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Bonjour,

Il me semble que votre approche sur ce problème du gaz entre Israël et l’Egypte est pour l’heure incomplète. Je me permets de vous renvoyer à votre article intitulé « Faiblesse pour faiblesse » en date du 22 août 2011 (http://www.dedefensa.org/article-faiblesse_pour_faiblesse_22_08_2011.html) et à mon commentaire intitulé « Ca sent le gaz ? ». J’y écrivais :

« Une explication partielle des tensions actuelles entre l’Egypte et Israël réside dans la prochaine mise en exploitation d’un énorme champ gazier appelé Tamar et situé au large d’Israël. Avec l’autre champ gazier découvert en 2009 et appelé Leviathan, Tamar pourrait assurer l’indépendance énergétique d’Israël pendant une vingtaine d’années, ou permettre à Israël de devenir exportateur net de gaz. De quoi provoquer un séisme majeur dans une région déjà suffisamment instable.
Jusqu’à présent Israël est importateur de gaz, principalement de gaz égyptien. Cette relation commerciale devrait s’achever sous peu, peut-être dès l’an prochain. Il y a donc urgence pour l’Egypte d’obtenir un maximum d’Israël à court terme (ce qui explique la rapidité de la réaction dans un paysage politique chaotique (http://www.dedefensa.org/article-comment_perdre_completement_l_egypte_16_08_2011.html)). Et Israël peut bien faire quelques concessions apparentes si ça peut lui permettre de gagner du temps.
Les champs gaziers Tamar et Leviathan font l’objet de discussions sur la domanialité maritime. L’ONU devra trancher et définir les zones économiques exclusives de chacun des pays concernés, en l’occurrence Israël, Chypre, le Liban voire l’Egypte et la Turquie.
Pour en savoir plus sur le caractère explosif de ces champs gaziers, je vous conseille ce très bon article publié en avril 2011 par le site Alterinfo (http://www.alterinfo.net/Tamar-et-Leviathan-deux-nouveaux-gisements-de-poids-dans-l-Est-Mediterraneen_a57129.html). »

A ce commentaire je voudrais ajouter quelques informations :
- Il est compréhensible que les autorités égyptiennes souhaitent interrompre un contrat peu rentable (le prix de vente du gaz à Israël est inférieur au prix du marché - http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/en-egypte-le-sentiment-anti-israelien-est-puissant_1108301.html).
- Le Qatar avait annoncé dès mai 2011 sa volonté de remplacer l’Egypte en tant que fournisseur (http://jssnews.com/2011/05/05/gaz-le-qatar-voudrait-devenir-le-livreur-officiel-disrael/), volonté confirmée par des discussions qui se poursuivaient en janvier 2012 (http://identitejuive.com/l%E2%80%99emir-du-qatar-en-visite-%C2%AB-secrete-%C2%BB-en-israel/)
- Israël aimerait à l’avenir devenir un fournisseur de gaz pour l’Inde. Dans l’article suivant (http://jssnews.com/2011/12/21/israel-bientot-premier-fournisseur-de-gaz-naturel-a-linde/), il est fait explicitement référence à l’Iran qui est l’un des fournisseurs de gaz de l’Inde. La compétition va donc devenir féroce en 2013, année d’entrée en exploitation du champ de Tamar. On appréciera au passage la carte contenue dans l’article qui explique en bonne partie la sensibilité des autorités israéliennes à tout ce qui navigue au large de la bande de Gaza.
- Si les Américains entrent dans la danse, c’est bien évidemment parce qu’ils comptent faire profiter leurs compagnies de la manne gazière qui va entrer en exploitation, une opportunité d’autant plus forte que sa position géographique est optimale (http://www.israel-flash.com/2012/04/israel-gaz-et-petrole-israelien-cooperation-commerciale-etats-unisisrael/#axzz1t7z7iJHp).
- Enfin le comité Tzemach a rendu début avril 2012 un rapport provisoire proposant une stratégie d’utilisation de ces ressources gazières, une partie étant réservée à la consommation intérieure, une autre étant destinée à la constitution de réserves stratégiques et le solde étant exportable. (http://france-israel-amities-echanges.over-blog.com/article-50-du-gaz-israelien-ira-a-l-exportation-102989981.html).

Dans quelques mois Israël sera donc autosuffisant en matière de gaz. Il l’est même peut-être déjà si le gouvernement a su constituer des réserves suffisantes jusqu’à l’entrée en exploitation du champ gazier de Tamar.
Toujours est-il que les conséquences géopolitiques de ce changement de statut de l’état d’Israël vont s’amplifier et pourraient déstabiliser complètement le Moyen-Orient.

Cordialement.
Bilbo

peut être situé déjà en 2006, car ces réserves dans ces eaux territoriales devraient revenir aux Palestiniens en bonne part et au Liban également.
Ce fut une des raisons souterraines de l’agression de 2006.

Merci de ce rappel, Bilbo