ZC
27/02/2010
je lirai c’est promis
Coli
27/02/2010
@ZC
Je suis assez d’accord avec votre analyse, la vision donnée dans cet article est assez révélatrice de la vision simplifiée de l’histoire en vogue en ce moment, mais celle-ci n’est pas seulement eurocentriste (et économico-centriste AMHA), elle est fausse, même au niveau de la seule Europe. Après les Carolingiens aucune puissance n’a vraiment été en mesure de dominer le continent, ou en tout cas, pas pour longtemps.
Ce qui a caractérisé l’Europe, c’est la recherche d’équilibre permanente par le jeu des alliances pour contrer immédiatement la puissance montante du moment. On peut parler à la limite de centre(s) financier(s) prépondérant(s), mais il y a toujours eu bien d’autres facteurs de rayonnement en Europe.
laurent juillard
27/02/2010
De ZC :
“Oui nous sommes à l’aube d’un basculement phénoménal qui verra le monde regarder vers l’Est, comme l’avait annoncé il y à presque un siecle Claude Levi-Strauss”
Réponse:
Certes mais, vivant en Indonésie, ce que je peux voir actuellement du développement du sud est asiatique est basé lui aussi sur un ultra libéralisme et consumérisme débridé.
S’il ne l’est pas sur le plan politique, le modèle américain, sur le plan social, est une référence fondatrice et y est encore fortement présente.
Il n’y a qu’à regarder comment sont construits les programmes télévisés pour y retrouver mercantilisme, violence et abrutissement de la pensée et ceci d’une manière encore plus caricaturale qu’aux USA.
Et se rappeler la force de la télévision dans le formatage d’une conscience sociale pour se demander si sur le plan social, moderniste, l’élève asiatique ne va pas dépasser le maitre américain, d’ici une ou deux générations.
Francis Lambert
26/02/2010
@ ZC à lire c’est passionnant
L’EXTRÊME-ORIENT ET NAPOLÉON BONAPARTE (pdf) par Pierre-Richard Féray
http://www.feray.org/pdf/NapoleonOrients.pdf
J. Tulard [Napoléon ou le mythe du sauveur, 1977, 2001] rapporte le propos plus élégamment : « l’Europe n’est qu’une taupinière. Tout s’use ici. Il faut aller en Orient, toutes les grandes gloires viennent de là ! » Et Napoléon ajoute : « les grands noms ne se font qu’en Orient » [ibid., p. 93-102].
Bertrand Arnould
26/02/2010
Grosse et belle collecte d’analyses diverses, de belles et bonnes sources, et excellente construction, progressive a souhait d’une synthèse qui me semble aboutie. Merci monsieur
waccsa
26/02/2010
“We need a political system that recognizes the fragility of our social arrangements, and is willing to compromise before tensions grow too great”.
Effectivement, le blocage total et public de la réforme des soins de santé, dû à l’esprit partisan des élus US et/ou la faiblesse d’Obama, alors même que le chômage explose, montre à quel point une telle évolution de ce système politique est peu crédible en l’état actuel des choses.
Toutefois il sera intéressant de suivre l’évolution de la popularité de Ron Paul au sein même de l’establishment US, et si une partie de celui-ci ne se rallie pas en partie à ses idées (même sans aucune conviction personnelle), pour être réélu lors des diverses échéances électorales. Auquel cas, il pourrait peut-être advenir que le véritable “American Gorbatchev” ne serait pas le Président en exercice, le pouvoir exécutif sous Obama étant peut-être définitivement “broken”, mais un simple sénateur populaire et ayant une stature morale lui conférant une légitimité dont les autres acteurs de Washington sont dénués.
ZC
26/02/2010
réponse à Coli:
voila une analyse excusivement eurpéocentriste, le sceptre du monde dans les circonstances historiques décrites n’a jamais été tenu d’une seule main; ainsi l’Empire turco-musulman était tout aussi prospère et ouvert que ne l’était la hollande au XVIème, sa sphère d’influence était tout ausi “mondialisée” que celle couverte par l’Occident.
Mais aucun manuel d’histoire occidentale n’en raconte la puissance et l’importance.
Aujourd’hui l’asie est un monde à elle toute seule, sa puissance est palpable dans l’immense sphère asie pacifique; C’est d’ailleurs là que le bât blesse; ils n’attendent plus grand chose de l’Occident.
Quand à la tolérance et l’humanisme qui permettraient à un Etat de revendiquer de tenir le sceptre du monde, il convient de rappeler que l’Angleterre et la France du XIXème siècle se sont plutôt illustrées par des occupations coloniales qui ont laissé peu de marge aux populations appelées sous le doux nom d’indigènes,à en comprendre le sens.
Quant à la “transfusion d’intelligence”, là encore,il convient de préciser que grâce à la “mondialisation” qui a pour conséquence la desindustrialisation de l’Europe , la Chine a pu obtenir l’accès aux brevets européens, sans effort, et tout ce qui compte d’ingeenérie en Occident rêve de travailler à Shangaî.
Oui nous sommes à l’aube d’un basculement phénoménal qui verra le monde regarder vers l’Est, comme l’avait annoncé il y à presque un siecle Claude Levi-Strauss
Coli
25/02/2010
‘Le Monde’ s’est fendu hier d’un article de la même eau sous la plume de François Fourquet, qui s’interroge sur la capacité de la Chine à prendre le “leadership” mondial, avant de conclure que décidément non, la Chine ne sest pas suffisamment convertie à la tolérance occidentale pour pouvoir aspirer à cette place enviable. « Les Etats-Unis tiennent le manche, et pour longtemps encore » écrit-il.
On y retrouve une fois de plus les mêmes présupposés, la même vision anglo-saxonne sur la prépondérance de léconomie, à savoir : il y a toujours un « leader », cette place est nécessaire, il nest pas concevable quelle soit laissée vide, les chinois y aspirent forcément, ça a toujours été comme ça, ça le sera toujours, une puissance en remplace toujours une autre etc, etc .. Avec comme « perle » à la fin de larticle une ouverture vers lInde qui pourrait elle, prétendre à ce rôle, car elle partage les mêmes valeurs que lEurope ????
Depuis longtemps déjà, l’‘humanité forme une société mondiale. Qui dit société, dit pouvoir. Il existe un pouvoir mondial, et ce sont les Etats-Unis d’Amérique qui le détiennent depuis soixante-dix ans : un “leadership mondial”, plutôt qu’un pouvoir comme celui qu’un Etat-nation exerce sur son territoire. Qui prendra la relève du leadership américain ? On se rassure avec l’idée d’un monde multipolaire, que l’on veut croire équilibré et sans guerre.
Mais sur le plan économique, en tout cas, le monde n’a jamais eu, depuis 1500, qu’un seul pôle dominant à un moment donné. Il y eut certes une sorte d’hésitation dans les moments de passage d’un leadership à l’autre, par exemple de la Hollande à l’Angleterre au XVIIIe siècle, puis de l’Angleterre aux Etats-Unis au XXe siècle.
Ce furent des périodes de troubles et de guerres mondiales en vue de conserver ou de conquérir le “sceptre du monde”. Mais il ne saurait y avoir deux leaders mondiaux, pour la même raison que dans la chrétienté médiévale il ne pouvait y avoir deux empereurs ou deux papes en même temps, sinon dans les moments de crise.
Avec la montée en puissance des pays émergents, on parle beaucoup du défi que la Chine lance à l’Amérique : elle aurait l’ambition de conquérir le leadership du monde, de redevenir l’empire du Milieu qu’elle a cru être jadis. Des observateurs interprètent ainsi son attitude au G20 ou à Copenhague en 2009. “Elle réclame désormais sa part de gouvernance du monde”, nous dit Thierry Wolton (Le Monde du 15 janvier). Mais c’est une illusion : elle n’aura pas les moyens de sa prétention aussi longtemps qu’elle restera prisonnière de son régime politique et religieux.
Avant que l’Angleterre pût arracher la suprématie à la Hollande, elle avait bénéficié d’une étonnante “transfusion de civilisation”, d’intelligence, de savoir-faire en provenance de sa petite voisine. De même les Etats-Unis reçurent en héritage de l’Europe et surtout de l’Angleterre ce qu’il y avait de mieux en matière d’hommes et de femmes, de savoir-faire, de technique, de science et d’esprit d’entreprise : ce fut une formidable “transfusion de civilisation” à travers l’Atlantique, beaucoup plus qu’un simple transfert de technologie.
Dans cette transfusion, il y avait un élément si fin et si ténu qu’on le distingue à peine, mais qui est d’une extrême importance : la tolérance. La tolérance était la condition fondamentale pour qu’une puissance puisse exercer le leadership de l’économie-monde européenne ou pour porter le défi au leader. Pour attirer les flux, il faut les accepter tous, y compris sur le plan religieux.
Amsterdam accueillait tous les réfugiés d’Europe, qu’ils fussent juifs portugais expulsés ou artisans, banquiers ou intellectuels français protestants fuyant le fanatisme catholique de Louis XIV, qui confondait pouvoir d’Etat et autorité religieuse. Londres accueillait tout le monde, fascinait et faisait rêver nos philosophes, Voltaire surtout qui y avait séjourné et lu la Lettre sur la tolérance, de John Locke, auquel il a rendu hommage en écrivant plus tard un poignant Traité de la tolérance.
Voilà pourquoi Paris, ville prestigieuse, mais tenue par la lourde main d’un roi intolérant, n’a jamais été, à aucun moment, une capitale de l’économie-monde européenne. Les Américains ont reçu des Anglais un héritage précieux au moment même où ils rompaient leur lien de dépendance et rejetaient leur tutelle : l’esprit de leurs institutions. Si plus tard ils ont gagné la guerre froide, c’est que la religion de la démocratie et des droits de l’homme s’était infiltrée subtilement dans l’esprit des gens et même des dirigeants vivant sous l’empire du communisme, cette religion rigide et totalitaire.
Voilà pourquoi enfin la Chine, malgré tout son poids en termes de nombre d’hommes, d’industrie, de réserves financières et de PIB, n’a pour l’instant aucune chance de diriger le monde. Diriger, ce n’est pas peser lourd, ce n’est pas imposer, c’est attirer, entraîner : le leadership n’existe qu’à condition d’être accepté, et même parfois souhaité par ceux sur lesquels il s’exerce, comme une partie du monde l’a fait lorsqu’en 1941 les Américains se sont emparés résolument du sceptre du monde qui allait à vau-l’eau depuis que l’Angleterre y avait renoncé en 1931.
Or la Chine, nous le voyons tous les jours, est encore engoncée dans un manteau à demi totalitaire qui gêne ses mouvements et fait peur à tout le monde. Janos Kornaï, économiste hongrois à l’époque socialiste, définissait l’économie socialiste par le monopole politique d’un parti communiste.
Or le Parti communiste chinois possède encore ce monopole, bien que son marxisme ait largué les amarres avec la doctrine marxiste et la propriété collective. Happé, englouti par une tradition impériale vieille de deux millénaires et justifiée par une religion sectaire, ce parti reste foncièrement intolérant.
Il ne sait que dire non, il se raidit, il se crispe, il ferme la Chine à toute influence provenant de la religion de la démocratie - la nôtre et celle d’une bonne partie du monde. Ses dissidents en souffrent tous les jours et nous le disent tous les jours. Rompre avec cette tradition de fermeture, s’ouvrir vraiment au monde (et pas seulement à ses capitaux), telle est la condition pour qu’un jour la question d’un leadership chinois puisse seulement se poser.
L’Inde, moins “pesante” peut-être, mais partageant en propre avec l’Europe une tradition de tolérance religieuse bien plus ancienne que sa conquête par l’Angleterre, a plus de chances d’offrir un jour le profil d’un challenger éventuel. Mais, en attendant, le monde tourne et les Etats-Unis tiennent le manche, et pour longtemps encore.
Francis Lambert
25/02/2010
“il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-Default Swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne. Ce que font en ce moment les marchés financiers n’est pas sans rappeler l’opération de George Soros qui coula la livre britannique en 1992 (quand on pense que le renouveau de la « science » économique est entre ses mains !)
Votre cagnotte pour la Grèce, si péniblement rassemblée, sera emportée par la bourrasque en quelques heures, et il vous en faudra immédiatement quatre autres : une autre pour le Portugal, une pour l’Irlande, une pour Chypre et une beaucoup plus grosse que les quatre autres mises ensemble, pour l’Espagne.”
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8523#comments
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
waccsa
25/02/2010
Heureusement, le système a tout prévu : en cas de KO technique dObama avant la fin de son mandat, Joe Biden sera là pour assurer le spectacle, hypothèse dont la seule perspective est délicieuse.
Francis Lambert
25/02/2010
“(La guerre diplomatique Argentine-Angleterre concernant les Malouines et son pétrole) a repris au mois de décembre dernier, lors du sommet ibéro-américain de Lisbonne, coïncidant avec la validation du traité constitutionnel européen du même nom.
Sur exigence britannique, les Malouines intègrent l’Union européenne.
Cristina Kirchner proteste aussitôt de la «souveraineté» de Buenos Aires sur les îles et prend à témoin l’hôte portugais pour qu’une solution négociée soit trouvée dans le cadre de l’ONU et de l’Organisation des États américains (OEA). Londres fait mine de ne pas entendre. Jusqu’au prochain rebondissement.
Cette fois, le nouveau coup part de Grande-Bretagne, d’où il est décidé d’autoriser des forages pétroliers autour de l’archipel. En réponse, le 16 février, l’Argentine impose par décret l’obligation pour tout navire en route vers les îles de solliciter un permis de traversée de ses eaux territoriales.” http://www.slate.fr/story/17719/malouines-«le-spectre-dun-guerre»
Rigolo de voir la boutique souverainiste anglaise exiger (28 ans après son raid au bout du monde !) que ces ilôts lointains intègrent une UE qu’ils n’arrêtent pas de vilipender et ridiculiser.
Par contre ces mêmes Anglais bloquent leur voisin Islandais ... au titre qu’ils agissent comme la City (en flibustiers financiers) !
Et comme par hasard ils se décident enfin à explorer juste deux mois après cette “intégration” ... tout autant contestée par l’Argentine que l’occupation Anglaise des Malouines en 1833.
Les Anglais ont gaspillés leur puits en Mer du Nord (à la différence des Norvégiens), ils ont raté leur pillage en Irak ... il ne leur reste effectivement plus qu’à “vider” les Malouines à la barbe de l’Argentine.
Et certains politiciens se demandent de quoi Laidie Ashton of Upholland va s’ocupper. Ou pourquoi les Anglais ont insisté pour avoir leur représentant aux affaires étrangères de l’UE.
Manifestement les Anglais veulent manipuler leur “Ligue Européenne” (ce à quoi ils rabaissent l’UE) contre le bloc Latino-Américain qui fait son union à toute allure contre l’impérialisme Anglais.
L’UE va t’elle se laisser mener par le bout du nez dans un affrontement avec l’Amérique Latine, contre sa propre communauté hispanique et nos intérêts ... tout cela pour satisfaire le racket impérial Anglais qui ne considère l’Europe que comme son “marché indigène” ?
Reste à trouver du pétrole à Gibraltar pour voir la tête des Espagnols.
Francis Lambert
24/02/2010
depuis deux semaines dans le top 100 des meilleures ventes du site Amazon.
« Une des choses les plus diaboliques que j’ai pu lire… » Les éditions de la Fabrique peuvent remercier l’ultraconservateur Glenn Beck pour cette phrase prononcée lors de sa chronique, enregistrée sur Fox News un mois avant la sortie américaine de l’ouvrage.
http://www.rue89.com/2010/02/24/affaire-coupat-linsurrection-qui-vient-affole-les-americains-140112
Francis Lambert
24/02/2010
Upholland: la charmante petite ville de son enfance dans le Lancashire.
Son mari est Psephologist. Si, si.
Il fait de l’analyse statistique d’élections (merci Wikipedia) avec des Psepholographs (successeur de “l’Electoral Pendulum” developé par Malcolm Mackerras, sans oublier “l’Electoral Matrix”)
Parlez donc d’Harry Potter et de Lord Voldemort car ce monde magique EXISTE à coté du nôtre, juste une petit mur de virtualité à franchir et ... nous y voilà.
Voilà où ?
According to Rowling, a major theme in the series is death: “My books are largely about death. They open with the death of Harry’s parents. There is Voldemort’s obsession with conquering death and his quest for immortality at any price, the goal of anyone with magic. I so understand why Voldemort wants to conquer death. We’re all frightened of it.”
Kafka ... c’est qui ce roturier qui ne propose que l’absurde ?
Stephane Eybert
24/02/2010
Un paiement par paypal est pour le client si facile. Cela n’oblige pas a être une donantion. Il y a des outils Paypal pour les abonnements.
De plus Paypal offre maintenant une nouvelle interface de programmation depuis quelques temps, qui je crois vous permet d’avoir le formulaire de paiement dans votre site web.
Paypal est difficilement contournable.
De plus, il vaut mieux pour vous offrir plusieurs moyens de paiement. Il y a aussi Payex, 2Checkout, etc..
Archiloque
24/02/2010
Elle est réélement prometeuse
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