Francis Lambert
27/12/2010
Il y a quelques jours, un quotidien norvégien, Aftenposten, a déclaré être en possession, à son tour, des 250 000 “mémos”. Le ministre norvégien des affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, a demandé au journal de lui communiquer les câbles concernant les relations russo-norvégiennes, et a essuyé un refus. Cela lui a inspiré quelques réflexions, dont il a fait part sur le site de son parti: “Les rôles entre les médias et le pouvoir sont pratiquement inversés. Maintenant, c’est nous, le ministère, qui demandons à la presse l’accès à l’information!”
Tout en critiquant les fonctionnaires déloyaux auteurs de la fuite initiale, M. Stoere ne peut s’empêcher de trouver “fascinante” la lecture de cette “matière première” diplomatique.
Christian Steiner
27/12/2010
@ Ilker
« je ne connais par leur histoire » (celle de la presse « classique »)
Moi non plus ! Ce nest pas du tout mon domaine professionnel.
Si lon peut très rapidement se mettre daccord sur la situation présente, que vous me semblez saisir et analyser mieux que moi dans ces détails (perte de crédibilité du journalisme mainstream, perte dautonomie et dindépendance, copinage déontologiquement insupportable, ingérence de plus en plus grossière (et inefficace ?) de réseaux style néocons, décalage grandissant jusquà devenir complet avec la vérité vécue par la plupart des gens etc.), comment on est on arrivé là ?
Tout ce que je peux vous proposer, cest une simple perception subjective de lévolution de la chose, telle que je lai vécue en « citoyen lambada » depuis 20 à 25 ans (et ce de lautre côté du Jura par rapport à vous)
Jaurais tendance à faire, en ce qui concerne les médias, un changement dépoque autour de 1989 (chute du mur) et 1991 (première guerre du Golfe et chute de lURSS) (javais 22 ans puis 24 ans). Autour de ces dates, on est passé dune presse marquée par une pluralité dopinion concurrentes, dont on savait pour qui elles roulaient (droite, gauche, gauche démocratique, gauche révolutionnaire, non alignés, etc.), avec des problèmes et enjeux assez clairement posés, avec un caractère et un sens de laction collective assez clair lui aussi, et une action politique qui semblait correspondre à mesure (peu importe là le fond du problème ou dans quel sens laction était dirigée, ce qui importe est lexistence dun sens et dun sentiment collectif, et de la perception dune action politique possible),
à une presse de plus en plus monolithique, sans couleur, grise, fade, incapable de poser les enjeux à leur juste mesure ou de comprendre les événements du monde aussi bien que lévolution dans nos pays, et avec le sentiment diffus et malsain de ne pas savoir où lon allait. Ce sentiment de ne pas avoir dinterlocuteur valable en face (dans la presse, quel soit danalyse politique, culturelle, économique, militante etc.) capable de parler dautre chose que du triomphe de léconomie ultralibérale est devenu de plus en plus pénible, créant un sentiment de solitude, disolement, de désarroi ou alors de cynisme (au sens vulgaire) le plus total
Je nuancerais en disant (toujours sur la base de souvenirs personnels), quil y a eut une espèce de période transitoire, entre 1990 et 1995 grosso modo, qui était une période dhébétude ou deuphorie infondée, mais où la presse (au sens large) avait encore une certaine qualité dans le sens où elle essayait encore de saisir les problèmes et de les analyser. Je me rappelle dun livre, « Jihad versus McWorld. Mondialisation et intégrisme contre la démocratie » (Benjamin R. Barber, 1995, Times Book : New-York, 1996, Desclée de Brouwer), dont le sous-titre indique à lui seul que lon renvoyait dos à dos une solide critique de la globalisation clintonienne et les réactions communautaristes à cette globalisation, pour essayer une « troisième voie », et un livre pareil faisait lobjet de recensions notables dans la presse française, et le sujet était traité par la presse. Mais tout ceci a ensuite rapidement disparu des écrans radars de la presse.
(Je citerai encore deux travaux journalistiques un peu plus tardifs, qui mont marqué. Ce sont deux reportages fait pour la télévision et effectivement diffusé sur la chaîne nationale suisse, entre 2001 et 2002, sur la première guerre du Golfe, 10 ans après les faits certes, mais qui me semble presque être les derniers de leur genre à ce jour pour leur travail correct. Il sagit de « Images inconnues : Les marines dans la Guerre du Golfe » (Daniel Costelle et Isabelle Clarke, FR3/INA/Lobster films, 2000), et de « Les dessous de la guerre du Golfe » (Hidden wars of Desert Storm, de A. Brohy et G. Ungermann, Free-Will Productions, USA, 2001). Pour avoir revisionné hier une demi-heure du second de ces films, jai limpression que ce sont des films qui ne passeraient plus aujourdhui à la télévision : ces travaux objectifs et étayés, contextualités, « classiques » (on nest pas du tout dans du Michael Moore) paraissent bizarrement dater dune autre époque (ce, 8 ans seulement après )
Mais les faits que ces films résumaient en 2000 étaient déjà connus du publique un tant soit peu attentif, parce que la presse classique en rendaient encore compte dans le milieu des années 90. Ainsi, sur ce sujet, on savait que les Etats-Unis avaient utilisé assez massivement, en Irak en 91, des munitions à luranium appauvri (manière de recycler les déchets nucléaires et le matériel issu du désarmement partiel des arsenaux nucléaire), on savait les dégâts immense à la population irakienne lors de lembargo qui a suivit la guerre, lhypocrisie insoutenable de cet embargo (dans un pays dont on avait ruiné toute linfrastructure civile, une infrastructure qui était à la hauteur de celle de nos pays, dans un pays quon avait pollué à luranium avec toutes les conséquences là à nouveau sur la population civile etc.), on savait les maladies et séquelles des vétérans de guerre américains dus aux conséquences de ces mêmes destructions et usages de munitions DU (depleted uranium). Et voilà quau Kosovo, en 1998, on avait remis ça avec les munitions à luranium appauvri. Dans ma profession, des collègues travaillaient pour lONU afin de cartographier les zones polluées à luranium en ex-Yougoslavie suite aux bombardements de lOTAN.
Pourquoi mon insistance, toute personnele, sur ces munitions à luranium ? Parce que je suis dune génération qui était astreinte au service militaire, que je lai effectué avant la chute du mur de Berlin, alors que la guerre Iran Irak (1980-1988) et celle dAfghanistan première du nom (1979-1989) était encore en cours, qu’on venait d’installer les Pershing II atomique en RFA, et surtout que nous-même étions drillé à résister à lavancée des « hordes » de chars du Pacte de Varsovie qui devaient débouler dans les plaines de lEurope de lOuest (tel était le scénario en vigueur), avec toutes les probabilités de bombardement chimique et dusage possible darmes nucléaires tactiques et stratégiques, et nous qui devions faire office de « chair à canon » Cela peut sembler maintenant exagéré, mais cest ce que nous vivions.
Alors quand, une fois l’URSS neutralisée puis disparue, les USA, en 1991 puis en 1998 (et je ne parle même pas daprès), firent un usage aussi « léger » et inconséquent dune chose que nous avions appris à connaître comme la plus redoutable et que nous nenvisagions que dans le cas dune guerre totale avec lURSS (la chose atomique), quand nous apprenions que la guerre du Golfe avait largué un tonnage de bombe, en moyenne mensuelle, supérieure à celle de la seconde guerre mondiale (qui restait pour nous LA référence), contre un pays qui ne semblait pas représenter de danger particulier comparé à lURSS ou lAllemagne nazie et pour être suivi par un embargo de dix ans sur une population souffrante nous ne comprenions plus grand-chose. Et la presse ne répondait pas à la question.
Cest ça que les journaux, la presse, les intellectuels ne parvenaient pas à expliquer : cette différence entre la réputation/limage des USA (le modèle), et leur comportement sur le terrain (incompréhensible de brutalité inutile). Si les coups tordus semblaient « excusables » dans le cadre de la confrontation avec lURSS, pourquoi ces coups tordus, manipulations, mensonges, tricheries, « raisons détat » etc. continuaient-ils alors que lURSS avait disparu ? Contre qui les USA se battaient-ils donc ?
(Quand on rajoute la crise asiatique de 1997-1998, déclenchée par une attaque spéculative de la part des meilleurs représentants de Wall Street contre les devises des Tigres asiatiques, on rajoute à cette interrogation une autre interrogation sur le comportement économique des USA, ce comportement économique qui était à lépoque triomphant et censé être le meilleure de la civilisation et lexemple à suivre Pourquoi donc ruiner ces pays qui étaient les exemples mêmes des pays (des seuls pays !) qui avaient réussi un développement économique qui les avait hissé au rang des pays occidentaux (exemple repris dans toutes les hautes écoles commerciales pour justifier du bien fondé du système) ?
Le monde marchait littéralement sur la tête, et peu de journalistes savaient quoi en faire Par quelle grille de lecture remplacer celle de la guerre froide, de la géopolitique classique et du développement du tiers monde ?
Il fallait pour cela prendre beaucoup plus de recul, et entamer une critique radicale de notre civilisation entière (façon dedefensa, entre autres). Cela ne sest pas fait dans la presse classique, cela été fait, parce que cétait une exigence de sens, là où cela était possible, en loccurrence sur Internet.
Tout ceci nest quun exemple, lexemple de ce qui ma touché personnellement, et chacun peut y aller de son histoire. Et quand ce genre de hiatus, de grand écart entre la réalité vécue des gens et lincapacité à la dire et à en faire sens de la part des médias saccumule, ces derniers (médias, intellectuels, politiques) finissent immanquablement par perdre leur crédibilité.
Ceci dit, jai aussi la furieuse impression que la presse « classique » a été attaquée et déstructurée par le néolibéralisme et la globalisation des années 90 (une des dynamique du « moderne »), les professionnels dévalorisés et précarisés, au même titre que le reste de la société, la paysannerie, léducation supérieure, la « culture » (devenue « industrie » culturelle comme linvestissement est devenu « industrie financière » bonne à spéculer uniquement), les services publiques etc. etc. En même tant quelle devait se reconstruire une grille de lecture propre à rendre compte de lévolution incompréhensible des années 90 et 2000 (à moins de gober la légende dorée de laméricanisme et du capitalisme), les journalistes se sont donc trouvé fragilisé par le changement de modèle de financement des journaux, les convergence entre groupe de presse, larrivée des « journaux » gratuit, la rationalisation, la libéralisation, les opérations monopolistiques, larrivée des nouvelles technologies de linformation, les convergence technologiques (les journalistes shiva), la domination des images et leur influence émotionnelles, la rapidité de diffusion de « linformation » etc. etc.
(Il est encore un facteur dont je me rappelle, qui est symptomatique de lévolution depuis les années 90, qui est celle de la disparition des correspondants étrangers. Cétait étrange : en pleine mondialisation (donc augmentation des échanges de toute sorte à travers le globe), au moment où lon était censé avoir le plus de contact avec des gens dautre villes, dautres pays, dautres cultures, on a économisé sur les postes des journalistes qui connaissaient le mieux ces autres pays (lineptie avancée pour « rationnaliser » ces postes étant que dans ce grand village mondial en paix et serein, tout le monde allait finir par se ressembler). En Suisse, le dernier des grands correspondants étrangers des chaînes nationales, Georges Baumgartner (qui est resté à son poste au Japon en se finançant lui-même, confinant parfois au bénévolat), est devenu une star locale
Jai donc limpression que cest moins la concurrence dInternet et les éventuelles consécutives perte de financement de la presse traditionnelle, comme vous le dites, que lensemble des ces phénomènes (absence de grille de lecture adéquate suite à la fin de la guerre froide, incompréhension des dynamiques en cours, déstructuration par le néolibéralisme et consécutivement : rationalisation, resserrement des budgets et baisse de la qualité etc.) qui a causé la désaffectation de la presse traditionnelle et par suite aggravé leur situation financière Internet na pas été là le facteur déclenchant de toute cette évolution. Il a été dune part une arme de rationalisation de la presse par la logique néolibérale, dautre part un espace où a pu sexprimer ce que la presse classique ne pouvait plus exprimer.
P.S.
Vux de prompt rétablissement à dedefensa.org
Schlachthof 5
27/12/2010
Après l’Opération Payback (http://fr.wikipedia.org/wiki/Operation_Payback), les hacktivistes d’Anonymous lancent l’Opération Leakspin (http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Leakspin) pour analyser et divulguer les câbles diplomatiques malencontreusement ‘oubliés’ par les médias officiels.
Le site se trouve ici : http://crowdleak.net/
Francis Lambert
27/12/2010
a third representative American optimist who died this year, at age 91, is a Connecticut man who was not a player in great events and whom Id never heard of until I read his Times obituary: Robbins Barstow, an amateur filmmaker who for decades recorded his familys doings in home movies of such novelty and quality that one of them, the 30-minute Disneyland Dream, was admitted to the National Film Registry of the Library of Congress two years ago. (...)
How many middle-class Americans now believe that the sky is the limit if they work hard enough? How many trust capitalism to give them a fair shake? Middle-class income started to flatten in the 1970s and has stagnated ever since. (...)
Its a measure of how rapidly our economic order has shifted that nearly a quarter of the 400 wealthiest people in America on this years Forbes list make their fortunes from financial services, more than three times as many as in the first Forbes 400 in 1982. (...) In 2010, our system incentivizes high-stakes gambling this business of securitizing things that didnt even exist in the first place, as Calvin Trillin memorably wrote last year rather than the rebooting and rebuilding of America. (...)
America cant move forward until we once again believe, as they did, that everyone can enter Frontierland if they try hard enough, and that no one will be denied a dream because a private party has rented out Tomorrowland.
http://www.nytimes.com/2010/12/26/opinion/26rich.html?_r=1&ref=frankrich
La video en anglais (35’)
In July 1956, the five-member Barstow family of Wethersfield, Connecticut, won a free trip to newly-opened Disneyland in Anaheim, California.
http://video.google.com/videoplay?docid=6953440508958798968#
Ilker de Paris
26/12/2010
@ Christian Steiner, bonjour
Concernant la presse ou plus généralement les médias d’information français (et occidentaux si on peut généraliser ?), je ne connais pas leur histoire, étaient-ils, comme aujourd’hui, aussi alignés sur les pouvoirs (économiques, politiques) dominants, en faisaient-ils la propagande ?
En tout cas, aujourd’hui c’est ce qui se passe et leur perte de crédit, de légitimité vient du fait que cet alignement passe de plus en plus mal dans la population, vivant des souffrances que ce système a engendrées (précarité, peur de l’avenir, sentiment de désappropriation de leur vie etc)
Des exemples parmi d’autres, de cette perte de légitimité, lu dans le “monde diplomatique” à propos d’une gaffe de Bernard-Henri Lévy :
“Bernard-Henri Lévy préside le conseil de surveillance dArte, il est membre du conseil de surveillance du Monde, il est actionnaire de Libération, il dispose dune chronique hebdomadaire dans Le Point. Et la célébration du vingtième anniversaire de sa revue, La Règle du Jeu, que presque personne ne lit, a néanmoins donné lieu à une réception extravagante à laquelle ont accouru la plupart des responsables des grands médias. La dégradation du crédit de la presse est-elle tout à fait étrangère à la surface médiatique quoccupe, quoi quil advienne, quoi quelle fasse, une personnalité au crédit à ce point frelaté ?”
Sur le blog de Bernard Maris, à propos de Wikileaks :
“Comme ça les agace, tous ces puissants, ces Védrine, ces Volfowitz et tous ces « experts » ou « intellos » dont la pseudo-science est simplement faite de mystère et de magie, de ne pouvoir parfaitement manipuler linformation, quelle ne puisse passer par eux ou leurs journalistes apointés.”
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/blog/b/blog.php?id=12
Les médias généralistes souffrent de n’avoir plus le monopole de la médiatisation de l’information, la concurrence introduit par Internet où le contenu répond plus à l’attente du public, se traduit par la perte de ce même public pour les premiers, et donc par des pertes financières, d’où la contrainte de changer de cap et développer une information plus proche de la réalité du public.
Mais la “réalité du public” ne signifie pas que la vérité s’y trouve, cette réalité peut-être conjoncturelle, si bien que les médias généralistes se trompent (et trompent) encore et font dans le populisme. Ainsi, soit ils sont des valets des gens, des structures de pouvoir, soit ils jouent les populistes.
Que les médias généralistes voient en leur discrédit, un “danger pour la démocratie”, est comique. En fait, en tant que relais des positions politiques officielles, ce sont eux qui, aujourd’hui, sont des dangers pour la démocratie, car ils soutiennent ce qui la délite (système financier oppressant, écologie menacée, guerres d’intérêts illégales etc).
Ainsi, le documentaire “main basse sur l’info” (déjà le titre renvoie à une interprétation de l’information comme monopole), est contradictoire, il dénonce par-ci ce qu’il pratique par-là.
Si les médias généralistes restent des lieux de propagande pour les puissants ou deviennent des machines populistes, ils sont condamnés par leur contradiction - ce que je crois.
Christian Steiner
25/12/2010
Le fond de mon billet était consacré au geste et à ce que racontait Eric Hoesli de celui de Poutine, et cest ce qui mintéressait. Et donc jy ai fait une erreur, de taille ! (Nest effectivement pas journaliste qui veut (un point pour les huit journalistes en colère), et je nai pas cette prétention du tout, mais en commentant lactualité, jy ai commis une erreur qui, je lespère, ne change rien au propos, même sil peut sembler atténuer sa force.)
Voici lerreur : quand Eric Hoesli raconte que Poutine, sur les lieux du crash, relève le premier ministre polonais, il ne spécifie pas le nom du premier ministre polonais, et cest moi qui est assumé, sur la base de mauvais souvenirs, quil sagissait de Jaroslaw Kaczyński (et lai ainsi rajouté entre crochet). Or il sagissait de Donald Tusk, premier ministre en fonction, et non plus Jaroslaw Kaczyński, qui avait perdu cette fonction quelque temps auparavant (Jaroslaw fut premier ministre de juillet 2006 à novembre 2007, Donald Tusk est premier ministre depuis septembre 2007).
Pour me faire pardonner (et faire ce minimum de travail de vérification que jaurais dû faire auparavant), voici le lien vers une vidéo de lAFP montrant Poutine et Donald Tusk sur les lieux du crash, le soir du 10 avril 2010 (sans avoir la prétention ni les compétences pour dire si cest celle qui a, comme le raconte M. Hoesli, tourné en boucle sur la télévision polonaise) :
http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafv1Zc.html
Sur Euronews, on apprend que Jaroslaw Kaczyński était également bel et bien présent à ce moment décrit par Eric Hoesli, accompagnant Donald Tusk et Vladimir Poutine :
http://fr.euronews.net/2010/04/11/recueillement-et-enquete-a-smolensk/
Sur le site du Courrier international :
http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/12/la-reconciliation-par-le-drame
(Vidéo de la cérémonie de commémoration officielle de Katyn, avec les deux premiers ministres, polonais et russe, le 7 avril 2010 (Gazeta.pl) :
http://de-la-vie-a-la-vie.over-blog.com/article-katyn-smolensk-7-avril-2010-10-avril-2010-48404014.html
La même cérémonie couverte par Libération
http://www.liberation.fr/monde/0101629021-poutine-et-tusk-a-katyn-70-ans-apres-le-massacre-des-officiers
François Farbeau
25/12/2010
http://fbc.binghamton.edu/295fr.htm
ou ici :
http://www.medelu.org/spip.php?article692
Commentaire n° 295, 15 décembre 2010
« M. Poutine fait une offre audacieuse »
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine était en visite en Allemagne à la fin du mois de novembre. Avant darriver, il a publié une tribune dans la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand a commenté cette contribution par un gros titre : « La grande embrassade de Poutine à lEurope ».
Le contenu de larticle est assez remarquable. Pour le Premier ministre russe, la leçon quil faut tirer de la crise économique la plus sévère quait connu léconomie mondiale depuis huit décennies est la nécessité pour la Russie de travailler plus étroitement avec lUnion européenne. Lobjectif devrait être « la formation dune communauté économique harmonieuse de Lisbonne à Vladivostok ». « A lavenir, selon lui, pourrait également se poser la question dune zone de libre-échange et même de formes dintégration économique encore plus poussées ». Un marché continental de cette dimension, suggère-t-il, pourrait se chiffrer en milliers de milliards deuros.
Vladimir Poutine suggère aussi que lUE et la Russie se rapprochent dans les domaines de lindustrie et de lénergie. Elles devraient toutes deux envisager « ce que nous pouvons faire pour permettre une nouvelle vague dindustrialisation sur le continent européen ». Et de citer les secteurs de la construction navale, de lindustrie aéronautique, de lautomobile, des technologies environnementales, de lindustrie pharmaceutique, de lénergie nucléaire et de la logistique. Il en appelle à des projets communs dentrepreneurs européens et russes.
Dans le secteur de lénergie, Poutine appelle à des « échanges actifs ». Il est nécessaire, dit-il, de travailler ensemble « dans toutes les phases de la chaine de production de valeur technologique, de la prospection jusquà lapprovisionnement du consommateur final ». Sur ce, poursuit-il, la Russie et lUE devraient aller de lavant et éliminer lobligation de visas. Cela manifesterait « non la fin, mais le début dune véritable intégration de la Russie et de lUE ».
A son arrivée en Allemagne, Vladimir Poutine a reçu un accueil chaleureux de la part de banquiers et dindustriels allemands. Il sest adressé à des « amis » et en retour, le PDG de Siemens lui a dit : « nous nous sentons comme chez nous en Russie ». Pour lui, « la Russie est un exemple clair de la façon dont les pays émergents peuvent, dans un contexte de crise, donner une nouvelle impulsion à léconomie mondiale ».
L « offensive de charme » du Premier ministre russe auprès des élites économiques allemandes ne sest pas arrêtée là. Il a suggéré quils adoptent la même position sur les questions monétaires. « Nous avons besoin dune nouvelle multipolarité du système monétaire. Nous devons prendre nos distances vis-à-vis dun monopole excessif du dollar ». Il a mentionné lexemple de lempire romain dont les politiques menèrent à cinq cents ans de stagnation économique. Puis il a clairement apporté son soutien à leuro, selon lui un important contrepoids au dollar dans léconomie mondiale, et a suggéré la possibilité déchanges commerciaux bilatéraux libellés en roubles et en euros, et non en dollars.
La réponse de la chancelière Angela Merkel à ces propositions a certes été prudente mais pas négative. Pour le ministre des Affaires étrangères allemand Guido Westerwelle, les propositions de Poutine ont montré « à quel point nous sommes proches quant à nos objectifs stratégiques ». Les appuis les plus clairs sont venus de certains des plus importants dirigeants du monde économique allemand. Les réactions de la presse allemande ont été partagées.
En France, Le Monde a noté que « cet appel à louverture économique de la part dun homme plus réputé pour sa fibre nationaliste que ses idées libre-échangistes est réellement novateur. Dautant plus que le développement des coopérations industrielles entre les deux ensembles est régulièrement freiné par des considérations politiques ».
Observons que Poutine na pas fait des propositions à « lOccident » mais bien à « lEurope ». Cela ressemble fort à une tentative dencourager le renforcement des liens avec lEurope au détriment des Etats-Unis. Mais alors que cela nest pas totalement nouveau quant à la position géopolitique de la Russie, jamais cela navait été dit aussi publiquement et de façon aussi audacieuse. Mérite aussi dêtre relevé que Poutine a donné un fort soutien à leuro dans une période où cette monnaie a besoin dêtre renforcée politiquement. A noter aussi que Poutine ne parle pas de rester simplement ou même principalement un exportateur dénergie vers lEurope. Poutine parle dune nouvelle vague dindustrialisation dans laquelle la Russie participerait pleinement.
Cette diplomatique ouverte de Poutine devrait probablement davantage inquiéter les dirigeants américains que les modestes révélations de Wikileaks.
Immanuel Wallerstein
Francis Lambert
24/12/2010
Au départ il n’y a qu’une personne descendue
Francis Lambert
24/12/2010
24/12/2010 Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a déclaré qu’il avait “de fortes chances” d’être tué dans une prison américaine s’il venait à être extradé aux Etats-Unis pour espionnage, dans un entretien accordé au Guardian paru vendredi.
Assange a estimé que si les Etats-Unis parvenaient à le faire extrader outre-Atlantique pour l’emprisonner, il avait “de fortes chances” d’y être assassiné, “comme Jack Ruby” l’avait été en 1967. Ruby assassina Lee Harvey Oswald le 24 novembre 1963, deux jours après qu’Oswald eut été arrêté pour l’assassinat du Président Kennedy.
L’Australien, qui bénéficie actuellement d’un régime de liberté conditionnelle en Grande-Bretagne, est sous le coup d’une extradition vers la Suède pour “agressions sexuelles”. De son côté, Washington envisagerait de le poursuivre pour espionnage après la diffusion sur WikiLeaks de milliers de notes diplomatiques américaines.
Arrêté le 7 décembre à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par les autorités suédoises, Julian Assange a passé au total neuf jours sous les verrous. L’audience sur son éventuelle extradition vers la Suède débutera le 7 février. Mais celle-ci pourrait prendre plusieurs mois, en raison des nombreux appels possibles. Tenu de résider en attendant dans le manoir d’Ellingham Hall où l’accueille l’un de ses amis, il est soumis à un couvre-feu et porte un bracelet électronique.
Francis Lambert
24/12/2010
L’assassinat de ses présidents ... une spécialité du “rêve Américain” : Kennedy, Lincoln, Garfield, McKinley, et d’inombrables tentatives.
L’assassinat de militants de “droits de l’homme” ... Martin Luther King, parmis des milliers de lynchages (qui continuent ... eh oui)
RON PAUL - Les USA autorisent lassassinat de citoyens américains http://www.youtube.com/watch?v=VxNiScgAV1k&feature=player_embedded#!
Vidéos voir les liens associés http://www.youtube.com/watch?v=7sYXppiOteM&feature=fvsr
“In 2008, U.S. residents experienced 4.9 million violent crimes, 16.3 million property crimes and 137,000 personal thefts, and the violent crime rate was 19.3 victimizations per 1,000 persons aged 12 or over, according to a report published by the U.S. Department of Justice in September 2009 (Criminal Victimization 2008, U.S. Department of Justice, http://www.ojp.usdoj.gov).
In 2008, over 14 million arrests occurred for all offenses (except traffic violations) in the country, and the arrest rate for violent crime was 198.2 per 100,000 inhabitants (Crime in the United States, 2008, http://www.fbi.gov).
In 2009, a total of 35 domestic homicides occurred in Philadelphia, a 67 percent increase from 2008 (The New York Times, December 30, 2009).
In New York City, 461 murders were reported in 2009, and the crime rate was 1,151 cases per 100,000 people. San Antonio in Texas was deemed as the most dangerous among 25 U.S. large cities with 2,538 crimes recorded per 100,000 people (The China Press, December 30, 2009).
The murder rate rose 5.5 percent in towns with a population of 10,000 or fewer in 2008 (http://www.usatoday.com, June 1, 2009).
Most of the United States’ 15,000 annual murders occur in cities where they are concentrated in poorer neighborhoods (http://www.reuters.com, October 7, 2009).
The United States ranks first in the world in terms of the number of privately-owned guns. According to the data from the FBI and the Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF), American gun owners, out of 309 million in total population, have more than 250 million guns, while a substantial proportion of U.S. gun owners had more than one weapon. Americans usually buy 7 billion rounds of ammunition a year, but in 2008 the figure jumped to about 9 billion (The China Press, September 25, 2009). In the United States, airline passengers are allowed to take unloaded weapons after declaration.
In the United States, about 30,000 people die from gun-related incidents each year (The China Press, April 6, 2009).
According to a FBI report, there had been 14,180 murder victims in 2008 (USA Today, September 15, 2009). Firearms were used in 66.9 percent of murders, 43.5 percent of robberies and 21.4 percent of aggravated assaults (http://www.thefreelibrary.com).
USA Today reported that a man named Michael McLendon killed 10 people in two rural towns of Alabama before turning a gun on himself on March 11, 2009. On March 29, a man named Robert Stewart shot and killed eight people and injured three others in a nursing home in North Carolina (USA Today, March 11, 2009).
On April 3, an immigrant called Jiverly Wong shot 13 people dead and wounded four others in an immigration services center in downtown Binghamton, New York (The New York Times, April 4, 2009).
In the year 2009, a string of attacks on police shocked the country. On March 21, a 26-year-old jobless man shot and killed four police officers in Oakland, California, before he was killed by police gunfire (http://cbs5.com).
etc à l’infini. Une compilation chinoise à partir d’informations américaines (seule définition de l’objectivité aux yeux des glorieuses Nations immortelles et souveraines d’europe):
http://news.xinhuanet.com/english2010/china/2010-03/12/c_13208219.htm
Ilker de Paris
23/12/2010
En parlant de presse-(ou media-)Pravda, ils sont inquiets actuellement de leur perte de légitimité.. Un journaliste, Arnaud Leparmentier, résume, malgré lui, assez bien la situation :
“Jai vu lautre jour une émission sur une télé concurrente où il y avait le même Mélenchon et Luc Ferry. Et donc, cest devenu comment dire ? Un sport un peu national de dire “Les journalistes, un : sont partisans, deux : ce quils disent, cest faux, et là je pense quil y a effectivement un problème, parce que ça prend ! Quand vous regardez les émissions de télévision, les gens applaudissent, Mélenchon a du succès. Donc, je pense que »”
http://www.acrimed.org/article3465.html
Il y a également un autre phénomène, assez étonnant, qui fait que ces médias types “Pravda” se plaignent d’eux-mêmes, à savoir du caractère hystérique ou irrationnel de la construction de l’info.
J’ai vu cela dans un documentaire repris sur “youtube” (“main basse sur l’info”) produit par, Dock en Stock (boite de production proche idéologiquement des néo-cons), avec 8 intervenants (David Pujadas, Philippe Val, Jean-Pierre Elkabbach, Axel Ganz, Arlette Chabot, Edwy Plenel, Franz-Olivier Giesbert et Éric Fottorino) où ils critiquent l’Internet, mais aussi, étonnement donc, la presse-Pravda, il est construit en 3 parties :
1 . L’info doit être construit sur des arguments rationnels, ne pas se laisser aller à l’émotion etc, en fait, ces appels à la rationalité ne concernent pas l’Iran par exemple (où on peut continuer à être hystérique, à jouer sur l’émotion, à faire peur) mais les Etats-Unis ou Israël - rationalité sélective donc.
C’est intéressant de voir que les mêmes qui usent de méthodes non rationnelles pour attaquer un pays par ex (le rôle des médias dans la préparation de la guerre d’Irak a été central, le philosophe Jacques Derrida remarquait pertinemment : “mais il y a évidemment et je suppose que vous allez en parler dans votre commission denquête lénorme problème des médias, du contrôle des médias, de la puissance médiatique qui a accompagné de façon déterminante toute cette histoire, du 11 septembre à linvasion de lIrak, linvasion de lIrak étant dailleurs à mon avis programmée bien avant le 11 septembre” http://brussellstribunal.org/pdf/Derrida_FR.pdf) se plaignent de cette même irrationalité quand ils en sont la cible.
2 . La cause de cette irrationalité est le phénomène Internet - avec des arguments habituels : infos non vérifiés, “journalistes” non professionnels, culture du buzz (cet argument est comique tellement il y a une différence entre la qualité de nombre de sites internet d’info et la pauvreté de l’info, qui joue sur l’émotion justement, de la plupart des médias traditionnels).
3 . Si la presse ne veut pas disparaître, elle doit être plus rationnel donc, mais on a compris, cette rationalité ne concerne pas tout le monde.
. http://www.youtube.com/watch?v=GAxaHOQX4xU
. http://www.youtube.com/watch?v=I7qHpndaRVI&feature=related
. http://www.youtube.com/watch?v=2o7RPkbG7zE&feature=related
Comme quoi, outre Internet, les médias-Pravda se plaignent également d’eux-mêmes; la bête informationnelle devient donc autonome par endroit et s’attaque à elle-même.
Francis Lambert
23/12/2010
LE PIEGE WIKILEAKS (Jorion)
“les documents que Wikileaks sapprête à diffuser à propos dune grande banque, embarrasseront davantage les régulateurs du monde financier que cette banque elle-même. (...)
Labsence de régulation ne découle donc pas du fait que les régulateurs ne savent rien, mais du fait quils nagissent quavec une extrême mollesse. Et la raison là, cest un rapport de force qui leur est défavorable. (...)
le fait que le public sache désormais aussi ce que le régulateur savait déjà, modifie soudain le rapport de force : on avait finance contre régulateur, et le régulateur était KO au premier round mais avec régulateur et opinion publique dun côté, contre finance de lautre, on commence à faire attention aux points. (...)
Mais il y a un hic et un hic sérieux ! Wikileaks a été désigné comme organisation techno-terroriste par le Vice-Président Joe Biden, ce qui suggère avec insistance que lon doive ignorer ce quelle raconte.
Il y a là un piège, et particulièrement machiavélique. Un certain nombre de personnes doivent sactiver à lheure quil est pour que linformation sur les banques napparaisse jamais au grand jour. Il y a deux semaines exactement, je signalais le début de la guerre civile techno ; et ce nest pas une « drôle de guerre » : il sy passe plein de choses !
Extraits de http://www.pauljorion.com/blog/?p=19595
Jean-Paul Baquiast
23/12/2010
Philippe Grasset pose ici une question qui est aussi celle des cosmologistes: si je suis inclus dans l’univers, comment puis-je espérer en sortir pour décrire cet univers de l’extérieur et à plus forte raison pour espérer construire (ou modéliser) un univers différent? Je dois dire qu’avec l’hypothèse que j’avais moi-même formulée, relative à l’existence de systèmes anthropotechniques qui nous incluent et nous déterminent, je me faisais à moi-même cette objection: comment, en tant qu’élément d’un système anthropotechnique tel que celui formé par des humains étroitement imbriquées dans les technologies de la communication (ce que Philippe Grasset qualifie d e »matière déchaînée »), puis-je prendre assez de recul pour juger ce même système anthropotechnique? Il y aurait sans doute des réponses, mais il serait trop long d’en discuter ici.
Concernant l’épisode CableGate, je peux volontiers admettre avec Philippe Grasset l’existence d’un Système global comprenant à la fois les Etats et les grands pouvoirs économiques d’un côté, d’un autre côté les activistes tels Assange tentant de pénétrer et diffuser leurs secrets. Mais dans cette hypothèse, il n’y a pas les mauvais d’un côté et les bons de l’autre. Les deux groupes de forces apparemment antagonistes se confortent les unes les autres. Les attaques des activistes peuvent laisser croire que les Etats sont pénétrables et ne sont donc pas aussi effrayants qu’ils apparaissent. A l’inverse, les contre-attaques des Etats à l’égard des activistes, au nom de l’autorité violée, renforcent les craintes que peuvent inspirer ces mêmes activistes aux défenseurs de l’ordre. Ceux qui attaquent et ceux qui défendent les Etats se trouvent donc simultanément encouragés. De ce fait le Système global qui les inclut en sort renforcé.
Pour Philippe Grasset, ce résultat ne provient pas d’une volonté délibérée des Etats ou des activistes. Il provient de l’auto-activité d’un Système incapable de se représenter lui-même à lui-même et a fortiori de s’auto-piloter. Il est « composé de multiples forces et sa conduite résulte, non d’une conspiration, mais de la dynamique due à ces forces (systèmes du technologisme et systèmes de la communication traduisant le déchaînement de la matière). Il ny a pas de direction humaine, donc il ny a pas de conspiration. Le réflexe du secret est de type pavlovien, il découle du fait évident que le Système étant par définition fermé et se voulant comme tel, il obture spontanément toutes les entrées et sorties possibles Il est constitué de forces publiques, privées, bureaucratiques, médiatiques, etc., qui, toutes sont au service de cette dynamique sans savoir quel est le but de cette dynamique, qui sont à la fois fascinées et entraînées par le seul fait de sa puissance (idéal de puissance). Toutes ces forces et les Sapiens qui sy trouvent ne sont pas mauvais en eux-mêmes, mais ils le deviennent dès lors quils sont dans le Système ».
Dans ces conditions, nous serions conduits, si nous acceptions ce point de vue « systémique », à nous méfier tout autant des Etats que des activistes. Mais alors comment, étant nous-mêmes inclus dans ce Système, en sortir pour le juger voire pour envisager un système différent? En sortir consisterait à refuser de saisir les informations existantes et refuser d’en émettre nous mêmes de nouvelles, autrement dit à nous enfermer dans une sorte de cachot, entièrement coupé du monde. Il s’agirait d’un suicide que nous ne ferons pas. Il en résulte que si vous me demandiez ce que devrait être un Système différent de celui que nous critiquons tous ensemble dans nos rares instants de lucidité, je serais incapable de vous répondre.
Il nous faudra vivre sans doute indéfiniment dans un monde comportant à la fois des Etats de plus en plus refermés sur eux-mêmes (ou pratiquant la contre information avec de gros moyens) et des activistes tels que WikiLeaks ou OpenLinks, dont d’ailleurs nous serons toujours tentés de nous demander « pour qui ils roulent ». Nous pourrons certes qualifier ce monde du terme de « leaky world », mais ce ne sera pas nécessairement un compliment. Ce monde sera si « leaky » et fuyant que nous ne pourrons jamais rien y construire de solide, à supposer que nous entretenions encore cette ambition dérisoire.
Moralès
23/12/2010
Peut être ... devrions nous nous interroger sur le fait que la disparition de standard juridique et lapplication de la souveraineté américaine sur les territoires européens puissent constituer une démarche dintégration en vue du marché transatlantique à venir.voir plus de détails sur le site infoguerre :
Francis Lambert
23/12/2010
Les nouvelles installations, dont le coût est évalué à un demi-milliard d’euros, occuperont 250.000 m² et seront placées sous gestion belge. Si tout se déroule comme prévu, les premiers cartons de déménagement du QG pourront être déballés mi-2015.
Les bâtiments existants avaient fait leur temps et ne représentaient d’ailleurs à l’origine qu’une solution provisoire, afin d’héberger d’urgence l’Otan, obligée de se replier vers la Belgique à la suite de la décision du général de Gaulle de retirer la France de la structure militaire.
Les anciens bâtiments seront cédés à la Défense belge mais leur nouvelle utilisation n’a pas encore été définie. Il n’est toutefois pas exclu que certains pays partenaires de l’Otan s’y installent.
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