Jean-Claude HENRY
28/12/2010
Suite ... le message est parti plus vite que prévu !
Je disais que température et taux de CO2 ont été beaucoup plus élevé par le passé, sans qu’il se produise de catastrophe, comme celle d’une divergence de température annoncée par le GIEC, à moins d’investir des sommes colossales (et encore seraient-elles suffisantes ?) pour tenter de conjure “la” catastrophe.
Ce n’est pas le lieu d’entrer dans les détails pour montrer à quel point la présentation du climat futur par le GIEC est biaisée. De nombreux sites scientifiques sérieux (pléonasme) existent. Je n’en citerai qu’un seul (http://www.pensee-unique.fr/).
Il suffit de lever le nez pour constater que le climat nous vient du soleil. L’activité humaine, à côté de ce monstre de puissance parait bien dérisoire. Pour s’en faire une idée, la part de l’activité humaine dans l’évaporation de l’eau, gaz à effet de serre majeur (de 60 à 90 % selon les estimations), n’est que de 2 %, soit une valeur considérée comme négligeable par les physiciens.
Il est pour le moins étonnant de constater que la variations des surfaces glacées polaires sur Mars a suivi la même variation que celles de la Terre ! L’explication nous en a été fournie par Svensmark, deux siècles après les constations de William Herschel. Celui-ci avait montré une corrélation entre le cycle des taches solaires et le rendement du blé. Cela avait fait beaucoup rire à l’époque, mais cette constatation a été largement confirmée depuis. Cela tient au fait qu’en l’absence d’éruptions solaires, visualisées par les taches, la Terre subit un bombardement ionique beaucoup plus important, ce qui entraîne la formation de nuages dans les basses couches de l’atmosphère. La présence de ces nuages réduit la quantité de chaleur que nous recevons du soleil et amène, outre des précipitations, un refroidissement. Souvenons-nous des 10° C qu’a connu le Koweit après que Saddam Hussein ait mis le feu à ses puits !
La théorie de Svensmark, qui s’appuie sur de très nombreuses données, est confirmée par l’expérience “CLOUD” qui est en train de se terminer au CERN de Genève.
Les modèles de l’héliométéorologie sont capables de reconstituer le climat des siècles précédents, ce que les modèles du GIEC sont incapables de faire ! Ces modèles , fondés sur les divers cycles solaires, nous montrent que nous nous acheminons à tout le moins vers un minimum de Dalton (sunspot number) qui était celui de l’époque de la retraite de Russie. Maintenant, il semblerait plutôt que nous nous dirigions vers un minimum de Maunder, celui du “petit âge glaciaire” sous Louis XIV. Avant le petit âCela fait près de 10 ans que l’Asie connaît des hivers extrêmement froids et il semble que cela ne fasse que commencer. On (le GIEC) nous rebat les oreilles avec la banquise polaire qui diminue, si bien que l’on pourra binetôt aller en bateau de l’océan Atlantique à l’océan Glacial Arctique ! C’est oublier qu’en 1904, l’explorateur norvégien Amundsen a franchi le passage du nord-ouest sur un petit bateau, le Gjoa.
En conclusion,l’héliométéorologie nous promet des hivers de plus en plus froids et nous risquons fort de regretter que la Terre ne se réchauffe pas véritablement.
Jean-Claude HENRY
28/12/2010
Depuis peu, le “réchauffement global” s’est transformé en “changement climatique”. Cela constitue un virage extrêmement important, puisque le climat “change” en permanence. “L’archéologie"climatique dispose de moyens variés pour tenter de reconstituer, sinon le climat à un moment donné, tout au moins des éléments importants comme la température moyenne ou l’importance des précipitations. De plus, les paléontologistes peuvent reconstituer flore et faune d’un lieu à une époque donnée. En outre, nous disposons également de données fournies par des carottages glaciaires, qui permettent d’évaluer (et non de mesurer) les températures passée ainsi que le taux de CO2.
Au sujet de ce dernier, il faut dire ces données sont mal corrélées aux mesures directes qui ont maintenant plus de deux siècles, sans doute en raison de la diffusivité du gaz d’une bulle à l’autre, à travers la paroi de glace . Néanmoins, on peut observer des variations, quand elles sont importantes et elles ont montré qu’au cours des 500.000 dernières années, l’élévation de la température a toujours précédé celle du CO2, et cela de 800 ans. Ceci devrait suffire à invalider l’argument “terroriste” du CO2 anthropique qui va entraîner une catastrophe climatique. Il a d’ailleurs fait beaucoup plus chaud dans le passé (température moyenne supérieure de 10 ° à l’actuelle au cours du milliard d’années précédentes) sans compter des taux de CO2 beaucoup plus élevés, sans le moindre dommage pour la faANMOINS?
Christian Steiner
28/12/2010
@ Laurent Julliard :
Quand jécrivais « la presse “classique” a été attaquée et déstructurée par le néolibéralisme et la globalisation des années 90 », je faisais bien référence au genre de choses sur lequel vous pointez (http://socio13.wordpress.com/2010/03/30/qui-possede-les-medias/ et http://www.acrimed.org/article2189.html).
Cela nempêche pas, lorsque on se demande comment et pourquoi on en est arrivé à la situation présente (caractérisée par ce que vous dites : « [qui] ne répond plus qu’a une logique financiere » « technocrate obsede par la rentabilite a court terme »), de constater que cette « attaque » néolibérale des années 90 a été simultanée (hasard des choses) avec :
1) la nécessité de retrouver une interprétation « haute » de la situation du monde (et de nous pris dans ce monde) après la fin de la guerre froide (pourquoi cette « fuite vers lavant » du système US et du système moderne, direction le gouffre ?) ; chose que la presse avait commencer à faire jusque dans le milieu des années 90, avant dêtre passée à la moulinette néolibérale (concentration, précarisation etc.), ce qui a mis un terme définitif à cette tentative de recherche de sens ou dadéquation avec ce que les gens vivent ;
2) avec larrivée dInternet, qui a servit à la fois au Système darme pour rationnaliser et dominer encore plus les médias (concentrer dans les mêmes mains du pouvoir dargent), et à la fois de lieu de refuge pour cette tentative dinterprétation de la réalité, ou de recherche de vérité ce qui est une exigence de santé
laurent juillard
28/12/2010
@ Iker et Christian
Pour commencer a repondre a vos interrogations sur les medias.
http://socio13.wordpress.com/2010/03/30/qui-possede-les-medias/
http://www.acrimed.org/article2189.html
Ainsi que plein d’autres articles sur cet excellent site de surveillance mediatique qu’est Acrimed.
Je pense que la derive des medias est le reflet, visible par toute la population, des derives de toute entreprise qui ne repond plus qu’a une logique financiere c’est a dire dont le grand patron n’est plus un professionnel du secteur mais un technocrate obsede par la rentabilite a court terme.
C’est d’ailleurs ce qui caracterise aussi la faiblesse psychologique de nos politiques. Le court terme et la reelection de l’annee suivante alors que c’est un metier qui demande une vision strategique sur au moins une generation.
Francis Lambert
28/12/2010
MAP (Magazine dAnticipation Politique), LEAP/E2020 a décidé de lancer une publication quadrimestrielle gratuite (tous les quatre mois).
Sommaire du premier numéro de MAP-Automne 2010 :
http://www.leap2020.eu/LEAP-lance-MAP-pour-renouveler-notre-stock-d-avenirs-probables_a5425.html
Téléchargez ce premier numéro (pdf):
http://www.leap2020.eu/file/95743/
Prochain numéro du Magazine dAnticipation Politique (février 2011), inscrivez-vous :
http://www.europe2020.org/spip.php?article42&lang=fr
Francis Lambert
27/12/2010
Church of Diepenbeek (Limburg) collapsed early on Christmas morning ... hours after parishioners had celebrated Christmas Mass
http://www.deredactie.be/cm/vrtnieuws.english/news/101225_diepenbeek
Frédérique BH
27/12/2010
P. Grasset
Je déplore vos ennuis récents et espère qu’ils se résoudront rapidement. En attendant pour vous “consoler” (!!!) je vous conseille, si vous ne l’avez déjà fait, de lire (et peut-être commenter) le dernier article (27/12) de Chris Hedges - A Brave New Dystopia - dans TruthDig.com.
Ou comment le capitalisme nous offre ET Huxley ET Orwell…
Bonne année 2011 quand même!
FBH
Francis Lambert
27/12/2010
Il y a quelques jours, un quotidien norvégien, Aftenposten, a déclaré être en possession, à son tour, des 250 000 “mémos”. Le ministre norvégien des affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, a demandé au journal de lui communiquer les câbles concernant les relations russo-norvégiennes, et a essuyé un refus. Cela lui a inspiré quelques réflexions, dont il a fait part sur le site de son parti: “Les rôles entre les médias et le pouvoir sont pratiquement inversés. Maintenant, c’est nous, le ministère, qui demandons à la presse l’accès à l’information!”
Tout en critiquant les fonctionnaires déloyaux auteurs de la fuite initiale, M. Stoere ne peut s’empêcher de trouver “fascinante” la lecture de cette “matière première” diplomatique.
Christian Steiner
27/12/2010
@ Ilker
« je ne connais par leur histoire » (celle de la presse « classique »)
Moi non plus ! Ce nest pas du tout mon domaine professionnel.
Si lon peut très rapidement se mettre daccord sur la situation présente, que vous me semblez saisir et analyser mieux que moi dans ces détails (perte de crédibilité du journalisme mainstream, perte dautonomie et dindépendance, copinage déontologiquement insupportable, ingérence de plus en plus grossière (et inefficace ?) de réseaux style néocons, décalage grandissant jusquà devenir complet avec la vérité vécue par la plupart des gens etc.), comment on est on arrivé là ?
Tout ce que je peux vous proposer, cest une simple perception subjective de lévolution de la chose, telle que je lai vécue en « citoyen lambada » depuis 20 à 25 ans (et ce de lautre côté du Jura par rapport à vous)
Jaurais tendance à faire, en ce qui concerne les médias, un changement dépoque autour de 1989 (chute du mur) et 1991 (première guerre du Golfe et chute de lURSS) (javais 22 ans puis 24 ans). Autour de ces dates, on est passé dune presse marquée par une pluralité dopinion concurrentes, dont on savait pour qui elles roulaient (droite, gauche, gauche démocratique, gauche révolutionnaire, non alignés, etc.), avec des problèmes et enjeux assez clairement posés, avec un caractère et un sens de laction collective assez clair lui aussi, et une action politique qui semblait correspondre à mesure (peu importe là le fond du problème ou dans quel sens laction était dirigée, ce qui importe est lexistence dun sens et dun sentiment collectif, et de la perception dune action politique possible),
à une presse de plus en plus monolithique, sans couleur, grise, fade, incapable de poser les enjeux à leur juste mesure ou de comprendre les événements du monde aussi bien que lévolution dans nos pays, et avec le sentiment diffus et malsain de ne pas savoir où lon allait. Ce sentiment de ne pas avoir dinterlocuteur valable en face (dans la presse, quel soit danalyse politique, culturelle, économique, militante etc.) capable de parler dautre chose que du triomphe de léconomie ultralibérale est devenu de plus en plus pénible, créant un sentiment de solitude, disolement, de désarroi ou alors de cynisme (au sens vulgaire) le plus total
Je nuancerais en disant (toujours sur la base de souvenirs personnels), quil y a eut une espèce de période transitoire, entre 1990 et 1995 grosso modo, qui était une période dhébétude ou deuphorie infondée, mais où la presse (au sens large) avait encore une certaine qualité dans le sens où elle essayait encore de saisir les problèmes et de les analyser. Je me rappelle dun livre, « Jihad versus McWorld. Mondialisation et intégrisme contre la démocratie » (Benjamin R. Barber, 1995, Times Book : New-York, 1996, Desclée de Brouwer), dont le sous-titre indique à lui seul que lon renvoyait dos à dos une solide critique de la globalisation clintonienne et les réactions communautaristes à cette globalisation, pour essayer une « troisième voie », et un livre pareil faisait lobjet de recensions notables dans la presse française, et le sujet était traité par la presse. Mais tout ceci a ensuite rapidement disparu des écrans radars de la presse.
(Je citerai encore deux travaux journalistiques un peu plus tardifs, qui mont marqué. Ce sont deux reportages fait pour la télévision et effectivement diffusé sur la chaîne nationale suisse, entre 2001 et 2002, sur la première guerre du Golfe, 10 ans après les faits certes, mais qui me semble presque être les derniers de leur genre à ce jour pour leur travail correct. Il sagit de « Images inconnues : Les marines dans la Guerre du Golfe » (Daniel Costelle et Isabelle Clarke, FR3/INA/Lobster films, 2000), et de « Les dessous de la guerre du Golfe » (Hidden wars of Desert Storm, de A. Brohy et G. Ungermann, Free-Will Productions, USA, 2001). Pour avoir revisionné hier une demi-heure du second de ces films, jai limpression que ce sont des films qui ne passeraient plus aujourdhui à la télévision : ces travaux objectifs et étayés, contextualités, « classiques » (on nest pas du tout dans du Michael Moore) paraissent bizarrement dater dune autre époque (ce, 8 ans seulement après )
Mais les faits que ces films résumaient en 2000 étaient déjà connus du publique un tant soit peu attentif, parce que la presse classique en rendaient encore compte dans le milieu des années 90. Ainsi, sur ce sujet, on savait que les Etats-Unis avaient utilisé assez massivement, en Irak en 91, des munitions à luranium appauvri (manière de recycler les déchets nucléaires et le matériel issu du désarmement partiel des arsenaux nucléaire), on savait les dégâts immense à la population irakienne lors de lembargo qui a suivit la guerre, lhypocrisie insoutenable de cet embargo (dans un pays dont on avait ruiné toute linfrastructure civile, une infrastructure qui était à la hauteur de celle de nos pays, dans un pays quon avait pollué à luranium avec toutes les conséquences là à nouveau sur la population civile etc.), on savait les maladies et séquelles des vétérans de guerre américains dus aux conséquences de ces mêmes destructions et usages de munitions DU (depleted uranium). Et voilà quau Kosovo, en 1998, on avait remis ça avec les munitions à luranium appauvri. Dans ma profession, des collègues travaillaient pour lONU afin de cartographier les zones polluées à luranium en ex-Yougoslavie suite aux bombardements de lOTAN.
Pourquoi mon insistance, toute personnele, sur ces munitions à luranium ? Parce que je suis dune génération qui était astreinte au service militaire, que je lai effectué avant la chute du mur de Berlin, alors que la guerre Iran Irak (1980-1988) et celle dAfghanistan première du nom (1979-1989) était encore en cours, qu’on venait d’installer les Pershing II atomique en RFA, et surtout que nous-même étions drillé à résister à lavancée des « hordes » de chars du Pacte de Varsovie qui devaient débouler dans les plaines de lEurope de lOuest (tel était le scénario en vigueur), avec toutes les probabilités de bombardement chimique et dusage possible darmes nucléaires tactiques et stratégiques, et nous qui devions faire office de « chair à canon » Cela peut sembler maintenant exagéré, mais cest ce que nous vivions.
Alors quand, une fois l’URSS neutralisée puis disparue, les USA, en 1991 puis en 1998 (et je ne parle même pas daprès), firent un usage aussi « léger » et inconséquent dune chose que nous avions appris à connaître comme la plus redoutable et que nous nenvisagions que dans le cas dune guerre totale avec lURSS (la chose atomique), quand nous apprenions que la guerre du Golfe avait largué un tonnage de bombe, en moyenne mensuelle, supérieure à celle de la seconde guerre mondiale (qui restait pour nous LA référence), contre un pays qui ne semblait pas représenter de danger particulier comparé à lURSS ou lAllemagne nazie et pour être suivi par un embargo de dix ans sur une population souffrante nous ne comprenions plus grand-chose. Et la presse ne répondait pas à la question.
Cest ça que les journaux, la presse, les intellectuels ne parvenaient pas à expliquer : cette différence entre la réputation/limage des USA (le modèle), et leur comportement sur le terrain (incompréhensible de brutalité inutile). Si les coups tordus semblaient « excusables » dans le cadre de la confrontation avec lURSS, pourquoi ces coups tordus, manipulations, mensonges, tricheries, « raisons détat » etc. continuaient-ils alors que lURSS avait disparu ? Contre qui les USA se battaient-ils donc ?
(Quand on rajoute la crise asiatique de 1997-1998, déclenchée par une attaque spéculative de la part des meilleurs représentants de Wall Street contre les devises des Tigres asiatiques, on rajoute à cette interrogation une autre interrogation sur le comportement économique des USA, ce comportement économique qui était à lépoque triomphant et censé être le meilleure de la civilisation et lexemple à suivre Pourquoi donc ruiner ces pays qui étaient les exemples mêmes des pays (des seuls pays !) qui avaient réussi un développement économique qui les avait hissé au rang des pays occidentaux (exemple repris dans toutes les hautes écoles commerciales pour justifier du bien fondé du système) ?
Le monde marchait littéralement sur la tête, et peu de journalistes savaient quoi en faire Par quelle grille de lecture remplacer celle de la guerre froide, de la géopolitique classique et du développement du tiers monde ?
Il fallait pour cela prendre beaucoup plus de recul, et entamer une critique radicale de notre civilisation entière (façon dedefensa, entre autres). Cela ne sest pas fait dans la presse classique, cela été fait, parce que cétait une exigence de sens, là où cela était possible, en loccurrence sur Internet.
Tout ceci nest quun exemple, lexemple de ce qui ma touché personnellement, et chacun peut y aller de son histoire. Et quand ce genre de hiatus, de grand écart entre la réalité vécue des gens et lincapacité à la dire et à en faire sens de la part des médias saccumule, ces derniers (médias, intellectuels, politiques) finissent immanquablement par perdre leur crédibilité.
Ceci dit, jai aussi la furieuse impression que la presse « classique » a été attaquée et déstructurée par le néolibéralisme et la globalisation des années 90 (une des dynamique du « moderne »), les professionnels dévalorisés et précarisés, au même titre que le reste de la société, la paysannerie, léducation supérieure, la « culture » (devenue « industrie » culturelle comme linvestissement est devenu « industrie financière » bonne à spéculer uniquement), les services publiques etc. etc. En même tant quelle devait se reconstruire une grille de lecture propre à rendre compte de lévolution incompréhensible des années 90 et 2000 (à moins de gober la légende dorée de laméricanisme et du capitalisme), les journalistes se sont donc trouvé fragilisé par le changement de modèle de financement des journaux, les convergence entre groupe de presse, larrivée des « journaux » gratuit, la rationalisation, la libéralisation, les opérations monopolistiques, larrivée des nouvelles technologies de linformation, les convergence technologiques (les journalistes shiva), la domination des images et leur influence émotionnelles, la rapidité de diffusion de « linformation » etc. etc.
(Il est encore un facteur dont je me rappelle, qui est symptomatique de lévolution depuis les années 90, qui est celle de la disparition des correspondants étrangers. Cétait étrange : en pleine mondialisation (donc augmentation des échanges de toute sorte à travers le globe), au moment où lon était censé avoir le plus de contact avec des gens dautre villes, dautres pays, dautres cultures, on a économisé sur les postes des journalistes qui connaissaient le mieux ces autres pays (lineptie avancée pour « rationnaliser » ces postes étant que dans ce grand village mondial en paix et serein, tout le monde allait finir par se ressembler). En Suisse, le dernier des grands correspondants étrangers des chaînes nationales, Georges Baumgartner (qui est resté à son poste au Japon en se finançant lui-même, confinant parfois au bénévolat), est devenu une star locale
Jai donc limpression que cest moins la concurrence dInternet et les éventuelles consécutives perte de financement de la presse traditionnelle, comme vous le dites, que lensemble des ces phénomènes (absence de grille de lecture adéquate suite à la fin de la guerre froide, incompréhension des dynamiques en cours, déstructuration par le néolibéralisme et consécutivement : rationalisation, resserrement des budgets et baisse de la qualité etc.) qui a causé la désaffectation de la presse traditionnelle et par suite aggravé leur situation financière Internet na pas été là le facteur déclenchant de toute cette évolution. Il a été dune part une arme de rationalisation de la presse par la logique néolibérale, dautre part un espace où a pu sexprimer ce que la presse classique ne pouvait plus exprimer.
P.S.
Vux de prompt rétablissement à dedefensa.org
Schlachthof 5
27/12/2010
Après l’Opération Payback (http://fr.wikipedia.org/wiki/Operation_Payback), les hacktivistes d’Anonymous lancent l’Opération Leakspin (http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Leakspin) pour analyser et divulguer les câbles diplomatiques malencontreusement ‘oubliés’ par les médias officiels.
Le site se trouve ici : http://crowdleak.net/
Francis Lambert
27/12/2010
a third representative American optimist who died this year, at age 91, is a Connecticut man who was not a player in great events and whom Id never heard of until I read his Times obituary: Robbins Barstow, an amateur filmmaker who for decades recorded his familys doings in home movies of such novelty and quality that one of them, the 30-minute Disneyland Dream, was admitted to the National Film Registry of the Library of Congress two years ago. (...)
How many middle-class Americans now believe that the sky is the limit if they work hard enough? How many trust capitalism to give them a fair shake? Middle-class income started to flatten in the 1970s and has stagnated ever since. (...)
Its a measure of how rapidly our economic order has shifted that nearly a quarter of the 400 wealthiest people in America on this years Forbes list make their fortunes from financial services, more than three times as many as in the first Forbes 400 in 1982. (...) In 2010, our system incentivizes high-stakes gambling this business of securitizing things that didnt even exist in the first place, as Calvin Trillin memorably wrote last year rather than the rebooting and rebuilding of America. (...)
America cant move forward until we once again believe, as they did, that everyone can enter Frontierland if they try hard enough, and that no one will be denied a dream because a private party has rented out Tomorrowland.
http://www.nytimes.com/2010/12/26/opinion/26rich.html?_r=1&ref=frankrich
La video en anglais (35’)
In July 1956, the five-member Barstow family of Wethersfield, Connecticut, won a free trip to newly-opened Disneyland in Anaheim, California.
http://video.google.com/videoplay?docid=6953440508958798968#
Ilker de Paris
26/12/2010
@ Christian Steiner, bonjour
Concernant la presse ou plus généralement les médias d’information français (et occidentaux si on peut généraliser ?), je ne connais pas leur histoire, étaient-ils, comme aujourd’hui, aussi alignés sur les pouvoirs (économiques, politiques) dominants, en faisaient-ils la propagande ?
En tout cas, aujourd’hui c’est ce qui se passe et leur perte de crédit, de légitimité vient du fait que cet alignement passe de plus en plus mal dans la population, vivant des souffrances que ce système a engendrées (précarité, peur de l’avenir, sentiment de désappropriation de leur vie etc)
Des exemples parmi d’autres, de cette perte de légitimité, lu dans le “monde diplomatique” à propos d’une gaffe de Bernard-Henri Lévy :
“Bernard-Henri Lévy préside le conseil de surveillance dArte, il est membre du conseil de surveillance du Monde, il est actionnaire de Libération, il dispose dune chronique hebdomadaire dans Le Point. Et la célébration du vingtième anniversaire de sa revue, La Règle du Jeu, que presque personne ne lit, a néanmoins donné lieu à une réception extravagante à laquelle ont accouru la plupart des responsables des grands médias. La dégradation du crédit de la presse est-elle tout à fait étrangère à la surface médiatique quoccupe, quoi quil advienne, quoi quelle fasse, une personnalité au crédit à ce point frelaté ?”
Sur le blog de Bernard Maris, à propos de Wikileaks :
“Comme ça les agace, tous ces puissants, ces Védrine, ces Volfowitz et tous ces « experts » ou « intellos » dont la pseudo-science est simplement faite de mystère et de magie, de ne pouvoir parfaitement manipuler linformation, quelle ne puisse passer par eux ou leurs journalistes apointés.”
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/blog/b/blog.php?id=12
Les médias généralistes souffrent de n’avoir plus le monopole de la médiatisation de l’information, la concurrence introduit par Internet où le contenu répond plus à l’attente du public, se traduit par la perte de ce même public pour les premiers, et donc par des pertes financières, d’où la contrainte de changer de cap et développer une information plus proche de la réalité du public.
Mais la “réalité du public” ne signifie pas que la vérité s’y trouve, cette réalité peut-être conjoncturelle, si bien que les médias généralistes se trompent (et trompent) encore et font dans le populisme. Ainsi, soit ils sont des valets des gens, des structures de pouvoir, soit ils jouent les populistes.
Que les médias généralistes voient en leur discrédit, un “danger pour la démocratie”, est comique. En fait, en tant que relais des positions politiques officielles, ce sont eux qui, aujourd’hui, sont des dangers pour la démocratie, car ils soutiennent ce qui la délite (système financier oppressant, écologie menacée, guerres d’intérêts illégales etc).
Ainsi, le documentaire “main basse sur l’info” (déjà le titre renvoie à une interprétation de l’information comme monopole), est contradictoire, il dénonce par-ci ce qu’il pratique par-là.
Si les médias généralistes restent des lieux de propagande pour les puissants ou deviennent des machines populistes, ils sont condamnés par leur contradiction - ce que je crois.
Christian Steiner
25/12/2010
Le fond de mon billet était consacré au geste et à ce que racontait Eric Hoesli de celui de Poutine, et cest ce qui mintéressait. Et donc jy ai fait une erreur, de taille ! (Nest effectivement pas journaliste qui veut (un point pour les huit journalistes en colère), et je nai pas cette prétention du tout, mais en commentant lactualité, jy ai commis une erreur qui, je lespère, ne change rien au propos, même sil peut sembler atténuer sa force.)
Voici lerreur : quand Eric Hoesli raconte que Poutine, sur les lieux du crash, relève le premier ministre polonais, il ne spécifie pas le nom du premier ministre polonais, et cest moi qui est assumé, sur la base de mauvais souvenirs, quil sagissait de Jaroslaw Kaczyński (et lai ainsi rajouté entre crochet). Or il sagissait de Donald Tusk, premier ministre en fonction, et non plus Jaroslaw Kaczyński, qui avait perdu cette fonction quelque temps auparavant (Jaroslaw fut premier ministre de juillet 2006 à novembre 2007, Donald Tusk est premier ministre depuis septembre 2007).
Pour me faire pardonner (et faire ce minimum de travail de vérification que jaurais dû faire auparavant), voici le lien vers une vidéo de lAFP montrant Poutine et Donald Tusk sur les lieux du crash, le soir du 10 avril 2010 (sans avoir la prétention ni les compétences pour dire si cest celle qui a, comme le raconte M. Hoesli, tourné en boucle sur la télévision polonaise) :
http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafv1Zc.html
Sur Euronews, on apprend que Jaroslaw Kaczyński était également bel et bien présent à ce moment décrit par Eric Hoesli, accompagnant Donald Tusk et Vladimir Poutine :
http://fr.euronews.net/2010/04/11/recueillement-et-enquete-a-smolensk/
Sur le site du Courrier international :
http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/12/la-reconciliation-par-le-drame
(Vidéo de la cérémonie de commémoration officielle de Katyn, avec les deux premiers ministres, polonais et russe, le 7 avril 2010 (Gazeta.pl) :
http://de-la-vie-a-la-vie.over-blog.com/article-katyn-smolensk-7-avril-2010-10-avril-2010-48404014.html
La même cérémonie couverte par Libération
http://www.liberation.fr/monde/0101629021-poutine-et-tusk-a-katyn-70-ans-apres-le-massacre-des-officiers
François Farbeau
25/12/2010
http://fbc.binghamton.edu/295fr.htm
ou ici :
http://www.medelu.org/spip.php?article692
Commentaire n° 295, 15 décembre 2010
« M. Poutine fait une offre audacieuse »
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine était en visite en Allemagne à la fin du mois de novembre. Avant darriver, il a publié une tribune dans la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand a commenté cette contribution par un gros titre : « La grande embrassade de Poutine à lEurope ».
Le contenu de larticle est assez remarquable. Pour le Premier ministre russe, la leçon quil faut tirer de la crise économique la plus sévère quait connu léconomie mondiale depuis huit décennies est la nécessité pour la Russie de travailler plus étroitement avec lUnion européenne. Lobjectif devrait être « la formation dune communauté économique harmonieuse de Lisbonne à Vladivostok ». « A lavenir, selon lui, pourrait également se poser la question dune zone de libre-échange et même de formes dintégration économique encore plus poussées ». Un marché continental de cette dimension, suggère-t-il, pourrait se chiffrer en milliers de milliards deuros.
Vladimir Poutine suggère aussi que lUE et la Russie se rapprochent dans les domaines de lindustrie et de lénergie. Elles devraient toutes deux envisager « ce que nous pouvons faire pour permettre une nouvelle vague dindustrialisation sur le continent européen ». Et de citer les secteurs de la construction navale, de lindustrie aéronautique, de lautomobile, des technologies environnementales, de lindustrie pharmaceutique, de lénergie nucléaire et de la logistique. Il en appelle à des projets communs dentrepreneurs européens et russes.
Dans le secteur de lénergie, Poutine appelle à des « échanges actifs ». Il est nécessaire, dit-il, de travailler ensemble « dans toutes les phases de la chaine de production de valeur technologique, de la prospection jusquà lapprovisionnement du consommateur final ». Sur ce, poursuit-il, la Russie et lUE devraient aller de lavant et éliminer lobligation de visas. Cela manifesterait « non la fin, mais le début dune véritable intégration de la Russie et de lUE ».
A son arrivée en Allemagne, Vladimir Poutine a reçu un accueil chaleureux de la part de banquiers et dindustriels allemands. Il sest adressé à des « amis » et en retour, le PDG de Siemens lui a dit : « nous nous sentons comme chez nous en Russie ». Pour lui, « la Russie est un exemple clair de la façon dont les pays émergents peuvent, dans un contexte de crise, donner une nouvelle impulsion à léconomie mondiale ».
L « offensive de charme » du Premier ministre russe auprès des élites économiques allemandes ne sest pas arrêtée là. Il a suggéré quils adoptent la même position sur les questions monétaires. « Nous avons besoin dune nouvelle multipolarité du système monétaire. Nous devons prendre nos distances vis-à-vis dun monopole excessif du dollar ». Il a mentionné lexemple de lempire romain dont les politiques menèrent à cinq cents ans de stagnation économique. Puis il a clairement apporté son soutien à leuro, selon lui un important contrepoids au dollar dans léconomie mondiale, et a suggéré la possibilité déchanges commerciaux bilatéraux libellés en roubles et en euros, et non en dollars.
La réponse de la chancelière Angela Merkel à ces propositions a certes été prudente mais pas négative. Pour le ministre des Affaires étrangères allemand Guido Westerwelle, les propositions de Poutine ont montré « à quel point nous sommes proches quant à nos objectifs stratégiques ». Les appuis les plus clairs sont venus de certains des plus importants dirigeants du monde économique allemand. Les réactions de la presse allemande ont été partagées.
En France, Le Monde a noté que « cet appel à louverture économique de la part dun homme plus réputé pour sa fibre nationaliste que ses idées libre-échangistes est réellement novateur. Dautant plus que le développement des coopérations industrielles entre les deux ensembles est régulièrement freiné par des considérations politiques ».
Observons que Poutine na pas fait des propositions à « lOccident » mais bien à « lEurope ». Cela ressemble fort à une tentative dencourager le renforcement des liens avec lEurope au détriment des Etats-Unis. Mais alors que cela nest pas totalement nouveau quant à la position géopolitique de la Russie, jamais cela navait été dit aussi publiquement et de façon aussi audacieuse. Mérite aussi dêtre relevé que Poutine a donné un fort soutien à leuro dans une période où cette monnaie a besoin dêtre renforcée politiquement. A noter aussi que Poutine ne parle pas de rester simplement ou même principalement un exportateur dénergie vers lEurope. Poutine parle dune nouvelle vague dindustrialisation dans laquelle la Russie participerait pleinement.
Cette diplomatique ouverte de Poutine devrait probablement davantage inquiéter les dirigeants américains que les modestes révélations de Wikileaks.
Immanuel Wallerstein
Francis Lambert
24/12/2010
Au départ il n’y a qu’une personne descendue
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