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17/04/2006
L’intéret de Prodi pour une “avant-garde” ne semble pas seulement circonstanciel.
Article de Hajnalka Vincze , en juin 2005.
http://www.hajnalka-vincze.com/Publications/27
La souffrance de l Union et le remède
Népszabadság Online 4 juin 2005
Il y a une seule question qui vaille dans tout ce chaos autour du traité constitutionnel. Cest de savoir si cette crise est enfin « la » crise. La réponse dépend uniquement de la volonté politique des dirigeants des Etats membres, au premier chef desquels la France et lAllemagne.
La souffrance est le résultat non pas du, mais des élargissements. Les chefs dEtat et de gouvernement des Six, en 1969 à la Haye, avaient beau dire ne pas marquer leur accord pour louverture des négociations dadhésion que « pour autant que les Etats candidats acceptent les traités et leurs finalité politiques ». Or, il est plus quévident que déjà au tout premier élargissement certains des nouveaux Etats membres ne manifestaient guère d’intérêt pour la dimension politique de la construction européenne. Mais le véritable problème est le résultat de la négligence des aspects organisationnels par les Quinze. Il ne sagit pas des bricolages institutionnels, mais de la gestion structurelle de la diversité, pour ne pas dire antagonisme, des ambitions politiques.
En effet, un document extrêmement précieux fut soumis à la Commission, il y a un an, par un groupe de personnalités travaillant sur la demande de Romano Prodi pour élaborer « un projet durable » pour lEurope. Le titre en dit déjà long : « Construire lEurope politique ». Le message est, lui aussi, très clair : la cause de nos misères daujourdhui se trouve dans le fait que rien ne défend et ne représente politiquement notre modèle économique, social, culturel européen. Leur conclusion est tout aussi limpide : « Certains Etats membres ne pourront pas satisfaire avant longtemps aux sacrifices de souveraineté quentraîne la construction de lUnion politique. Dautres ne le souhaiteront pas. Dès lors lexistence dun ensemble plus intégré peut difficilement être écarté. Il faut inscrire le territoire de lUnion dans des ensembles concentriques : un ensemble plus intégré politiquement, ouvert à tous ; un ensemble proche de lUnion européenne actuelle, ayant vocation à sélargir ; un ensemble affilié plus large réunissant les pays pouvant avoir vocation à ladhésion autour dune solidarité économique, financière et sociale. » Sur le long terme, tous les scénarios mènent à lamise en place de cette avant-garde. Car cest lunique moyen viable pour consolider nos acquis et poursuivre le processus dintégration.
Létat actuel de lUnion ne fait quy ajouter largument de lurgence. Notamment à cause du rapport de lopinion public à lUnion européenne : le soi-disant déficit démocratique qui nest rien dautre quun déficit politique. Qui pourrait sérieusement imaginer un instant quune Europe trahissant ses finalités originelles, prête à abandonner son propre modèle, renonçant à son autonomie stratégique puisse jamais mobiliser les citoyens ? La seule réponse réside dans la mise en route de lavant-garde : un noyau dur perpétuant les finalités politico-stratégiques et capable dentraîner, à terme, le reste des Etats-membres sur ce chemin.
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