Georges Oc
19/04/2020
Il est courant de voir que tres souvent, pour ne pas dire, toujours, la betise et l'hysterie vont de pair. Le cas de la politisation du virus en est un exemple frappant, car s'il est evident que toute cette campagne de responsabilisation n'a pour seul but que d'envoyer la Chine devant un tribunal (local) US afin d'obtenir des dommages et interets colossaux, il n'est venu à l'esprit d'aucun des accusateurs qu'en cas de condamnation du regime chinois, celui devra payer des milliards, mais que du coup, il pourra s'aquitter de sa dette, soit en payant en nature, et donc en innodant les USA de produits chinois "gratuits", soit en vendant tout ses bons du tresor afin de faire ecrouler le billet vert, et donc payer sa dette en monnaie quasiment gratuite. Inutile de dire que quelque soit la formule choisie, les dindons de la farce devront etre sacrifiés le jour du "thanks-giving day", le president chinois ira, j'en suis certain, jsuqu'a sauver à ce moment là, la dinde presidentielle prenomée hilarie
Baldoflorine Hazard
19/04/2020
La contagion au/du "virus chinois" ne semble pas épargner toutes les couches du cortex cérébral et s'enfonce profondément, des fonctions manqueront.
Tourbillon ou folle farandole d'émois et moi et moi?
Tout ceci est-il encore bien sérieux?
MB
19/04/2020
Je me permets de signaler l'interview de Kyle Bass, grand gourou financier, interviewé sur la thème de la culpabilité certaine de la Chine, ça vaut le détour ... et ça laisse songeur sur les possibilités d'esclade de cette crise.
Un peu pénible à lire mais très pédagogique. On y apprend notamment que la Chine n'est pas un vrai pays ...
Malgré tout il y a quand même quelques passages hilarants où la description du système chinois par Kyle Bass s'appliquerait parfaitement au système américain en mirroir.
https://www.zerohedge.com/geopolitical/kyle-bass-blasts-chinas-most-lying-coercive-manipulative-government-knowingly
patrice sanchez
23/04/2020
Tout à fait cher Mr Grasset, le ciel est en train de s'occuper aux petits oignons de la pensée dégénérée qui n'a que trop régné, et pour paraphraser ce cher Nietzsche, nous assistons aux commentaires désespérés des anti systèmes us, qui ne veulent pas voir pour se rassurer, que leur système reposant sur une machiavélique imposture est en train de sombrer corps sans âme dans la fosse septique de l'Histoire !
A propos de cette pensée tordue, je suis tombé dernièrement sur un texte passionnant que je me permets de vous joindre, c'était il y a 5 siècles et de toute évidence nous assistons à l'éternel retour de l'apocalypse ! : « La partie supérieure de l’Univers » et « la matière première » : cosmos et renovatio mundi chez Loys Le Roy et Giordano Bruno
Dans le dernier livre de son traité, Loys Le Roy, l’humaniste de Coutances livre une description sans concessions de la crise mondiale qui domine son époque – qu’une interprétation traditionnelle attribue à la punition divine pour les péchés et les vices humains. Il est intéressant de relire ces passages à la lumière du Lamento Ermetico
contenu dans le dialogue Spaccio de la bestia trionfante de Giordano Bruno, composé dix ans après le traité de Le Roy. Le philosophe italien y reprend un passage de l’Asclepios publié par Marsile Ficin, une prophétie qui annonce au « malheureux » siècle présent le retour imminent de l’ancienne sagesse, la renovatio mundi. Mais en se démarquant du texte hermétique, Bruno pose à la base du
dialogue entre responsabilité et nécessité, entre raison et providence, la même vertu sur laquelle Le Roy avait fondé le renouveau de la communication entre Dieu, l’homme et la nature : la justice.
Je veux insister ici sur l’opportunité d’explorer la présence de Le Roy chez Bruno, et
ce pour deux raisons, aussi bien historiques et théoriques51. En premier lieu, l’ouvrage de Le Roy est publié quelques années avant l’arrivée de Bruno à Paris, dans le même entourage culturel que va fréquenter le philosophe italien, le Collège
Royal. Regius, impliqué dans la vie politique et Professeur au Collège dès 1572, a certainement influencé avec les idées exposées dans ses pamphlets ce milieu intellectuel auquel Bruno va se mêler dès son premier séjour parisien, en 1582,
lorsqu’Henri III le nomme « lettor straordinario e provvisionato », en l’inscrivant donc parmi les lecteurs royaux. De plus, en 1585 le lettré ferrarais Ercole Cato, un des fondateurs de l’Académie des Intrépides, dont le nom est attaché à sa traduction de
la Demonomania de Jean Bodin52, publiait dans l’imprimerie vénitienne d’Aldo Manuzio sa traduction italienne du traité de Le Roy. Il est donc fort probable que dans le milieu parisien, entre 1582 et 1586, Bruno ait pu entrer en contact avec les
écrits de Regius.
Se dessine alors une hypothèse fascinante. Chez Giordano Bruno l’intuition de Le Roy trouve son accomplissement : le progrès coexiste avec le cycle des vicissitudes, ce rythme selon lequel la substance cosmique génère continuellement de nouvelles
formes de la matière universelle. Pour Bruno le temps cyclique vicissitudinal coexiste
avec l’idée de l’homme faber, créateur actif qui participe à la réalisation de toutes les
possibilités de la matière vitale infinie, en accumulant des connaissances toujours
nouvelles : « Ce qui est maintenant caché, viendra avec le temps en evidence, et s’esmerveilleront nos successeurs que l’ayons ignoré », avait écrit
quelques années auparavant Louis Le Roy53.
On entend un écho significatif de Regius chez Bruno dans un passage d’un des dialogues les plus célèbres du philosophe de Nola, Spaccio de la bestia trionfante. Publié à Londres par les presses de Charlewood en 1584, il traite de la réforme
voulue par Jupiter pour mettre fin à la décadence qui frappe le monde céleste. Luther et les réformés ont porté à des conséquences extrêmes le renversement des lois de la nature, la dolenda secessio inaugurée par le christianisme. Mais la « vieillesse du monde » – le cycle hébraïco-chrétien, suivant les mots de Bruno – est en train de s’accomplir et, après la nuit des pédants et des sophistes, voilà que pointe à l’horizon la lumière de la vérité, la renaissance. Portée par des images de vieillesse, de difformité, de crise, la description du concile voulu par le roi de
l’Olympe conduit à l’analyse des racines de cette décadence qui, dans cette Europe
déchirée par des conflits féroces, menace toute la société humaine. Á cela, Bruno
oppose sa nova filosofia, finalisée à retrouver la dimension spatiale originaire où la
communication entre l’humain et le divin est manifestation : il faut remonter aux
racines de l’histoire de l’humanité, renverser le rapport entre le christianisme et la sagesse antique, se ressaisir de l’unité perdue entre l’homme, la nature et Dieu. La renovatio mundi dérive de la restauration des langages et des lois qui distinguent et
régulent le monde naturel et le monde humain.
Confronté à la crise de son époque, Bruno répond en relisant et en actualisant l’ancienne prophétie d’Hermès. Dans le troisième dialogue du Spaccio le philosophe insère un long passage qu’on appelle « La lamentation d’Hermès ». Le Trismégiste aurait prophétisé l’abandon de l’Égypte, jadis le temple du monde, par la divinité ; à ces temps de ténèbres, de guerres, de désordres, sans religion, à un déluge d’eau
et de feu succèdera la restauration du monde ancien. Pour Bruno, Luther et les Réformés ont porté aux conséquences les plus extrêmes le renversement des lois de la nature, en accomplissant la dolenda secessio engagée par le Christianisme.
Dans son Spaccio, Bruno interprète ce temps de crise comme un renversement de valeurs auquel s’oppose la renovatio mundi, le rétablissement des justes rapports entre choses et paroles, entre monde naturel et monde artificiel. Eu égard à Luther, sa philosophie représente le pôle opposé de la roue de l’univers, puisque la nova filosofia et la doctrine luthérienne sont, respectivement le bien et le mal, la lumière et
les ténèbres, le savoir ancien et la décadence, la justice et l’injustice. Luther est le premier parmi les angeli nocentes, et les luthériens, considérés comme « la tache » du monde, sont autant d’incarnations de l’Apocalypse. Luther est le pédant qui a bouleversé l’Occident, en avilissant ses coutumes, ses œuvres, sa science, ce qu’avait prédit la Lamentation. La religion égyptienne, par contre, représente la pureté originaire des liens entre l’homme, Dieu et la nature, et c’est donc elle qui enserre le juste salut. La justice universelle est d’ailleurs le fondement commun
entre la religion naturelle des Égyptiens et la religion civile des Romains, qui se trouve finalisée à la « communauté humaine » (umano convitto). Plus
particulièrement, la justitia sola fide, qui transcende les œuvres et les mérites individuels, est le contraire du concept de justice universelle, en cela qu’elle
substitue le désordre à l’ordre, la disharmonie à la concorde, la division, la destruction et la guerre à la paix. C’est de là que dérive la position polémique de
Bruno envers la Réforme qui, en brisant le lien entre le mérite et la grâce, entre la vertu et la justice, a précipité l’Europe dans une crise si profonde.
Bruno identifie donc dans la réactivation de la religion magique des Égyptiens et de la religion civile des Romains l’instrument privilégié qui permettrait d’inverser le cycle de la décadence et de ramener la justice dans la société humaine. Comme l’a montré Michele Ciliberto, dans son Lamento Ermetico (Spaccio iii, 784-786) le philosophe cite mot-à-mot un long passage de l’Asclepio54. Le chercheur a montré
avec exactitude que dans sa version de la « Lamentation » Bruno utilise le texte ancien de manière fonctionnelle à son propre discours, en éliminant certains passages – qui ne lui semblent pas s’appliquer à son présent – et en ajoutant des
éléments – pour donner un sens nouveau et actuel à la prophétie : Vois-tu, ô Asclépius, [...] un temps viendra où il sera évident que l’Egypte a vainement honoré la divinité ; parce que la divinité, retournant au ciel, abandonnera l’Egypte désertée
[...] Seuls demeureront les anges mauvais, qui, mêlés aux hommes, forceront ces malheureux à oser tout mal comme si c’était justice, donnant prétexte aux guerres, aux pillages, aux fourberies et à toutes les autres choses contraires à l’âme et à la justice naturelle. Ce sera la vieillesse, le désordre et l’irréligion du monde. Mais n’aie crainte, Asclépius, parce qu’après que ces choses auront eu lieu, alors Dieu, seigneur et père, gouverneur du monde, pourvoyeur omnipotent, par un déluge d’eau et de feu, de maladies et de fléaux, ou d’autres instruments de sa justice miséricordieuse, mettra fin sans nul doute à pareille souillure et rendra au monde
son antique visage.55.
« La partie supérieure de l’Univers » et « la matière première » : cosmos et renovatio mundi chez Loys Le Roy et Giordano Bruno
https://journals.openedition.org/acrh/7888
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