perceval78
24/10/2014
Gérard Araud n’est peut être pas le mieux placé pour ce combat, harcelé par la fille de Brezinski en septembre, il avait fini par laché: There are moments when you have to put your financial interest behind your strategic interest. What the Russians are doing, is such a threat to the world order, such a threat to European security right now that we had to react
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L’époque est aux femmes, Nuland, Merkel, Timochenko, il faut donc une femme, n’ayons pas peur des mots le sort de l’indutrie de défense Francaise est dans les mains de Laurence Parisot, supplions là à genoux d’aider la mère patrie. Elle a de l’entregent, on a vu qu’elle connaissait le papa de Mika, Zbigniew Brezinski
Laurence Parisot ?@LaurenceParisot 3 sept.
Il y a eu aussi des décisions dignes aujourd’hui @zbig: Vive la France!
On se doute qu’elle a du côtoyer Georges Soros sur les bancs de l’ECFR lien et lors du diner annuel du Crisis Group
dans la résidence particulière du susdit haut spéculateur lien
Laurence Parisot ?@LaurenceParisot 17 juil.
La France ne doit pas livrer les Mistral. #MH17
Peut être peut elle en toucher un mot à Hillary lien
Hollande saura y faire, il a bien su défendre l’ignoble Mc Carthy, il saura défendre les ouvriers de Saint Nazaire ...
allez soyons grand seigneur proposons à Parisot le ministère de la culture.
Il y a des moments dans l’histoire ou il faut savoir prendre une décision, car les avocats affûtent déjà leurs armes
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François Jéru
24/10/2014
E&R
Conférence : Penser en terme de géopolitique
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Publié le : jeudi 20 novembre 2008
Auteur(s) : Christian Bouchet
Commentaires : Aucun
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Je voudrais tout dabord remercier les organisateurs de cette université dautomne qui mont convié à traiter du thème « Penser en terme de géopolitique ».
La géopolitique, on en parle beaucoup, mais sait-on réellement ce que cest ?
Je vais donc dans un premier temps rappeler ce quelle est, puis dans un second quels sont les grands axes du combat géopolitique qui se déroule actuellement avant de montrer comme cette science nous oblige à faire des choix qui doivent être issus de nos cerveaux et non pas de nos tripes.
Tout dabord, quest-ce donc que la géopolitique ?
Cest la branche de la science politique, parfois appelée « géographie dynamique », qui étudie la part active prise par le milieu géographique dans la détermination des événements politiques et historiques affectant la population dun territoire donné. Elle se distingue de la géographie politique dans la mesure où elle ne traite pas seulement de la situation naturelle des États et des peuples, mais aussi et surtout de la façon dont cette situation naturelle influe sur leur formation et leurs destins.
Elle tire son origine des travaux du géographe allemand Friedrich Ratzel, mais ce nest quen 1916, quun suédois, Rudolf Kjellen, en fait une notion autonome. Cette science va être développée et enrichie, tout particulièrement, par deux personnalités dont tout le monde, ou presque, connaît le nom : langlais Halford John Mackinder et lallemand Karl Haushofer.
On doit à Mackinder lidée que le monde doit être perçu à partir dune cartographie polaire et non dune projection mercatorienne. On observe alors notre planète comme une totalité sur laquelle se situe une île mondiale formé par lensemble Europe-Afrique-Asie, au sein duquel se trouve une région-clef, le cur du cur, lHeartland, qui correspond à la plaine sétendant de lEurope centrale à la Sibérie occidentale. La lutte pour la possession de ce secteur constitue pour Mackinder, au sens propre, le combat final, lEndkampf. Il a résumé sa thèse en une phrase : « qui tient lEurope orientale tient le Heartland, qui tient le Heartland domine lîle mondiale, qui domine lîle mondiale domine le monde ».
Opposé à cet Heartland, on a les « îles périphériques », les Outlyings Islands, soit lAmérique et lAustralie, auxquelles on peut appliquer une devise parallèle : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ».
Cette vision géopolitique cristallise le rapport de force qui oppose les puissances thalassocratiques, nommées aussi puissance maritimes, (hier lAngleterre, aujourdhui les Etats-Unis) aux puissances continentales (hier lAllemagne, puis lURSS, aujourdhui lEurope, la Fédération de Russie et la Chine).
Mackinder a été complété par laméricain Nicholas Spykman qui a développé le concept de Rimland. Celui-ci étant le monde côtier formé par lAsie des moussons et lEurope péninsulaire que se disputent lHeartland et la World Island et qui constituent lenjeu historique, car, selon Spykman : « Qui contrôle le Rimland domine lEurasie ; qui domine lEurasie contrôle les destinées du monde »...
Pour sa part, Haushofer fait reposer sa conception du monde sur deux notions principales : lespace, déterminé par létendue, les caractéristiques et le climat, et la position de cet espace par rapport aux espaces environnant. Lun des critères de laction historique, précise-t-il, est le « sens de lespace » ou aptitude à lorganiser en dotant le monde environnant dun dynamisme créateur.
Développant ce que nous venons de voir, un certains nombre de chercheurs de moindre importance ont identifiés des lois géopolitiques subséquentes :
- le désir détendre son territoires ou sa zone dinfluence est un des signes les plus élémentaires de la bonne santé dun État. Ce fait, disent les géopoliticiens, prévaut sur tous les principes, et nulle autorité internationale ne saurait lempêcher. Quelles soient maritimes ou continentales, les grandes puissances sont conduites à lexpansion territoriale. Dun point de vue géopolitique, celle-ci apparaît comme une fatalité. Elle fait partie des caractères biologiques de lÉtat, ou à défaut dun groupe dÉtat apparentés par leur comportement, et la logique de la vie lui commande de sétendre.
- un espace homogène ne peut jamais être définitivement fractionné.
- un État artificiel créé par une grande puissance étrangère pour faciliter ses desseins na pas davenir et ne dure que le temps dune politique.
- a degré de coercition égale, la domination par une puissance continentale est plus durement perçue par le dominé que lorsquelle est le fait dune puissance maritime. Cette dernière na, en effet, besoin que de bases sûres pour jalonner les routes maritimes mondiales, tandis que la première est obligée doccuper lespace total jusquà la mer.
- lorsque les puissances qui sopposent potentiellement sur le même enjeu sont de forces égales, la stratégie dérive sur les régions périphériques.
Enfin, il faut avoir conscience que la géopolitique nest pas un pur déterminisme. Le milieu naturel ne constitue en effet que le cadre dans lequel interviennent les facteurs humains spécifiques. Seules cette intervention actualise ce qui, sinon, nest que potentialité. Lexpansion dun État est ainsi plus fonction de la vitalité intrinsèque de ses citoyens que de fatalités uniquement territoriales.
Cela étant, et en tenant compte que ce que je viens de vous dire nest quune introduction très simplifiée à la géopolitique, essayons maintenant de comprendre celle-ci au quotidien.
Pour rester très schématique, pour ne pas rentrer dans des complexités qui mentraîneraient à déborder le temps qui mest imparti, je vais me limiter à vous montrer la stratégie géopolitique suivie par les États-Unis pour affaiblir lHeartland, que certains nomment la stratégie de lanaconda et celle quil serait souhaitable de lui voir opposer.
Pour bien comprendre la situation, il faut avoir conscience de la centralité de la Russie comme région pivot de lEurasie et de limportance de la Chine comme élément de stabilité et déquilibre pour la masse continentale eurasiatique et pour la planète entière. On retrouve donc les éternelles tensions entre, dune part les puissances thalassocratiques, représentées aujourdhui par les USA, et dautre part les puissances continentales, constituées principalement par la Russie et la Chine.
Après la dissolution de lURSS, et un très important recul géopolitique de la puissance continentale russe, nous avons assisté à la mise au point et au renforcement dimportants dispositifs géopolitiques, tels que lOrganisation de la Conférence de Shanghai et lOrganisation du Traité de Sécurité Collective des Pays de la Confédération des États Indépendants, qui rassemblent la Russie et les principaux pays du continent asiatique. De tels dispositifs sont significativement ouverts aussi au Pakistan, à la Turquie et à lIran mais excluent les puissances occidentales et les USA.
Luvre patiente et continue de tissage de relations spéciales entre Russie, Inde, Chine, Iran et les pays dAsie centrale, mise en oeuvre par Poutine, et diligemment poursuivie maintenant par Medvedev, a ralenti lexpansionnisme étasunien au cur de lAsie ; elle a aussi irrité fortement les lobbies européens et doutre-atlantique qui espéraient, au début des années 1990, à force de « vagues démocratiques », ou de « bourrades démocratiques » - comme on le verra plus tard avec les agressions et les « guerres humanitaires » de lOccident américano-centrique contre la Fédération yougoslave, lAfghanistan, lIrak, etc qui espérait donc lunification de la planète sous légide de Washington, champion de lHumanité et, avant tout, la réalisation dun gouvernement mondial fondé sur des critères libéraux de léconomie de marché. La fin de lHistoire quon nous annonçait et qui ne sest pas produite.
Sur léchiquier mondial, sest donc formé une sorte de bloc eurasiatique, qui nen est pour le moment encore quà un stade embryonnaire et qui est déséquilibré vers la partie orientale de la masse continentale, à cause de labsence de lEurope comme entité politique cohérente et de son insertion artificielle dans le camp « occidentaliste ». Ce bloc a, en outre, et par effet de polarisation, favorisé les tendances continentalistes de certains gouvernements dAmérique du Sud (Argentine, Brésil, Venezuela et Bolivie), en mettant ainsi en valeur lhypothèse, réaliste, dun scénario multipolaire en cours de constitution, articulé sur des entités géopolitiques continentales.
Les USA qui ont été quelques années après limplosion de lURSS dans une situation de seul grande puissance mondiale ont pris conscience du danger que représentait pour eux une jonction des intérêts géopolitiques entre les grandes puissances eurasiatiques (Russie, Chine et Inde) et les tendances continentalistes de certains gouvernements sud-américains. Cela a amené les analystes du Département dÉtat et de certains think tanks atlantiques, a identifier les zones de crise potentielles dans les régions de la masse continentale eurasiatique et du sous-continent indio-latin du fait de tensions endogènes historiques et encore irrésolues, et a définir des scénarios géopolitiques qui soient en syntonie avec les desiderata et les intérêts globaux de Washington et du Pentagone.
Cest donc dans cette perspective dopérations de déstabilisation et de pression sur la Chine, la Russie et lInde et sur certains gouvernements latino-américains que lon doit interpréter certaines situations critiques qui sont proposées, avec une emphase variant selon le moment et le pays, à lattention de lopinion publique occidentale, par les principaux organes dinformation.
Nous faisons ici référence à ce quon désigne comme la question de la minorité du peuple Karen et de la « révolte » couleur safran du Myanmar, aux questions du Tibet et de la minorité ouigour en République Populaire de Chine, à la déstabilisation du Pakistan, au conflit du Cachemire et au maintien dune crise endémique dans la région afghane.
En instrumentalisant les tensions locales de certaines aires géostratégiques, les USA, avec leurs alliés occidentaux, ont lancé un processus de déstabilisation de longue durée - de tout larc himalayen, véritable charnière continentale, qui va impliquer huit pays de lespace eurasiatique (Népal où détranges maoistes soutenus par Washington mais dénoncés par Pékin viennent de prendre le pouvoir dans lindifférence des médias, Pakistan, Afghanistan, Myanmar, Bangladesh, Tibet, Bhoutan et Inde).
Ce processus de déstabilisation se coordonne avec celui déjà ébauché par les USA dans la zone caucasienne, sur la base des indications exposées, il y a plus de dix ans, par Brzezinski dans son ouvrage Le Grand échiquier ; ce processus semble en outre se conjuguer au Projet du Nouveau Grand Moyen-Orient de Bush-Rice-Olmert, destiné à redéfinir les équilibres de toute la zone en faveur des États-Unis et de son principal allié régional, lentité sioniste, ainsi quà reconsidérer les frontières des principaux pays de la zone (Iran, Syrie, Irak et Turquie) le long de lignes confessionnelles et ethniques.
Parallèlement à ce processus de déstabilisation, déjà en cours dans larc himalayen, il semble que les USA en aient lancé un autre, analogue, dans leur ex-arrière cour, en Bolivie : précisément dans la « région de la demi-lune » sur la base des tensions ethniques, sociales et politiques qui affectent toute la zone.
Dans le cadre des stratégies destinées à fragmenter les espaces continentaux en voie dintégration, il faut souligner le grand rôle que jouent les Organisations Non Gouvernementales dites humanitaires. Comme la démontré Michel Chossudovsky, directeur du Centre pour la recherche sur la mondialisation (CRM-CRG), certaines dentre elles sont reliées à la CIA, directement ou indirectement, par lintermédiaire de la National Endowment for Democracy, puissante organisation étasunienne créée en 1983, dans le but de renforcer les institutions démocratiques dans le monde au moyen dactions non gouvernementales. NDA qui est, comme par hasard, très active dans le financement de tout le mouvement pro-tibétain en Occident
Le quotidien de notre planète dans les années à venir sera, selon toutes vraisemblance, marqué par laffrontement entre deux tendances opposées : lune initiée par les USA, visant à la fragmentation de la planète, et lautre, souhaitée par les plus grandes puissances eurasiatiques et par certains gouvernements du sous-continent indio-latin, allant dans le sens dintégrations continentales.
Quelle sera la place de lEurope dans tout cela ?
Je lai dit précédemment lEurope est insérée artificielle dans le camp « occidentaliste » et elle nest pas une entité politique cohérente.
On a là le résultat dun long travail du Département dÉtat.
Dun côté se gagner les élites politiques et économiques des pays européens et en faire de parfaits serviteurs des yankees aux intérêts desquels ils sassimilent. Il faut là absolument signaler pour notre pays le rôle joué par la French American Foundation et son programme Young leaders, ou le travail actuellement mené par lambassade des États-Unis à Paris en direction des jeunes les plus brillants des communautés immigrées.
De lautre empêcher que lEurope puisse devenir une puissance géopolitique. Cela de deux façons. Dun côté, en la poussant à atteindre un tel niveau quil devient impossible de la faire fonctionner démocratiquement comme une entité cohérente, cest lEurope des 25, et cest aussi les manuvres des USA favorisant lentrée en son sein de la Turquie. Dun autre, en poussant à la roue pour sa landerisation. Il faut avoir conscience que lEurope aux cent drapeaux que certains peuvent trouver sympathique est aussi lEurope aux cent Kosovo potentiels.
Cela étant, la situation actuelle ne doit pas nous empêcher de dire ce qui serait souhaitable et de soutenir les hommes politiques susceptibles de rendre le souhaitable réalisable.
Depuis des années déjà, moi-même et mes amis militons et prêchons en faveur de ce qui semble la seule et unique solution possible pour assurer la survie de notre Europe : lunion stratégique de lOuest et de lEst du continent.
Cette unité de la « plus grande Europe » est une question de vie ou de mort : elle ne se réalisera que par la réactivation et la consolidation dun nouvel « axe carolingien », lAxe Paris-Berlin-Moscou, et par linvention révolutionnaire dune « alliance continentale-méditerranéenne », dun Axe Madrid-Rome-Belgrade-Moscou, capable de fermer les côtes méridionales de lEurope à toute influence hostile émanant de latlantisme.
Telle est notre « utopie réalisable » (et, en partie, elle est déjà en voie de réalisation) : construire un double axe géopolitique assurant la défense et la sécurité en Europe.
Lobjectif, de fait, est de rendre la souveraineté aux États nationaux européens, qui ont été transformés, par les Anglo-Américains, en un chapelet de petites colonies satellisées. Lobjectif, pour tous les peuples dEurope, cest de faire converger leurs forces, de les additionner et de les joindre à celles de la Russie, lunique Etat national européen encore capable de donner à notre « plus grande patrie » un avenir dans lunité sur tous les plans : culturel, social, économique et politique.
En dépit de toutes les vicissitudes, et même des vicissitudes négatives, jour après jour, année après année, notre vision commune sest renforcée et na cessé de se renforcer en Europe. Notre voix, nest plus une voix qui crie dans le désert, mais une voix qui a suscité, en dehors de son vivier dorigine, un écho tangible et des analyses similaires, désormais partagées par de nombreux cercles et personnalités.
De leffondrement du Mur de Berlin à nos jours, lhistoire européenne a enregistré et subi des offensives répétées contre son territoire. Par le miroir aux alouettes du bien-être occidental ou par les armes de lOTAN, les fédérations des États dEurope orientale, soit lURSS et lex-Yougoslavie, ont été brisées, émiettées et fragmentées par loffensive anglo-américaine et néo-libérale, agissant souvent par le biais de « révolutions oranges », financées par des fonds issus de lusure et de la finance.
Actuellement, les fondations et les groupes de pression occidentaux (Rockefeller, Agnelli, Trilatérale, Davos et autres) ont juré de détruire tous les États nationaux et tous les systèmes de protection sociale quils ont mis sur pied, en faisant miroiter les délices dun fédéralisme composé dautonomies régionales, alors que leur objectif réel est tout entier contenu dans le vieil adage latin « Divide et impera » (Diviser pour régner), à appliquer, cette fois, à tout le globe, par ceux qui détiennent le maximum de pouvoir sur les plans politique et économique.
Mais voilà que lattaque en direction du coeur de la Russie, attaque qui était censée constituer la manoeuvre principale dans la conquête définitive de lEurope, vient déchouer.
Le Kremlin a repris les rênes du pouvoir en ses terres propres. Il a utilisé les mêmes armes que les puissances atlantiques, le pétrole et lénergie, mais sans avoir eu besoin, pour ce faire, denvahir dautres pays et de les occuper. Ainsi, le Kremlin est revenu à un status quo ante qui hisse à nouveau la Russie au rang de puissance planétaire et non plus régionale.
Jai lhabitude de dire que le soleil se lève toujours à lEst. Ajoutons quil est plus éclatant depuis cet été.
Pour le bien commun de toutes nos terres européennes, pour le bien de lhumanité toute entière, il faut quéchoue la stratégie mondialiste qui, sous les oripeaux de la « globalisation économique » et sous la bannière du « libre marché », cherche en réalité à imposer à toutes les nations la domination unipolaire des Anglo-Américains, orchestrée par la haute finance.
Lenjeu est énorme, extrême. Notre tâche, à nous européens, est de travailler à lalliance méditerranéenne/continentale, à lAxe qui nous unira à Moscou.
La phrase est belle, convenez-en.
Maintenant est-elle réaliste ? Telle est la véritable question.
Et nous, vous et moi, que pouvons nous faire ? Peu et beaucoup.
Tout dabord créer un état desprit, une opinion publique. Celle-ci, vous le savez, nest pas sans compter sur la réalité des faits. Il faut se souvenir que laventure coloniale des pays européens au XIX° siècle ne fut possible que grâce à laction de diverses structures qui créèrent un état desprit, une opinion publique, favorable à ces orientations géopolitiques. Alors par nos faibles moyens, par nos journaux, par nos sites, par nos blogs, nous pouvons y contribuer.
Ensuite, il faut réfléchir aux positions que nous prenons, aux choix que nous faisons, non pas en fonction de nos sympathies politiques mais de leurs conséquences géopolitiques.
Je vais vous citez quelques exemples, mais je pourrais vous en donner une multitude dautres.
La lutte des Karens est vue dune manière assez favorable par nombre des nôtres, or les Karens sont un pion dans la stratégie géopolitique des USA pour affaiblir le Myanmar, un pays alliée de la Chine et de la Russie. Donc on oublie les Karens et le soutien quon pourrait souhaiter leur apporter par romantisme.
Il est possible que comme moi vous soyez fasciné par le Tibet, ses moines et sa religion. Vous pourriez donc être tenté de leur apporter un soutien quelconque. Or le Dalaï Lama et son bouddhisme tibétain sont des pions dans la stratégie géopolitique des USA pour causer des troubles sur les marches de la Chine. Donc on oublie le Dalaï Lama, on oublie le Tibet et ses moines et le soutien quon pourrait souhaiter leur apporter par romantisme.
Mon troisième exemple moblige à être en désaccord avec Alain Soral qui a dit, hier, que tout le mouvement national soutenait la Russie et que cela était parfait. Or, où je suis en désaccord avec lui cest quil ne faut pas soutenir la Russie mais Vladimir Poutine et la Fédération de Russie. Je mexplique, on annonce prochainement une marche russe à Moscou, cest-à-dire une manifestation des mouvement nationalistes russes se dirigeant symboliquement vers le Kremlin. La plupart des sites et blogs identitaires sen sont fait léchos et il a même été prévu que des délégations de mouvements de lEurope de lOuest y soient représentés. Fort bien, le nationalisme russe nous est a priori sympathique. Mais si on y réfléchit, quest-ce que cest ? Cest un nationalisme ethnique de division opposé au nationalisme étatique et multi-ethnique de la Fédération de Russie qui est un nationalisme de réunion. Donc cette marche russe, cest une marche anti-Poutine, une marche anti-eurasiste, une marche qui défend des idées géopolitiques à lopposé des nôtres. Donc cest une marche de salauds, dalliés des USA et tous ceux qui en font la promotion dans nos rangs sont des idiots utiles de lEmpire du mal
Voilà, je pourrais encore vous dire quun tel schéma danalyse me conduit tant à défendre Cuba quà considérer le Vlaams Belang ou la Ligue padane comme des groupes ennemis
Mais si vous mavez écouté et compris, ces conclusions vous êtes tout à fait capables de les faire vous-même.
Christian Bouchet
Docteur en ethnologie, enseignant, rédacteur en chef adjoint chargé des pages internationales du bimensuel Flash, éditorialiste du site voxnr.com
Références
Alain de Benoist, Vue de droite, p. 237 et s., Le Labyrinthe, 2001.
Tiberio Graziani, « Le temps des continents et la déstabilisation de la planète », Résistance n° 51, septembre 2008, p. 3 et s.
Ugo Gaudenzi, « Consolidons deux axes contre latlantisme ! », idem, p. 2.
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