jc
12/06/2019
(Titre d'un "best seller" de Trump -que je n'ai pas lu-)
Diviser pour régner est un adage qui a fait ses preuves et il me semble difficile de reprocher à Trump de l'appliquer en préférant les négociations bilatérales aux négociations multilatérales.
En ce qui concerne l'art de la négociation il est clair qu'il faut commencer par maîtriser l'art de la négociation bilatérale avant de se lancer dans celui des négociations multilatérales². Pour moi le problème de Trump et de Macron est qu'ils ne maîtrisent même pas cet art premier de la négociation bilatérale, car, en darwiniens de la plus basse extraction qui soit, ils se comportent exclusivement en prédateurs et jamais en proie. Plus précisément dit ils n'ont pas l'intelligence¹ élémentaire de se mettre dans la peau de l'autre, ils n'ont même pas l'empathie que le chat a pour la souris. (Je constate un peu plus tous les jours que ces gens qui nous dirigent -Trump, Macron et, hélas, beaucoup d'autres- n'ont en fait aucune empathie; ils n'écrasent aujourd'hui que pour écraser comme, peut-être, ils feront tuer demain pour le simple plaisir de faire tuer, sans raison, sans finalité, par seule ivresse d'un pouvoir licité selon eux par le darwinisme grossier par lequel ils ont été formatés.)
(Dans sa sévère critique du darwinisme Thom fait remarquer:
- que "le darwinisme offre (...) l'exemple d'une théorie que chacun peut comprendre, raison évidente de son succès³";
- qu'invoquer un principe de sélection darwinienne est un "argument paresseux et parfaitement incontrôlable [qui] est actuellement le seul dont on dispose pour rendre compte de la finalité biologique⁴".)
Les "élites" n'ont pas tardé à comprendre l'avantage qu'il y avait pour elles à faire accepter par les peuples une loi "naturelle" au-dessus des lois dont les hommes tentent de se doter démocratiquement, loi "naturelle" qui leur semblait si bien servir leurs propres intérêts. Je suis profondément convaincu que les solutions de la crise de la raison humaine et de la crise de civilisation que nous vivons passent -entre autres- par l'abandon de l'idéologie darwinienne.
Je suis également convaincu que la Nature résout naturellement les conflits à deux actants, qu'elle possède naturellement l'art de cette négociation première qu'est la solution de ce conflit fondamental que l'on retrouve dans un nombre incalculable de situations. Le mathématicien René Thom et le physicien thermodynamicien Ilya Prigogine⁵ ont indépendamment proposé des modèles de résolution de ce conflit à la fois beaucoup plus satisfaisants pour l'esprit et beaucoup plus réalistes que le paresseux "modèle" darwinien.
¹: Thom: "L'intelligence est la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui."
²: La théorie des catastrophes élémentaires de Thom montre l'accroissement considérable de complexité dans les conflits à trois ou quatre actants par rapport aux conflits à deux actants.
³: AL p.605
⁴: SSM 2ème ed, p.276
⁵: Cf. le blog de François Roddier
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