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Qu'est-ce qu'il se passe ?

Article lié : Au Diable l’égalité !

jc

  07/12/2020

Finkielkraut : « Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueillir les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?”, mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... ».

Je suis d'accord avec Finkielkraut que le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous, parce que "nous" sommes rentrés dans l'ère d'un post-socialisme qui a intégré au forceps le progressisme sociétal (à moins que ce ne soit l'inverse) grâce(!) à un post-égalitarisme qui force (presqu'au sens du forcing de Cohen cher à Badiou!) les égalités H=F=L=G=B=T=Q. Mais ce n'est visiblement pas (quoique ?) à ce niveau que Finkielkraut et Lind se placent, qui invoquent la philosophie de l'histoire et la métaphysique, voire la religion.

Lind, seul concerné dans cet article, propose une explication antédiluvienne qui ne me convient guère dans laquelle l'égalité (alias l'interchangeabilité) est mise en cause -par un Satan entropisateur-. (Il me semble que la phrase "Nul être n'aura, dans le temps ou l'espace, le rôle et le but qui lui sont assignés dans l'univers." doit être lue "Nul être n'aura, dans le temps ou l'espace, d'autre rôle et de but que ceux qui lui sont assignés dans l'univers.".)

Je pense comme Lind que "la vision moderne qui est la nôtre s’avère viciée", et qu'il faut "plaider pour une sorte de retour à une sorte de Moyen Âge" (mais je ne le suis pas -du verbe suivre- dans ses propositions d'explications).  Selon moi "notre" vision du monde s'est viciée au moment de la coupure galiléenne (que Lind appelle la révolution copernicienne), précisément depuis Newton et, d'une certaine façon à cause de lui, le but de la science n'étant plus dorénavant d'interpréter le monde (et éventuellement de l'expliquer) comme c'était le cas lorsque la vision du monde respectait l'harmonie entre notre microcosme et le macrocosme (comme le montre PhG avec l'art pictural chinois), mais de prédire son évolution en vue de le dominer. Pour moi le concept d'idéal de puissance cher à PhG a germé à cet instant et s'est propagé en Occident dans les siècles qui ont suivi comme on peut le constater à la lecture de la préface de la deuxième édition kantienne de la critique de la raison pure dont voici un extrait :

 "Ils [Galilée, Toricelli et Stahl] comprirent que la raison ne voit que ce qu’elle produit elle-même d’après son propre plan, qu’elle éprouve le besoin de  prendre les devants avec les principes qui déterminent ses jugements d’après des lois constantes et de contraindre la nature à répondre à ses questions, mais qu’elle ne doit pas se laisser conduire seulement par elle, comme en lisière ; car sinon, les observations faites au hasard, sans aucun plan préalablement conçu, ne peuvent tenir ensemble dans une loi nécessaire, conformément à ce que cherche pourtant la raison et dont elle a besoin. La  raison, tenant d’une main ses principes, qui seuls peuvent donner valeur de lois à des phénomènes concordants, et de l’autre l’expérimentation qu’elle a  conçue d’après ceux-ci,  doit s’approcher de la nature, certes pour être instruite par elle, mais non toutefois comme un élève, prêt à entendre tout ce que le maître veut,mais en la qualité d’un juge en exercice, qui contraint les témoins à répondre aux questions qu’il leur soumet".

Parallèlement et logiquement le conventionnalisme (alias le nominalisme, intronisé en France sous Louis XI) puis le pragmatisme, le matérialisme et le positivisme, se sont développés dans les temps modernes alors que régressait tout ce qui allait de soi dans les temps plus anciens.

Voilà selon moi ce qu'il s'est passé et se poursuit encore actuellement.

Un kraken dans le marais

Article lié : RapSit-USA2020 : Perspective nouvelle ?

José-Pierre Frances

  07/12/2020

Je vois que vous e^tes un fin observateur des potins américians. 
J'ai ecris deux articles sur les élections US 2020. Le dernier est intitulé Un kraken dans le marais. Cela pourrait intéresser de vos lecteurs.

L'égalité est-elle diabolique ?

Article lié : Au Diable l’égalité !

jc

  07/12/2020

Je pense que le concept d'égalité n'est pas diabolique, mais seulement (très) difficile à cerner, parce qu'on touche nécessairement au principe d'identité.

Wiki: Le « diabolique », antonyme littéral du « symbolique », est ce qui divise (du grec διαβάλλειν / diaballein, de dia- à travers, et -ballein, jeter, c'est-à-dire « diviser, disperser », par extension « rendre confus »). Le diabolique est, au sens propre, pour les Grecs, le bâton qui semble rompu lorsqu'il est plongé dans l'eau ; au sens figuré, c'est l'apparence trompeuse.".

Simone Weil écrit dans "L'enracinement" : "Un gouvernement qui emploie des paroles, des pensées trop élevées pour lui, loin d'en recevoir un éclat quelconque, les discrédite et se ridiculise. C'est ce qui s'est produit pour les principes de 1789 et la formule « Liberté, Égalité, Fraternité » au cours de la IIIème République."

Définir un concept est, on le sait, un exercice difficile pour les concepts primitifs parce que l'on butte alors sur le problème de l'auto-référence.

Comment les matheux, experts en définitions*, s'en tirent-ils dans de tels cas, par exemple pour les concepts d'égalité et d'ensemble (set en anglais) ? Qu'en est-il dans la théorie des ensembles de Zermelo-Fraenkel (ZF) chère à Badiou ? Lorsqu'un concept est primitif on ne peut le définir qu'en intention (alias compréhension), c'est-à-dire en essence, en listant sous forme d'axiomes les propriétés "essentielles" que le concept doit vérifier en espérant ne pas aboutir à une contradiction (la définition en extension, existentielle, est impossible dans ce cas, puisque faisant nécessairement appel à des concepts plus primitifs). Il me semble qu'il y a là matière(!) à réflexion pour les matérialistes, pour qui l'existence implique l'essence…

[J'en profite pour citer ici un extrait de l' "Éloge des mathématiques" de Badiou, que je laisse à l'appréciation de chacun: "Dès "L'être et l'évènement" (1988), j'ai donc proposé (...) de sauver l'absoluité des vérités sans recours à aucun Dieu, d'incorporer purement et simplement à la méditation philosophique, comme condition fondatrice, la théorie des ensembles.]

À ma connaissance les matheux n'ont pas réussi à ce jour à trouver des concepts plus primitifs permettant de définir le concept d'ensemble (ZF n'a pas encore sombré!). Qu'en est-il de l'égalité ? Dans ZF l'égalité n'est pas un concept primitif parce qu'il y a un axiome qui exprime que ce n'en est pas un. Cet axiome "naturel", qui dit que deux ensembles sont égaux si et seulement si ils ont les mêmes éléments, définit l'égalité à partir de l'appartenance et est, sans surprise, appelé axiome d'extensionnalité (l'appartenance est ici un concept primitif qui se définit en intention en même temps que les ensembles et par les mêmes axiomes).

En géométrie les cas d'égalité des triangles de ma jeunesse sont maintenant précisés par les cas d'isométrie ou cas de similitude. L'approfondissement du concept d'égalité en géométrie conduit tout droit au programme (abyssal) d'Erlangen**.

En analyse le problème de la somme d'une série infinie de nombres conduit à s'interroger sur l'égalité. Par exemple la série 9/10 + 9/100 + 9/1000 + ... , c'est-à-dire le nombre 0,999… est-il ou non égal à 1 ? Ce problème, véritablement philosophique puisque lié aux paradoxes de Zénon, est traité par René Guénon (entre beaucoup d'autres, dont bien entendu des matheux) dans "Principes du calcul infinitésimal".

Le médaillé Fields Pierre Deligne, élève de Grothendieck (sans doute le meilleur), a fait une conférence vidéo sur l'égalité en Mathématiques, mais je ne la retrouve pas sur la toile.


*: Les mathématiques modernes en général et la théorie des ensembles en particulier ont engendré -et engendrent encore- des crises de définitionnite aigüe (j'ai eu sous les yeux un bouquin de géométrie de lycée avec beaucoup plus de définitions que de propositions et ... de figures.

**: https://fr.wikipedia.org/wiki/Felix_Klein



 

.. la voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité ...

OLIVIER RICHE

  07/12/2020

Bouddha Gotama
« Il faut vous exercer ainsi : de ce qui est haut à ce qui est haut, d'une force à l'autre, nous nous efforcerons d'avancer et nous en viendrons à réaliser la Liberté suprême ».
Anguttara-Nikâya 3, 215-218. Citer dans "La pensée de Gotama le Bouddha" Ananda K. Coomarasamy. Éditions Pardès Puiseaux 1987, page 70.
 
 
Empédocle
« Marchant toujours de cime en cime (je ne dois pas) dans mon discours suivre une route unique ».
« De la Nature ». Fragments 24
 
 

À Dieu l'harmonie !

Article lié : Au Diable l’égalité !

jc

  07/12/2020

Rendons au Diable ce qui est au Diable et à Dieu ce qui est à Dieu !

Lind : "Pour que les formes soient en harmonie, chacun et chaque chose devaient être à la place qui lui était assignée, et faisant ce que Dieu voulait qu'il soit fait.".

Les anciens croyaient en l'harmonie du cosmos, que ce cosmos soit perçu géocentriquement ou héliocentriquement (ou autrement encore). Wiki: "La notion d'harmonie des sphères remonte indirectement, sans que ce soit historiquement attesté, au pythagoricien Philolaos, vers 400 av. J.-C. Philolaos est à la fois mathématicien et astronome. Pour lui, le monde est « harmonie et nombre », tout est arrangé selon des proportions qui correspondent aux trois consonances de base de la musique : 2:1* (harmonie), 3:2 (quinte), 4:3 (quarte).".

C'est ainsi que raisonnaient les astronomes, Képler compris, avant Newton et sa loi d'attraction universelle**.

Je n'aime pas "notre" devise républicaine Liberté-Égalité***-Fraternité. Je lui préfère Ordre-Harmonie-Équilibre (le choix de PhG, me semble-t-il) ou Unité-Harmonie-Diversité.

 .
*: Je me suis amusé à chercher des harmonies naturelles dans notre environnement. En fouinant sur la toile j'ai trouvé que l'alternance diastole/systole du cœur humain et l'alternance expiration/inspiration des poumons étaient, au repos, très proches de ce rapport.

**: http://oncle.dom.pagesperso-orange.fr/sciences/astronomie/histoire/loi_de_bode/bode.htm

***: Cf. à ce sujet "L'enracinement" de Simone Weil, où le chapitre intitulé "L'égalité" ne parle en fait essentiellement que de proportion (et donc d'harmonie, bien que ce mot ne soit pas utilisé, ce qui m'étonne un peu après lecture du paragraphe "Pythagore et Platon ou la médiation par l'amour" de sa fiche Wiki).
 

Nous sommes tous des logocrates

Article lié : Trump est-il un logocrate ?

jc

  07/12/2020

Bien que certains le soient plus que d'autres, et que certains soient plus conscients de l'être que d'autres, je crois que nous sommes tous des logocrates*. Les enfants sont pour moi des logocrates archétypes, à la fois les plus logocrates et les plus inconscients de l'être (je crois à l'adage "la vérité sort de la bouche des petits enfants"). "Notre" éducation fait que cette capacité innée à dire la vérité s'estompe et se pervertit avec l'âge et qu'il est donc plus difficile de la saisir à l'âge adulte. Dans les cas les plus extrêmes de ceux dont la profession est de mentir, il ne reste donc plus guère, me semble-t-il, que le lapsus**. Et peut-être Trump en fait-il moins que d'autres (l'avantage des tweets?) ?

*: Thom: "Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt ; mais en écrivant ces pages, j'ai acquis une conviction ; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces naturelle extérieures agissent, ou en attente, sont prêts à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur : qui connaît l'homme connaîtra l'univers." (SSM, épilogue)

**: https://www.dedefensa.org/article/rapsit-usa2020-biden-freud-leur-lapsus

Badiou.2

Article lié : Trump est-il un logocrate ?

jc

  07/12/2020

J'ai écrit par ailleurs que Badiou était l'un des rares philosophes actuels à avoir fait l'effort de s'intéresser aux mathématiques contemporaines et que cet effort n'était très certainement pas "rien". Et j'ai ajouté qu'il avait une prédilection pour la théorie des ensembles (de Zermelo et Fraenkel -ZF-). Du fait que que les seuls symboles non logiques essentiels du langage sont ∈ et =  suit que ce qu'on peut exprimer à l'aide de ce langage est nécessairement très restreint, pas très éloigné du "rien"; on notera que c'est en quelque sorte le langage du capitalisme -l'appartenance*...- (je n'ai pas assez lu Badiou pour savoir s'il l'a remarqué...).

Parmi les axiomes de ZF se trouve un axiome dit "de fondation" qui assure qu'il n'y a pas de chaîne infinie descendante pour la relation d'appartenance et, par conséquent tout chaîne descendante pour l'appartenance se termine par l'ensemble vide ∅ (dont l'existence et l'unicité sont conséquences des axiomes de ZF). Dit en langage de tout les jours cela signifie que tous les modèles** de ZF reposent sur le vide ! Thom consacre une partie de l'article "Les mathématiques modernes: une erreur pédagogique et philosophique" (AL) à montrer que ces constructions sont délirantes. Dans l'une des notices apparues sur la toile après la mort de Thom on trouve :

"C'était la crème des hommes", estime Jean Petitot. En même temps, "il pouvait affirmer ses idées avec beaucoup de force, jusqu'à être intellectuellement violent", estime Alain Chenciner, co-directeur d'une équipe de recherche à l'Institut de mécanique céleste de l'Observatoire de Paris. Plus d'une fois, son sens de la formule a fait mouche, comme lorsque, rejetant une idée qui lui paraissait insignifiante, il lâchait : "Je laisse cela aux spécialistes de l'ensemble vide"***. Peut-être pensait-il alors à Badiou et cie ?


*: et l'égalité ! (https://www.dedefensa.org/article/au-diable-legalite )

**: Modèle d'une théorie: construction construction concrète ou abstraite (ici vertigineusement abstraite car l'un des axiomes de ZF postule l'existence d'un ensemble infini), qui satisfait les axiomes de ZF.

***: http://savoirs.essonne.fr/thematiques/la-matiere/mathematiques/rene-thom-mathematicien-philosophe/

Perdus dans le maëlstrom de la Crise ?

Article lié : Kunstler (et moi) perdu(s) dans la forêt

David Cayla

  07/12/2020

En lisant ce texte, je me suis fait la réflexion que par contraste avec les Démocrates, les Républicains sont très attachés à l'ordre, la tradition, et en particulier la loi et le respect de la loi.

Mais, et je parle là des caciques républicains, il semblerait qu'ils n'aient jamais été réellement confrontés à la réalité de leur propre système judiciaire (ou disons qu'ils s'en accommodaient d'autant mieux qu'il cédait aimablement à leurs sollicitations ou savait se montrer indulgent au besoin). Ainsi, derrière ces recours forcenés qui s'empilent les uns sur les autres avec célérité, il y a effectivement ce côté bouffe avec ces recours que les magistrats rejettent les uns après les autres en balayant systématiquement d'un revers de la main les preuves criantes accumulées sous leurs yeux comme autant de poussières ("Va jouer avec cette poussière").

A rebours de cette tendance, ce n'est pas parce que le Wokenisme est un Rien qui s'affiche sans fards que la société américaniste (et américaine pour le cas des élections présidentielles US) n'est pas profondément pour ne pas dire viscéralement injuste qui méritetait d'être abattu ("Delenda est Systemum").

Et c'est là que se rejoignent ironiquement les deux camps adverses car le premier, celui du Système, incarné par les Démocrates, n'a pas hésité - comme vous le pressentiez - à prendre le contrôle du système judiciaire américain et du système électoral non pas tant sans se dissimuler (la fraude électorale ne peut être que grossière quand il s'agit de renverser un résultat des urnes par trop défavorable) qu'en assumant de devoir dévoiler au grand jour la parodie de justice qu'a toujours été le système judiciaire américain.

Sauf que voilà, le second camp, celui de la Réaction (que je préfèrerais à Anti-Système, Réaction évoquant aussi bien le principe action-réaction bien connu en physique que le concept du "Blow Back" bien connu de la CIA), incarné par les Républicains, ne peut en aucune manière accepter que le système judiciaire américain qui les a si bien servi jusqu'à présent ait été à ce point piraté, détourné de sa finalité première qui était de les protéger, d'assurer la pérennité de la société dans laquelle ils vivaient confortablement jusqu'à présent.

Alors bien entendu, et ce n'est finalement pas illogique, les tenants du Système incarnés au sein des médias (Système) et des GAFA (également Système) ricanent ouvertement des "déboires" de la Réaction qui semble découvrir seulement maintenant comment fonctionne vraiment le système judiciaire. Et après tout, peut-être fallait-il que la Réaction découvre cette réalité, et de quelle mannière !, pour "s'emparer" du sujet ?

Quant à penser que la Réaction "comprendra" une fois tous les recours épuisés (y compris et pourquoi pas auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis ?) qu'il ne sert à rien de continuer à ruer dans les brancards et que c'est la Volonté du Système qui s'impose et rien d'autre, les prisons sont remplies de révoltés qui n'ont jamais accepté les décisions qui leur ont été imposées. Les uns acceptent leur sort en silence, les nerfs toujours à fleur de peau quand les autres deviennent des aliénés. Il suffit d'ailleurs de voir comment la population réagit aux alternances de confinement et de déconfinement, comment la raillerie se répand avec la colère qui n'est sans doute pas loin derrière pour comprendre que c'est rien moins qu'évident.

Alors avec des gens, ceux qui incarnent la Réaction, qui ont toujours été persuadés d'être du côté de l'Ordre, bien entendu leur Ordre mais qu'importe, qui se retrouvent brutalement confrontés à ce qu'ils considèrent comme une injustice absolue et qui sont particulièrement bien représentés au sein aussi bien des forces de l'ordre que dans l'armée ?

Et pendant ce temps, comme vous l'aviez écrit, pensé, pour nos dirigeants Système, la crise du coronavirus est effectivement devenue La crise. Ils n'ont jamais su aborder les autres crises autrement qu'en tâchant de les planquer sous le tapis, alors que celle-là, ils ont cru pouvoir la prendre à bras-le-corps, y voyant aussi une occasion inespérée aussi bien de contenir la consommation qui commençait à générer de très fortes pressions inflationnistes, le monde étant arrivé au bout de l'ère du pétrole disponible en abondance à des coûts raisonnables, que de contrôler des populations confinées, assignées à domicile, tout en espérant aussi y voir une manière de traiter la crise sanitaire en elle-même. Mais voilà, elle dure, et elle est devenue une crise en elle-même, omniprésente, étouffante, La Crise pour les contrôler toutes ?

Badiou.1

Article lié : Les indigénistes et le Rien

jc

  07/12/2020

À propos de l'analogie badiousienne, pour moi délirante lorsqu'associée aux ensembles  génériques de Cohen: "... Marx, dans les Manuscrits de 1844, parle précisément du prolétariat comme d'un ensemble social "générique". Et que veut-il dire? Il veut justement dire qu'il y a une vérité universelle dans le prolétariat, que la révolution prolétarienne émancipera l'humanité toute entière.".

Je ne suis pas opposé à l'idée d'un prolétariat qui serait générique pour la société, au sens où il participerait à l'engendrement de ladite société. En effet, selon moi, accepter cette idée c'est, par analogie biologique, accepter la possibilité d'une action du soma sur le germen, possibilité interdite par le dogme central du néo-darwinisme (barrière de Weismann) (mais accepter cette idée, c'est déjà être en partie lamarckien*...) . Thom doute de la pertinence de l'approche de Marx pour résoudre ce problème :

"Le marxisme, qui veut expliquer la structure et l'évolution des sociétés à l'aide des seuls facteurs économiques, est l'homologue de la théorie métabolique de Child en embryologie et il souffre sans doute des mêmes simplifications**." (SSM, 2ème ed., p.322).


*: Thom: "On ne pourra que s'étonner -dans un futur pas tellement lointain- de l'étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute possibilité d'action du soma sur le germen -tout mécanisme "lamarckien". (ES, p.127)

**:  Pour Thom l'épigénèse doit être guidée par trois gradients morphogénétiques alors que Child n'en propose qu'un seul (cf. SSM, pp.167 et 168).

 

Relation entre Soros et Lucifer, questionnements

Article lié : Les mille et 1 jeunesses de George S.

Patrick Laverriere

  06/12/2020

il semble qu il y est eu plusieurs Soros (s) , le Soros de Double Eagle, en 1969 et ensuite de Quantum Fund en 1973, n 'a pas la même psychologie que celui de l open society  . Soros émane de la LSE ( l'antre de la Fabian society ) . Pour avoir spéculé sur la livre sterling sans conséquence majeur il a du être un intié de Vauxhall ou une de leur fabrication . Sa pratique de la théorie générale de karl Popper de la réflexivité aux marchés financiers, qui, selon lui, rend une image claire des bulles d’actifs et dela valeur fondamentale /marchande des titres, ainsi que les écarts de valeur  est une fumisterie . Sachant que Lucifer c'est retrouvé incarner ici bas   par  l'orgueil du a son haut rang onthologique  est t'il possible qu il se laisse répliqué par Soros  qui n'est au final qu 'un déficient cognitif   ? ou est-ce GS qui se prend pour Dieu ?  quelqu'un lui aurait t'il  prouver qu il est Dieu ? Plutôt que Washington DC toute cette folie semble trouver sa source en un point geographique précis qui est Londres, Lucifer  dans notre mondre résidrait t il à Londres ?

Marche au chaos

Article lié : Kunstler (et moi) perdu(s) dans la forêt

jc

  06/12/2020

Il me semble avoir déjà fait un commentaire du genre de celui qui suit, peut-être même avec le même titre. Ici j'ai l'impression de progresser un peu (dans mon délire?) en associant "le cœur de la Matrice"  (voir ci-dessous) à un œuf à féconder et le choc Covid19 à l'agent fécondant. Comme le dit si bien PhG dans "La crise de la raison (humaine)", "la sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée".

Partant du constat fait à la fin de l'article "Un climat lugubre"*, selon lequel "le cœur de la Matrice est désormais en jeu, directement menacé, affamé de lui-même, c’est-à-dire prêt à se dévorer lui-même, et gloutonnement.", l'analogie sociologie/biologie licitée par ma citation thomienne favorite** et l'intuition thomienne que l'assertion de nature translogique "le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale (que Thom associe à la catastrophe "fronce"), incitent à regarder comment Thom voit les choses en biologie, l'analogue du cœur de la Matrice étant l'œuf juste fécondé (le choc dû au Covid19 jouant le rôle de la fécondation par un  gamète mâle***). Il en parle (au moins) dans MMM "Une théorie de la morphogenèse" et dans ES, pp. 80 et 86, écrit 20 ans plus tard. Thom, "à titre éminemment spéculatif", propose dans MMM une explication où il suggère que la première phase est la mise en route d'un grand nombre de cycles de réactions et le déblocage d'un grand nombre de degrés de liberté, qui s'exprime par un "gain de compétence" sans effet morphogénétique immédiat ; il qualifie cette première phase de catastrophe silencieuse. Vingt ans plus tard dans ES il n'est plus question de catastrophe silencieuse mais, plus précisément(?), de turbulence faible et de "marche au chaos" étudiées en dynamique des fluides.

Un rapport avec l'actualité sociale où nous serions en cette première phase de catastrophe silencieuse, alias de "marche au chaos", sans effet morphologique immédiat, phase qui serait vécue comme une période d'attente un peu angoissante pesant sur les psychologies (je tente ici de rebondir sur l'article du jour)?


*: https://www.dedefensa.org/article/rapsit-usa2020-un-climat-lugubre (dernière phrase)

**: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."

***: "(...) il y a toujours une secousse qui s'est propagée, et cette secousse est de nature épigénétique, elle n'est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l'œuf quiescent programme son propre développement, ce n'est pas vrai. Au fond, c'est peut-être pour cela qu'il y a des mâles dans la nature en
un certain sens : on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment très utiles, mais en fait, ils sont là pour donner la secousse ;  je sais bien qu'il y a des animaux qui sont parthénogénétiques, mais enfin je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, comment l'œuf à un moment donné se déclenche. Je crois que cet aspect-là est assez fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. Si on n'a pas fait cette distinction je crois qu’on ne comprend rien à la distinction génétique-épigénétique."

 

Badiou

Article lié : Les indigénistes et le Rien

jc

  06/12/2020

Ayant pas mal déliré et insignifié sur ce site (et ce n'est pas fini, PhG venant de renouveler ma licence) j'éprouve quelque gêne à écrire ce qui suit.

Badiou est l'un des rares philosophes que je connaisse à tenter de s'intéresser aux mathématiques de son temps. À ma connaissance il se cantonne essentiellement à l'étude philosophique des deux cadres dans lesquels s'effectuent les mathématiques contemporaines, à savoir le cadre ensembliste (choisi par Bourbaki) et le cadre catégorique (choisi par Grothendieck et son école), mais l'effort nécessaire pour en arriver à ce stade est certainement déjà loin d'être "rien".

Pour lui la mathématique dans ces cadres est l'ontologie*, c'est-à-dire l'étude de l'être en tant qu'être (et, de ce que j'en connais, il semble nettement préférer le cadre ensembliste). C'est, à mon avis, également ce que pense Thom**, mais dans le cadre mathématique traditionnel***.

Thom écrit quelque par que "la voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité" et précise à la fin de SSM: "Entre constater la présence d'accidents morphologiques isomorphes sur des substrats différents et établir entre ces substrats un couplage fondamental pour expliquer ces analogies, il y a un pas énorme, celui qu'accomplit précisément la pensée délirante." (Thom poursuit: "Si certaines de mes considérations, en Biologie notamment, ont pu paraître au lecteur confiner au délire, il pourra, par une relecture, se convaincre qu'en aucun point, je n'ai, j'espère, franchi ce pas.").

Badiou est fasciné par les ensembles génériques découverts par Paul Cohen, ensembles qui ont permis à ce dernier de montrer que l'hypothèse du continu était indécidable (et obtenir la médaille Fields pour ce résultat). L'analogie qui suit, que l'on trouve dans son "Éloge des mathématiques" (p.93), est pour moi délirante****: "... Marx, dans les Manuscrits de 1844, parle précisément du prolétariat comme d'un ensemble social "générique". Et que veut-il dire? Il veut justement dire qu'il y a une vérité universelle dans le prolétariat, que la révolution prolétarienne émancipera l'humanité toute entière."

La méthode de Cohen est appelée méthode de forcing parce que l'adjonction d'un ensemble générique adéquat à un modèle initial dans lequel une certaine propriété est vraie -par ex. l'hypothèse du continu- force cette propriété à devenir fausse dans le modèle augmenté. En légende de sa carte du sens***** Thom vise à mon avis précisément la méthode du forcing lorsqu'il écrit: "Ils [les axiomes mathématiques] deviennent des conventions. On peut en changer et l’axiome peut être considéré comme faux. On perd alors l’opposition vrai/faux par le maniement du contexte. Celui-ci est variable et l’opposition vrai/faux, finalement, disparaît dans l’insignifiance.". Ainsi, si on accepte à la fois la carte thomienne et ce qui précède, ce qu'écrit Badiou se trouve être à la fois délirant et insignifiant. On notera pour finir que Badiou se retrouve sur la carte du sens du côté des égouts qui passent sous la forteresse de la tautologie, à proximité de la mer de l'insignifiance et de la littérature post-moderne -je soupçonne que c'est ainsi que Thom désigne Derrida et cie-.


*: En théorie des catégories, les anglais désignent par "being" ce que les français désignent par "objet".

**: Cf.d'une part l'incursion métaphysique de ES (p.216), en rapport avec SSM, 2me ed. (p.34) et d'autre part: "En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la théorie des catastrophes permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera : i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."

***:Thom ne dit du bien ni de la théorie des catégories (ES, p.33, note 10), ni surtout de la théorie des ensembles (AL, pp.553 à 576), qu'il qualifie de délirante.

****: J'en ai trouvé d'autres.

*****: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
 

Rivkin

Article lié : Les indigénistes et le Rien

Pat FER

  05/12/2020

Tapez "Rivkin banlieues françaises"  sur google et lisez.

Fantaisie folle

Article lié : Norvège-transgenres, la dictature des fous

Georges Dubuis

  05/12/2020

Ce n"est point une crise de la raison humaine c'est la crise du surplus de fantaisie réalisée entre autres dans la dette avec les fameux besoins, insatiables… mal/mot  qui a un autre sens bien connu aussi invariable qu'honteux…...être dans le caca, très privé çà. Aimer la dette malgré soi….certifié par doux jésus & ses  millions de followers fascinés….d'où le silence assoudissant dans les rues ponctués de braillement généré par son alter écho marx.

Le dit vent de la di va. Jusqu'où va t ON des cendres ?

Article lié : Fatigue métaphysique

Georges Dubuis

  05/12/2020

Mais jusqu' à la b(r)aguette de l'entité qui impressionne tant,par ses affabulations Historiques géniales de vraisemblables, de jésus à marx. Les GM8J, génitalement modifié au 8 eme jour,marque déposée, une corruption très originale….je n'écrirais modestement qu'UN livre, en distillation à ce moment 
"20000 lieues sous les mythes, sous titré "le monde assourdissant du silence de quiproquos"
....je n'attends aucun comment taire…god wind souffle très fort en ce moment, il remplit le co/vide dit social, phénoménologique de l'absence d'Esprit qui est parti dans le culot de la culotte. Bon vent, comme dit PG qui pensait que JC avait abandonné son divan de Ddefensa mais qui est revenu & à cité Thom "le prédateur affamé est sa propre proie", c'est un portant ce dé tail. Sancho pensa que la lutte contre les moulins à vents n'était pas tout à fait vaine!Jeu a cette force, comme Obélix tombé dans le chaud tout rond de la langue maternelle magique, bourrée de sens & d'essences dans ses racines…sans le savoir.
Bons baisers de Bulga rie, restée naturelle après le communisme kafkaien