Ivan-Ivan Chasseneuil
25/11/2019
Interessant traitement deux poids deux mesures de dedefensa dans la collision de l'actualité.
D'un côté l'affaire Biden/Ukraine dans laquelle les Démocrates dissimulent la corruption d'un des leurs (oulala c'est pas bien !),
de l'autre l'affaire Ghallager/Navy dans laquelle Trump 1) réhabilite un tortionnaire (et valide par là même le recours à la torture - mais entre cyniques on ne va pas "s'empêcher", comme dit Bonnal) - 2) en s'affranchissant en outre semble-t-il des formes (il est donc établi qu'un tweet est un ordre formel [même si aucune loi ne l'a spécifié], quand bien même il est avéré que l'auteur du tweet peut dire tout et son contraire dans la même journée, ce qui rend la recherche du "bon" ordre assez nébuleux pour les sous-fifres).
Evacuer la forme n'est pas de peu d'importance, car cela rebondit sur l'affaire Biden/Ukraine, où certains font état de convictions sans avoir reçu aucun ordre formel ni d'ailleurs avoir entendu quoi que ce soit.
Cynisme acceptable, bien sûr. La loi du deux poids deux mesures, c'est l'essence même du cynisme, donc… Mais bon, in fine, si la digue de la logique saute, on est en pleine idéologie et on valide la collapsologie cognitive du moment.
David Cayla
26/11/2019
Pour commencer, il ne me semblait pas que le billet "Secrétaire à l'US Navy ? "You're fired"" ait pris une quelconque position morale en faveur de Trump. Tout l'objet du billet, en tout cas c'est mon sentiment, était de souligner l'état de tension terrible au sommet du pouvoir aux Etats-Unis, et qui touche désormais, de manière flagrante, la chaîne de commandement militaire.
Mais abordons maintenant le fond de l'affaire. Trump a régulièrement pris position contre les aventures militaires américaines aux quatre coins de la planète, contre l'avis des chefs militaires du Pentagone. C'est dans ce contexte que la haute hiérarchie militaire du Pentagone a voulu faire un exemple contre Ghallager au motif que les Etats-Unis ne peuvent pas donner au monde entier l'image d'un pays qui se moquerait ostensiblement les droits de l'homme.
L'argument serait recevable à condition que 1/ Les Etats-Unis ne soient pas impliqués pour des motifs spécieux dans de multiples conflits partout sur la planète 2/ La même hiérarchie qui condamne aujourd'hui Ghallager n'ait pas contrevenu aux ordres exprès de Trump de se retirer des différents théâtres d'opération où l'armée américaine est impliquée, et en particulier les théâtres où Ghallager a sévi 3/ Le Pentagone n'ait pas mené une traquer systématique envers les lanceurs d'alerte comme le soldat Manning.
Si je reprends les trois points précédents, il s'ensuit donc que le Pentagone a mené, très largement de sa propre initiative, des opérations militaires sans honneur ; qu'en envoyant des soldats comme Ghallager mener des combats sans gloire, il ne fallait quand même pas s'attendre à ce que ces soldats se comportent en héros (leur propre hiérarchie les a envoyé détruire des pays, que ce soit pour pouvoir ensuite piller leurs richesses naturelles ou exploiter des champs de pavot) ; qu'étant parfaitement consciente de la nature déshonorante de ces missions, la hiérarchie du Pentagone s'est efforcée de couvrir les agissements de ses soldats.
J'ajouterais à cela que très probablement, ces mêmes soldats ont sans doute vu et entendu beaucoup de choses pas très ragoûtantes de la part de leur hiérarchie, laquelle les a très certainement beaucoup poussé à s'affranchir de toute considération morale en opérations, les condamnant ainsi au silence.
Reste à savoir pourquoi le Pentagone a voulu faire de Ghallager un exemple, et pourquoi Trump a pris sa défense. Pour faire court, de ce que j'ai lu dans un précédent billet sur Dedefensa qui traitait du sujet, Ghallager s'apprêtait à rejoindre une de ces milices citoyennes qui soutiennent Trump. Et du reste, au delà, bien au delà de Ghallager, l'ensemble des soldats du rang soutient massivement Trump, notamment parce qu'il entend mettre fin aux multiples conflits où les Etats-Unis sont impliqués. Est-ce que par hasard, la hiérarchie du Pentagone n'aurait pas voulu faire de Ghallager un exemple, non pas tant pour punir un tortionnaire (quels soldats des forces spéciales américaines n'ont pas commis d'actes de torture ?) que pour punir un partisan revendiqué de Trump ? Et est-ce que Trump n'aurait pas sauté à pieds joints sur une pareille occasion ? Et en matière de moralité, quelle attitude est la plus morale ? Défendre des soldats qui ne font qu'obéir aux ordres et sur les exactions desquels leur hiérarchie ferme les yeux quand elle ne les encourage pas ouvertement tout en voulant rapatrier ses troupes sur le territoire américain ce qui mettrait un terme à ces exactions, ou condamner un soldat pour ses opinions politiques en faisant mine de défendre l'honneur de l'armée et insister pour pérenniser la présence de l'armée américaine à l'étranger en sachant pertinemment que d'autres Ghallager continueront à y perpétrer des exactions ?
Enfin, dernière petite remarque, la position officielle de Trump sur le sujet était extrêmement claire dès lors qu'il avait officiellement grâcié le soldat Ghallager. Son tweet, aussi peu protocolaire soit-il, ne faisait que souligner sa position déjà officialisée. A contrario,, il me semble difficile de ne pas voir que c'est la position du Secrétaire à l'US Navy qui allait ouvertement à l'encontre de celle du président, qui est pourtant statutairemet son supérieur.
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