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Article : Qui commande ici? McChrystal, Karzaï, les généraux de Merkel?

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"Une grosse erreur".

Ni ANDO

  10/09/2009

De 90 à 150 tués. Des civils afghans, hommes, femmes et enfants. Combien de blessés graves, de mutilés ? Face à ce massacre le ministre d’Etat Kouchner qualifie l’évènement de “grosse erreur”. On peut trouver mieux dans le choix des mots, par exemple, quelque chose puisé du registre de l’indignation ou du compassionnel. Qu’aurait-on dit s’il s’était agit non pas d’Afghans mais d’Etasuniens, de Britanniques, d’Allemands ou d’Israéliens ?  Au fait, les Afghans sont-ils vraiment des êtres humains ?, ainsi d’ailleurs que les Irakiens, de même que les Indiens d’Amérique du nord au 19 ième siècle .... ?

comme je suis le bien...

Ilker de Paris

  11/09/2009

@ Ni ANDO

En fait, la logique des “Kouchner” (humaniste type “droit de l’hommiste”, dont les néo-cons représentent la quintessence), c’est que comme l’Occident est (se voit comme) garant (du moins par principe) des vies humaines (pour faire simple disons de l’humanité), lorsque, malgré  tout(...), il attente à la vie c’est une “erreur” et non une “faute”; en gros le crédo c’est “comme je suis le bien si je fais le mal c’est par erreur ou obligation”.

Ainsi, par exemple l’Irak, entre 100 000 et 1 million de morts (ça dépend du comptage et qui compte), c’est une “erreur”, ou la spéculation sur les matières premières agricoles, qui a provoqué des famines et autres émeutes de la faim, c’est également une “erreur”, les massacres en Afghanistan ? “erreur”, le réchauffement global ? “erreur” etc.

Socialement, politiquement, la différence entre l’erreur et la faute est importante, dans le premier cas on peut continuer à faire ce qu’on veut (comme dans le monde de la finance aujourd’hui), dans l’autre on est sous surveillance, ou rejeté, d’où également l’importance de la morale (en effet c’est par la morale que se décide ce qui est faute, erreur, demi-faute, grosse erreur etc), c’est le système qu’on retrouve aujourd’hui : morale-politique, avec tout ce que d’hystérie, de débilité charrient un tel système.

Evidement on a là un humanisme de pacotille, des calculs relatifs d’intérêts en guise de (ou présentés comme) principes inaliénables.

Promis: je ne la referai pas.

Ni ANDO

  12/09/2009

@ Ilker de Paris

C’est bien vu. D’une faute l’on est coupable (on risque une opprobre morale mais aussi d’être jugé), d’une erreur l’on n’est que responsable. Il suffit pour être absous d’une erreur (forcément malencontreuse) de promettre de ne plus la renouveler. C’est précisément ce que l’on voit en Afghanistan: après chaque nouveau massacre/bombardement.

Chercher l'erreur.

Ilker de Paris

  13/09/2009

@Ni ANDO

Ce que je voulais dire c’est que ce qui sépare l’erreur de la faute c’est que par principe (déclarations “des droits de l’homme”, lois etc) on (en Occident) attribue à la vie humaine une haute valeur (comme dans les religions monothéistes où les hommes ont une valeur d’être à l’image de Dieu), donc étant du côté de la vie “en principe”, si dans les faits on y attente c’est par “erreur”, “l’erreur est humaine” dit-on.

Le problème est que si faire “deux fois la même erreur devient une faute”, alors répétée n fois… c’est un des points faibles du système, qui d’une part utilise des principes positifs pour mettre en pratique des politiques d’intérêts barbares (on ne me fera pas croire que l’Occident est intervenu en Afghanistan pour les beaux yeux des Afghans ou en Irak pour se débarrasser d’un méchant dictateur qui martyrise son peuple, on a va ce qui est arrivé au peuple irakien après l’occupation), d’autre part ces principes, même (et surtout) s’ils sont avancés de manière hypocrite ou “virtualiste”, brident - quoique dans le cas virtualiste on trouverait les meilleurs raisons du monde alors qu’il s’agirait d’anéantir l’humanité.