GEO
12/03/2012
http://www.medelu.org/L-impasse-syrienne
Bachar Al-Assad est parvenu à faire son entrée dans le club très « select » des hommes les plus impopulaires de la planète. Qualifié de tyran, et même de la plus sanglante espèce, il fait lunanimité ou presque contre lui. Et ce, jusques et y compris dans certains gouvernements qui, bien que se refusant à laccabler, semblent lui conseiller davoir la main moins lourde dans la répression et de faire des concessions politiques à ses opposants.
Comment expliquer alors quil puisse ignorer tous ces conseils et continuer de recourir à la violence pour maintenir son contrôle politique sur la Syrie ? Pourquoi ny a-t-il pas dintervention extérieure pour le forcer à lâcher le pouvoir ? Pour répondre à ces questions, il faut commencer par une évaluation des points forts du président syrien. Tout dabord, il dispose dune armée relativement puissante et, jusquà présent et à quelques exceptions près, elle est restée fidèle au régime, tout comme dautres services de sécurité (ou intérieurs). Ensuite, il semble continuer de jouir du soutien dau moins la moitié de la population dans ce qui est de plus en plus décrit comme une guerre civile.
Les postes clés du gouvernement et le corps des officiers sont entre les mains des alaouites, une branche de lislam chiite. Ceux-ci représentent une minorité de la population et redoutent certainement ce qui pourrait leur arriver si les forces dopposition, en grande partie sunnites, devaient accéder au pouvoir. En outre, les autres forces minoritaires, les chrétiens, les druzes et les kurdes, paraissent tout aussi méfiantes dun gouvernement sunnite. Enfin, limportante bourgeoisie marchande ne sest pas encore retournée contre Assad et le régime Baas.
Est-ce vraiment suffisant ? Si ce nétait que ça, je doute quAssad pourrait vraiment tenir beaucoup plus longtemps. Le régime est mis sous pression sur le plan économique. LArmée syrienne libre (ASL) est alimentée en armes par les sunnites irakiens et probablement par le Qatar. Et le chur des dénonciations dans la presse internationale et par des hommes politiques de tous bords se fait chaque jour un peu plus entendre.
Et pourtant, je ne pense pas que dici un an ou deux, Assad sera parti ou que le régime aura fondamentalement changé. La raison en est que ceux qui dénoncent Assad avec le plus de vigueur ne veulent pas réellement le voir partir.
(......)
Qui veut (..) intervenir en Syrie ? Le Qatar, peut-être. Mais si riche soit-il, ce pays na rien dune grande puissance militaire. La conclusion est que, aussi tonitruante la rhétorique et aussi affreuse la guerre civile soient-elles, personne ne souhaite vraiment voir partir Assad. Et donc, selon toute probabilité, il restera en place.
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