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Article : Roubini n’est pas Houdini, – ou bien si, après tout…

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bof ... 5e plus grosse faillite US en pleine fanfaronnade boursière

Francis Lambert

  17/07/2009

Extrait de Philippe Béchade http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090717-1982.html

La banque dirigée par Jamie Dimon avait été sauvée de la débâcle à l’automne dernier grâce à l’argent des contribuables… mais pas un cent de bénéfice ne provient des services offerts aux particuliers (prêts immobiliers, avance de trésorerie aux entreprises, cartes de crédit, etc.).
Bien entendu, ces gains proviennent—comme pour Goldman Sachs—presque exclusivement des activités de marché : de la spéculation à grande échelle et tous azimuts, pour être très clair… Ils ont aussi été engrangés grâce à des placements de titres (obligations et actions) dans le cadre d’augmentations de capital souscrites en majorité par les organismes qui gèrent nos futures retraites.

Nous n’allons pas vous apprendre que la présentation des comptes d’une banque permettent de faire apparaître à volonté des gains ou des pertes—selon que des provisions seront ou non passées sur les créances douteuses ou les engagements hors bilan (les fameux SIV gavés de dérivés de crédit en décomposition).

Le beau monde de la finance

Ilker de Paris

  17/07/2009

C’est vrai qu’il y a un décrochage de la finance, de l’économie réelle (qui n’est qu’un alibi au fond), d’ailleurs c’est lorsque la crise était à son stade de crise financière que les bourses ont le plus baissé, après les aides et les garanties publiques la finance a été sauvée et les indices remontent malgré la crise cette fois économique.

On parle de bulles mais le secteur de la finance est à elle seule une grosse bulle, il y a aux Etats-Unis près de 600 000 milliards de $ de produits financiers dits dérivés (http://www.lesaffaires.com/article/0/general/2009-06-26/495349/videteacuteo—notre-top-5-de-la-semaine-.fr.html : vidéo de Paul Dontigny).

Bizarrement les “médias libres” (pas comme en Iran, Corée du Nord etc) ne parle jamais des dérives du monde de la finance. Il y a quelques jours sur France télévision un reportage assez grossier dans son genre, en caméra cachée dans un cabinet de médecin pour voir si celui-ci faisait bien son travail en délivrant des arrêts de travail adéquats (bien sûr le médecin avait l’arrêt de travail facile). Pour culpabiliser les petits sur le trou de la sécu y a du monde mais je ne me souviens pas d’une caméra cachée dans les salles de marché pour voir ce qu’y s’y passe de beau. On ne prête qu’aux riches et ne tape que sur les pauvres; qu’on fasse après la promotion de la démocratie dans le monde, ça laisse dubitatif sur le regard qu’on porte sur soi-même.

Les plus lus : FAITES SAUTER LA BANQUE !

Francis Lambert

  18/07/2009

NB :
1. @Ilker de Paris
voici “une caméra cachée dans les salles de marché pour voir ce qu’y s’y passe de beau” ... n’attendez pas des grands médias qu’ils en parlent puisque le taux d’écoute est plutôt lié aux “people” ce qu’ont bien compris ceux qui sont élus du peuple ... définition du populisme.
2. “High trading” = fonds quantiques et trading informatisé.
C’est vulgarisé ici en avril bien avant la dépèche de Reuter en juillet concernant “L’affaire Sergei Aleynikov sur le trading de Goldman Sachs”.
3. LEAP2020 annonce aussi “un retournement brutal des marchés financiers” à la fin de cette suractivité ... pour la fin des vacances ! (ouf)
4. Ce site de conseil boursier, parmis tant d’autres, est en français et décrasse l’eau du bocal.

Analyse postée le 25 Apr 2009
Cinq des plus grandes banques US sont détentrices de la majeure partie des actifs toxiques. Geithner, le secrétaire d’état américain aux finances, dont il convient de rappeller qu’il avait fraudé le fisc américian avant d’entrer en fonction, tente de dissimuler le fait que ces cinq banques sont les plus fragiles et les plus exposées, alors qu’il avait expliqué publiquement qu’il ne viendrait pas en aide aux banques les moins solides. Bien que des mécanismes de démentèlement de ces établissements soient prévus par la loi, Geithner tout comme Obama se refusent à y recourrir, retardant et aggravant tout à la fois les conséquences économiques de la faillite du système bancaire. Car c’est bien d’une liquidation en règle dont il faut parler, qui est clairement visible à la lecture du graphe du secteur bancaire.   

Suite http://www.daily-bourse.fr/analyse-Faites-sauter-la-banque-Premiere-partie-vtptc-7597.php

Analyse postée le 26 Apr 2009
Les manipulations boursières touchent l’ensemble du marché. Si la plupart des investisseurs espèrent que la hausse actuelle des marchés permettrait d’entrevoir le début de la fin des problèmes économiques, il s’avère que la plupart des volumes traités sont issus de fonds quantiques, dont environ la moitié des volumes traités sur le marché du NYSE sont reliés aux programmes de trading de la banque commerciale Goldman Sachs. Hors volumes de ces fonds quantiques, les marchés montent dans le vide. Cette manipulation haussière des bourses mondiales n’aurait eu comme seule finalité que de permettre à Goldman Sachs de procéder à sa seconde augmentation de capital en sept mois. Pendant que les institutionnels, Goldman Sachs en tête, font monter les marchés dans le vide, les “insiders” vendent à tour de bras comme jamais depuis le début de la baisse des marchés. La fin de la suractivité des programmes de trading, qui pourrait coïncider avec la récente augmentation de capital de Goldman Sachs, pourrait être le prélude à un retournement brutal des marchés financiers.

Suite http://www.daily-bourse.fr/analyse-Faites-sauter-la-banque-Seconde-partie-vtptc-7599.php

Une bulle trop grosse pour rentrer dans le coffre de la banque

Exocet

  18/07/2009


Une nouvelle bulle—une de plus !—en Chine
par Bill Bonner
Vendredi 17 Juillet 2009

** C’est le Financial Times qui rapportait hier la grande nouvelle sur la dernière page de son premier cahier :

* “La Chine… est de retour au pays de la bulle”.

* Après l’expansion vient la contraction. Après la bulle vient le nettoyage. Après l’orage vient le soleil.

* Mais que se passe-t-il en Chine ? Qu’arrive-t-il après la plus grande bulle d’exportation de l’histoire ? Une nouvelle bulle ?

* Ca semble impossible. Le principal client de la Chine est ruiné. Le pays a bien trop d’usines pour les clients qui lui restent. Il devrait fermer boutique… et attendre que l’orage passe. Pourtant, la Chine se développe. Une combinaison d’argent brûlant… et de politique financière tout aussi incandescente… pleut sur la jeune pousse préférée de la planète comme de l’engrais miracle. Son excédent commercial et ses investissements étrangers directs—la source ordinaire de réserves de changes—ne sont qu’à la moitié de ce qu’ils étaient l’an passé. Mais les spéculateurs arrivent… apportant du cash avec eux. Cela a porté les réserves chinoises au-delà des 2 000 milliards de dollars… et fourni les liquidités nécessaires pour de nouvelles conditions de bulle. Les volumes de transaction des actions chinoises, par exemple, atteignent trois fois ceux de l’année dernière.

* Les investisseurs et les économistes du monde entier croient assister à un nouvel avènement. La croissance chinoise générera la reprise de l’économie mondiale. Alléluia, nous sommes sauvés ! Les choses seront bientôt “de retour à la normale”.

* Nous avertissons d’ores et déjà les lecteurs de la Chronique Agora : cette bulle aussi éclatera.

* Un retour à la normale n’est pas souhaitable. “Normal”, durant les années de bulle, signifiait perverti… bizarre… étrange… et malsain. Ce qui enrichit vraiment les gens, c’est la formation de capital—l’accumulation de machines, de ressources et de compétences. Mais au lieu de former du capital, l’économie de bulle en a consommé. Alors que les années de bulle “normale” se poursuivaient, les gens devenaient plus pauvres et plus vulnérables.

* La bulle principale a déjà éclaté. Et ces répliques de bulle ne la ramèneront pas. Eh oui : derrière ces chiffres plein de ressort, on trouve les même faits avachis que nous observons depuis le début de l’année. Les Américains n’achètent pas. Mortimer Zucker, dans le Wall Street Journal :

* “Les ménages, surchargés de dette à des niveaux historiques, épargneront plus. Le taux d’épargne est déjà passé à près de 7% du revenu après impôts, par rapport à 0% en 2007, et il continue de grimper. Chaque dollar d’épargne provient de la consommation. Dans la mesure où les dépenses de consommation sont le principal moteur de l’économie, nous aurons un secteur de la consommation faible, et de nombreuses entreprises n’auront tout simplement pas les moyens ou le besoin d’embaucher de nouveaux employés. Après les récessions de 1990-1991, les consommateurs ont acheté des maisons, des voitures et d’autres biens coûteux. Cette fois-ci, l’association entre mauvaises conditions de l’emploi et de credit crunch sévère signifie que les gens ne pourront obtenir de financement pour les grosses dépenses, et que ceux qui empruntent hésiteront à dépenser beaucoup. Le salaire est redevenu la principale source des dépenses”.

* Les Américains n’achètent pas… si bien que la Chine ne vend pas. Les exportations… la source de sa véritable richesse… sont en baisse. Et il n’y a aucune raison de penser qu’elles reviendront de sitôt.

** Mais qu’en est-il des achats provenant de la Chine elle-même… et de ses voisins ? Ah, nous savions que vous alliez poser cette question. Nous avons donc préparé une réponse :

* Ca viendra… mais pas tout de suite. Le consommateur chinois moyen ne veut pas les mêmes choses qu’un Occidental moyen. Sa maison ne ressemble pas à une maison occidentale typique non plus. Elle est pleine de choses différentes. Il faudra du temps pour restructurer la machine à exporter chinoise et l’adapter au marché interne. Parallèlement aux usines, les canaux de distribution et de vente doivent être restructurés eux aussi. Et il faudra du temps avant que le consommateur chinois change ses habitudes. Tandis que le consommateur américain se transforme en fourmi—stockant diligemment des réserves pour les jours difficiles… le consommateur chinois doit se muer en cigale, en dépensier avide de luxe.

* La “destruction créatrice”, voilà ce qu’il faut—avec les faillites, déceptions, difficultés et dislocations habituelles. La transition ne sera pas simple… ni rapide. Le chômage augmente. L’économie d’exportation doit être détruite avant qu’une nouvelle économie puisse être créée. Et pendant ce temps, le consommateur chinois perd des revenus. Il pourrait y avoir des émeutes, voire une guerre civile.

* Tout cela finira probablement par s’arranger. Mais en attendant, ça va barder.

Epoque charnière ?

Ilker de Paris

  19/07/2009

@Francis Lambert

“n’attendez pas des grands médias qu’ils en parlent puisque le taux d’écoute est plutôt lié aux “people” ce qu’ont bien compris ceux qui sont élus du peuple ... définition du populisme.” C’est vrai que finalement on pourrait se dire que la majorité “mérite” autant de mépris à faire preuve d’autant de bassesses (faibles avec les forts et forts avec les faibles). Encore que des ados s’intéressent à des choses bêtes et superficielles c’est normal, mais lorsque des adultes font de même, ça pose problème, dans le sens où les médias et les politiques ne font plus d’efforts d’intelligence, ce qui les arrange certainement.

La question se pose alors de savoir si c’est parce qu’une majorité des gens sont bêtes que les médias officiels produisent de la bouillie pour chat, ou la production médiatique lobotomise les gens, les deux peux être dans un système de cercle vicieux.

Cette question est importante, en effet dans les démocraties c’est la majorité qui décide de l’avenir politique, économique de tous, même lorsque la majorité ne connait rien ni à la politique, ni à l’économie, les autres doivent suivre, et l’alternance ce n’est que le changement de têtes.

La fin de l’Histoire ? oui, dans le sens où la démocratie installée, l’économie de marché installée, on a plus besoin des gens comme participant à leur mise en oeuvre, mais à la pérennisation du système, les hommes politiques et les médias deviennent alors des gestionnaires et leurs administrés des rouages.

La fin de l’Histoire ? non, dans le sens où ça ne marche pas comme sur des roulettes, les diverses crises systémiques, le mal-être dans les pays occidentaux, la rupture des pouvoirs d’argent avec les règles démocratiques etc font que le système vacille et appelle à des actions politiques.

On en est là pour ma part.

BHO testé ?

Dedef

  21/07/2009

A propos de mon precedent post ( le Honduras-Wallerstein ), je me demande si le jour où Biden a dit que BHO “serait testé” il pensait à ce genre de test par la droite US ?

Le merveilleux monde de la finance (3)

Ilker de Paris

  25/07/2009

Un article édifiant sur les magouilles de la finance dont l’énormité ferait pâlir les plus sûrs dictateurs de ce monde : on a beau être dans le “monde libre”, les corruptions et les escroqueries ont également leur place centrale; bizarrement les “médias libres” n’en parlent pas beaucoup, il est vrai qu’entre la burqa, M.J, Hadopi, la limitation de la vitesse sur autoroute ou la météo, il n y a plus beaucoup d’espace :

Depuis le début du mois, un important article paru dans le numéro de juillet du magazine Rolling Stone fait beaucoup de bruit dans la blogosphère ainsi que dans les médias traditionnels du monde entier. Il expose le rôle de la banque d’affaires Goldman Sachs dans presque toutes les crises financières depuis plus de 80 ans. Il apporte un éclairage cru sur les évènements financiers et économiques passés et contemporains. L’auteur, Matt Taibbi, est un journaliste d’investigation au courage, à mon avis, comparable à celui de Denis Robert. Le sujet est primordial, l’enquête sérieuse, les informations explosives, le ton incisif. Matt Taibbi appelle un chat un chat. L’ensemble est compréhensible par les non-initiés en finance.

La grande machine à bulles américaine
Matt Taibbi
Rolling Stone – juillet 2009
Traduit de l’anglais par J.L.
Des actions technologiques au prix élevés de l’essence, Goldman Sachs a fabriqué toutes les manipulations du marché depuis la Grande Dépression – et elle s’apprête à recommencer.

La première chose qu’il faut que vous sachiez sur Goldman Sachs, c’est qu’elle est partout. La banque d’investissement la plus puissante du monde est une formidable pieuvre vampire enroulée autour de l’humanité, enfonçant implacablement son suçoir partout où il y a de l’argent. En fait, l’histoire de la récente crise financière, qui est aussi l’histoire de la chute de l’Empire américain ruiné par des escrocs, se lit comme le Who’s Who des diplômés de Goldman Sachs.

la suite ici : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/goldman-sachs-la-grande-machine-a-59168