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Terrorisme: incontrôlable?

Article lié : Le Yémen? Yes, we can!

Jean-Paul Baquiast

  04/01/2010

Il est certain que les Etats-Unis, face à la menace d’un attentat terroriste provenant d’un « combattant suicide » supposé inspiré par la branche yéménite d’El Qaida, sont tentés de « sur-réagir » catastrophiquement, en engageant au Yémen une guerre aussi vouée à l’échec que les précédentes au Moyen Orient. Mais peuvent-ils ne pas le faire ? Si l’attentat manqué du « pantybomber » de Northwest Airlines avait réussi, si d’autres attentats de même nature suivaient, Barack Obama pourrait-il rester calme ? Pourrait-il même rester au pouvoir ? Si des attentats identiques frappaient les lignes aériennes européennes, celles assurant par exemple la liaison avec le Maghreb, que feraient les Européens ?
Nous sommes là en face semble-t-il d’enchaînements systémiques. La puissance inégalitaire non partagée, celle des Etats-Unis, mais aussi celle de l’Europe, suscite désormais des actes terroristes individuels. Il n’y a guère besoin d’une structure Al Qaida forte pour les organiser, ni même d’un hypothétique complot des néocons américains visant à déstabiliser Obama.  .  Les populations mondiales, même dans les pays riches, sont assez pourvues en déséquilibrés pour que, à tous moments, des individus voulant se grandir par un acte suicidaire entraînant des conséquences spectaculaires ne passent à l’acte en utilisant les outils dits de la guerre du faible au fort, à la portée de tous. La généralisation des moyens de communications mondiaux ne fait que favoriser leurs recrutements.

La fragilité intrinsèque des puissances dominantes, reposant sur leur complexité technologique,  ne peut qu’encourager les agressions de type viral, du type de celles du pantybomber nigérian. De la même façon, pour prendre une image en fait peu transposable, l’extrême complexité de certains systèmes technologiques, tel l’actuel LHC du CERN, peut augmenter d’une façon exponentielle la probabilité de survenance de bugs informatiques assimilables à la prolifération de virus.

Pour s’en prévenir, au niveau des pays riches, il faudrait en principe soit multiplier à l’infini les mesures de sécurité, jusqu’à finir par ne plus bouger et ne plus rien faire (y compris en coupant l’Internet et la télévision). Soit accepter la suppression complète des inégalités mondiales…toutes mesures totalement infaisables …Personnellement, je ne vois très bien de solutions envisageables, sauf à laisser faire et s’armer de philosophie. Il en est ainsi semble-t-il des évolutions systémiques, de celles que j’appelle anthropotechniques. Elles ne sont ni prévisibles ni bien entendu contrôlables.

L'Arabie Saoudite finira par être encerclée

Article lié : Le Yémen? Yes, we can!

Dedef

  04/01/2010

La guerre civile est en cours au Yemen depuis un bon moment; et les US y sont déjà.

http://dissidentvoice.org/2009/12/the-horrors-of-media-warfare/

“Despite the tragic experiences and setbacks suffered in the last few years, the same trend continues with total impunity. As the adage confirms, the only thing we learn from history is that we never learn from history. In the provinces of north-west Pakistan, the empire carries out drone strikes at will whilst the dead remain faceless and fade away as disputed statistics. In the war-torn Yemeni province of Saada, the situation is arguably far more desperate.

During the last two months, the intensity of battle has taken a turn for the worst. With the advent of direct Saudi and US involvement in the war against Houthi ‘rebels’, the battlefront has seen relentless bombardment day after day. Still however, imagery out of Saada has been limited to rising smoke plumes from lifeless hills in a jagged terrain. Obvious questions arise on the intent of filters and newscasts by airing such images, which I leave to the reader.

Images of innocent children forcibly robbed of life are missing altogether in this de-sensitized version of war; the screams and squeals of the wounded, the sorrow-filled faces and abjectness of widows and orphans do not feature in this war. By associating lifeless images of bombed hills with the deadly loads of F-16s, our perceptions are not only conditioned but ultimately, it is our natural reaction to the deep agony and torment suffered by fellow humans that is curtailed.

Newscasts and orchestrators of PR campaigns establish — albeit implicitly, through their coverage — that in the case of the ravaging war in Saada, the Saudi-Yemeni-US military alliance is only ‘wiping out’ rogue rebels whilst innocents remain untouched by the blind killing and destruction.

Similarly, at the propaganda level the Houthis have been variously branded as clients of Iran,1 and more recently as noted by Jane Novak who is a long-time analyst and expert on Yemeni affairs, airstrikes on Al Qaeda are being conflated with strikes on Houthis to give a veneer of legitimacy to the ongoing bloodshed.2 Whatever asymmetry that exists in the military firepower of the two sides is simply being carried forward and multiplied on the media battlefield.”

Voir aussi:
http://dissidentvoice.org/2009/12/emperors-of-silent-wars/

http://www.csmonitor.com/World/terrorism-security/2009/1221/Saudi-air-strike-kills-Yemen-rebels-as-US-drawn-into-fight

The hidden war:  Omayma Abdel-Latif looks at the regional rivalry between Iran and Saudi Arabia and its implications
http://weekly.ahram.org.eg/2009/971/re4.htm

Et sur le Yemen le site qui s’y intéresse depuis longtemps:
http://armiesofliberation.com/

L’Arabie Saoudite finira par être encerclée d’ États félons et de soldats US. Les Cheiks devraient s’inquiéter pour leur avenir, surtout si le prix du pétrole ne monte pas.
Pour l’instant la consommation baisse semble-t-il.

Facebook

Article lié : Le Nouvel An de dedefensa.org: Ouverture libre

Stephane Eybert

  03/01/2010

a passe la barre des 350 millions d’utilisateurs. Le marketing viral sera un jour plus important que la publicite.

Les lecteurs commentateurs de DeDefensa pourraient peut être apprecier de voir leurs commentaires si brillants :-) être annonces sur leur page Facebook…

Si vous le souhaitez je peux vous programmer l’integration de votre site avec Facebook Connect. Gracieusement bien entendu.

Cordialement,

Stephane

Quest-ce qu'une nation?

Article lié : Le Nouvel An de dedefensa.org: Ouverture libre

Morbihan

  03/01/2010

Je vous suggère de consulter, sur le site EGEA, le message daté du 02 janvier 2010. Y est évoqué ce qui constitue une nation. Intéressant. Vraiment.

erase all

Article lié : Pourquoi ne parlent-ils pas?

Franck du Faubourg

  03/01/2010

Il arrive que les mots aient du mal à suivre la pensée..
Votre article est excellent, et votre travail ..précieux
On est malgré tout tenté de s’interroger, comme le fait Bernard Malone, sur ce silence assourdissant dont vous faites preuve par rapport à certains centres de pouvoirs, qui se font eux plutot bruyants depuis quelques temps
mes commentaires n’ont aucun intéret
Erase all si vous le préferez
Cordialement

Oh ... Le Pentagone a un plan :

Article lié : Persiflage et “discorde chez l’ennemi”

Francis Lambert

  02/01/2010

La preuve en graphiques

http://contreinfo.info/rubrique.php3?id_rubrique=50

NB : toujours Contre Info ... bravo.

Les banques ont parié contre nous tous, éditorial du New York Times

Article lié : Copenhague, ou le chaos du monde

Francis Lambert

  02/01/2010

Pendant la bulle financière, Goldman Sachs ainsi que d’autres établissements du secteur ont créé des produits financiers sophistiqués, adossés à des créances hypothécaires, les ont vendus à leurs clients, puis ces firmes ont parié à la baisse sur ces investissements.  (...)

Ces faits sont scandaleux à plus d’un titre. Malgré les promesses de mettre un frein aux excès, les lois réformant la finance ne seront pas soumises au Parlement avant plusieurs mois. La Chambre a voté un texte qui imposerait des contrôles sur les produits dérivés, mais on ignore encore s’il mettra fin à cette pratique. Le Sénat n’a pas encore rédigé de projet de loi. Et ni la Maison Blanche ni le Capitole n’ont traité de façon adéquate la grande question de savoir comment enrayer les opérations de négoce à haut risque que les banques réalisent à leur compte, et qui ont créé des conflits d’intérêt avec leurs clients et mis en danger l’économie dans son ensemble.

Pendant ce temps, Wall Street continue de défendre des pratiques qui nous apparaissent comme étant de la spéculation financière de bas étage.

Extrait de
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2944

NB : s’ils dénoncent c’est pour combiner pire, les manipulateurs gardent l’initiative à l’évidence.

Le cas Obama?

Article lié : Pourquoi ne parlent-ils pas?

Franck du Faubourg

  02/01/2010

Non seulement il n’a pas “été capable de briser le carcan..”, mais il a embarqué avec lui dès le départ les plus emblématiques des acteurs Front Office des puissances financières anglo-US - parmi ceux qu’un Simon Johnson dénonce avec véhémence: Geithner et Summers…
Les jeux semblaient donc faits dès le départ. La suite nous l’a confirmé: Obama suit le parcours convenu..
Pourrait-il en ètre autrement?

Votre désir- semble t-il- de vouloir vous soustraire à tout prix de l’influence de “certains courants de pensées à la mode” ne vous empèche t-il pas de prendre acte de certains faits, certaines informations très vite cataloguées comme “conspirationnistes”?

Cette “Oligarchie financière” que dénonce Taibbi, ou Johnson,  dont les faits d’armes peuvent ètre lus - quelquefois mème dans des journaux bien pensants comme Le Monde- comme un catalogue de scandales jamais sanctionnés ne se cache mème pas! Elle s’affiche, lance des déclarations à hurler de fureur (cf Blankfein et son God’s job), mais, comme par miracle, ne rencontre aucune réaction de nos gouvernants, et pratiquement pas de nos médias officiels…
La liste de ces scandales quasi hebdomadaires serait trop longue à faire ici. D’ailleurs le propos n’est pas là.

A la question “Why don’t leaders lead”, on serait tenté de réponse: because they’re not the real leaders”
Il faut voir cette séquence passée dans le dernier film de Michael Moore: Capitalism; a love affair, ou apparait Reagan se faire crûment ordonner par un émissaire de la FED de conclure vite son discours: on voit clairement qui est le patron!
Ceci n’est qu’un clin d"oeil, et un raccourci qui mériterait mieux..

On ne peut que reprendre ce qu’a écrit Bernard Malone à ce propos: pourquoi ne voulez-vous pas parler des vrais centres de pouvoir?

The American Nightmare.

Article lié : Pourquoi ne parlent-ils pas?

waccsa

  01/01/2010

” Cette même évolution de la psychologie collective peut même forcer à l’apparition ou à la transformation d’un dirigeant ou l’autre qui assumerait soudain cette vision tragique.”
Un discours du 19 mai 2009 d’un élu US.
http://www.youtube.com/watch?v=-kB-nWvq2ys

Pourquoi n'en parlez-vous pas ?

Article lié : Pourquoi ne parlent-ils pas?

bernard madone

  01/01/2010

bjr,

une approche et une profondeur tout à fait intéressants dans cet article.

Malheureusement desservi par une esquive incompréhensible sur ce qui touche aux “centres de pouvoirs” ultimement incriminés.
Pourquoi ce mutisme (auto-censure ?), qui ôte en grande partie la pertinence du propos   :-(

Pourquoi dire :
“Cette évolution se fait moins contre les structures existantes (les nations, les groupes de nations, etc.), que contre les dirigeants politiques et, ultimement, contre les centres de pouvoir (Wall Street, Pentagone, etc.) ...”
quand la dénonciation ultime porte en fait
“contre les centres de pouvoir (FED, Bilderberg, CFR, Trilateral, etc.) ...”

Wall Street est une place boursière, composées de multiples agents, agissants et réagissants en fonction de multiples critères et évènements, initiés ou subis.
Wall Street n’a rien d’un centre de pouvoir suprême !!!

Contrairement à la FED.
Alors pourquoi évoquer Wall Street au lieu d’évoquer la FED ?
Et tout ce qui se rattache aux dessous de la FED…
Incompréhensible.

Le pentagone est un centre de commandement opérationnel.
A ce titre, il est un lieu d’influence majeur.
Mais qui va croire que ce qui se décide au pentagone n’a pas été d’abord envisagé par d’autres cénacles (Bilderberg, CFR, Trilateral,...)
Entendons-nous bien : Envisagé ne signifie pas ratifié à l’unanimité.

Ce que je viens d’évoquer ne remet pas en cause cette thèse :
“Nous ne croyons pas que les dirigeants politiques soient collectivement aveugles, ou cyniques, ou manipulateurs. Nous croyons même qu’il n’y a aucune unité politique et psychologique entre eux, au contraire de la psychologie collective des populations et des couches intermédiaires de commentateurs qui prennent de plus en plus conscience de la crise fondamentale de la civilisation.”

...dès lors que l’on considère les hommes politiques et les instances “secondaires” que vous évoquez comme de simples intermédiaires n’ayant accès qu’à des informations finalement secondaires. Et ne percevant pas qu’ ils se rendent complices d’une stratégie qui se joue sur une échelle de temps supérieure et qui leur échappe.

Bref, un article qui fait précisément l’impasse sur les instances obscures qui sont actuellement dénoncées de par le monde…
Donc incompréhensible !

Bilan 2010 ... eh oui déjà! Suite de l'accroissement record de la charge de la dette.

Article lié : Copenhague, ou le chaos du monde

Francis Lambert

  31/12/2009

Selon l’agence de notation Fitch Ratings, Paris est à mettre dans le même sac que ses deux dispendieux voisins (NB: l’Espagne et le Royaume-Uni) il y a urgence à annoncer un programme de retour à l’équilibre des finances publiques s’ils veulent conserver leur prestigieuse note «AAA». Pour ces trois pays, argumente l’agence, la dette s’élèvera à plus de 90% du PIB en 2011. Or, elle fixe la limite acceptable pour un pays noté «triple A» à 80%. (...)

S’ils ne jugulent pas leurs déficits ils verront leurs notes dégradées, ce qui alourdira la charge des intérêts. (...)

La France a abordé la crise en moins bonne posture. En 2007, alors qu’elle était lestée par une dette représentant 69,9% du PIB, l’Espagne plafonnait à 42,1% et le Royaume-Uni à 46,9%. En 2011, la France sera encore dans la moins bonne position des trois, avec un ratio dette sur PIB de 99,2%, contre 94,1% pour le Royaume-Uni et 74,3% pour l’Espagne.
Surtout, Paris manque de crédibilité, comme Londres et Madrid. «Les investisseurs savent que l’Allemagne fera le nécessaire pour réduire sa dette c’est inscrit dans la loi (

<== !), mais ils ignorent quelles seront les réactions de la France», décrypte Philippe Waechter, directeur de la recherche économique à Natixis Asset Management. «Habituellement, les gouvernements français se contentent de dire que ça ira mieux demain.

Extraits du Figaro du 28/12/2009 Dette : la France, pas meilleure que l'Espagne, Guillaume Guichard

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009/12/28/04016-20091228ARTFIG00421-dette-la-france-pas-meilleure-que-l-espagne-.php
NB: depuis 30 ans c’est le résultat politique le plus important ... malgré les “promesses des politiciens”, malgré les “engagements internationaux” et surtout malgré les rapports annuels de la “Cour des Comptes” ... ce qui prouve une volonté politique permanente qui n’est pas prêt d’évoluer, bien au contraire: la crise est leur jackpot. Le fisc est réduit au rôle de “capo” des lobbies, il privatise massivement les revenus de la dette, la collusion politico-financière l’augmente évidemment et enfume la “Nation”.

Rafraichissons encore les mémoires ...  “L’emprunt Giscard d’Estaing, est un emprunt national émis par l’État français en 1973 au taux d’intérêt de 7 % (...) Cet emprunt a la réputation d’avoir été particulièrement ruineux pour les finances publiques : pour 7,5 milliards de francs emprunté pour 15 ans, l’état dut rembourser (en intérêts et capital) plus de 90 milliards de francs.” http://fr.wikipedia.org/wiki/Emprunt_Giscard

Et pour ceux qui ont la mémoire plus longue ... c’est encore bien plus clair.

Bilan des ventes d'armes US

Article lié : Copenhague, ou le chaos du monde

Dedef

  31/12/2009

Si des chiffres sur le bilan des ventes d’armes US vous intéresse:

U.S. Arms Sales: Agreements with and Deliveries to Major Clients, 2001-2008 (by Richard F. Grimmett, Congressional Research Service) (pdf)
Military Spending and Armaments, 2008 (SIPRI) (pdf)
US DSCA Announces Numerous Foreign Military Sale Opportunities in Middle East (Defence Professionals)
http://assets.opencrs.com/rpts/R40959_20091202.pdf
http://www.sipri.org/research/armaments/production/resultoutput/arms_prod_companies/top100aprodcomp
http://www.defpro.com/news/details/12151/

C’est asez complet et précis, avec Boeing, MDD, Dassault, BAE, etc..

Attitude US vis à vis de l'Iran

Article lié : Notes sur une “descente aux enfers”

Dedef

  31/12/2009

“une invasion de l’esprit par la ferraille et le technologisme”.
J’ai lu quelque part “Technoïde” qui me parait bien pour la chose.

Pour attaquer l’Iran, l’Irak conviendrait bien, ou un porte-avion.
Et effectivement ce serait une occasion pour la Turquie d’éjecter les troupes US de Turquie, à la De Gaulle.

Enfin pour l’attitude US vis à vis de l’Iran je renvois encore une fois à cet article remarquable.

“It Was Others Who Failed SPIEGEL Mohamed ElBaradei 05-18-2009”
http://www.spiegel.de/international/world/0,1518,625600,00.html

ElBaradei, agacé par les questions et commentaires pro-Israël du journaliste, se lâche plus que de coutume.
A lire pour ceux qui veulent une information sur ce que furent les “négociations” IRAN-US.

L'Empire du Mal.

Article lié : L’énigme US pour 2010, c’est Tea Party

waccsa

  30/12/2009

En ce qui concerne l’évolution du Tea Party, un point qui pourrait se révéler important sera l’attitude qu’adopteront les chrétiens évangéliques américains et leurs leaders vis-à-vis du système actuel.

Durant la première révolution américaine, les chaires des églises protestantes, mis à part celles de l’église anglicane, avaient été de véritables hauts-parleurs de la révolte contre les excès du gouvernement britannique.

Jusqu’à présent, les évangéliques ont été en général des alliés fidèles du parti Républicain, et donc du système actuel, jusqu’à l’extrémisme (soutien résolu aux diverses guerres). On pourrait faire formellement remonter cette alliance au discours de Reagan en 1983 devant l’association nationale des évangliques, où il dénonça l’URSS comme l’empire du mal (source wikipédia):
“‘L’ expression exacte fut, elle, prononcée pour la première fois lors d’un discours à Orlando le 8 mars 1983 devant l’Association nationale des évangéliques, une communauté religieuse. Dans une partie consacrée au gel de la course à l’armement nucléaire, à l’époque suggéré et souhaité par de nombreux américains, il met en garde contre « la tentation de renvoyer les deux parties dos à dos [les États-Unis et l’Union soviétique], d’ignorer les faits de l’Histoire et les tendances agressives d’un empire du mal, de qualifier la course aux armements d’énorme malentendu et par conséquence de s’exempter de la lutte entre le bon et le mauvais, le bien et le mal » (discours d’autant plus savoureux à la lumière actuelle).

Il est possible que cette alliance entre évangéliques et parti républicain soit proche de son terme, et qu’ils optent prochainement en masse pour l’option que représente Tea Party. Les évangéliques ont souvent été en première ligne dans l’agitation relative au health care reform, et le ralliement de certains élus républicains à ce projet ne va en tout cas pas dans le sens d’un apaisement. Si cela se confirme sur le ong terme, leur pouvoir d’influence pourrait peser lourd dans l’évolution de la situation interne aux USA.

Kinzer, Brzezinski et la théorie de "l'Arc de Crise"

Article lié : L’Afghanistan et Zbig, et le procès de “leur” histoire

Flumserberg

  30/12/2009

On assiste, depuis le début des années Bush, au procès systématique de l’interventionnisme US.

Si la démarche est fondée (le chaos étant la résultante de toutes les campagnes US), en revanche il y a méprise sur l’analyse des objectifs et intentions des administrations américaines successives : car contrairement aux apparences, les Américains NE SONT PAS “des ignorants des régions où ils s’engagent, avec des conceptions à courte vue”. Au risque de surprendre ici, on peut affirmer que la politique US n’a jamais cessé d’être cohérente -et est restée fidèle “à son esprit”.

En effet, depuis 1977, la politique étrangère US n’a pas varié d’un pouce : il s’agit, depuis Carter, de dé-structurer les systèmes régionaux et de casser les équilibres entre puissances pour mieux contrôler l’environnement géopolitique. Cette stratégie a été conçue par Brzezinski (théorie de “l’Arc de crise” = conflit+balkanisation+réorganisation (ultérieure) sous contrôle US ) et a été recyclée fidèlement depuis.

Quelques rappels (outre l’Afghanistan, évoqué par le maître lui-même) :

- les Etats-Unis sont à l’origine du succès de la révolution islamique en Iran. Pour faire bref : en 1978, l’Iran est une super-puissance régionale en dévenir, bastion de stabilité, à la pointe de la technologie (rafineries), co-fondatrice de l’Opep, et qui refuse le sur-armement proposé par Washington. Rien qui ne convienne aux stratèges US.
(Le résultat est malgré tout un désastre pour les Etats-Unis, les islamo-progressistes (soutenus par Washington) étant finalement éjectés du processus révolutionnaire par les mollahs) 

- Plus récemment : sous couvert de projet de “moyen-orient démocratique”, les Etats-Unis ont imposé des élections libres en Palestine. Les médias n’ont cessé de tourner en ridicule les Américains, pour leur incapacité à prévoir la montée en puissance du Hamas.
Mais qui peut croire un instant que les stratèges US n’aient pas su qu’un processus électoral offert à un peuple de réfugiés victime des pires conditions de vie depuis un demi-siècle n’aboutirait pas à la victoire de la faction la plus radicale de ses représentants ?

- Les mêmes médias ont continué de tourner en ridicule les Américains pour leur contribution à l’émergence des Chiites en Irak. Or, la situation politique en Irak aujourd’hui (un fédéralisme qui n’est rien d’autre qu’une balkanisation, avec un Kurdistan producteur de pétrole échappant à l’Opep) est un schéma qui convient parfaitement aux Etats-Unis. Ces derniers s’opposent de longue date à la main-mise sunnite sur le monde arabe et l’Opep (voir les réactions de Riyad à la politique iranienne des Etats-Unis depuis 2003) 

...d’autres exemples pourraient encore être évoqués (Pakistan et le “lâchage” de Musharraf ; Iran et la recherche d’un “deal” politique avec les mollahs).

En ce sens donc, et uniquement en celui-ci, la “...politique US est manipulatrice et agressive” (Ph.Grasset). On pourrait ajouter calculatrice et machiavelique. Ce constat n’a jamais été aussi vrai depuis le retour en force de la Russie en Asie centrale.

Contrairement aux apparences, il n’est question ici ni d’anti-américanisme, ni d’une nouvelle déclinaison de la théorie du complot -mais d’analyse des faits tels qu’ils sont.