jc
06/04/2020
1. Chapeau au chapeau.
2. Je crois que l'entropisation est métaphoriquement vue plutôt comme une gazéification par les physiciens¹ (comme ce qui fait pschitt, disait Jacques Chirac). Il faudrait relire attentivement "Le règne de la quantité..." pour s'assurer² que les signes guénoniens des temps sont bien des rigidifications (des solidifications pour rester dans la métaphore des trois états de la matière des physiciens). Mais si cette hypothèse se confirme, alors où est le Bien et où est le Mal? Et quid de l'entropisation dans ce contexte?
Si on raisonne "à la Thom" -c'est-à-dire si on essaye de se mettre dans la peau des choses- alors on vit la gazéification comme une détente qui fait du bien (en poussant un ouf! de soulagement), alors que la rigidification est une compression, une tension de plus en plus insupportable, qui fait de plus en plus mal, et il est clair de ce point de vue que l'entropisation par gazéification est un bien et l'entropisation par solidification est un mal. Mais où est le Bien et le Mal des métaphysiciens?
- C'est le sujet du tome III de "La Grâce de l'Histoire", sujet esquissé dans la conclusion du tome II dont les sous-titres sont:
I. Promenade entre le Mal et la Mort; II. De l'âme poétique à la nostalgie III. J'écris ton nom, Éternité.
- J'ai découvert tout récemment, par fiche Wikipédia et site Tiersinclus.fr interposés, l'oeuvre du philosophe des sciences Stéphane Lupasco. Celui-ci considère que tout en ce monde oscille selon deux "forces" opposées, l'une d'homogénéisation, l'autre d'hétérogénéisation. Et il érige en principe que la mort est au bout de l'homogénéisation et la vie au bout de l'hétérogénéisation, car il voit l'homogénéisation comme une entropisation³. Mais, étymologiquement, "homogénéisation" a une signification "génétique" qui suggère plutôt la "montée" vers l'Unité primordiale par amalgamation (pris également en son sens étymologique)...
Remarque terminale. Il résulte de ce qui précède qu'on ne sait plus bien quel sens attribuer au mot "entropisation":
Thom: "... dès qu'un mot est utilisé fréquemment une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une certaine tension sur les parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification. La formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien: la fonction crée l'organe. Elle illustre aussi l'accélération énorme qu'a opéré le transfert du génétique au cérébral." (MMM, ed. 1974, pp. 218 et 219)
¹: Je ne suis pas physicien. Ce que je crois comprendre de l'entropie des physiciens, je le comprends sur le modèle "gazeux" de Boltzmann.
²: Dans l'article j'ai assuré avec aplomb que je l'avais fait…
³: http://tiersinclus.fr/les-deux-principes-a-la-bases-de-la-logique-du-tiers-inclus/
jc
06/04/2020
Je me permets de reproduire ici la fin de mon commentaire PFD.12 de l'article https://www.dedefensa.org/article/paroles-de-villiers car je le trouve pile-poil dans le sujet:
"Où se trouve l'Ordre-Harmonie-Équilibre au cours du cycle d'un Manvantara? Il me saute maintenant aux yeux que c'est à la charnière entre l'âge d'argent et l'âge de bronze, à la fin de l'été de la vie qui est le moment de la plénitude de l'âge adulte, c'est à l'instant où l'on termine l'âge yin-yang pour entrer dans l'âge yang-yin de la rigidification chère à Guénon. De ce point de vue cette devise est pour plus tard; car nous allons incessamment rentrer dans l'âge d'or."
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