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Article : Russie versus USA, précisions et conséquences (intérieures)…

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Les Russes n'ont pas besoin de tensions internationales pour élire leur président.

Christian Merlinki

  06/12/2011

Votre analyse des élections russes semble plutôt excentrique et trahit une grille d’interprétation de « guerre froide » vu le triomphe de Russie Unie qui obtient encore près de 50% des suffrages malgré l’usure du pouvoir poutinien. Observez cette redistribution des sièges à la Douma : Russie Unie-238 députés ; Parti Communiste-92 députés ; Russie Juste-64 députés ; LDPR-56 députés dont son chef de file (Jirinovski) était l’ardent promoteur de l’idée d’expédier une bombe nucléaire sur Washington DC en 1994. Vous constaterez l’absence d’opposition. Rien que le renforcement des partis dominants depuis une dizaine d’années à la chambre basse et qui, tous, ont la bonne idée de partager un tiers de leur programme s’accordant à celui de Russie Unie (donc rien d’antagonique), tirant donc par là profit de l’existence de Russie Unie dominée par Poutine. Les 14% de baisse pour son parti ne signifient nullement qu’ils se soient dispersés dans l’opposition. L’opposition reste écartée de la vie publique malgré les efforts financiers colossaux consentis par les USA aux ONG occidentales sur le terrain. Donc, ce résultat électoral n’est aucunement dû à l’avancée remarquable d’une opposition libérale, que du contraire dans la mesure où l’Occident s’attendait à une percée significative des partis pro-occidentaux (notamment Iabloko) à la Douma. Mais bien au contraire le constat d’un désaveu criant de l’électorat russe pour le modèle occidental. Cet écart de 14% est bien une valse huilée de chaises à l’intérieur d’un vivier politique cohérent dominé par une même vision géopolitique et sans en changer l’ordre d’importance de chaque parti à la Douma, excepté pour Russie Unie qui n’est jamais inquiétée par le deuxième Parti Communiste. Je lis fréquemment que la perte d’aura de Poutine y serait pour quelque chose dans la baisse de 14%, mais si Poutine devait quitter brusquement la vie politique, Russie Unie n’y survivrait pas au-delà de deux années. Imaginons même le scénario surréaliste du départ foudroyant de Poutine claquant la porte de Russie Unie pour intégrer une équipe adverse, cette nouvelle équipe s’enrichirait sur le coup d’une majorité de voix au détriment de son ex parti. Soyez-en sûr ! Poutine est l’incarnation de la stabilité intérieure et de la volonté de puissance extérieure pour les Russes. Votre égarement est pathétique. La crise extérieure n’influence en rien l’électorat russe sinon à l’inverse de votre analyse qui suppose que les événements extérieurs aient joué un rôle prépondérant dans la baisse de 14%. Même sans les tensions internationales, cette baisse reste logique vu la longévité de l’équipe dirigeante et les résultats du scrutin n’eurent jamais été bien différents. Les tensions internationales ne sont pas causées par l’attitude du duo Poutine-Medvedev dans les rapports avec l’Occident. A contrario, l’attitude des chefs d’Etat occidentaux sont tributaires des élections à venir, d’où cette surenchère agressive. Je sais que vous rêvez que la gouvernance globale centralisée par les intérêts américains soit précipitée, mais ne vous fiez pas à l’UE qui sera tôt ou tard contrainte de se tourner vers l’Eurasie pour financer son empire qui prend l’eau. L’UE qui sortira bientôt la tête du marécage n’aura pas les moyens suffisants de sa gouvernance pro-occidentale. Surtout lorsque la Chine connaîtra elle-même des soubresauts de société majeurs, en l’occurrence sa bulle “immobilière” de 2012 qui en ouvrira la porte, et qui plus est a une imbrication économique devenue trop intime avec l’Occident. Ainsi, quand les USA et l’UE verront leurs banques et leurs Etats vaciller, les ondes de choc atteindront aisément la 2ème économie mondiale. Et quand vous évoquez l’ « Union nationale » derrière le tandem russe, je vous retourne votre réflexion sur les actes guerriers du camp occidental USA, GB, France qui eux peuvent logiquement être soupçonnés de rameuter l’électorat autour du chef d’Etat. Poutine n’a guère besoin de recourir à une dialectique guerrière pour faire évoluer la société russe vers un horizon de puissance internationale, tandis que les Bush, Blair, Obama, Cameron, Sarkozy ne peuvent se vanter de telles performances pour épanouir leur classe moyenne. Les classes moyennes occidentales sont roulées dans la farine par leurs équipes dirigeantes. La classe moyenne a pris un poids considérable en Russie, ce qui ne s’était plus vu depuis longtemps.

Christian Merlinki

Vilistia Komarovsky

  08/12/2011

Vous avez une analyse fine sur la Russie actuelle.

Je ne suis pas allée jusqu’à votre raisonnement mais j’étais sur votre chemin.

J’ai posté votre commentaire sur Le Post car il en vaut la peine.

http://www.lepost.fr/article/2011/12/08/2655765_russie-les-russes-n-ont-pas-besoin-de-tensions-internationales-pour-elire-leur-president-2011.html

Avez-vous un site ?

@Merlinki

Stephane Eybert

  08/12/2011

Je vous trouve bien léger d’ecrire: Votre égarement est pathétique.

Je ne suis pas sûr que vous avez bien compris le sens de l’article de DeDefensa.

Ce que vous dites est fort précis mais ne va pas vraiment à l’encontre de ce que dit l’article lui-même.

Il est vrai que les Russes sont sanguins, ce qui les rend, à mes yeux tout au moins, d’autant plus aimables !

Stephane Eybert

Vilistia Komarovsky

  09/12/2011

Les russes sont sanguins ?

Au figuré, selon le dico
Personne impulsive.

Vous devez confondre sanguin avec naturel, imagination.

Je trouve que les russes sont extrêmement patients (surtout avec Mickey), donc pas du tout sanguins.