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Les communautés juives belge et française, ont décidé d’unir leur forces pour lancer un appel solennel

Article lié : Netanyahou: même Sarko en a marre

Francis Lambert

  03/05/2010

Le cri pour la paix de Juifs d’Europe, LOOS,BAUDOUIN
http://archives.lesoir.be/proche-orient-«-faire-entendre-une-autre-voix-juive-_t-20100420-00VU82.html?query=barnavi&firstHit=0&by=10&sort=datedesc&when=-1&queryor=barnavi&pos=0&all=72&nav=1

Le texte de l’appel, le « J Call », n’est pas banal :
évoquant la perspective « désastreuse » qu’Israël devienne un Etat où les Juifs seraient minoritaires dans leur pays, il demande que l’Europe et les Etats-Unis fassent pression sur les deux parties en cause, rejette l’alignement systématique des communautés juives de la diaspora sur la politique du gouvernement israélien et, enfin, annonce la volonté des signataires de créer « un mouvement européen qui a pour ambition d’oeuvrer à la survie d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique, laquelle est conditionnée par la création d’un Etat palestinien souverain et viable ».

Le lobbying pro-Israël

Alors qu’en Europe, les activités des groupes de pression se sont agglomérées progressivement autour des centres de décision de l’Union européenne à Bruxelles, le lobbying professionnalisé existe depuis des décennies aux États-Unis. Les défenseurs d’Israël y sont bien organisés. Le lobby le plus connu, l’American Public Affairs Committee (Aipac), agit avec zèle au Congrès.

Ai-je bien compris?

Article lié : $1.200 milliards par an pour la paralysie et l’impuissance

Bertrand Arnould

  02/05/2010

Paru dans “Naked capitalism” du 23 avril;
“US seen likely to ease credit further if large export of gold from France threatens to follow recent $3.5M shipment; objective is to divert gold to where it’s needed.”

Un controle souverain: les Tories appelleront un audit du Fond Monétaire International ?

Article lié : Tony Blair ne sera pas réélu

Francis Lambert

  01/05/2010

Ca sent la Grèce jusque dans la Tamise ?

The Conservatives have been urged to consider the “nuclear option” of calling in the International Monetary Fund to examine the full extent of Britain’s debts if they win the election (...)  rather than lending any emergency cash to Britain, as it currently is in Greece.

(moi je veux bien mais ça change quoi ? Une aide du FMI tout seul ? Rien que des coupes dans les dépenses ? C’est bête d’avoir vendu l’or du royaume au pire moment, autant que d’avoir gaspillé 30 ans d’or noir de la Mer du Nord : à la différence remarquable des Norvégiens qui investissent à long terme.)

The Institute for Fiscal Studies warned earlier this week that the spending cuts currently planned by the Conservatives are even deeper than those initiated by the IMF in the 1970s, and could be the harshest since the Second World War.

By Ambrose Evans-Pritchard and Edmund Conway
http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/7659925/Tories-urged-to-call-in-IMF-for-audit-of-UKs-debts-if-they-win-election.html

Et l'imposture économique

Article lié : La “victoire” US sur l’URSS : une imposture

Francis Lambert

  30/04/2010

2008/08/28 Games Washington Plays, by Stathis, AVA Investment Analytics Newsletter
Washington tries to fool us by its misuse and manipulation of data.

trick #1: hedonic pricing can alter GDP and inflation data., Sun Jul 27, 2008
http://www.avaresearch.com/article_details-133.html

trick #2, gdp delusions, additional problems, Mon Jul 28, 2008
http://www.avaresearch.com/article_details-134.html

trick #3: employment data, Thu Jul 31, 2008
http://www.avaresearch.com/article_details-135.html

trick #4: off-balance financing, Sat Aug 2, 2008
http://www.avaresearch.com/article_details-136.html

La bonne cible

Article lié : Les paradoxes divers de l’Arizona

Christophe Perrin

  29/04/2010

Brillante analyse,

La défense les droits des migrants comme une chose “en soi” n’a aucun sens. Elle ne peut en avoir que si elle s’articule dans la défense des droits de tout les hommes à mener une vie décente, libre et digne. Cela suppose de s’attaquer à ce qui s’oppose à cette vie décente et digne : un système dont l’unique finalité est de produire de la matière monétaire et qui détruit ou déstructure tout ce qui peut s’opposer à cette finalité, particulièrement toutes les formes d’organisations sociales, nécessairement plurielles,  que les hommes élaborent dans une relation de proximité.

Combattre uniquement les réactions de racisme des uns contre les autres, sans voir que les uns et les autres sont broyés au profit du capitalisme mondialisé relève aujourd’hui de la forme la plus aboutie de la bêtise occidentale.

Des cathédrales au Pentagone

Article lié : DIALOGUES-3 : Le “grain de sable divin”

Jean Lemoine

  27/04/2010

Cette question du potentiel vertueux de systèmes anthropotechniques, opposé aux produits catastrophiques que nous connaissons aujourd’hui, me fait penser à la Théorie des classes de loisir (1899) de Veblen. Non pas que je prétende y connaître quoi que ce soit, mais de ce que j’en ai compris, la notion de propriété est essentiellement le signe de la puissance par l’assujettissement de l’autre. Son émergence marquerait la fin du néolithique (je schématise sans doute trop).

L’exercice de cette puissance prédatrice nécessite de ne pas être productif (on ne peut pas à la fois être occupé à subsister et à dépecer son voisin). Ceci est permis par une conjonction de facteurs, en particulier par un perfectionnement technologique permettant la production d’un surplus (pour lequel il vaille qu’on se batte).

Ainsi, Veblen confirme l’influence “malsaine” de la technologie, a fortiori du technologisme.

Si la construction des cathédrales est évidemment permise par la technologie et qu’elle est tout aussi évidemment un signe ostentatoire de puissance (financière, technique, artistique et culturelle, etc.), son résultat, la cathédrale, transcende pourtant la quête de puissance.

Pourquoi ?

Parce qu’elle n’est pas appropriable (du moins sans perdre sa qualité fondamentale) ? Parce qu’elle est le fruit d’un projet commun au bénéfice de tous?

N’est-on pas en présence d’un cas où l’idéal de perfection utilise (en le détournant) l’idéal de puissance ?

Pourquoi les cathédrales n’ont elles pas connu le sort du JSF ou provoqué la désolation d’un Afghanistan (si nous sommes d’accord que les croisades n’ont rien à voir avec les cathédrales), puisqu’elles sont issues des mêmes forces “ouvrières” ?

Les USA sont-ils si différents de l'Allemagne des années 20 ?

Article lié : Chomsky : “Je n’ai jamais rien vu de pareil”

Bilbo

  27/04/2010

Bonjour,

Vous dites que “les conditions structurelles sont très différentes, les USA sont très dissemblables des pays européens”. Est-ce si vrai que ça pour l’Allemagne ?

Le Saint Empire germanique qui a duré de 843 à 1806 avait ceci de particulier que, à partir de 1483, l’empereur était élu. L’empire comptait plus de 300 états sur ses 3 derniers siècles, lesquels se montraient plus ou moins obéissants à l’empereur et étaient notamment libres de choisir leur religion.

Napoléon a mis fin à cet empire décentralisé pour instituer la Confédération du Rhin en 1806 puis le traité de Vienne a instauré la Confédération germanique en 1816 qui regroupe encore 39 états.

Ce n’est que sous Bismarck que l’unité allemande se fera. Dans un premier temps la Prusse a annexé les états du nord de la confédération ne laissant au Sud que 4 états indépendants. Viendra ensuite la guerre de 1870 déclenchée par la France qui achèvera l’unification de tous les états allemands.

Historiquement l’Allemagne était donc une création récente au début des années 20. Au reste à ce jour, les Länder qui ont remplacé les Etats restent puissants et l’Allemagne est avant tout une fédération.
C’est un pays qui a connu plusieurs guerres de religion et dont la population au début du XXème siècle ne parlait pas nécessairement la même langue…

Il me semble donc que votre affirmation est quelque peu exagérée et que le raisonnement de Chomsky est moins boiteux qu’il n’y paraît.

Cordialement.

US expats have become “toxic citizens”

Article lié : USA, colère et confusion

Francis Lambert

  27/04/2010

“It seems the new anti-terrorist rules are having unintended effects,” Daniel Flynn, who lives in Belgium, wrote in a letter quoted by the Americans Abroad Caucus in the U.S. Congress in correspondence with the Treasury Department.

“I was born in San Francisco in 1939, served my country as an army officer from 1961 to 1963, have been paying U.S. income taxes for 57 years, since 1952, have continually maintained federal voting residence, and hold a valid American passport.”

Mr. Flynn had held an account with a U.S. bank for 44 years. Still, he wrote, “they said that the new anti-terrorism rules required them to close our account because of our address outside the U.S.”

Kathleen Rittenhouse, who lives in Canada, wrote that until she encountered a similar problem, “I did not know that the Patriot Act placed me in the same category as terrorists, arms dealers and money launderers.”

Andy Sundberg, another director of American Citizens Abroad, said, “These banks are closing our accounts as acts of prudent self-defense.” But the result, he said, is that expats have become “toxic citizens.”

More American Expatriates Give Up Citizenship
By BRIAN KNOWLTON
http://www.nytimes.com/2010/04/26/us/26expat.html?src=me&ref=general

Un graphique ?

Article lié : L’Afghanistan comme tube à essai de l’incohérence

Francis Lambert

  27/04/2010

http://msnbcmedia.msn.com/i/MSNBC/Components/Photo/2009/December/091202/091203-engel-big-9a.jpg

“When we understand that slide, we’ll have won the war,” General McChrystal dryly remarked, one of his advisers recalled, as the room erupted in laughter.

"Blair est l'homme le plus haï d'Angleterre"

Article lié : Tony Blair ne sera pas réélu

Francis Lambert

  26/04/2010

l’écrivain britannique William Boyd publie un grand roman sur la mutation ultralibérale de Londres et de l’Angleterre.  article de Hubert Artus

http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/2010/04/25/boyd-blair-est-lhomme-le-plus-deteste-dangleterre-148566

Brutal choices over British deficit
http://www.ft.com/cms/s/0/c95e4d10-50ad-11df-bc86-00144feab49a.html
... a saving of that scale would require all of the following:
- a 5 per cent cut in public sector pay;
- freezing benefits for a year;
- means-testing child benefit;
- abolishing winter fuel payments and free television licences;
- reducing prison numbers by a quarter;
- axing the two planned aircraft carriers;  ( <======= )
- withdrawing free bus passes for pensioners;
- delaying Crossrail for three years;
- halving roads maintenance;
- stopping school building;
- halving the spending on teaching assistants and NHS dentistry; and
- cutting funding to Scotland and Wales by 10 per cent. ( <=== relance de la devolution jusqu’au fédéralisme ou l’independance ? )

Britain’s next chancellor will oversee the start of most sustained squeeze on public spending in at least 60 years.
Without huge tax rises, government departments will have to cut around £37bn from their budgets by 2013-14. Yet all three main parties refuse to explain how at least £30bn of these savings will be found.

Dialogues prometteurs : promesses tenues

Article lié : DIALOGUES-3 : Le “grain de sable divin”

Christian Steiner

  26/04/2010

A peine l’hypothèse des systèmes anthropoculturel ou anthropomystique posée par P.G. (toujours un coup d’avance), on en trouve des illustrations ! Et ceci juste en citant l’un des lecteurs hier (Ni ANDO, commentaire du 24/04/2010 lié à l’article «Note sur l’étrange “axe de Katyn”», qui revient sur le conflit russie-géorgie, avec l’interprétation de Jacque Sapir selon laquelle les Russes étaient prêt à se battre contre plus fort que les Géorgiens – à savoir les USA ou… quelques pays de l’OTAN) :

« Fin connaisseur de l’histoire soviétique puis russe, Jacques Sapir défend l’hypothèse d’un raidissement imprévu des autorités russes dans la conduite des opérations en Ossétie du sud entre le 15 et le 20 août 2008. Ce que dit ainsi, entre les lignes, Sapir c’est que la Russie, lors de cette campagne éclair, décide de se préparer à un conflit majeur et d’assumer toutes les conséquences d’un choc militaire frontal avec une ou d’autres puissances militaires partisanes du régime de Saakachvili. C’est précisément à ce moment que le basculement géopolitique s’est opéré en faveur de la Russie. La barre était placée haut et le prix du sang à verser bien trop élevé pour le camp atlantiste. Ceux qui scrutaient, lors de cet été 2008, la presse russe constataient avec inquiétude que le monde russe était en train de se souder autour de cette affaire ossète : société, élite politique et armée jugeaient unanimement que la cause du David ossète était légitime et qu’il fallait la soutenir quitte à faire la guerre. Dans un pays où le patriotisme fait désormais figure de ciment national, la Grande Guerre Patriotique n’était plus très loin »

Un mouvement de coalescence « spirituel » (ou « mystique » comme le dit P.G.) des Russes autour de la volonté de résistance dans ce qui est resté l’affaire géorgienne, comme il y a eut coalescence autour de la volonté de résistance à Verdun de la part des poilus, comme… etc. ?

Sur le grain de sable

Article lié : DIALOGUES-3 : Le “grain de sable divin”

Morales

  25/04/2010

Je souscris entièrement à l’(hypo)thèse de P.G.

A dire vrai, au risque de surprendre, je crois avoir déjà lu quelque chose de semblable dans ..... “la guerre révolutionnaire” de Mao Zedong (Tsétoung) !

Il y aurait donc de la foi en l’Homme dans tout homme, même si les prières sont différentes !

The Dangerous Politics Behind The Greek IMF Bailout And Why A Government Collapse May Be Imminent

Article lié : Observations “techniques” sur l’effondrement du “modèle”

Julien Kirch

  25/04/2010

http://www.zerohedge.com/article/rumor-bag-dangerous-politics-behind-greek-imf-bailout-and-why-government-collapse-may-be-imm

He alleges G-Pap is rushing to get a deal involving the IMF because the Russians were about to offer a 50 billion euro, no-strings-attached (*ahem*) 4% loan package to Greece. Furthermore, the Chinese were showing interest in purchasing ΟΣΕ, the Greek national railroad, a real bleeder for Greek public finances, as part of a 60 billion euro European shopping-spree package.
G-Pap is trying to avoid going this route, and trying desperately to include the IMF in any final aid package, because his allegiance, like his father and grandfather before him, is to the U.S.
The person alleging this information was supposedly involved in the actual meetings in which these decisions were made. If this turns out to be true, and makes headlines, expect serious social unrest and possibly the Greek government to fall in short order.

La coquille surréaliste du Homard l'ermite

Article lié : Déraison de la sagesse extrême (suite), circa-BHO

Alain Vité

  25/04/2010

C’est vrai que le projet seul est délirant, même Hollywood trouverait ça épais ; mais alors en plus présenté comme ça, avec ce homard sur une bicyclette, vous avez su en faire un dessin animé.

Ce mot là, Omar, ne manque décidément pas de variantes. Avec un tel sens du déguisement on n’est pas prêt de l’attraper, Minuteman ou même Heureman ou Trimestreman ou rien du tout.

A force d’embaucher des scénaristes (pour dessiner les stratégies de comm, faire passer les pilules au peuple américain et au monde, et éviter tout nouveau Viet-Nam médiatique) les pontes du Pentagone se sont mis à leur ressembler ; ils doivent fumer la même chose.

Les deux Europes

Article lié : Notes sur l’étrange “axe de Katyn”

Ni ANDO

  24/04/2010

En complément, il convient de ne pas sous-estimer l’importance de ce qui s’est joué en Ossétie en août 2008. La crise ossèto-géorgienne a joué un rôle considérable dans la redistribution des cartes en Europe telle qu’elle commence à se concrétiser aujourd’hui. Ses effets ne sont donc pas terminés. Comme au poker, au-delà du virtualisme et des illusions de la « communication-propagande », vient toujours un moment où il faut montrer son jeu.

Fin connaisseur de l’histoire soviétique puis russe, Jacques Sapir défend l’hypothèse d’un raidissement imprévu des autorités russes dans la conduite des opérations en Ossétie du sud entre le 15 et le 20 août 2008. Ce que dit ainsi, entre les lignes, Sapir c’est que la Russie, lors de cette campagne éclair, décide de se préparer à un conflit majeur et d’assumer toutes les conséquences d’un choc militaire frontal avec une ou d’autres puissances militaires partisanes du régime de Saakachvili. C’est précisément à ce moment que le basculement géopolitique s’est opéré en faveur de la Russie. La barre était placée haut et le prix du sang à verser bien trop élevé pour le camp atlantiste. Ceux qui scrutaient, lors de cet été 2008, la presse russe constataient avec inquiétude que le monde russe était en train de se souder autour de cette affaire ossète : société, élite politique et armée jugeaient unanimement que la cause du David ossète était légitime et qu’il fallait la soutenir quitte à faire la guerre. Dans un pays où le patriotisme fait désormais figure de ciment national, la Grande Guerre Patriotique n’était plus très loin.

Cette détermination russe réapparaît quelques semaines plus tard quand les navires de l’OTAN viennent patrouiller en mer noire sous l’œil inquiet des Russes. Les opinions publiques occidentales ne semblent pas avoir réalisé, encore aujourd’hui, à quel point l’on était à deux doigts du déclenchement d’une confrontation militaire majeure en Europe. Les officiers russes avaient le doigt posé sur la touche огонь (feu) de leur pupitre de commande et en cas d’incident, en moins de trente minutes, les 25 bâtiments de guerre de l’OTAN étaient coulés par le fond.   

« L’hypothèse que l’on défend ici est qu’il y eut un tournant dans l’analyse stratégique des événements faite par les dirigeants russes entre le 12 août et le 15 août. Le conflit aurait ainsi changé de nature, obligeant la Russie à modifier sa posture tant militaire que diplomatique. Les éléments qui conduisent à cette hypothèse sont les mouvements des troupes russes après le 15 août ainsi que la nature des fortifications que ces troupes édifient. On voit très nettement, sur des images diffusées par les télévisions occidentales, les troupes russes installer des systèmes de défense antiaérienne et creuser des tranchées et des protections pour l’artillerie. Ce que certains journalistes interprètent alors comme une démonstration de la volonté russe de s’installer en Géorgie traduit plutôt la mise en état de défense des unités, comme si ces dernières s’attendaient à une reprise imminente des combats incluant des attaques aériennes. Or, l’Armée Géorgienne n’a en aucune manière les moyens de reprendre le combat, et le commandement russe le sait. Son aviation a été complètement neutralisée et ses moyens d’artillerie détruits à plus de 70%. Le changement d’attitude des forces russes sur le terrain est donc incompréhensible, sauf si l’on admet que les responsables russes craignent soit une intervention militaire américaine directe soit l’intervention d’alliés des Etat-Unis, dans le conflit. Ceci peut sembler une hypothèse extravagante, mais on doit examiner les indices qui ont pu conduire les autorités russes à penser qu’une escalade était possible ».

[…] « L’hypothèse qui permet de mieux comprendre l’inflexion de la position russe dans le conflit, que ce soit sur le terrain ou diplomatiquement, et qui culminera avec la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud le 26 août, est celle d’un changement radical dans la vision du conflit. Jusqu’au 11 août, il est typiquement un conflit limité appelant une application de la force militaire dans un cadre permettant son acceptabilité par les partenaires occidentaux de la Russie. Les intérêts vitaux du pays ne sont pas directement en cause ; il s’agit de cautériser au plus vite un conflit en réaffirmant le soutien de Moscou à ses alliés locaux afin de revenir au statu quo ante. À partir du 15 août, le conflit entre l’Ossétie du Sud et la Géorgie semble devenir un prétexte pour qu’une grande puissance extérieure à la région (les Etat-Unis) cherche à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Russie […].  La manière dont l’administration américaine et les médias américains construisent la Géorgie en victime ne peut pas ne pas être perçue du côté russe comme autre chose que le début d’une « guerre de la propagande » visant à préparer d’autres formes de guerre ».

http://www.iris-france.org/docs/pdf/forum/2008_09_09_ossetie2.pdf

« La Pologne est la voie régionale par laquelle la Russie peut s’“européaniser” d’une façon décisive, entraînant dans ce mouvement un processus qui tendrait à clore définitivement l’antagonisme Est-Ouest établi au cœur de l’Europe par la Guerre froide ».

Au-delà de ce qu’en disent les médias antirusses, l’antagonisme hérité de la guerre froide est aujourd’hui clos. Qu’il suffise de voir le nombre de Russes qui voyagent, qui visitent l’Europe. Impossible de se promener à Paris sans entendre parler russe. Les peuples ont eux-mêmes mis fin à cet antagonisme.

Comme le souligne l’universitaire russe Alla Sergueeva (« Qui sont les Russes » Max Milo Sciences Humaines 2006), les Russes ont bien l’air d’être des « Européens » au sens où le comprend un Belge ou un Italien, mais c’est une illusion. Certes, 80% des Russes vivent en Europe, mais cette Europe là n’est pas tout fait, culturellement et historiquement, l’Europe des Français et des Hollandais. Si les Russes sont des Européens, ils sont d’une autre « Europe ». Ils sont surtout et avant tout … Russes. C’est ni bien, ni mal, c’est ainsi. La Russie n’a jamais vécu dans l’empire romain. Pourtant, en se posant comme l’héritière de Byzance, c’est-à-dire de l’empire romain chrétien (en un temps où la distinction orient/occident n’avait aucun sens en Europe) la Russie a endossé l’héritage d’une civilisation dans laquelle elle n’a en fait jamais vécu. Paradoxalement, elle a donc endossé un héritage qui fut en partie répudié, ou oublié, au 17 ième et 18 ième siècle par l’Europe des Lumières. De cet héritage revendiqué, elle a cependant fait fructifier depuis 1000 ans la dimension religieuse, que l’on appelle l’orthodoxie, qui est en réalité le christianisme originel.

Vouloir « européaniser » (quoique l’expression européaniser puisse avoir différents sens) la Russie c’est comme vouloir à toute force que le Bourgogne soit du Bordeaux. C’est vain et inutile. Ce qui fait les qualités de ce peuple et de ce pays c’est précisément qu’il ne soit ni « européen » occidental, ni asiatique, c’est qu’il soit l’héritier de Byzance et non celui de la Renaissance. On pourrait, tout aussi bien, souhaiter que la Russie « russifie », un peu, par certains aspects, l’Occident, et bien moins que ce dernier « européanise » la Russie.