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Article : Rafale, Brésil et confusion, et la suite…

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Embroullle(s) au(x) vent(s) arriéres

Exocet

  09/09/2009

Est ce que les Brésiliens sont en train de perdre le contrôle du véhicule(et du Foch..)?

Je vous livre ce commentaire assez énigmatique d’“anonymous”, ( plus une vidéo du Rafale Vs F35 à la bande son insipide) extraits de ce blog plutot bien renseigné il me semble.
http://ericpalmer.wordpress.com/2009/09/08/rafale-history/

“Rafale is probably the only contender qualified to tangle with Venezuela’s 24 SUMKVs…

Une chose est sûre ,quelque chose d’imprévue(..) à fait empanner le Foch..

Prudence et discernement

Francis Lambert

  10/09/2009

D’abord la France et la Grande Bretagne sont les seuls pays où la confiance dans le leadership américain est supérieure à celui accordé aux institutions de l’UE !
“réalisé en juin dans onze pays de l’Union européenne (UE), ainsi qu’en Turquie et aux Etats-Unis, à l’initiative du German Marschall Fund, une organisation qui prend le pouls chaque année de la relation transatlantique et qui vient de livrer, mercredi 9 septembre, ses conclusions pour 2009. (...)
Enfin la demande de leadership américain dans le monde est remontée : (...)  Chose frappante, depuis l’arrivée de M. Obama, l’opinion française est particulièrement favorable à ce que les Etats-Unis endossent un tel rôle.
La France est d’ailleurs devenue le seul pays, avec le Royaume-Uni, où la confiance inspirée par les Etats-Unis (74 %) est supérieure à celle accordée aux institutions européennes (66 %).”

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/09/09/l-effet-obama-en-europe-n-a-pas-efface-les-differences-transatlantiques_1237939_3222.html#ens_id=1197745

L’affaire du remplacement de la flotte américaine des ravitailleurs aériens (KC137) formellement conclue entre alliés de l’OTAN, après des années de négotiations et concernant plus d’alliés que la seule France (EADS et pas seulement Dassault) ... a quand même capoté.

Alors un contrat de quincaillerie (au sens de ce site) avec une sympathique puissance émergente, le Brésil, avec laquelle on n’a ni une histoire (aussi existentielle), ni autant d’investissements, ni une alliance militaire majeure, ni une guerre en cours ... a encore plus de risques de capoter. Même après sa conclusion dans huit mois, par les temps qui courent…

Ces contrats ne sont pas conclus entre des anges, rappelons nous l’échec de Thomson dans ce même Brésil :
“L’affaire Thomson-Raytheon débute en 1994, alors que l’État brésilien boucle un appel d’offres visant à mettre sur pieds le projet Sivam, un réseau de satellites équipés de radars pour surveiller la forêt amazonienne. Or l’interception de conversations téléphoniques entre des cadres de Thomson-CSF et des officiels brésiliens auraient révélé des tentatives de corruption des Français. Assez pour faire pencher la balance du côté de Raytheon, qui remportera ce contrat estimé à 1,3 milliard de dollars.”
“la National Security Agency (NSA) a utilisé Echelon à des fins d’espionnage économique”
http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,2060838,00.htm

Combien de contrats sont annulés ou menacés par la crise financière ? L’avenir s’oriente vers le marché d’occasion et là aussi c’est difficile : voir les Russes en Algérie, l’Arabie Saoudite qui renverrait ses Mirages 2000 (zut) contre d’éventuels Rafales.

“Prendre des contrats” est la règle du jeu, c’est de bonne guerre mais plus guère.

“L’importance” ne me semble plus là.
L’urgence n’est pas de s’opposer, certainement pas la France d’ailleurs, mais de nous protéger de l’intoxication US. La course à la collusion toxique des financiers Français avec les lobbies US (Euronext en mariée, les Nations en traine batailleuse), a couté et coutera infiniment plus cher aux contribuables Français que quelques contrats d’armement agités médiatiquement par le “Blair de l’élysée”. Il voulait copier la “créativité financière US” alors même que son effondrement devenait public ! Toujours en concurrence atavique avec les Britanniques et la City dans son jogging derrière l’amérique.
Nous protéger de “l’hubris US” est LA priorité vitale : produits financiers toxiques, dette menaçant le système mondial, consommation-gaspillage-pollution démesuré, dérégulation sauvage, course aux armements jusqu’au bout de la rue, lobbies déstructurants, abandon des infrastructures, santé, corruption & incompétence répétée d’agences fédérales, etc.

Ce “modèle US” nous empoisonne, mais nous nous achevons autant dans nos divisions ataviques haineuses. Rassemblons donc nos Nations sur d’autres objectifs qu’une puissance pentagonesque. Et parmis ces objectifs : se déconnecter de ces finances toxiques, survivre aux déplétions et recentrer notre stratégie sur le continent et son voisinage (ne pas abandonner la Russie aux seuls allemands ... comparons le nombre de russophones ... tiens que devient l’intérêt russe pour le BPC Mistral ?) Mais évidemment la Méditerranée, l’Afrique et l’Asie dont nous somme le “petit cap” et ... le Groenland (bientôt un état américain, avec toutes ses ressources pendant que Sarko danse sa samba). 
Cessons de boucler sur les caricatures pacifistes du siècle de consommation, le Rafale n’est que la priorité de Dassault, certes il y a l’affolement classique de l’épistémè face à une innovation sur fond eschatologique.

précaution juridique peut-être

geo

  11/09/2009

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2009/09/rafale-au-br%C3%A9sil-le-choix-estil-vraiment-fait-.html

Rafale au Brésil : le choix est-il vraiment fait ? (actualisé)

Un communiqué du ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, est venu jeter le trouble aujourd’hui après l’annonce lundi du choix en faveur du Rafale. “Le processus de sélection du projet FX-2, mené par le commandement de l’Armée de l’Air, n’est pas encore terminé. Des négociations, au cours desquelles seront approfondies, et éventuellement redéfinies, les propositions présentées, se poursuivront avec les trois participants”, affirme le ministre. FX-2 est le nom brésilien du programme de futur avion de combat.

Faut-il y voir une remise en cause des déclarations du président Lula ? Pas vraiment. Voici pourquoi : le gouvernement brésilien veut éviter que des concurrents malheureux de la France (Boeing ou Saab), ou des groupes de pression brésiliens, ne déposent une plainte contre la décision des autorités brésiliennes. Celles-ci s’étaient en effet engagées dans un processus qui devait aboutir à un choix, formulé par la Force aérienne brésilienne, le 23 octobre prochain. Or, ce calendrier a été bousculé par le président Lula (et son ministre de la défense) lors de la visite de Nicolas Sarkozy. Pour ne pas prêter le flanc à un procès, les processus de sélection continue donc officiellement sur le plan adminstratif, même si la décision politique est prise. En tout état de cause, la décision finale ne relevait pas de l’Armée de l’Air brésilienne, mais bien des autorités élues du pays. Cette affaire révèle également l’existence de tensions entre le commandement de l’Armée de l’air et les autorités politiques. Dassault s’attend d’ailleurs à des discussions difficiles avec les aviateurs brésiliens.

On peut retrouver ici l’émission C’dans l’air sur France 5 de ce soir sur les exportations d’armement, à laquelle j’étais invité.

La réaction du ministre français

Jeudi matin, le ministre de la Défense Hervé Morin est revenu sur cette question, interrogé par Jean Michel Apathie, sur RTL. Voici ses propos : “La vente est bien partie, elle sera acquise le jour où ce sera signé”. Le ministre a estimé que les discussions devraient durer “au moins huit à neuf mois de discussions”.

Sur le fond, “il faut s’en référer au communiqué qui a été conjoint et publié lors de la visite du Président de la République. Le communiqué dit quoi ? Le communiqué dit que la négociation va s’engager désormais en priorité avec le Rafale, c’est-à-dire en clair, qu’il va y avoir désormais une discussion qui va porter à la fois sur le financement du programme, sur les transferts technologiques, sur le processus industriel, sur les coopérations industrielles, sur le système d’armes”. Notons toutefois la phrase assez ambigue : “en priorité avec le Rafale”.

rédigé le 09/09/2009

@Francis Lambert

Dedef

  11/09/2009

Prudence et discernement——Francis Lambert
Ceci devrait vous interesser:
 
“Merchants of Hysteria”: The Case of Der Spiegel’s Gabor Steingart   , March 18, 2009  
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Of particular significance, in this media campaign is Der Spiegel’s correspondent in Washington, Gabor Steingart.
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There are some striking similarities between Steingart and the London Daily Telegraph’s economics editor, Ambrose Evans-Pritchard, who also served as that paper’s Washington correspondent. Both pursue a journalistic style of—reputably looking—hype. The methodology underlying the hype is “fallacy of composition”:

Select one or two aspects of the news picture, usually very real issues
Blow up these aspects out of any proportion
Then present these overblown aspects as the “total picture”
In doing so, use a narrative of absolute certainty
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http://www.solon-line.de/merchants-of-hysteria.html

@dedef

Francis Lambert

  12/09/2009

Merci, merveilleux article avec des références, hélas, bien trop flatteuses. Très professionnel avec l’art du métier que l’on envie.

Ah le “système” comme une machine bien huilée. Le “système” est une lecture moderne qui sent bon sa thermodynamique de milieu clos où rien ne se gagne, tout se démonte et s’explique. J’aimerais tellement le système comme un brouillon d’artiste, mais assurément même la poésie y est réduite à la mélancolie binaire d’un moteur Diesel. 

L’article dans sa critique est donc d’époque et amusément tautologique ...

Toujours le même problème : pour être clair, stylé même ou ne pas se lasser, on formule jusqu’à forcer le trait. Tout en marchant on explore autant ... débutant sinon sans progrès. Et ce rêve de beauté devenu pastiche.

“Prudence et discernement” un défis où les efforts suggèrent un relent systémique jusqu’au totalitaire.

Ambrose-Evan ou “l’évidence d’une idée mesurée au déplaisir qu’elle cause” dirait Gide, mais était-ce bien son idée, la totalité dénoncée ne serait elle pas le reflet du lecteur, comme la forme décidée d’un nuage ?