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Le pouvoir central s'attaque à la contestation intérieure

Article lié : Liquidation des diverses “special relationships

Schlachthof 5

  01/04/2010

Large FBI, Homeland Security Operation Targets Militias in Michigan, Indiana, Ohio

http://www.infowars.com/large-fbi-homeland-security-operation-targets-militias-in-michigan-indiana-ohio/

Analogies biologiques: méfiance...

Article lié : DIALOGUES-II : La thèse défendue dans Le paradoxe du Sapiens

Christian Steiner

  01/04/2010

Je n’ai pas très bien saisi ce qu’était un système anthropocentrique – si ce n’est, en vrac, que
- c’est « un organisme »
-  c’est « un superorganisme »,
- « constitués d’humains et de technologies »,
- « disposant de l’équivalent d’un cerveau »,
- « doté d’un cerveau capable de prendre des décisions les plus rationnelles possibles »,
- « doté des instruments sensoriels et moteurs »,
- « aussi nombreux (…) que (…) les filières technologiques modernes »,
- qu’il peut prendre la forme « des Etats ou des structures politico-administratives (…) des entreprises ou des structures économico-financière »…

Un ou deux exemples concrets, pour illustrer ces entités hautement abstraites, auraient été les bienvenus !

Mais le texte faisant abondamment référence à la science, notamment aux sciences naturelles et aux sciences de l’ingénieur, je me bornerai à faire quelques remarques générales dans ce domaine, qui m’empêchent de vous suivre dans votre « thèse »

Primo : le superorganisme n’est pas une notion définie biologiquement, ni même scientifiquement. C’est une spéculation d’Edward Wilson, datée, qui a tenté d’explorer la pertinence de l’analogie entre une société d’insectes sociaux – dont il était spécialiste – et un organisme vivant : les termitières et les ruches (ou le groupe d’insectes constituant la termitière ou la ruche) pouvaient-elles être considérées comme des organismes vivants sui generis ? Il se trouve que non : une termitière ne se réplique pas (ni le groupe d’insectes), c’est la reine qui se réplique ; et les propriétés structurelles d’une termitière en particulier (son « phénotype » pour continuer l’analogie) ne se transmettent pas plus, au contraire de ce qui se passe dans le cas de la reproduction d’un organisme vivant. Cette notion est donc restée une image, un concept non opératoire dans le champ des sciences naturelles (les entomologues continuent d’étudier les sociétés de fourmis sans ressentir la nécessité d’introduire ce concept : c’est bien qu’il est superflu, et/ou qu’il ne répond pas à un véritable problème), de même que dans celui des sciences humaines (pas besoin de parler de superorganisme là où le terme de société ou de groupe suffit).

Deuxio : un système, dans l’acceptation cybernétique du terme, qui me semble être celle employée ici, est défini comme un ensemble constitué d’éléments en interaction, capable de répondre à des perturbations extérieures et tout en gardant un équilibre intérieur (en terme de condition de température, de pression, de composition chimique, etc.). Cette notion a été développée originairement en ingénierie pour tous les systèmes « autorégulés » (à l’origine : un canon antiaérien couplé à un radar de poursuite, mais aussi un thermostat etc.). Elle a ensuite été appliquée avec un certain succès par des biologistes tels que Henri Laborit, pour penser un organisme en tant que « système » maintenant un équilibre interne (homéostasie) par le jeu des différentes composantes du système nerveux, circulatoire, etc.

Cette notion de système reste cependant une description éminemment structurelle. Appliqué à un organisme vivant, il permet de décrire les divers organes impliqués dans la réponse comportementale à un stimuli (attaque/approche, fuite/évitement, neutralité). Mais dès lors que des processus historiques entrent en jeu (par exemple : une lionne essayant de chasser un zèbre), on sort de son domaine d’application ; le concept peut certes servir à montrer comment l’un des organismes va se décider à un comportement de fuite et l’autre à un comportement d’attaque, mais ne va absolument rien pouvoir nous dire de l’issue de la chasse. Ce que je veux dire, c’est quand bien même certains processus historiques sont modélisables – par exemple par les programmes « évolutionnistes » qui modélisent la sélection naturelle – il faut « faire tourner les algorithmes » pour connaître une issue possible. Mais ça ne restera qu’une issue possible parmi un grand nombre d’autres. Les processus historiques sont des phénomènes intrinsèquement imprédictibles (météorologie, tectonique des plaques, évolution des êtres vivants, des populations, des écosystèmes, du relief de la Terre à l’échelle de la centaine, du millier, du million d’année). Seuls les objets dépourvus de caractéristiques historiques, c’est-à-dire dont les événements passés n’ont aucune influence sur le comportement que l’on cherche à étudier (typiquement les objets de la physique réductible à des grandeurs physiques   centre de gravité, masse, vitesse, etc.) sont prédictibles dans le cadre de modèles déterministes.

Donc : décrire la chose en terme de système, ce n’avoir que la moitié de la réponse, dès lors que ce qui est en jeu est l’évolution, le processus historique (puisque, si j’ai bien compris, c’est de l’avenir de nos sociétés dont il est finalement question ?)

Tertio : réduire les êtres humains à des « agents » purement égoïstes (fusse à travers leur politique) est une simplification qu’on peut interroger : l’on sait toute l’importance des liens sociaux, des liens affectifs, donc du souci de l’autre, de l’intérêt à l’autre, de l’importance de constituer et de maintenir des sociétés. La vie sociale est notre deuxième milieu vital, celui qui assure notre vie psychique, la constitution et le développement de nos personnalités etc. (notre premier milieu vital étant l’environnement).

Quatro : ne mentionner que deux grands types de causes   biologique et technologique , c’est oublier que dans la conception des systèmes techniques, la dimension idéologique, « onirique », religieuse ou philosophique, bref, la dimension culturelle au sens large, a toute son importance   lire Alain Grass à ce sujet (Le Choix du feu), qui montre combien c’est la vision du monde puritaine (désir d’épuisement du monde par haine du monde) qui a présidé à la constitution et la diffusion de nos mégasystèmes techniques actuels, basés sur la combustion des ressources fossiles – ainsi que du système économique que cela soutient, qui lui aussi à sa façon « consomme » littéralement toutes les ressources naturelles et « humaines »).

Beau lapsus

Article lié : Liquidation des diverses “special relationships

geo

  31/03/2010

(….......)

«  Il s’agit d’une politique qui n’est nullement exprimée, nullement conceptualisée d’une façon humaine, mais qui est le produit presque naturel du système en tant que tel (un “système entropotechnique”, dirait Jean-Paul Baquiast). »

(….......)

Basquiat dirait Anthropotechnique, mais conservez, je vous en prie, cet intéressant dérivé d’ « entropie ». Il pourra servir, surement.

"la vente du Mistral à la France."

Article lié : Liquidation des diverses “special relationships

Dedef

  31/03/2010

C’est peut être aller un peu loin. En France il souffle tout seul.
en Russie ,je ne dis pas ...

La crise de l'Occident vue d'Algérie

Article lié : Moby Dick contre Israël

pilo

  31/03/2010

Les quatre crises, par Chems Eddine Chitour
Nous assistons à la convergence de quatre crises, écrit Chems Eddine Chitour, enseignant à l’école Polytechnique d’Alger : alimentaire, financière, climatique, mais aussi crise de civilisation de l’occident. « Cette dernière crise est à la fois ancienne et actuelle, elle structure l’imaginaire des pays occidentaux, elle plonge ses racines dans l’arrogance de l’Occident mâtiné de christianisme au départ pour les besoins de sa cause et qui ensuite s’est découvert un sacerdoce dans le money théisme. Tout au long de l’aventure du capitalisme, des vies ont été broyées au nom de l’intérêt, des guerres ont été faites, un colonialisme le plus abject a été imposé aux nations fragiles par les patries des droits de l’homme européen. »

« Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils remplissent leur âme. Chacun d’eux retiré à l’écart est comme étranger à la destinée de tous les autres ; ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine… »
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique

Par Chems Eddine Chitour, 22 mars 2010

Ces lignes écrites il y a plus de 150 ans par Tocqueville n’ont pas pris une ride ; à croire que le capitalisme n’a pas dégénéré au fil du temps et qu’il est originellement contre la valeur humaine. Je voudrai m’interroger sur ce qu’il me semble important de décrire comme dérives dues, en tout état de cause, à l’insatiété des hommes qui font tout pour s’enrichir quel qu’en soit le prix matériel ou moral. Parmi les indicateurs de l’intolérable injustice alimentaire, on ne peut pas ne pas citer la mainmise des multinationales sur le marché de la faim.

Comme l’écrit si justement la journaliste et sociologue Esther Vivas : « Le modèle alimentaire actuel, tout au long de sa chaîne du producteur au consommateur, est soumis à une forte concentration, monopolisé par une série de corporations agroalimentaires transnationales qui font passer leurs intérêts économiques avant le bien public et la communauté. Le système alimentaire ne correspond plus aujourd’hui aux besoins des individus ni à la production durable basée sur le respect de l’environnement. C’est un système dont l’ensemble du processus est enraciné dans la logique capitaliste - la recherche du profit maximum, l’optimisation des coûts et l’exploitation de la force de travail. Les biens communs comme l’eau, les semences, la terre, qui depuis des siècles appartenaient aux communautés, ont été privatisés, spoliés des mains du peuple et transformés en une monnaie d’échange à la merci du plus offrant…Face à ce scénario, les gouvernements et les institutions internationales se sont ralliés aux desseins des sociétés transnationales et sont devenus les complices, d’un système alimentaire productiviste, non durable et privatisé. (...) » (1)

Abordant la famine récurrente, elle poursuit : « La crise alimentaire qui est apparue tout au long des années 2007 et 2008, avec une forte augmentation du prix des aliments de base, met en évidence la vulnérabilité extrême du modèle agricole et alimentaire actuel. Selon la FAO, cette crise alimentaire a réduit à la famine 925 millions de personnes…. (...) Compte tenu de ces données, il n’est pas surprenant qu’une vague d’émeutes de la faim ait traversé le Sud, car ce sont précisément les produits dont les pauvres se nourrissent, qui ont connu la hausse la plus importante. (...) Le problème aujourd’hui ce n’est pas le manque de nourriture, mais l’impossibilité de l’obtenir. En fait, la production mondiale de céréales a triplé depuis les années 1960, alors que la population mondiale a seulement doublé. »(1)

D’une crise, l’autre…

Cette augmentation est-elle due à d’autres facteurs ? « Il est vrai, poursuit Esther Vivas, que des causes conjoncturelles permettent d’expliquer en partie l’augmentation spectaculaire des prix au cours des dernières années : la sécheresse et d’autres phénomènes météorologiques, liés au changement climatique, ont touché les pays producteurs comme la Chine, le Bangladesh, l’Australie (...) L’augmentation du prix du pétrole, qui a doublé au cours des années 2007 et 2008, a provoqué une flambée du prix des engrais et des transports. Elle a aussi eu pour conséquence des investissements accrus dans la production des combustibles alternatifs d’origine végétale. Les biocarburants ont affamé les pauvres. En 2007, aux Etats-Unis, 20% de la récolte des céréales ont été employés pour produire de l’éthanol (1) Cependant la cause fondamentale est la spéculation, ce cancer financier des temps modernes. « Aujourd’hui, on estime qu’une part significative des investissements financiers dans le secteur agricole est de nature spéculative. Selon les chiffres les plus conservateurs, il s’agirait de 55% du total de ces investissements. (...) Les pays du Sud, qui étaient autosuffisants et même disposaient d’un excédent de produits agricoles d’une valeur de un milliard de dollars il y a une quarantaine d’années, sont devenus aujourd’hui totalement dépendants du marché mondial et importent en moyenne pour onze milliards de dollars de nourriture.(...) »(1)

Abordant l’autre dimension crisique, Esther Vivas écrit : « Le capitalisme a démontré son incapacité de satisfaire les besoins fondamentaux de la majorité de la population mondiale (un accès à la nourriture, un logement digne, des services publics d’éducation et de santé de bonne qualité) tout comme son incompatibilité absolue avec la préservation de l’écosystème (perte croissante de la biodiversité, changement climatique en cours). Au cours des années 2007-2008 éclata la crise financière internationale la plus importante depuis 1929. La crise des hypothèques “subprimes”, à la mi-2007, fut un des éléments déclencheurs, qui a conduit à l’effondrement historique des marchés boursiers du monde entier, à de nombreuses faillites financières, à l’intervention constante des banques centrales, des opérations de sauvetage. »(1)

Nous voilà donc confortés dans ce que nous subodorions. Les multinationales, par leur politique sans état d’âme, ont fait main basse et l’agrobusiness a de beaux jours devant lui. Le secret des Puissances de l’Argent l’est de moins en moins. Beaucoup savent maintenant que les crises économiques mondiales ne sont pas des « tempêtes parfaites » sur lesquelles nous ne pouvons rien, mais plutôt des opérations économiques d’envergure calculées et exécutées par quelques puissantes banques qui vont jusqu’à menacer des États de faillite totale pour arriver à leurs fins. Le journaliste Matt Taibbi décrit la banque Goldman Sachs, il débute son texte comme suit : « La première chose que vous devez savoir de Goldman Sachs, c’est qu’elle est partout.

La banque d’investissements la plus puissante au monde est une gigantesque pieuvre vampire qui enfonce sans cesse son syphon sanguinaire dans tout ce qui a l’odeur de l’argent. Certains cerveaux chez Goldman Sachs ont conçu et exécuté toutes les crises financières depuis les années 20. Elle a de plus, toujours utilisé à peu près le même procédé : elle se place d’abord au centre d’une bulle financière en émettant des produits financiers sophistiqués conçus dès le départ pour faillir. Ensuite, elle s’arrange pour que la petite et la moyenne classe (les gens ordinaires et les PME par exemple) investissent dans ces produits condamnés d’avance Puis c’est encore la “Big banque” qui finit le travail en pétant la bulle elle-même, faisant disparaître du coup un tas de petites banques. Une fois que tout le monde est appauvri et que l’économie est à l’agonie, la Big banque arrive en triomphe, nous offre de sauver l’économie et nous prête à haut taux d’intérêts l’argent qu’elle vient juste de nous siphonner. Et le processus recommence… »(2)

L’économie américaine continue à gouverner le monde, mais peut-être plus pour longtemps. On sent un frémissement ; de plus en plus de pays remettent en cause cette suprématie qui repose sur du vent. Certes, écrit Jochen Scholz, l’économie américaine est encore la plus importante du monde, mais elle est fragile car elle a perdu sa base industrielle au profit de la création de valeur dans le domaine financier. Cela a été rendu possible grâce au système mondial reposant sur le dollar, qui a permis aux Etats-Unis d’avoir une dette toujours plus élevée envers le reste du monde, de délocaliser sa production à l’étranger et d’encourager une consommation fondée sur l’endettement. A la fin de 2008, la dette américaine représentait 70% du produit intérieur brut. La revendication du leadership formulée en 1948 a été pour la première fois remise en cause dans les années 1970 par la Cnuded avec l’initiative « New International Economic Order » Son objectif était la dissolution du système de Bretton Woods. (3) Souvenons-nous : le président Boumediene portant la parole du Tiers-Monde aux Nations Unis a plaidé en 1974 pour un ordre international plus juste.

Malgré les appels de plusieurs pays pour un changement de paradigme pour une architecture du système financier international, même de la part des pays capitalistes comme la France, le système actuel semble avoir de beaux jours devant lui Cela n’empêche pas les nations des PVD notamment les pays émergents de réclamer aux Etats-Unis de nouvelles règles. « La Chine, écrit Jochen Scholz, principal créancier des Etats-Unis, n’éprouve guère l’envie d’ajouter au bilan de sa banque centrale des obligations américaines sans valeur et réfléchit avec les Etats Bric et d’autres partenaires asiatiques à des alternatives au dollar (...) Les 6 Etats de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les Etats Bric ont l’intention de réaliser leurs transactions dans leurs propres monnaies. Le monde extérieur aux 950 millions d’habitants de l’« Occident » s’est réveillé. Il n’accepte plus une division durable de l’économie mondiale entre riches et pauvres, entre profiteurs et mendiants, (...). La Chine demande une monnaie de référence mondiale qui ne soit contrôlée par aucun Etat particulier. (3)

Une autre crise que les pays industrialisés et, notamment les climato-sceptiques tentent de minimiser en démonétisant le Giec qui a eu à se tromper sur certaines de ses conclusions et qui a abouti comme on le sait, à l’échec de Copenhague où les pays riches n’ont rien voulu céder. En d’autres termes, les pays industrialisés ont externalisé une partie de leurs émissions dans les pays émergents, et plus particulièrement la Chine. Il faut rendre à César le carbone qui est à César. La Chine est de loin le principal importateur d’émissions de CO2. 23% des émissions des produits de consommation des pays développés sont exportés vers les pays en voie de développement. A la crise énergétique en raison de la dépendance des combustibles fossiles, fera suite une crise de la biodiversité, avec la disparition d’espèces animales et végétales qui pourrait conduire à la « sixième grande extinction »(4)

La crise de « civilisation »

Cette dernière crise est à la fois ancienne et actuelle, elle structure l’imaginaire des pays occidentaux, elle plonge ses racines dans l’arrogance de l’Occident mâtiné de christianisme au départ pour les besoins de sa cause et qui ensuite s’est découvert un sacerdoce dans le money théisme. Tout au long de l’aventure du capitalisme, des vies ont été broyées au nom de l’intérêt, des guerres ont été faites, un colonialisme le plus abject a été imposé aux nations fragiles par les patries des droits de l’homme européen. Pour Jean Ziegler, « les peuples du tiers-monde ont bien raison de haïr l’Occident.(...) Par le fer et le feu, ils ont colonisé et exterminé les peuples qui vivaient sur les terres de leurs ancêtres en Afrique, en Australie, en Inde…Le temps a coulé depuis, mais les peuples, se souviennent des humiliations, des horreurs subies dans le passé. Ils ont décidé de demander des comptes à l’Occident ». Même les droits de l’homme - un héritage du siècle des Lumières - participent du complot. Alors qu’ils devraient être « l’armature de la communauté internationale » et le « langage commun de l’humanité », ils sont instrumentalisés par les Occidentaux au gré de leurs intérêts(5)

Une analyse pertinente du déclin de l’Occident pour avoir failli à son magistère moral nous est donnée par l’ambassadeur singapourien Kishore Mahbubani. Dans cet essai magistral, il analyse le déclin occidental : recul démographique, récession économique, et perte de ses propres valeurs. Il observe les signes d’un basculement du centre du monde de l’Occident vers l’Orient. Il cite l’historien britannique Victor Kiernan et son ouvrage The Lords of Humankind, Europe an Attitudes to the Outside World in the Imperial Age.. Kiernan brossait le portrait de l’arrogance et du fanatisme traversés par un rayon de lumière exceptionnel. La plupart du temps, cependant, les colonialistes étaient des gens médiocres mais en raison de leur position et, surtout, de leur couleur de peau, ils étaient en mesure de se comporter comme les maîtres de la création. En fait, [l’attitude colonialiste] reste très vive en ce début de XXIe siècle.(...) Le complexe de supériorité subsiste. « Cette tendance européenne à regarder de haut, à mépriser les cultures et les sociétés non européennes, a des racines profondes dans le psychisme européen. »(6)

La dichotomie « The West and the Rest » (l’Ouest et le reste du monde), voire la perspective conflictuelle résumée par la formule « The West against the Rest » (l’Ouest contre le reste du monde) semble être étayée par le mythe de la guerre contre Al Qaîda. Il n’est pas étonnant dans ces conditions de voir perdurer des situations dantesques s’agissant de l’arrogance des riches en face de la détresse des pauvres. Santiago Alba Rico en donne un exemple récent, il s’agit du luxe d’une croisière qui jette l’ancre à... Haïti au moment du tremblement de terre. « Vers dix heures du matin, le 19 janvier dernier, le Liberty of the Seas, un des yachts les plus luxueux du monde, débarqua ses passagers dans le port idyllique de Labedee. Accueillis au son d’une musique folklorique enchanteresse, avec des rafraichissements… Ce rêve matérialisé, ce retour civilisé au Jardin d’Éden biblique, était cependant attenant à un autre monde d’innocence perdue et de barbarie antédiluvienne. Une mince cloison, une transparence dure et infranchissable le séparait de cet autre monde. Et c’est qu’en effet, de l’autre côté du mur de trois mètres de hauteur, hérissé de fils de fer barbelés et gardé par des vigiles armés, on n’était pas le 19 janvier, mais le 12, il n’était pas dix heures du matin, mais cinq heures de l’après-midi, on n’était pas à Labedee, mais à Haïti et la terre tremblait, les maisons s’écroulaient, les enfants pleuraient et des milliers de survivants fouillaient les décombres pour y rechercher des cadavres et un peu de nourriture. » (7)

« (...) De quel droit survivons-nous aux morts ? Du droit que nous donne la certitude inexorable de notre propre mort. (...) De quel droit les États-uniens rient-ils à des funérailles à Haïti ? (...) Eh bien, la mondialisation capitaliste consiste - du point de vue anthropologique - en ce que les classes moyennes de l’Occident, à travers le tourisme et la télévision, aillent rire à gorge déployée, et boire et danser… » (7)

Alba Rico conclut d’une façon pertinente : « Nous sommes là parce que nous sommes plus riches et plus puissants et cela vaut également pour les bons sentiments ; mais si nous sommes, en plus, impolis et grossiers, si nous rions à leurs funérailles, c’est parce que nous sommes convaincus que, contrairement aux Haïtiens et aux Indonésiens, nous n’allons pas mourir. (...) La grossièreté, l’irrespect, la mauvaise éducation sont presque devenus des impératifs moraux. Cela peut-il nous étonner que lorsqu’il s’agit de “sauver le monde” l’Occident s’empresse d’envoyer des marines et des touristes ? » (7)

Alexis de Tocqueville avait en son temps mesuré l’étendue de la toile invisible tissée par le capitalisme qui broie les individus Ecoutons le : « (...) Quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie. Au-dessus de ceux-la s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. (...) Que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? » (8)

Aragon en son temps écrivait devant l’anomie du monde : « Est-ce ainsi que les Hommes vivent ? » Son inquiétude restera sans réponse.

1.Esther Vivas http://esthervivas.wordpress.com/ Inprecor, n. 556-557, janvier 2010 : http://www.legrandsoir.info/Les-contradictions-du-systeme-alimentaire-mondial.html

2.Matt Taibbi : Vers une autre crise économique signée Goldman Sachs http://infodesderniershumains.blogspot.com/ mardi 9 mars 2010

3.Jochen Scholz. http://www.horizons-et-debats.ch 19 Mars 2010

4.Grégoire Macqueron, Futura-Sciences http://m.futura-sciences.com/12 mars 2010

5.Jean Ziegler : La haine de l’Occident. Albin Michel. 2008

6.Kishore Mahbubani : The Irresistible Shift of Global Power to the East. 2008

7.S.Alba Rico http://www.legrandsoir.info/De-quel-droit-survivons-nous-aux-morts.html6

8. Alexis de Tocqueville : De la démocratie aux Amérique.

Référence : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3009

Indépendance, Bon Dieu...

Article lié : Voilà qui plairait à de Gaulle

Morbihan

  30/03/2010

J’espère que M. Sarkozy adoptera, même pour des raisons de politique politicienne intérieure, un comportement digne de la France et, donc, qu’il nous permettra de fournir à la Russie, les bâtiments type “Mistral” équipés tels qu’elle les attend. Ceci, sans se soucier des exigences US. Ne sommes-nous pas libres?

Fort peu, lorsqu’il apparaît que nous devions nous équiper de matériel US, hors normes OTAN (Rover…), et que les écussons qui “ornent” les troupes françaises sont rédigées en anglais.

Pourquoi sommes-nous devenus les supplétifs du Pentagone? Qu’a donc la France à gagner dans ce marché de dupes?

Britain's independent deterrent

Article lié : Coopération nucléaire France-UK : variations

Dedef

  30/03/2010

D’aprés ma principale source sur le sujet, à savoir Dedefensa,    “Britain’s independent deterrent, based on Trident missiles carried by submarines”  dépend étroitement des US, tant pour les sous marins que pour les lanceurs. Les deux sont made in USA.

Je serais fort étonné que la France propose un “partage”.

En fait UK a un gros probléme:  à quoi bon acheter du matériel US, donc controlé par Whashington - l’électronique embarquée permet ça sans problème, que ça plaise ou non,-  si les USA ne sont pas “solidaires” et n’ont pas confiance ?
Et les finances UK ne sont pas florissantes…
A tout prendre un partage avec les français serait aussi intéressant, et un projet en ce sens susceptible de rendre Washington plus attentif aux demandes britanniques.

D'un monde l'autre

Article lié : “Victoire” à Marja

Schlachthof 5

  29/03/2010

Entretien avec le commandant de la résistance afghane à Marjah (sur Mecanopolis)

http://www.mecanopolis.org/?p=15007

Errances du technologisme

Article lié : Le JSF, du spectre de l’échec aux questions fondamentales

Morbihan

  27/03/2010

Je suis désemparé - et non désespéré - tant, à vous lire, je crains que vous ayez raison quant à l’état de notre “civilisation” qui s’imagine être l’unique Phare des Lumières, toute autre devant s’aligner et suivre la direction ainsi édictée.

Désemparé, lorsque je vois que nombre d’entre nous sont hypnotisés par les lucarnes magiques: Télé, internet, jeux vidéos… non, pas seulement hypnotisés, plutôt enfermés dans leur bulle (la fameuse bulle internet, première crise financière de notre siècle, peut-être?). Hypnotisés et amenés ainsi, à oublier ce que nous sommes dans un besoin irrépressible de consommer, encore, et toujours plus. Et de consommer quoi: des technologies obsolètes à peine acquises, de la nourriture de daube, et j’en passe. L’entrée de la Grande Bretagne dans l’UE a, selon moi, transformé une ambition louable - créer, sur le continent, les conditions de la paix - en un système mercantile, dit “libre échange”, qui donne, en fait, la “liberté” d’échanger au seul financier, sous réserve qu’il soit essentiellement anglo-saxon (et, surtout, WASP). Merci à Pompidou, ou à Giscard (je ne sais plus…) d’avoir permis à vos fameuses “termites” d’investir la dernière ambition qui pouvait faire rêver quelques peuples européens.

Désemparé, car je ne vois pas poindre,à l’horizon, un quelconque (r)éveil.

Mais non désespéré. Car, à la lecture de notre histoire (et en ne la faisant pas naître, pour nous, Français et Bretons :-), à 1789), je pense que nous ne manquons pas, fondamentalement, de ressources pour rebondir une nouvelle fois. Mais la question est: quand? Quant au comment…

Un facteur peu important : Alain Besancenot.

Article lié : Un facteur important: l’antagonisme furieux BHO-Bibi

Cheikh Clazal

  27/03/2010

Mon avis est que l’on perd un peu son temps à analyser cette pitrerie. Les Juifs ont toujours la main et continuent de se moquer du monde dans cette affaire comme dans bien d’autres, c’est ça, la méta-explication ; le reste, c’est du ressort de la mise en scène.

“- Mon schnauzer manquait d’enthousiasme, alors je lui ai refilé un bon coup de pied dans les côtes !
- Non ! Et maintenant ?
- Maintenant regardez comme il boude ! Il ne remue même plus la queue quand je l’appelle !
- Est-il drôle ! Il faut dire qu’il semble avoir du mal à respirer et avec ce que vous lui avez laissé comme queue, mon cher Bibi, on aurait bien du mal à savoir s’il la remue ou pas…
- C’est égal, si ça ne lui passe pas, il faudra le faire piquer. Ca tombe bien parce qu’on me propose une superbe femelle de Huski d’Alaska, effectueuse et bonne gardienne…”

Pendant que les enfants regardent le guignol, l’ogre mondialiste peut faire sa mue.

CIA report into shoring up Afghan war support in Western Europe, 11 Mar 2010

Article lié : Hamlet abandonnerait-il le JSF?

Skedar Dark

  26/03/2010

This classified CIA analysis from March, outlines possible PR-strategies to shore up public support in Germany and France for a continued war in Afghanistan. After the Dutch government fell on the issue of dutch troops in Afgha nistan last month, the CIA became worried that similar events could happen in the countries that post the third and fourth largest troop contingents to the ISAF-mission. The proposed PR strategies focus on pressure points that have been identified within these countries. For France it is the sympathy of the public for Afghan refugees and women. For Germany it is the fear of the consequences of defeat (drugs, more refugees, terrorism) as well as for Germany’s standing in the NATO. The memo is an recipe for the targeted manipulation of public opinion in two NATO ally countries, written by the CIA. It is classified as Confidential / No Foreign Nationals.

http://wikileaks.org/#cia-afghanistan

“Public Apathy Enables Leaders To Ignore Voters. . . (C//NF)
The Afghanistan mission’s low public salience has allowed French and German leaders to
disregard popular opposition and steadily increase their troop contributions to the
International Security Assistance Force (ISAF). Berlin and Paris currently maintain the third
and fourth highest ISAF troop levels, despite the opposition of 80 percent of German and
French respondents to increased ISAF deployments, according to INR polling in fall 2009.”

“If some forecasts of a bloody summer in Afghanistan come to pass, passive French and
German dislike of their troop presence could turn into active and politically potent hostility.
The tone of previous debate suggests that a spike in French or German casualties or in
Afghan civilian casualties could become a tipping point in converting passive opposition
into active calls for immediate withdrawal. (C//NF)”

Une barrière technologique, mais laquelle?

Article lié : La crise du JSF devenue vraiment “globale”

Jean-Paul Baquiast

  25/03/2010

Il est intéressant de voir évoquer par Novotsi l’idée d’une barrière technologique empêchant les avions de combat actuels de progresser. Faut-il abandonner l’idée de combats aériens ou d’armes aériennes, voire abandonner l’idée même de combat? Faut-il s’orienter vers des armes nouvelles dont on parle beaucoup mais dont on ne voit pas encore vraiment d’applications: drones autonomes (robotisés), nuages de poussières intelligentes (smart dus et tutti cuanti. Faut-il introduire dans les armées des pays développées la ceinture d’explosif du militant kamikaze, en recrutant des porteurs ad hoc? Vaste problème.

Système mais système ... séparés par un océan de comportements

Article lié : La “victoire historique” de BHO, ou Washington contre les Etats de l'Union

Francis Lambert

  24/03/2010

La France a un système de santé publique qui semble assez bien fonctionner. Lors des deux occasions où nous en avons eu besoin… nous l’avons trouvé efficace et digne. (...)

Mais la France n’est pas les Etats-Unis, et le système français n’a rien à voir avec ce que l’équipe Obama a conçu.

Le système français fonctionne bien parce que les Français sont très critiques, intolérants et exigeants… avec eux-mêmes comme avec les autres. Enfin, ils l’étaient autrefois…

Il est encore rare de voir une personne vraiment obèse en France. On s’attend à ce que les gens prennent soin d’eux-mêmes. On s’attend à ce qu’ils mangent correctement. Contrairement aux Anglais, les Français ne boivent pas à l’excès. Et contrairement aux Américains, ils ne se tirent pas dessus à tous les coins de rue. Se comporter “correctement” concerne aussi bien la santé que le reste. On attend des gens qu’ils se comportent correctement—c’est-à-dire de manière à ne pas mettre trop de pression sur le système de santé public.

De plus, les avocats ne sont pas encore des vautours en France. Les médecins et les hôpitaux ne vivent pas dans la crainte des procès… et, selon notre expérience, les pharmaciens distribuent conseils et médicaments assez librement.

Petite étude comparée des systèmes de santé
par Bill Bonner
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100324-2603.html

oups ... système pénitentiaire

Article lié : La “victoire historique” de BHO, ou Washington contre les Etats de l'Union

Francis Lambert

  24/03/2010

oups ... système pénitentiaire

bravo

Article lié : Vieillerie à méditer

sylvain michelet

  24/03/2010

splendide !