Georges Oc cmipgoc@yahoo.fr
16/09/2020
Comme tout le monde, je me pose toujours la même question: pourquoi les démocrates ont-ils choisi Biden??.
Et puis j'ai eu enfin, en toute modestie, l'illumination. Alors étant humain donc imparfait, je vous livre ma pensée, qui vaut ce qu'elle vaut, à savoir, pas grand chose, mais pas pire qu'une autre, et qui a le mérite de répondre à mes "angoisses", et cerise sur le gâteau, qui s'inscrit avec assez de justesse (à mon avis) dans la suite de l'article présent. Voici donc:
Si les démocrates ont choisi Biden, c'est parce que leur vrai programme, pas l'électoral, mais celui qu'ils appliqueront pour de bon, est totalement indéfendable, et surtout inacceptable en tant que promesse de campagne, par n'importe quel autre candidat démocrate, un tant soit peu réaliste et possédant encore quelques brides d'honnêteté et d'humanisme. Donc seul un sénile du cerveau pouvait se présenter avec un tel programme. Ainsi, l'avantage d'avoir un tel candidat pour le "système" c'est de pouvoir justifier l'injustifiable, et expliquer aux électeurs qui ont cru les promesses, que celles-ci venant d'un débile en fin de décomposition.
Et pour revenir sur l'article présent, les propos de Sanders collent parfaitement au scenario, dans la mesure où il permettra d'encore mieux tromper les gens en leur laissant penser qu'ils peuvent voter en toute confiance, puisque qu'il y aura Berni derrière Biden pour appliquer le programme de gôche. C'est tout en filigrane, et en suggestion, mais en aucun cas en promesses officielles fermes et précises. On dira aux gens" vous avez du mal comprendre, on n'a jamais dit ça et encore moins promis de telles choses"
Alors on doit comprendre que si c'est bien le scenario que j'évoque ici, il faudra s'attendre au pire : le système étant au bord de la faillite, seule une guerre pourra faire sortir ce pays du bourbier dans lequel il s'enfonce chaque jour.
Et la révolution dans tout ça, me direz-vous ? J'y viens
L'auteur de l'article évoque la révolution" en cours. Je suis désolé de ne pas le suivre dans cette idée, pour plusieurs raisons
1 - Les révolutions ont lieu quand le pouvoir exécutif s'oppose au pouvoir réel (productif, financier, scientifique). En 1789 la révolution a mis face à face, la noblesse au pouvoir absolu et totalitaire, et la bourgeoisie qui avait l'argent, la main-d’œuvre, et le reste. Actuellement aux USA, la classe moyenne est en train de s’effondrer et le pouvoir politique et le pouvoir financier sont entre les mêmes mains. Donc aucun conflit entre eux, sauf avec Trump qui a tenté un contre-pouvoir idéologique nationaliste, puritain et sans finesse, d'où l'ire du système envers lui.
2 - Ensuite, pour qu'une révolution réussisse, il faut des bases culturelles anciennes, bref il faut posséder dans ses gènes, les fondamentaux d'une société. Or les USA sont d'une part, trop jeunes et d'autre part trop temporelles (on préfère détruire pour reconstruire, plutôt que de garder des traces du passé). C'est à dire que ce pays serait capable de faire une "révolution" mais incapable de construire en définissant de nouvelles bases sociales et culturelles. Leur seule culture est celle du dieu dollar, et rien d'autre. Or on ne reconstruit pas un pays avec comme seule référence, l’argent en tant que seule finalité.
3 - Enfin historiquement, les américains n'ont jamais su résoudre leurs problèmes autrement que par la violence. Et mêmes quand ils acceptent de négocier, c'est uniquement parce qu’ils sont en position de force, jamais avant. Or si on veut survivre à une révolution, on doit être capable d'accepter la défaite et de poser les armes, ce que le peuple américain ne sait pas faire.
4 - J'oubliais un petit détail, les révolutions françaises et russes ont en commun la lutte puis la disparition du pouvoir religieux, alors imaginez si demain on brule les églises et on détruit les temples
Donc la révolution aux USA devra attendre encore pas mal de temps, si ce pays existera encore.
Sebastien Antoine sebastvend3@gmail.com
14/09/2020
Un lecteur de la "ville globale" de Saskia Sassen ou de la "société de l'information à l'ère des réseaux" de Manuel Castells pourrait-il se prononcer sur le lien eventuel entre ces deux bestseller qui décrivent la globalisation dans le language des sciences sociales et le présent article qui commente l'analyse de la banque allemande sur cette même globalisation ?
jc
11/09/2020
Trois mots extraits de: "De même, les pays de ce qu’on était accoutumé à nommer “civilisation occidentale”, devenue “contre-civilisation” pour moi, se fondirent dans un amalgame de désordre, perdant leurs identités, fondus dans la même dictature du Système, entrés dans une bouillie pour les chats parcourue d’automatismes conformistes, d’aveuglements hallucinés, d’inversions inconscientes et de subversions d’eux-mêmes."
Amalgame renvoie à la chimie et à l'alchimie, étymologiquement tiré de l'arabe avec la signification d'union charnelle, de copulation. Pour moi "amalgame de désordre" a donc ainsi le sens exactement opposé à celui indiqué plus haut (bouillie pour les chats), l'amalgame alchimique étant une synthèse ordonnatrice de la bouillie des éléments chimiques qui le constituent.
Pour moi PhG, dans la citation qui précède, a clairement en vue une fusion par entropisation au cours de laquelle les ingrédients se mélangent en une bouillie qui leur fait perdre leur identité. Mais il est connu que l'on peut également perdre son identité d'une autre façon, par exemple lors d'une union charnelle…
Je suis tombé il y a quelque temps sur la citation suivante due à un certain Pierre Delattre, ingénieur au CEA, citation qui me plaît bien car pour moi en rapport étroit avec la vision thomienne des choses:
"À partir du moment où la démarche de décomposition analytique et de reconstruction synthétique ne permet plus de retrouver les propriétés du tout, elle perd son pouvoir explicatif et devient pratiquement inutile".
(Je ne suis pas un fan du deuxième principe de la thermodynamique -peut-être Delattre non plus…-.)
Remarque: les matheux savent amalgamer en un seul graphe dénombrable l'apparemment inextricable fouillis de tous les graphes dénombrables (il existe un graphe dénombrable universel, tout puissant, qui amalgame tous les autres).
Dominique Muselet domimuse@yandex.com
06/09/2020
Bonjour M. Grasset,
Je suis votre site avec intérêt et je viens d'utiliser votre article qui m'a inspirée, comme base de mon dernier article : Des lois mémorielles au masque, la fabrication d'une unanimité virtuelle ?
Un grand merci pour votre travail…
https://www.salaireavie.fr/post/des-lois-m%C3%A9morielles-au-masque-l-unanimit%C3%A9-obligatoire
jc
04/09/2020
Alain Finkielkraut: « Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueillir les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... ».
J'ai reproduit tout récemment¹ le rôle du métaphysicien selon Thom ("Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur"), rôle qui est explicité à la page 32 de SSM² (2ème ed.), où Thom expose le rapport qu'il entrevoit entre mathématique et réalité: "Expliquons-le [le mécanisme formel qui commande à mes yeux toute morphogenèse] par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'une part et le développement en série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part."
S'il faut en passer par là pour véritablement être un métaphysicien - et je suis tous les jours un plus convaincu qu'il le faut - alors je conçois l'embarras des métaphysiciens "classiques"³, et je comprends mieux la citation thomienne extraite d'un article (que je n'ai pas lu) intitulé "Infini opératoire et réalité physique": "Selon beaucoup de philosophies Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu." (AL, p.28). Je crains que beaucoup de métaphysiciens "classiques" se retrouvent dans la situation décrite par Thom¹:
"Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer." Le cas de Hégel et de Marx (je n'ai rien lu ni de l'un ni de l'autre…) ?
¹: Commentaire de l'article "Tristes trotskistes".
²: SSM est un livre dense et technique. Thom en expose quelques idées maîtresses dans le court article "Une théorie de la morphogenèse" (MMM).
²: Je ne range pas le métaphysicien-né qu'est PhG dans cette catégorie, PhG à qui il manque seulement pour moi un vocabulaire plus approprié pour que j'aie un espoir de le comprendre,
Baldoflorine Hazard bald.hazard@orange.fr
03/09/2020
...
"9/11" la communication du mensonge.
"2020 Covid 19" le mensonge de la communication.
Qu'est-ce que ce monde est sérieux.
M.Paul
03/09/2020
Que penser de l'article de Patrick Laurence paru sur Consortium News.
https://consortiumnews.com/2020/08/31/patrick-lawrence-voting-in-a-de-facto-military-state/
Voting in a De-Facto Military State
August 31, 2020
Sebastien Antoine sebastvend3@gmail.com
03/09/2020
Alain Finkielkraut a sans doute toujours considéré son métier de philosophe comme un « poste de sentinelle à l’affut ». Par exemple lorsqu'il encourageait avec véhémence l'invasion militaire de l'Irak par les USA sur les plateaux TV en 2003, juste avant les premiers bombardements. Ceci dit, le fait que ce philosophe, acteur singulier du système de la communication, avoue ne plus rien comprendre de l'actualité est une grande nouveauté. Peut être va-t-il bifurquer, à son corps défendant, vers une lecture métaphasique proprement philosophique de l'histoire, dont ce site est un exemple ?
jc
02/09/2020
PhG: "Désormais, plus rien de nos explications habituelles, de nos références les plus estimées et les plus complexes, – et je parle ici sans l’ombre de la moindre ironie, – plus rien de tout cela n’a plus la moindre capacité de figurer dans le même complexe Espace-Temps où les événements nous ont emmenés. (...) Nous sommes dans un univers parallèle, un étage au-dessus, où règnent la maîtrise du Temps et la mesure de l’Espace."
Thom: "L'idée qu'une suite de transformations stables de notre espace-temps peut être dirigée, programmée, par un centre organisateur qui est une structure algébrique extérieure à l'espace-temps lui-même, pourra sembler d’une abstraction difficile à admettre. L'essentiel, comme toujours, est de n'y voir qu'un langage destiné à faciliter l'intuition de la coordination globale à tous les systèmes partiels régis dans ces transformations."
Thom: "Comme la dimension de l'espace des activités neuroniques est énorme, nous pouvons sans doute réaliser mentalement des configurations stables, des idées dont le centre organisateur est de très grande codimension. Mais quand nous voulons exprimer cette idée, nous devons déplier le centre organisateur et procéder par sections locales de dimension quatre au plus, il en résulte que notre pensée verbale, notre pensée réellement consciente parce que communicable, reste à la périphérie de la figure de régulation, bien loin du centre organisateur de l'idée. Elle y rampe comme un mycélium de champignon et elle finit par la pourrir complètement. Alors a lieu la formalisation de l'idée ["Il suffit d'un mot, d'une phrase…"]".
PhG: "« la grande tâche métaphysique de répondre à la question (...) « Qu’est-ce qu’il se passe ? », n’est effectivement nullement un abaissement comme déjà signalé hier. C’est un point si fondamental qu’il doit bouleverser notre manière de pensée et d’appréhender la marche folle du monde."
Thom: "C'est Konrad Lorentz qui dans son discours Nobel a énoncé la formule : « Toute analogie est vraie ». Je crois la formule aventurée : il faut la munir d'un addendum : Toute analogie, dans la mesure où elle est sémantiquement acceptable, est vraie. Ainsi, dans ce domaine de l’analogie, le sentiment d'acceptabilité sémantique entraîne sa propre vérité. C'est là un puissant moyen d'investigation métaphysique (la métaphysique étant entendue ici en son sens technique : science des êtres en tant qu'êtres…)."
(Je rappelle à ce propos que la théorie des catastrophes est une théorie de l'analogie et que c'est dans ce cadre que ma citation thomienne favorite prend un sens: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.".)
__Dont Acte2 dontacte2@vivaldi.net
01/09/2020
« Le pauvre Biden-dans-son-bunker »… La nullité crasse du personnage est connue de longue date dans ses propres rangs (récemment, vous citiez Obama « il ne faut pas sous-estimer les capacités de Joe à tout foutre en l’air »). Pourquoi le parti Démocrate risquerait-il de tout faire capoter avec un tel canard boiteux ? À moins que son échec soit souhaité.
En effet, c’est à se demander si la victoire de Trump n’est pas programmée, ne fait pas l’objet d’un consensus minimal au sein de cette fameuse Elite qu’on présente pourtant divisée entre conservateurs industriels-patriotes versus progressistes LGBTQ-BLM-transhumanistes destructurants. Avec un Sleepy Joe en sparring partner qui se coucherait pour de bon au 2ème round.
Non, non, ce n’est pas encore le coup du complot machin, juste l’histoire d’intuition haute et d’inconnaissance qui sont dans un bateau…
jc
01/09/2020
Thom associe "mourir" à la catastrophe "pli"¹, la plus simple des catastrophes élémentaires, et "mourir en se suicidant" à la catastrophe "queue d'aronde"¹.
La catastrophe "queue d'aronde" est située dans la hiérachie thomienne entre la catastrophe "fronce" et la catastrophe "papillon"; c'est pour moi un papillon mal fini (ou mal commencé). Thom associe la catastrophe "papillon" à la construction d'une maison¹. Les USA en maison mal construite à cause de l'indéfectibilité et de l'nculpabilité de la psychologie US qui force les américains à se penser toujours en prédateurs et leur interdit de se penser en proie ?
¹: Cf. Topologie et linguistique, MMM.
²: AL p.213.
Serge Laurent serge.laurent1@free.fr
31/08/2020
C'est clair que Trump n'a pas d'idéologie contrairement à Hitler. Mais il y a un risque très net qu'il refuse les résultats de l'élection si elle lui est défavorable. Une dérive dictatoriale du bonhomme, s'appuyant sur le penchant républicain des forces de sécurité, de la police et des milices ne peut pas être exclue. A ce moment là les trotskistes américains risquent d'être les premiers à goûter du bâton. La peur n'exclu pas le danger, mais elle brouille l'esprit. comparer Trump au furher est sûrement exagéré, mais c'est bien compréhensible quand la dynamique politique risque de vous mener dans une geôle ou le manque de WiFi risque d'être un aspect mineur des conditions de détention.
jc
31/08/2020
Pas facile si l'on en croit Thom:
"Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.".
En voici le contexte (Esquisse d'une sémiophysique, p.216):
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.
Aristote a dit du germe, à sa naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'ne fois Sa création achevée: Premier selon l'Être, dernier selon la génération."
jc
31/08/2020
Anne-Marie Nogaret: "Pour ma part, je vois dans le déconstructionnisme à l’œuvre aujourd’hui un motif pervers qui relèverait davantage d’un désordre psychique que d’une réflexion théorique: il s’agit en réalité de légitimer le libre exercice de ses pulsions, qui deviendraient des «normes» authentiques puisque prétendument libérées de toute trace de domination."
Pour Thom "la rationalité n'est guère qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire" et il ne se gêne pas pour en changer (en conseillant, en particulier aux matheux, d'en faire autant en oubliant le problème de la non-contradiction!). Plus précisément je pense que la rationalité n'est guère qu'une déontologie dans l'usage des émotions, que ce qui nous meut ce sont nos émotions (c'est une évidence étymologique) et non notre raison: c'est comme ça que j'interprète ce qu'écrit Thom dans Esquisse d'une sémiophysique (pp.29, 73 et 74), pour qui c'est l'affectivité qui, excitée, déforme la structure de régulation de l'organisme en la compliquant (puis revient à son état de base après l'exécution -ou non- d'une action).
Anne-Marie Nogaret: "Ils [les déconstructionnistes] dénient donc ce qui fonde la frontière essentielle entre humanité et animalité, entre nature et culture."
Dans le dernier chapitre de SSM (2ème ed.) intitulé "De l'animal à l'homme: pensée et langage" Thom propose un modèle qui insiste sur la continuité entre le psychisme animal et le psychisme humain (et il propose p.309 une explication de la façon dont les humains ont réussi à réaliser une hiérarchie des champs sémantiques dont les animaux paraissent incapables).
Pour finir on pourra regarder où Thom place la littérature post-moderne (dont font partie, selon moi, les écrits des philosophes de la French Theory) sur sa carte du sens: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
jc
30/08/2020
Dans mon précédent commentaire (sociétés militaires, sociétés civiles) j'écrivais:
"Face au Covid 19 les nations adoptent un comportement plus ou moins rigide, la Chine optant pour un comportement plutôt rigide alors que les sociétés "démocratiques et libérales" sont, elles, enclines à adopter un comportement plus fluide (du laminaire au turbulent selon son nombre de Reynolds, différent, on le sait, pour la bière et le vin)."
Peut-être en est-il de même au sein des USA, le fluide étant ici constitué des citoyens US hésitant entre le camp républicain et le camp démocrate, chacun muni de son nombre de Reynolds?
Dans Esquisse d'une sémiophysique (p.86) Thom
"se propose de décrire par quel processus vraisemblable la dynamique ponctuelle de l'œuf quiescent peut, par bifurcation successives, engendrer la dynamique de la BP [Blastula Physiologique]. Le mode de raisonnement est ici semblable à celui de la création de la "turbulence faible" dans la théorie de Ruelle-Takens ou de la marche au chaos étudiée par les spécialistes en dynamique des fluides en fonction du nombre de Reynolds."
(Thom, qui a écrit lui-même un article sur le sujet¹, note (ES p.112) que leur théorie est la marche au chaos la plus naturelle, mais que ce n'est pas la seule.)
Rapport entre biologie et sociologie? Je ne peux pas ne pas y penser puisque ma citation thomienne favorite est:
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.".
PhG (article Échos de la gauche profonde):
"La différence entre ces deux composants proches, ces ‘brutes utiles’ du Système figurant une contestation de gauche ultra-violente sans risque pour le Système, c’est que justement le Système en France était à peu près unifié alors qu’il est absolument fracturé aux USA.".
Pour moi le nombre de Reynolds du fluide social français diffère encore assez nettement du nombre américain. Pour combien de temps?.
¹: https://www.sciencedirect.com/sdfe/pdf/download/eid/1-s2.0-S0304020808721108/first-page-pdf
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