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Article : Permettez-moi de ne pas pleurer pour nous

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Question sur l'aparté final du texte

GEO

  03/11/2020

168000 et 132000 font 300000.
D'où venaient les 100000 manquants pour atteindre 400000?
(Je trouve par ailleurs votre mise au point très bienvenue.)

@GEO

Philippe Grasset

  04/11/2020

Tout en s’excusant d’une telle comptabilité morbide néanmoins rendue nécessaire par l’usage ignoble que font certains des morts au champ d’honneur, monsieur Mayer précise :

« Au total, l’armée française de 1943-1945 était composée de la manière suivante :
• 173 000 Tunisiens, Algériens, Marocains et Noirs africains (AOF et AEF) ; 
• 168 000 Français d’Afrique du Nord ;
• 20 000 Français de la France continentale, évadés, officiers d’active, fonctionnaires en mission ;
• 35 000 Français de Corse (à partir de janvier 1944). »

A mon estime, Mayer a réalisé son livre avec de nombreux documents, dont certains officiels et d’arechives, qu’il a pu réunir une fois parti à la retraite. Son but initial était de rendre compte de cette immigration bien peu connue du Bade-Wurtemberg (50 000 personnes, sur un total de 180 000 Européens installés en Algérie dans les années 1850). Les données qu’il utilise sont très précises, et son expérience de guerre (en Italie) très précieuse. Selon lui, il y avait en 1962, à la fin de l’Algérie française, 23 000 propriétaires terriens européens, dont 300 employant un ou plusieurs ouvriers agricoles, les autres travaillant seul avec leur famille les terres qu’ils habitaient. Le ‘fait colonial’ pur (emploi d’indigènes sur les terres) était donc extrêmement réduit, avec une population européenne de plus en plus concentrée dans les centres urbains. A cet égard, la ‘rébellion’ fut une véritable entreprise de déconstruction, d’une structure remplacée par ce qu’est devenue l’Algérie aujourd’hui, entre corruption et extrémisme terroriste. 
En Algérie, Mayer a travaillé directement avec du personnel essentiellement musulman, jusqu’en 1957.

Bien à vous.

Semper Phi