Alex Kara
16/07/2019
Merci Nicolas Bonnal pour ce parallèle très éloquent et très recherché.
Il est tellement éloquent qu'on se demande comment on a pu, à nouveau, en arriver là.
Peut-être il y avait-il une sagesse plus profonde que la séléction lorsque les Lettres Classiques étaient au centre de l'apprentissage des élites. Au-delà des "erreurs du passé à ne pas reproduire" (tiens tiens) il y avait sans doute le sens de la grandeur, et celui tout aussi important celui de la démesure.
Aujourd'hui, ce savoir n'intéresse plus du tout ceux qui gouvernent, car leurs références cuturelles sont en vérité très pauvres, en un sens elles sont aussi démocratiques que le McDo ou André Rieu. Je repense ici au film "Idiocracy" (treize ans déjà) où le président et son peuple baignent ensemble dans une stupidité et frivolité partagées au Colisée.
Dans l'enseignement des Lettres, peut-être il y a-t-il eu dès le départ le culte de la forme (la mécanique grammairienne) au lieu de celui du fond : on trouve plus facilement des enseignants du premier type que du second.
Aujourd'hui le "prof" (dixit) est perçu comme un minable, qui ne mérite même pas son SMIC et demi. Le signe du succès c'est le nombre de likes et bien sûr toute la camelote que les $ peuvent acheter, alors le "prof" et son Thucydide…
Audiard faisait dire dans "Un Taxi pour Tobrouk" (1961) : " Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche." Mais peut-être marche-t-elle vers le désert le plus aride, là où les intellos vont peut-être attendre le coucher du soleil et les étoiles pour mieux s'orienter.
Les civilisations construites sur l'équilibre ont toutes été conquises, dépouillées, avilies puis déculturées par cette Athènes moderne, aussi comment pourraient-elles avoir eu raison, et Athènes avoir eu tort ?
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