Francis Lambert
01/09/2010
1. Il faut prendre en compte le temps et la vitesse. (2009/08/09 Alvin Toffler, par Virginie Robert à New York)
Cette économie opère à très grande vitesse. Les banquiers à Wall Street créaient dans la nuit de nouveaux instruments financiers qui étaient commercialisés dans la seconde en Europe et dans le reste du monde. C’étaient des instruments complexes, qui étaient mis sur le marché avec une telle rapidité que cela ne donnait à personne le temps de comprendre de quoi il s’agissait.
La vitesse est devenue un facteur crucial dans l’économie, mais qui enseigne cela ?
(Le temps, l’espace et le savoir ... la désynchronisation de l’homme unidimensionnel, Toffler + Marcuse ?)
La finance à Wall Street va très vite, le gouvernement et les institutions de Washington très lentement. Ce sont des paramètres incompatibles. Il faut d’abord repenser au temps de réponse que l’on accorde. Le système est totalement désynchronisé.
Un autre facteur à prendre en compte est celui de l’espace.
Aujourd’hui, le monde est globalisé, ce n’était pas vrai pour les récessions du passé. C’est pourquoi je suis convaincu que chercher dans le passé des réponses n’est vraiment pas adapté.
Je le répète encore une fois, le temps, l’espace et le savoir sont les éléments différenciateurs avec les systèmes précédents, mais aussi avec d’autres pays et d’autres cultures. L’alignement des pays va changer.
Il faut que les gouvernements et les économistes reconnaissent l’importance du savoir.
Quand on fait un plan de relance, il y a un grand danger à investir dans des infrastructures obsolètes
2. Bienvenue dans la »japanification »
des Etats-Unis! Cette expression, utilisée tout récemment par le stratégiste de Merrill Lynch, Michael Hartnett, nest-elle quune boutade ou insinue-t-elle que le pays est à lorée dune longue traversée du désert jalonnée de déflation, dune interminable récession et dun grand cycle baissier affectant les bourses?
Les Etats-Unis subiront-ils le même sort que le Japon qui nen finit plus de se battre et dont les taux dintérêts sont à zéro depuis 20 ans? En fait, Merrill Lynch et quelques rares analystes lucides, quoique terriblement pessimistes, prévoient des taux Américains sensiblement réduits jusquà 2020 ponctués dune croissance moyenne de 1 à 1.5% sur les 20 ans à venir, un Dow Jones dont les valorisations seraient divisées en deux et un marché immobilier condamné à chuter de 30% supplémentaires pour la même période Ce scénario catastrophe est-il vraisemblable après les 7300000 emplois déjà perdus aux USA, après les faillites immobilières, bancaires et en dépit des multiples plans de relance ou ces précédents le rendent-ils au contraire crédible?
Quoiquil en soit, notre monde semble avoir aujourdhui complètement perdu ses repères: Comment interpréter sinon le rendement actuel sur les Bons du Trésor Britannique à 10 ans qui rémunère à hauteur de 3% quand le taux dinflation est de 3.1%? Une seule signification: que les investisseurs sont disposés à placer gratuitement, voire à perdre même un peu, en échange davoir la certitude de recevoir leur placement dans 10 ans! En dautres termes et énoncé brutalement
le monde se prépare à la « japanification » Occidentale
et ajuste ainsi ses portefeuilles en fonction de la déflation à venir.
M.Santi http://www.gestionsuisse.com/2010/chronique-dune-agonie-a-venir/#more-1638
3. Japanification : “Grands Emprunts” pour “Investissements d’Avenir” ...
Cce qui se produisit au Japon à l’entame de la dernière décennie du XXe siècle.
▪ Nous n’avons cessé d’écrire que le Pays du Soleil Levant ne s’en est toujours pas remis… Toutefois, vous seriez assez surpris de découvrir à quoi ressemble aujourd’hui ce pays après 20 ans de “crise”. Sitôt la folie immobilière jugulée par la camisole du tarissement du crédit, le Japon s’est lancé dans une orgie d’investissement dans les infrastructures : rien ne semblait alors trop grand, trop coûteux, trop démesuré aux yeux des dirigeants nippons.
C’est ce que j’ai pu constater au cours de la quinzaine de jours que j’ai passé à sillonner le Japon en famille.
Des autoroutes se mirent à traverser les montagnes, avec des portions où l’on compte pas moins de 40 kilomètres en tunnel et 10 kilomètres en viaducs sur une distance de 50 kilomètres.
Sur les routes secondaires, il a suffi qu’un ancien évoque un petit éboulement rocheux lors d’un violent tremblement de terre en 1954, à trois kilomètres de la sortie du village, pour que surgisse un paravalanche de deux kilomètres, doté de sa piste cyclable (séparée des voies de circulation par un rail de sécurité) et d’un incontournable distributeur automatique de boissons fraîches à chacune de ses deux extrémités.
Philippe Béchade, http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100901-2989.html
Francis Lambert
01/09/2010
It’s in the top 10 on Amazon’s British best-seller list
though it’s only 4,000 on the retailer’s U.S. site.
http://www.huffingtonpost.com/2010/09/01/tony-blair-memoir-iraq_n_701638.html
Unlike Mr Blair, Churchill had been a soldier !
One was faced with an enemy that had the biggest army in history, had overrun half of Europe and was bombing British cities on a daily basis.
The other was faced with an enemy that couldn’t use its air force in its own airspace, was crippled by sanctions and possessed weapons that it now turns out were more imagined than real. (...)
The historian David Starkey told The Independent: (...)
“It seems that this government has more in common with the Ottoman empire in decay - while the Ottoman empire was ruled from a divan, this government is ruled from a sofa.”
Blair ... un héritage d’aggravations “durables” :
Greater London has experienced some of the worst air pollution worldwide as a result of car, factory, agriculture and house pollution. The life expectancy of Britons has been reduced by nine years due to air pollution.
Britain is considered to be Europe’s greatest releaser of nitrogen oxides, exposing 1.5 million people to unsafe quantities of the pollution. According to a report from Parliament, 50,000 people die prematurely each year due to man-made air pollution.
http://www.huffingtonpost.com/2010/08/31/photos-most-polluted-plac_n_693008.html#s131013
- le gaspillage accéléré du cadeau pétrolier (imaginez autant royalties en France ! )
- Brown, d’abord décrit comme la perle des ministres des finances, a commencé par la plus désastreuse vente de l’or du trésor britannique !
- suit un désastre financier public à l’aubaine de la City,
mitonné exactement durant les années Blair-Bush.
- désastre renouvelé par le levier des intérêts sur les gigantesques dettes “souveraines” opportunément décuplées par leurs guerres (Rumsfeld promettait l’Irak à moins de 50 milliards ... la fourchette va de 750 selon le Congrès à 3000 milliards selon Stiglitz !)
- désastre financier aussi soigneusement distribué dans le monde que la vache folle (via les CDS et autres innovations financières toxiques sur lesquelles se sont rués voracement nos “experts financiers” ... jusqu’aux organismes HLM !)
Pedro Fuentes
01/09/2010
Ceux qui publient leurs opinions sans que personne ne leur ait demandé ne devraient pas sétonner des réactions dun public de rencontre, par nature ondoyant et divers. S’en prendre à ceux qui posent la question de labsence de ligne éditoriale ou railler les diverses utilisations d’Internet (on dirait la controverse sur les débuts du chemin de fer…) ne fait pas avancer les affaires.
J’adore le style suranné de M. Grasset et les aperçus généreux de sa délicate littérature. Seulement, je me contenterais d’en savourer gratuitement (gratuitement car cest pour son plaisir autant que pour le mien) une douzaine de pages chaque année. Je concevrais même que son blog ne publie que des “teasers” destinés à faire acheter ses bouquins, c’est dire ma tendresse pour cet auteur.
Mais depuis le “surge” brouillon et vulgaire de son site occupé, je n’y butine plus que de temps à autre quand je crois reconnaître un billet du doux vieillard parmi la foultitude de titres à la “Libération”. Hélas, je trébuche presque toujours sur un membre de l’entourage polygraphe qui agite sous mes yeux fatigués des nouvelles mieux commentées ailleurs. Il n’est pas étonnant que certains d’entre nous ne discernent plus les raisons qui leur feraient payer des gloses sans intérêt. Les plus hardis financent modestement le réseau Voltaire, les autres ne perdent rien à verser leur obole à Mediapart.
Dominique Larchey-Wendling
01/09/2010
Je le reconnais bien volontiers.
En fait, je me faisais plutôt la réflexion suivante : la critique de la mystification du 9/11 est une arme tellement puissante contre l’américanisme, et vous avez toujours refusé, me semble-t-il, d’envisager de l’utiliser. “L’affaire Assange” me parait un outil bien moins efficace par son aspect grotesque dès le début. Mais cette réflexion était effectivement secondaire.
La question de la vérité vous a un peu piqué au vif, en tous cas, c’est ce que j’ai senti dans quelques articles qui ont précédé celui-ci. Mon opinion est que le refus (quasi général dans le système de la communication) d’accepter ne serait-ce que le questionnement de la mystification du 9/11 (quelque que soit la réalité des faits) a profondément affaiblit l’attachement à la recherche de la vérité, au point de la faire passer pour presque obscène, tellement les mises en cause deviendraient profondes et déstabilisantes.
Peut-être faut-il en revenir à la citation attribuée à Jeb Bush :
“The truth is useless. You have to understand this right now. You can’t deposit the truth in a bank. You can’t buy groceries with the truth. You can’t pay rent with the truth. The truth is a useless commodity that will hang around your neck like an albatross all the way to the homeless shelter. And if you think that the million or so people in this country that are really interested in the truth about their government can support people who would tell them the truth, you got another thing coming. Because the million or so people in this country that are truly interested in the truth don’t have any money.”
En un mot, la vérité n’a aucun intérêt pour les élites américaines, seul l’argent compte. Il est vrai qu’on ne peut attacher aucun chiffre à la vérité, ne serait-ce que pour voir qui a la plus grosse. Qu’en est-il des élites européennes ?
Cospas
01/09/2010
Assurément, ce n’est pas pour ce siècle que l’Occident se libèrera du maléfice moderniste… Pour stopper la dégénérescence de cette civilisation, il faudrait le temps pour qu’une véritable élite spirituel se développe et acquiert assez d’influence sur la société pour la faire retourner vers un modèle traditionnel qui se baserait sur des principes immuables et transcendant… Sans compter le pouvoir des démons à visages humain, sacrificateurs d’enfants.
Pour le coup, voici quelques documents très troublants sur une sortes d”’élite” composée de tout une kyrielle de notables pratiquant des sacrifices humains de manière ritualisés avec “grand prêtre” etc, en toute impunité.
-Témoignage des enfants de Pierre Roche, président de chambre de cour d’appel évaporé mysterieusement en 2002 ...
http://www.dpstream.net/index.php?action=aff-film&film=70452&liste=1
-Documentaire passé sur France3 en 98: un reportage tournant autour d’enfants ayant été emmené par leur père dans des résidences huppées pour se faire violer et assister à des tortues et sacrifices humains ritualisés , avec interview des enfants, de la mère, des psychologues, des policiers suivi d’un débat sur le plateau. Encore une fois, on nous apprend que ces gens bénéficient de protections
http://www.dpstream.net/index.php?action=aff-film&film=70448&liste=1s
Jean-Paul Baquiast
31/08/2010
Je commence à me demander si la crise - sinon l’effondrement - des USA, que nous observons et commentons tous, ne serait pas en fait une illusion. Le coeur du système de puissance demeure peut-être plus fort que jamais. J’entends les différents MIC (militaires et civils) , le soft power de la communication, les réseaux de contrôle du monde entier (par ex. le SAIC) et finalement une “élite de super-riches”, les milliardaires en $ jouant sur la scène internationale avec la plus grande aisance. Tous ces intérêts se fichent pas mal de l’effondrement de la société américaine pauvre, comme de celui de l’Europe et autres alliés. Ils attisent au contraire l’islamisme, notamment chez nous, comme moyen de nous tenir en laisse. Ils se fichent aussi de la crise environnementale qui leur sera une autre façon de nous rendre dépendants de leur puissance (voyez les campagnes pour le geoengineering, market driven comme il se doit). Ils ne craignent évidemment pas non plus les grands émergents (Chine), qui seront plus que jamais empêtrés dans leurs problèmes et en retard de technologies. Je vais peut-être faire un papier pour ouverture libre sur ce thème.
Antoine
31/08/2010
@ Didier : le blog de Paul Jorion a probablement plus d’audience que dedefensa (je n’ai pas de chiffre mais il suffit de voir la visibilité médiatique de Paul Jorion). Il y a aussi une différence de ton : Paul Jorion est plus convivial et cultive un lien familier avec ses lecteurs, ce qui entraîne peut-être une plus grande identification.
(il y a peut-être une différence d’objectifs financiers, aussi : Paul Jorion affiche un objectif de 2000 euros par mois, il me semble que dedefensa espère un peu plus de ses lecteurs)
Cospas
31/08/2010
Métaphysique, spiritualité transcendante, et véritable orthodoxie chez nos petits évangélistes
http://www.tagtele.com/videos/voir/19897
Quant à cet outrage gratuit et stupide, il ne fera que servir la vitalité de l’Islam et rappellera aux musulmans que vis à vis de la “modernité” vide de principes transcendants et immuables, aucuns compromis n’est acceptable.
“Puis enfin, à un certain moment de lhistoire, apparut un homme appelé Mohamed.Et cet homme a dit la même chose que Moïse, Jésus, et tous les autres prophètes : il ny a quUn Dieu. Cétait le message de lIslam. LIslam est la vraie religion.
Plus les gens liront et deviendront intelligent, plus ils se familiariseront avec la logique et le raisonnement. Ils abandonneront les idoles, ou les rituels qui supportent le polythéisme, et ils reconnaîtront quil ny a quUn Dieu. Et par conséquent, jespère que le moment ne tardera pas où lIslam prédominera le monde, car il prédominera le monde.”
Correspondance de Napoléon 1er
Journal inédit de Sainte Hélène
Ni ANDO
30/08/2010
La crise de la raison humaine est aussi celle du sens de l’histoire, c’est-à-dire cet inconfort devenu permanent de n’être plus que des “particules élémentaires” sans passé et sans avenir, réduites à une pure fonction utilitariste, par exemple celle de “consommer”, ou de “répondre à ses besoins”.
Le petit texte ci-dessous de Natalia Narotchnitskaïa est intéressant car la philosophe et historienne russe donne de la patrie un sens que l’on ne connaît plus sous nos latitudes, un sens qui lui ôte d’une certaine manière sa composante “nationaliste”.
« Toute conscience qui a perdu le lien avec la terre et la tradition, toute conscience irréligieuse, fût-elle ultramarxiste ou ultralibérale, donne naissance à un rapport utilitaire et pragmatique à lEtat. Dans cette situation, lidée de Patrie dépérit, alors quelle a nourri la conscience nationale au fil des siècles qui ont révélé au monde lexistence de grandes puissances et de grandes cultures.
La conscience chrétienne, orthodoxe notamment, génère une toute autre conception de lEtat-nation, à savoir un sentiment dappartenance à une Patrie sacrée qui ne sidentifie pas à lEtat, institution politique avec toutes ses imperfections et ses carences. Une telle perception naît tout dabord au sein dun peuple profondément religieux, conscient du caractère sacré de lexistence individuelle et de celle de lEtat-nation. Cette perception se transmet ensuite de génération en génération.
La conscience nationale orthodoxe est issue de la perception de la continuité historique. Il sagit du sentiment aigu de lappartenance à une période ou un régime donnés, à lhistoire séculaire de la Patrie et aussi à son avenir, au-delà de sa propre histoire culturelle. Dans ce sentiment il y a un dépassement de lorgueil, donc de la finalité et de la matérialité de lexistence individuelle. Ainsi la perception individuelle de lhistoire échappe-t-elle au cadre dune vie, manifestant dans la conscience nationale la nature immortelle de lâme.
Cest justement pour cette raison que les Russes, fervents croyants et orthodoxes dans lâme, écrivent (et pensent) le mot « Patrie » avec une majuscule, ce qui provoque les sourires méprisants des libéraux.
Pour un croyant, la Patrie, cest un don de Dieu. Les envols et les chutes inévitables de ce processus nécarteront pas de la Patrie lhomme déçu par lEtat. Jamais un tel homme ne pourra mépriser son pays ou tourner en dérision sa propre histoire. Nombreux sont encore, grâce à Dieu, ceux qui prononcent avec émotion le mot « Patrie », même si le sens de cet émoi nest pas compris de tout le monde. Ce sont les paroles de lEpitre de Paul aux Ephisiens : « [ ] je fléchis les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, duquel tire son nom toute patrie dans les cieux et sur la terre » (Eph. 3, 14-5). La perception de la Patrie est donc une dérivée de la perception du Père céleste.
Les traductions de ce verset dans les langues européennes donnent à « patrie » le terme de « terre ». Voilà pourquoi, les princes russes, bien avant que ne se constitue un Etat panrusse et, à plus forte raison une nation russe, ne prêtaient pas serment sur leurs trônes princiers, mais sur la terre russe ! Dans cet espace émotionnel, la Patrie est une notion métaphysique, qui ne signifie pas un Etat concret sacralisé avec ses institutions. Mais les libéraux et les « citoyens du monde » ultrarouges assimilent la patrie « ce pays barbare » au « maudit régime capitaliste ». Ne soyons pas étonnés, car, pour les premiers, « la patrie est là où il fait bon vivre » et pour les seconds, les « prolétaires nont pas de patrie « hormis le socialisme.
Natalia Narotchnitskaïa. « Que reste-t-il de notre victoire ? ». Ed. des Syrtes. 2008.
(lauteur utilise le terme « libéral » exclusivement au sens philosophique pour désigner un « partisan de lautonomie absolue de lindividu, dune orientation pro-occidentale de la Russie, un négateur de lhistoire russe »).
Francis Lambert
30/08/2010
“Limmobilier est pour le Trésor tout aussi dangereux que la financement de la dette souveraine. (...)
Rappelons un chiffre, par le simple jeu des amortissements et des émissions de dettes nouvelles, le Trésor doit trouver chaque mois de 400 à 700 Md de $ pour se refinancer. La certitude de les trouver nest plus assurée à moyen terme, cest-à-dire à moins un an. La mise en perspective par Moodys dun risque sur la notation de la dette américaine confirme notre analyse. (...)
Un tournant historique.
La période de rémission à crédit se termine, la dépression fait retour (...) Mais cest la décision de la FED de donner la priorité à la sécurisation de la dette souveraine qui fournit les éléments les plus solides à la thèse dun tournant historique. Nous assistons bien à la mise en place dun Stalingrad sur le Potomac. Dorénavant, le marché devra soutenir seul limmobilier. (...) Or il en est incapable. (...)
La FED et le Trésor saccordent sur un point :
la dette fédérale est menacée, une mèche longue est allumée quil faut éteindre avant quelle ne fasse exploser les finances publiques ou quelle pose en terme dramatique la question des financements publics de la dette financière et du déficit budgétaire. (...) le Trésor et la FED ne croient plus à la reprise et quils ont décidé dattendre le deuxième choc de la crise : le choc sur les finances publiques.
A Le financement conjoint de limmobilier (2008-2010)
- 1° La crise immobilière privée
- 2° Le partenariat privé-public.
- 3° Le partenariat du succès à léchec
B Les conséquences des décisions de la FED et du Trésor en matière immobilière.
- 1° Le renoncement à la croissance
- 2° Les actifs des GSE et les garanties publiques.
Faisons lhypothèse que dans les mois qui viennent léconomie américaine fasse une rechute et que les prix immobiliers baissent. Que peut-il arriver ?
- 1° La perte de crédibilité de la FED Les contreparties-
- 2° Les types de créances détenues par la FED flux de principal et intérêt
- 3° La couverture de la FED par les institutions de dépôt.
- 4° Crise du cofinancement de limmobilier.
- 5° Panique sur les fonds des GSE (NB : Government-sponsored enterprise.)
Le processus de Crash obligataire sest déjà produit en 2008-2009 quand les détenteurs des RMBS des GSE ont voulu sen débarasser. Ce même processus peut donc se reproduire sur une échelle plus vaste. La FED ne pourra pas faire grand chose, elle a passé la main ; le Trésor se retrouvera en première ligne.
C Le trésor ou le rôle du Trésor Le sauveteur naufragé.
- 1° La patate chaude de limmobilier.
- 2° Une dette insupportable.
- 3° La mèche longue de limmobilier
La mèche longue de limmobilier est donc allumée. Elle procède plus discrètement que laccroissement de la dette financière qualimente un train de dépenses publiques démentielles depuis lautomne 2008. (...) Cest le type même du risque qui agit par dérrière, bref qui précipite des crises financières de grande ampleur.
CONCLUSION.
Le renoncement de la FED à soutenir limmobilier résidentiel pour se porter acquéreur de bons du Trésor est un tournant de la crise. (...)
Faute de politique alternative ladministration américaine se retrouve au milieu du gué sans pouvoir aller de lavant ou de larrière. Elle va être emportée par le flot de la dette et/ou de la déflation. (...)
Le résultat ne sest pas fait attendre : 21 ans après leffondrement du mur de Berlin et 19 ans après leffondrement de lURSS, les USA sont menacés par un même processus de décomposition de leur contrôle impériale du monde. La puissance unipolaire est en train de disparaître avec les coups quelle a porté à son système économique depuis les années 80 à lordre financier dont elle est encore le centre depuis le milieu des années 90) et les inégalités croissantes dont elle a conjuré 30 ans deffet politique négatif en gonflant artificiellement la valeur des patrimoines immobiliers. La crise immobilière qui menace de faire basculer le Trésor dans une crise fondamentale est la juste revanche de la dégradation longue de léconomie et des rapports sociaux de production voulue par des élites globalitaires, élites incapables de penser les effets déstructurant dune globalisation irréfléchie car dont ils tiraient richesse et gratification.
Cette oligarchie aveugle, cupide et incompétente a sur les couches de la Nomenklatura soviétique en fin de course deux désavantages : elle poursuit ses propres intérêts sans paraître avoir compris la crise, elle ne paraît pas douter des modes de fonctionnement dont elle tire prestige, pouvoir, puissance et richesse. Et surtout, elle dispose de la plus gigantesque accumulation de système darme en temps de paix 8000 $ de $ constant ont été dépensé depuis 1995 (...).
Dans les périodes de transformation, la conservation des avantages de la puissance et le monopole des armes ne font pas bon ménage quand les changements simposent à une puissance qui voit son avenir lui glisser des mains.
2010/08/27, Onubre Einz, Vers le désastre : Dette souveraine, politique de la FED et immobilier.
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/08/27/vers-le-desastre-dette-souveraine-politique-de-la-fed-et-immobilier/
Gilles
30/08/2010
Au sujet des États-Unis d’Amérique, je lis souvent votre site dedefensa, vous parlez inlassablement du démantèlement des ÉUA, mais vous n’évoquez jamais de signes concrets allant une quelconque dévolution des pouvoirs vers les États ou vers des groupes d’États. Je suis très ignorant en ces matières, existe-t-il des signes avant-coureurs de dévolution comme des gouverneurs ou groupes de gouverneurs qui prennent des initiatives dont on pourrait considérer qu’elles sont autonomistes ? Si ces initiatives existent, comment sont-elles contrées, quelles sont les forces, les champs de forces en présences ? Il me semble que les simples citoyens sont très remontés contre ce qu’il appellent Washington, et donc qu’il y a des courants d’opinion pour une dévolution plus ou moins complète des pouvoirs vers les États, ou vers des groupes d’États ou soit vers un confédéralisme strict, voire un autonomisme, jusqu’ici ces courants ont été contrés ou récupérés, comme a été plutôt récupéré le mouvement anti-Washington « Tea Party ». J’avais lu un avis d’un américain qui disait que le plus grand malheur qui était arrivé aux États-Unis était que le Nord ait gagné la guerre de Sécession et il continuait son argumentation en disant que si au lieu d’avoir abouti à la situation actuelle, cinq ou six États avaient surgi, ces États auraient moins pesé sur le Monde de manière impérialiste et auraient été plus démocratique à l’intérieur.
Vu sur le site : http://www.cairn.info/revue-francaise-d-etudes-americaines-2002-3-page-78.htm
Selon lhistorien David Potter, la théorie dite « contractuelle » de la Constitution, soutenant que lUnion était une ligue dans laquelle chacun des États signataires avait conservé sa pleine et entière souveraineté, est une dimension essentielle du conflit Nord-Sud. D. Potter part du constat que les Pères fondateurs ont été particulièrement prudents dans leur projet constitutionnel en ce qui concerne les spécificités des États fédérés face au gouvernement central. Bien que nationalistes, ils ont délibérément laissé aux États une place de prédilection pour ménager les défenseurs de la souveraineté étatique. Leur prudence, nécessaire au vu de la difficulté du processus de ratification, a également donné des bases juridico-politiques aux arguments pro-étatiques antérieurs à la Guerre de Sécession. Il y a plusieurs points importants à retenir. Dabord la réalité politique et historique que constitue lindépendance des colonies par rapport à la Couronne britannique. Le Traité de Paris (1783) reconnaît chacune des ex-colonies comme un État souverain et indépendant.
D’après ce que vous pouvez en savoir, y a-t-il une postérité à l’héritage de la pensée confédéraliste initiée par John Caldwell Calhoun ?
Christian
29/08/2010
@ Didier et Tino:
Le mot “distrayant” est-il vraiement, vraiement celui qui convienne? Surtout adjoint à “effondrement de la civilisation”... (Les anciens parlait au moins de “sublime” face à un spectacle qui nous dépassait, ça avait un peu plus ed gueule)
C’est pourtant écrit dans le texte: c’est pas d’information dont il s’agit, ni de conseils ou d’utilité... Mais de réflexions, de solidarité, de résistance. De coeur, comme dans:
« Je vous le dis, en vérité, la civilisation n’est pas dans cet objet [ndr : il parle dun autoclave, mais pour vous, ce sera : Internet], pas plus que dans les pinces brillantes dont se servait le chirurgien. La civilisation n’est pas dans toute cette pacotille terrible; et, si elle n’est pas dans le cur des hommes, eh bien ! elle n’est nulle part. » (Duhamel, Civilisation, 1918)
Le reste suit…
Didier CAVARD
29/08/2010
Un autre système de financement de blog marche bien : celui de Paul Jorion (http://www.pauljorion.com/blog) :
Lecture libre, don volontaire (vous avez déjà fait ça). Le plus : un objectif mensuel (2000 ) et le résultat des courses (en cours de mois et fin de mois).
Sur l’intérêt du site, je suis d’accord avec Tino Candela : plus distrayant que pratique, une fois que l’on a compris la nature de la crise qui s’amorce. Mais on peut bien aussi payer pour se distraire !
Bertrand Arnould
28/08/2010
Depuis de nombreuses années, devant l’impossibilité de “trouver la réalité”(rêve de jeunesse) ou même de s’en rapprocher par la méthode de l’analyse critique, les sources étant si nombreuses, si contradictoires, même (surtout) si elles sont d’une relative sincérité, chacun voyant midi a sa porte et reflétant par conséquent une image de sa vérité: inextricable!
J’ai donc, démarche a l’inspiration complétement intuitive et issue de la culture du doute (rien n’est complétement rejeté, rien n’est absolument accepté), j’ai donc laissé tombé le besoin de donner une réponse duelle; vrai ou faux et même de désirer une réponse car c’est toujours un piège que l’on se tend à soi-même et j’ai considéré que l’important était de continuer a se poser les BONNES QUESTIONS.
Bogiidar
27/08/2010
Très belle et pertinente analyse ! Je vs suis et ne cesse de comprendre votre message.
Vs faites un très bon job ;-)
Merci mille fois
Cordialement,
Et pourtant, BHL vous dira :
And those whose hearts are fixed on Reality itself deserve the title of Philosophers.
(Plato, Republic, 380BC)
HI,HI,HI,HI (so funny)
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