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Article : Sapir et la chute du dollar

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Le retour du politique ? (et au-delà…)

Christian Steiner

  22/06/2014

Depuis quelques semaines il me semble de plus en plus lire sous la plume de dedefensa le mot « politique » dans ce qui ressemble à l’ancienne acceptation du terme (quelque chose comme « art de prendre de décisions en considérant le plus possible ce qui s’approche de la réalité »), alors qu’il avait abondamment disparu au profit du « psychopolitique », c’est-à-dire (si je n’ai pas trop mal compris) de l’emprise dominante de la communication et d’une réalité « virtuelle » et faussaire sur la perception des gouvernants eux-mêmes, dont l’ère s’est ouverte quelque part dans les années 1995-1999, et qui s’est déchaîné depuis 2001…

Ce constat m’est apparu en lisant d’affilé les trois bloc-notes du 19 et 21 juin (« Pour une coalition anti-dollars », « Paul Craigs et Matrix (et Platon) » et « Sapir et la chute du dollar »). Puis-je en tirer la conclusion que,
1) dans l’immédiat 2008 (effondrement puis sauvetage que l’on connaît de Wall Street, donc de la structure financière permettant aux USA et au Système de poursuivre leur agression du monde), la réaction s’est de fait cantonnée à celle de l’ère « psychopolitique », à savoir pur effet d’annonce et de communication sans action concrète en faveur d’un quelconque remède (pure poursuite de la dynamique de hold-up généralisée).
2) Alors que depuis la crise ukrainienne, certains sont décisivement ( ?) sorti de la « caverne des sophistes » et du virtualisme du Système, retrouvant la nécessité de trouver des explications « générales » et fondamentales du comportement du Système, collant le plus possible avec la réalité dans l’ensemble des domaines de l’action humaine (en fait, même métahistorique ?), et trouvant la force d’agir en conséquence (de réagir dans un premier temps, voire d’organiser dans un deuxième temps la contre-offensive en fonction des opportunités du terrain, telle la déflection d’attention des USA de l’Ukraine par l’Irak). (Ce retour de l’ancienne dimension politique, ou du moins cette sortie du « psycholpolitique » s’observe, d’après les trois bloc-notes cité, chez certains conseillers russes, chez certains chinois, chez certains commentateurs à l’intérieur du Système)

Ce retour de l’action humaine un peu moins inconsciente des enjeux et du contexte général où elle s’exerce se fait certes « forcé et contraint ». Forcé par des pressions qui atteignent le point où elles deviennent décisivement insupportables (insupportables pour certaines directions politique, insupportables pour certaines directions économique, insupportables même pour la psychologie de certains serviteurs du Système).

Ne s’agit-il néanmoins pas, avec la crise de l’Ukraine, surtout relativement à celle de 2008, d’un réel point de basculement – celui du retour à une perception non seulement plus générale, moins sectorisée, mais plus en prise directe avec le réel, et du retour consécutif de l’action qui cherche a être efficace et guidée par la nécessité de remédier aux désastres de la situation actuelle la plus correctement comprise ?

(Ce « retour du politique » ne concernant évidemment pas le cœur du Système, qui reste tout entier pris dans sa « psychopolitique »… Mais le reste du monde lui s’en affranchi, et par conséquent signifierait la fin de l’ère psychopolitique. Tout ce qu’il resterait de l’ancien virtualisme triomphant serait une pathologie en phase terminale dans le cœur du Système (les USA réagissant de manière « furieuse et absolument irrationnelle »)

Après, certes, il faut encore s’entendre sur la place de la « politique ». Celle ci ne sera plus, dans le mystérieux monde à venir (post-Système), le « tout est politique » de Mai 1968. Elle ne sera plus cele de la politique du 20ème siècle, celle de la géopolitique, celle de la guerre froide, de l’affrontement des idéologies, celle de la constitution et du gouvernement des Etats-nations etc. Ce sera - pouvons-nous essayer de pressentir quelque chose du genre ? -, une politique (action d’une collectivité habitant une région, un tout constitué) ramenée à sa juste place dans l’ordre des activités de l’esprit humain, et amendée – tout comme les domaines les plus fondamentaux d’une civilisation- par cette événement fantastique qu’est cette fin de (contre-)civilisation de l’idéal de puissance, globale, anthropocénique et apocalyptique (et qui est « presque plus qu’une fin de civilisation », indeed, comme il est dit à la fin de la deuxième vidéo des Conversations, « L’idéal de puissance »…).

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PS :
Donation faite ce jour même, à raison de 0.035 centimes d’euro par mots écrit dans ce petit post, PS exclu, ce qui défie toute concurrence :-))

PPS.

Grand merci encore à PhG pour la deuxième lecture de la Grâce de l’Histoire qu’il m’a permis, quatre ans et deux mois après le début de sa mise en ligne, et qui prend encore plus de relief et de signification si cela est possible qu’il n’en avait déjà à l’époque, et qui éclaire d’une lumière limpide un si vaste paysage qu’il restera pour moi (en conjonction avec quelques autres expériences fondamentales), une pierre repère (un de ces cairns en pierres dans ces paysages de montagnes et de landes où me mènent mes si nécessaires et vitales balades…). Merci.