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SRAEL'S LEGITIMACY CHALLENGED

Article lié : Marshall, avant Petraeus

Dedef

  11/04/2010

Le site de Gates est là:
http://criminalstate.com/

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sinon voir ici: #
http://www.opinion-maker.org/navigation.do?mode=showArticles&id=1288

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et:
http://www.opinion-maker.org/navigation.do?mode=showArticles&id=1457

06 Apr, 2010 Jeff Gates
ISRAEL’S LEGITIMACY CHALLENGED
The history of Israel as a geopolitical fraud will fill entire libraries as those defrauded marvel at how so few deceived so many for so long. Those duped include many naive Jews who—even now—identify their interests with this extremist enclave.

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Autre convergence...

Article lié : DIALOGUES-1: Question(s) de sens

Christian Steiner

  10/04/2010

limpide!

L’intervention de Bogidaar m’incite à poster ce qui suis (je ne suis plus le seul à réagir), à savoir un extrait d’un texte de Dimitry Orlov, « Les meilleures pratiques de l’effondrement social » (http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/les_meilleures_pratiques_de_l_effondrement_social.html)

(Dimitry Orlov, né en Russie à Léningrad (1962), émigré à l’âge de 12 ans aux Etats-Unis (1974), étude d’ingénieur, retourne plusieurs fois en Russie au moment de son effondrement (1989, 1990 etc.), développe une théorie comparative de l’effondrement des deux superpuissances. Cf. http://cluborlov.blogspot.com/2006/05/dmitry-orlov.html , son blog en français : http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/ , et sur Wikipédia : http://en.wikipedia.org/wiki/Dmitry_Orlov )

« Au milieu des années 1990, j’ai commencé à voir la superpuissance soviétique ou américaine comme une sorte de maladie qui recherche la domination mondiale mais en réalité éviscère son pays hôte, laissant finalement derrière elle une coquille vide : une population appauvrie, une économie en ruine, un legs de difficultés sociales, et un énorme fardeau de dettes. Les symétries entre les deux superpuissances globales étaient alors trop nombreuses pour être mentionnées, et elles sont devenus toujours plus évidentes depuis. »
» Les symétries des superpuissances peuvent intéresser les cuistres politiques, les mordus d’histoire et divers sceptiques, mais elles ne nous disent rien qui serait utile dans notre vie quotidienne. Ce sont les asymétries, les différences entre les deux superpuissances, que je crois les plus instructives. Quand le système soviétique s’en est allé, beaucoup de gens ont perdu leur boulot, tout le monde a perdu ses économies, les salaires et les pensions ont été retenus pendant des mois, leur valeur a été effacée par l’hyper-inflation, il y a eu des pénuries de nourriture, d’essence, de médicaments, de biens de consommation, il y a eu une grande augmentation du crime et de la violence, et pourtant la société russe ne s’est pas effondrée. D’une façon ou d’une autre, les Russes ont trouvé des façons de se débrouiller. Comment cela a-t-il été possible ? Il se trouve que de nombreux aspects du système soviétique étaient paradoxalement résilients face à un effondrement de l’ensemble du système, beaucoup d’institutions ont continué de fonctionner, et le mode de vie était tel que les gens n’ont pas perdu l’accès à la nourriture, au logement ou au transport, et ont pu survivre même sans revenu. Le système économique soviétique a échoué à prospérer, et l’expérience communiste de construire un paradis ouvrier sur terre fut, finalement, un échec. Mais par un effet secondaire il est parvenu par inadvertance à un haut niveau de préparation à l’effondrement. En comparaison, le système américain a pu produire des résultats significativement meilleurs, pendant un temps, mais au prix de la création et de la perpétuation d’un mode de vie qui est très fragile, et pas du tout capable de résister au choc inévitable. Même après que l’économie soviétique s’est évaporée et que le gouvernement s’est largement arrêté, les Russes avaient encore tout ce qu’il fallait pour travailler. »

Analyse:

-  Même description du système soviétique et américaniste en tant qu’entité indépendante et autonome (ici : une maladie) ;

-  l’URSS : muni d’une « politique de puissance » : une idéologie à mesure (marxisme) ; une croyance en la libération de l’homme par le productivisme, une prétention universelle…

-  doté du même type de système anthropotechnique « inversé » ou « dévoué » par l’idéal de puissance [que le Pentagone] : le système militaro-industriel soviétique, quasi autonome, avec sa logique propre, détachée du réel…

-  Mais assez rapidement, Staline abandonne la recherche de la domination mondiale (se replie sur l’URSS et son glacis de pays « frères »), ce qui aura pour effets de circonscrire la catastrophe du méga système anthropotechnique soviétique au seul territoire de l’URSS ;

-  D’une part ce premier coup de canif dans l’idéal de puissance (abandon de la prétention mondiale et donc de la toute puissance), d’autre part une société russe et une vie sociale et économique qui s’est révélée relativement résiliente au moment de l’effondrement du système soviétique ; (y a-t-il un lien entre ceci et cela   ou peut être encore avec un autre ensemble de cause, comme la préexistence et la permanence d’une culture de l’idéal de perfection (avec les idées et les structures de légitimité, de souveraineté etc. ?)

-  Orlov suppose que l’état réel de l’organisation de la vie sociale et économique russe au moment de l’effondrement soviétique se révélera plus résiliente que sa contrepartie américaine au moment de son effondrement a elle (lire son texte dans son entièreté, assez convaincant sur ce point-là – du point de vue de l’ingénieur et du point de vue de l’homme connaissant les deux sociétés et les deux mentalités ; texte qui vaut en tout cas et certainement pour la description de ce qui s’est passé en Russie) ;

-  Orlov lie directement la plus grande fragilité (supposée) de la société américaine au cours de l’effondrement à la plus grande efficacité du système américaniste dans la recherche de la puissance, à son extension de fait mondiale…

-  Deux modalités d’expression des méga systèmes anthropotechniques (ce néologisme pour désigner l’ensemble des systèmes anthropotechniques porteurs de l’idéal de puissance dans un espace et un temps donné) - soviétique et américaniste ; deux manières « d’incarner » et de résister à ces systèmes. Ce qui ne prouve pas en soi que ces systèmes n’étaient pas inéluctablement destinés à devenir « porteurs de l’idéal de puissance », mais montre juste que les conditions de départs étaient différentes… (de là à en trouver qui résistassent à l’idéal de puissance…)

DIALOGUE I

Article lié : DIALOGUES-1: Question(s) de sens

Bogidaar

  10/04/2010

Bonjour,


Permettez mon intrusion.


C’est un sujet qui m’intéresse également tant je le trouve perturbant mais dans le sens positif du terme, dans le sens dérangeant car ouvre vers une autre dimension de penser, de penser plus juste, selon moi !

Je parlerai de LIEN, de lien entre la Science et la Meta comme une union, l’une n’allant pas sans l’autre et vice versa.
Je vous suivrai dans vos échanges.

Etant moi-même plutôt intuitif que scientifique, il se peut que j’intervienne lors des échanges de M. Philippe Grasset.
Je précise que mon avis est un avis personnel et n’engage que moi-même.

Cordialement & Merci pour cette aventure commune et complémentaire,

Bogiidar

Hélas...

Article lié : Le rendez-vous de Katyn

Morbihan

  08/04/2010

... pour la France qui, selon moi, perd une occasion de renouer une relation essentielle avec la Russie.

J’avais voté Sarko… et je m’en mords les doigts.

Qu’en est-il de la fourniture (je préfère ce terme à celui de “vente”) de navires dérivés du Mistral? Qu’en est-il de la reconnaissance de l’appartenance de la Russie à l’Europe? Qu’en est-il de l’indépendance de la France vis-à-vis de la pieuvre anglo-saxonne?

J’avais été - désagréablement -  surpris lorsque j’avais entendu l’un de nos cosmonautes français, évoquant ses expériences russes et américaines, dire combien il se sentait culturellement infiniment plus proche des Russes que des Américains. J’ai, depuis, fait ma révolution copernicienne sur ce plan :-)

Je suis, par contre, heureux que les massacres de Katyn aient été reconnus par les Russes, et que cctte reconnaissance contribue à pacifier les relations entre Polonais et Russes.

Peut-être finirons-nous par faire quelque chose e pas mal de l’Europe…

Rendre des comptes ?

Article lié : Le rendez-vous de Katyn

Ni ANDO

  08/04/2010

Cette commémoration a également la vertu de rappeler certaines vérités désagréables à quelques indécrottables néostaliniens russes qui, avec le recul du temps, tentent de réhabiliter le sanglant « Petit Père des Peuples », séminariste géorgien venu de Gori. S’agissant du massacre proprement dit, il convient de rappeler qu’il fut sélectif : les victimes furent soigneusement choisies en raison de leur appartenance à l’élite politique et intellectuelle (voire morale) de la société polonaise de ce temps et non en raison d’un simple critère de nationalité. En l’occurrence, le NKVD ne fit qu’appliquer en Pologne ce qui avait été appliqué de la même manière, sur une vaste échelle, en Russie lors de son effrayante guerre civile de 1918-1922, et lors des années qui ont suivi (les Khmers rouges firent de même à Phnom Pen et au Cambodge dans les années 70). Quand les bolchéviques évoquaient l’éradication de la « bourgeoisie » et la nécessité de faire table rase du passé ils se plaçaient sur un terrain très concret, très « physique » et non sur celui de la simple métaphore. Il faut des générations, il faut très longtemps en réalité, pour qu’une élite se constitue (qui n’est pas forcément l’ »élite » au sens statutaire du terme). La Russie d’aujourd’hui paye encore, et sans doute encore pour longtemps, l’extermination de ses élites par le nouveau pouvoir soviétique. C’est là aussi la tragédie de ce pays. Si les Polonais peuvent demander des comptes à la Russie, à qui les donc les Russes, eux, vont-ils donc demander des comptes ? 

Il est peu probable que cette commémoration scelle un authentique rapprochement entre ces deux nations (ne serait-ce qu’en raison d’une certaine morgue polonaise, nostalgique du passé glorieux de la Pologne de Sigismond 1er), au moins pourrait elle pacifier les rapports russo-polonais.

Article recopié sur fdesouche

Article lié : La bataille derrière le désordre du monde

Julien Kirch

  07/04/2010

Je me permets de signaler qu’une copie de cet article se trouve à http://fortune.fdesouche.com/14970-la-bataille-derriere-le-desordre-du-monde. Aucune des deux versions ne référençant l’autre, peut-être que cet emprunt n’a pas reçu votre aval.

Tout-à-fait! Un petit mot sur "données"...

Article lié : DIALOGUES-III : La “thèse” de La grâce de l’Histoire

Christian Steiner

  07/04/2010

« Vous dites qu’il faut une crise personnelle pour que la psychologie rejette le poison qu’elle a absorbé et accepte d’autres données, celles qui conduiront à une pensée de résistance. Est-ce bien là le sens de votre propos ? ». C’est complètement le sens des mes propos. Et merci d’avoir rendu encore plus explicite la différence entre psychologie et pensée, distinction cruciale.

Le seul point sur lequel je m’interrogeais, que je cherchais à rendre moins confus dans mon esprit, plus concret, c’est ce qui se cache sous le terme de « donnée » –  ce qui doit conduire la psychologie ouverte « à une pensée de résistance ». Mon premier mouvement – mais ce fut absolument un reste du poison du système – a été de le comprendre dans son acceptation étroite du terme, celui de données d’informations objectives, ou à visée objective ou encore critique, sur le système (style analyse journalistique, historique etc. etc.). Et je voyais mal comment cela pouvait s’articuler à cette crise personnelle, qui est transformation du regard sur nous-mêmes, sur notre rapport à autrui et au monde (et à ce système qui nous coupe du monde).

Je distinguerais ainsi deux choses, deux dimensions (au moins) au terme de « données », qui correspondent aussi à une dynamique – mais je parle une fois de plus de mon expérience personnelle et de ce que je peux observer autour de moi, c’est-à-dire des gens de ma génération, celle de la quarantaine aujourd’hui :

1. les « données » comme informations et analyses critiques sur le système. Ils ne peuvent à eux seuls nous donner « l’esprit de résistance », ils ne peuvent à eux seuls nous donner la force de se placer en résistance (comment le faire, alors qu’on a une carrière, une famille, des responsabilités professionnelles, toutes ces choses à assumer ?). Par contre, couplé aux injonctions de plus en plus forte du système, ils peuvent nous conduire à un état de malaise diffus et grandissant (dans lequel j’étais personnellement depuis quelque part entre 1998-2002), malaise diffus qui peut aller grandissant jusqu’à nous conduire inconsciemment dans des situations ne pouvant que déboucher sur une crise personnelle (une crise « à l’insu de notre plein gré » si l’on veut), cette crise existentielle dont vous dites bien qu’elle peut prendre bien des formes.

En ce sens, les réseaux d’information alternatifs dont vous parler dans « …L’outil suprême de la révolte générale » sont absolument nécessaires, pour attaquer le système et, sur le plan des individus, pour augmenter la tension, aggraver le malaise, commencer à percevoir le système non pas encore pour ce qu’il est (« spirituellement » parlant) mais dans ses actions (je dois dire que là encore, cela a été mon cas ; et je vous suis absolument quand dans le même article vous parler de leur importance dans le domaine journalistique certes, mais aussi pour les écrivains, les historiens et les scientifiques). Nécessaire mais insuffisant ; pour cela il faut la contrainte de la crise personnelle, pour « lâcher prise », pour que la psychologie se retourne.

2. les « données » ou éléments qui nous permettent de résoudre cette crise (ces données qu’accepte la psychologie en train de « rejete[r] le poison qu’elle a absorbé »), et sur lesquelles poussent la pensée de résistance, qui sont d’une autre nature, qualitativement bien plus élevées et plus rares. Ce sont les éléments qui nous permettent de passer cette crise, cette épreuve, de retrouver une nouvelle lucidité, de (re)trouver le sens de ce qui fait sens, le sens de ce qui vaut la peine, de ce dans quoi on veut s’inscrire, de ce que l’on veut transmettre, former, donner, de ce pour quoi on est prêt à se battre – parce que c’est au-delà du vital, parce que c’est plus grand que nous, parce que ça nous grandit et nous permet de vivre debout.

Ici je reprends les mots de Michel Onfray dans Métaphysique des ruines pour décrire cette épreuve : « la catharsis, la purgation, la purification, qu’il faut entendre dans un sens sotériologique païen. On se purifie lorsque l’on passe outre, que l’on va ailleurs, plus loin que là où croupit ce dont il faut se purifier. » Une catharsis qui nous permet donc de passer outre (le système), d’aller au-delà des blocages que créait et dans lequel nous maintenait le jeu antagoniste des forces du système… La psychologie y est retournée dans tous les sens, chamboulée, puis « nettoyée et expulse le poison »… Résultat : « l’esprit qui s’est recouvré lui-même ».

(Vous aurez reconnu sur la fin votre propre expression, ainsi que celle de l’auteur d’Ecce homo)

Que sont concrètement ces « données » ou éléments qui permettent de passer à travers cette crise existentielle ?

Elles sont aussi nombreuses, singulières, diverses et personnelles qu’il y a de personnes et d’existences, évidemment. Oserais-je toutefois avancer qu’il semble y avoir quelques récurrences :

i. les éléments personnels, les éléments de notre mémoire, de notre vécu, qu’il s’agit de recomposer, de réarticuler ; sur lesquelles il s’agit de créer une nouvelle perspective, un regard autre (Boris Cyrulnik dans son Autobiographie d’un épouvantail, parle de recomposition de la mémoire pour surmonter le trauma) ;

ii. ce peut être de nouveaux éléments personnels, jusque là caché, qu’il s’agit d’aller chercher dans l’histoire des nos proches, de découvrir puis d’intégrer ;

iii. mais dans ce travail éminemment et nécessairement solitaire, on peut compter sur des viatiques, des aides, des éléments qui sont présents, qui nous sont fournis par la culture, et par la haute culture : grands récits traditionnels, récits épiques, livres « écrits avec le sang », dialogues avec les grands auteurs, la musique et les diverses traditions de chants, et j’en passe, que je ne connais pas mais qui existent ; bref : tout ce qui est inscrit dans la durée de la pâte humaine et qui nous permet d’être en contact « spirituel » (mais aussi quasi « charnel », « viscéral », comme ce sentiment de fraternité) avec des personnes qui sont « passées par là » (ou pire) et qui ont donné forme à ceci et qui se transmet depuis lors pour nous aider à notre tour. Bref, la culture, quoi, en ce qu’elle permet de se structurer et de se restructurer, de se sauver et de se dépasser.

En ce sens, ces « données »-ci ne sont pas qualitativement à mettre sur le même plan que les premières, lesquelles relèvent plus de l’analyse critique et de l’activité rationnelle (étant entendu que je ne hiérarchise pas les deux choses, les deux étant complémentaires et nécessaires).

En élargissant donc le terme de « données » à ce qui relève des « données du problème », à ce qui nous est donné, à ce qui nous est imposé ou à ce dont on s’empare, je transcrirais, au niveau psychologique, le combat que vous identifier dans notre civilisation en disant que notre psychologie est :

- agressée par les « données » déstructurées du système, données multiformes, multidimensionnelles, qui peuvent sembler s’adresser dans certain cas à l’intellect, qui s’adressent dans tous les cas à nos sens, nos émotions, nos désirs, flattent nos « passions tristes », nos pulsions etc. etc. – pour rire, on pourrait parler de DDM : « Données de Destruction Massive » :-)

(… étant entendu, je vous suis là aussi, que le système force effectivement la psychologie a être grande ouverte à ses « données » pour instiller son influence nauséabonde, rendant l’air intérieur irrespirable, enfumé, jusqu’au moment où la psychologie se décide d’aller respirer un grand coup d’air frais à travers ces ouvertures…)

- sauvée par les « données » structurées et structurantes, ces éléments inscrits dans la durée de l’expérience humaine, dans la durée culturelle, par ce que les êtres humains ont toujours estimé valoir la peine d’être transmis, parce que précieux (la pensée tragique, la pensée critique, la pensée méditative etc. etc.), parce que sacrés dans le sens de ce qui peut sauver, ce qui pousse à se dépasser (même à dépasser le nihilisme) etc. A la sortie de la crise personnelle, on devient plus imperméable aux premières, type fumisteries, et beaucoup plus sensibles aux secondes… Puisse-t-il en être ainsi collectivement

Je suis bien conscient que je suis un peu au delà du « simple » débat sur la résistance au système, que je parle de quelque chose qui n’est pas seulement un esprit de résistance au système mais un mouvement de libération de l’esprit (mais l’un peut-il aller sans l’autre ? Et au-delà de ce système, il faut bien savoir pour quoi, positivement, on se bat ; à quoi l’on dit oui et pas seulement à quoi l’on dit non). Mais c’est par besoin de comprendre ce qui m’est arrivé, ce qui nous arrive ; et cela me rend encore plus clair ce que vous dites de manière si concentrée, si ramassée…

N.B. Je le répète, ce texte, ce genre de crise personnelle vaut pour les gens déjà installés dans le système. C’est certainement différent pour la jeunesse, les jeunes gens qui sont encore dans la phase naturelle de rébellion face à la société, mais sans savoir peut être exactement pourquoi (pour quoi d’autre, ce qui ne s’apprend qu’avec le temps, les épreuves) – là encore je parle en général : tous les cas individuels sont différents, et certains à vingt ans ont déjà découvert ce que d’autres n’auront jamais le besoin de découvrir… Et il en va à l’évidence encore différemment des plus jeunes, des adolescents qui sont en plein dans la constitution de leur personnalité. Mais dans les deux cas, adolescents et jeunes gens, leur formidable force est certainement dans leur formidable énergie, leur envie de futur, leur imagination, leur vitalité, et cela nous réservera bien des surprises…

Me trompe-je si je résume ainsi :

L’outil suprême de la révolte est donné par les réseaux d’information alternatif (votre interview «…L’outil suprême de la révolte générale»)

L’esprit de la révolte, ou l’esprit de résistance et d’affirmation, est la culture (ou le besoin de culture – votre deuxième partie de La grâce de l’Histoire : ce qui poussaient les artistes dissidents de l’américanisme à Paris – faut-il y voir aussi ce qu’il y a de sous-jacent, en partie, pour la meilleure partie, à Tea Party ?)

Et le déclencheur est la crise personnelle…

P.S : Merci d’avoir répondu. Ne prenez pas la peine de le refaire à cette trop longue bafouille. Je continuerai ce dialogue en vous lisant.

Le monde sans la Russie ?

Article lié : Un facteur important: l’antagonisme furieux BHO-Bibi

Francis Lambert

  07/04/2010

Le monde sans la Russie ? à quoi conduit la myopie politique

Evgueni Primakov, Economica, 2009, Préface d’Hubert Védrine

O. Kempf
http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/04/06/Le-monde-sans-la-Russie-d-E.-Primakov

Réponse à Christian Steiner

Article lié : DIALOGUES-III : La “thèse” de La grâce de l’Histoire

Philippe Grasset

  07/04/2010

Merci, monsieur Steiner pour votre intervention. J’ai un peu hésité à vous répondre, étant donné que, comme dans le cas de votre intervention à propos du texte de Jean-Paul Baquiast, et comme sa réponse le disait, les questions que vous soulevez seront traitées dans les “dialogues” et dans les deux bouquins en cause.

Néanmoins, comme votre intervention est très précise, comme le point abordé lui-même, je ne vais pas vous laisser sans tenter de vous répondre. Je propose quelques précisions point par point, effectivement, selon ma méthode, plus intuitive que scientifique.

• Pour moi, la psychologie est l’outil de la pensée. Elle n’est pas elle-même dépositaire de pensée. L’attaque du système de communication contre elle est une sorte de “lavage de la psychologie”. (Noami Klein parle, dans son livre “La Stratégie du choc”, de ces tortures, notamment de la CIA, destinée à réduire la psychologie du sujet à une “page blanche” sur laquelle pourront être inscrite de nouvelles données.) Autrement dit, il n’y a pas appropriation et formatage de la psychologie, mais ouverture forcée pour la rendre disponible et ouverte, pour qu’elle accepte les données favorables au système… Notez que cela implique une croyance (presque religieuse) du système que ses propres données, qu’il estime lui être favorables, seront celles que retiendra la psychologie ainsi forcée et “lavée”. On retrouve cette attitude “religieuse” chez les tenants du libre-échange, chez les “neocons”, chez les américanistes bien entendu. (Le “lavage de la psychologie” ne doit pas être confondu, selon moi, au mal nommé “lavage du cerveau” pratiqué par les communistes. Il s’agissait en fait d’un “reformatage de la pensée”, par la répétition de slogans, discours, etc., ayant effectivement un sens. Les tortures de la CIA n’emploient que des méthodes de “choc”, notamment sensoriel, sans aucun sens, qui détruisent le contenu de la psychologie sans rien mettre à la place.)

• …Pour autant, effectivement, cette action automatique du système de la communication, puisqu’elle “ouvre” la psychologie, la tient ouverte à d’autres données. C’est là qu’est le nœud de l’affaire, et peut-être l’effet pervers de la méthode.

• Vous dites qu’il faut une crise personnelle pour que la psychologie rejette le poison qu’elle a absorbé et accepte d’autres données, celles qui conduiront à une pensée de résistance. Est-ce bien là le sens de votre propos ? Dans tous les cas, j’y souscris et c’est bien mon idée. Je pense simplement que cette crise personnelle, qui peut prendre des formes très diverses, qui est nécessairement une très grande souffrance, est elle-même causée par la crise extérieure du système, qui amène à des situations complètement différentes de celles qu’on avait envisagées lorsqu’on acceptait le système, à des pressions insupportables pour la psychologie. Je crois qu’il y a une violence de l’information de la crise, multipliée par la puissance du système de communication, qui, aujourd’hui, suscite des crises de psychologies personnelles et font naître (chez certains) l’ “esprit de résistance”. L’essentiel est bien dans ce rapport entre l’intérieur (la psychologie) et l’extérieur (la pression sur la psychologie).

• Ce n’est d’ailleurs pas nouveau. C’est un développement névrotique identifié. Voyez les explications autour du docteur Beard, qui identifia la neurasthénie en 1880, comme “le mal américain”, causé par le développement de la civilisation américaniste. (Notre lien : http://www.dedefensa.org/article-une_lecture_revelatrice_sur_la_crise_de_la_psychologie_americaine_les_tyrannies_de_l_ideal_le_mal_americain_et_ses_remedes__14_06_2004.html). « «La nervosité américaine est le produit de la civilisation américaine ... Notre immunité contre la nervosité et les maladies nerveuses, nous l’avons sacrifiée à la civilisation. En effet, nous ne pouvons pas avoir la civilisation et tout le reste ; dans notre marche en avant, nous perdons de vue, et perdons en effet, la région que nous avons traversée.» Cette “civilisation” dont parle Beard, c’est le développement de la puissance du système du technologisme, secondé par le système de la communication, aujourd’hui parvenu à un paroxysme.

• Pour moi, la crise du système est un automatisme qui entraînera de plus en plus de ces retournements psychologiques, avec tous les risques afférents de malaises et de souffrances psychologiques, jusqu’au risque de la folie. La crise du système est liée à sa puissance. Plus le système est puissant, plus sa pression est forte, plus il se développe en une crise, plus il se découvre tel qu’il est, plus il bouscule les psychologies qu’il a conquises, plus il met ses propres conquêtes psychologiques en péril. Sa faiblesse mortelle est dans sa force mortelle. 

Comment vient l'esprit de résistance...

Article lié : DIALOGUES-III : La “thèse” de La grâce de l’Histoire

Christian Steiner

  06/04/2010

Tout d’abord merci pour votre initiative de dialogue et d’ouverture, qui me semble ne pouvoir être que salutaire aujourd’hui, dans une perspective de réflexion et de salut commun (dans la perspective aussi de ce qu’aucun ne nommait « l’intellectuel collectif »? – et dont le dialogue entre Philippe Grasset et Jean-Paul Baquiast est la base d’un noyau possible).

Merci pour le texte de P.G., où il prend une fois encore la peine de présenter sa « thèse », son intuition, sa démarche de manière rigoureuse et claire, élégante et plaisante (malgré la gravité du sujet – ou à cause ?) et, je trouve, entraînante.

Mais au but. Bien que vous suivant sur l’essentiel, j’ai néanmoins envie de réagir à la logique de l’avant avant dernier paragraphe (« Mais le processus est à double sens… »).

La question est :

Comment la psychologie pervertie et/ou influencée par le système, comment cette psychologie que vous décrivez – et j’y souscrit – comme touchée dans son intégrité même jusqu’à ce que « la pensée favorable au système (…) lui apparaisse à lui-même, comme un produit naturel de sa propre réflexion entièrement autonome et nourrie à une connaissance qu’il maîtrise », comment cette psychologie-là, touchée dans ce qui fait sa perception, ce qui fait sa personnalité, peut-elle « retrouver les composantes de ce qui peut devenir une pensée de résistance et de révolte » ?

Votre argument est que, perméable au formidable flux d’information d’aujourd’hui, elle peut en arriver au constat qu’elle est sous influence et agressée. Mais cela répond-t-il à la question de savoir comment une psychologie sous influence en arrive soudain à se former un jugement l’autorisant à se percevoir comme sous influence et, plus crucial encore, à ressentir la nécessité de réagir à cela ? (l’interpréter comme une agression insupportable) ?

Je pense – et là j’en appellerai aussi à ma subjectivité, à mon expérience personnelle, à l’observation de mon vécu et de celui de mes proches –, que pour passer du constat de cette influence, de « cette usurpation » de notre psychologie par le système, à « la pensée de résistance » (et l’action, et le comportement qui en sont la preuve), il faut un choc profond, un choc psychologique (affectif, existentiel), quelque chose comme une crise existentielle, une crise tellement grave qu’elle menace l’individu « dans sa substance » pour le dire rapidement, dans son identité, dans son image de soi, dans ce qui a fait sa vie jusqu’alors, et l’oblige à parer au plus pressé, écarter l’accessoire et aller directement à l’essentiel, au vital, et trancher.

Il serait donc pour moi moins question de constat que de choc, de crise personnelle forçant à la guérison, au sauvetage de soi, et de la recomposition du regard en profondeur que cela nécessite (donc de recomposition des priorités). Moins question d’accès à l’information ou de constat qu’à ce que nous faisons avec ce dont nous disposons (constat, expérience) et pour quoi, dans quel but, à quel fin…

interview dans Le Point du SG de l'OTAN

Article lié : La “victoire historique” de BHO, ou Washington contre les Etats de l'Union

jean vinatier

  06/04/2010

Il y a des hommes...

Article lié : Petraeus, “robot providentiel”

patrice G

  06/04/2010

... d’une certaine trempe, qui se couronnent eux-mêmes empereur. ‘vanity fair’ ou pas.

“La scène se déroule le 2 décembre 1804, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Or les sacres des rois de France avaient lieu habituellement à la cathédrale de Reims. Au moment où le pape allait prendre la couronne, dite de Charlemagne, sur l’autel, Napoléon la saisit et se la mit sur la tête.”

Comment vient l'esprit de résistance...

Article lié : DIALOGUES-III : thèse de La Grâce de l’Histoire

Christian Steiner

  04/04/2010

Tout d’abord merci pour votre initiative de dialogue et d’ouverture, qui me semble ne pouvoir être que salutaire aujourd’hui, dans une perspective de réflexion et de salut commun (dans la perspective aussi de ce qu’aucun ne nommait « l’intellectuel collectif »? – et dont le dialogue entre Philippe Grasset et Jean-Paul Baquiast est la base d’un noyau possible).

Merci pour le texte de P.G., où il prend une fois encore la peine de présenter sa « thèse », son intuition, sa démarche de manière rigoureuse et claire, élégante et plaisante (malgré la gravité du sujet – ou à cause ?) et, je trouve, entraînante.

Mais au but. Bien que vous suivant sur l’essentiel, j’ai néanmoins envie de réagir à la logique de l’avant avant dernier paragraphe (« Mais le processus est à double sens… »).

La question est :

Comment la psychologie pervertie et/ou influencée par le système, comment cette psychologie que vous décrivez – et j’y souscrit – comme touchée dans son intégrité même jusqu’à ce que « la pensée favorable au système (…)  lui apparaisse à lui-même, comme un produit naturel de sa propre réflexion entièrement autonome et nourrie à une connaissance qu’il maîtrise », comment cette psychologie-là, touchée dans ce qui fait sa perception, ce qui fait sa personnalité, peut-elle « retrouver les composantes de ce qui peut devenir une pensée de résistance et de révolte » ?

Votre argument est que, perméable au formidable flux d’information d’aujourd’hui, elle peut en arriver au constat qu’elle est sous influence et agressée. Mais cela répond-t-il à la question de savoir comment une psychologie sous influence en arrive soudain à se former un jugement l’autorisant à se percevoir comme sous influence et, plus crucial encore, à ressentir la nécessité de réagir à cela ? (l’interpréter comme une agression insupportable) ?

Je pense – et là j’en appellerai aussi à ma subjectivité, à mon expérience personnelle, à l’observation de mon vécu et de celui de mes proches –, que pour passer du constat de cette influence, de « cette usurpation » de notre psychologie par le système, à « la pensée de résistance » (et l’action, et le comportement qui en sont la preuve), il faut un choc profond, un choc psychologique (affectif, existentiel), quelque chose comme une crise existentielle, une crise tellement grave qu’elle menace l’individu « dans sa substance » pour le dire rapidement, dans son identité, dans son image de soi, dans ce qui a fait sa vie jusqu’alors, et l’oblige à parer au plus pressé, écarter l’accessoire et aller directement à l’essentiel, au vital, et trancher.

Il serait donc pour moi moins question de constat que de choc, de crise personnelle forçant à la guérison, au sauvetage de soi, et de la recomposition du regard en profondeur que cela nécessite (donc de recomposition des priorités). Moins question d’accès à l’information ou de constat qu’à ce que nous faisons avec ce dont nous disposons (constat, expérience) et pour quoi, dans quel but, à quel fin…

“Scénette” ou “Saynète”?

Article lié : Le tango sino-BHO

Philippe Grasset

  03/04/2010

Merci de votre remarque et de votre souci de notre crédibilité mais nous restons sur notre “scénette”. Nous ne voudrions surtout pas verser dans le purisme, d’autant que le propos est ici plutôt de dérision, et le mot employé pour sa sonorité plus que pour le sens par ailleurs évident. Il reste que le mot “scénette” est d’emploi, même s’il n’est pas nécessairement académique, et que son sens n’est pas absurde ni déplacé dans le contexte. Voyez Wikidot.com (http://sagas.wikidot.com/fables), à l’article “les Fables”, indiqué dans «les dérivatifs les plus connus» du genre: «Scénette : Scène concise illustrant un récit ou une histoire.»

simple correction

Article lié : Le tango sino-BHO

Jean-Jacques JUGIE

  03/04/2010

Saynète SVP. De tels “lapsus” nuisent à votre crédibilité, quoi que vous en pensiez.