jc
03/11/2021
PhG : "Crooke emprunte à l’analyste Paul McCulley le concept de “stabilité du déséquilibre”... Selon notre point de vue, ce concept fonctionne selon une dynamique de “stabilité dans le déséquilibre” jusqu’à ce que le déséquilibre l’emporte par l’une ou l’autre crise échappant à cette “stabilité” ; entraînant alors le tout dans une sorte d’étrange phénomène de ce “déséquilibre stable” perdant sa stabilité et redevenant lui-même, pur déséquilibre. Le phénomène agit alors avec une force décuplée qui s’est constituée dans cette contrainte de stabilité et, libérée, se détendant brutalement, comme un ressort." (https://www.dedefensa.org/article/poutine-danse-avec-le-dollar), renvoyant à l'instabilité du tas de sable (https://www.mauldineconomics.com/frontlinethoughts/ubiquity-complexity-and-sandpiles).
Je ne suis pas du tout convaincu que le modèle du tas de sable soit le plus adéquat pour représenter les cracks économiques et financiers car il n'y a pour moi aucun effet ressort dans l'effondrement d'un tas de sable. Je préfère les modèles de Roddier avec sa falaise de Sénèque (1) et, surtout, le modèle "catastrophique" de Zeeman, la catastrophe utilisée dans ce modèle étant la fronce thomienne, où la brutalité de la déstabilisation est représentée par le saut depuis la partie supérieure de la fronce sur la partie inférieure (crack boursier, émeutes dans les prisons, agressivité du chien, maniaco-dépression, etc.). (La différence entre les deux approches, celle de Roddier, Prigogine, Per Bak d'une part, et celle de Zeeman et Thom d'autre part est que la première est quantitative alors que la seconde est qualitative (2) ).
Thom considère la catastrophe de prédation (le chat mange la souris) comme la catastrophe à typiquement modéliser par la fronce : dans ce cas l'énergie potentielle du chat (δύναμις) se convertit brutalement, comme un ressort, en énergie active (ἐνέργεια) lorsque le chat affamé (qui rêve de manger une souris) en rencontre une dans son champ de vision. Pour lui l'assertion "Le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale", ce qu'il précise ailleurs: "Par exemple, la neurulation est l'absorption par l'animal d'une proie symbolique, qui deviendra son système nerveux, justifiant ainsi l'affirmation que le prédateur est sa proie."
(1) http://www.francois-roddier.fr/?p=804
(2) Thom : "La Physique actuelle a sacrifié la stabilité structurelle à la calculabilité; je veux croire qu'elle n'aura pas à se repentir de ce choix".
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