Père Iclès
31/12/2008
On doit analyser le résultat en ne perdant pas de vue l’approche virtualiste qui caractérise l’Occident d’aujourd’hui.( Relire au passage Orwell : « Qui contrôle le passé, contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé »)
Les russes sont supposés avoir ingurgité depuis 1989 la propagande occidentale à propos de tout et n’importe quoi et non pas seulement Staline. Staline n’est ici qu’un sujet-test qui ne figure que pour donner une mesure de la désoviétisation de la société russe.
Ce n’est pas que Staline ait été un dictateur qui choque. Critique-t-on les chiliens qui regrettent Pinochet ou les espagnols qui sont nostalgiques du franquisme ou même les citoyens US qui défendent “l’apport positif de Bush” ?
Non, ce qui choque c’est que bien que soumise depuis près de 20 ans à toutes les propagandes occidentales, la population russe a gardé sa spécificité et n’a pas intégré les archétypes déversés par ces média. Cela laisse imaginer ce que pensent les chinois, les arabes, les indiens, les cubains etc…
L’Occident n’a, en réalité, surtout en ce moment, pas d’autre arme que les média dans son projet de (re)-conquérir le monde… Ce sondage montre que cette arme n’est pas efficace et que seul le bavardage virtualiste interne aux élites occidentales leur permet de croire que leur projet avance.
Denys
31/12/2008
Nous sommes habitués aux rapports biaisés des médias européens à propos de la Russie. Les médias anglais sont certainement les plus russophobes du moment. Dommage que vous ayez décidé de commenter un de leurs articles.
Qu’en est-il en réalité de ce que vous présentez, en reprenant l’expression de la BBC, comme “une grande enquête effectuée sur plusieurs mois en 2008”? C’était un show télévisé (qui a, en effet, duré plusieurs mois) dans lequel on demandait aux téléspectateurs de voter pour un personnage historique représenté, pendant l’émission, par un artiste, un homme politique contemporain ou une personnalité de la société civile russe. Et la présentation avait un impact réél sur les votes. C’est ainsi que Pouchkine, le poète russe numéro un, la quintessence de la littérature russe s’est retrouvé en quatrièmme place après avoir été fort mal présenté par un chanteur.
Il est malhonnête de présenter cela comme une enquête d’opinion, mais les journalistes anglais n’en sont pas à une malhonnêteté près (et pas seulement à propos de la Russie d’ailleurs). Malhonnête car les résultats sont complètement biaisés par la présentation qui est faite des personnages. Nous aimerions signaler à ce propos que ni Nevski, ni, surtout, Stolypine ne sont des personnages vivants dans la mémoire russe contemporaine. Mais ils ont été présentés de façon attractive. Malhonnête également de ne pas s’arrêter à la constitution de “l’échantillon”. Le show télévisé passait à 20 heures, heure à laquelle les Russes qui travaillent ne sont pas encore “à la maison”. La population des retraités était donc “sur-représentée”, cette population qui comporte les seuls nostalgiques de Staline. Malhonnête, enfin de parler d’une enquête effectuée auprès de 50 millions de personnes. Ce chiffre est celui de la couverture globale de la chaine. De ce nombre, combien ont effectivement regardé l’émission? Et du nombre de téléspectateurs, combien ont effectivement voté ???
Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter des résultats obtenus. Il y a bien, en Russie, des nostalgiques de Staline (et ils le sont, la plupart, pour les raisons que vous avez justement exposées). Mais ils ne représentent qu’une minorité des sympathisants du parti communiste, parti qui a obtenu un peu moins de 12% des voix aux dernières élections.
Denys
31/12/2008
A propos, Staline était Ossète…
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier