Christian Feugnet
14/11/2017
Ah ben il est beau , sorti de sa lampe magique .
Alors les Russes devaient y connaitre leur Vietnam .
Mais ; ils l'ont connu qu'à moitié et contrairement aux Amerloques , se sont réformés en profondeur aprés que leur état se soit laissé allé à une telle connerie .
Au contraire ce sont les US zbigisés , qui aujourd'hui
s'y enfoncent , faute d'avoir réformé leur état profond
le lobby du complexe ; qui lui n'a pas de complexes parce que c'est trés lucratif , comme le F35 l'avion qui saura jamais voler .
Pourquoi l'Afghanistan c'est comme le F35 parce que c'est une région restée barbare , tribale , faite pour la guerre , qui n'a jamais été conquise ; y compris par les plus grands conquérants , Alexandre , Gengis , Tamerlan , l'Empire Britannique et aujourd'hui on a plus que des petits avec des bretelles .
Et le Zbig , c'est quoi , c'est un Polonais qui eurent révés et qui révent encore de prendre la route de la Soie : le gouvernement Mondial , alors que leur indépendance , a toujours été temporaire et méme dans leur courte époque de gloire sous domination Lithuanienne , quoique déjà culs bénis de l'Eglise papale .
Donc Zbig c'est un petit avec des bretelles , qui finira comme la Pologne , oublié .
Disciple égaré
15/11/2017
Bonjour De defensa
Tout ce qui touche à Z. B. m'est intéressant peut-être du fait que je l'ai rencontré deux fois et interviewé personnellement lorsque j'étais étudiant. Votre article m'inspire donc trois points.
D'abord, je trouve sa tentative de nier son entretien avec Vincent Jauvert peu décrédibilisante quant à son caractère. Il aurait ainsi préféré minorer et même se contredire en 2017, à 89 ans, quant à un entretien ancien de vingt ans et où il pouvait avoir un peu trop parlé. Soit. D’ailleurs, le nouvel obs en 1998 parait en France avec l’entretien alors que la version destinée aux kiosques aux Etats-Unis exclut l’entretien. Mais on exagère, il me semble, en tirant de cette entourloupe d'un vieil homme la substance pour contredire toute une vie. Or moi qui l'ai rencontré 2 fois d’abord à un âge plus frais, en 1996, alors qu'il avait 68 ans, et peut être 15 ou vingt ans après plus brièvement, j'ai pensé qu'il avait une impressionnante force morale et de volonté, intellectuelle aussi. Plus d’honnêteté et de rectitude que dans beaucoup de nos contemporains.
Il me semble ensuite plus pertinent de s’interroger autrement sur Brzezinski. Sur deux points peut-être. C’était un polonais, et un chrétien. On lui reconnait en Polonais une grande animosité envers la Russie, que l’on peut s’expliquer assez facilement. Elle est visible dans sa politique afghane des années septantes, mais aussi dans sa manière de concevoir la crise en Ukraine ces dernières années (voir son entretien au Spiegel ici ). Mais il est surprenant de voir qu’il aura gardé cette animosité à l’encontre de Moscou même après des décennies de vie en Amérique (il est naturalisé américain en 1958 à trente ans), grand pays puissant de son vivant, et qui devait normalement le conduire à plus de distance et, en culture chrétienne, à davantage de magnanimité tel un grand frère qui voit son jeune rival tenter de se mesurer et perdre la partie – on lui donne une tape sur l’épaule et on refait un jeu. Pas couard, mais inexplicablement rancunier. Et puis deuxio, il est vrai qu’il ne donne pas à voir dans son entretien avec V. Jauvert la moindre prudence, le moindre sens de limites à l’action internationale, même après coups et concernant les prévisibles effets non-désirés de sa politique. En élève de l’histoire notamment européenne, il devait savoir qu’une action engendre des effets indésirables aussi ; or on voit qu’il donne à son action en Afghanistan précisément cette coloration religieuse (voir ici, minute 0’32’’) qui pose problème actuellement et depuis (mais pas encore en 1998 il est vrai). Il faudrait reprendre son livre ‘out of control’ de 1993 où il s’étend longuement sur la politisation des masses.
Enfin, une réflexion d’un troisième ordre, sur l’Amérique et son sens politique. Pour avoir presque tout lu de lui, je crois que Brzezinski était un homme qui voyait la politique internationale comme une succession de données provisoires. En homme d’action, il était à l’aise avec ça et ne cherchait pas, je pense, de vérités éternelles. Son pays d’adoption non plus ne voit de vérités éternelles en politique étrangère. L’Amérique est à l’aise, me semble-t-il, avec le suivi d’une politique pour un temps, et qui doit changer pour un autre temps, une autre époque. Ce serait une souplesse de l’esprit. C’est la sagesse même en politique étrangère que de n’avoir pas de certitudes éternelles. Je parie que c’est aussi le sens de la réplique faite à Vincent Jauvert, même s’il ne l’exprime pas explicitement.
Et pourtant, les Etats-Unis ne font pas une vertue de cette capacité à se mouvoir dans le contingent et dans ce qui n’est pas permanent. Ils sont plutôt dans le chaos et l’imprévisible que dans le provisoire ajusté, et peut-être est-ce parce qu’il n’ont pas de fil conducteur transcendant. L’article de wikipédia sur Brzezinzki et la politique afghane de l’époque m’a fait pensé à l’Ukraine de 2014. On y lit que le soutien au mujahideen débute faiblement et qu’ils leur sont livrées des armes ‘non léthales’, et que ces combattants sont surtout des représentants des organes de sécurité pakistanais (qu’il convenait de renforcer vis-à-vis de l’instable Iran voisin) ; soutenus faiblement aussi, d’après Robert Gates, pour ne pas induire une réaction trop forte des soviétiques en Afghanistan même. (Donc Gates suggère que les Américains en juillet 1979 ne voulaient pas induire une trop forte ou trop directe réaction soviétiques en Afghanistan, et Brzezinski raconte vingt ans après que c’est exactement ce qu’il voulait faire que d’induire cette forte et directe réaction. Peut être Brzezinski ré-écrit-il l’histoire, en effet, à son supposé avantage.)
L’action américaine supposé en Ukraine en 2014 ressemble assez à l’action américaine en Asie du Sud en 1979. Un soutien secret aux forces ‘rebelles’ pour contre-carrer le grand voisin russe (encore lui), qui score des points en Syrie et au Moyen Orient, et qu’il convient de fixer avec un petit abcès dans son voisinage. Et que s’ensuit-il ? La narrative occidentale s’engouffre dans l’ouverture ainsi faite. Dépasse-t-elle l’intention première pour faire du voisin russe le nouvel ogre, le nouvel Hitler même, nouvelle illustration de la fameuse ‘law of unintended consequences’, avec qui il va devenir impossible de coopérer sur quoi que ce soit, et notamment sur l’Islam conquérant. On peut le penser lorsqu’on entend Kissinger, Brzezinski et d’autres militer pour une solution négocier, pour une grande prudence, etc… après 2014.
J’en reviens pour conclure sur feu Brzezinski. Quelle tragédie pour l’Amérique que sa force de volonté, sa force intellectuel, telle qu’elle a pu s’incarner dans cette personne assez humaine par ailleurs, ne soit pas davantage ancrée dans une vraie transcendance qui lui donne le sens inné des limites, et qui lui permette d’orienter son charisme de l’action dans une direction constructrice et moins destructrice.
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