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Article : “Scandale dans la famille”? BHO nous parle de l’“arrogance” US

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BHO n'y pourra pas grand chose.

Ni ANDO

  09/04/2009

Il serait surprenant qu’un BHO apporte une réponse à la fois systémique (si ce n’est pas sytémique cela ne fonctionnera pas) et nécessairement révolutionnaire, afin de résoudre un problème typiquement systémique, d’autant qu’il est lui-même le produit de ce dit système.

Un article (un peu long) qui mérite lecture. “Le coup d’Etat feutré”, paru dans The Atlantic, publié sur le site de Jorion, et écrit par Simon Johnson, professeur au MIT, et ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International. Très intéressant pas son contenu, son effort d’honnêteté intellectuelle, mais en n’oubliant pas que c’est aussi le point de vue d’un FMI sûr de ses raisonnements qui s’y exprime. Qui confirme aussi ce que disait feu l’excellent Galbraith, ce ne sont pas les idées qui changent les systèmes mais bien le remplacement de ceux qui ont porté et incarné ces idées.

http://www.pauljorion.com/blog/?p=2731

pour @Ni ANDO : BHO n'y pourra pas grand chose...

Dedef

  09/04/2009

pour @Ni ANDO

L’article que vous signalez ainsi que 2 autres font l’objet de commentaires par P.Grasset dans l’article “Wall Street, propriétaire de Washington D.C., à l’image des monstres qu’il enfante   28/03/2009 - Bloc-Notes ” et dans un autre.

http://www.dedefensa.org/article-wall_street_proprietaire_de_washington_dc_a_l_image_des_monstres_qu_il_enfante_28_03_2009.html

Ces 3 aticles sont des articles à stocker.

Ils peuvent longtemps servir de références car la combinaison de leurs auteurs ( notables et anciens acteurs internes du FMI ) , de leur description du rôle du FMI, et de leur description de ce que sont et font les Etats est rarement rencontrée.

A leur façon ils racontent un monde, une époque, une culture.
Savez vous pourquoi Bonaparte, Roosevelt, Lumumba, De Gaulle, Saddam Hussein sont passés ou passeront à la postérité, au moins dans leur pays ? parce qu’ils avaient un projet pour leur pays au delà de leur intérêt personnel et de celui de leurs “amis”.
C’est chose si rare…

Les autre sont comme Talleyrand, “de la merde dans un bas de soie”  ,à un détail prés: leur bas n’est pas de soie, c’est un bas de laine. Pour le dire à la façon de P Grasset, ils sont maistriens.

Et dans le monde réel, le dollar va s’écrouler dans les 5 ans - ou beaucoup plus tôt - si les US n’arrètent pas ce qu’ils sont en train de faire, et leur économie va s’écrouler sans espoir s’ils arrètent.

Au G20 le point critique était ” est ce que les autres vont relancer aussi au prix d’un déficit budgétaire et en devises qui les plombera aussi? La réponse a été Non.
Les préts au FMI pour lui permettre de préter à son tour, c’est du remboursable par les emprunteurs ! Et si les US contribuent, ils seront remboursés en dollars ; s’ils ne contribuent pas assez, il faudra lacher du pouvoir…

De même pour l’Otan et les effectifs en Afghanistan: Non.

Le vrai risque reste la tentation de la sortie de crise par un conflit militaire majeur, même si les actuels conflits US ne sont pas vraiment rassurants quand au résultat.

l’article du professeur Johnson dans son entretien avec The Atlantic, est également cité ici:

http://www.dedefensa.org/article-welcome_home_bho_pas_si_sur__08_04_2009.html

Proeminent Economist Supporting Forecastings Of Underground LEAP Think Tank : Global US $ System In 'Slow Motion' Dismantling

Nicolas Stassen

  15/04/2009

Entretien avec Jacques Sapir, économiste, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)
Crise économique : “Nous allons connaître une grande incertitude sur le dollar”
LEMONDE.FR | 14.04.09 | 17h15 •  Mis à jour le 14.04.09 | 17h29

Pourquoi se pose aujourd’hui la question du rôle du dollar ?

Parce que les Etats-Unis vont devoir placer sur les marchés financiers entre 1 700 et 1 900 milliards de Bons du Trésor. Se posent alors deux questions : combien devront-ils monétiser de bons du Trésor en les faisant racheter par la Réserve fédérale (Fed) et quelle part les pays du Golfe et les Chinois vont pouvoir acheter ? Pour le principe, les Chinois en achèteront sans doute une centaine de milliards mais certainement pas plus. Car ils ont déjà indiqué que les Etats-Unis devaient soit avoir une politique financière beaucoup plus rigoureuse, soit ne plus compter sur la Chine pour acheter leurs bons du Trésor. Nous allons donc connaître une grande incertitude sur le dollar. Le G20 a partiellement rassuré les marchés. Mais à partir de cet été on va commencer à assister à une baisse régulière du dollar. La période où le dollar était la valeur refuge va se terminer.


Quelle est la conséquence de la baisse du dollar pour les autres pays ?

Concrètement ça va nous mettre, nous Européens, dans une situation absolument intenable. L’euro qui est déjà fort (1,32-1,35 dollars) va augmenter. C’est une situation qui ne sera pas supportable par les pays de la zone euro, qui va provoquer des craquements extrêmement brutaux dans les pays les plus vulnérables. Nos possibilités d’exporter vont fondre. A terme l’économie française est visée.

Les pays qui détiennent des quantités considérables de dollars seront aussi touchés. La Chine détient environ 1 900 milliards de dollars de Bons américains, la Russie doit en détenir 270 milliards, Hongkong détient 150 milliards de réserves dont une bonne partie de bons du Trésor américain. Ils auront le sentiment très net qu’il va falloir quitter le dollar, car ils seront menacés.

Je ne pense pas que cette chute du dollar va se transformer en une déroute complète qui amènerait l’euro à plus de 2 dollars, etc. Mais il suffit que les Chinois décident de faire monter la part de l’euro et faire baisser la part du dollar dans leurs réserves pour que cela ait des conséquences extrêmement importantes.

On va tout droit vers une fragmentation du système monétaire d’ici à 2010-2011. C’est-à-dire que les différents pays vont établir leur monnaie en monnaie de réserve. Ce sera le cas du yuan, du rouble, de l’euro et du dollar. L’euro va continuer à fonctionner mais de manière résiduelle. Il servira de monnaie de réserve pour les pays de l’Europe, qui seront relativement contents de pouvoir s’y accrocher chacun à sa façon. D’autres monnaies vont s’accrocher au rouble, au yuan (les monnaies de Corée, du Vietnam, de Malaisie, de Thaïlande). La Corée achète déjà de la dette chinoise. On va donc arriver à une fragmentation de la globalisation.

A quoi ressemblerait un monde sans dollar ?

Ce serait la mise en place d’une monnaie internationale de réserve qui n’est la monnaie d’aucun pays et la monnaie de tous suivant la formule établie. Cette monnaie serait gérée soit par un FMI modifié, soit par un autre comité quelconque. Mais je ne vois pas cette solution à court terme.

Ça peut être la proposition des Chinois et des Russes d’utiliser les droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI [leur valeur est déterminée à partir d’un panier de monnaies]. Mais le problème est que, comme tout le monde le sait, les Etats-Unis ne veulent sous aucun prétexte de cette solution, déjà proposée par la France en 1964. Car ils veulent conserver aussi longtemps qu’ils le peuvent le dollar comme devise de référence.

Dans une période transitoire de cinq à dix ans vont donc se multiplier les monnaies de réserve. A terme ces monnaies de réserves régionales doivent donner naissance à des zones régionales commerciales, vouées à se développer dans les deux-trois ans à venir. Les monnaies régionales vont fonctionner avec un risque d’instabilité monétaire forte et donc un risque d’instabilité économique.

Propos recueillis par Anne Rodier

http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/04/14/crise-economique-nous-allons-connaitre-une-grande-incertitude-sur-le-dollar_1180640_1101386.html
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[Crise systémique globale] 4° trimestre 2009: phase de dislocation géopolitique mondiale    
Written by LEAP/E2020  
Thursday, 19 February 2009
  L’incapacité des dirigeants mondiaux à prendre la mesure de la crise, caractérisée notamment par leur acharnement depuis plus d’un an à en traiter les conséquences au lieu de s’attaquer radicalement à ses causes, va faire entrer la crise systémique globale dans une cinquième phase à partir du 4° trimestre 2009 : la phase dite de dislocation géopolitique mondiale. Il ne reste plus qu’une toute petite fenêtre de tir pour tenter d’éviter le pire, à savoir les quatre mois à venir, d’ici l’été 2009, le Sommet du G20 d’Avril 2009 constitue la dernière chance pour réorienter de manière constructive les forces en action, avant que la séquence cessation de paiement du Royaume-Uni, puis des Etats-Unis ne se mette en branle…

Depuis Février 2006, LEAP/E2020 avait estimé que la crise systémique globale se déroulerait selon 4 grandes phases structurantes, à savoir les phases de déclenchement, d’accélération, d’impact et de décantation. Ce processus a bien décrit les évènements jusqu’à aujourd’hui. Mais notre équipe estime dorénavant que l’incapacité des dirigeants mondiaux à prendre la mesure de la crise, caractérisée notamment par leur acharnement depuis plus d’un an à en traiter les conséquences au lieu de s’attaquer radicalement à ses causes, va faire entrer la crise systémique globale dans une cinquième phase à partir du 4° trimestre 2009 : la phase dite de dislocation géopolitique mondiale.

Selon LEAP/E2020, cette nouvelle phase de la crise sera ainsi façonnée par deux phénomènes majeurs organisant les évènements en deux séquences parallèles, à savoir :

A. Deux phénomènes majeurs

1. La disparition du socle financier (Dollars + Dettes) sur l’ensemble de la planète
2. La fragmentation accélérée des intérêts des principaux acteurs du système global et des grands ensembles mondiaux

B. Deux séquences parallèles

1. La décomposition rapide de l’ensemble du système international actuel
2. La dislocation stratégique de grands acteurs globaux.

Nous avions espéré que la phase de décantation permettrait aux dirigeants du monde entier de tirer les conséquences de l’effondrement du système qui organise la planète depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Hélas, à ce stade, il n’est plus vraiment permis d’être optimiste en la matière (1). Aux Etats-Unis comme en Europe, en Chine ou au Japon, les dirigeants persistent à faire comme si le système global en question était seulement victime d’une panne passagère et qu’il suffisait d’y ajouter quantité de carburants (liquidités) et autres ingrédients (baisse de taux, achats d’actifs toxiques, plans de relance des industries en quasi-faillite,…) pour faire repartir la machine. Or, et c’est bien le sens du terme de « crise systémique globale » créé par LEAP/E2020 dès Février 2006, le système global est désormais hors d’usage. Il faut en reconstruire un nouveau au lieu de s’acharner à sauver ce qui ne peut plus l’être.

 

Evolution des commandes à l’industrie au cours du 4° trimestre 2008 (Japon, Etats-Unis, zone Euro, Royaume-Uni, Chine, Inde) - Sources : MarketOracle / JPMorgan

L’Histoire n’étant pas particulièrement patiente, cette cinquième phase de la crise va donc entamer ce processus de reconstruction mais de manière brutale, par la dislocation complète du système préexistant. Et les deux séquences parallèles, décrites dans ce GEAB N°32, qui vont organiser les évènements promettent d’être particulièrement tragiques pour plusieurs grands acteurs mondiaux.

Selon LEAP/E2020, il ne reste plus qu’une toute petite fenêtre de tir pour tenter d’éviter le pire, à savoir les quatre mois à venir, d’ici l’été 2009. Très concrètement, le Sommet du G20 d’Avril 2009 constitue selon notre équipe la dernière chance pour réorienter de manière constructive les forces en action, c’est-à-dire avant que la séquence cessation de paiement du Royaume-uni, puis des Etats-Unis ne se mette en branle (2). Faute de quoi, ils perdront tout contrôle sur les évènements (3), y compris, pour nombre d’entre eux, dans leurs propres pays, tandis que la planète entrera dans cette phase de dislocation géopolitique à la manière d’un « bateau ivre ». A l’issue de cette phase de dislocation géopolitique, le monde risque de ressembler à l’Europe de 1913 plus qu’à la planète de 2007.

Ainsi, à force de tenter de porter sur leurs épaules le poids toujours croissant de la crise en cours, la plupart des Etats concernés, y compris les plus puissants, ne se sont pas rendu compte qu’ils étaient en train d’organiser leur propre écrasement sous le poids de l’Histoire, oubliant qu’ils n’étaient que des constructions humaines, ne survivant que parce que l’intérêt du plus grand nombre s’y retrouvait. Dans ce numéro 32 du GEAB, LEAP/E2020 a donc choisi d’anticiper les conséquences de cette phase de dislocation géopolitique sur les Etats-Unis et l’UE.

Evolution de la base monétaire des Etats-Unis - (12/2002 – 12/2008) - Source US Federal Reserve / DollarDaze

Il est donc temps pour les personnes comme pour les acteurs socio-économiques de se préparer à affronter une période très difficile qui va voir des pans entiers de nos sociétés telles qu’on les connaît être fortement affectés (4), voire tout simplement disparaître provisoirement ou même dans certains cas durablement. Ainsi, la rupture du système monétaire mondial au cours de l’été 2009 va non seulement entraîner un effondrement du Dollar US (et de la valeur de tous les actifs libellés en USD), mais il va aussi induire par contagion psychologique une perte de confiance généralisée dans les monnaies fiduciaires. C’est à tout cela que s’attachent les recommandations de ce GEAB N°32.

Last but not least, notre équipe considère désormais que ce sont les entités politiques (5) les plus monolithiques, les plus «impériales», qui vont être les plus gravement bouleversées au cours de cette cinquième phase de la crise. La dislocation géopolitique va ainsi s’appliquer à des états qui vont connaître une véritable dislocation stratégique remettant en cause leur intégrité territoriale et l’ensemble de leurs zones d’influences dans le monde. D’autres états, en conséquence, seront projetés brutalement hors de situations protégées pour plonger dans des chaos régionaux..

LEAP/E2020

Laboratoire Européen d’Anticipation Politique communiqué Geab n° 32 (15 février 2009)
http://www.newropeans-magazine.org/content/view/8939/87/