Bilbo
21/09/2010
Bonjour,
il est tentant de faire le parallèle avec les mouvements écologistes apparus dans les années 80 (du moins dans leur version française). Si une chose est claire avec ces mouvements, c’est que rien ne les rapproche hormis le concept écologiste, les Verts étant marqués à gauche voire extrême gauche ou anarchiste (dixit un ex-conseiller de Dominique Voynet) et Europe Ecologie étant plutôt de centre-droit.
Depuis plus de 20 ans, nous avons assisté à une série de flux et reflux de l’écologie politique, au gré des unions sacrés et des guerres fratricides.
Actuellement nous vivons l’une de ces unions sacrées mais déjà les tensions renaissent pour les présidentielles 2012.
Les comparaisons peuvent-être parfois trompeuses, mais pour essayer de comprendre la situation américaine, ne devrait-on pas parler plutôt de Tea Parties ? Et les analyser comme une série de mouvements dont le point commun essentiel serait la remise en cause du système actuel.
Le Tea Party originel a été suivi dès son origine par le système de communication, mais ne peut-on présumer que celui-ci, incapable de comprendre l’objet naissant, se soit fait piéger par son propre vocabulaire en continuant à écrire “LE” Tea Party sans comprendre que celui-ci n’est qu’un parmi plusieurs, ou plutôt l’arbre masquant la forêt ?
Cordialement.
Bilbo
Jean-Paul Baquiast
21/09/2010
Philippe Grasset a raison de vouloir analyser le phénomène Tea Party sous l’angle des outils consacrés aux superorganismes.
Peut-on exclure a priori qu’il ne relève pas de l’approche consacrée aux systèmes anthropotechniques? Je pense que sans le système actuel de la communication en réseaux techniques très performants, qui s’est greffé sur la société américaine traditionnelle, il n’y aurait pas de Tea party.
Le global brain ainsi constitué se développe un peu comme une pandémie qui profite des nombreux canaux de communications (trains, avions) pour se répandre. Dans ce cas, les germes microbiens et les moyens de transport constituent un système en soi, très différent de celui formé par exemple dans les siècles précédents lors des épidémies de peste et de choléra.
Il faudrait en reparler….
geo
21/09/2010
Sur le site “la lettre volée”:
Lundi 20 septembre 2010
un recul considérable de la démocratie passe inaperçu
C’est ce qu’auraient dû annoncer les gazettes la semaine dernière. Un site boursier nous rappelle en effet que le principe du “semestre européen” vient d’être adopté.
Il s’agit de donner la primeur du cadrage des budgets nationaux à la technocratie bruxelloise, qui pourra valider le budget français avant examen par le Parlement français : “Les ministres des Finances de l’Union européenne ont donné mardi leur accord pour que leurs projets de budgets nationaux soient examinés au niveau européen au printemps de chaque année à partir de 2011, avant qu’ils ne soient adoptés par leurs Parlements.”
On peut se poser la question de savoir si les Parlements nationaux conservent leur utilité. Une fois qu’un projet de budget aura reçu l’aval de Bruxelles, l’ardeur modificatrice des pauvres députés de la région France sera bien refroidie.
(.......)
Quelle qualité possède les fonctionnaires de la Commission, élus par personne, pour valider ainsi les budgets nationaux ?
Ils sont bien payés.
(.........)
Votre journal habituel ne vous a pas parlé de cette infâmie ainsi mise en place ?
Non. Le viol de la démocratie n’émeut plus personne, à part quelques ruminants. Nul doute qu’à propos de ce cadrage budgétaire européen, la bonne presse vous aura enfumé, emboîtant le pas d’un Commissaire européen : “Il s’agit d’une amélioration majeure de notre architecture de gouvernance européenne”, s’est félicité le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.”
Il faudra, pour le lecteur honnête et désireux de conserver un nom exact aux choses, s’habituer à traduire “gouvernance européenne” par “dictature bureaucratique”.
Jusqu’au jour où des “tea parties” nationales viendront rappeler aux gouvernants qui auront poussé le bouchon un peu loin, d’où procèdent, en réalité, les pouvoirs publics.
Du public.
Francis Lambert
21/09/2010
De plus en plus de variétés de “flash mob” (et ça remonte au 19e ).
Un parallèle avec la déferlante de “chat”, forums informels, commentaires, “tweets”, “SMS”, spams etc dans le monde halluciné des communications virtuelles inopérantes.
Dans le monde des communications réelles pas de “Tea party” aussi efflorescent sans réseaux de transport aussi accessible allié à la nouvelle facilité électronique de rassembler ?
Quel serait le sens d’attraper dans ses filet des nuées d’abeilles mutant en éphémères ?
Francis Lambert
21/09/2010
BOOK REVIEW by Jérôme Blanc, LEFI / Université de Lyon
Helmut Creutz, (2008) Le syndrome de la monnaie. Vers une économie de marché sans crise, Paris : Economica,, 456 p ; ISBN 978-2-7178-5457-2 ; EUR 35,15 sur amazon.fr.
la thèse centrale de lauteur, qui est la présence écrasante du système des intérêts.
Pour le dire de façon très synthétique, la contrainte de remboursement des emprunts avec intérêt produit un surdéveloppement des patrimoines financiers et un approfondissement du surendettement, le tout provoquant des tensions sociales croissantes tout autant quune dégradation accrue de lenvironnement. Au final, seuls deux événements peuvent, périodiquement, remettre les comptes à zéro et résoudre le problème fondamental que pose le système des intérêts : des crises (dinflation, annihilant les dettes, ou de banqueroute, validant leur non-remboursement) et des guerres.
La thèse de Creutz est cependant beaucoup plus précise. Elle conduit à remettre en cause le fondement même du système financier depuis, disons, la Renaissance, et non pas quelques caractéristiques de sa structure : cette thèse repose sur le refus du système des intérêts. Ce système conduit à lalternative impossible : « si lon pratique le prélèvement
dintérêts, on accentue les déséquilibres sociaux, si on ne le pratique pas [en linterdisant], cest le circuit monétaire qui seffondre » (chapitre 5, p. 72).
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/32/92/72/PDF/IJCCRvol12_2008_review2.pdf
Franck du Faubourg
21/09/2010
Tout est dit!
L’élégant et séduisant AEP ne semble pas encore prèt à appeler un chat “un chat”..
Il existe une technique de business bien connue chez tous ceux qui ont travaillé avec des sociétés US: le “ferrage du poisson”
La technique est simple. Vous ètes un donneur d’ordre.(avec de l’argent “gratuit!”) Au fil des mois, des années, vous augmentez progressivement vos volumes de commandes auprès d’un d’un fournisseur. Quand il finit par travailler à 90% pour vous (mais c’est valable dès 50 %), vous décidez d’un coup de cesser les commandes - peu importe la raison; négociation sur des baisses de prix, ou concurrence plus attirante…
Votre sous-traitant/ fournisseur est “ferré” et n’a d’autre choix que de mourir ou de travailler pour vous à vos conditions.. Bref il est mort!
Cette mécanique primitive mais efficace ronge depuis un bon moment la réalité économique de nos pays. Le coup d’envoi remontant tout de mème à 1973!. Depuis le décret(?) Giscard interdisant la création de monnaie souveraine pour la remplacer par de la monnaie-dette à solliciter auprès des banques (privées, bien sûr)..
Le FMI, en bon ambassadeur, ne sait que faire la mème chose.. à l’échelle des Etats
DSK est apparemment un des plus redoutables représentants de ce système qui ne vise qu’une chose: le pouvoir absolu- par le biais de l’argent!
Pour ceux qui n’ont pas encore compris: lire Helmut Creutz , ça aide!
Didier CAVARD
21/09/2010
J’ai lu le texte à l’appui de ce billet, et je n’y ai trouvé que des conditions pour accéder au marché du travail luxembourgeois, et non, comme vous l’écrivez, au territoire luxembourgeois.
Il est toujours plaisant de constater à quel point cette création de la culture française, Tartufe, s’est bien exportée de par le vaste monde, mais pour ce coup il me semble que vous avez lu ce que vous vous attendiez à lire, plutôt que ce qui est vraiment écrit.
Didier CAVARD
21/09/2010
Cher M. Grasset,
(je suppose que c’est bien de vous qu’il s’agit), vous serait-il possible de nous indiquer quel montant minimum de dons mensuels vous serait nécessaire pour poursuivre votre travail sans souci matériel ?
Antoine
20/09/2010
Je suis abonné annuel, avec plaisir la plupart du temps.
Je voudrais pointer qu’il me semble que vous publiez très souvent. Cette abondance de textes, personnellement, je ne peux pas l’ingérer intégralement : je dois faire un choix. Par ailleurs, cela entraîne une répétition certaine : non seulement dans les sujets, bien sûr, mais dans les termes de l’analyse, jusqu’aux tournures de phrase, etc.
A vrai dire je ne sais pas à qui une production si abondante peut profiter à part à des professionnels (attachés diplomatiques et activités du genre ? en avez-vous parmi vos lecteurs ?).
laurent basnier
20/09/2010
Après une telle profession de foi - une telle ligne éditoriale - le moins que l’on devrait faire serait de vous suivre et de vous aider à poursuivre.
Intuition, poésie, vision - choses qui se perçoivent avant de se dire - qui s’expriment en creux - tenter d’en approcher le dire. C’est d’un grand nécessaire. une urgence.
Il est totalement impossible de laisser la vision s’étendre d’une manière ratiocinante jusqu’à prendre en compte la totalité du tableau noir de la crise - elle s’étend si loin - si profond - la complexité ne peut s’affronter qu’avec ses propres armes.
Seule l’intuition, la poésie ou ce genre de chose qui permet de penser large permettra d’embrasser une vision et donc un chemin.
par contre, ayant depuis longtemps, l’intime conviction, (testée), que les structures induisent le dynamisme, le génèrent, l’orientent, permettent seules la construction. il me semble nécessaire de repérer les points sains - les zones de stabilité et parmi ces zones - celles qui ont un potentiel de développement stratégique/mécanique. Celles qui par simple développement seront le monde de demain dont nous voudrions. peut être auront elles besoin d’un coup de pouce au début.
Les mythes naissent certainement ainsi - ces petits bouts d’histoires sont des condensés de puissances qui se développent dans les pensées, les rêves de chacun - le germe prend - se développe - produit du plus grand que lui comme les brins d’Adn - les brins de vérité se dupliquent vite -
merci pour votre travail.
waccsa
20/09/2010
Je dirais même plus : comment peut-on seulement penser ?
Francis Lambert
20/09/2010
Il arrive parfois qu’un message ne soit pas lié à l’article dont il est émis (alors que l’adresse HTTP:// est la bonne).
Ainsi mon message “Luxembourg - France , la paille et la poutre” est lié à l’article «Mystères de la politique profonde et du COG».
Nous verrons pour la liaison de celui ci.
Francis Lambert
20/09/2010
36,9 % d’étrangers au Luxembourg (dont 12,3% de français)
69% d’augmentation des étrangers ces deux dernières décennies
Les étrangers, originaires de plus de 140 pays différents, étaient 95 800 en 1981, 114 000 en 1991 et sont aujourdhui 162 300, soit une augmentation de 69 % en deux décennies. Leur poids au sein de la population résidante du Luxembourg est passé en 20 ans de 26 % à 37 %.
À noter que les quelques 100 000 frontaliers qui viennent chaque jour travailler au Luxembourg ne sont pas pris en compte dans ces chiffres.
Sources : http://www.asti.lu/media/asti/pdf/Chapitre2.pdf
NB : Imaginons ces chiffres à l’échelle de la population Francaise !
Mais la France a toujours tant de leçons a donner au monde entier :
http://jacques.morel67.pagesperso-orange.fr/ccfo/crimcol/node1.html
Soufiane T.
20/09/2010
Comment peut-on seulement penser à comparer la France et le Luxembourg?
Francis Lambert
19/09/2010
de Gaulle : « C’est parce que nous ne sommes plus une grande puissance qu’il nous faut une grande politique, parce que, si nous n’avons pas de grande politique, comme nous ne sommes plus une grande puissance, nous ne serons plus rien. »
Le résultat ne peut donc être que “grand ou rien”.
De fait la réalité actuelle : autant dehors que dedans ... rien.
Rien étant la poursuite forcenée de ce rêve unique : un certain rêve américain.
Rien c’est étudier, rédiger, publier, parler et chanter en anglais. Pratiquement sans rien y comprendre de sa chanson. Chaque expression doit être diffusée en anglais pour accéder au crédible, pour accéder à l’existence. Jusqu’aux patronymes populaires qui s’y consonnent. La pensée économique s’exprime à NYSE-euronext où la France et nombre de partenaires acoquinés se ruent, toujours et encore plus, dans les produits toxiques au tocsin des Fitch Ratings, Moody’s et Standard & Poor’s. La “souveraineté nationale” y est toute définie en “PIGS caught in a debt trap”. (*)
Demain encore bien plus qu’hier, ce rien se confirmera notre tout : l’aliénation comme existence.
(* http://blogs.reuters.com/felix-salmon/2010/07/09/the-dynamics-of-sovereign-debt/)
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