analogie, théorie selon lui immanente (1). Il écrit : "Si l'on veut faire une théorie de l'analogie, il faut faire une théorie fine des actions." La religion de Thom ferait-elle mieux que les trois religions monothéistes ?

(1) Thom : "Le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte avec soi."

Remarque sur l'opposition immanence/transcendance.

Quand on dit d'une idée qu'elle est très haute, on pense, je crois, à une idée qui nous transcende, et j'imagine bien les philosophes penser ainsi les Idées platoniciennes vues de leur caverne de Platon. Les matheux -qui sont, je crois, très majoritairement platoniciens- parlent, eux, d'idées très profondes, comme sorties de la profondeur d'eux-mêmes. Je crois que ça saute aux yeux dès le début quand on commence à lire "La clef des songes" d'Alexandre Grothendieck, sous-titré "Dialogue avec le Bon Dieu".

Du matérialisme de Badiou au Matérialisme

Article lié : Trump est-il un logocrate ?

jc

  15/12/2020

Symboliquement : de omicron à Oméga.

L'être en soi de Badiou c'est o (omicron) en puissance et O (omacron) en Acte : de o à O, du rien en puissance (l'ensemble vide) on obtient le Tout en acte (l'Univers de la théorie des ensembles) qui est fondé sur le rien rt qui n'est par conséquent pas grand chose).

L'être en soi de Thom c'est A (α majuscule) en puissance et Ω en acte (1).

Le théo de théologie s'écrit θεο en grec (ancien?) alors que celui de théorème s'écrit θεώ. Un rapport ?


(1) 1. Dans son adolescence Thom était favorable à l'éternel retour : cf; la fin de son interview par Nimier (http://denise.vella.chemla.free.fr/extraits-Thom.pdf).

2. Dans la citation suivante il semble laisser le problème ouvert :

"Une forme ne peut apparaître en tant que phénomène que par les perturbations qu'elle cause dans la propagation spatiale d'un flux. Toute forme peut ainsi être conçue comme une figure due à l'arrêt momentané (autour d'un obstacle) d'un flux, partant d'un point-amont a et s'écoulant vers un point-but v. Qu'on doive identifier a à v, c'est là un point que je laisse à mes auditeurs de décider…"

Rapport entre cette citation et l'ontologie ? Thom écrit ailleurs : "(...) à beaucoup d'égards, l'ontologie, c'est l'obstacle."

3. La fin de son "échappée en Métaphysique extrême" de ES (1988) (cf. la fin de Badiou.3) suggère qu'il est arrivé à la conclusion que Ω était différent de A. La citation suivante me conforte dans cette idée : "(...) il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel." (1968, SSM)

à César

Article lié : La parabole des 15 milliards

Francois Desbordes

  15/12/2020

Il s'agit en fait d'une micro-nouvelle de Fredric Brown, intitulée "Réponse"  ("Answer" en VO) datant de 1950, figurant dans pas mal d'anthologies.

http://devernay.free.fr/reponse.html

https://www.bustle.com/p/this-one-page-fredric-brown-story-from-1950-is-basically-a-way-more-disturbing-version-of-black-mirror-7928810

Laïcité sacrée ?

Article lié : Onfray Lost in Covid

jc

  15/12/2020

Je pense que MO n'est pas un laîque profane (ce n'est pas un bouffeur de curé) car il y a clairement pour moi chez lui un respect du sacré (Épicure?). Si le nihilisme de Nietzsche est ce qu'on en dit alors il n'y a quelque chose qui ne colle pas. (Je n'ai pas lu une ligne de Nietzsche. Pour moi, instinctivement, je le mets dans le même sac que Cantor, Gödel et Boltzmann (illustres crètins qui ont finis fous).

Les adhérents de FP ont la possibilité de proposer des articles pour publication dans la revue. J'ai proposé celui-ci il y a quelques mois (je ne l'écrirais pas comme ça aujourd'hui). Je rappelle que MO a toujours énergiquement refusé de se présenter à la présidence de la République, lui préférant sans hésiter son "petit Liré" de girondin.

                                                                                            ————————————-

jcm (abonné), retraité, commentateur sur FP.
Coordonnées (pour le bureau de FP seulement) : ???????
Présentation: Quarante ans d'enseignement/recherche en mathématiques. Passionné (et fasciné) par l'œuvre philosophique de René Thom.
                   
                                                                                           —————————————

Titre:  VIème république: une monarchie populaire ?

                                                                                   —————————————-

En parcourant, il y a plus de dix ans, " L'homme sans gravité " du lacanien Charles Melman, j'ai été frappé et marqué par la phrase suivante: " La barbarie consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel ". Il ne fait guère de doute pour moi que le pouvoir laïc qui a cours en France depuis la révolution française a laissé au fil du temps une place de moins en moins importante au pouvoir symbolique, pouvoir réduit, selon moi, à sa plus simple expression sous les législatures des pragmatiques Sarkozy et Macron (au fond, la seule période de la Vème république où j'ai senti la présence d'un pouvoir symbolique a été celle de Charles de Gaulle - qui a eu le temps de méditer sur le sujet entre le 18 juin 1940 et le 8 janvier 1959 -).

L'intérêt d'un pouvoir symbolique est qu'il permet d'éviter d'avoir recours à un pouvoir réel, pouvoir réel qui, selon moi, ne peut jamais être autre que le pouvoir de la force et de la contrainte (physique et/ou économique et/ou financière) exercé par une élite, pouvoir barbare qui, in fine, se tapit presque toujours - sinon toujours - derrière la soumission/servitude volontaire à la loi. Un avantage (le seul ?) des pouvoirs traditionnels tirant leur légitimité d'une autorité transcendante - le pouvoir royal en France par exemple - est peut-être là : aider à maintenir l'ordre social par un pouvoir symbolique qui prédit dans l'au-delà le ciel à ceux qui respectent la loi divine et l'enfer à ceux qui ne la respectent pas (la présence des églises permet d'économiser celle des postes de police, des gendarmeries et des casernes…).

Restaurer un pouvoir symbolique nécessite de restaurer le sacré et la foi en ce sacré. Est-ce possible sans faire appel à une autorité transcendante, autrement dit est-ce possible dans un cadre immanent - laïcité oblige - où le peuple va puiser au fond de lui-même sa propre autorité symbolique ? C'est avec cette question à l'esprit que je propose que la VIème république soit une monarchie populaire.

                                                                                  —————————————

Versailles, galerie des glaces, le 14 Juillet 20??, coucher du soleil. Chaque commune a déjà élu son baron et sa baronne, chaque canton son vicomte et sa vicomtesse, chaque département son comte et sa comtesse, chaque région son duc et sa duchesse. Il reste à élire le couple royal. Un jeune enfant plonge la main dans une corbeille contenant les noms des quatorze couples ducaux (les cinq régions ultramarines étant, pour l'occasion, réunies en une seule), en ressort un papier qu'il déplie et lit : un nouveau couple royal est élu pour un an. Les conditions d'éligibilité étaient : être de nationalité française, être élève de CP (1) dans une école de la république et être inscrit au tableau d'honneur de sa classe.

Suit alors immédiatement la cérémonie d'allégeance. Le président de la VIème république (2) met un genou au sol devant le couple royal qui pose la question: Michel, est-ce que nous pouvons avoir confiance en toi ? Si ta réponse est oui alors dis-le, relève-toi, étends tes mains au dessus de nos têtes et dis: Je le jure".

Le nouveau couple royal ouvre alors le bal du 14 juillet.

                                                                                         —————————————

À moindre frais (un drapeau tricolore orné en son centre d'une fleur de lis naturelle, une modification de la devise - je propose Unité-Harmonie-Diversité -) on rétablirait ainsi solennellement en France une cause finale sacrée  - celle de la France travaillant pour ses enfants et ayant foi en eux - et le peuple français pourrait alors commencer à se détourner de l'idéal de puissance par la technique sacralisée (3) qui a actuellement cours dans le monde pour se tourner vers un idéal d'harmonie (4), le jeune couple royal rappelant en permanence aux françaises et aux français qu'ils ont non seulement une raison (cartésienne) mais aussi et surtout un cœur (pascalien) (5).


(1) De sexe masculin pour le roi et de sexe féminin pour la reine…

(2) Je vois le président, premier personnage de l'État, comme un président du conseil constitutionnel aux compétences élargies, porte-voix et porte-plume du peuple, en constant dialogue avec lui, seul habilité à déclencher des référendums - certains imposés par la constitution - , dominant les trois présidents des pouvoirs (indépendants) législatif, judiciaire et exécutif (et présidant périodiquement le conseil des présidents).

(3) Toutes les civilisations ont, d'une manière ou d'une autre, sacralisé la nature. Toutes sauf notre civilisation judéo-chrétienne finissante qui a choisi de sacraliser ce qui la désacralise, à savoir la technique. (Jacques Ellul, cité de mémoire)

(4) En commençant par les harmonies homme/femme et masculin/féminin…

(5) Antonio Damasio (L'erreur de Descartes, Spinoza avait raison) - et d'autres - m'ont convaincu que ce qui nous meut, ce n'est pas la raison, ce sont les émotions (c'est une évidence étymologique), la raison n'étant pour moi, au fond, qu'une déontologie dans l'usage des émotions.


                                                                ??????????????????????

Épilogue ???

"Le Couesnon dans sa folie mit le Mont [Saint Michel…] en Normandie." ???  (Hervé Billy)




 

Thom : mathématicien ou théologien ?

Article lié : Trump est-il un logocrate ?

jc

  15/12/2020

Mon sentiment : Thom est théologien. Lorsqu'il parle de "métaphysique extrême", c'est un euphémisme pour ne pas dire théologie (cf. ES p.216).

Arguments en vrac ci-dessous. Commentaires succints.


I. Extraits de Wiki ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ologie )

Les divisions de la métaphysique

Dans Métaphysique, livre E (VI), 1, 1026a), Aristote distingue trois parties dans la philosophie « théorétique » : la mathématique (connaissance des substances abstraites de la matière), la physique (connaissance des substances immergées dans la matière) et la théologie (connaissance des substances séparées de la matière).

L'existence de substances séparées de la matière, qui poserait les fondements de la théologie au sein de la métaphysique aristotélicienne, n'est pas clairement prouvée par Aristote, qui laisse la question en suspens.

La théologie désigne actuellement l'image de Dieu et du divin dans les différentes religions, ainsi que leurs doctrines.


II. Extraits en vrac de l'extrait par Michèle Porte de l'œuvre complète de Thom (que je n'ai pas) (https://www.maths.ed.ac.uk/~v1ranick/papers/thom/data/citations.pdf)

"(...) la théorie des catastrophes élémentaires est, très vraisemblablement, le premier essai cohérent (depuis la logique d'Aristote) d'une théorie de
l'analogie. Lorsque des scientifiques d'esprit étroit objectent à la théorie des catastrophes de ne pas donner plus que des analogies ou des métaphores, ils
ne se doutent pas qu'ils énoncent le dessein véritable de la théorie des catastrophes, lequel est de classer tous les types possibles de situations
analogues."

"(...) créer une théorie de la signification, dont la nature soit telle que l'acte même de connaître soit une conséquence de la théorie." (1968, Topologie et
signification.)

"(...) reste l'opposition Platon-Aristote. En dépit de mon admiration pour ce dernier, je reste platonicien en ce que je crois à l'existence séparée
(« autonome ») des entités mathématiques, étant entendu qu'il s'agit là d'une région ontologique différente de la « réalité usuelle » (matérielle) du
monde perçu. (C'est le rôle du continu — de l'étendue — que d'assurer la transition entre les deux régions.)" (ES, p. 245).

"Pour moi, l'aporie fondamentale de la mathématique est bien dans l'opposition discret-continu. Et cette aporie domine en même temps toute la pensée."

"Les Livres II et III de la Physique d'Aristote constituent à mes yeux l'un des sommets de l'esprit humain."

"Le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte avec soi." Commentaire : Immanence.

"(...) il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel." (1968, SSM) Commentaires: 1. Dieu en acte; 2. je ne sais même pas où ça se trouve dans SSM , l'un de mes quatre livres de chevet depuis 15 ans avec AL, MMM et ES !

"La théorie des catastrophes est une théorie mathématique mais ce n'est pas une théorie de la mathématique."

"La théorie des catastrophes est une théorie hors substrat." Commentaire : de mémoire,  car je ne retrouve plus où. Hors substrat = euphémisme pour théologique.

 

Le Un et le Deux : de Badiou à Thom.1

Article lié : Trump est-il un logocrate ?

jc

  14/12/2020

Dans le .0 j'ai opposé Badiou penseur du discret à Thom penseur du continu. Badiou s'intéresse aux nombres, mais seulement à la hiérarchie des grands cardinaux, qui sont infinis, je pense dans l'espoir d'approcher son ersatz de Dieu. Badiou délaisse les petits cardinaux, les cardinaux finis, alias les entiers naturels, Badiou ne s'intéresse pas aux curés de campagne. Comme ses mentors Cantor et cie, Badiou ne s'intéresse pas à l'arithmétique, à mon avis, à grand tort, car, quand on réfléchit en scientifique un tant soit peu à l'amour physique entre deux êtres, on pense tout de suite à des mises en harmonie de type pas cadencé sur un pont qui unissent le couple et l'envoient parfois au septième ciel. Dans le cas des couples hétéro, il est naturel de penser que cette harmonie ne se fait pas à l'unisson (merde à l'égalité homme-femme!), mais peut-être à l'octave ou plus compliqué encore. Cette harmonie a peut-être à voir avec l'harmonie des sphères (rapports arithmétiques/géométrie), où on découvre dans Wikipédia (1) que : " En grec ancien, on dit harmonia tou kosmou, « harmonie du cosmos », « musique du monde ». Le mot « harmonie » a un sens très large, il désigne surtout les bonnes proportions, la convenance entre parties, d'une part, et entre parties et tout, d'autre part.". Pour moi on ne peut pas si bien dire…

Cet exemple montre l'écart abyssal entre les nombres profanes qu'utilisent les statisticiens et les banquiers et les nombres sacrés attachés à la musique du monde : 1/1 unisson; 2/1 : octave ; 3/2 : quinte; 4/3 : quarte, etc. Je subodore que c'est le même écart qu'on retrouve entre la théorie moderne des ensembles et la théorie classique -j'ai envie de dire traditionnelle- des fonctions analytiques, et, c'est là où je veux en venir, entre le matérialisme de XIXème qui considère que la matière est morte, et le Matérialisme du XXIème (M majuscule, j'y tiens, (2) ) dont je fais la promotion ici.

(Le philosophe jean Largeault, dans son introduction de AL, écrit que Thom serait plutôt matérialiste. Pour moi c'est vrai à condition de considérer qu'il est un matérialiste du XXIème siècle , c'est-à-dire en fait un matérialiste traditionnel comme Aristote, et certainement pas un matérialiste XIXème (comme certains disent qu'Aristote est).)

(1) :  En grec ancien, on dit harmonia tou kosmou, « harmonie du cosmos », « musique du monde ». Le mot « harmonie » a un sens très large, il désigne surtout les bonnes proportions, la convenance entre parties, d'une part, et entre parties et tout, d'autre part.
(2) Dans le standard-PhG le masjuculé est mieux que le minusculé. Exception juste pour la matière -pas de bol-, qui est pire quand elle est majusculée (la Matière c'est le Mal -cf. "La Grâce…"-). J'en profite pour dire que j'ai hâte de lire ce que PhG pense de la matière, celle de sa lutte prodigieuse avec la volonté créatrice.


 

Etrange vision

Article lié : Onfray Lost in Covid

David Cayla

  14/12/2020

Je suis d'accord avec le commentaire de Sébastien Antoine, drôle d'époque où des gens vont se rendre sur un champ de bataille pour pouvoir nous rapporter ensuite leur témoignage, où des gens se sont battus durement, dans des conditions climatiques difficiles,  dans un territoite montagneux, ont affronté la mort (et les combats ont été extrêmement violents !), et s'inquiètent finalement davantage de masques ou de gel hydroalcoolique que des combats !

Franchement, il ne lui vient pas à l'esprit, à notre philisophe, que son organisme a pu subir le contrecoup du froid glacial qu'il a affronté au Haut-Karabakh ? Que les symptômes qu'il décrit, sa toux pénible dont il dit lui-même qu'elle revient chaque année à la même époque, ressemblent beaucoup à ceux d'une forte grippe ? "Pas envie de mourir de l'hydroxychloroquine ?"  Il nous dit cela alors qu'il revient de ce conflit relativement bref, mais meurtrier ?

Ce n'est pas sérieux, cela donne le sentiment qu'il a voulu s'énivrer du parfum des combats, qu'il a attrapé froid, et qu'au fond, il est surtout attaché à son petit quotidien douillet… où le covid s'en est venu essayer de l'égorger jusqure dans son lit ?

Le mélange des genres fait franchement affreux, ce contraste entre un conflit meurtier, avec son lot de morts et de blessés qui en conserveront les séquelles toute leur vie, les civils qui ont vécu des semaines dans la terreur des bombardements, et cet ersatz minable de conflit dans lequel notre civilisation si brillante et si moderne s’est impitoyablement embourbée à force de vouloir n’affronter ce virus qu’à grands coups de traitements « high-tech » en refusant systématiquement les approches traditionnelles, pragmatiques, fiables, éprouvées.

Le Front populaire de Michel Onfray

Article lié : Onfray Lost in Covid

jc

  14/12/2020

Je suis le site du Front Populaire (FP) créé par Michel Onfray (MO) parce que je suis favorable à une jonction des nationalistes, patriotes et matriotes de droite de gauche et d'ailleurs. Chateaubriand disait que la France était sa patrie et que la Bretagne était sa matrie. Je suis pour la mère patrie, c'est-à-dire pour une union "amoureuse" -c'est-à-dire harmonieuse- des patriotes et des matriotes, me sentant plus matriote que patriote, plus petit Liré que Mont Palatin, plus girondin que jacobin. MO s'affiche clairement girondin (il a écrit là-dessus) mais le forum de FP s'avère être un forum d'empoigne entre les zemmouriens jacobins et les attardés (je réserve le terme de nostalgique à des usages plus élevés) de notre grande révolution également (sinon plus encore) jacobins. Bref, la jonction n'a pas l'air pour demain et l'émergence d'un parti girondin encore moins.

Je découvre MO à petites doses, à travers ses interventions sur FP, et aussi en parcourant quelques uns de ses livres. Il a la plume très facile mais ce n'est pour moi clairement pas un logocrate selon le standard qu'on connaît ici. Pour ne pas tourner autour du pot, je trouve qu'il a la plume trop facile et a tendance à verser dans la logorrhée. À l'appui de mes dires, on pourra parcourir la charte de FP (1) qui est une version de la DDHC de 1789 revisitée par lui (dans laquelle on pourra lire entre les lignes qu'il n'est peut-être pas si athée qu'il le dit devant média), charte avec laquelle je suis en net désaccord car je suis tout-à-fait d'accord avec ce que dit Simone Weil dans "L'enracinement" (livre que j'aurais bien vu inspirer la charte de FP) :

"Un gouvernement qui emploie des paroles, des pensées trop élevées pour lui, loin d'en recevoir un éclat quelconque, les discrédite et se ridiculise. C'est ce qui s'est produit pour les principes de 1789 et la formule « Liberté, Égalité, Fraternité » au cours de la IIIème République. C'est ce qui s'est produit pour les mots, souvent par eux-mêmes d'un niveau très élevé, mis en avant par la prétendue Révolution Nationale."

MO est pour moi clairement un amoureux de la philosophie. Mais j'attends de voir si c'est un véritable philosophe selon mes critères, c'est-à-dire de voir jusqu'à quel point il pense par lui-même ou s'il s'abrite seulement derrière les pensées d'illustres philosophes (Épicure, Nietzsche, etc.). MO se dit laïque. Étymologiquement le laïque s'oppose au clerc. Or, selon moi, un véritable philosophe est nécessairement un clerc qui a une religion, c'est-à-dire une vision cohérente du monde qu'il tente de faire partager. Pour moi Thom est un véritable philosophe (et c'est pour cette raison que je fais ici du prosélytisme pour lui). Il y a pour moi toujours un parfum de profanation qui flotte autour de la laïcité : profanation de l'art (AC), profanation de la science (scientisme), profanation de la raison (rationalité "moderne"), profanation de l'architecture, profanation de la terre (industrie agro-alimentaire), profanation de l'être humain (éducation, IA, médias, santé), etc.

MO est-il un véritable philosophe ? Je le sens trop éclectique pour avoir une vision globale cohérente (2). Et j'ai l'impression que sa rationalité est issue de celle des Lumières (3). J'attends donc pour voir.

 
(1) https://frontpopulaire.fr/o/Content/co169206/front-populaire-et-compagnie-qui-sommes-nous
(2) En consultant Wikipédia je découvre qu'Épicure est atomiste. Pour moi départ catastrophique pour espérer une vision cohérente du monde. (Je rejoins donc le commentaire de PhG sur ce point).
(3) Cf "Les mathématiques modernes : une erreur pédagogique et philosophique", AL.
 

Onfray m'effraie

Article lié : Onfray Lost in Covid

Jean-claude Bidault

  14/12/2020

un peu étonné que Ph.G si cultivé range Onfray dans la catégorie des philosophes (état d'ailleurs souvent auto-proclamé ce qui esr déjà un contre-sens), personnellement je ne trouve pas cette pénible dissertation comme une description exemplaire et admirable d'une infection mais plutôt comme la longue plainte d'un égo surdimensionnée. Autant l'Onfray de l' université populaire me paraissait vulgarisateur respectable de certains concepts philosophiques autant le M. Onfray actuel me semble démagogue vantard et même impudique (ses litanies répétitives sur son milieu d'origine entre autres), depuis qqs temps là où le projecteur est allumé il se "pointe", le contraire justement d'un philosophe…Je suis peiné de le voir se comporter ainsi…