jc
06/11/2024
Pour exprimer ce que m'inspire cette élection, j'ai pensé à une ctation de Maistre, que j'ai retrouvée grâce au moteur de recherche du site dans un article (*) sur le débat Sarko/Ségo en 2007 :
On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse… (…) Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments; et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» (La révolution française, 1796.)
Trump est un cocktail molotov humain qui va allumer une révolution. Car je ne peux imaginer que le fighting-spirit de Trump et l'ultra-libéralisme d'Elon Musk vont suffire pour restaurer une cohésion sociale US bien mal en point.
Pour moi "In gold we trust", ça ne marche plus. Ce qu'il faut pour restaurer la cohésion sociale, c'est d'abord restaurer l'autorité spirituelle qui indique à ce pays un cap moins nihiliste.
Car en 2007 en France comme en 2024 aux USA, c'est le nihilisme affiché par les leaders des deux camps qu'il faut combattre.
(*) : https://www.dedefensa.org/article/leur-temps-creux
jc
07/11/2024
Qui a gagné les élections ? Pour moi, sans hésiter, c'est X.
Qui a posé correctement le problème central de ces élections? Pour moi, sans hésiter, c'est Biden : "Vous avez à choisir entre la liberté et la démocratie".
Le choix est fait.
Vox Populi, vox Dei. In globish : People's voice, God's voice.
X : la voix du peuple ou la voix de son maître Elon Musk ?
Rationalisme, progressisme, individualisme ou autre chose à inventer/découvrir ?
Si X est la voix de son maître alors rien ne changera, ce sera encore Gold's voice et darwinian's struggle for life.
Machiavel : « Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux. »
Thomas d'Aquin : Auctoritas ab populo, devise chère à Michel Maffesoli (qui s'oppose à la triade rationalisme-progressisme-individualisme).
Dans le combat amorcé hier qui va l'emporter ? L'élite en place, symbolisée par le roi Elon Musk ? Ou le roi clandestin, cher à Maffesoli, roi clandestin qui ne peut ici être que le peuple lui-même?
En montant dans les tours (*) on arrive à l'opposition logos/topos. Qui va l'emporter ?
Le "traditionnaliste" Guénon aurait répondu que c'est indiscutablement le logos qui va l'emporter (**).
Thom a examiné les deux cas, celui du logos dans le "platonicien" "Stabilité Structurelle et Morphogénèse" et celui du topos dans l' "aristotélicien" "Esquisse d'une Sémiophysique" qui se termine par "Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde." (***)
Sa conclusion est, je crois, la suivante : les deux voies sont possibles mais, pour convaincre, la voie "aristotélicienne" est plus intelligible que la voie "platonicienne".
Steiner (cher à PhG) : "L’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la “maison du langage” (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus… ».
Pour Thom le maître de la maison du langage c'est le Grand Géomètre :
"Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre. Il serait peut-être préférable de dire que le géomètre est Dieu."
Pour lui -je crois- c'est :
la maison du langage d'abord -le topos, sa substance-,
voir ce qu'il y a dedans ensuite -le logos, son essence-.
L'autre voie -logocratique- est plus traditionnelle…
(*) de Notre Dame…
(**) "L’argument le plus décisif contre la « démocratie » se résume en quelques mots : le supérieur ne peut émaner de l’inférieur, parce que le « plus » ne peut pas sortir du « moins » ; cela est d’une rigueur mathématique absolue, contre laquelle rien ne saurait prévaloir."
(***) Et Thom qualifie celle qu'il propose de minimale.
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