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Article : Tea Party, mouvement féministe ?

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Schtroumpf vert...

Christian

  18/09/2010

Est-ce que le bipartisannisme du système trouvera là (Tea party, « mouvement féministe ») une prise lui permettant une interprétation consensuelle, mainstream, idéologique ou politique, pour enfin qualifier et donc neutraliser ce mouvement qui lui échappe ?

Probablement même pas. Rajouter une étiquette supplémentaire, celle de féministe (Tea Party, organisé d’après l’une de ses origines de mouvement militant féministe), après celle d’extrémistes, de racistes, d’extrême droitistes et dieu sait quoi encore de politiquement incorrect (tiens : les sudistes justement), ne changera rien tellement c’est éloigné de ce qui compte vraiment…

Par contre cette importance des femmes… ne serait-elle pas significative? Elles qui sont généralement le dernier recours lorsqu’il s’agit d’assurer le boulot quotidien et trivial pour faire tourner la baraque* (là où les hommes aiment plutôt l’action éclatante) –, les voilà qui disent que tout ce bordel, ça suffit ! Faut-il que la situation soit grave, désespérée…

(Faut-il y voir aussi, symboliquement, le double humain, social, de la révolte de la Terre-mère (la Terre qui saigne dans le Golfe du Mexique (Naomie Klein), la Mère patrie qui brûle en Russie, qui pleure toutes les larmes de son corps au Pakistan) contre les good-ole’-boy qui incarnent le système… au même titre d’ailleurs que la Raison acceptant la place première et exclusive dans la pensée (ddecrisis du 17/07/2010) : il ne faut pas y voir de jugement ontologique sur les mâles ou la raison, mais une faiblesse (chacun en a, tout en a), en l’occurrence « la » faiblesse dont le système a profité pour s’imposer petit à petit, insidieusement, irrésistiblement…)

* A preuve la « féminisation » des métiers traditionnellement masculin (l’ouverture de ces métiers aux femmes), que la sociologie analyse et interprète comme un signe de dévalorisation de ces métiers. Dévalorisation concrète : au point de vue du salaire, au point de vue de la pénibilité et des conditions de pratique, au point de vue psychologique de l’impossibilité de le faire. Trois exemples en vrac parmi mille : l’enseignement au niveau du secondaire obligatoire ; la police (où l’on a baissé la taille minimale nécessaire pour l’admission) ; et même signaler les de ligne, métier certes moins socialement nécessaire (quoique du point de vue du système…) mais exemplaire : 43 ans après avoir vu la première femme pilote de ligne (1967), soit à peine le temps d’une carrière professionnelle, on observe que ceux-ci sont soumis au même mépris premier du système que pour les paysans (à nouveau la terre, la nourriture…) et pour toute activité vivante d’une façon générale, puisque le PDG d’une compagnie lowcost propose de remplacer le copilote par l’informatique de bord et par une stewardesse (comme quoi, les femmes valent à peine ce que vaut un ordinateur dans la logique économique du système qui est la totalité de la pensée : un robot, une mécanique… Et le pire, c’est que je n’exagère rien : http://www.pcfreims.org/article.php3?id_article=1992).

... et vert schtroumpf !

Christian

  18/09/2010

(Suite du post précédent) :

Mais qu’on m’entende bien. Le système a attaqué aussi bien les hommes que les femmes, et aucun n’y a résisté, et ce n’est certes pas une question de « genre ». Il s’est attaqué à tous les êtres humains.

Je me demande simplement si, de la même manière que la population aux Etats-Unis a été plus atteint par le système que l’Europe (qui suit en retard), qu’elle est à l’épicentre de l’effondrement de ce même système et donc plus près de la «révélation» de la catastrophe (et donc plus dans l’obligation de faire quelque chose), de même les femmes ont été plus directement attaqué par le système… là où les hommes et la raison l’ont été indirectement, servant d’«idiots utile» au système. Ce serait donc juste la modalité de l’attaque qui diverge.

En fait, l’idée (trop ?) schématique est que le système a attaqué* tout, frontalement (la nature, les psychologie, les cultures, la vie sociale, les métiers etc.), sauf les hommes au sens du genre (plus précisément : une certaine idée de l’homme, une anthropologie particulière) et la raison (idem : une certaine idée de la raison, celle qui la croit pièce maîtresse de la pensée), qui lui ont servi d’idiots utiles et qui ont été attaqués indirectement (vidés peu à peu de leur substance, réduits au rôle illusoire de maîtres de la puissance, brute, mécanique et décervelée ou, ce qui revient au même, acteurs de « l’idéal déterministe d’un monde gérable » de J-P Immarigeon… jusqu’à ce qu’il ne leur reste plus rien une fois que l’illusion a éclaté comme une bulle de savon)

Il s’agit donc bien de repenser notre représentation (et donc du champ des possibles et de l’action qui s’ouvre ou se ferme avec) des êtres humains (une anthropologie), de la pensée et de la vie… fusse sous la poussée de ces « angry moms » ou furies, c’est selon…

* je devrais dire « a attaqué et attaque », vu que le système a attaqué de manière diachrone et répétée depuis quelques siècles et aujourd’hui toujours (cf. l’hypothèse de Ph.G. d’une origine autour de la Renaissance) les diverse cultures, sociétés et civilisations, jusqu’à ce qu’il n’en reste… pas « plus qu’une » comme le dit «Highlander» ou son remake avec Jet Li, «The One», mais plus qu’une coquille creuse, vide… Voilà les Immortels d’aujourd’hui : des coquilles creuses, vides…

Féministe?

Subotai

  18/09/2010

Le tea party est un mouvement révolutionnaire, au sens propre.
Symbolique de la déglingue en cours.
Donc pas plus féministe que marxiste.