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Article : Paroles de Villiers

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Méritent-ils encore notre confiance?

Pierre YVES

  25/03/2020

Une vidéo intéressante dans l’esprit du champ de réflexion objet de nos actuels doutes et questionnements sur cette situation ubuesque !
En effet, comment ne pas douter de la sincérité de gens qui ont fait des études poussées et spécifiques à éviter le chaos économique dans lequel ils nous contraignent et nous plongent actuellement !
Sérieusement, ces gens ont été sélectionnés par des concours extrêmement difficiles pour permettre à l’appareil d’état de récupérer le meilleur du meilleur, la crème de la crème afin de leur confier la destinée de toute une nation (Oups! Il ne faut plus dire ce gros mot!) disons, sinon famille, du troupeau de mouton amorphe que nous sommes en train de devenir ...
On attendait donc d’eux qu’ils se conduisent en pères de la nation ou tout au moins en bons pères de famille !
Au lieu de ça, ils ont tout ourdit pour détruire la nation et ils ont fabriqué dans leur grande tour d’ivoire une grosse machine mondiale à faire du fric dont ils sont les premiers à profiter et à faire profiter leurs cercles d’influence ( on appelait ça la cour du roi…. avant !)
Il a raison le petit Georges ! Il va bien falloir que certains rendent des comptes…un jour ou l’autre et que les frontières se referment sur les Nations!
La "famille" Lepen c’est aussi une grande blague et une usine à faire du fric (d’une autre manière) avec les bulletins de vote et qui est devenue maintenant tellement prévisible et manipulable qu’elle en est totalement instrumentalisée par la « grosse machine » à qui elle sert de marchepieds au moment des élections ; Mais elle en vit et ce n'est là que son seul but (inavoué et inavouable!).
Les Black Bloc c'est l'instrument favori du "pouvoir" pour faire peur aux "moutons" ...on leur fait voir les loups de temps à autres en leur disant que c'est ça l'extrémisme! La solution étant bien évidement au milieu! Le milieu on sait plus très bien ce que c'est car, à force d'extrémiser la gauche et la droite jusqu'au centre, il n'y a presque plus de milieu ou il est tellement petit qu'il n'y a que les arrogants/suffisants de la tour d'ivoire qui sont capables de le voir ce "centre"; En fait , le milieu c'est eux et autour c'est le chaos! T'as plus le choix : c'est eux ou le chaos!
 La solution est sûrement radicalement ailleurs ! Les jeunes vont la trouver et, ils sont condamnés à la trouver ,vite, si ils veulent un avenir !
Car, si il faut construire un mur quelque part dans le monde c'est surement nulle part ailleurs qu'autour de cette tour d'ivoire et il faut le faire large et haut pour les y enfermer avant qu'ils en sortent!
Pierre YVES

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=4209678002391781&id=100000488674518

Le principe fondamental de la démocratie

jc

  26/03/2020

Titre I Article 2 de l'actuelle constitution française. Extrait: Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

C'est le principe qui doit organiser toute vie publique démocratique digne de ce nom.

L'effondrement de l'élite politique recrutée bottom-up (consultations pseudo-démocratiques) et d'une partie de l'élite¹ recrutée top-down, ainsi que l'effondrement(?) de l'autorité religieuse, laissent le peuple seul face à lui-même. Effondrement conjoint du pouvoir temporel et de l'autorité spirituelle (cf. le livre éponyme de Guénon et l'article de Ph. de Villiers).

Nous, peuple, sommes seul face à nous même. L'élite ayant failli, nous sommes tenus d'avoir confiance en nous, non pas individuellement², mais en tant que peuple. nous n'avons pas le choix.

Machiavel croit en nous, le peuple:
« Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux.» (le Brexit?)

Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Je l'avais sous le nez et je viens seulement de le voir: le problème fondamental de la démocratie est un problème de différenciation.

Car nous, peuple, sommes comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit par Aristote dans sa métaphysique.(cf. ES p.216 ou ³) Il s'agit de trouver l'esprit qui rencontrera le peuple et dont sortira la constitution d'une société véritablement démocratique.

Cet esprit existe déjà. Nous, peuple de France, n'avons peut-être pas de Saint Esprit mais nous avons parmi nous un sain d'esprit. C'est René Thom.

"Expliquons-le [le mécanisme formel qui, à mes yeux commande toute morphogenèse] de manière assez élémentaire, par l'analogie suivante avec le développement d'un embryon d'une part, et une série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part." (SSM, 2ème ed. p.32)


¹: Coluche, à propos d'un recteur d'université venu vendre l'intelligence des "ses" étudiants à un quelconque salon de l'étudiant: il n'avait même pas un échantillon sur lui.

²: Margaret Thatcher: "There is no such thing as society. There are individual men and women and there are families."

³: Commentaire "du baby boom au papy poum"  https://www.dedefensa.org/article/la-generation-z-et-le-boomer-remover-1
 

PFD.1

jc

  26/03/2020

La thèse défendue par Thom est que "ce qui justifie le caractère essentiel d'une théorie mathématique, c'est son aptitude à nous fournir une représentation du réel.  (cf. AL "La mathématique essentielle")

Thom considère ainsi qu'il y a deux genres de matheux: ceux de la maîtrise (pour moi l'immense majorité, typiquement Cédric Villani pour rester en France contemporaine) et ceux de l'intelligibilité (pour moi typiquement Thom). et j'ai envie d'associer mathématiques de la maîtrise et idéal de puissance d'une part, et mathématiques de l'intelligibilité et idéal de perfection d'autre part.

Mais, on le sait bien, la perfection n'est pas de ce monde. Je pense que la thèse défendue par Grothendieck est que ce qui justifie le caractère essentiel d'une théorie mathématique c'est, au contraire, son aptitude à nous fournir une représentation de l'imaginaire.

Thom bottom-up, passionné d'éthologie -entre beaucoup d'autres centres d'intérêt- tentant d'abstraire (sans mentir…) le comportement du chat devant la souris; Grothendieck top-top¹, dialoguant directement avec Dieu (sous-titre de son "La clef des songes").

(Je suis tombé par hasard sur le site entropologie.fr d'un certain Hary Seldon². Un grothendieckien top-top sans aucun doute. Mais, en parcourant son site, je n'ai pu m'empêcher de penser à Socrate ("Connais-toi toi-même") et à Thom ("Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être").)

Un Thom bottom-up se préoccupant plutôt de la structure qui fonctionne (en puissance ou en acte), et Grothendieck top-top uniquement préoccupé de superstructure (dans le langage -sinon le cadre- de la théorie des catégories)?


¹: Bien entendu je ne classe pas Grothendieck dans la catégorie des matheux de la maîtrise (travail de tâcheron, disait-il, déjà à propos de ses propres élèves): maître ès conjectures ouvrant de vastes perspectives contre "problems solvers", puissance contre acte (cf. à ce sujet l'exemple du triangle donné par Aristote dans sa métaphysique)

²: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hari_Seldon
 

PDF.2

jc

  26/03/2020

Symboliquement le problème posé par l'organisation sociale est classique: dans une démocratie, cas dans lequel je me place ici -gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple-, il faut que le peuple trouve en lui-même quelqu'un qui le symbolise, lui le peuple, quelqu'un qui symbolise l'autorité spirituelle et quelqu'un qui symbolise le pouvoir temporel.

Le peuple faisant a priori confiance à l'autorité spirituelle qu'il aura initialement acceptée et au pouvoir temporel que l'autorité spirituelle et lui-même auront conjointement acceptés, l'organisation de la société est simple: le peuple peut, à intervalles réguliers (ou à tout instant…) retirer sa confiance à ceux à qui il l'aura initialement donnée. (Il est pour moi clair que, sauf à se suicider ou à voir émerger une dictature, le peuple souverain n'a aucun intérêt à faire n'importe quoi.)

Classique ne veut pas dire simple car on voit que le peuple est pris entre deux feux, c'est l'oiseau fasciné par le serpent qui ne sait s'il doit y voir un prédateur ou une proie) ou le fameux âne de Buridan. Car le peuple est à la fois au bas de l'échelle, devant obéissance au pouvoir temporel qui le domine et au haut de l'échelle puisqu'il s'agit d'un régime démocratique: le peuple est à la fois l'alpha et l'oméga, à la fois prédateur et proie.

On voit donc que la situation est plus compliquée que celle envisagée par Guénon dans "Autorité spirituelle et pouvoir temporel", où il y a seulement deux actants (drapeau blanc-rouge), le peuple ne prenant pas de part active au conflit entre les deux pouvoirs. En démocratie  il y a effectivement les trois actants et l'un des trois actants, le peuple, y a un statut différent des deux autres pouvoirs: à la fois il les domine et il est dominé par eux (drapeau bleu-blanc-rouge); c'est une situation autrement compliquée.

PDF.2.1

jc

  26/03/2020

Problème symbolique (suite)

On peut améliorer la symbolique en genrant sa pensée, c'est-à-dire en attribuant un genre aux concepts manipulés.
Le peuple, fluide homogène indifférencié¹, est typiquement yin, féminin, en puissance (et même tout puissant en démocratie), symbolisé par la couleur bleue du drapeau tricolore national. L'acte fondateur est masculin, et c'est une séparation, typiquement yang. Tout pouvoir temporel a, de tout temps, divisé pour régner. Il est donc naturel de symboliser le pouvoir temporel par la couleur traditionnelle rouge (cf. Guénon à ce sujet). L'autorité spirituelle, qui fait le lien entre pouvoir du peuple et pouvoir temporel, symbolisée par la couleur blanche, est alors symboliquement hermaphrodite (les purs esprits n'ont pas de sexe).

Remarque importante.

Il faut bien distinguer entre peuple et peuple, ce qu'a refusé de faire Margaret Thatcher: "There is no such thing as society. There are individual men and women and there are families.". Aussi, par la suite, je majusculerai le peuple "éveillé", conscient qu'il est Peuple (typiquement pendant les périodes électorales), et je minusculerai le peuple "endormi", inconscient qu'il est Peuple (l'immense majorité du temps, pendant lequel chacun vaque à ses propres occupations).

¹: Cf. PFD.0

PDF.2.2

jc

  26/03/2020

(Problème symbolique, suite)

Le Peuple est plus que le peuple, Le Peuple est féminin (cf. PFD.2.1) mais ses éléments sont répartis à peu près également entre les deux sexes. Métaphysiquement il faut les considérer comme masculins, parce que le Peuple, initialement indifférencié et tout puissant (en démocratie), donc féminin, s'actualise -se "yanguise- progressivement, pour arriver top-down jusqu'à nous, la France d'en bas¹, êtres en chair et en os, c'est-à-dire "en acte", yang, masculins.

Cette envolée en métaphysique extrême (cf. ES, p.216) incite à regarder si les principes démocratiques et la symbolique qui en découle sont compatibles avec les principes et la symbolique de l'Église catholique romaine.

L'actuel pape François a énoncé les quatre principes qui gouvernent l'Église actuelle: 1. Le temps est supérieur à l'espace; 2. L'unité prévaut sur le conflit; 3 La réalité est supérieure à l'idée; 4. Le Tout est supérieur à la partie. Il est clair que le quatrième principe est compatible, car s'exprimant démocratiquement par "Le Peuple est plus que le peuple" (cf. PFD.2.1)

Depuis la séparation de l'Église et de l'État les monuments religieux appartiennent aux communes (sauf exceptions) depuis 1907. Ainsi en est-il de Notre Dame de Paris qui appartient donc à la commune de Paris, capitale de la France, donc symboliquement au Peuple (majusculé) de France. En cas de compatibilité des principes démocratiques avec la démocratie, il est naturel d'y "sacrer" la personne symbolisant le Peuple, une femme puisque le Peuple est yin. De ce point de vue il semble inopportun de "coiffer" NDP d'une flèche "phallique" qui symbolise la domination du yang masculin sur le yin féminin.

¹: Selon la célèbre formule de Raffarin.

PFD.5

jc

  26/03/2020

Le niveau intellectuel auquel il est, à mon sens, nécessaire de se placer.

L'actuelle pensée politique est unipolaire. Jusqu'à présent l'affrontement politique est conçu comme un combat qui doit avoir un gagnant et un perdant, où le gagnant est le meilleur. Ainsi l'effondrement de l'URSS a été compris par les USA, il me semble, de manière unipolaire, ici comme le signe de la supériorité du système capitaliste et libéral sur le système communiste; malgré l'avertissement de Gorbatchev, par la voix de son conseiller Arbatov répondant au Time: "Nous allons vous faire une chose terrible, nous allons vous priver d’Ennemi."

Il faut ériger en principe une pensée bipolaire, car le yin finit toujours par succéder au yang, et le yang au yin, comme un relâchement succède nécessairement à une tension, et réciproquement. Ce principe a été formulé récemment par Élie Bernard-Weil:

"Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance.La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle.  Faux!"

Mais c'est encore insuffisant. Il faut, pour attaquer ce problème, ériger en principe une pensée tripolaire. Ce principe a été formulé dans le cadre des principes généraux du philosophe Stéphane Lupasco. On pourra consulter sa fiche Wikipédia, ainsi que le site tiersinclus.fr pour plus de précisions.

Il y a encore un autre moyen d'attaquer le problème, c'est la méthode géométrique utilisée par Thom.


 

PFD.6

jc

  26/03/2020

Quelques considérations plus scientifiques sur le problème de la formule canonique du mythe qui, je le rappelle, est, selon moi, exactement le problème posé par une véritable démocratie.

1. Ce problème a été intensément étudié par les anthropologues, et aussi par des matheux, en particulier par Jean Petitot, sans doute l'un des plus grands spécialistes de la pensée thomienne. Le fait que des matheux s'intéressent à la chose est selon moi important parce qu'une solution positive au problème (c'est-à-dire ici une explication mathématique) pourrait entraîner presque ipso-facto une frange "scientiste" de la population rebelle à tout ce qui approche Dieu, de près ou de loin. Malheureusement je ne pense pas que sa proposition d'associer la catastrophe de double fronce (en anglais double cusp)  ait eu beaucoup de succès, à cause de son extrême complexité. En consultant le site exotique entroplogie.fr, je me suis trouvé conforté dans l'idée qu'il suffirait peut-être d'associer la catastrophe "fronce" pour débloquer la situation. Ce qui ne serait pas pour me déplaire. Car si j'ai un plaisir que j'ai du mal à dissimuler selon lequel des sociétés primitives tiennent la dragée haute à l'armée des scientistes modernes¹, je serais quand même un peu vexé de voir que leur solution du problème fasse appel à une catastrophe thomienne nettement plus compliquée que la fronce, associée par Thom à la prédation, comme c'est le cas de la double fronce, que je ne peux m'empêcher d'associer à la double prédation réciproque qu'est l'union de deux partenaires sexuels de sexes opposés.

2. Ce que je vais dire maintenant est accessible aux scientifiques dès le lycée. La catastrophe fronce est associée au "potentiel" V(x)=x⁴+ux+v, (x variable, u et v paramètres). La dérivée étant de degré trois, il y a une ou trois racines réelles (niveau lycée?). Dans le cas où il y a trois racines réelles, le graphe de la fonction potentielle présente deux minima, correspondant, dans la théorie thomienne, à deux actants "en acte" situés symboliquement au minimum de leur cuvette de potentiel, séparés par un maximum, troisième actant "en puissance" situé instablement au sommet de la barrière de potentiel séparant les deux cuvettes. C'est, à mon avis, ce qui sépare la pensée bipolaire d'Élie Bernard-Weil de la pensée tripolaire de Stéphane Lupasco, la supériorité de la pensée tripolaire étant qu'il n'y a pas rupture de continuité entre les deux actants "en acte", alors qu'il y en a nécessairement une dans la pensée bipolaire.

3. Une fois rentré dans l'univers thomien, je ne peux m'empêcher, avant d'en sortir, de proposer le modèle géométrique thomien¹ rudimentaire suivant qui transforme le verbe en chair ("Et le verbe s'est fait chair") du premier évangile de Saint Jean), ainsi que sa réciproque.
Dans la théorie thomienne le verbe est structurellement instable, et ce sont des substantifs qui le stabilisent. Ainsi, dans le cas archétypique thomien de la prédation le verbe manger, en équilibre instable au sommet de la barrière de potentiel, est stabilisé par les deux "actants" substantifs, le chat et la souris, chacun au fond de sa cuvette de potentiel. Pour donner subtansce au verbe, pour le substantifier, il faut géométriquement faire un petit "poc" au sommet de la barrière pour y créer une petite cuvette supplémentaire. Algébriquement cela revient à remplacer x⁴ par x⁶, c'est-à-dire, dans la terminologie thomienne, à passer de la catastrophe "fronce" à la catastrophe "papillon".

¹: Bernard Giraudeau: "Il y a peu, une équipe de recherche plus hardie a voulu en savoir plus sur la pharmacopée amazonienne. Ils ont demandé aux shamans comment ils pouvaient reconnaître la bonne plante sans l'expérimenter sur les hommes et faire quelques dégâts. Les shamans ont répondu: on n'a pas besoin de tuer des animaux ou des gens pour savoir si une herbe ou une racine est efficace. Alors comment faites-vous? parle nos nous asseyons devant la plante choisie, en silence, le temps nécessaire, et elle nous parle. Les chercheurs sont repartis fort marris." (Cher amour, p.40)

²: Thom utilise cette déformation pour expliquer le mécanisme psychique à l'oeuvre lors de la création d'un outil (une perche pour gauler un régime de bananes) par un chimpanzé. Il résume l'opération en disant qu' "un outil n'est guère qu'un verbe solidifié".

 

PFD.7

jc

  26/03/2020

Un problème peut-être important, en tout cas pour moi intellectuellement intéressant, est d'étudier la compatibilité du PFD avec les principes fondamentaux du catholicisme contemporain (PFC) que je rappelle ici:

PFC1. Le temps est supérieur à l'espace;
PFC2. L'unité prévaut sur le conflit;
PFC3. La réalité est supérieure à l'idée;
PFC4. Le Tout est supérieur à la partie.

J'ai noté en PDF2.2 que le PFC4 est compatible, car s'exprimant démocratiquement par "Le Peuple est plus que le peuple". (Je rappelle que Peuple et peuple sont différenciés en PFD.2.1)

En interprétant le PFC.2 par "L'unité prévaut sur la diversité" et/ou "L'altruisme prévaut sur l'individualisme", je pense que ce PFC.2 est compatible avec le PFD parce que ce dernier est fondé sur le principe implicite que le Peuple est Un. Pour moi le conflit est plus qu'inévitable, il est permanent (Héraclite…).

Le PCF3 se traduit démocratiquement par le fait que le Peuple est au-dessus de l'autorité spirituelle. C'est le point délicat puisque le Peuple est également au-dessous de cette autorité (et même au-dessous du pouvoir temporel). C'est un "mystère" en logique occidentale classique. Il faut "changer de déontologie dans l'usage de l'imaginaire pour comprendre ce point. Au flair je sens ce "mystère" représenté géométriquement par une surface unilatère qui a localement deux faces mais globalement une seule (le ruban  de Moêbius est la plus simple telle surface).

En ce qui concerne le premier point, je suis d'abord parti dans une mauvaise direction en faisant un contre-sens dont je mesure maintenant la grossièreté. J'ai associé la sédentarité au mâle Caïn parce que les sédentaires finissent par construire des gratte-ciel pris pour des Jérusalem célestes, symboles phalliques s'il en est. En fait je crois que la Jérusalem céleste doit être interprétée comme l'univers des Idées, comme la demeure des purs esprits (quand le Paradis terrestre se transforme en enfer, ceux qui le peuvent se réfugient dans le monde des idées). Partant de l'idée que le conflit est un conflit de genre, un conflit masculin/féminin, j'ai commencé par féminiser Abel en Abelle. Compte tenu de ce qui précède je féminise maintenant Caïn -Kane en anglais-, et remasculinise Abel. Et je pense que c'est de bon sens, la femelle ayant de plus de stabilité que le mâle (elle n'accouche pas en marche, et elle doit se sédentariser pour élever sa progéniture). En résumé la femelle est plus synchronique (plus cueilleuse que chasseresse, plus temporelle que spatiale, plus sensible au tempo -menstruations…-) que le mâle qui, lui, est plus diachronique (plus chasseur que cueilleur, plus spatial que temporel). Cette longue mise au point faite, je pense que le PFC.1 est compatible avec le PFD puisque dans le PFD esquissé ici c'est le féminin qui mène la danse…



 

PFD.3

jc

  27/03/2020

Pour René Thom "L'assertion de nature translogique "le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale". Comme je suis de plus en plus convaincu de ma citation thomienne favorite ("Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés"), je fais en confiance l'analogie sociale suivante: "L'assertion de nature translogique "En démocratie, le Peuple est à la fois dominant et dominé" est à la base de l'embryologie sociale". Le Peuple est un Janus, un Peuple à deux faces qu'il s'agit de séparer par différenciation "embryologique".

PFD.8

jc

  27/03/2020

"La vie n'a pas le temps d'attendre la rigueur"¹. Cette citation de Paul Valéry figure en épigraphe d'un chapitre de SSM.
L'effondrement est devant nous, tout proche. Nous n'avons pas le temps d'attendre que les matheux finissent le job, que se constitue une constituante, etc., car, contrairement à la grande révolution française où les révolutionnaires étaient maîtres du temps, ici les "anti-Système" comme les "Système" ne maîtrisent rien du tout.
Symboliquement la situation est: la partie blanche du drapeau tricolore symbole de l'autorité spirituelle et la partie rouge symbole du pouvoir temporel sont en lambeaux. Le pouvoir jacobin a d'ores et déjà explosé.

Il faut de tout urgence rebâtir à partir de ce qui reste debout, le peuple, symbolisé par sa partie bleu, solidement campé le long de la hampe. Le peuple, constitué de ces gens d'en bas, si méprisés par les élites qui traitait dédaigneusement ses membres de populistes, est seul pour éviter l'effondrement de la France, alors que le système, lui, s'effondre inexorablement.

La France d'en bas va évidemment partir d'en bas, elle va se reconstruire à partir du bas, bottom-up. La nouvelle France sera girondine et, j'en suis convaincu, féminine: Allons enfants de la Matrie (nouvelles paroles et nouvel air -plus "féminin"- à trouver. L'ossature de cette France nouvelle? Les gilets Jaunes bien sûr, repeints en bleu, couleur du peuple. Bleu marine? Oui pour le peuple, non pour Marine, car Marine est une Top-down, une jacobine.

Villages Astérix (200 max?) en campagne, quartiers Astérix en banlieue, immeubles Astérix en ville. Solidarité, altruisme. Pas de chef "carte blanche" à la top-down. D'abord se fixer un but à atteindre, et seulement en suite s'organiser pour l'atteindre (c'est la fonction qui crée l'organe, principe lamarckien), les meilleurs pour réaliser le projet -l'aristocratie villageoise, au sens étymologique, émergera naturellement. Le reste, fédération des villages en communes, en cantons, en départements, en provinces, en nations (pour nous la France), viendra naturellement si on garde les principes lamarckiens et de localité (recherche systématique d'autonomie maximale -si le village n'a pas de sel, il ne le commande pas en Chine, il ne le prend pas non plus dans le village voisin il le demande et propose quelque chose en échange, comme d'usage entre tous bons voisins.

La société qui s'annonce est féminine. Chaque village doit donc élire sa Mama, la patronne, au moins symbolique, mais dans les villages sûrement pas que. Avec en tête l'idée que de ces mama émergera la mama en chef, symbole de France, que je vois bien, initialement, comme une Madame sans gêne, qui tenait tête à Napoléon et à Talleyrand.

Parallèlement je verrais bien les "nuit debou" se remuer et faire la jonction avec les GB (ex GJ).

¹: Il n'y a pas de nombre d'or dans la nature, il n'y a que des proportions qui s'en approchent (sur les fleurs de tournesol par exemple).

PFD.4

jc

  27/03/2020

Certaines tribus "primitives" ont résolu le problème.

C'est l'immense mérite de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss de l'avoir mathématisé . Problème qu'il s'agit de comprendre et de résoudre mathématiquement dans toute sa généralité, les sociétés primitives l'ayant (sans doute¹) seulement résolu empiriquement et constaté son efficacité sur la stabilité du corps social.

La difficulté du problème vient de ce que la logique aristotélicienne qui régit la rationalité occidentale depuis plus de deux millénaires est ici inopérante, la logique à l'oeuvre semblant plus proche de la toute récente et balbutiante logique quantique  (le chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant en correspondance avec le chat affamé de Thom, à la fois prédateur et proie, et avec le Peuple démocratique, à la fois dominant et dominé). Thom a écrit un jour que la rationalité était une déontologie dans l'usage de l'imaginaire. La rationalité aristotélicienne est morte, il nous faut en changer, il nous faut, selon la jolie expression de Thom, "changer de déontologie dans l'usage de notre imaginaire" occidental.

Thom résume à mon avis parfaitement ci-après ce que j'ai envie d'appeler la coupure aristotélicienne, passage d'une logique naturelle à une logique artificielle (à mettre en regard de la coupure galiléenne, passage de la phusis aristotélicienne du vivant à la physique moderne de l'inerte).
Je suis profondément convaincu que ces peuples dits primitifs ont accepté cette organisation sociale parce qu'elle était en totale harmonie avec leur façon de voir le monde². Il nous faut impérativement renouer avec cette harmonie.

"Pourquoi, au début de la pensée philosophique,les Présocratiques, d'Héraclite à Platon, nous ont-ils laissé tant de vues d'une si grandiose profondeur? Il est tentant de penser qu'à cette époque l'esprit était encore en contact quasi direct avec la réalité, les structures verbales et grammaticales ne s'étaient pas encore interposées entre la pensée et le monde. Avec l'arrivée des Sophistes, de la Géométrie euclidienne, de la Logique aristotélicienne, la pensée intuitive a fait place à la pensée instrumentale, la vision directe à la technique de la preuve. Or, le moteur de toute implication logique est la perte en contenu informationnel: "Socrate est mortel" nous renseigne mois que "Socrate est un homme". Il était donc fatal que le problème de la signification s'effaçât devant celui de la structure de la déduction." (MMM, 1972, p.227)

Le problème est donc de convaincre. Et, compte tenu de ce qui précède, ce sont sans doute les gens les moins "instruits" qui risquent d'être les plus aptes à être convaincus, car ils sont, j'espère, en prise encore directe avec la réalité du monde. Vox populi, Machiavel… Reste le problème de trouver les bons mots, les exemples archétypiques, etc.

Pour moi l'établissement d'une société véritablement³ démocratique est à ce prix.


¹: Je ne suis pas du tout anthropologue.

²: Toujours ma citation fétiche.

³; Nos démocraties occidentales n'ont jamais été de véritables démocraties.

PDF.9

jc

  27/03/2020

 


Une raison métaphysique en net défaveur du système progressiste actuel (heureusement finissant).

Thom termine un article sur l'innovation en disant qu'il faut la décourager:

"Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques." (Cf. en annexe¹ la fin de l'article dans sa totalité, intitulée: "Décourager l'innovation")

Les arguments fournis à l'appui de cette position ne me semblant pas très convaincants, j'en ai déduit qu'il s'agissait seulement d'une position indiquant seulement la préférence personnelle de Thom. Mais il y a un argument métaphysique en faveur de cette position. Progresser au sens moderne implique nécessairement d'agir, de passer à l'acte, car la société moderne ne fait pas seulement des projets, elle les réalise, de plus tous azimuts. Mais passer de la puissance à l'acte c'est en quelque sorte mourir. L'un des exemples que donne Aristote de ce passage à l'acte est la preuve d'une conjecture mathématique: une fois actée, prouvée, la conjecture devient théorème est placé dans la bibliothèque-cimetière des mathématiciens, mort mais immortel. Il en va de même pour les civilisations, le progrès ne faisant qu'accélérer leur vieillissement. Nous(?) allons incessamment débuter un nouveau cycle du Manvantara par un âge d'or, un paradis terrestre. Pourquoi se presser de le quitter? Àprès tout le principe de moindre action de Maupertuis, valable en mécanique de l'inerte vaut peut-être aussi pour le vivant. La roue cosmique, tournant à son rythme immuable, s'en chargera.

¹: Décourager l'innovation

Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insité sur l'importance de l'innovation dans nos sociétés. On y voit l'indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les "élites novatrices" seraient le coeur même des nations, leur plus sûr garant d'efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. Une humanité consciente d'elle-même s'efforcerait d'atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelable, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l'humanité reviendrait ainsi, à l'échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple, à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice. En pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l'ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu'exige sa propre situation, devrait décourager l'innovation. Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques.

 

PFD.10

jc

  28/03/2020

L'autorité spirituelle e t le pouvoir temporel actuels ont failli. La cinquième république a vécu. Vive la 6ème? Pour moi non. C'est vive la première démocratie, la première véritable démocratie bottom-up.

L'avantage considérable d'aborder le problème bottom-up est qu'il permet d'impliquer chaque citoyen, en demandant à chaque village de rédiger sa propre constitution. Que peut répondre l'élite à l'argument: il n'y a aucune chance d'arriver à rédiger une constitution pour la France si l'on est incapable d'en rédiger une pour les villages?

Le PFD est donc maintenant à taille humaine: gouvernement du village par le village pour le village; nous sommes alors en capacité de nous identifier à l'un des acteurs du gouvernement, nous sommes en capacité d'être intelligent "à la Thom" ("L'intelligence est la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui"). Il faut, je crois, se fixer les idées avec un village archétype d'une centaine d'habitants, composé d'une quinzaine de familles, chacune composée de six personnes, deux grands-parents¹, deux parents et deux enfants. Il y a donc trois strates dans la société villageoises: les individus, les familles et le village. Il faut déjà penser, et ne pas perdre de vue, qu'il y aura d'autres strates (commune, canton, département, région, France, Europe, Monde). Plus précisément dit il faut penser à transposer, par exemple, la constitution des villages à celle de la France composée de trois strates, elle, les régions et les départements, avec les nombres d'éléments par strate sensiblement égal.

Cela ne m'étonnerait pas que le choc soit énorme entre les constitutions voulues par "la base" et la constitution actuelle rédigée et imposée par "le sommet" dont l'article 2 du titre I précise: le principe est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, avec la pratique que l'on connaît et dont on découvre actuellement l'horreur.

Rédiger une constitution, même pour un village, est un problème qui est déjà au delà de la politique, c'est un problème pour métapoliticiens, les analogues des métaphysiciens au sens de Thom², qu'il faut attaquer à la fois bottom-up et top-down. (Car c'est comme la tour Eiffel: elle s'est montée évidemment bottom-up, mais tout porte à croire qu'elle s'est sans doute conçue top-down: un point imaginé à 300 mètres d'altitude qui s'est différencié "embryologiquement" et déployé en quatre chaînettes³ finissant aux quatre coins d'un carré au sol. Je signale que Thom est un métaphysicien au sens de sa définition² ("Expliquons de manière assez élémentaire le mécanisme formel qui, à mes yeux, commande toute morphogenèse, par l'analogie suivante entre développement d'un embryon, d'une part, et une série de Taylor à coefficients indéterminés, d'autre part." (SSM, 2ème ed. p.32))

Thom ne pensait peu-être pas à la rédaction d'une  constitution démocratique lorsqu'il écrivait:

"En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la TC
permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en
« couches » d'être exigera : i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."

mais tout y est: 1. la métaphysique métapolitique évoquée plus haut et 2. le casse-tête de raccorder les strates entre elles (passage des pouvoirs locaux au pouvoir global, des monnaies locales à la monnaie globale, etc.).

Comme dit Thom², c'est le travail de Dieu⁵ que l'on nous demande de faire…


¹: La présence des grands-parents est là pour rappeler qu'une constitution démocratique (ou autre) doit être non seulement spatiale (passage du local, l'individu, au global, la France, voire l'Europe et le Monde), mais également temporelle.

²: "Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur."

³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEnette

⁴: Lloyd Blankfein: "Je fais le travail de Dieu"

PFD.9.1

jc

  29/03/2020

Dans le PDF.9 je place le progrès du côté de la mort. Et je donne comme exemple de mort la démonstration d'une conjecture, problème ouvert qui se referme et qui va prendre sa place dans la bibliothèque-musée des théorèmes (ainsi appelle-t-on les conjectures prouvées). Le problème est mort, il ne vit plus, il est devenu immortel. Et quasiment tous les matheux considèrent que c'est ça le but des matheux et le progrès des maths. Quasiment tous mais pas tous. Au moins Thom et Grothendieck font exception car il se sont aperçus qu'il faut bien qu'il y en ait à proposer des conjectures pour donner du travail aux "problem solvers", aux tâcherons¹, voire pour ne pas leur en donner².

Comment différencier le progrès au sens moderne et le progrès au sens traditionnel? Le progrès au sens moderne est de l'ordre de l'analyse -une lyse en médecine est une déstructuration-, "divide and conquer" en politique, réductionnisme en science, etc., en bref déchaînement de la matière. Le progrès au sens "tradi" c'est tout le contraire, c'est une synthèse. La définition de ce progrès-là est joliment formulée dans la citation suivante, chère à PhG, faite à plusieurs reprises dans "La Grâce de l'Histoire", due à un certain Daniel Vouga, à propos de Maistre et Baudelaire:

"Progresser, pour eux, ce n'est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver…[...] Le progrès, donc, le seul progrès qui vaille, consiste à retrouver l'Unité perdue." (Tome II, p.342, entre autres)

Le progrès vers la mort contre le progrès vers la vie. Dès notre naissance nous progressons vers notre mort. Pourquoi se presser?


¹: Grothendieck: "J'étais le seul à avoir le souffle, mes élèves n'étaient que des tâcherons." (cité de mémoire)

²: Thom: "Dans sa confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction." (AL, p.561)

PFD.11

jc

  31/03/2020

1. Villages Astérix.

Je suis de plus en plus profondément convaincu que si l'on veut instaurer une véritable démocratie -mon cas- il faut impliquer les citoyens au niveau le plus bas possible. Ce niveau, après la famille, est le village. Village archétype d'une centaine d'habitants répartis en une quinzaine de familles, chacune de six personnes, deux enfants -une fille, un garçon-, deux parents, deux grands-parents. Village qui peut être quartier en banlieue (ou lotissement) ou immeuble en ville. Avec maison commune où se passe la vie commune du village. Schéma d'organisation uniforme pour tous les villages: chef bleu, que je vois féminin, "dans le réel", qui indique ce qu'il y a à faire "de bon sens" -et donnant l'exemple en mettant la main à la pâte-, dominant le chef blanc, le panoramix de service, l'instituteur-trice, représentant l'autorité spirituelle, dominant à son tour le chef rouge, que je vois masculin, le chef de l' "exécutif', qui lui, domine à son tour le peuple villageois bleu.

Concours national. Écrire une constitution pour son village Astérix supposé totalement autarcique et tester la "vraie" vie de village -évidemment pas autarcique- selon cette constitution. Sur TFI toutes les semaines, à la place de Koh-Lanta, un ou deux villages présentés (reportages et compagnie).

2. Abbaye de Thélème.

Constitution d'une autorité spirituelle (druides des temps modernes), recrutement, END (École nationale des Druides)?, etc. Le premier travail de cette autorité spirituelle sera évidemment de rédiger la constitution de la première démocratie française (PDF), en tenant évidemment compte des démocraties villageoises.
Une soirée par mois (par semaine?) sur une chaîne TV de grande audience.

PFD.12

jc

  02/04/2020

Devise pour la Première Démocratie Française (PDF). Unité-Harmonie-Diversité ou Ordre-Harmonie-Équilibre?

J'ai récemment argumenté pour féminiser Caïn le sédentaire (et remasculiniser Abelle la nomade). Encore plus récemment j'ai argumenté pour mettre le chaos du côté de l'Unité: le chaos comme "somme amalgamée" riche de vie "en puissance" dont sortira le monde; et donc, a contrario, le cosmos du côté de la mort, la flèche du temps allant naturellement de la vie vers la mort, donc du chaos vers le cosmos, de l'Unité vers la Diversité.

Si j'ai pris cette position c'est à cause de la citation thomienne de ES p.216 ("Peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."), le commencement de ladite création se situant à l'Être en soi, premier mouvant indifférencié, pour finir par un autre être en soi, cette fois pleinement différencié (et peut-être immortel). Et pour moi le premier mouvant indifférencié ne peut être qu'unité, puisque, justement, il n'est pas différencié.

Je pense que ma position est naturelle, puisque c'est celle que tout un chacun vit de la naissance à la mort: nous naissons à la fécondation de l'oeuf totipotent, et progressons dans la vie de la toute puissance initiale à l'acte final, par rigidification progressive (l'arthrose n'est pas pour les bambins), conformément au point de vue de Guénon.

 Où se trouve l'Ordre-Harmonie-Équilibre au cours du cycle d'un Manvantara? Il me saute maintenant aux yeux que c'est à la charnière entre l'âge d'argent et l'âge de bronze, à la fin de l'été de la vie qui est le moment de la plénitude de l'âge adulte, c'est à l'instant où l'on termine l'âge yin-yang pour entrer dans l'âge yang-yin du commencement de la rigidification chère à Guénon. De ce point de vue cette devise est pour plus tard; car nous allons incessamment rentrer dans l'âge d'or.
 

PFD.13

jc

  04/04/2020


Une mise en image de la situation de l'organisation du pouvoir dans la première Démocratie Française (PDF) dont j'essaye d'analyser le PFD. L'image de base est une fronce (un tissu froncé). N'ayant pas les moyens (ou ne les connaissant pas) je m'appuie sur celle de la figure 2 de l'article https://www.dedefensa.org/article/vers-un-effondrement-de-civilisation

- Le pouvoir du Peuple (p majuscule) est symbolisé par la "Mama", que je vois, au début, comme une Madame sans gêne. Je la place sur le C de Crisis, les deux pieds solidement campés sur le sol, complètement "dans le réel" dans son "village Astérix" ou son petit Liré.
- L'autorité spirituelle est symbolisée par "Panoramix" ou l'abbaye de Thélème, situé en surplomb de la "Mama" sur le S de stagflation.
- Le pouvoir temporel (l'actuel unique pouvoir) est situé en sandwich entre les points C et S, bien entendu du même côté du tissu que C et S. Il
 est donc "collé au plafond" en surplomb de la "Mama" et au-dessous de "Panoramix" qu'il ne voit pas (sauf si le tissu est transparent).

Ce qui fait la force de cette représentation c'est que la "Mama", le pouvoir temporel et le peuple (p minuscule) ont un accès direct à l'autorité spirituelle à condition de gravir la pente en contournant le point fronce.

Ceci mis en image je vois ainsi le fonctionnement de la PDF:

- Le Peuple détient le vouloir: il dit ce qu'il veut;
- L'autorité spirituelle détient le Devoir: elle examine la faisabilité du vouloir et en fixe éventuellement les conditions;
- Le pouvoir temporel est chargé de l'exécution de ce qui a été décidé conjointement par le Peuple et son Autorité spirituelle.

Je rappelle fermement à ce propos que l'autorité spirituelle émerge du peuple (condition sine qua non d'une véritable démocratie). Le choix par le peuple de la procédure de sélection est donc absolument fondamental.

PFD.10.1

jc

  06/04/2020


C'est la lecture de l'article https://www.dedefensa.org/article/left-devenu-socialiste-tendance-panique qui me fait penser à rallonger le .10 comme suit.

Dans la "guerre" contre le Covid-19, l'armée des SRAS Cov-2 a forcé l'armée des humains à adopter une position défensive en se confinant. Il me semble que l'analogie armée SRAS Cov-2/armée des villages Astérix peut donner des idées fécondes (ma citation favorite "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés" est de nombreuses sauces). L'adversaire est tout désigné, c'est l'élite-Système qu'il s'agit pour le moins de confiner.

Comment gagner cette guerre? Il faut évidemment toucher le Système en son coeur, qui est son porte-monnaie. Comment? En créant des banques villageoises¹, en les fédérant en banques communales (et ainsi de suite), pour repousser progressivement l'envahissante finance internationale dans son lieu naturel qui est celui de la finance ... internationale.

Il y aura sans doute des difficultés théoriques, peut-être importantes², mais à coeur vaillant rien n'est impossible. Là encore, ma citation fétiche peut être utile.

Un nom pour cette guerre? Je propose la guerre du Covide-20³ contre le Vide-19⁴.


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_locale
²: Thom: "En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la TC permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera : i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée.
³: Le préfixe "co" est très populaire parmi les matheux.
⁴: J'ai choisi mon camp, celui des Gilets Bleus: je m'engage d'ores et déjà dans la deuxième GB…

 

PDF.13.1

jc

  06/04/2020

Mon .1 se termine par "Je rappelle fermement à ce propos que l'autorité spirituelle émerge du peuple (condition sine qua non d'une véritable démocratie). Le choix par le peuple de la procédure de sélection est donc absolument fondamental."

L'épistémologue Étienne Klein était ce soir 06/04/20 l'invité du 28' d'Arte et posait le problème fondamental du choix démocratique de l'autorité spirituelle, de l'aristocratie, en faisant remarquer que les théories d'Einstein (celles de Galilée également) auraient été recalées par un vote démocratique de la base, et donc que la démocratie "de base", le plébiscite est incapable de sélectionner de telles élites, et même, selon moi, aucune élite de quelque ordre que ce soit¹.

Pour faire émerger l'élite depuis peuple, la seule solution selon moi viable est que l'aristocratie soit choisie de façon stratifiée, l'aristocratie à un certain niveau étant choisie aristocratiquement par l'aristocratie du niveau immédiatement inférieur (par exemple l'aristocratie communale est choisie aristocratiquement par les aristocraties des villages qui constituent ladite commune²).

(Pour moi élire c'est étymologiquement extraire, cueillir. Les modes d'élection, de cueillette sont nombreux, le vote-à-bulletin-secret-un-citoyen-une-voix n'étant qu'un parmi de nombreux autres. )

¹: Sur Cnews Éric Zemmour qualifiait le même soir la Vème république de première monarchie républicaine ayant produit en fait un seul véritable monarque (de Gaulle). Pour moi la Vème est déjà morte, et je plaide non pas pour une VIème monarchie républicaine mais pour une première monarchie démocratique: Vox Populi, vox Dei.
²: Élection à éventuellement faire entériner démocratiquement par plébiscite.

PFD.14

jc

  13/04/2020

Au train où vont les choses, l'effondrement du système financier global est une éventualité qui se précise. Quelle organisation sociale, quelle monnaie, etc. prévoir pour un futur qui peut maintenant, on le sent, être proche?

Il est pour moi maintenant inéluctable le le Système capitaliste à la fois individualisé à l'extrême (concentration de la richesse individuelle) et globalisé à l'extrême (une seule monnaie globale, le dollar, pour tout échange quel qu'il soit dans le monde¹) va exploser en une multitude de morceaux, l'organisation sociale par la défiance spencérienne ayant montré sa contradiction interne (une société de défiance est impossible).

La société de confiance qui va nécessairement la remplacer sera d'abord évidemment locale: renouer la confiance au sein des familles -souvent éclatées, surtout entre générations-, instaurer des villages Astérix d'une centaine de personnes chacun, toutes générations confondues, où chacun met la main à la pâte selon ses possibilités.

Mais très rapidement se posera le choix des grandes options de la nouvelle société. Je crois qu'il faut systématiquement la penser de façon ago-antagoniste, à la Élie Bernard Weil pensée bipolaire-, ou, mieux encore, à la Stéphane Lupasco -pensée tripolaire (cf. le PFD.6). Aussi dès le niveau communal (et déjà peut-être dès le niveau villageois) se posera la question de la monnaie locale.

La monnaie d'échanges de services semble facile à mettre en place: tant d'heures de x (maçon par ex.) vaut tant d'heures de y (par ex. menuisier), une fois pour toutes ou à réactualiser rarement. Mais une étude plus fine montre que l'heure d'agriculteur ou de dentiste vaut plus parce qu'il y a un coûteux matériel à gérer. La bonne solution me semble évidente: puisque l'agriculteur a de coûteuses machines c'est parce qu'il doit nourrir la collectivité villageoise (pour sa propre famille bêche et râteau suffiraient); idem pour le dentiste. il est donc naturel que leurs appareils appartiennent à la collectivité et soient gérés par elle (c'est d'ailleurs peut-être ce que dit Aristote dans son "Éthique à Nicomaque", sachant qu'à l'époque le coût du matériel -bêche, pince à arracher les dents- était négligeable -quoique les forgerons…-).

La monnaie d'échange de biens dans le village n'a de sens que s'il y existe des biens privés. Et, à mon avis, il en existe nécessairement dès la famille, dont chaque membre possède -ou peut posséder- quelque chose qui lui est propre, qui lui appartient. Qui lui appartient ou auquel il appartient ? c'est, je crois, une question fondamentale qui oriente toute construction sociale. Je pense qu'il faut distinguer bien immobilier et bien mobilier, et que l'appartenance usuelle doit être inversée sur les actes notariés pour les biens immobiliers: c'est l'individu, la famille, le village, etc., la collectivité en général, qui appartient à la terre qu'elle occupe et non l'inverse. Par contre un bien mobilier appartiendra à la collectivité qui le possédera et en aura la jouissance, et sera éventuellement noté comme tel sur les actes notariés. Et je verrais bien érigé en principe que tout français dispose en France dès sa naissance d'un "carré de terre pour chier" -pour reprendre une expression de Per-Jakez Helias-, dont il aura l'inaliénable jouissance de sa majorité à sa mort. La possession mobilière individuelle sera ainsi limitée par la dimension dudit carré (et il en ira de même pour les possessions villageoises, communales, etc.).

Dans cette voie il reste un problème, peut-être difficile, celui d'harmoniser, d'abord au sein d'une même strate, les monnaies d'échange de biens de service, avant de l'étendre entre les différentes strates.

¹: Aberration typique du villageois beauceron qui doit payer son pain au prix mondial décidé à Chicago.

PFD.14.1

jc

  13/04/2020

Le socialo-capitalisme stratifié ébauché en .14 est peut-être non seulement viable mais, en fait, bien adapté à la nouvelle situation girondine, bottom-up. Exemple des véhicules.

Pour l'instant, c'est-à-dire dans le cadre top-down, les véhicules ayant le droit de rouler sur terrain public ont le droit de rouler pratiquement dans toute l'Europe, mais au prix de normes de sécurité et de pollution de plus en plus draconiennes (normes qui évoluent fréquemment, d'ailleurs peut-être plus souvent dans le sens du profit de l'industrie automobile que dans celui de la collectivité).

Dans une vision bottom-up des choses, les droits à rouler sur l'espace public peuvent être modulés, permettant aux véhicules anciens de finir leur vie en ayant un droit de circuler de plus en plus restreint (jusqu'au niveau villageois). Il suffit de réglementer les franchissements des carrefours entre chemin vicinal et communal (etc.), sachant qu'à l'intérieur de chaque village le permis de circuler est délivré au niveau du village et du village seulement -par principe d'autonomie maximale-.

PDF.15

jc

  13/04/2020

Je pense qu'il faut commencer à réfléchir à la constitution d'une aristocratie démocratique qui soit en même temps la constitution démocratique d'une aristocratie, autrement dit à un processus qui garantisse à la fois la compétence et la performance de l'élite constituée -étymologiquement les meilleurs- et qui ait également la confiance des administrés. Je pense qu'au niveau du village c'est chose assez aisée, au vu du petit nombre de candidats en présence et de postes à pourvoir. Mais la situation va en se compliquant à mesure qu'on gravit les strates (commune, canton, etc.) parce que je pense que la compétence et la performance ne peut pas être jugée par la "base" mais seulement par des gens compétents et performants (par exemple le ministre de l'agriculture du canton doit émerger de l'assemblée des ministres de l'agriculture des communes du canton), la base plébiscitant alors ou non ce choix au seul feeling (confiance/défiance, what else?).

Le risque en cette affaire est la collusion de l'aristocratie au détriment du peuple, dès qu'on atteint des strates de niveau suffisamment, (France, Europe…) où le réflexe jacobin reprend le dessus (relire "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" de René Guénon à ce sujet).
Selon moi la jacobinisation est une rigidification, et toute rigidification porte en elle le germe d'une cadavérisation -nous sommes en train de vivre de tels instants avec le puissant concours de l'informatisation tous azimuths. Mais je pense que ce risque est faible au début de l'âge d'or de la civilisation qui s'ouvre devant nous, le cycle de tout Manvantara étant un cycle long, -mais ce n'est pas, à mon avis, une raison pour l'accélérer- (revoir les signes des temps guénoniens dans "Le règne de la quantité...").

PFD.16

jc

  13/04/2020

Je pense qu'il faut également commencer à réfléchir à une constitution pour la Première Démocratie Française (PDF), constitution bottom-up qui commence par l'individu et se poursuit par la famille, le village, la commune, etc. Je pense qu'il ne faut jamais perdre de vue qu'une constitution est une rigidification qui porte en elle le germe d'une cadavérisation (nous sommes actuellement en plein dedans puisque l'article 2 de "notre" constitution de la 5ème République n'est plus appliqué depuis belle lurette -l'a-t-il d'ailleurs jamais été?-). Donc plus courte et intelligible elle sera et mieux ce sera (l'idéal pour moi est qu'elle soit suffisamment limpide pour que tout citoyen puisse facilement la mémoriser).

PFD.17

jc

  23/04/2020

Performance et compétence.

La crise du Covid19 met en évidence la dramatique perte de performance du Système -l'οἰκονομία, l'administration de la maison, étant réduite au minimum- et la non moins dramatique incompétence de ses dirigeants, et on s'aperçoit à ce propos que le principe de Peters vaut non seulement pour la compétence mais aussi pour la performance: manque criant de compétence de la seule autorité acceptée dans nos sociétés modernes, à savoir l'autorité scientifique et manque criant de performance du pouvoir temporel -l'exécutif-.

Mais dans un cadre plus général je crois que toute perte de performance est compensée par un gain silencieux¹ de compétence, parce qu'une perte de performance du pouvoir "actuel" (temporel) met en lumière tout un nouvel univers de possibles (on aurait pu faire comme ci ou comme ça) qui est un gain de compétence du pouvoir "potentiel" (spirituel). J'ai envie d'ériger en principe que le jeu permanent de l'échange entre actualisation (alias rigidification, voire cadavérisation lorsqu'en phase "vieillesse") et potentialisation est un jeu à somme nulle. C'est l'un des principes fondamentaux de la pensée de Stéphane Lupasco, et il m'a convaincu, au sens près².

Pour moi la potentialisation n'est pas une entropisation, c'est un amalgame, un retour à l'Unité primordiale toute puissante par gain progressif de compétence, retour à partir duquel tout redevient possible: Unité primordiale = Chaos primordial = Vie toute puissante = Énergie vitale maximale; et l'actualisation n'a pas pour but la vie, mais la mort: progrès (au sens moderne) = énergie vitale consommée et/ou consumée, Cosmos = mort. Il y a actuellement une lutte (à mort…) entre les arrière-gardistes rigidifiants et incompétents (E. Macron, etc.) qui cherchent encore et toujours à progresser dans l'ancien monde selon l'ancien mode -sans avoir sans doute conscience qu'ils précipitent la fin de ce monde-là-, et les avant-gardistes, pour l'instant sous le voile, qui attendent et/ou préparent l'apocalypse.

Pour moi le big-bang de la grande crise de l'effondrement du monde qui s'en va est un mal nécessaire qui a pour but de libérer l'énergie vitale nécessaire au monde qui vient: dans le sempiternel cycle conjonction-compression-(explosion)-détente-disjonction, valable pour les moteurs à explosion comme pour les Manvantaras³, j'attends l'explosion libératrice qui débouchera sur le nouvel âge d'or d'une elle nouvelle civilisation qui atteindra son apogée à la fin de son été -la fin de l'âge d'argent- avant de décliner à l'âge de bronze et de mourir à la fin de l'âge de fer -là où nous nous trouvons actuellement dans le cycle précédent-.

Vers la fin de la concentration rigidifiante des pouvoirs spirituel et temporel? (En France, fin d'un hard-jacobinisme cadavérisant si bien symbolisé par Emmanuel Macron, remplacé par un soft-girondinisme localisant?)


¹: Thom parle à ce propos de catastrophe silencieuse: "C'est le phénomène de "catastrophe silencieuse", sans effet morphogénétique immédiat, mais qui s'exprime en Embryologie par le "gain de compétence" " (MMM, "Une théorie dynamique de la morphogenèse", ed. 1974, p.267).
²: Pour Lupasco l'actualisation (qu'il appelle hétérogénéisation) va vers la vie et la potentialisation (qu'il appelle homogénéisation et qu'il associe à l'entropisation) va vers la mort. Je pense que l'actualisation va vers la vie jusqu'à son apogée, sa maturité, puis décline pendant la vieillesse jusqu'à la mort, pendant que la potentialisation suit le chemin inverse et antagoniste.
³: https://www.dedefensa.org/article/vers-un-effondrement-de-civilisation

PDF.0

jc

  23/04/2020

[Je m'aperçois que plusieurs PFD ont été orthographiés PDF, portant à confusion puisque pour moi PFD = Principe Fondamental de la Démocratie et PDF = Première Démocratie Française]

Je prône une constitution embryologique pour cette Première Démocratie Française, par analogie entre corps humain et corps social, analogie licitée par ma citation thomienne favorite: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés".

Par quoi commencer? Par le Verbe ou par la Chair? Est-ce ontologiquement d'abord une affaire d'idéalistes et de logocrates ("Au commencement était le Verbe") ou d'abord une affaire de matérialistes et de topocrates ("Au commencement était la Chair")? Sujet dont j'ai déjà débattu ici sporadiquement. La lecture du Blog à Lupus¹ m'a fait découvrir un mot que je ne connaissais pas: deutérostome (ou
deutérostomien); et j'ai appris que les humains étaient, paraît-il, deutérostomiens, c'est-à-dire que lors de l'embryogénèse l'anus se forme avant la bouche. Je me suis alors replongé dans ES où Thom propose un plan général de l'organisation animale. Il en parle (p.79) tout en contestant cette antériorité "dans le détail". Je pense que c'est une excellente introduction pour une réflexion sur la constitution de la PDF, constitution que je perçois depuis quelques temps comme bottom-up.

Dans son PGOA (Plan Général d'Organisation Animale) Thom pense que nous avons deux cerveaux, l'un, prédateur, situé près de la bouche, l'autre proie situé le long de la moelle épinière. Si nous sommes deutérostomiens alors cela conforte mon idée que le cerveau-proie est situé au bas de la moelle épinière, près des parties excrétrices qui excrètent le bon grain, c'est-à-dire les gamètes (éventuellement fécondées, chez la femelle) et aussi l'ivraie, et que c'est ainsi le cerveau-proie, siège des émotions, qui mène la danse, plutôt que le cerveau-prédateur, comme on le pense actuellement.

¹: https://leblogalupus.com/2020/04/19/le-confinement-total-est-un-moyen-dachever-le-processus-dappauvrissement-des-classes-moyennes-et-des-ouvriers-occidentaux-que-le-libre-echangisme-mondialise-a-bien-entame-%c2%a8par-y/

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jc

  24/04/2020

Le rôle du chef.

Pour moi c'est indubitablement de gérer au mieux, pour la collectivité, les ennuis lorsqu'ils se présentent à elle. Charles de Gaulle a été incontestablement un chef en ce sens, et Emmanuel Macron, tout aussi incontestablement, n'en est pas un.

Puisqu'il est question de deutérostomie dans le .0 (pour moi de façon tout-à-fait sérieuse), je ne peux m'empêcher de terminer -pour le fun mais pas que- par  http://www.imagesetmots.fr/pages/litterature/chef.htm  qui illustre, selon moi, assez bien la situation actuelle de la déviance conjointe de l'autorité spirituelle et du pouvoir temporel: le principe d'une réalité supérieure à l'idée, cher à l'actuelle gérontocratie vaticane, étant remplacé actuellement par le principe d'une réalité déviante supérieure à l'idée déviante -le scientisme-, le pouvoir temporel (Macron, Trump…) ayant le dernier mot (tout cela sans compter la déviance de l'idée même de démocratie).